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XXXXIV
APPENDICE
En 852 le concile de Mayence fait sous nos yeux une
application du système contre un laïque qui a enlevé une
femme mariée. L'exil sera prononcé par le roi et la pénitence
par l'Eglise '.
Dans tous les cas la peine séculière paraît prononcée la
première, la pénitence ne vient qu'ensuite.
Il y a donc normalement instances parallèles, exceptionnellement
collaboration des deux juridictions, mais
il n'y a
pas abandon ou livraison au bras séculier, pour la bonne raison
qu'il s'agit de gens et de faits pour lesquels la justice
laïque est incontestablement compétente, et que d'ailleurs
la peine séculière précède la peine ecclésiastique.
Il est cependant un cas dans lequel de fort bonne heure
l'Eglise agit différemment et demande l'action du juge
séculier après celle du juge ecclésiastique et comme conséquence
de celle-ci. C'est le cas d'incorrigibilité. Celui qui
méprise les sentences ecclésiastiques et refuse de se soumettre
doit être contraint et puni par les puissances séculières.
Le principe est maintes fois affirmé en ce qui concerne
tant les laïques que les clercs ^.
Là est sans doute le précédent direct du recours au bras
séculier contre le laïque hérétique.
C'est en effet conformément à ces principes que l'hérésie
est réprimée dès les
premiers procès dont nous avons concem
et agant cunctis diebus vite sua pœnitentiain et a communione corporis
et sanguinis Christi privantur ».
t. Conc. de Mayence de 852, c. 11 (Cap , II, p. 189). « Albgis qui uxorem
Patrichi publiée auferens ad extreuios fines regni duxit... et crimine adulterii
ecclesiam Christi diffamavit, communi consilio decernimus ut jussu régis
exilium missus juxta canonum sacrorum statuta penitentiam pleniter agat. »
2. Cap. Vernense de 755, c. 9 (Cap., I, p. 36). « Quod si aliquis ista oinnia
contempserit, et episcopus hoc minime emendare potuerit, régis judicio exilio
condemnatur «. Conc. de Tours de 813, c. 41. « Inçestuosi, patricidfp, homicidœ
muiti apud nos reperiuntur, sed aliqui ex illis sacerdotum noiunt
ammonitionibus aurem accommodare, volentes in pristinis perdurare criminiljjLis,
quos oportet per secularis polentia; disciplinas a tam prava consuetudine
coerceri, qui per salutifera sacerdotum monita noluerunt reverti ». Cf.
Cap. Pistense de 862, c. 4 (Cap., M, p. 309); conc. de Tribur de 895, c. 2 et 3
(Cap. II, p. 214).
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