rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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192<br />
6.5.4.2. Le rôle <strong>de</strong> l’avocat<br />
Sauf dans les cas exceptionnels prévus par <strong>la</strong> loi, les avocats ne peuvent agir comme<br />
procureurs à <strong>la</strong> Division <strong>de</strong>s petites créances 412 . Tel qu’indiqué précé<strong>de</strong>mment, le Comité ne<br />
remet pas en cause cette règle. Cependant, il est manifeste que cette exclusion n’empêche pas<br />
que l’avocat puisse en ces matières conseiller l’une ou l’autre <strong>de</strong>s parties préa<strong>la</strong>blement à<br />
l’audition ou lors <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res d’exécution, mais sans les représenter <strong>de</strong>vant le tribunal.<br />
Certes, il importe <strong>de</strong> maintenir les objectifs essentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re en recouvrement <strong>de</strong>s<br />
petites créances, soit l’absence <strong>de</strong> formalisme, les coûts minimes et le maintien d’un équilibre<br />
entre les parties. L’atteinte <strong>de</strong> ces objectifs est favorisée par le fait que les parties agissent<br />
elles-mêmes <strong>de</strong>vant le tribunal ou encore qu’elles sont représentées par un parent, un allié ou<br />
par un ami, en cas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die, d’éloignement ou <strong>de</strong> toute autre cause jugée suffisante par le<br />
greffier. S’agissant d’une personne morale, d’une société ou d’une association, elle ne peut être<br />
représentée que par l’un <strong>de</strong> ses administrateurs, un <strong>de</strong> ses dirigeants ou un employé.<br />
L’assistance d’un avocat peut permettre aux parties <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s conseils d’un juriste afin,<br />
notamment, <strong>de</strong> préparer leur cause et <strong>de</strong> mieux faire valoir leurs droits, ou encore afin <strong>de</strong><br />
préparer et <strong>de</strong> rédiger les documents nécessaires. Cette ai<strong>de</strong> favorise <strong>la</strong> présentation d’un<br />
dossier complet à toutes les étapes <strong>du</strong> processus.<br />
Actuellement, il semble que les parties ont peu recours à un avocat pour les conseiller dans le<br />
cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> leur procé<strong>du</strong>re et <strong>de</strong> leur dossier, bien qu’il puisse assurer cette<br />
forme d’assistance. Cette réticence <strong>de</strong>s parties peut être liée à l’incertitu<strong>de</strong> par <strong>rapport</strong> aux<br />
coûts qu’elles <strong>de</strong>vraient assumer pour une consultation ainsi qu’à l’inaccessibilité <strong>du</strong> service lors<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réc<strong>la</strong>mation <strong>du</strong> créancier ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense <strong>du</strong> débiteur.<br />
Il n’est pas sans intérêt <strong>de</strong> rappeler que, déjà, <strong>de</strong>s services d’assistance juridique existent à <strong>la</strong><br />
Division <strong>de</strong>s petites créances, à Québec et à Montréal. Le Barreau <strong>de</strong> Québec et l’Association<br />
<strong>du</strong> Jeune Barreau <strong>de</strong> Montréal en sont les principaux instigateurs. De jeunes avocats, dont une<br />
très gran<strong>de</strong> majorité a moins <strong>de</strong> dix ans <strong>de</strong> pratique, offrent gratuitement leurs conseils dans<br />
<strong>de</strong>s locaux mis à leur disposition par les Services judiciaires <strong>de</strong> Québec et <strong>de</strong> Montréal. Même<br />
si ces services d’assistance sont limités aux causes contestées seulement, il semble bien que<br />
les effets en soient bénéfiques. Dans le Rapport <strong>du</strong> comité <strong>de</strong> réflexion <strong>de</strong>s juges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong><br />
Québec sur <strong>la</strong> Division <strong>de</strong>s petites créances, ces <strong>de</strong>rniers expriment leur satisfaction et en<br />
souhaitent l’extension partout au Québec :<br />
Bien qu’il n’y ait pas d’évaluation précise <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong> ce<br />
système, les juges constatent que les justiciables qui en<br />
bénéficient sont mieux préparés à présenter leur dossier et leur<br />
cause et il en résulte <strong>de</strong>s bénéfices pour ces <strong>de</strong>rniers et<br />
l’administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice.<br />
412. Cette exclusion a d’ailleurs été jugée constitutionnelle : Automobiles Nissan <strong>du</strong> Canada Ltée c.<br />
Pelletier, [1981] 1 R.C.S. 67.