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2<br />
Vorwort<br />
Neben verschiedenen Methoden der Textanalyse und –interpretation wird<br />
im modernen Fremdsprachenunterricht dem Aspekt des kreativen Schreibens<br />
in zunehmendem Maße Bedeutung zugemessen. Im Rahmen des<br />
Leistungskurses Fables, contes et nouvelles erhielten seine Teilnehmer<br />
hierzu mehrfach Gelegenheit, u.a.<br />
1. bei der mise en fable einer Bildergeschichte von Sempé,<br />
2. beim Verfassen eines Märchens im Anschluss an eine Matrix des russischen<br />
Strukturalisten Wladimir Propp.<br />
Die nun hier vorgelegten Ergebnisse legen zum einen Zeugnis davon ab,<br />
was Schülerinnen und Schüler unseres Gymnasiums im 4. Lernjahr Französisch<br />
bereits zu leisten imstande sind. Die Veröffentlichung dieser ‚gesammelten<br />
Werke’ im Internet auf der Website des AGD soll zum anderen<br />
auch eine gewisse Belohnung für die Mühe sein, die sich deren Autorinnen<br />
und Autoren gegeben haben – und zwar ohne den ansonsten üblichen Notendruck!<br />
Wenn die Publikation darüber hinaus den des Französischen<br />
Kundigen ein kleines (oder auch größeres!) plaisir de lire bereitet, so hätte<br />
sie ihren Zweck vollkommen erfüllt.<br />
Berlin, am 1.2.2004<br />
Werner Weilhard<br />
Kursleiter<br />
Titelbild: Bernadette Neueder
5<br />
Masao Däumer<br />
1 0 Un P.-D.G. et son succès commercial réitéré<br />
Jour et nuit, Monsieur Névrose, le P.-D.G. de l’entreprise « J. Martin »,<br />
travaille dans son bureau où le téléphone sonne sans cesse. M. Névrose<br />
décroche et répète toujours : « Bonjour! Attendez! Pardon, quelqu’un<br />
d’autre attend sur l’autre ligne! ». M.Névrose a fait fortune, mais il en est<br />
aussi très crevé.<br />
C’est pourquoi, pour changer sa vie, il consulte un psychiatre et lui<br />
raconte tous ses problèmes.<br />
Le psy, spécialisé dans la lutte contre le stress, lui donne le conseil<br />
suivant : « Hep ! Monsieur Névrose, après avoir réfléchi longtemps, j’ai<br />
trouvé l’unique solution possible: Déménagez à la campagne et profitezen<br />
pour commencer à y cultiver un champ. » Comme avertissement le<br />
psychiatre ajoute : « Evitez tout agrandissement de votre champ, et<br />
n’oubliez jamais : un petit pas dans la correction d’une faute correspond à<br />
un grand pas dans la vie ! »<br />
Muni de ce conseil, Monsieur Névrose déménage à la campagne et cultive<br />
un champ avec du chou. L’air sain de la campagne le rend heureux.<br />
Cependant Monsieur Névrose, qu’on commence déjà à appeler « Monsieur<br />
Chou », néglige les conseils de son psy. Tout en profitant de ses<br />
connaissances dans les domaines de la production et du marketing, il voit<br />
ses terres s’agrandir de plus en plus. Ses champs se multiplient sans<br />
cesse, car ses choux se vendent de mieux en mieux.<br />
En fin de compte, M. Chou est redevenu Monsieur Névrose, et on le voit à<br />
nouveau dans son bureau en train de répéter au téléphone: « Bonjour!<br />
Attendez! Pardon, quelqu’un d’autre attend sur l’autre ligne! »
6<br />
Philipp Dornseifer<br />
2 0 Monsieur Latin et ses affaires<br />
Dans son métier Monsieur Latin est travailleux,<br />
De tout son argent très heureux.<br />
Il bosse sans s’occuper<br />
De sa très fragile santé.<br />
16 heures par jour pendant 20 ans, c’est dur!<br />
A l’heure actuelle, il ne peut plus être sûr<br />
De continuer encore longtemps à cette allure.<br />
Pourquoi pas consulter un psy<br />
On va voir ce qu´il dit!<br />
<br />
Monsieur Latin s’y achète une maison<br />
Et commence à cultiver un petit champ.<br />
Cependant, par habitude, il ne peut pas cesser<br />
De travailler, de travailler, et encore de travailler.<br />
Nuit et jour, sans s’arrêter, tout le temps,<br />
Il laboure ses champs en vrai paysan.<br />
Se disant:
7<br />
Young-Joo Han<br />
3 0 Le pauvre P.D.G.<br />
Un jour, sans s’occuper de sa santé<br />
Un homme travailleux nous a conté:<br />
><br />
Aujourd’hui, à quarante ans,<br />
Et au manque de loisirs pensant<br />
Il consulte son médecin-psy<br />
Qui l’écoute, puis lui dit:<br />
<br />
A cœur vaillant rien d’impossible!<br />
Notre P.-D.G. se met à cultiver et, est-ce possible,<br />
Nuit et jour, - il est tellement flexible! -<br />
Mais, de plus en plus, l’effet en est terrible!:<br />
Beaucoup de travail et encore plus de stress,<br />
Et, en plus, une vie sans la moindre maîtresse !<br />
Cherche bien ou ne cherche rien<br />
C’est la moralité, respectez-la et tout va bien !
8<br />
Przemyslaw Ilski<br />
4 0 Monsieur Martin<br />
Monsieur Martin depuis 30 ans assis dans son bureau,<br />
Ne s'occupant que de son entreprise est devenu bien gros.<br />
Constatant cela sur sa chaise<br />
Il se met à consulter<br />
Un psy pour que sa vie puisse changer<br />
De manière qu'elle lui plaise.<br />
Le toubib, médecin célèbre, lui dit:<br />
«De bons repas mais pauvres en calories<br />
Composés de chou frais et non pas surgelé<br />
Vous serviront bien à garder votre santé.»<br />
En suivant ces conseils M. achète une maison<br />
Avec un jardin bien joli mais pas très grand<br />
Et commence à y travailler<br />
Energiquement et motivée.<br />
À la campagne il passe de belles heures<br />
Sur son champ de choux qui vite s’agrandit<br />
Bientôt il y occupe bien des travailleurs<br />
Son terrain se transformant en compagnie.<br />
Monsieur Martin assis dans son bureau<br />
N'est pas content, car à nouveau trop gros.<br />
Fuir ses racines, cela ne sert à rien,<br />
Parce que c'est toujours là où on revient.
