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91 croire à une relation personnelle ou une amitié entre lui et ce procureur, qu’il déclare, afin d’éviter tout malentendu, ce qu’il comprend de la position de cette partie et qu’il rende sa décision sur le banc après l’audition d’une requête, à moins qu’il n’existe des raisons émotives ou de sécurité de ne pas le faire. Au Manitoba, le guide à l’intention des juges mentionne notamment la façon d’agir avec les parties qui ne sont pas représentées par procureur et rappelle que le juge doit non seulement être impartial, mais qu’il doit également donner l’impression de l’être 226 . Le juge Oliphant proposait, lors d’un congrès en avril 2001, certains moyens pour répondre aux difficultés résultant du fait que l’une des parties ne soit pas représentée par procureur. À cet égard, il recommande notamment que le personnel des greffes informe les personnes qui agissent seules du décorum à respecter et du comportement à adopter devant la Cour, que des brochures et vidéos diffusent également cette information, que des affiches à l’extérieur des salles d’audience expliquent comment obtenir un avis juridique et que de l’information plus générale sur la procédure, le droit, le procès et surtout sur le rôle du juge soient fournie aux justiciables. Après avoir informé le justiciable de son droit d’être représenté, le personnel des greffes devrait, le cas échéant, obtenir la confirmation qu’il désire tout de même agir seul. Par ailleurs, il propose que des kiosques ou des centres d’information soient établis dans les palais de justice 227 . La Cour suprême du Canada 228 , touchée également par cette nouvelle réalité des parties non représentées par procureur, le plus souvent des personnes incarcérées et des personnes immigrantes menacées d’expulsion, a préparé à leur intention une trousse sur la façon d’en appeler à cette cour. Cette trousse inclut une lettre d’accompagnement, de l’information générale sur la façon de préparer la demande d’autorisation d’appel, des extraits de la Loi sur la Cour suprême du Canada, des Règles de la Cour suprême du Canada et du Code criminel, un exemple d’une demande d’autorisation d’appel ainsi qu’un exemple de requête pour prolongation delai 229 . Bien que le greffe de la Cour fournisse une telle trousse, les procédures déposées par les personnes non représentées ne respectent pas toujours les règles de la Cour. Aussi, le greffe a-t-il dressé une liste de contrôle pour déterminer si les documents sont retournés à la personne ou si un dossier peut être ouvert. Par ailleurs, afin de favoriser l’accès à la justice, le greffe fait généralement les copies lorsqu’il constate qu’une personne non représentée fait défaut de déposer le nombre requis de copies et qu’elle ne dispose pas des ressources financières nécessaires. La Cour permet également aux personnes non représentées d’utiliser la bibliothèque pour effectuer des recherches pendant une journée ou pour une plus longue période sur demande écrite. Au Québec, bien que la Loi sur le Barreau prévoie qu’il est du ressort exclusif de l’avocat de donner des consultations et avis d’ordre juridique 230 , le personnel des greffes répond aux questions des justiciables le plus adéquatement possible et fournit de l’information sommaire, en gardant toutefois à l’esprit les prescriptions de cette loi et en évitant de donner des conseils juridiques. Par ailleurs, afin de sensibiliser les juges à ce nouveau phénomène, des formations 226. J. OLIPHANT, op. cit., note 29, p. 8. 227. Id. 228. Anne ROLAND, op. cit., note 31. 229. Cette trousse est disponible au greffe. Les informations sont également disponibles sur Internet : [En ligne] http://www.scc-csc.gc.ca/faq/filing/index_f.html (Page consultée le 4 juillet 2001). 230. Loi sur le Barreau, L.R.Q., c. B-1, art. 128.

