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16 juillet 1942 – La rafle du Vel d’Hiv marque le coup d’envoi d’une
traque systématique des familles juives.
Septembre 1942 – Au cours d’une rafle organisée en gare de Saint-Rémylès-Chevreuse,
des passagers de la ligne de Sceaux considérés en infraction sont
arrêtés. Ils sont internés au camp de Drancy, puis déportés à Auschwitz.
Octobre 1942 – C’est à leur domicile que les familles juives sont arrêtées
à Palaiseau, Villebon-sur-Yvette, Orsay et Gif-sur-Yvette. La chasse aux écoliers
juifs, traqués jusqu’à la cantine ou dans leur classe, se généralise.
Rachel Jaeglé et Isabelle Zdroui remercient chaleureusement toutes
les familles ainsi que le service communication de la Ville de Palaiseau,
pour leur active contribution.
Sources documentaires :
• Archives privées • Archives du Mémorial de la Shoah à Paris • Archives municipales
d’Orsay • Archives municipales de Palaiseau • Archives départementales de
Chamarande • Archives départementales des Yvelines (ancienne Seine-et-Oise)
Ville de Palaiseau - Direction de la communication / 11-2012

Le 26 octobre 1942
Arrestations à Palaiseau, Villebon-sur-Yvette, Orsay et Gif-sur-Yvette
Regroupement à la gendarmerie de Palaiseau
Transfert vers la caserne des Recollets à Versailles
Lieu de cantonnement
Le 29 octobre 1942
Transport par Paris en direction du camp d’internement de Drancy
Le 9 novembre 1942
Déportation par le convoi n°44 vers le camp d’extermination d’Auschwitz
La rafle « dite » du billet vert – 14 mai 1941 –
Au moment où le commissaire de police de Palaiseau adresse
ce courrier à son supérieur hiérarchique en préfecture de
Versailles, des milliers d’Israélites étrangers « invités à se
présenter pour examen de leur situation » sur convocation
individuelle, ont été arrêtés à Paris et immédiatement
internés dans les camps du Loiret, Pithiviers et Beaune-la-
Rolande. Ils seront déportés à Auschwitz au cours de l’année
1942, avant la rafle du Vel d’Hiv.
Ce courrier du Commissariat de
Palaiseau, le 16 mai 1941, au lendemain
de la rafle « dite » du billet vert,
révèle une forme de résistance
remarquable aux directives de la police
du régime de Vichy.
Commémoration des
ans de la
RAFLE EN VALLÉE DE CHEVREUSE
Après la rafle du Vel’ d’Hiv
Un mois après la rafle du Vel d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942
- Le 22 août 1942 -
Télégramme de René Bousquet -
Secrétaire général de la police
« Le chef du Gouvernement tient à ce que
vous preniez personnellement en main le
contrôle des mesures décidées à l’égard
des Israélites étrangers.
Vous n’hésitez pas à briser toutes les
résistances que vous pourrez rencontrer
dans les populations et à signaler les
fonctionnaires dont les indiscrétions,
la passivité ou la mauvaise volonté
auraient compliqué votre tâche ».
Ville de Palaiseau - Direction de la communication / 11-2012

Message téléphonique au sujet des arrestations des Israélites,
le 26 octobre 1942 à 17h20
Ce message adressé au commissariat de Palaiseau par le chef du
district de Meudon, enjoint les forces de l’ordre de ne pas arrêter les
Juifs de nationalité française. Ce message évitera à Toulia
Parzenczewski le transfert vers Drancy (cf panneau famille Parzenczewski).
Gendarmerie de Palaiseau - Lieu de regroupement, le 26 octobre 1942
Les personnes arrêtées sont regroupées à la gendarmerie de Palaiseau (actuellement
médiathèque George-Sand), transférées à la caserne des Recollets à Versailles, puis
internées au camp de Drancy pour être déportées à Auschwitz le 9 novembre 1942.
Carte envoyée de Versailles
le 28 octobre 1942
par la famille Parzenczewski,
avant son départ pour Drancy
Mon cher enfant
Je t’écris quelques mots. Va voir
Mme D. Nous sommes bien.
Demain je t’écrirai encore,
on t’embrasse.
Tes parents.