9<br />
Hanna Krebs<br />
5 0 Fable<br />
Monsieur Peine ayant travaillé toute sa vie se trouva fort exténué quand la<br />
nouvelle saison fut venue. Les longues journées de travail fatiguaient de<br />
plus en plus cet homme d’affaires. C’est pourquoi il alla consulter un<br />
docteur qui lui proposa de mener une vie plus tranquille, de respirer l’air<br />
pur à la campagne, et d’y cultiver des salades dans un petit jardin, bref,<br />
d’oublier la corvée de sa vie de P.-D.G.. Monsieur Peine obéit, et trouva<br />
plaisir à ses nouvelles occupations. Cependant, l’impulsion typique d’un<br />
homme d’affaires lui fit étendre ses plantations de salades, embaucher du<br />
personnel et commencer un commerce de salades. A la fin, M. Peine<br />
était à nouveau exténué et fatigué de son travail.<br />
Sarah Lu Menninghaus<br />
6 0 La Hypertravailleuse<br />
La fourmi, ayant toujours travaillé<br />
Se trouva fort épuisée et très stressée.<br />
Elle demanda conseil à une chouette à Montmartre,<br />
Celle-ci étant célèbre comme médecin-psychiatre.<br />
La chouette toute sage conseil lui fit<br />
De vivre à la campagne tranquille sa vie.<br />
La fourmi consentit à suivre ce bon conseil,<br />
Déménagea dans une petite ville, pas loin de Marseille.<br />
Elle essaya de se reposer de son boulot,<br />
Mais se trouva bientôt au travail à nouveau.<br />
Toute désespérée elle se rendit chez la chouette au nom de Cognac<br />
Mais en y allant elle mourut d’une crise cardiaque.<br />
La chouette-psy ayant appris ce catastrophique malheur<br />
Dit à voix haute : »Ben, faut suivre les conseils d’un supérieur! »
10<br />
Kim Najand<br />
7 0 Le cercle vicieux<br />
M. Martin est un homme d’affaires<br />
C’est pourquoi il a toujours l’air<br />
D’être énormément stressé.<br />
C’est le destin d’un P.-D.G. !<br />
Toutes ses affaires inutilement compliquées<br />
En essayant, en même temps, d’y vaquer,<br />
Il fait conduire par un chauffeur sa voiture<br />
Pour que Monsieur puisse tout conclure.<br />
Jérôme Martin se sentant mal à l’aise<br />
Subissant même des malaises<br />
Pensant que ses jours sont en danger<br />
Il en résulte qu’il est très déprimé.<br />
Avant de pousser son dernier cri<br />
Il décide de voir son psy.<br />
Sur le divan, il se prélasse<br />
Et, à la fois, il se délasse.<br />
Il dresse la liste des choses<br />
Dont beaucoup l’indisposent.<br />
Le psy lui conseille l’air frais<br />
Des promenades dans la forêt,<br />
En plus une maison en pleine nature<br />
Et aussi une très saine nourriture.<br />
Le hic, c’est de planter des salades<br />
Pour ne plus jamais être malade!<br />
Notre P.-D.G. plein d’énergie,<br />
Commence illico sa nouvelle vie.<br />
Il bêche, il creuse, il plante. Des tomates<br />
Mais non! Il butte, ratisse et arrose ses salades!<br />
Ainsi commence sa métamorphose,<br />
De beaucoup temps M. Martin dispose.<br />
Il aménage un champ géant,<br />
Admirez-vous tous ses talents<br />
Mais peu après, se sentant déjà débordé,<br />
Il se voit même obligé d’embaucher<br />
Du personnel, pour cultiver<br />
Ces champs qui lui rapportent du blé.<br />
Il travaille dur pour que tout s’agrandisse,<br />
Ainsi évolue sa nouvelle entreprise.<br />
Par conséquent, comme au début, c’est clair,<br />
Le voici à nouveau homme d’affaires !
11<br />
Moralité:<br />
La vie n’est pas une grosse aubaine,<br />
On n’a rien sans se donner de la peine!<br />
Cependant quelquefois on est trop vieux<br />
Pour changer ses habitudes, ce qui serait mieux !<br />
Un P.-D.G. est un P.-D.G., en conséquence,<br />
Il reste ce qu’il est, peu importe l’influence !<br />
Bernadette Neueder<br />
8 0 Le workaholic<br />
Jadis, un P.-D.G. couronné de succès vivait dans une grande ville<br />
seulement pour son travail, et son monde se réduisait à son bureau<br />
offrant la vue sur des gratte-ciels. Avec le temps, il était tellement fatigué<br />
par son travail qu'il décida de changer sa vie.<br />
Le P.-D.G. consulta donc un psychiatre qui lui fit comprendre qu'il avait<br />
besoin de la nature. Le médecin lui recommanda de vivre dans une petite<br />
maison à la campagne où il pourra cultiver des salades, se reposer et jouir<br />
de la vie.<br />
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le P.-D.G. commença de cultiver un petit champ<br />
de salades. Comme il se sentait de mieux en mieux, il agrandit ses<br />
cultures de façon qu'il dut engager des travailleurs. Peu de temps après,<br />
sa plantation étant devenue une véritable entreprise le P.-D.G. se trouva à<br />
nouveau dans un bureau avec trois téléphones, qui, cette fois-ci, offrait la<br />
vue sur sa plantation.<br />
Moralité:<br />
S'il y a des gens ayant besoin du travail<br />
Il faut pourtant éviter, vaille que vaille,<br />
D' exagérer l'importance des affaires.<br />
Puisque, dans la vie, tant qu' à faire,<br />
Il y a des choses de loin plus importantes:<br />
Ce ne sont pas seuls les chiffres qui comptent!
12<br />
Kati Niebergall<br />
9 0 La vie est compliquée – si l’on est P.-D.G. !<br />
Il était une fois un homme d’affaires très occupé par son travail. Sans<br />
cesse harcelé au téléphone du fait de ses responsabilités ou bloqué dans<br />
des embouteillages il alla voir son psychiatre pour lui parler de ses<br />
problèmes. Le psychiatre l’écouta et lui dit qu´il avait besoin d´air pur<br />
pour sortir de la pollution et pour en finir avec le stress de la vie en ville.<br />
Il lui conseilla de racheter une maison à la campagne et de cultiver des<br />
salades dans son petit jardin pour se détendre. L´homme d’affaires suivit<br />
ses conseils, racheta une bicoque et créa son jardin. Mais il y travaillait<br />
tellement que celui-ci s’agrandit à vue d´œil. En fin de compte, le jardin<br />
étant devenu immense, l’homme d’affaires commença à embaucher du<br />
personnel pour l’entretenir. Il fit intensifier les plantations, construire des<br />
hangars, acheter des camions. Beaucoup de gens travaillaient pour lui, et<br />
le petit jardin se transforma tour à tour en une véritable entreprise.<br />
L’homme d’affaires en tant que chef se retrouva dans un bureau comme<br />
auparavant en ville. Il avait tant de personnes à sa charge, tant de<br />
responsabilités, qu’il en était stressé comme avant. Le téléphone sonnait<br />
sans arrêt, rien n’avait réellement changé ! Cet homme d’affaires, accro<br />
au travail, savait tout transformer en entreprises performantes mais il<br />
était incapable de vivre sans travail et d’être heureux dans sa vie.<br />
Anette Schmid<br />
10 0 Le métier<br />
Un P.-D.G. stressé parle avec beaucoup de gens dans son bureau. Ce<br />
bureau situé dans un gratte-ciel est plein de téléphones qui sonnent<br />
toujours. La circulation dans la ville, dans laquelle le P.-D.G. travaille, est<br />
encombrée ce qui renforce son stress. Même en allant chez un<br />
psychologue le P.-D.G. continue à travailler. Dans le cabinet du docteur, il<br />
se repose pendant que celui-ci lui explique qu’ il a besoin du calme et qu’<br />
il en trouvera dans la nature. « Ce qui est aussi très bon pour votre<br />
santé », ajoute-t-il, « ce sont des repas simples et sains, et, pour respirer<br />
l’air frais, ouvrez toujours les fenêtres. Enfin, vous devez également<br />
travailler en plein air, par exemple en plantant des salades. » Muni de ces<br />
bons conseils, le P.-D.G. se rend à la campagne et s’y met tout de suite à<br />
planter des salades devant une petite maison . Cependant, quelques mois<br />
plus tard, ses terres se sont déjà agrandies et il plante donc de plus et<br />
plus de salades. La petite maison a fait place à plusieurs bâtiments<br />
industriels. Le P.-D.G. se retrouvant à nouveau à la tête d’ une entreprise,<br />
téléphone et est stressé cette fois-ci par la vente de ses salades.<br />
Moralité : On n’ oublie jamais son métier.
13<br />
Franziska Ungeheuer<br />
11 0 Monsieur Fourmi et son travail<br />
Ayant travaillé toute sa vie Monsieur Fourmi se trouve fort dépressif. Il va<br />
chez le Docteur Hibou, son psychologue, et lui demande un conseil : « Je<br />
suis Président-Directeur Général », lui dit-il, « mais je ne suis point<br />
heureux. Du matin au soir - et parfois même la nuit ! - je suis dans mon<br />
bureau au centre-ville et le stress me rend fou. » - « Tiens, tiens », dit le<br />
psychologue, « Je sais ce qu'il vous faut: un peu d'air frais, quelques<br />
rayons de soleil, et je vous jure que tout ira mieux ! Bref, prenez de bons<br />
repas, baladez-vous dans la nature et plantez le chou ! »<br />
Par la suite, M. Fourmi fait tout ce que le Docteur Hibou lui a conseillé;<br />
c'est-à-dire qu'il fait beaucoup de promenades et qu'il plante des choux.<br />
Cependant, il ne peut plus s'arrêter: Quand son petit champ ne lui suffit<br />
plus, il en achète un autre, et ainsi de suite ! Quelques mois plus tard, M.<br />
Fourmi se retrouve encore une fois P.-D.G. d’une entreprise, est assis<br />
dans un bureau et exposé au stress par la vente de ses choux !<br />
Moralité: Une fourmi reste toujours fourmi, même dans les fables<br />
modernes.
