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PREMIÈRE PARTIE 79<br />

Enfin la bigamie interprétative s'étendait en droit canonique<br />

fort loin. Est bigame par exemple celui qui, après l'adultère<br />

de sa femme, a des relations charnelles avec elle. Les<br />

canonistes basaient ce cas de bigamie sur le c. 11 de la D.<br />

XXXI V, qui refuse entrée dans le clergé à celui dont la<br />

femme fut adultère'. Mais les etîets de cette bigamie n'étaient<br />

plus aussi étendus. Elle créait bien une irrégularité, mais<br />

elle ne détruisait pas le privilège ^ C'est ce que jugeait du<br />

moins l'olïicialité de Toulouse '. Mais on en jugeait autrement<br />

dans la région parisienne, puisque le Grand Coutumier<br />

considère le<br />

clerc époux d'une" femme adultère comme<br />

déchu du privilège, accordant à l'évêque seulementla détention<br />

de sa personne et la connaissance delà question d'état*.<br />

1. On reprochait à Guichard, évêque de Troyes d'avoir conféré un bénéfice<br />

à un clerc devenu bigame pour avoir repris sa femme après l'avoir fait condamner<br />

pour adultère. Rigault, Le procès de Guichard, p. 202.<br />

2. « Queritur utrum omnes bigami sint privati privilégie clericali<br />

(expose qu'il en est ainsi certainement pour le cas de bigamie vraie et même<br />

ainsi certainement pour celui qui a épousé une veuve ou une corrupta). Alii<br />

autem, et si sint bigami quantum ad legem promotionis, non tamen quoad<br />

privationem privilegii clericalis, ut c. 2 allegato eodem tilulo et ita intelligunt<br />

omnes glossatores istam deretalem et bene ». Aufrèri, sur la q. 2.34<br />

des<br />

Decisiones capeline Tolosanae.<br />

.3. « Si clericus conjugatus cum unica et virgine uxorem ejus que adulterata<br />

fuit notorie, publiée et palam ex post reconsiliet et cum ipsa cohabitet,<br />

ut prius, sciens eam esse adult erani, tiicetur esse bigamus, ita quod si ex<br />

post propter aliquod maleficium capiatur per temporales et petatur remitti<br />

ad judicem ecclesiasticum et opponatur per procuratorem teraporalem quod<br />

non débet remitti quia bigamus, conclusum fuit quod curia temporalis<br />

maie dicit et ita pronunciatum verum esse quod est bigamus quoad legem<br />

promotionis non autem quoad privilegium concessum clericis conjugatis »<br />

Capella Toi., q. 64.<br />

4. « Item s'il espouse une pucelle qui depuis pesche en la loy de mariage,<br />

et lui sachant la prent, eo ipso il est bigame, mais, comme dessus est dit,<br />

l'evesque aura la détention de sa personne et aussi du débat, s'il est prias<br />

tonsuré, alias non ». Grand Coutumier, IV, vi. p. 619. Le débat, dont il est<br />

ici question, ne peut être que le procès d'état, la tonsure mettant le prisonnier<br />

en possession d'état de clerc. Le même principe est allégué en 1386<br />

devant le parlement : « Dit., qu'il est mariez et en son mariage il s'est petitement<br />

portez, aussin est sa femme et s'est esbatue et depuis il a reprinse, si<br />

est bigamez et ne doit joyr de privilège de clerc ». XIA 1473, 74 v°, 15 mars<br />

1385/6.

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