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Ô34<br />

LE PRIVILEGIUM FORÎ<br />

jeux et même, par un détournement de sens du mot goliard,<br />

aux souteneurs ou bouliers.<br />

Les conciles locaux de la première moitié du xiii^ siècle,<br />

qui avaient les premiers formulé la condamnation des<br />

goliards, ne les avaient pas condamnés seuls, mais comme<br />

une catégorie particulièrement détestable de ribauds *.0r le<br />

mot ribaud a un sens assez vague d'homme de plaisir, débauché,<br />

vagabond, scélérat. Le féminin désigne la prostituée,<br />

dont les ribauds étaient les compagnons habituels. Nous<br />

avons vu que les jongleurs et spécialement les goliards<br />

avaient trop souvent le même genre de vie. ITostiensis considère<br />

comme goliard notoire celui qui fréquente les tavernes,<br />

les jçux et les mauvaises femmes. Donc la décrétale de Boniface<br />

et la doctrine canonique avaient eu en somme un but<br />

restrictif en n'appliquant la<br />

proprement dits,<br />

aux histrions.<br />

condamnation qu'aux jongleurs<br />

Mais la tradition française se maintint cependant ou tout<br />

au moins se rétablit dans la seconde moitié du xiv'^ siècle.<br />

Alors on voit fréquemment affirmer que les joueurs de dés et<br />

autres jeux analogues sont déchus du privilège ". Il est<br />

1. Svir ceci et ce qui suit. Voir supra, p. 164.<br />

2. La pratique du jeu et du prêt à usure, qui se fait ;i son occasion, était en<br />

effet rigoureusement détendue aux clercs. Innocent 111 se plaint qu'elle soit<br />

paiticulicrement répandue dans le clergé français. « Invenimus esso probatum<br />

eundem V. publîcum aleatorem esse ac usurariuni uianifestum, utpote qui<br />

undeiùm denarios pro duodecim mutuaverat in ludo, unde, iicet ad pallianduui<br />

tantiB pra^sumptionis excessuui proposuerit quod hoc fecerat jnxta consuetudinem<br />

gallicoruui clericorum, qua fere urjversi clerici uiutuant sic fréquenter<br />

et ludunt, nos tamen... » C. 11, X, de excessibus prœlalomm, Y, xxxi.<br />

Le clerc publicus alealor était frappé ipso fado d'une incapacité d'avancer<br />

dans la hiérarctiie ecclésiastique ;<br />

après monitions il pouvait être privé de son<br />

bénéfice {glose sur le texte précédent). C'est de là qu'on pouvait tirer argument<br />

pour le priver du privilège. Accusés d'avoir pendu un clerc, les gens de la<br />

justice de Lille se défendent en disant « quod prefatus Jacobus Bosqueti leno<br />

ac falsis texillis lusor existebat », il était à la foire « et ad quenidam ludum<br />

galice hrelent nuncupatum cuui pluribus lenonibus et aiiis geutibus maie et<br />

dissolubilis vite ludebat. » X2A 7, 26 r», 6 février 1360/1. — Hennequin, le jour<br />

du marché, se rend « ad ludum taxillorum in plateam les mines nuncupatam<br />

prope lupanar, j eratque principalis proniotor et congregator lusorum déferons<br />

scararium super quo ludebatur. )>,X1A 21, 461 ro, 5 novembre 1358. »

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