14<br />
Dennis Zehden<br />
12 0 Le P.-D.G.<br />
Dans un immense gratte-ciel<br />
Monsieur Grave , c’est essentiel,<br />
D’une entreprise est le P.-D.G.,<br />
Un chef qui est toujours très stressé.<br />
Il travaille beaucoup beaucoup,<br />
Quelquefois comme un vrai fou<br />
De sorte que son médecin-psychologue<br />
Qui fait toujours des monologues<br />
Lui conseille de quitter son boulot plein de fiel<br />
Et de regarder plus souvent le ciel.<br />
Dans la nature il doit se trouver<br />
Sans spéculer ni téléphoner.<br />
Monsieur Grave suit ce conseil,<br />
Achète une maison dans un beau paysage,<br />
Ne se nourrit presque que de miel<br />
Et parfois aussi de morceaux de fromage.<br />
Un an après il commence<br />
A planter dans la Provence,<br />
De la salade et du chou<br />
En travaillant à nouveau comme un fou.<br />
Des employés il embauche aussi<br />
Et soudain, presque tout à coup<br />
A nouveau il a beaucoup beaucoup<br />
De chagrin, voire de cruels soucis.<br />
Même si les apparences ont peut-être changé,<br />
Un P.-D.G. reste toujours un P.-D.G.
DOCUMENT: MATRICE DE CONTE<br />
SELON VLADIMIR PROPP<br />
« Le canevas structural de composition de contes suppose qu'une histoire<br />
merveilleuse, et même un simple récit d'aventures, peut s'organiser en gros de la<br />
façon suivante »<br />
15<br />
1. Choisissez et décrivez un personnage qui sera le héros de votre histoire.<br />
Ce personnage peut être par exemple : un prince, une princesse ; un voyageur ; un pauvre<br />
paysan ; une jeune fille ; un jeune soldat ; un marin ; un marchand ; un petit garçon ; une<br />
petite fille ; un animal.<br />
2. Imaginez ce qu'il désire, ou ce qui lui manque pour être heureux.<br />
Par exemple ; le mariage ou l'amour ; un talisman ; un objet très précieux ; un animal<br />
magique ; la sagesse ; un trésor ; un remède ; quelque chose qu'on lui a pris ; quelqu'un<br />
qu'on a enlevé ; un secret.<br />
3. Racontez comment le héros reçoit des conseils ou des renseignements.<br />
Par exemple par : une fée ; un magicien ; un vieux sage ; un animal ; un message<br />
mystérieux ; un rêve ; un vieux document ; un parent ; un voyageur ; un savant.<br />
4. Racontez comment il part à l'aventure.<br />
Les modalités du départ du héros ne font pas l'objet d'un tableau de suggestions, car elles<br />
dépendent largement de la séquence 1-3 ; le héros peut aussi bien, selon les cas, partir au<br />
hasard, s'engager dans une forêt profonde, devenir soldat, marchand, matelot, se déguiser<br />
aller vers le nord ou le sud, utiliser un cheval, un tapis volant, un astronef, etc. Ces détails<br />
sont laissés à l'imagination des narrateurs.<br />
5. En chemin, le héros rencontre un ami.<br />
Par exemple : une fée ; un animal ; un autre aventurier ; un serviteur ; quelqu'un à qui il<br />
rend un service ; un soldat ; un prince ; une jeune fille ; un génie ; un vieillard.<br />
Pour l'utilisation de ce tableau, comme pour les autres, on encouragera les élèves à s'en<br />
servir librement et à cumuler s'ils le désirent les éléments qui les intéressent ; ainsi le<br />
héros peut-il rendre service à un animal ou à un vieillard qui est en réalité une fée qui le<br />
récompensera par la suite ; le serviteur ou le compagnon d'aventure peuvent être des<br />
princes ou des jeunes filles déguisées. '<br />
6. Imaginez les épreuves ou les obstacles que le héros doit surmonter en<br />
chemin.<br />
Par exemple : tâches impossibles ou surhumaines ; mauvais sort et enchantements ;<br />
animaux hostiles; monstres (dragons, géants. etc.) ; obstacles naturels infranchissables<br />
.(falaises. gouffres) ; énigmes, devinettes ; combats, duels, luttes ; brigands, voleurs,<br />
pirates ; magiciens, méchantes fées, sorcières; maladies, souffrances.<br />
7. Le héros parvient finalement au but de son voyage. Décrivez ce lieu.<br />
Par exemple : une île ; un château, un palais ; une planète ; un pays, un royaume inconnu<br />
; une forêt ; une grotte ; un souterrain ; un temple ; une ville ; une auberge ; le sommet<br />
d'une montagne.<br />
8. C'est là qu'habite l'adversaire du héros. Imaginez-le.<br />
Par exemple : un méchant roi, une méchante reine ; un grand bandit . un capitaine de<br />
voleurs ; un monstre ; le diable ; un sorcier, un magicien ; un extraterrestre ; un génie. un<br />
troll. un lutin ; un savant fou ; un géant, un nain ; un rival.<br />
9. Le héros est d'abord vaincu par son ennemi.<br />
11 est, par exemple : blessé ; laissé pour mort ; emprisonné ; métamorphosé ; victime d'un<br />
charme ; réduit cri esclavage ; trompé, vaincu dates un concours ; chassé très loin ;<br />
condamné à mort ; exposé à un grand danger.<br />
10. Racontez comment l'ami du héros l'aide.<br />
Par exemple : en le guérissant ; en le délivrant ; en lui donnant une arme ; en lui donnant<br />
un conseil ; en le libérant d'un enchantement ; en combattant à sa place ; en trompant son<br />
ennemi ; en lui donnant un objet magique ; en lui apprenant un secret ; en allant chercher<br />
de l'aide.<br />
11. Racontez comment le héros affronte une deuxième fois son ennemi,<br />
cette fois victorieusement, et s'empare de ce qu'il est venu chercher.<br />
Cette séquence sera inventée librement. compte tenu de ce qui aura été imaginé aux étapes 2.<br />
8. 9 et 10. -<br />
12. Le héros rentre chez lui, mais il est poursuivi en chemin par des alliés<br />
de son ennemi. Racontez ces dernières aventures.<br />
Les alliés de son ennemi ou les derniers obstacles peuvent être par exemple : des frères ou<br />
des sueurs de son ennemi : des éléments contraires ; des animaux ; soldats ou poursuivants<br />
armés ; monstres ; obstacles naturels ; êtres fantastiques ; poursuivants disposant d'armes<br />
magiques ou secrètes ; pièges, traquenards, embuscades ; tentations.<br />
13. Fin de l'histoire, à raconter librement.<br />
(Salas, L.M. : Apprendre à conter, in : Le Français dans le Monde 212/1987, pp. VII-VIII)
16<br />
Masao Däumer<br />
1 0 Le soldat et le bonheur<br />
Il était une fois un jeune soldat pauvre qui avait perdu toute sa famille et<br />
tous ses amis à la guerre. C’était la raison pour laquelle il jura qu’il ne se<br />
battrait plus jamais. Toutefois, le jeune soldat n’ayant plus personne et ne<br />
sachent pas ce qu’il devait faire dorénavant, errait sans but dans sa ville<br />
détruite. On pouvait lire son grand chagrin dans ses yeux.<br />
Un jour, lorsque le jeune soldat était sur le marché, il remarqua un vieux,<br />
blessé et couché par terre. Il s’en approcha voulant l’aider. A ce momentlà<br />
le vieux – c’était un sage – lui dit :<br />
« Je peux voir du chagrin et de la douleur dans tes yeux. Je sais ce qui<br />
te manque. C’est l’amour! Mais sache que grâce à l’amour tu connaîtras le<br />
bonheur ! »<br />
Ceci étant dit, le sage lui donna ses bottes sales en ajoutant qu’avec elles,<br />
il serait capable de couvrir sept lieues en un seul pas. En d’autres termes,<br />
le vieux sage les lui donna afin que le jeune soldat puisse chercher<br />
l’amour dans le monde entier. En outre, le sage lui conseilla de garder<br />
toujours l’espoir.<br />