CONVOI N° 44 en date du 9 novembre 1942
- Drancy Escalier 4 -
- Valenton - Versailles -
73 partants. Des Français, des Polonais, des
Roumains habitant l’Île-de-France, telle Fanny
Bergman, 32 ans, arrêtée à Rambouillet avec ses
trois enfants, Max 10 ans, Germaine 9 ans et
Jacqueline 8 ans ; tels les Feder arrêtés à Vigneux
avec leurs jumeaux de 13 ans, Gaston et Henri ;
telle Rachel Ostrowsky, arrêtée à Meudon avec ses
trois enfants, Zelda 17 ans, Rebecca 15 ans et
Emmanuel 4 ans ; tels les Sznajder arrêtés à Vigneux
avec leurs garçons, Henri 14 ans et Max 10 ans.
Instructions de la police de
sûreté allemande,
Versailles,
le 28 octobre 1942
Cette liste se divise en 6 sous-listes
correspondant aux escaliers de Drancy.
Le télex habituel couvrant le départ du convoi
n° 44 a été rédigé par le SS Heinrichsohn et signé
par Röthle (XXVc-192). Il signale que le convoi a
quitté la gare du Bourget – Drancy le 9 novembre, en
direction d’Auschwitz, avec 1000 Juifs et que le
chef de transport est le feldwebel (sergent) Kruger.
Le convoi n° 44 emportera 1000 personnes dont au
moins 163 enfants de moins de 17 ans et parmi eux
94 enfants de moins de 12 ans.
Commémoration des
ans de la
RAFLE EN VALLÉE DE CHEVREUSE
Après la rafle du Vel’ d’Hiv
Arrivée des enfants
Eau forte réalisée en
1942 par G. Horan
interné à Drancy
Ville de Palaiseau - Direction de la communication / 11-2012

Le 9 novembre 1942, un millier de déportés quitte le camp de Drancy en
direction d’Auschwitz.
Parmi eux, dans les wagons à bestiaux plombés, 163 enfants, des bébés, des
gamins, des adolescents, acheminés vers une extermination programmée.
Une enfant sauvée
Arrêtée à Orsay, dans la cantine de son école,
reconduite par la police à la ferme de Mondétour
auprès de ses parents en état d’arrestation, la petite
Jacqueline âgée 8 ans ne figurera pas dans ce convoi.
Ce sauvetage résulte d’une résistance collective, d’une
solidarité audacieuse. Elle est marquée par :
- La détermination exemplaire de sa maman qui la
chasse loin d’elle, pour la sauver.
- La complicité discrète du garde-champêtre présent
sur les lieux.
- L’engagement courageux de la famille de Micheline,
sa petite voisine, qui a su lui apporter refuge et
assistance.
Marie Ventura
Sarah-Yvette Romano
Salomon Saias
Albert Ventura
Eliane
Safan
Henri Torres
Rita
Alfandari
Henri et Gaston Feder
Alfred et René
Capon
Wagons transportant les déportés - Auschwitz
Commémoration des
ans de la
RAFLE EN VALLÉE DE CHEVREUSE
Après la rafle du Vel’ d’Hiv
Témoignage de Jacques Lévy,
rescapé du convoi n°44.
- 9 novembre 1942 -
« Chaque voiture, wagon à bestiaux, reçut une
moyenne de 70 personnes.
Quand tous les wagons furent fermés, plombés et
barricadés extérieurement, un coup de sifflet
strident qui nous glaça les veines, donna le signal
du départ. Le convoi s’ébranla. Il était 20 heures.
Toutes les ouvertures, toutes les fentes avaient été
préalablement calfeutrées extérieurement par des
planches superposées et peintes en couleur très
sombre.
Nous roulâmes pendant 3 jours et 3 nuits…
Quand les femmes se rendirent compte qu’on les
séparait de leurs maris, quand les mères
comprirent qu’elles seraient désormais éloignées
de leurs enfants, que les vieux et les enfants se
crurent à jamais abandonnés, des scènes
déchirantes se produisirent. »
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Après de longues et minutieuses recherches pour retrouver les membres de la famille de Monsieur Moszeck
Wisnia, artisan cordonnier Palaisien, nous avons finalement pu prendre contact avec Serge Wisnia, son petitfils.
