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llÔ LE PRIVILBGIUM FORl<br />

mêmes circonstances la province de Sens prend expressément<br />

la défense de l'ancienne coutume, qui réserve les clercs<br />

mariés ctim îinica et virgine à la juridiction de l'Eglise au<br />

civil comme au criminel '. Les prélats de ces deux provinces<br />

veulent, on le voit, maintenir la coutume la plus favorable,<br />

celle qui étendait la protection du for ecclésiastique aux clercs<br />

mariés non tonsurés et menant la vie la plus séculière.<br />

Ainsi le conflit que la décrétale avait eu la prétention<br />

d'apaiser,<br />

renaissait plus grave; mais désormais les officiers<br />

de justice temporelle étaient armés contre les prétentions des<br />

prélats de l'autorité du pape et du droit commun.<br />

Ces plaintes de quelques provinces françaises paraissent<br />

d'ailleurs être restées sans écho à Vienne. Dans leurs eflorts<br />

pour sauver la coutume, les prélats de France n'ont à compter<br />

que sur eux-mêmes. Aucun appui ne leur viendra du dehors.<br />

Malgré cela, si grand est en France le respect pour le privilège,<br />

qu'ils sauront se défendre longtemps.<br />

De nombreuses offîcialités continuent à juger les affaires<br />

civiles des clercs<br />

mariés, tandis que les juridictions temporelles<br />

tiennent la main à<br />

l'application de la décrétale clerici.<br />

Poitiers : « Sua nobis conquestione monstrarunt dilecti nostri archiepiscopus<br />

Burdegalensis et ejus suffraganci, quod vos clericos et personas ecclesiasticas<br />

dicte provincie pro delictis sibi impositis et aliis personalibus factis coram<br />

vobis respondere conipellatis et ipsos cogitis, arrestatis et condempnatis. . ..<br />

justiciantes eosdem et eoruni mobilia ac si esscnt layci vel alii seculares.<br />

Quocirca . . .aiandauius quatenus clericos veros pro delictos vel assecurationibus<br />

prestandis per ipsos non capiatis nec indebile molestetis, quodque<br />

clericos non conjugatos, non mercatores, super mcre personalibus non trahatis<br />

coram vobis ». Carlulaire de Vévêché de Poiliers, 104. Dans ce texte peu<br />

clair il semble que le roi oppose des clercs non mariés et non marchands,<br />

qui gardent le'privilège en toutes matières personnelles, et d'autres clercs<br />

{clericos veros'] dit le texte), qui sont donc des clercs mariés et marchands et<br />

qui ne gardent le privilège que pour leurs délits et pour les assiirements que<br />

Ton pourrait leur réclamer. Le roi répond donc aux plaintes des prélats par<br />

un renvoi au droit commun. Sur les assurements demandés aux clercs mariés,<br />

voir infra.<br />

1. « Provincia Senonensis dicit quod, licet clerici conjugati cum unica et<br />

virgine de consuetudine antiquissima ad forum ecclesiasticum in civilibus et<br />

criminalibus in solidum pertineant, judices seculares ipsos justiciari nituntuj.<br />

nec judicibus ecclesiasticis reddere volunt ». Ehrle, op. cit., p. 378.

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