Muni de ce conseil, le jeune soldat partit pour trouver l’amour et le<br />
bonheur. C’est pourquoi il se dirigea dans toutes les directions, d’abord<br />
vers l’ouest, ensuite vers l’est, , puis vers le nord et enfin vers le sud.<br />
Mais nulle part, il trouva une femme pour le rendre heureux ce qui<br />
attristait beaucoup le jeune soldat.<br />
Sur le chemin de sa recherche vaine, il rencontra encore une fois le vieux<br />
sage. Désespéré, il lui dit :<br />
« Avec tes bottes, je ne peux que voyager beaucoup, mais elles ne me<br />
servent pas à trouver la femme de ma vie ! »<br />
Le vieux sage lui répondit :<br />
« Tu es trop malheureux, c’est pourquoi tu te forces en vain à trouver<br />
l’amour ! Cependant, n’oublie pas que l’on ne peut jamais devenir heureux<br />
seul. Il n’est possible de trouver le bonheur que si l’on rend son entourage<br />
heureux ! »<br />
Fort de ce deuxième conseil, le jeune soldat partit encore une fois vers le<br />
nord, l’est et le sud. Toujours sans succès ! Sans grande conviction il prit<br />
alors la décision de poursuivre sa recherche dans l’Occident. Là, tout était<br />
nouveau pour lui, tout semblait moderne à ses yeux qui n’avaient vu que<br />
son pays natal. Il pensa donc que tous les habitants de l’Occident vivaient<br />
heureux dans la richesse. Le jeune soldat s’assit dans un café où il y<br />
remarqua une jolie femme, qui, apparemment, était aussi malheureuse<br />
que lui-même. En raison de cela, le jeune soldat lui adressa la parole,<br />
décidé de saisir cette occasion. Cependant la femme répliqua :<br />
« Oui ! Je suis malheureuse, Monsieur. Mon époux est un porc toujours<br />
ivre ! Il me frappe chaque soir avec ses grands sabots et m’insulte tout le<br />
temps. Malheureusement je ne peux pas le quitter parce qu’il est riche ! »<br />
Tout de suite le jeune soldat répondit :
17<br />
« Accompagne-moi! Enfin mon espoir s’est réalisé ! Tu es la femme de ma<br />
vie avec laquelle je veux devenir heureux. Moi, je vais te montrer le<br />
monde entier ! »<br />
Le soldat et la femme étaient en train de partir , lorsque l’époux, le porc<br />
ivre, entra dans le café, frappa sa femme et la tira vers l’extérieur. Le<br />
soldat ,décontenancé, n’intervint pas parce qu’il avait juré qu’il ne battrait<br />
plus jamais. A cause de cela, il dut même regarder comment le porc<br />
mordit sa femme qui cria désespérément au secours.<br />
C’est à ce moment-là que le vieux sage réapparut. D’abord, il changea le<br />
porc ivre en tronc d’arbre ; ensuite, il se transforma en fée et s’envola<br />
vers le ciel. A leur tour, le jeune soldat et sa femme partirent à la<br />
recherche de gens malheureux dans le monde entier …<br />
Moralité<br />
Seul tu ne seras jamais heureux,<br />
Fais connaître le bonheur à autrui<br />
Et tu le connaîtras à ton tour !<br />
Philipp Dornseifer<br />
2 0 La belle princesse<br />
Il était une fois une belle princesse très malade. Ses parents en étaient<br />
désemparés. Ils demandèrent conseil à tous les médecins qu’il y avait<br />
dans le royaume, mais personne ne pouvait dire de quoi la princesse<br />
souffrait.<br />
Un jour un vieil homme arriva au château de la princesse. Il frappa à la<br />
porte qui s’ouvrit et dit: « Je suis le vieux Belvédère, je crois que je peux<br />
vous dire ce qu’il manque à la belle princesse. » D’abord, les parents ne<br />
voulaient pas croire ses paroles, mais, en fin de compte, ils étaient<br />
tellement désespérés qu’ils n’avaient pas le choix. Le vieux Belvédère se<br />
rendit tout de suite dans la chambre de la princesse et s’assit à côté de<br />
son lit. Il prit la main de la malade et ferma ses yeux. Quelques instants<br />
plus tard, il plongea son regard dans les yeux de la princesse et<br />
déclara: « Ce qui lui manque, c’est l’amour d’un jeune homme ! » Les<br />
parents se méfiant du vieux Belvédère réfléchissaient longtemps, mais<br />
enfin, ils invitèrent tous les jeunes hommes qui vivaient dans leur<br />
royaume à se rendre au château. La princesse faisait confiance au vieux<br />
Belvédère.<br />
Le jour arriva où les jeunes hommes se rencontrèrent au château de la
18<br />
belle princesse. Parmi eux, il y avait aussi Brutus, le plus laid et plus cruel<br />
de tous les hommes du royaume. La princesse les observa tous, et son<br />
regard se fixa sur Patrick, un jeune homme très beau, mais aussi très<br />
pauvre. Entre–temps, Brutus, dans un moment d’inattention, s’avança<br />
vers la princesse et lui dit d’une voix menaçante : « C’est moi que tu<br />
choisiras comme époux sinon tes parents mourront ! »La princesse en fut<br />
consternée. Cependant, Patrick, le pauvre ayant entendu les paroles de<br />
Brutus, se décida à le provoquer en duel le jour même du mariage qui<br />
devait se faire dans deux semaines. La princesse ayant appris cela en était<br />
très anxieuse et ne savait pas que faire. « Ma vie est bien triste. Je n’aurai<br />
pas le mari que j’aime ! » se dit-elle. Le jour du mariage arriva et les<br />
parents en étaient très contents, car leur fille ne leur avait rien dit des<br />
menaces du méchant Brutus.<br />
La grande foule présente sur la place de l’église fut témoin lorsque Patrick,<br />
le pauvre, provoqua Brutus en duel. Celui-ci, sûr de sa victoire, accepta.<br />
Une terrible combat commença qui se prolongea pendant plusieurs<br />
heures. A sa fin, Patrick, le pauvre, l’emporta et força Brutus et tous ses<br />
amis à quitter le château. Depuis personne n’entendant plus parler d’eux<br />
qui semblaient avoir quitté le royaume. Par contre, sous les<br />
applaudissement de la foule enthousiaste, Patrick, le pauvre, et la belle<br />
princesse se marièrent à l’église. Ils vivaient très heureux parce qu’ils<br />
s’aimaient beaucoup et c’est pourquoi la maladie de la princesse avait<br />
disparu pour toujours.<br />
Young Joo Han<br />
3 0 Le bûcheron et les fées<br />
Il était une fois un jeune bûcheron beau, vigoureux et hardi, mais pauvre.<br />
Il habitait dans une petite chaumière située dans les bois et n’avait<br />
personne à qui parler, personne à aimer, personne pour faire le ménage.<br />
Tout seul, il entretenait sa maison, préparait sa nourriture et cousait ses<br />
vêtements. Tous les matins, il devait aller dans les bois pour couper des<br />
arbres.<br />
Un jour, il allait couper des arbres comme d’habitude, lorsque, tout à<br />
coup, sa hache glissa de ses mains et tomba dans un lac. Désespéré de<br />
cette perte qui le menaça de ruine, il se mit à pleurer. A ce moment-là,<br />
une fée apparut et lui rendit non seulement sa hache mais, de plus, de<br />
beaux vêtements et beaucoup d’ aliments. Le bûcheron surpris dit:<br />
><br />
La fée, touchée de cette modestie, répondit:
19<br />
><br />
A ces mots, elle disparut…<br />
Le lendemain, le bûcheron continuait son travail. Soudain, il remarqua un<br />
chevreuil peureux lui demandant de l’aide parce qu’un chasseur le<br />
poursuivait. Le bûcheron qui avait un cœur d’or cacha l’animal derrière un<br />
arbre, et quand le chasseur arriva, le bûcheron lui montra un faux chemin<br />
