rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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L’accréditation <strong>de</strong>vrait faciliter <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité d’expert et favoriser <strong>la</strong> confection<br />
<strong>de</strong> <strong>rapport</strong>s complets, objectifs, fiables, compréhensibles et les plus uniformes possible. En<br />
outre, elle permettrait <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong> normes minimales <strong>de</strong> formation et d’expérience <strong>de</strong><br />
travail pertinentes <strong>de</strong>s experts et aurait certainement pour effet d’augmenter <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong>s<br />
justiciables à l’égard <strong>de</strong>s services d’expertise. Le processus d’accréditation pourrait s’inspirer<br />
<strong>de</strong>s règles applicables en médiation familiale.<br />
Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />
R.6-17<br />
De prévoir un processus d’accréditation d’experts en matière familiale en<br />
s’inspirant <strong>de</strong>s règles applicables en médiation familiale.<br />
6.2.2.4. Le test d’A.D.N. et l’établissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> filiation<br />
Dans son Document <strong>de</strong> consultation, le Comité a proposé que, dans les instances concernant<br />
<strong>la</strong> filiation, le co<strong>de</strong> confère expressément au tribunal le pouvoir d’ordonner à une personne <strong>de</strong><br />
subir un test d’A.D.N. Le Comité était alors conscient qu’une telle mesure peut entrer en conflit<br />
avec le droit fondamental au respect <strong>de</strong> l’intégrité physique consacré par l’article 10 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong><br />
civil, l’article 1 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong>s droits et libertés <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne, et l’article 7 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte<br />
canadienne <strong>de</strong>s droits et libertés. En vertu <strong>de</strong> ces dispositions, une personne ne peut être<br />
contrainte <strong>de</strong> se soumettre à un prélèvement 391 . Cependant, dans certains cas où l’intérêt public<br />
l’exige, le légis<strong>la</strong>teur québécois impose à une personne l’obligation <strong>de</strong> se soumettre à une<br />
expertise même si elle porte atteinte à son intégrité physique 392 .<br />
Dans l’affaire A.P. c. L.D. 393 , <strong>la</strong> Cour d’appel, à <strong>la</strong> majorité, a décidé, postérieurement à <strong>la</strong><br />
publication <strong>du</strong> Document <strong>de</strong> consultation <strong>du</strong> Comité, qu’une ordonnance enjoignant à une<br />
personne <strong>de</strong> se soumettre à un test d’A.D.N. pouvait être prononcée en l’absence d’une<br />
disposition légis<strong>la</strong>tive habilitante expresse. La Cour a énoncé que l’enfant exerce un droit<br />
fondamental qui doit prévaloir sur celui <strong>du</strong> père et qu’elle ne peut se convaincre que les<br />
tribunaux <strong>de</strong>meurent impuissants et ne puissent exiger <strong>la</strong> meilleure preuve disponible pour<br />
permettre à l’enfant <strong>de</strong> jouir d’un droit fondamental. Elle est plutôt d’avis que le légis<strong>la</strong>teur a<br />
choisi <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser aux tribunaux le soin <strong>de</strong> prendre les mesures appropriées pour protéger<br />
l’intérêt <strong>de</strong> l’enfant et, en l’espèce, estime que cet intérêt exige une intervention <strong>du</strong> tribunal. Elle<br />
ajoute que même si l’article 414 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> n’a pas été conçu à cette fin, elle peut l’utiliser<br />
lorsqu’elle doit agir pour protéger le droit fondamental <strong>de</strong> l’enfant, d’autant plus qu’il permet,<br />
selon elle, d’imposer <strong>de</strong>s examens médicaux beaucoup plus envahissants que le test d’A.D.N.<br />
De plus, « l’article 533 C.c.Q. autorise, en matière <strong>de</strong> filiation, tous les moyens <strong>de</strong> preuve; donc,<br />
391. Alexandra OBADIA, « L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s tests d’ADN sur le droit québécois <strong>de</strong> <strong>la</strong> filiation », (2000) 45<br />
R. D. McGill 483.<br />
392. Voir les dispositions suivantes : Co<strong>de</strong> civil, art. 26 et suiv.; Loi sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s personnes dont<br />
l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui, précitée, note 154; Loi sur <strong>la</strong><br />
protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique, L.R.Q., c. P-35; Loi sur l’assurance automobile, L.R.Q., c. A-25; Loi<br />
sur les acci<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> travail et les ma<strong>la</strong>dies professionnelles, L.R.Q., c. A-3.001; Loi sur les<br />
adoptions d’enfants domiciliés en République popu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Chine, L.R.Q., c. A-7.01.<br />
393. [2001] R.J.Q. 16 (C.A.), actuellement en attente <strong>du</strong> jugement sur l’autorisation d’en appeler à <strong>la</strong><br />
Cour suprême <strong>du</strong> Canada. Deman<strong>de</strong> d’autorisation d’appel déposée le 23 janvier 2001, dossier<br />
n° 28352.