rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />
R.7-46<br />
De prévoir que les règles particulières à <strong>la</strong> collocation consécutive à une vente<br />
sous contrôle <strong>de</strong> justice prévues aux articles 910.1 à 910.3 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> sont<br />
applicables tant en matière <strong>de</strong> saisie-exécution mobilière qu’immobilière et<br />
d’abolir en conséquence l’obligation d’afficher l’état <strong>de</strong> collocation.<br />
7.2.4.2.5.4. La radiation <strong>de</strong>s droits réels<br />
En matière immobilière, l’article 700 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> prescrit que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en annu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> décret<br />
doit être formée par requête signifiée à toutes les parties intéressées dans les 90 jours <strong>de</strong><br />
l’adjudication. Il précise que ce dé<strong>la</strong>i est <strong>de</strong> rigueur, mais il accor<strong>de</strong> au tribunal le pouvoir <strong>de</strong><br />
relever <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> son retard celui qui n’a pas agi dans ce dé<strong>la</strong>i s’il ne s’est pas<br />
écoulé plus <strong>de</strong> six mois <strong>de</strong>puis l’adjudication.<br />
Pour cette raison, les officiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicité <strong>de</strong>s droits exigent que le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> six mois soit<br />
expiré avant <strong>de</strong> radier les charges purgées par <strong>la</strong> vente. Il s’ensuit que <strong>du</strong>rant ce dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> six<br />
mois, l’adjudicataire est généralement incapable d’obtenir un prêt hypothécaire parce que les<br />
institutions financières exigent que le titre <strong>de</strong> propriété <strong>de</strong> l’emprunteur soit libre <strong>de</strong> toute<br />
charge. À toutes fins utiles, les seules personnes qui peuvent acquérir un immeuble saisi sont<br />
celles qui n’ont pas besoin d’emprunter pour en payer le prix. Cette contrainte a évi<strong>de</strong>mment<br />
pour effet <strong>de</strong> diminuer le nombre d’acheteurs potentiels lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente, ce qui ne favorise pas<br />
l’obtention <strong>du</strong> meilleur prix.<br />
Il faut mentionner qu’une telle règle n’existe pas lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> vendre en justice un bien<br />
meuble hypothéqué. L’article 611.1 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> prescrit que l’adjudicataire acquiert le bien libre<br />
<strong>de</strong>s hypothèques qui le grèvent. De plus, selon l’article 612, aucune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en nullité ou en<br />
résolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente n’est recevable à l’encontre <strong>de</strong> l’adjudicataire qui a payé le prix, sauf les<br />
cas <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> collusion. Il faut préciser que l’article 611.1 a été adopté dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réforme <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> civil qui a intro<strong>du</strong>it dans notre droit <strong>de</strong>s règles générales concernant<br />
l’hypothèque mobilière.<br />
Le Comité s’est interrogé sur les motifs qui ont incité le légis<strong>la</strong>teur à adopter, pour les ventes<br />
effectuées à <strong>la</strong> suite d’une saisie-exécution mobilière, <strong>de</strong>s règles différentes <strong>de</strong> celles qui sont<br />
prévues en matière immobilière. Il semble en effet difficile <strong>de</strong> justifier que les ventes en justice<br />
<strong>de</strong> biens hypothéqués soient régies par <strong>de</strong>s règles différentes selon qu’il s’agit <strong>de</strong> meubles ou<br />
d’immeubles, par exemple, pour <strong>la</strong> vente forcée d’un camion hypothéqué d’une valeur <strong>de</strong><br />
200 000 $ ou d’un immeuble <strong>de</strong> 100 000 $!<br />
À défaut <strong>de</strong> renseignements suffisants et vu l’impact que <strong>de</strong>s modifications légis<strong>la</strong>tives<br />
pourraient entraîner, le Comité ne formule pas <strong>de</strong> recommandation précise sur cette question; il<br />
croit plus pru<strong>de</strong>nt d’inviter les autorités compétentes à harmoniser les règles <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tives<br />
à <strong>la</strong> radiation <strong>de</strong>s droits réels, à <strong>la</strong> suite d’une vente en justice <strong>de</strong> biens meubles ou immeubles.