rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />
R.2-14<br />
D’abroger <strong>la</strong> règle conférant compétence exclusive et en <strong>de</strong>rnier ressort à <strong>la</strong><br />
Cour <strong>du</strong> Québec en matière <strong>de</strong> quo warranto.<br />
2.1.4. Les compétences concurrentes en matière <strong>de</strong> droit <strong>de</strong>s personnes, <strong>de</strong><br />
traitement et d’intégrité<br />
En matière d’intégrité <strong>de</strong>s personnes, <strong>la</strong> compétence est partagée entre <strong>la</strong> Cour supérieure,<br />
pour autoriser <strong>de</strong>s soins 152 , <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> Québec, pour ordonner <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> en établissement et<br />
l’évaluation psychiatrique 153 , et le Tribunal administratif <strong>du</strong> Québec, pour apprécier si, après un<br />
certain dé<strong>la</strong>i, le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> est encore nécessaire 154 . Cette <strong>de</strong>rnière attribution <strong>de</strong><br />
compétence ne relève toutefois pas <strong>du</strong> mandat <strong>du</strong> Comité.<br />
Un justiciable doit donc souvent se présenter <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>ux juridictions pour obtenir une solution<br />
complète <strong>du</strong> problème auquel il est confronté tant en matière <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> que <strong>de</strong> traitement. De<br />
plus, il peut arriver qu’un juge <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> Québec soit présent pour rendre l’ordonnance<br />
concernant <strong>la</strong> gar<strong>de</strong>, mais que l’ordonnance concernant le traitement ne puisse être obtenue<br />
parce qu’aucun juge <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure n’est disponible. La situation inverse se constate<br />
également.<br />
Le Comité considère que cette situation doit être corrigée et qu’il faut éviter <strong>de</strong> dissocier <strong>la</strong><br />
compétence <strong>de</strong> rendre une ordonnance en matière <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> celle en matière <strong>de</strong> traitement<br />
en application <strong>de</strong>s articles 26 à 31 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> civil. Une compétence concurrente <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour<br />
supérieure et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> Québec en ces matières permettrait d’assurer un meilleur service<br />
au justiciable.<br />
Cependant, <strong>de</strong>s contraintes constitutionnelles ne permettent pas d’attribuer exclusivement à<br />
<strong>de</strong>s juges <strong>de</strong> nomination provinciale <strong>de</strong>s compétences réservées à <strong>de</strong>s juges <strong>de</strong> cours<br />
supérieures nommés par le fédéral. Ainsi, conformément à l’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême dans<br />
Séminaire <strong>de</strong> Chicoutimi c. Cité <strong>de</strong> Chicoutimi 155 , <strong>la</strong> compétence exercée par <strong>la</strong> Cour supérieure<br />
en matière <strong>de</strong> consentement aux soins ne pourrait être exercée exclusivement par <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong><br />
Québec. En effet, l’Assemblée nationale ne pourrait retirer à <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> Québec sa<br />
compétence en matière <strong>de</strong> consentement aux soins pour ensuite <strong>la</strong> confier à une autre cour <strong>de</strong><br />
son choix. Pourtant, l’Assemblée nationale pourrait conférer compétence à <strong>la</strong> Cour supérieure<br />
en matière <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> en établissement et d’évaluation psychiatrique afin que cette compétence<br />
152. Co<strong>de</strong>, art. 31; Centre hospitalier universitaire <strong>de</strong> Québec c. L. R., J.E. 2000-1984 (C.A.); Centre<br />
hospitalier <strong>de</strong> Chandler c. C.C., [2000] R.J.Q. 1159 (C.S.); Ruest c. S.S., J.E. 94-1586 (C.S.). Voir<br />
aussi : Loi sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse, L.R.Q., c. P-34.1, art. 91 qui permet à <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong><br />
Québec <strong>de</strong> prononcer une ordonnance exigeant qu’un enfant reçoive <strong>de</strong>s soins ou services <strong>de</strong><br />
santé dont il a besoin.<br />
153. Co<strong>de</strong>, art. 36.2; Centre hospitalier universitaire <strong>de</strong> Québec c. L. R., précité, note 152; Marcil c.<br />
B.(D.), REJB 98-11236 (C.Q.).<br />
154. Loi sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou<br />
pour autrui, L.R.Q., c. P-38.001, art. 21; Affaires sociales -, T.A.Q., n° SAS-Q-063827-0005, 20 juin<br />
2000.<br />
155. Précité, note 150; voir aussi : Renvoi sur l’adoption, [1938] R.C.S. 398.