qui menait dans les bois. L’animal le remercia de sa bonté et de sa<br />
serviabilité et lui dit :<br />
><br />
Le bûcheron exécutant les conseils du chevreuil se rendit sur place,<br />
grimpa sur la tête du dragon, tira son épée, et la planta dans la tête du<br />
monstre. Cependant, le dragon ne mourut pas et jeta le bûcheron contre<br />
un rocher. Blessé à l’épaule il voulut abandonner. A ce moment-là, une<br />
fée apparut et lui donna la hache d’or en disant:<br />
><br />
Suivant ce conseil, le bûcheron courageux grimpa encore une fois sur la<br />
tête du dragon et le tua avec la hache d’or. Cependant, à cause de cet<br />
effort surhumain, il recommença à pleurer…<br />
Ses larmes montrèrent aux filles du roi que le bûcheron était quelqu’un<br />
plein de sentiments humains. C’était une raison supplémentaire pour<br />
l’emmener au paradis où elles vécurent avec lui dans un bonheur éternel.<br />
Przemyslaw Ilski<br />
4 0 La jupe bleue qui couvre les longues jambes d'une belle fille<br />
Il était une fois une belle jeune fille - on dirait plutôt une demoiselle, car<br />
elle n'était plus du tout enfant - qui avait de longues jambes<br />
partiellement couvertes d'une courte jupe bleue. C'est pourquoi on<br />
l'appelait « La jupe bleue couvrant de longues jambes », ou, en bref,<br />
« Jupe bleue ».<br />
Sa mère était toujours très contente de sa fille, car c'était son seul enfant.<br />
Son père jouait un rôle important dans la politique, c'est pourquoi la<br />
famille habitait une grande maison près du centre-ville, avec un énorme<br />
jardin et même une forêt qui s'étendait jusqu'aux confins de la ville. Cette
forêt n'était pas accessible au public, et il y avait bien des rumeurs qui<br />
disaient qu'elle serait ensorcelée. A vrai dire il faisait bien sombre dans<br />
cette forêt et on pouvait y entendre un rire étrange , mais ni la Jupe bleue<br />
ni ses parents ne s'y intéressaient vraiment.<br />
Quoi qu' elle fût toujours bien traitée, Jupe bleue avait beaucoup de<br />
devoirs à faire, et c'est pour cela qu'elle se disputait souvent avec ses<br />
parents. Une fois, cette fille se sentit complètement surmenée et bien<br />
qu'elle se fût toujours comporté de façon polie envers ses parents, elle<br />
piqua une grande colère: « Je vous déteste! J’ en ai marre! Fichez-moi la<br />
paix! », s’écria-t-elle et quitta la maison en pleurant...<br />
Couverte de larmes elle courut dans la forêt désirant s'éloigner le plus<br />
possible de sa maison pour retrouver sa paix de l'âme .En courant elle<br />
pleurait tant qu'elle ne voyait plus rien et butant sur une grande pierre la<br />
Jupe bleue trébucha et tomba par terre. On entendit un dernier cri suivi<br />
par un silence de mort.<br />
«Ça va, ma belle », demanda une voix grave mais douce, sortant de la<br />
grande pierre et ajouta: « Es -tu blessée » - « Non, je n'ai rien »,<br />
répondit-elle toute tremblante, mais la pierre insista: « Qu'est-ce qui<br />
t'attriste donc tant ». La Jupe bleue allongée se mit en face de la pierre<br />
et s'appuyant sur ses bras elle raconta toute son histoire: « C'est parce<br />
que ... et après, je suis tombée par terre ! »- « Ah oui » fit la pierre tout<br />
en ricanant. « Oui, je ne veux plus vivre de cette façon. Si j'étais une<br />
pierre comme toi, tout irait mieux. Je n'aurais plus de problèmes, et ayant<br />
trouvé enfin ma paix, je pourrais me reposer tout le temps, je n'aurais<br />
plus jamais ni faim ni soif et, en plus, ici tout est calme! Combien j'adore<br />
la nature! »<br />
A peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle se sentit étrange et s'évanouit.<br />
En rouvrant ses yeux la Jupe bleue vit quelqu'un debout devant elle: Ce<br />
fut elle-même! D'abord ‘elle’ en fut un peu étourdie, mais, après quelques<br />
moments de surprise, ‘elle’ se sentit en pleine forme et partit.<br />
« Mais où vas -tu! » s'écria notre jeune fille transformée en pierre.<br />
« Chez toi, ne t'inquiète pas, je m'occuperai de tout! ». Sur ces mots, la<br />
Jupe bleue partit en chantant joyeusement. La pierre restait sur place,<br />
complètement immobile, mais bientôt, on pouvait apercevoir un petit<br />
sourire sur son visage. ...<br />
Le temps passait et la pierre s'étant déjà bien reposée réfléchissait sur sa<br />
vie. Au fait, celle-ci n'était pas si mal que cela! Cependant, plus elle y<br />
réfléchissait plus elle voulait la changer , mais trop tard, il aurait fallu y<br />
penser avant!<br />
Des larmes brillaient aux rayons de soleil qui arrivaient à percer les cimes<br />
des arbres et on entendait des lamentations qui sortaient de la grande<br />
pierre. Une fée bien cachée ayant tout observé s'approcha et demanda<br />
doucement: « Mais, qu'est-ce ce qui te manques ». A nouveau, la pierre<br />
raconta son histoire en y ajoutant: « Je voudrais que tout soit comme<br />
autrefois! »<br />
La fée y réfléchissait longtemps, tout en doutant beaucoup, mais<br />
finalement elle prit une décision. Subitement, notre jeune et belle fille se<br />
retrouva par terre dans son propre corps! Les yeux humides elle regarda<br />
20
21<br />
la grande pierre, mais celle-ci ne semblait plus du tout vivant. La Jupe<br />
bleue se leva et sous les yeux bienveillants de la fée satisfaite d'avoir<br />
réussi la transformation, elle retourna à la maison où ses parents, pleins<br />
de joie, l'accueillirent en la couvrant de baisers.<br />
Hanna Krebs<br />
5 0 La fleur aux sept couleurs de l’arc-en-ciel<br />
La Fleur Arc-En-Ciel<br />
Il était une fois un beau petit pays plein de fleurs, et habité par des elfes,<br />
des fées et des anges. Ce pays, appelé Eden, n’était pas connu des gens<br />
sur terre parce qu’il était invisible pour eux. Le peuple habitant Eden était<br />
très pieux et exaltait Dieu, qui lui avait permis d’y vivre. Ces habitants<br />
vendaient des fleurs au Ciel pour vivre, et le Roi connaissant la<br />
malveillance et la barbarie des êtres humains leur avait interdit de quitter<br />
leur pays. Une fée ou un ange égaré risqueraient de s’y faire capturer et<br />
torturer, voire tuer! On disait même que l’air pollué sur Terre à lui seul<br />
serait mortel! Les habitants s’aimaient beaucoup, et ils adoraient leur<br />
pays, où il y avait une harmonie paradisiaque, et où personne ne<br />
connaissait la violence grâce à l’intégrité généralisée. C’est aussi pourquoi<br />
personne ne pensait à quitter Eden, personne sauf une fée audacieuse<br />
mais naïve.<br />
Cette fée aussi belle que gentille s'appelait Alva, et elle était entièrement<br />
contente de sa vie jusqu'à ce que sa meilleure amie, Sentalle, lui proposât<br />
de quitter Eden pendant quelques jours pour visiter la Terre. Alva en fut<br />
étonnée et elle essaya de convaincre son amie de rester à Eden parce que<br />
les gens sur Terre étaient censés d'être cruels, mais Sentalle ne voulant<br />
rien en savoir disparut quelques jours après, et personne ne savait où elle<br />
était passée. Alva en devenait triste et malheureuse, et ses amis ne<br />
savaient pas pourquoi parce qu'elle avait tout ce dont tout le monde<br />
