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PREMIÈRE PARTIE 197
Les clercs en etl'et remplissaient les cadres des administrations
séculières, dans lesquelles (juelque instruction était
nécessaire. La règle fameuse « nemo militans Deo implicat
se negotiis secularibus », était continuellement et ouvertement
violée, et ne pouvait pas ne pas rôlro. Et cependant
les seigneurs et le
roi prena'ent eux mêmes des mesures pour
écarter les clercs privilégiés des offices et surtout des offices
de judicature. Ces mesures mêmes seront une preuve que
l'officier clerc conserve en principe son privilège.
En 1235, Alphonse de Poitiers défend à ses sénéchaux de
choisir leurs bailes parmi les clercs, parce que. si ceux-ci
commettent un délit dans l'exercice de leurs fonctions, leur
privilège leur permettra d'échapper à la répression méritée *.
Philippe IV, en 1277, confirme la
mesure pour le Languedoc,
reconnaissant que les clercs officiers ne peuvent être punis
par la justice séculière, s'ils ne sont bigames ".
En 1279, le roi oblige les seigneurs à avoir eux-mêmes, des
oîficiers laïques, pour qu'ils puissent être punis par la cour
temporelle, s'ils commeltent quelque faute dans l'exercice
de leurs fonctions judiciaires ou autres \ La mesure sera
mariés et bigames la déchéance du privilège de for. Voir Jean XXII, Lettres,
communes, 4740, 13 août 1311, et Grégoire X, 22 mars 1273, cité par Fonrnier,
Officinlilés, p. 70, n. l, Arch. nat. J, 709, n" 2962.
1. « Clericos bajulos non faciat senescallus, ne, si delinquent in officio, sub
obtentu privilegii sui debitam animadversionem éludant. » Houtaric, Saint
Louis et Alphonse de Poitiers, p. 424.
2. « Item non videtur nobis bonum esse quod clerici habeant ainodo bajulias
doniini régis, cum douiinus rex non possit ipsos clericos, nisi sint
bigami, justiciare. » Ordonnance des réformateurs dans la sénéchaussée de
Toulouse ou d'Agen, 1277, Hist. du Languedoc, X, p. 146,n" 21.
3. « item omnibus senescallis est injunctum ut non sustineant quod cierici
sint bajuli vel vicarii vel exercoant temporalem jurisdictionem in terris prelatorum
vel baronum seu aliorum nobilium, set habeanl laycos vicarios et bajulos
ut, si committant justiciando vel alio modo,possint puniri per curiam secularem
et illud injungant baronibus et prelatis. » Réponse du parlement aux
plaintes des consuls de Toulouse contre le viguier, llist. du Languedoc, X,
p. 159, n» 27,1279. Ei Arresta senescallie Carcassone, 1278, Langlois, Rouleaux
d'arrêts de la cour du roi, Bib. Ecole des Chartes, 1887. p. 186.