rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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228<br />
L’état <strong>du</strong> droit à ce sujet est exposé aux articles 1212, 1215 et 2649 alinéa 1 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> civil. Le<br />
premier prescrit que <strong>la</strong> stipu<strong>la</strong>tion d’insaisissabilité est faite par écrit et n’est vali<strong>de</strong> que si elle<br />
est temporaire et justifiée par un intérêt sérieux et légitime. Le <strong>de</strong>uxième énonce que <strong>la</strong><br />
stipu<strong>la</strong>tion d’inaliénabilité d’un bien entraîne l’insaisissabilité <strong>de</strong> celui-ci pour toute <strong>de</strong>tte<br />
contractée, avant ou pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’inaliénabilité, par <strong>la</strong> personne qui reçoit le bien, sous<br />
réserve notamment <strong>de</strong>s dispositions <strong>du</strong> Co<strong>de</strong>. Le premier alinéa <strong>de</strong> l’article 2649 précise par<br />
ailleurs que « <strong>la</strong> stipu<strong>la</strong>tion d’insaisissabilité est sans effet, à moins qu’elle ne soit faite dans un<br />
acte à titre gratuit et qu’elle ne soit temporaire et justifiée par un intérêt sérieux et légitime;<br />
néanmoins, le bien <strong>de</strong>meure saisissable dans <strong>la</strong> mesure prévue au Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re<br />
<strong>civile</strong>. 485 »<br />
Le Comité croit qu’il serait plus conforme à l’esprit <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> civil que l’exception au principe <strong>de</strong><br />
l’insaisissabilité prévue au paragraphe 3 <strong>du</strong> premier alinéa <strong>de</strong> l’article 553 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> soit<br />
applicable au paragraphe 4. Ainsi, les sommes léguées ou données à titre d’aliments et les<br />
sommes accordées par jugement en dommages-intérêts et considérées par <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce<br />
comme <strong>de</strong>s aliments 486 pourraient être saisies, à <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>s créanciers postérieurs au<br />
jugement accordant les aliments, à <strong>la</strong> donation ou à l’ouverture <strong>du</strong> legs, avec l’autorisation d’un<br />
juge et pour <strong>la</strong> portion qu’il détermine.<br />
Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />
R.7-15<br />
R.7-16<br />
De maintenir les règles actuelles concernant l’insaisissabilité <strong>de</strong>s biens<br />
mentionnés aux paragraphes 1, 2, 3, 5, 6 et 12 <strong>de</strong> l’article 553 et aux articles<br />
553.1 et 553.2 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong>.<br />
De prévoir que les biens mentionnés au paragraphe 4 <strong>du</strong> premier alinéa <strong>de</strong><br />
l’article 553 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> peuvent être saisis à <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>s créanciers<br />
postérieurs au jugement accordant les aliments, à <strong>la</strong> donation ou à l’ouverture<br />
<strong>du</strong> legs, avec <strong>la</strong> permission d’un juge et pour <strong>la</strong> portion qu’il détermine.<br />
7.2.1.3.4. Le dépôt dans un compte d’une institution financière d’une somme d’argent<br />
insaisissable<br />
Il arrive <strong>de</strong> plus en plus souvent que <strong>de</strong>s sommes d’argent, déc<strong>la</strong>rées insaisissables par <strong>la</strong> loi,<br />
soient versées directement dans le compte <strong>de</strong> l’institution financière <strong>du</strong> débiteur et qu’elles<br />
fassent l’objet, dès le dépôt, d’une saisie par un créancier. Une difficulté se pose alors <strong>de</strong> savoir<br />
si <strong>de</strong> telles sommes ont été confon<strong>du</strong>es avec d’autres, perdant ainsi leur caractère<br />
insaisissable. Le Comité a analysé cette question et a conclu qu’aucune règle générale ne<br />
pouvait être établie, chaque cas <strong>de</strong>vant être résolu à <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong>s circonstances et <strong>de</strong>s faits<br />
prouvés. Il est d’avis qu’il est préférable <strong>de</strong> s’en remettre au pouvoir <strong>du</strong> juge <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
façon ponctuelle, en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> preuve présentée <strong>de</strong>vant lui.<br />
485. Le Comité a recommandé d’intégrer dans le co<strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière règle (recommandation n° R.7-8).<br />
486. Fortier c. Miller, [1943] R.C.S. 470.