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collèges chargés de certains services publics. Mais il est
assez peu vraisemblable que le faussaire l'ait entendue ainsi,
car au ix®
siècle rien n'existait plus qui ressemblât aux décurions
et à leurs responsabilités spéciales.
Il est également peu probable que ces mots aient déjà eu
le sens qu'on leur donnera plus tard, celui de livraison à la
coui- de justice séculière. Dans la langue des conciles francs
et des capitulaires, on ne voit jamais le mot ciiria pris en
ce sens \
Surtout les expressions « curia^ tradi serviendus, cui diebus
vitœ sua* deserviat » excluent l'idée d'une livraison à la
justice séculière. Isidore a compris, sans se faire sans doute
une idée claire de ce que pouvait être cette curia, qu'il y
avait là un organisme séculier, dont par punition un clerc
dégradé pouvait devenir esclave.
On ne. peut donc conclure qu'Isidore se prononce nettement
pour une peine séculière consécutive à la dégradation ;
du moins résulte-t-il de là qu'il ne manifestait aucune répugnance
particulière à l'intervenlidn de l'autorité séculière
pour la répression de certains crimes des clercs.
Les collections de droit romain à l'usage de l'Eglise
et la coUectio Anselmo dedicata. — A la fin du ix^ s.
tout un groupe de collections italiennes,
d'ailleurs très nettement
apparentées les unes aux autres, se prononcent de
façon très nette en faveur des peines séculières, n'hésitant
pas à rapporter les
textes de Justinien qui donnent à la justice
laïque un rôle prépondérant dans la répression ^ Ce
sont la lex romana canonice compta, les excerpta de Bobbio
et la
CoUectio Anselmo dedicata. On ne saurait tirer d'argu-
1 Une seule fois les fausses décrétales emploient le mot curia dans le sens
de cour de justice; mais le texte n'est point de la main d'Isidore. C'est un
passage du ConstituLum Sylveslri (Hinschius, p. 449, c. 1, 5), texte fabriqué
au temps du schisme de l'antipape Laurent, à la fin du v* ou au début du
vi* siècle. (Duchesne, Liber pontificalis,], p. 133-4).
2. Epitome, 77, 1 et 115, 34.
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