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quis suadente diabolo \
PREMIERE PARTIE 89
mais cela ne veut pas dire qu'ils pourront
être arrêtés, jugés et punis par la justice séculière, car
le privilegiiim fori subsiste, tant que le clerc porte sa
tonsure K
C'était une manière élégante d'éluder un texte cependant
formel, dans le but évident de légitimer la coutume. Toutefois
la solution ingénieuse du glossateur n'était pas pratiquement
satisfaisante, car on était aussi soucieux de conserver
au clerc le priviiegium canonis que le privilegium fori.
Aussi l'opinion de Johannes Teutonicus sur la compilatio
quarla ne sera-t-elle guère suivie.
Bartolomœus Brixiensis, plus consciencieux et plus sévère
que son prédécesseur, a repris correctement la thèse d'Innocent
III et corrigé la première glose*. Mais cette solution
paraissait décidément trop sévère. Après quelques essais
pour la maintenir, on
reviendra purement et simplement à
l'opinion première de Johannes Teutonicus, celle de la glose
du Décret : l'un et l'autre privilège dépendent du port de la
tonsure. On voit les grands canonistes du XIIP siècle s'efforcer
d'atténuer la rigueur du c. Johannes. Goffretlus en
donne une explication historique ; le clerc mai'ié, étant par
1. « (Privilegio) Uxoratns non hal»et privilegium cléricale, ut supra, de
vifa et honestdte clericorum, statuimus, lib. 1. Dico tamen quod privilegium
est canonis illius, si quis suadento, quia illud non tani in favorem ordinis,
quam in odium laicorum est introductus,... (déferre). Si tamen privilegio
clericali vellct gaudere, teneretur ferre tonsuram, ut supra eodem, c. 3 et 4
lib. I, vel si luibeat bcneficium ecclesiasticum, ut hic et 32 distinctione, si
qui df'ponantur, et tcneantur vivere secundum regulam ecrlesiasticain, ut 81
distinctione, dictum ». G/ose sur le c. [.Comp. l Va, de clericis conjugalis,
III, m.
2. « Johannes Teutonicus donnait au clerc le choix de garder ou d'abandonner
son privilège et sa tonsure. Bartholomœus Brixiensis ajouta après cette
première glose : « Hoc hodie corrigitur per decretalem exlra de clericis con-
Jugalis, Joannes. B. » Glose sur le c. 3, Dist. LXXXIV Barth. a soin de corriger
aussi, quand il les rencontre chez son prédécesseur, les traces de la doctrine
ancienne, qui obligeait les clercs mariés à rester dans la vie cléricale.
Ainsi, sur le c. S, C. XII, q. 1, Johannes déclare que le clerc marié ne peut
retourner à la vie séculière et par conséquent garde son privilège. Barth.
ajoute : « quod falsum est, ut extra, de clericis conjuyaiis. Joannes. B ».