92 leur sont offertes 231 . Des guides et des documents d’information ont en outre été préparés par la Cour supérieure et la Cour du Québec à leur intention, sur le comportement à adopter en présence de parties non représentées par procureur. Des formulaires ont été reproduits en annexe du Code, notamment dans les Règles de pratique de la Cour supérieure du Québec en matière familiale 232 . 2.4.2.3. La position du Comité Le Comité, sensible à ces questions, considère que des solutions concrètes doivent être apportées pour favoriser une meilleure compréhension du système judiciaire ainsi qu’un plus grand accès à la justice. À cet égard, les divers intervenants devraient s’associer afin de mettre sur pied des kiosques d’information juridique, par exemple dans les centres commerciaux, et des bureaux d’information juridique semblables à ceux existant déjà dans les facultés de droit. Afin de rapprocher les justiciables des services de justice, de leur donner l’occasion de les découvrir et d’en comprendre le fondement et le fonctionnement, et de mieux les informer sur leurs droits et obligations, il y aurait lieu de tenir des séances d’information, des procès simulés, des journées carrières dans les écoles, des journées d’information, notamment dans les milieux communautaires, et des journées portes ouvertes au palais de justice. Le Comité estime en outre que le Barreau du Québec et la Magistrature devraient organiser des sessions de formation sur la façon d’agir avec les parties non représentées par procureur. Par ailleurs, le Comité souhaite que les justiciables soient représentés par procureur afin de mieux faire valoir leurs droits et ainsi assurer une justice de qualité supérieure. Il encourage donc les initiatives à cette fin, notamment l’élargissement des critères d’admissibilité à l’aide juridique et la promotion de l’assurance protection juridique. Cette assurance « procure une aide à l’assuré afin de lui permettre de prévenir un problème juridique ou d’y trouver une solution. L’assuré peut obtenir de l’information d’ordre juridique par le biais d’une ligne téléphonique sans frais. Un avocat répondra à toutes ses questions. […] Si, lors d’un problème d’ordre juridique couvert, l’intervention d’un avocat s’avère nécessaire, l’assureur paiera suivant les termes de la police, les honoraires (et les déboursés) de l’assuré pour et au nom de ce dernier. » 233 De plus, s’inspirant d’une étude effectuée dans l’État du Wisconsin, le Comité estime que les justiciables qui agissent seuls devraient être informés, notamment par des brochures et des vidéos, des risques et conséquences pouvant résulter de l’absence de représentation par procureur et connaître les services juridiques et communautaires disponibles 234 . 231. Mentionnons à cet égard un colloque tenu à Montréal en juin 2000 sur les personnes non représentées par procureur, à l’intention des juges de la Cour supérieure du Québec, division d’appel de Montréal. 232. R.R.Q., 1981, c. C-25, r. 9, modifiées par les décisions du 29-10-82, 19-10-84, 28-02-86, 23-10-86, 07-03-88, 15-04-89, 18-06-90, 21-06-91, 01-06-92, 23-06-94, 16-09-96, 31-01-97 et du 16-10-98. 233. [En ligne] http://www.protectionjuridique.com/faq.html (Page consultée le 12 juillet 2001). Tel que le définit La Capitale assurances générales, « l’assurance protection juridique offre une aide financière aux assurés, versée sous forme d’indemnité, qui permet de consulter le professionnel de leur choix (avocat - notaire) et de faire ainsi valoir ou défendre leurs droits sans avoir à en supporter tous les coûts. » Voir également : BARREAU DU QUÉBEC, « L’assurance « protection juridique » : pour un meilleur accès à la justice », 1999. 234. WISCONSIN PRO SE WORKING GROUP, op. cit., note 30, p. 20.

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leur sont offertes 231 . Des gui<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s documents d’information ont en outre été préparés par <strong>la</strong><br />

Cour supérieure et <strong>la</strong> Cour <strong>du</strong> Québec à leur intention, sur le comportement à adopter en<br />

présence <strong>de</strong> parties non représentées par procureur. Des formu<strong>la</strong>ires ont été repro<strong>du</strong>its en<br />

annexe <strong>du</strong> Co<strong>de</strong>, notamment dans les Règles <strong>de</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> Québec en<br />

matière familiale 232 .<br />

2.4.2.3. La position <strong>du</strong> Comité<br />

Le Comité, sensible à ces questions, considère que <strong>de</strong>s solutions concrètes doivent être<br />

apportées pour favoriser une meilleure compréhension <strong>du</strong> système judiciaire ainsi qu’un plus<br />

grand accès à <strong>la</strong> justice. À cet égard, les divers intervenants <strong>de</strong>vraient s’associer afin <strong>de</strong> mettre<br />

sur pied <strong>de</strong>s kiosques d’information juridique, par exemple dans les centres commerciaux, et<br />