rêvait: de la beauté, des richesses, des amis, et une famille qui l’aimait<br />
beaucoup.<br />
Cependant, Alva savait que si le Roi découvrait que Sentalle eut quitté<br />
l'Eden, il l'expulserait définitivement car telle était la loi! Par conséquent,<br />
elle devait trouver son amie avant, et c'est pourquoi la fée alla consulter<br />
un ange qui avait été présent à sa naissance. Son nom était Armel, et il<br />
était un vieux bonhomme qu’ Alva et Sentalle aimaient très bien parce<br />
qu'il était sage et toujours prêt à porter secours.<br />
Après que Alva lui avait raconté l'histoire de son amie, Armel regretta la<br />
décision téméraire de Sentalle, mais tout en restant calme il réfléchi<br />
pendant quelques minutes. Puis, il dit: « Il y a une vieille sorcière qui vit à<br />
côté de la Grande Porte dorée d'Eden. Elle vit dans une maison en ruines,<br />
à la frontière extrême entre Eden et la Terre. Je pense que, pour arriver à<br />
la Grande Porte, on doit passer devant sa maison... Alors, peut-être que la<br />
sorcière a vu Sentalle quand elle y est passée. Allons-y, Alva, car nous ne
la trouverons plus jamais si elle est déjà sur Terre, parce que cette Terre<br />
est très grande! Mais méfions-nous de la sorcière et soyons prudents, j'ai<br />
entendu dire qu'elle serait méchante et malveillante, c'est pourquoi tout le<br />
monde l'évite. Maintenant, dépêchons-nous! »<br />
Alva obéit, et ensemble, ils arrivèrent à la maison de la sorcière. La fée<br />
frappa à la porte, et une vieille dame extrêmement laide l'ouvrit.<br />
« Qu'est-ce que vous voulez », demanda-t-elle impoliment.<br />
« Avez-vous vu une jeune fée passer devant votre maison, c'était hier<br />
Nous cherchons mon amie », dit Alva.<br />
« C’est Sentalle, hein Oui, elle est maintenant sur Terre. Dans une<br />
cage! », ajouta-t-elle avec un sourire méchant.<br />
« Dans une cage! », s'écria Armel.<br />
« Oui, car je l'ai capturée, et j'ai trouvé un être humain assez stupide<br />
pour acheter cette fée inutile ! Je n'ai touché qu'une part de la somme, et<br />
quand il me donnera le reste de l'argent, je lui donnerai la clé pour ouvrir<br />
la porte de la cage! »<br />
« Libérez Sentalle tout de suite! », cria Alva.<br />
« Jamais! », répondit la sorcière. « Attendez… si, à une condition! Si vous<br />
pouvez me montrer une fleur aux sept couleurs de l'arc-en-ciel, je<br />
libérerai votre fée. Sinon, elle restera sur Terre jusqu'à la fin de ses jours.<br />
Vous avez 24 heures, jusqu'à demain, à midi. Pas une minute de plus! »<br />
Elle referma la porte violemment, et en s'appuyant contre elle, elle<br />
ricana: « Une fleur aux sept couleurs de l'arc-en-ciel, cela n'existe pas!<br />
Leur recherche sera aussi éternelle que vaine ! ».<br />
« Jamais auparavant je n'ai entendu parler d'une fleur aux sept couleurs<br />
de l'arc-en-ciel », dit Armel à Alva, « et pourtant, on ne doit jamais<br />
abandonner l'espoir! ».<br />
« Mais notre pays est plein de fleurs! Il y en a des millions! », s'écria la<br />
jeune fée désespérée.<br />
« C'est exactement pourquoi nous pourrons trouver cette fleur<br />
particulière! », répondit l'ange. « Sur Terre, par exemple, ce serait<br />
impossible! ». La fée et l'ange sage commencèrent donc leur recherche.<br />
Ils cherchaient toute la nuit, mais en vain. Le soleil ayant déjà commencé<br />
à briller et ils continuaient toujours à chercher la fleur. Arrivés sur une<br />
jolie clairière avec un petit lac luisant et une chute d'eau prodigieuse Alva<br />
et Armel étaient trop exténués, tristes et désespérés pour apprécier le<br />
merveilleux paysage.<br />
« "On ne trouvera jamais la fleur demandée », soupira Alva plein de<br />
tristesse. « Je ne reverrai jamais Sentalle ! ». Armel ne dit rien craignant<br />
qu'elle n'eût raison. Il leva la tête et constata avec surprise que le soleil<br />
avait déjà illuminé toute la clairière. Longtemps, il regardait la cascade.<br />
Soudain, il se leva en sursautant:<br />
« C’est cela! », s'exclama-t-il. En se tournant vers Alva, il dit: « La<br />
cascade! C'est l'endroit avec un arc-en-ciel perpétuel! Si le soleil brille,<br />
l'arc-en-ciel est toujours là! C'est là où la fleur doit se cacher! ». Excités,<br />
Alva et Armel se précipitèrent dans la grotte derrière la chute d'eau, et ils<br />
y découvrirent une grande fleur aux sept couleurs de l'arc-en-ciel et<br />
beaucoup de semences.<br />
22
23<br />
« On l'a trouvée! », s'exclama Alva soulagée. « Dépêchons-nous! Il est<br />
presque midi! », ajouta-t-elle en hâtent ses pas.<br />
Arrivés à la maison de la sorcière, ils frappèrent à la porte. La sorcière<br />
l'ouvrit et constata qu'elle avait complètement oublié l'arrangement avec<br />
Alva. C'est pourquoi elle ne s'aperçut même pas du retard de quinze<br />
minutes!<br />
« Alors », demanda la sorcière.<br />
« Regardez, Madame! », dit Alva, et elle jeta la semence dans l'air. Haut<br />
dans le ciel, les semences se transformèrent en centaines d'arcs-en-ciel<br />
luisants formant une énorme fleur brillante en sept couleurs. Ce spectacle<br />
fut si miraculeux que chacun des trois personnages privés de parole ne<br />
put faire rien d'autre que de regarder la fleur en l'air.<br />
Enfin, la sorcière regarda Alva et dit avec un sourire: « Vous avez gagné.<br />
Je m'excuse de ma malveillance - vous m'avez ouvert les yeux! J'avais<br />
oublié la valeur de la vie: de la mienne, de celle de Sentalle, et de celle de<br />
tout le monde. Pardonnez-moi mon avidité, s'il vous plaît... Je ne suis pas<br />
digne d'habiter à Eden. Je vais le quitter, après avoir fait retourner votre<br />
amie! ».<br />
Quelques heures plus tard, Sentalle retourna, triste d'avoir passé dans<br />
une cage tout son temps sur Terre en dormant! Elle n'avait donc même<br />
pas d'histoires à raconter! Mais elle était infiniment reconnaissante à Alva<br />
et à Armel et jura qu'elle ne quitterait plus jamais Eden. Quant au Roi, il<br />
n'apprit jamais ce qui se fut passé!<br />
Sarah Lu Menninghaus<br />
6 0 Beagle I<br />
Il était une fois un petit chien-robot qui s´appelait Beagle I. Il vivait sur la<br />
petite planète « La Perdue ». Celle planète était si petite qu’elle n’était<br />
habitée que par la famille de Beagle I. La vie sur La Perdue aurait peutêtre<br />
été heureuse s’il n’y avait pas eu l’enlèvement du frère de Beagle I,<br />
Beagle II. Celui-ci avait été enlevé par des Martiens, et cet événement<br />
attristait tellement toute la famille, qu’elle restait toujours malheureuse<br />
bien des années plus tard. Entre-temps le petit Beagle I était devenu un<br />
jeune chien-robot courageux avec un certain goût pour l’aventure. C’est<br />
pourquoi il s´ennuyait sur La Perdue, surtout à cause de sa famille, qui<br />
était malheureuse tout le temps.<br />
Un jour, après avoir fait le tour à pied de La Perdue au moins dix fois, il<br />
était tellement énervé de voir sa famille pleurer à table, qu’il se mit à<br />
crier : « J´en ai marre de vivre dans une famille aussi lamentable ! » Par
conséquent, sa famille le bannit de La Perdue. Heureusement que Beagle I<br />
avait un correspondant qui vivait tout seul avec une rose sur une petite<br />
