leprivilegiumfor01gnuoft

APPENDICE
XXXXV
naissance, au xi® siècle ; l'instance ecclésiastique précède et
commande l'instance séculière *. Et non seulement on peut
constater le fait, mais on peut s'assurer qu'il correspond à
une règle et de cette règle on peut discerner la cause.
C'est une règle que l'hérétique ne peut être puni qu'après
avoir été convaincu par la
justice d'Église, puisque l'Eglise
s'oppose à ce que l'exécution ait lieu avant jugement
régulier ^.
Et la raison de cette règle est d'abord que l'Eglise seule
peut reconnaître le caractère hérétique des croyances incriminées,
ensuite et
surtout qu'elle cherche toujours la confusion
et
la conversion de l'hérétique avant la punition ^
1. Roger, évêque de Châlons, consulte Wason, évêque de Liège « an terrenfe
potestatis gladio in eos sit animadvertendum nec ne ». Et celui-ci répond :
« nec eos queramus per secularis potentifp gladium huic vita; subtrahere,
quibus vult Deus parère ut resipiscant ». M. G.,SS. Vil, p. 226 et 7. C'est si
bien l'instance ecclésiastique qui commande la séculière que l'on se demande
si révêque a le droit de requérir une action de la justice laïque, qui doit
aboutir à la peine de mort. «Cum quidam hujusmodi erroris sectatores essent
deprehensi, post multam superstitionis sua* discussionem justamque pro
pertinacia erroris excommunicationom, suspendio sint addicti ». Id. p. 228. Ce
sont les évoques qui ordonnent au suspect de tuer un poulet et qui, sur son
refus, l'excommunient, et c'est l'empereur qui le fait exécuter. A Monteforti
l'archevêque de Milan fait saisir par une troupe armée des hérétiques opiniâtres,
ce sont les grands, « civitatis hujus majores laici », qui font construire
un bûcher, dans lequel d'ailleurs les hérétiques se jettent eux-mêmes.
Raoul Glaber IV, 2, M. G., SS. Vil, p. 67. A Orléans en 1022, c'est le roi qui
réunit le concile et les coupables sont punis « régis jussu ». Raoul Glaber,
in, 8.
2. « Nos ... pane omnes instanti supplicio, de ipsis meliora spectantes, ...
eripuinius ». Lettre de lévêque de Liège au pape Lucius 111, 1144.
3. En 1022 à Orléans seuls les hérétiques opiniâtres sont brûlés : « prteter
unum clericum et unam monacham . .. cremati sunt. Clericus enim et nionacha
divino nutu resipuerunt ». GesLa cynodi Aurelianensis, viii « Dictum est
eis quoniam, nisi celerius ad sanam fidei mentem redeant, régis jussu et
universae plebis consensu igné essent protinus crematuri ». Raoul Glaber,
m, c. 8, Hist. Franc. X, p. 38. En 1023 des hérétiques échappent au supplice
en abjurant, Fredericq, Coi-pus, l, 1 et 2, Dachery, Spicil, I, p. 607 et
624. En 1051, des hérétiques sont condamnés « post justam pro pertinacia
erroris excommunicationem » Anselmi Gesta episcoporum Leodensium, M. G.,
SS., Vil, p. 228. A Cologne, en H63, « unde cum persuadere eis nemo posset
ut perniciosam revocarent errorem, de ecclesia tanquam heretici contu.