rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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soit le temps qui s’écoule entre le moment où <strong>la</strong> cause a été enten<strong>du</strong>e par le tribunal et <strong>la</strong> date<br />
où le jugement est ren<strong>du</strong> 55 ; et enfin une quatrième pendant <strong>la</strong>quelle le jugement est exécuté.<br />
Si l’ensemble <strong>de</strong> ces dé<strong>la</strong>is peuvent être tributaires <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re et contribuer à<br />
donner une image négative <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, les dé<strong>la</strong>is pris pour mettre <strong>la</strong> cause en état d’être<br />
enten<strong>du</strong>e relèvent généralement <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté et <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d’agir rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s parties et<br />
<strong>de</strong> leurs avocats et les dé<strong>la</strong>is subséquents relèvent principalement <strong>de</strong> l’administration judiciaire<br />
pour ce qui est <strong>de</strong> l’attente <strong>du</strong> procès, <strong>de</strong> <strong>la</strong> magistrature pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>du</strong> délibéré et <strong>de</strong><br />
facteurs multiples pour l’étape <strong>de</strong> l’exécution, notamment <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> retracer le débiteur.<br />
Depuis <strong>de</strong> nombreuses années, plusieurs efforts ont été consacrés à l’atténuation et à<br />
l’abrègement <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is pour favoriser le règlement plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s litiges dans l’intérêt <strong>de</strong>s<br />
parties et améliorer l’image et l’efficacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice. La lecture <strong>de</strong>s données faisant état <strong>de</strong>s<br />
dé<strong>la</strong>is au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années le démontre, ainsi que les tableaux VI et VII insérés à<br />
l’annexe 2 <strong>du</strong> présent <strong>rapport</strong> l’illustrent. Il faut cependant rappeler que <strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is<br />
repose sur <strong>de</strong>s chiffres qui doivent être utilisés avec pru<strong>de</strong>nce, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière dont<br />
les données peuvent être colligées et <strong>de</strong>s variables dans les métho<strong>de</strong>s statistiques. En effet, le<br />
point <strong>de</strong> départ <strong>du</strong> calcul d’un dé<strong>la</strong>i peut varier et parfois être imprécis. Par ailleurs, l’évaluation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur d’un dé<strong>la</strong>i repose sur <strong>de</strong>s perceptions subjectives. En effet, d’aucuns estiment<br />
que certains dé<strong>la</strong>is sont trop longs dans <strong>de</strong>s matières où il faut, selon eux, agir rapi<strong>de</strong>ment,<br />
alors que pour d’autres, dans certains domaines, il importe <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser le temps faire son œuvre.<br />
Diverses mesures prises par les principaux intervenants judiciaires afin <strong>de</strong> maintenir une justice<br />
<strong>de</strong> qualité ainsi que l’ajout <strong>de</strong> nouvelles règles <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re ont contribué à diminuer les dé<strong>la</strong>is<br />
en première instance. Il en est ainsi <strong>de</strong> <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re allégée et <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête<br />
comme voie intro<strong>du</strong>ctive d’instance qui a d’ailleurs amené <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction d’échéanciers visant le<br />
déroulement <strong>de</strong> l’instance. Selon un <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure pour le district <strong>de</strong> Montréal,<br />
dans les causes instruites selon <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re allégée, le jugement est ren<strong>du</strong> dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong><br />
18 mois et moins à compter <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> 56 . À <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> Québec par ailleurs, 96 %<br />
<strong>de</strong>s dossiers seraient jugés dans le même dé<strong>la</strong>i, contrairement à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> 1996 où les<br />
trois quarts <strong>de</strong>s dossiers étaient jugés dans un dé<strong>la</strong>i plus long 57 . À cet égard, <strong>la</strong> situation en<br />
Cour d’appel diffère quelque peu <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s autres tribunaux. Dans un <strong>rapport</strong> <strong>de</strong> 1994,<br />
présenté par l’Honorable C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Bisson, alors juge en chef <strong>du</strong> Québec, les juges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour<br />
55. En 1975, le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Justice précisait, dans un livre b<strong>la</strong>nc sur l’administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice,<br />
diverses variables pouvant influencer <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> traitement d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en justice, à savoir :<br />
les dé<strong>la</strong>is dans <strong>la</strong> mise en état d’une cause et les dé<strong>la</strong>is <strong>du</strong>s à l’encombrement <strong>de</strong>s rôles, aux<br />
remises et aux délibérés : Jérôme CHOQUETTE, La justice contemporaine, Québec, 1975, p. 177.<br />
56. Pierre J. DALPHOND, La procé<strong>du</strong>re allégée : Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> sa première année d’application en Cour<br />
supérieure, district <strong>de</strong> Montréal (1997), aussi appelé Rapport Dalphond, Montréal, 1999, p. 21 :<br />
« Cette étu<strong>de</strong> fait ressortir par ailleurs qu’il est indéniable que <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re allégée a raccourci<br />
considérablement le cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s dossiers. En effet, pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> ceux-ci,<br />
incluant ceux terminés par jugement, celui-ci est <strong>de</strong> 18 mois et moins. Dans l’étu<strong>de</strong> faite en 1996<br />
par le Barreau <strong>de</strong> Montréal, on constatait pour les actions <strong>de</strong> 50 000 $ et moins, que le dé<strong>la</strong>i<br />
moyen entre l’intro<strong>du</strong>ction d’une action et l’émission <strong>du</strong> certificat d’état <strong>de</strong> cause était d’environ<br />
<strong>de</strong>ux ans et <strong>de</strong>mi et pour les actions <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 000 $, <strong>de</strong> trois ans et <strong>de</strong>ux mois. Le progrès à<br />
ce titre est remarquable ».<br />
57. Yves BOISVERT, « Justice : <strong>la</strong> guerre aux dé<strong>la</strong>is <strong>rapport</strong>e ses fruits », (31 octobre 1999), La<br />
Presse, A 1-2.