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DEUXIEME PARTIE 19<br />

une fois par la dégradation, il ne peut l'être une seconde.<br />

Etienne de Tournay est le premier à nous faire connaître<br />

cette opinion, que d'ailleurs il ne partage pas, mais que<br />

bientôt la papauté fera<br />

sienne.<br />

« Quaro, dit-il, utrum degradatus a judice ecclesiastico<br />

iterum sit accusandus pro eodem crimine ante civilem.<br />

Quidam dicunt nec accusandum nec ab eo puniendun,<br />

ne s^pius de eodem crimine quœratur, quod lex prohibet».<br />

Qui sont ces quidam dont Etienne nous rapporte incidemment<br />

l'opinion Deux hypothèses peuvent être présentées,<br />

entre lesquelles je n'ose choisir. Ou bien il y a là un souvenir ~<br />

de controverses d'école, ou bien c'est un écho de la querelle<br />

de Thomas Becket et de Henri II, que nous aurons à étudier<br />

plus loin. Thomas soutenait en elfet contre le roi, contre le<br />

troisième article de Clarendon, que le<br />

clerc dégradé ne peut<br />

être, pour le même crime, jugé et condamné une seconde<br />

fois par le juge séculier. Or les articles de Clarendon sont<br />

de janvier 1164. A la fin de l'année, Thomas était en fuite<br />

et venait soumettre au pape Alexandre III, alors à Sens, la<br />

décision du conflit. Ainsi c'est en France que la doctrine de<br />

Becket est soumise à une sérieuse discussion de la cour<br />

papale; c'est dans un ouvrage écrit en France par un canoniste<br />

français que la même doctrine apparaît pour la première<br />

fois dans la littérature décrétiste. Si l'on pouvait établir<br />

que la composition de la Somme est postérieure à 1164, il ne<br />

faudrait pas hésiter à conclure qu'Etienne a eu connaissance<br />

du conflit retentissant entre l'archevêque et le roi et<br />

fait allusion dans les lignes citées à la thèse de Thomas<br />

Becket. Il est malheureusement impossible d'arriver à une<br />

telle précision. On sait seulement que, lorsque Etienne<br />

écrivit cet ouvrage, il appartenait à la collégiale de Sainte<br />

Euverte d'Orléans (1152-1177) » ;<br />

Singer a fait remarquer<br />

d'autre part qu'Etienne, citant Pierre Lombard comme<br />

1. Schulte, Die Summa des Stephanus Tornacensis, Introduction<br />

p.xxiii et XXIV.

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