planète proche de Mars !<br />
Quand Beagle I y arriva, son ami le Petit Prince en fut très heureux, car<br />
lui-même s’ennuyait aussi beaucoup. Beagle I restait donc chez lui<br />
pendant quelque temps, mais, après un mois, il sentait augmenter en lui<br />
le mal du pays. Ayant compris que toute l’atmosphère triste sur La Perdue<br />
était la conséquence de l’enlèvement de Beagle II, il décida de partir pour<br />
Mars pour libérer son frère.<br />
Après quelques préparatifs, Beagle I dit au revoir au Petit Prince, qui lui<br />
donna une pétale de sa rose par laquelle ils pourraient communiquer peu<br />
importe où ils se trouveraient dans l’univers et il partit.<br />
Arrivé sur Mars, Beagle I se rendit compte qu’il n’avait point d’idée<br />
comment il pourrait libérer son frère des Martiens, mais en fin de compte<br />
il était convaincu que ceux-ci lui délivraient son frère s’il leur expliquait la<br />
situation de sa famille sur La Perdue.<br />
Cependant, après avoir franchi la porte de Mars, il fut d’abord amené<br />
devant le roi parce qu’il était un étranger et qu’il ne parlait pas martien.<br />
Seul le roi savait parler toutes les langues de l’univers !<br />
Après que Beagle I lui eut décrit la situation sur La Perdue, il lui demanda<br />
poliment de libérer son frère. Alors, le roi se mit à rire d’une voix si cruelle<br />
et moqueuse que Beagle I en trembla. « Quoi Tu veux que je te donne<br />
ton petit frère en échange de rien N´importe quoi ! Tu as gaspillé mon<br />
temps, c’est pourquoi tu iras en prison ! Gardes ! » … et quelques instants<br />
après, Beagle I se trouva en prison, désespéré et très triste.<br />
La seule idée à lui donner de la force ce fût l’image de la fille qu’il avait<br />
vue à la cour du roi. C’était la personne la plus belle et la plus gracieuse<br />
qu’il n’eût jamais vue. Elle ne l’avait regardé qu’un moment très bref,<br />
mais elle avait souri…<br />
Quelques jours après il se rappela soudainement la pétale du Petit Prince<br />
et il commença à lancer des SOS. Quelle chance que son ami les écoutât<br />
et y répondît ! Quelques nuits plus tard, Beagle I fut libéré par son ami,<br />
et, ensemble, ils se retrouvèrent sur la petite planète du prince. Ils y<br />
réfléchissaient sans cesse sur un nouvel essai de libérer Beagle II.<br />
Soudain, Beagle I se souvint du mot « échange » prononcé par le roi. « Il<br />
faut donc », conclut-il, « trouver quelque chose que l’on puisse offrir à ce<br />
roi en échange de mon frère », mais ni Beagle I ni le Petit Prince ne<br />
parvenaient à trouver ce quelque chose ! Beagle I était au bord d’une<br />
dépression, et le Petit Prince essayait en vain de le consoler, quand, tout à<br />
coup, une idée formidable lui vint à l’esprit: « Mon cher ami, je vais te<br />
donner ma rose, c’est le seul moyen dont nous disposons pour libérer ton<br />
frère ! J’espère qu’elle suffira! Mais promets-moi que, lorsque tu auras<br />
atteint ton but, tu me prendras avec toi ! » Beagle I, très ému et très<br />
reconnaissant de cette générosité lui fit cette promesse et repartit pour<br />
Mars.<br />
Quand il arriva à la porte de Mars, il se passa quelque chose de très<br />
bizarre : ayant découvert la rose à sa main la garde s’inclina devant lui et<br />
le laissa entrer !<br />
24
25<br />
Sur sa route vers le palais, tous les gens dans la rue faisaient le même<br />
geste, et, arrivé au palais, le roi en regardant la rose le reçut avec des<br />
larmes aux yeux. « Mon cher étranger, je n’ai jamais vu quelque chose<br />
d’aussi magnifique! Sur ma planète, il n’y a pas de fleurs ! Dites-moi ce<br />
que vous voulez et quoi que ce soit, vous l’aurez en échange de cette<br />
rose ! »<br />
De cette façon, Beagle I retrouva son frère adoré qu’il avait perdu il y a<br />
tant d’années ! En plus il se maria avec la fille qu’il avait vue pendant sa<br />
dernière visite sur Mars. C’était la fille du roi de Mars ! Tout les Martiens<br />
en étaient très contents.<br />
Finalement, Beagle I retourna à La Perdue avec sa femme, accompagné<br />
de Beagle II et du Petit Prince. Depuis, il n’y a pas de planète aussi<br />
heureuse que La Perdue !<br />
Kim Najand<br />
7 0 La belle princesse et le bon vieux roi<br />
Un jour, la reine d’un royaume puissant accoucha d’une fille. C’était<br />
l’enfant unique du couple royal et, par conséquent, leur joie était immense<br />
quand leur fille grandissait en devenant jolie comme un cœur et de plus<br />
en plus intelligente. Cependant la fillette devenait aussi de plus en plus<br />
triste. Il y avait quelque chose qui lui faisait mal au cœur, mais ne<br />
connaissant pas l’origine de cette douleur elle n’arriva pas à désigner ce<br />
dont elle souffrait. C’est pour cela que le couple royal fit venir tous les<br />
médecins et sages du royaume pour trouver l’origine du mal de la<br />
princesse et pour le guérir, mais personne n’y arriva.<br />
Dans leur désespoir, les parents décidèrent finalement de consulter une<br />
bonne fée. Celle- ci leur déclara: « Ce qui manque à votre fille, c’est<br />
l’amour d’un prince!» On invita donc tous les princes des royaumes voisins<br />
à faire la cour à la princesse. Parmi eux, il y avait aussi beaucoup<br />
d’hommes nobles représentant leurs maîtres en parlant de leurs vertus et<br />
en racontant des histoires héroïques de leurs patrons. C’est de cette façon<br />
que presque une centaine d’hommes fut présentée à la princesse, mais il<br />
n’y eut qu’un seul à retenir l’attention de la fille du roi. Cet homme qu’elle<br />
aimait le plus, était, en dépit son âge avancé, d’une beauté incroyable et<br />
aussi d’une très grande intelligence. En plus, il était chaleureux, tendre,<br />
affectueux, patient, généreux, plein de bonté, sage, judicieux, fidèle, plein<br />
de dévouement, bref, il avait toutes les vertus! Sur le coup, la princesse<br />
tomba amoureuse de lui.<br />
Lorsque, quelques mois plus tard, elle apprit qu’on avait séquestré ce roi,<br />
cette nouvelle faillit lui briser son petit cœur. Désormais son roi devait<br />
vivre dans un château très lointain, gardé par un dragon méchant qui
26<br />
s’appelait Maléfique. Pleine d’amour la princesse déclara:« J’offrirai toutes<br />
mes richesses à celui qui arrivera à libérer mon roi aimé! ». A cela les<br />
conseillers royaux lui répondirent:« Altesse royale, même si votre richesse<br />
est d’une valeur incommensurable, elle ne pourra pas compenser la peur<br />
de ce dragon!» Alors la princesse désespérée, après un moment de<br />
réflexion, promit: « Dans ce cas-là, je suis prête à renoncer à mon roi<br />
bien- aimé et à donner ma main à celui qui arrivera à le sauver!»<br />
A cause de sa beauté, son intelligence et sa réputation cette promesse fut<br />
entendue même dans les pays les plus lointains. Beaucoup de princes se<br />
déclarèrent prêts à se battre contre le dragon pour obtenir la main de la<br />
princesse. Pourtant aucun d’entre eux ne revint vivant. C’est pourquoi la<br />
princesse ne voulait plus vivre: continuer sa vie sans avoir réussi à sauver<br />
