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09.01.2015 Views

94 LE PRIVILEGIUM FORt ment IV il approuve simplement la coutume gallicane '. Mais Alexandre lY inaugura une règle nouvelle, à laquelle la papauté resta longtemps attachée. Sans plus distinguer, comme le faisaient ses prédécesseurs, entre ceux qui mènent une vie conforme à leur éfat et ceux qui exercent des négoces séculiers, sans distinguer non plus, avec la coutume, entre tonsurés et non tonsurés, le pape permet à la justice séculière de punir les clercs mariés, monogames ou bigames, mais seulement pour crime grave et après dégradation ^ C'était là, on Ta vu pour les bigames, une bien mince satisfaction donnée aux- puissances séculières ; aussi les plaintes et les négociations continuaient-elles. Saint Louis pressait Clément IV de prendre une décision, mais celui-ci éludait la réponse. Après avoir longuement délibéré avec les cardinaux, il fut d'avis qu'il n'y avait rien à changer au droit écrit \ Nul doute qu'il n'entendît par là dumtax

premierp: partie 95 les décrétales Johannes et ex parte^ qui eussent donné au roi et aux tribunaux, séculiers pleine satisfaction; mais aucune de ces décrétales ne condamne expressément les coutumes contraires, et il faut se rappeler que le même Clément IV, quelques années auparavant, approuvait la coutume parisienne, qui accordait à l'ofiTicialité omnimoda jurisdictio sur les clercs mariés sans restriction. En un mot le pape refuse de modifier le droit écrit et d'abroger la coutume gallicane. Cinq ans après d'ailleurs Grégoire X confirmait expressément la décrétale d'Alexandre IV \ Le roi espéra peut-être obtenir satisfaction du concile de Lyon Tannée suivante. On a vu en effet que, en ce qui concerne les bigames, le concile de Lyon, en juillet 1274, avait donné aux plaintes du pouvoir civil, d'accord d'ailleurs avec la doctrine canonique, pleine satisfaction. Mais le concile ne parle que des bigames. Quant aux clercs monogames, la question resta entière et les négociations continuèrent. Le 10 octobre 1274, le pape demandait au roi de s'en rapporter à ce que lui dirait le cardinal légat, au sujet d'une constitution projetée sur les clercs monogames exerçant des négoces séculiers ^ La constitution attendue fut rendue non par Grégoire, mais par son successeur après trois brefs pontificats, Nicolas III, le 19 septembre 1278. Mais ce n'était pas autre chose que la confirmation de la bulle d'Alexandre IV \ Les clercs mariés restaient donc toujours couverts par le privilège, sauf pour crime grave et après dégradation. quaestioneni ». D. Martène, Thésaurus novus anecdolorum, 11, S64, Fournier, officiantes, p. 107, n. 1. 1. Voir supra p. 67. 2. « Regem Francorum rogat ut S., tituli s. Caeciliae presbytero cardinali, apostolicae sedis legato, plenam adhibeat fidem circa haec quae ipse, ex parte summi pontificis, dixerit de compellendis per brachiuui sseculare illis qui, censuram viHpendentes ecclesJasticam, eam diutius sustineant, et de constitutione facienda contra monogamos se negotiis saeculai'ibus imœiscentes ». Grégoire X, n* 529, 10 oct. 1274. 3. Voir supra p. 70.

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ment IV il approuve simplement la coutume gallicane '.<br />

Mais Alexandre lY inaugura une règle nouvelle, à laquelle<br />

la papauté resta longtemps attachée. Sans plus distinguer,<br />

comme le faisaient ses prédécesseurs, entre ceux qui<br />

mènent une vie conforme à leur éfat et ceux qui exercent<br />

des négoces séculiers, sans distinguer non plus, avec la<br />

coutume, entre tonsurés et non tonsurés, le pape permet à<br />

la justice séculière de punir les clercs mariés, monogames<br />

ou bigames, mais seulement pour crime grave et après<br />

dégradation ^ C'était là, on Ta vu pour les bigames, une<br />

bien mince satisfaction donnée aux- puissances séculières ;<br />

aussi les plaintes et les négociations continuaient-elles.<br />

Saint Louis pressait Clément IV de prendre une décision,<br />

mais celui-ci éludait la réponse. Après avoir longuement<br />

délibéré avec les cardinaux, il fut d'avis qu'il n'y avait rien<br />

à changer au droit écrit \ Nul doute qu'il n'entendît par là<br />

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