Il nous a appris que son père Joseph et son grand-père avaient tous deux été exterminés à Auschwitz.
Plus d’un an avant les arrestations à Palaiseau, Joseph, maroquinier à Belleville avait déjà été déporté à Auschwitz
par le convoi n°1 du 27 mars 1942.
Pendant son internement, en octobre 1941, il avait confié son fils encore bébé et sa jeune femme à ses parents
domiciliés à Palaiseau.
Liste de départ
du convoi n°44
Moszeck Jean Wisnia,
artisan cordonnier, 148 rue de Paris
Fiche de présence
au camp de Drancy
M4E : marié, 4 enfants
C.I. : carte d’identité
Dernier courrier envoyé par Joseph
à son père à Palaiseau,
avant sa déportation, le 26 mars 1942
Fiche familiale de Joseph, fils
de Moszeck et père de Serge
(archives du Mémorial de la
Shoah)
Carte envoyée depuis
le camp de Drancy,
par Joseph, à sa
femme et ses parents
à Palaiseau
le 21 octobre 1941
Fiche individuelle
de Joseph
Remis aux A.O. :
Autorités
d’Occupation
Joseph Wisnia
et sa femme
Ma chère petite femme et parents et
mon petit chéri de fils.
La dernière carte que j’ai reçu de vous que
vous êtes contents et que vous êtes tous en
bonne santé me fait beaucoup de plaisir. Tu
m’écris si j’ai reçu dans les colis de linge, le
caleçon neuf et le pantalon à rayures et dans
le dernier colis de linge, eau de Cologne,
blaireau Gibbs et Sarcoptol et sac de
camping, et bien je tout reçu. et le caleçon
neuf je n’ai pas encore mis c’est pour cela que
je n’ai pas mis dans les colis.
Maintenant ma petite chérie je te prie de ne
pas t’inquieter, je pars traivailler et je suis
tres content.
J’ai du bon courage et bon moral et je te prie
une seconde fois de ne pas te faire du
mauvais sang, je un tres bon courage et bon
moral.
Tu peux toujours envoyer encore un coli
seulement a Drancy et par la suite sur
nouvelle ordre, quand et aussitot que je serai
arrivé dans un camp de travail, je te écrirai
une carte de suite. ne t’inquiète pas si tu
aura de reponse quelque jours en retard.
Je termine cette carte en te disant que je suis
tres fier de mon fils et de ma petite femme et
vous embrasse tous les deux bien fort et
tendrement.
Embrasse bien fort mes parents pour moi
Ton mari qui t’aime bien.
Wisnia Joseph
Fiche de présence au camp
de Drancy
Cel : célibataire
C.I. : carte d’identité
Monsieur Silberman
…On le voyait souvent sur le quai de la gare de Lozère en route vers
ses cours, avec son violon, il apportait une note de fraîcheur et
suscitait l’attention…
Commémoration des
ans de la
RAFLE EN VALLÉE DE CHEVREUSE
Après la rafle du Vel’ d’Hiv
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En réponse aux annonces passées dans le journal Pleine Vie de janvier à juin 2012, nous avons contacté Micheline
Souchard. Ses précieux renseignements nous ont permis de retrouver Jacqueline Hinerman.
Nous les avons mises en relation, 70 ans après la rafle, elles se sont enfin retrouvées.
Fiche de
présence
au camp de
Drancy
M3E :
marié,
3 enfants
C.I. : carte
d’identité
Archives municipales d’Orsay :
Recensements de la population en 1931 et 1936
Fiche de présence au
camp de Drancy
M3E : mariée, 2 enfants
C.I. : carte d’identité
Liste de départ
du convoi n°44
Délivrance de carte
d’identité : février 1942
Archives départementales
des Yvelines
Cette famille résidait à Orsay, au 15 bis rue Archangé. Le père était médecin, la mère
dentiste. Leur fils Toulia, né à Paris en 1920 avait acquis la nationalité française, son
nom figure en 1925 sur la liste des élèves de son école maternelle puis celle de l’école
primaire.
Le 26 octobre 1942, au petit matin, ils sont tous les trois arrêtés à leur domicile.
