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PREMIÈRE PARTIE 101
n'est possible contre eux pour crimes et délits devant un
autre juge que l'ecclésiastique. Dans les autres matières, par
conséquent pour toutes les affaires civiles, le clerc marié,
piême tonsuré, est justiciable du juge lai.
Quant à ceux qui ne portent pas l'habit et la tonsure, ils
n'ont de privilège d'aucune sorte '.
Le pape abandonne donc le système de la dégradation,
qui, nécessitant pour la répression le concours des deux
juridictions ne peut être qu'une occasion de contlits. On
verra d'ailleurs que le droit canonique à cette époque réduit
autant que possible' le domaine d'application de la dégradation
avec traditio curiae saeculari.
11 condamne aussi le système suivi en France et qui s'attachait
pour déterminer la condition du clerc à la nature de
ses occupations. Sans doute le clerc marié pourra, comme
un célibataire, tomber dans un des cas d'apostasie qui seront
étudiés plus loin, mais son mariage n'est point une circonstance
aggravante ou un des éléments constituants de cette
apostasie '\
Boniface a au contraire adopté le critère fort simple fourni
par la coutume et la doctrine. Le port de la tonsure et de
l'habit suffit au maintien du privilège. Mais il donnait satisfaction
à l'autorité séculière en dépouillant le clerc marié du
privilège en matière civile. Ainsi tous les clercs mariés mar-
1. « Clerici qui cum unicis et virginibus contraxerunt, si tonsurain et vestes
déférant cléricales, privilegium retineant canonis ab lanocentio papa secundo
praedecessore nostro editi in favorem totius ordinis ciericalis. Et, quum
juxta parisiense conciliuiii,
nuilus clericus distringi aut condemnari debeat a
judice saeculari : praesenti declaraïuus edicto, hujusmodi clericos conjugatos,
pro commissis ab eis excessibus vel deliclis, trahi non posse crimina-
Hter aut civiliter ad Judicium saeculare, nec ab ipsis saecularibus judicibus
eos debere personaliter, vel etiam pecuniariter (ne per unam viani concedatur
eisdem judicibus quod per aliam denegatur) uUatenus condemnari. In
ceteris autem, vel nisi, ut praemittitur, tonsuram vel vestes déférant cléricales,
etiam in praemissis eos gaudere nolumus privilegio clericali ». C. unie.
de clericis cotijur/alis, in VI°, III, ii.
2. Il faut faire exception pour les bouchers, tueurs et taverniers qui perdent
le privilège plus aisément s'ils sont mariés, d'après la clémentine 1, de
vila et lionestate clericorum, lil, i.