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86 LE PRIVILEOIUM FORI C'est dans le même sens que se prononce llonorius III peu d'années après dans une décrétale qui figure ej^alement dans la collection de Grégoire IX '.. Le pape était saisi d'une plainte de la reine Bérengère, veuve de Richard Cœur de Lion, dame du Mans -, contre les clercs qui se marient, se livrent au commerce ou à toute autre occupation séculière, et néanmoins gardent ou reprennent la tonsure ^iour échapper aux charges et aux devoirs des laïques. C'est à tort, répond llonorius, que l'évoque, l'archidiacre et le chapitre du Mans couvrent ces clercs du privilège. Les hommes mariés ne sont pas personnes ecclésiastiques, et leur tonsure n'a d'autre but que de frauder l'autorité temporelle, puisque le mariage les adonne aux occupations séculières. L'Eglise doit donc permettre aux seigneurs d'exiger d'eux les services et droits ordinaires, llonorius III vise sans doute ici l'immunité fiscale plutôt que l'immunité judiciaire, mais le principe est le môme, les deux papes sont d'accord pour affirmer que le clerc marié n'a point de privilège et que sa tonsure est scandaleuse et frauduleuse. § 4. La coutume gallicane. Donc pour la cour de Rome à cette époque le privilège est attaché à la vie cléricale; mais on voit par ces décrétales mêmes que les papes avaient à combattre une coutume contraire, suivant laquelle le port de la tonsure est la condition du privilège. Tel était probablement le sens de cette coutume de Poitiers, à laquelle Innocent III fait allusion, et qui laisse au clerc marié la liberté de porter ou non sa tonsure. Telle était certainement la coutume du Mans, puisque les clercs 1. C. 9, X, de clericis conj., 111, m; Honorius 111, n» 1224, 9 avril 1218. 2. Ceux que le pape désigne comiue lillerali sont sans doute de simples tonsurés. En eflet, on donnait la tonsure aux enfants qui avaient reçu quelque rudiment d'instruction. Voir supra, p. 4.
PREMIÈRE PARTIE 87 mariés reprenaient la tonsure afin dôtre protégés par l'évêque contre la justice de la comtesse. Telle était la coutume encore en Ctiampagne * et dans le diocèse d'Arras, ^ et sans doute la coutume générale de l'Eglise gallicane. S'il y avait dans quelques diocèses des exceptions, elles étaient en faveur des clercs mariés ; ainsi à Paris, il semble bien qu'ils aient conservé le privilège sans condition de costume. ' Le concile de Pont-Audemer ne fait perdre aux clercs mariés non tonsurés que l'immunité fiscale. * Quant ru priviiegium fori ils ne le perdent par la vie séculière que si, malgré trois monitions, ils ne reprennent pas la tonsure et l'habit clérical, ce 1. * Innocent IV mande aux archevêques, évêques, abbés, prieurs du comté de Champagne de pourvoir à ce que il ne se suive aucun scandale des abus signalés par Thierry, à savoir que certains clercs, après avoir quitté l'habit ecclésiastique et la tonsure et s'être mariés, veulent jouir de l'exemption d'impôts et des autres privilèges réservés au clergé ». Bi6. nat. 5993 A, 49 v». D'Arbois de Jubain ville, Hist. des comtes de Champagne, n" 2746, 4 juin 1246. Cf. Fournier, OfficialUés, p. 69. 2. «Nani cum in judicio sit probatum quod dicti clerici (conjugati) deferunt tonsuras cléricales et sic de foro ecclesiastico censeri debeant secundum consuetudineni ecclesiae gallicanae, maxime cum in civitate Atrebatensi a longis teniporibus extiterit observatuui quod si predicli clerici conjugati contrahant vel délinquant, judicium ecclesie subeunt... » Guesnon, /nven^aiVe des chartes d'Arras, p. 31, 33, Fournier, op. cit. p. 69, n, 2. 3. « Dicti autem prepositi ad eorumdem episcopi, decaui et capituli ac ipsius parisiensis ecclesiae gravamina indcbite aspirantes, clericis uxoratis et mulieribus viduis ipsius civitatis et diocesis, in quos idem episcopus dumtaxat et nuilus aiius omniuiodam jurisdictionem de antiqua et approbata et hactenus pacifiée observata consuetudine obtinet, acetiaui predictis hominibus eorumdem episcopi, decani et capituli tallias et colloctas de novo imponere presumpserunt ». Clément IV, n» 835, 1265. 4. « ... non uxorati et etiaui uxorati ut a secularibus negotiis abstineant maxime inhonestis, quodque tonsuram déférant et habitum clerico congruentes. Alioquin si ab hujusmodi tertio moniti non desisterint, non conjugatos, dum bis se implicuerint, quominus de suis facultatibus, statutis et consuetudinibus patriae subjaceant, ecclesia non defendet, in conjugatis autem equanimiter lolerabit quod ab ipsis justitias débitas domini seculares velut ab aliis uxoratis exigant atque servitia consueta. Denique si post premissas monitiones clerici in apostasia tonsurae et habitus clericalis remanserint -et se in negotiis secularibus permanserint et contingat quod pro suis excessibus a personis atque judicibus secularibus in carceribus fuerint comprehensi, non precipiemus eos per censuram ecciesiasticam liberari », Concile de Pont-Audemer, 1219, c, 20.