Regroupés à la gendarmerie de Palaiseau, avec les autres victimes de cette rafle, ils vont
être transférés à la caserne des Recollets à Versailles. Mais Toulia ne figure sur aucune
des listes établies ensuite : ni à Versailles, ni à Drancy, ni dans le convoi n°44. On en
connaîtra la raison 60 ans plus tard.
Depuis 1942, Toulia, dans la clandestinité avait adopté le nom de Parent. Retraité à
Palaiseau, il se rendait régulièrement à la bibliothèque George-Sand, implantée en 1991
sur l’emplacement de l’ancienne gendarmerie, et d’où il ne parvenait visiblement pas
à se détacher.
Un jour, enfin, bouleversé, il se confia à Maria l’une des bibliothécaires, originaire de
Kichinev comme Sarah sa maman. Il évoqua cette journée du 26 octobre 1942, où il
s’était retrouvé, avec ses parents, consigné dans cette cour de la gendarmerie.
Au moment du transfert, une main s’était abattue avec force sur son épaule,
accompagnée d’un ordre : « Casse-toi ! », l’ordre était bref, surprenant : secours réel
ou piège Il s’était senti projeté vers l’extérieur, soudain libre.
Il revenait sans cesse dans cette cour comme s’il se rendait sur la tombe de ses parents,
avec la même question « Pourquoi moi Pourquoi moi seulement »
Lourd témoignage que Maria, la bibliothécaire, garde gravé en elle.
Illustration d’une résistance exemplaire opposée aux consignes répétées du secrétaire
général de la police, René Bousquet.
Carte envoyée de Versailles
le 28 octobre 1942
par la famille Parzenczewski,
avant son départ pour Drancy
Mon cher enfant
Je t’écris quelques mots. Va voir
Mme D. Nous sommes bien.
Demain je t’écrirai encore,
on t’embrasse.
Tes parents.
Dernière carte envoyée
par la famille Parzenczewski
depuis le camp de Drancy
avant déportation
Samedi soir
Mon cher Toula
Nous partons demain à destination
inconnue. Nous sommes courageux,
sois aussi et surtout raisonnable.
Nous t’embrassons de tout cœur.
Tes parents.
Un bonjour aux amis, soignes toi
bien.
Délivrance de la carte d’identité
de Toulia Parzenczewski
Archives municipales d’Orsay
Commémoration des
ans de la
RAFLE EN VALLÉE DE CHEVREUSE
Après la rafle du Vel’ d’Hiv
Fiches de présence au camp de Drancy
M1E : marié, 1 enfant
C.I. : carte d’identité
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Isay Ostrach
(déporté le 9 novembre 1942)
et sa petite fille Anna
Au terme de multiples recherches pour essayer de
retrouver des membres de la famille de Monsieur
Isay Ostrach, arrêté à Gif-sur-Yvette, nous avons
découvert le témoignage de sa petite fille Esther.
Nous nous sommes mises en relation avec elle et
c’est avec beaucoup d’intérêt et d’émotion que sa
famille a évoqué cette période de l’occupation.
À la veille de la guerre, cette famille d’artisans tient
un atelier de tissage.
En raison de la pénurie de laine, ils prennent
contact avec des éleveurs de moutons d’Eure-et-
Loir, afin de filer eux-mêmes la laine.
Face à la multiplication des rafles, ces agriculteurs
leur proposent alors de les héberger. Ils les ont ainsi
sauvés.
En 2010, sept d’entre eux reçurent la médaille des
Justes. Le préfet d’Eure-et-Loir déclara en
conclusion : « Les Justes sont les sentinelles de la
mémoire collective. La plupart n’ont pas cherché les
honneurs, ils n’en sont que plus dignes. »
Fiche de présence
au camp de Drancy
M2E : marié, 2 enfants
C.I. : carte d’identité
Fiche de témoignage
Archives de Yad Vashem
Le grand-père, Isay Ostrach, qui affirmait « je n’ai
rien – moi – à me reprocher » n’a pas voulu les
suivre. Il est arrêté le 26 octobre 1942 dans la
cabane de son jardin.
Liste de départ du convoi n°44
Fiche de présence au
camp de Drancy
M : marié
C.I. : carte d’identité
Commémoration des
ans de la
RAFLE EN VALLÉE DE CHEVREUSE
Après la rafle du Vel’ d’Hiv
Fiche de présence au
camp de Drancy
S.P. : sans profession
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