08.01.2015 Views

rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...

rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...

rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

148<br />

4.3. LA PREUVE ÉCRITE<br />

4.3.1. Les affidavits simples et détaillés<br />

L’article 88 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> prévoit qu’une requête en cours d’instance doit être appuyée d’un affidavit<br />

attestant <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong>s faits allégués dont <strong>la</strong> preuve n’est pas déjà au dossier. Toutefois, en<br />

pratique, son utilisation est presque systématique contrairement à ce qu’énonce cette règle et<br />

certains le considèrent comme un simple accessoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête.<br />

Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation publique, certains intervenants ont fait valoir que l’utilisation<br />

systématique <strong>de</strong> l’affidavit simple résulterait d’une application erronée <strong>de</strong> l’article 88 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong>.<br />

La jurispru<strong>de</strong>nce a établi qu’à moins d’une preuve contraire, <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong>s faits attestés par<br />

l’affidavit doit être tenue pour démontrée 331 . Compte tenu <strong>de</strong> son utilité, le Comité considère qu’il<br />

importe <strong>de</strong> maintenir l’affidavit simple.<br />

Par ailleurs, malgré l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’article 93.1, il est reconnu que les affidavits détaillés sont<br />

généralement trop longs et répétitifs <strong>du</strong> contenu <strong>de</strong>s requêtes qu’ils accompagnent. Les<br />

affidavits détaillés engendrent <strong>de</strong>s coûts élevés tant pour leur préparation que pour les<br />

interrogatoires auxquels ils donnent lieu. En outre, ils contiennent très souvent <strong>du</strong> ouï-dire et<br />

parfois même <strong>de</strong>s opinions. Ces problèmes existaient particulièrement en matière familiale<br />

avant l’entrée en vigueur, le 1 er février 2000, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi modifiant le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re <strong>civile</strong> 332 .<br />

Cette loi <strong>la</strong>isse dorénavant le choix aux parties <strong>de</strong> présenter leur preuve oralement ou par<br />

affidavits détaillés, mais en limite le nombre. S’inspirant <strong>de</strong> cette réforme, le Comité estime<br />

qu’une partie <strong>de</strong>vrait avoir le droit <strong>de</strong> présenter une preuve orale dans les matières où le<br />

légis<strong>la</strong>teur prévoit actuellement une preuve par affidavits détaillés, soit l’injonction interlocutoire,<br />

les recours extraordinaires, les instances intro<strong>du</strong>ites par requête selon l’article 762 et les causes<br />

par défaut <strong>de</strong> comparaître ou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r. Le Comité ne remet toutefois pas en question <strong>la</strong><br />

possibilité <strong>de</strong> faire une preuve par affidavits dans ces matières.<br />

Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />

R.4-16<br />

R.4-17<br />

De maintenir <strong>la</strong> règle actuelle selon <strong>la</strong>quelle une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en cours d’instance<br />

doit être accompagnée d’un affidavit simple pour attester <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong>s faits<br />

allégués dont <strong>la</strong> preuve n’est pas déjà au dossier.<br />

De prévoir qu’une partie a le choix <strong>de</strong> présenter une preuve orale ou par<br />

affidavits détaillés dans les matières où le légis<strong>la</strong>teur prévoit actuellement une<br />

preuve par <strong>de</strong> tels affidavits, soit <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’injonction interlocutoire, les<br />

recours extraordinaires, les instances intro<strong>du</strong>ites par requête selon l’article 762<br />

<strong>du</strong> Co<strong>de</strong> et les causes par défaut <strong>de</strong> comparaître ou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r.<br />

331. Landry c. Société immobilière Marathon Ltée, J.E. 2000-1896 (C.S.).<br />

332. Précitée, note 6.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!