rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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considère qu’il y aurait lieu <strong>de</strong> les définir dans le Co<strong>de</strong> et <strong>de</strong> préciser que leur attribution et leur<br />
détermination relèvent <strong>du</strong> pouvoir discrétionnaire <strong>du</strong> tribunal et non pas <strong>du</strong> greffier.<br />
5.2.1.2. Les honoraires spéciaux et additionnels<br />
L’article 15 <strong>du</strong> Tarif <strong>de</strong>s honoraires judiciaires <strong>de</strong>s avocats prévoit que le tribunal peut, sur<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> ou d’office, accor<strong>de</strong>r un honoraire spécial à un procureur, en plus <strong>de</strong> tous autres<br />
honoraires, dans une cause importante. L’article 42 prévoit, dans le cas d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 100 000 $, un honoraire additionnel <strong>de</strong> 1 % sur l’excé<strong>de</strong>nt. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature et <strong>de</strong>s<br />
inci<strong>de</strong>nces pécuniaires <strong>de</strong> ces règles, le Comité estime opportun <strong>de</strong> les intégrer au Co<strong>de</strong>.<br />
5.2.2. La condamnation d’une partie au paiement d’honoraires et débours<br />
extrajudiciaires à titre <strong>de</strong> dommages-intérêts<br />
Les articles 75.2 et 524 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> confèrent au tribunal le pouvoir <strong>de</strong> sanctionner les abus<br />
manifestes <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re, tant en première instance qu’en appel, en condamnant une partie à<br />
payer <strong>de</strong>s dommages-intérêts sans préciser expressément <strong>la</strong> condamnation au paiement <strong>de</strong>s<br />
honoraires et débours extrajudiciaires, lesquels ne sont pas compris dans les dépens prévus<br />
aux tarifs. Il faut rappeler que <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce, se fondant sur l’article 49 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte<br />
québécoise et les articles 7 et 1457 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> civil, reconnaît déjà ce pouvoir <strong>de</strong> sanctionner<br />
l’atteinte illicite et intentionnelle à un droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne et l’abus <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re en condamnant<br />
à <strong>de</strong>s dommages-intérêts, incluant les honoraires et débours extrajudiciaires, en réparation <strong>du</strong><br />
préjudice subi par <strong>la</strong> victime. Le Comité estime donc qu’il n’y a pas lieu d’énoncer une<br />
recommandation à ce sujet.<br />
5.2.3. La condamnation <strong>du</strong> procureur aux dépens<br />
La Cour suprême <strong>du</strong> Canada, dans Young c. Young 355 , a reconnu le pouvoir inhérent <strong>du</strong> tribunal<br />
<strong>de</strong> condamner personnellement un procureur aux dépens en incitant par ailleurs les juges à « <strong>la</strong><br />
plus gran<strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce » dans l’exercice <strong>de</strong> ce pouvoir :<br />
Le principe fondamental en matière <strong>de</strong> dépens est l’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />
ayant gain <strong>de</strong> cause, et non <strong>la</strong> punition d’un avocat. Certes, tout membre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
profession juridique peut faire l’objet d’une ordonnance compensatoire pour les<br />
dépens s’il est établi que les procé<strong>du</strong>res dans lesquelles il a agi ont été<br />
marquées par <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> documents répétitifs et non pertinents, <strong>de</strong><br />
requêtes et <strong>de</strong> motions excessives, et que l’avocat a agi <strong>de</strong> mauvaise foi en<br />
encourageant ces abus et ces dé<strong>la</strong>is. Il est évi<strong>de</strong>nt que les tribunaux ont<br />
compétence en <strong>la</strong> matière, souvent en vertu d’une loi et, en tout état <strong>de</strong> cause,<br />
en vertu <strong>de</strong> leur pouvoir inhérent <strong>de</strong> réprimer l’abus <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res et l’outrage au<br />
tribunal. […] De plus, les tribunaux doivent faire montre <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong><br />
pru<strong>de</strong>nce en condamnant personnellement un avocat aux dépens, vu l’obligation<br />
qui lui incombe <strong>de</strong> préserver <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong> son mandat et <strong>de</strong> défendre<br />
avec courage même <strong>de</strong>s causes impopu<strong>la</strong>ires. Un avocat ne <strong>de</strong>vrait pas être<br />
355. [1993] 4 R.C.S. 3.