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rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...

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égard que, sous réserve <strong>de</strong>s limites constitutionnelles posées par l’article 96 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi<br />

constitutionnelle <strong>de</strong> 1867, un texte <strong>de</strong> loi c<strong>la</strong>ir peut vali<strong>de</strong>ment étendre <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong>s<br />

tribunaux inférieurs d’archives, pourvu qu’elle leur soit accessoirement et surtout non<br />

exclusivement attribuée. Il y aurait donc lieu, pour mettre fin à <strong>la</strong> controverse, d’adopter un texte<br />

c<strong>la</strong>ir.<br />

Afin <strong>de</strong> préserver l’impartialité et l’apparence d’impartialité <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, particulièrement dans le<br />

cas où l’outrage a été commis en présence <strong>du</strong> tribunal, il apparaît opportun que le juge appelé à<br />

prési<strong>de</strong>r un procès pour outrage soit, sauf en cas d’urgence, un autre juge que celui <strong>de</strong>vant qui<br />

il a été commis.<br />

De plus, <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce, en prenant en considération le caractère public et privé <strong>de</strong> l’outrage<br />

au tribunal, a déjà reconnu qu’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> condamnation pour outrage au tribunal peut<br />

être intro<strong>du</strong>ite ou poursuivie malgré une transaction intervenue entre <strong>de</strong>ux parties à un litige 190 .<br />

Le Comité considère qu’il est opportun <strong>de</strong> codifier cette jurispru<strong>de</strong>nce.<br />

Par ailleurs, les articles 51 et 761 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> prévoient <strong>de</strong>s sanctions distinctes en matière<br />

d’outrage au tribunal. En outre, <strong>la</strong> Cour supérieure, se fondant sur ses pouvoirs inhérents, a<br />

ajouté, en matière familiale, d’autres sanctions en imposant notamment <strong>de</strong>s travaux<br />

communautaires 191 .<br />

À ce sujet, une compi<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s sanctions imposées pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1996-2000 pour un outrage<br />

au tribunal révèle que dans seulement 10,8 % <strong>de</strong>s dossiers (246 sur 2270) <strong>la</strong> requête pour<br />

outrage au tribunal a été accueillie. Parmi ces jugements, 171 (69,5 %) ont imposé une<br />

amen<strong>de</strong>; 21 (8,5 %), un emprisonnement d’un jour à cinq mois, 10 (4 %), l’amen<strong>de</strong> et<br />

l’emprisonnement, 15 (6 %) une sentence suspen<strong>du</strong>e, et enfin seulement 2 (0,8 %) <strong>de</strong>s travaux<br />

communautaires.<br />

De plus, les juges ont imposé <strong>de</strong>s sanctions diverses soit en s’en remettant aux peines<br />

alternatives à l’emprisonnement prévues au Co<strong>de</strong> criminel, en soumettant parfois un intimé à<br />

une probation elle-même parfois assortie d’heures <strong>de</strong> travaux communautaires, soit en rendant<br />

<strong>de</strong>s ordonnances visant à obliger le débiteur alimentaire à s’acquitter <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong>s<br />

arrérages <strong>de</strong> pensions alimentaires, <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> chauffage ou d’électricité ou même <strong>de</strong>s coûts<br />

mensuels <strong>de</strong> l’hypothèque pour <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’autre conjoint; ou encore à respecter les<br />

conditions <strong>de</strong>s droits d’accès et <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s enfants et plus rarement, à remettre un lieu dans<br />

son état initial ou à enlever un bien dans un dé<strong>la</strong>i imparti.<br />

Le Comité est d’avis que les seules sanctions qui peuvent être imposées par le tribunal en<br />

matière d’outrage doivent être celles que le légis<strong>la</strong>teur a adoptées. Compte tenu <strong>de</strong> l’importance<br />

d’assurer le respect <strong>de</strong> l’autorité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong>s tribunaux et <strong>la</strong> bonne administration <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

justice, le Comité considère qu’il y a lieu <strong>de</strong> prévoir un même régime <strong>de</strong> sanctions pour tous les<br />

cas d’outrage au tribunal et d’augmenter le montant maximal <strong>de</strong> l’amen<strong>de</strong> en le fixant à<br />

190. Poje c. Attorney General for British Columbia, [1953] 1 R.C.S. 516; C.T.C.U.M. c. Syndicat <strong>du</strong><br />

transport <strong>de</strong> Montréal (C.S.N.), [1977] C.A. 476.<br />

191. Voir les arrêts : Droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille – 3579, [2000] R.J.Q. 1207 (C.S.) et D.B. c. DA.R., J.E. 2001-13<br />

(C.S.).

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