rapport du comité de révision de la procédure civile - Ministère de la ...
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4.2.1.4. Le défaut <strong>de</strong> comparaître<br />
L’article 284 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> prévoit que l’audition <strong>du</strong> témoin en défaut <strong>de</strong> comparaître et détenu en<br />
vertu d’un mandat d’amener doit débuter sans retard injustifié et, au plus tard, le huitième jour<br />
suivant son arrestation. Cette disposition est exceptionnelle au regard <strong>de</strong>s droits et libertés<br />
consacrés par les Chartes. Il paraît préférable <strong>de</strong> supprimer tout dé<strong>la</strong>i et <strong>de</strong> maintenir plutôt<br />
l’obligation <strong>de</strong> tenir sans retard injustifié l’audition <strong>du</strong> témoin détenu.<br />
Le Comité recomman<strong>de</strong> donc :<br />
R.4-9<br />
De maintenir <strong>la</strong> règle selon <strong>la</strong>quelle l’audition <strong>du</strong> témoin en défaut <strong>de</strong><br />
comparaître et détenu en vertu d’un mandat d’amener doit débuter sans retard<br />
injustifié, mais <strong>de</strong> supprimer le dé<strong>la</strong>i maximal <strong>de</strong> huit jours prévu à l’article 284.<br />
4.2.2. Les interrogatoires préa<strong>la</strong>bles<br />
L’article 398.1, adopté en 1983 et faisant en sorte que <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire ou non<br />
l’ensemble ou <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> <strong>la</strong> déposition appartient à celui qui a procédé à l’interrogatoire, a<br />
radicalement changé <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l’interrogatoire préa<strong>la</strong>ble. « Alors qu’elle était auparavant une<br />
procé<strong>du</strong>re ayant pour objet principal l’information <strong>du</strong> tribunal et subsidiairement l’information <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> partie concernée, elle est <strong>de</strong>venue un moyen d’information à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s parties<br />
[…] » 317 . Cette modification s’expliquait à l’époque par « […] un désir d’accor<strong>de</strong>r une plus<br />
gran<strong>de</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> au procureur qui procè<strong>de</strong> à un examen au préa<strong>la</strong>ble 318 » et consacrait ainsi le<br />
caractère exploratoire <strong>de</strong>s interrogatoires préa<strong>la</strong>bles. Depuis l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> cette disposition,<br />
les avocats recourent davantage, voire même parfois <strong>de</strong> façon presque systématique, à ces<br />
interrogatoires.<br />
Les interrogatoires préa<strong>la</strong>bles offrent <strong>de</strong> nombreux avantages. Ils permettent notamment<br />
d’obtenir <strong>de</strong>s admissions, d’évaluer <strong>la</strong> crédibilité <strong>du</strong> témoin assigné ou <strong>la</strong> solidité <strong>de</strong> <strong>la</strong> preuve<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> partie adverse et favorisent les règlements. Bien que le Comité n’ait pas procédé à <strong>de</strong>s<br />
enquêtes et analyses à partir <strong>de</strong>squelles il aurait pu tirer <strong>de</strong>s conclusions précises, les<br />
commentaires reçus <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail et lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation publique ont<br />
permis <strong>de</strong> constater que les interrogatoires préa<strong>la</strong>bles sont parfois trop nombreux, trop longs et<br />
trop coûteux. Souvent ils retar<strong>de</strong>nt le déroulement <strong>de</strong> l’instance et donnent lieu à <strong>de</strong> véritables<br />
« parties <strong>de</strong> pêche ». En effet, selon le Rapport <strong>de</strong> l’Association <strong>du</strong> Barreau canadien, « […] les<br />
problèmes re<strong>la</strong>tifs aux coûts et aux retards sont plus criants dans le domaine <strong>de</strong>s enquêtes<br />
préa<strong>la</strong>bles » 319 et « <strong>la</strong> complexité et le nombre d’enquêtes préa<strong>la</strong>bles et <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong><br />
conflits d’horaire représentent les facteurs clés en matière <strong>de</strong> retards <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res » 320 . À ce<br />
sujet, les observations préliminaires sur les interrogatoires préa<strong>la</strong>bles apparaissant au Rapport<br />
sur <strong>la</strong> révision <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice <strong>civile</strong> en Ontario sont très pertinentes :<br />
317. Léo DUCHARME, « Le nouveau régime <strong>de</strong> l’interrogatoire préa<strong>la</strong>ble et <strong>de</strong> l’assignation pour<br />
pro<strong>du</strong>ction d’un écrit », (1983) 43 R. <strong>du</strong> B. 969, 973.<br />
318. Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> ROYER, La preuve <strong>civile</strong>, 2 e éd., Cowansville, Éditions Yvon B<strong>la</strong>is, 1995, p. 363.<br />
319. Rapport <strong>de</strong> l’Association <strong>du</strong> Barreau canadien, op. cit., note 69, p. 16.<br />
320. Id., p. 49.