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rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...

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les tribunaux doivent les permettre et les favoriser en autant qu’ils ne violent pas les droits<br />

fondamentaux et ne déconsidèrent pas l’administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice (art. 2858 C.c.Q.). Il ne fait<br />

pas <strong>de</strong> doute que le résultat d’un test d’A.D.N. est un moyen <strong>de</strong> preuve. 394 » Par contre, si une<br />

intervention <strong>du</strong> légis<strong>la</strong>teur est nécessaire pour autoriser une telle ordonnance, ne peut-on pas<br />

conclure, écrivait <strong>la</strong> Cour, « que <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong> l’article 414 C.p.c. et <strong>de</strong>s articles précités <strong>du</strong><br />

Co<strong>de</strong> civil <strong>du</strong> Québec comporte une disposition habilitante implicite » 395 . La Cour ajoutait<br />

« qu’une telle ordonnance doit être encadrée d’une façon précise puisque […] elle comporte<br />

une vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’intégrité <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne et que le défaut <strong>de</strong> s’y conformer pourrait entraîner<br />

<strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res en outrage au tribunal » 396 .<br />

Par contre, le juge dissi<strong>de</strong>nt exprimait une opinion fondée sur <strong>la</strong> prohibition très c<strong>la</strong>ire inscrite à<br />

l’article 10 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> civil selon lequel « toute personne est invio<strong>la</strong>ble et a droit à son intégrité [et]<br />

sauf dans les cas prévus par <strong>la</strong> loi, nul ne peut lui porter atteinte sans son consentement libre et<br />

éc<strong>la</strong>iré ». Selon lui, « même s’il ne fait pas <strong>de</strong> doute que l’intérêt <strong>de</strong> l’enfant doit prévaloir, il ne<br />

revient pas aux tribunaux <strong>de</strong> faire fonction <strong>de</strong> légis<strong>la</strong>teur et <strong>de</strong> contourner une prohibition <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

loi » 397 . Ainsi, à son avis, en l’absence <strong>de</strong> toute disposition légis<strong>la</strong>tive en ce sens, une personne<br />

ne peut être contrainte <strong>de</strong> se soumettre à un tel test.<br />

Les commentaires émis sur ce sujet lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation publique sont favorables à <strong>la</strong><br />

proposition avancée par le Comité, à <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> l’assortir <strong>de</strong> certaines restrictions propres à<br />

assurer une atteinte minimale à l’intégrité <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne.<br />

Pour éviter <strong>de</strong> nouveaux débats judiciaires à ce sujet, le Comité croit opportun <strong>de</strong> maintenir sa<br />

position initiale dans les cas où le Co<strong>de</strong> civil permet <strong>la</strong> preuve d’une filiation.<br />

Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />

R.6-18<br />

De conférer expressément au tribunal le pouvoir d’émettre une ordonnance<br />

enjoignant à une personne <strong>de</strong> subir un test d’A.D.N. pour établir <strong>la</strong> filiation d’un<br />

enfant, à <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> l’assortir <strong>de</strong> restrictions propres à assurer une atteinte<br />

minimale à l’intégrité <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne.<br />

6.2.2.5. Le dé<strong>la</strong>i pour l’inscription<br />

Par ailleurs, le dé<strong>la</strong>i impératif <strong>de</strong> 180 jours, recommandé au chapitre 3 <strong>du</strong> présent titre pour<br />

l’inscription pour enquête et audition, pourrait soulever certaines difficultés, notamment dans le<br />

cadre d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en séparation <strong>de</strong> corps ou en divorce. Les instances en matière familiale<br />

étant en effet chargées d’émotivité, il est souvent souhaitable, pour désamorcer les conflits et<br />

calmer les esprits, <strong>de</strong> ne pas précipiter <strong>la</strong> mise en état <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause, <strong>la</strong>quelle entraîne en outre<br />

<strong>de</strong>s coûts importants, alors qu’en cette matière, les règlements surviennent souvent plus <strong>de</strong> six<br />

mois après l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res, mais avant <strong>la</strong> mise en état. Le Comité préconise donc<br />

qu’un dé<strong>la</strong>i impératif d’inscription d’un an s’applique en cette matière.<br />

394. Id., 25.<br />

395. Id.<br />

396. Id., 26.<br />

397. Id., 28.

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