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doute la coutume générale de l'Eglise gallicane. S'il y avait<br />
dans quelques diocèses des exceptions, elles étaient en faveur<br />
des clercs mariés ; ainsi à Paris, il semble bien qu'ils aient<br />
conservé le privilège sans condition de costume. ' Le concile<br />
de Pont-Audemer ne fait perdre aux clercs mariés non tonsurés<br />
que l'immunité fiscale. * Quant ru priviiegium fori ils<br />
ne le perdent par la vie séculière que si, malgré trois monitions,<br />
ils ne reprennent pas la tonsure et l'habit clérical, ce<br />
1. * Innocent IV mande aux archevêques, évêques, abbés, prieurs du<br />
comté de Champagne de pourvoir à ce que il ne se suive aucun scandale des<br />
abus signalés par Thierry, à savoir que certains clercs, après avoir quitté<br />
l'habit ecclésiastique et la tonsure et s'être mariés, veulent jouir de l'exemption<br />
d'impôts et des autres privilèges réservés au clergé ». Bi6. nat. 5993 A,<br />
49 v». D'Arbois de Jubain ville, Hist. des comtes de Champagne, n" 2746,<br />
4 juin 1246. Cf. Fournier, OfficialUés, p. 69.<br />
2. «Nani cum in judicio sit probatum quod dicti clerici (conjugati) deferunt<br />
tonsuras cléricales et sic<br />
de foro ecclesiastico censeri debeant secundum consuetudineni<br />
ecclesiae gallicanae, maxime cum in civitate Atrebatensi a longis<br />
teniporibus extiterit observatuui quod si predicli clerici conjugati contrahant<br />
vel délinquant, judicium ecclesie subeunt... » Guesnon, /nven^aiVe<br />
des chartes d'Arras, p. 31, 33, Fournier, op. cit. p. 69, n, 2.<br />
3. « Dicti autem prepositi ad eorumdem episcopi, decaui et capituli ac<br />
ipsius parisiensis ecclesiae gravamina indcbite aspirantes, clericis uxoratis<br />
et mulieribus viduis ipsius civitatis et diocesis, in quos idem episcopus dumtaxat<br />
et nuilus aiius omniuiodam jurisdictionem de antiqua et approbata et<br />
hactenus pacifiée observata consuetudine obtinet, acetiaui predictis hominibus<br />
eorumdem episcopi, decani et capituli tallias et colloctas de novo imponere<br />
presumpserunt ». Clément IV, n» 835, 1265.<br />
4. « ... non uxorati et etiaui uxorati ut a secularibus negotiis abstineant<br />
maxime inhonestis, quodque tonsuram déférant et habitum clerico congruentes.<br />
Alioquin si ab hujusmodi tertio moniti non desisterint, non conjugatos,<br />
dum bis se implicuerint, quominus de suis facultatibus, statutis et<br />
consuetudinibus patriae subjaceant, ecclesia non defendet, in conjugatis<br />
autem equanimiter lolerabit quod ab ipsis justitias débitas domini seculares<br />
velut ab aliis uxoratis exigant atque servitia consueta. Denique si<br />
post premissas monitiones clerici in apostasia tonsurae et habitus clericalis<br />
remanserint -et se in negotiis secularibus permanserint et contingat quod pro<br />
suis excessibus a personis atque judicibus secularibus in carceribus fuerint<br />
comprehensi, non precipiemus eos per censuram ecciesiasticam liberari »,<br />
Concile de Pont-Audemer, 1219, c, 20.