<strong>de</strong>s bureaux d’information juridique semb<strong>la</strong>bles à ceux existant déjà dans les facultés <strong>de</strong> droit.<br />

Afin <strong>de</strong> rapprocher les justiciables <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> justice, <strong>de</strong> leur donner l’occasion <strong>de</strong> les<br />

découvrir et d’en comprendre le fon<strong>de</strong>ment et le fonctionnement, et <strong>de</strong> mieux les informer sur<br />

leurs droits et obligations, il y aurait lieu <strong>de</strong> tenir <strong>de</strong>s séances d’information, <strong>de</strong>s procès simulés,<br />

<strong>de</strong>s journées carrières dans les écoles, <strong>de</strong>s journées d’information, notamment dans les milieux<br />

communautaires, et <strong>de</strong>s journées portes ouvertes au pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> justice. Le Comité estime en<br />

outre que le Barreau <strong>du</strong> Québec et <strong>la</strong> Magistrature <strong>de</strong>vraient organiser <strong>de</strong>s sessions <strong>de</strong><br />

formation sur <strong>la</strong> façon d’agir avec les parties non représentées par procureur.<br />

Par ailleurs, le Comité souhaite que les justiciables soient représentés par procureur afin <strong>de</strong><br />

mieux faire valoir leurs droits et ainsi assurer une justice <strong>de</strong> qualité supérieure. Il encourage<br />

donc les initiatives à cette fin, notamment l’é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong>s critères d’admissibilité à l’ai<strong>de</strong><br />

juridique et <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> l’assurance protection juridique. Cette assurance « procure une<br />

ai<strong>de</strong> à l’assuré afin <strong>de</strong> lui permettre <strong>de</strong> prévenir un problème juridique ou d’y trouver une<br />

solution. L’assuré peut obtenir <strong>de</strong> l’information d’ordre juridique par le biais d’une ligne<br />

téléphonique sans frais. Un avocat répondra à toutes ses questions. […] Si, lors d’un problème<br />

d’ordre juridique couvert, l’intervention d’un avocat s’avère nécessaire, l’assureur paiera suivant<br />

les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> police, les honoraires (et les déboursés) <strong>de</strong> l’assuré pour et au nom <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier. » 233 De plus, s’inspirant d’une étu<strong>de</strong> effectuée dans l’État <strong>du</strong> Wisconsin, le Comité<br />

estime que les justiciables qui agissent seuls <strong>de</strong>vraient être informés, notamment par <strong>de</strong>s<br />

brochures et <strong>de</strong>s vidéos, <strong>de</strong>s risques et conséquences pouvant résulter <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong><br />

représentation par procureur et connaître les services juridiques et communautaires<br />

disponibles 234 .<br />

231. Mentionnons à cet égard un colloque tenu à Montréal en juin 2000 sur les personnes non<br />

représentées par procureur, à l’intention <strong>de</strong>s juges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour supérieure <strong>du</strong> Québec, division<br />

d’appel <strong>de</strong> Montréal.<br />

232. R.R.Q., 1981, c. C-25, r. 9, modifiées par les décisions <strong>du</strong> 29-10-82, 19-10-84, 28-02-86, 23-10-86,<br />

07-03-88, 15-04-89, 18-06-90, 21-06-91, 01-06-92, 23-06-94, 16-09-96, 31-01-97 et <strong>du</strong> 16-10-98.<br />

233. [En ligne] http://www.protectionjuridique.com/faq.html (Page consultée le 12 juillet 2001). Tel que le<br />

définit La Capitale assurances générales, « l’assurance protection juridique offre une ai<strong>de</strong><br />

financière aux assurés, versée sous forme d’in<strong>de</strong>mnité, qui permet <strong>de</strong> consulter le professionnel <strong>de</strong><br />

leur choix (avocat - notaire) et <strong>de</strong> faire ainsi valoir ou défendre leurs droits sans avoir à en<br />

supporter tous les coûts. » Voir également : BARREAU DU QUÉBEC, « L’assurance « protection<br />

juridique » : pour un meilleur accès à <strong>la</strong> justice », 1999.<br />

234. WISCONSIN PRO SE WORKING GROUP, op. cit., note 30, p. 20.

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