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DEUXIÈME PARTIE<br />

^^7<br />

C'est encore la peine portée ici sous le nom de diffidatio<br />

contre ceux qui se servent des assassins *. Ils sont défiés de<br />

tout chrétien. Ce mot défier, quelquefois synonyme de<br />

bannir ^ signifie plutôt ici déclarer la guerre. C'est en ce<br />

sens qu'il est couramment employé dans la langue juridique<br />

et littéraire du moyen-âge ^ Celui qui est défié de tout chrétien<br />

est celui à qui tout chrétien est censé avoir déclaré la<br />

guerre, une juste guerre \ Sa personne et ses biens y sont<br />

exposés. Il pourra donc, sans que le concile ose le dire<br />

expressément, être mis à mort et ses biens seront le butin<br />

de qui voudra s'en emparer.<br />

C'est une application de l'idée<br />

de guerre sainte, de croisade contre chrétien.<br />

La diffidatio frappant un clerc " doit entraîner automatiquement<br />

la perle du privilegium canonis et du privilegium<br />

etiam occupare ac detinere terram ipsius... » Innocent III, XI, 26, 1208<br />

Pat. Lat.y CGXV, col. 1357. L'évêque peut décider l'exposition de l'hérétique<br />

« ipsos tanquam infidèles et res ipsoruiu salvo eo quod nullus occidat nec<br />

mutiletur, quod semper excipere débet, exponere potest ». (Hostiensis,<br />

Summa, De volo). On voit que pour les canonistes, l'exposition en proie<br />

ne pouvait autoriser la mise à mort. Il ne peut par définition même en<br />

être de même de la diffidatio proprement dite.<br />

1. C'est la première et seule fois que le mot est employé dans un texte canonique.<br />

Le concile l'emprunte évidemment à la Constitution de Frédéric II de<br />

1220, confirmée par Honorius III, édictant cette peine de diffidatio contre les<br />

hérétiques (Authentique Gazaros, C, de haereticis, I, iv, 19). Seulement dans<br />

la Constitution impériale le mot était employé comme synonyme de<br />

bannitio [diffidamus et bannimus), puisque les biens sont confisqués au lieu<br />

d'être exposés en proie.<br />

2. « Lequel lidiz contes de Bloys fist mettre a mort pour despis et meflaiz<br />

que lidiz Jaquerains avoit fait a lui et a ses subges, dont il estoit bannis de<br />

sa terre et deffié de lui et des siens ». 1327, Cari, de Guise, cité par<br />

Godefroy, Dictionnaire, v° desfier.<br />

3. Voir Godefroy, Dictionnaire, à ce mot.<br />

4. « Diffidatus. Quia quilibet Christianus poterit ipsos difiBdare et bona sua<br />

occupare et erit justum bellum » Casus de Dominicus de Sancto Geminiano<br />

dans la glose ordinaire du texte. « Diffidatus. Hoc ideo dicit quia Christianus<br />

Christianum non débet oftendere nisi ipsum diffldaverit vel authoritatem<br />

juris vel judicis habuerit, alioquin proditio est. « Hostiensis, Lectura, in<br />

eodem.<br />

5. Le droit canonique ne fournit pas d'autre application de la diffidatio<br />

contre le clerc. S'il est question dans maint concile du défi du clerc (conc.<br />

apud Pennam Fidelem, 1302, c. 14, Noviomense, 1344, c. 3; Andegavense,

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