l’homme de son cœur lui semblait sans intérêt. Dans cette situation sans<br />
issue la bonne fée réapparut et dit:« Ma petite princesse, ne pleure pas! Il<br />
y a une solution, mais tu ne peux y parvenir que si tu es complètement<br />
sûre de tes sentiments. Le château du dragon est maudit. Selon cette<br />
malédiction aucun être masculin ne peut vaincre le dragon. Cependant<br />
toi, en tant que femme, tu pourrais réussir grâce à ton amour. Toutefois<br />
je t’avertis: pense à la brutalité et à la force du dragon!» La princesse<br />
était quand même prête à souffrir toutes les tortures et douleurs pour<br />
sauver le roi. La fée lui donna une épée d’amour.<br />
Grâce à la magie de la fée, elle trouva le château du dragon et commença<br />
son attaque. A la fin d’un combat très rude elle vainquît le dragon, mais<br />
elle en était si fortement blessée que tout le monde pensait qu’elle irait<br />
mourir dans les bras de l’homme de son cœur. Cependant, à l’aide des<br />
soins attentifs du roi, la princesse retrouva sa santé et récupéra toutes ses<br />
forces. Elle se maria avec le roi et le couple était au septième ciel lorsque,<br />
neuf mois plus tard, la princesse accoucha d’un enfant. Ainsi la princesse<br />
et le roi vivaient-ils heureux jusqu’ à la fin de leurs jours.<br />
Bernadette Neueder<br />
8 0 Le petit yéti et la mer<br />
Il était une fois un petit yéti qui habitait avec son peuple bien caché dans<br />
le Himalaya. La vie y était très calme mais aussi dangereuse pour les yétis<br />
car ils devaient se mettre sur leurs gardes pour éviter d'être découverts<br />
par les hommes. Il y avait les pires rumeurs à propos de ce qui les<br />
attendait au cas où les hommes auraient la confirmation de leur existence.<br />
Chaque dimanche, les plus âgés du peuple des yétis racontaient des<br />
histoires très intéressantes sur le reste du monde, là où aucun yéti n'était<br />
encore passé. Le petit yéti s'intéressait en particulier aux contes sur la<br />
mer qu'il ne pouvait guère s'imaginer.<br />
Un beau jour, il prit la décision d'y aller et de braver tous les dangers du<br />
long voyage. D'abord, le petit yéti s'informa chez le plus âgé de son clan
sur l'endroit où la mer serait exceptionnellement belle. Le sage commença<br />
à lui parler en des termes passionnés de la mer en Hollande. La même<br />
nuit encore, le petit yéti écrivit une lettre d'adieu dans laquelle il expliqua<br />
sa disparition temporaire et se dirigea vers le nord-ouest.<br />
Très rapidement il dut constater que ce voyage était vraiment bien<br />
fatigant et très dangereux. Il devait toujours se cacher aux hommes ce<br />
qui n'était pas facile à faire à cause de son pelage blanc. Le jour, il<br />
s'orientait à l'aide du soleil, et, la nuit, grâce aux étoiles. Une fois, ayant<br />
perdu son orientation il décida de demander le chemin à un loup. Celui-ci<br />
examina le petit yéti investigateur et répondit: , et s'en alla vite avec un méchant sourire. Avant<br />
même que le yéti inconscient ne pût entrer dans la forêt, un oiseau avec<br />
un plumage d'un rouge criard apparut. , dit l'oiseau, > Le yéti était en train de remercier l'oiseau<br />
lorsqu'il entendit s'approcher des voix humaines. Phénix réagit très vite,<br />
saisit le petit yéti, le cacha dans son plumage, de sorte qu'il était aussi<br />
invisible que l'oiseau lui-même, et s'en vola avec lui vers le Himalaya.<br />
27
28<br />
De retour, le petit yéti raconta son aventure à tous les autres yétis et leur<br />
montra un coquillage qu'il avait ramassé sur la plage en Hollande. Depuis<br />
ce moment-là, le petit yéti était le yéti le plus heureux au monde, et s'il<br />
n'est pas mort, il vit encore aujourd'hui.<br />
Kati Niebergall<br />
9 0 Joséphine<br />
Il était une fois une paysanne et un paysan pauvres. La femme mit au<br />
monde une ravissante fille qu’elle appela Joséphine. Son père lui attribua<br />
deux fées pour l’accompagner pendant toute sa vie. Les fées étaient<br />
responsables de domaines différents : la première, fée amour, s’occupait<br />
de toutes les affaires sentimentales, et la deuxième, fée succès, de la<br />
réussite.<br />
Dans le pays où vivait Joséphine avec ses parents, une guerre éclata. La<br />
situation s’aggravait de jour en jour pour la population. Finalement, le roi<br />
appela tous les hommes de son pays au combat. Son fils, le prince Yves,<br />
fut nommé commandant de l’armée. Joséphine et ses parents apprenant<br />
les mauvaises nouvelles en étaient très tristes et angoissés. Le père de<br />
Joséphine n’était plus capable de partir en guerre parce qu’il était trop<br />
vieux et trop faible. La famille se trouvait donc dans une situation<br />
désespérée. C’est pourquoi Joséphine prit la décision d’aller protéger ellemême<br />
ses parents aimés. Après avoir coupé ses beaux cheveux longs elle<br />
mit des vêtements d´homme, prit des armes et se transforma en Joseph.<br />
Le prince Yves s’occupait personnellement de la formation de ses soldats<br />
dont Joseph. Il aimait bien Joseph parce que celui-ci était courageux,<br />
habile et intelligent. De plus, le prince avait remarqué quelque chose de<br />
particulier dans ses yeux. Il ne pouvait pas dire exactement ce que c’était,<br />
mais Joseph avait les yeux pleins d’affection et d’humanité.<br />
Le jour de la bataille arriva. Joseph lutta à côté du prince et celui-ci vint<br />
au secours de son soldat, si besoin en était. Les jours et les semaines<br />
passaient, et il faisait hiver. La guerre se prolongeait toujours en devenant<br />
de plus en plus dure. Les forces des soldats diminuaient peu à peu.<br />
Joséphine alias Joseph s’en inquiétait d’autant plus qu’elle avait vu naître<br />
en elle des sentiments très forts pour Yves. C’étaient les sentiments<br />
interdits: elle ne pouvait pas les lui avouer parce que, pour le prince, elle<br />
était un jeune homme. Pensant constamment au prince, Joseph se battait<br />
parfois sans être vraiment concentré. Un jour, il commit une erreur<br />
fatale : sans se protéger il leva son épée contre un ennemi, qui le blessa<br />
sur son flanc gauche. La plaie saignant beaucoup Joseph perdit<br />
connaissance et tomba par terre. Le prince observant la chute de Joseph<br />
voulut l’aider, mais ce fut déjà trop tard.<br />
Joseph fut fait prisonnier par l’ennemi. Le prince Yves ne vit plus que les<br />
yeux anxieux de son soldat. Puis, Joseph disparut. Le prince se martela la<br />
tête. Il se reprochait de ne pas s’être suffisamment occupé de Joseph. De<br />
plus en plus inquiet, Yves prit la décision de tenter de libérer Joseph.
29<br />
En même temps, les fées apparurent à Joséphine, blessée et capturée.<br />
Joséphine : « Qu’est-ce que vous faites ici, mes chères fées Je suis<br />
heureuse de vous voir. Regardez, je suis blessée ! Mais qu’est-ce que j’ai<br />
fait J´ai exposé le prince et aussi tous ses soldats à un grand danger. Et<br />
pourtant je l’aime, oui, j’aime le prince ! »<br />
Fée succès : « Arrête ! Arrête de dire des bêtises pareilles, jeune fille. Tu<br />
parles du prince, du fils de notre roi ! Tu es allée à la bataille pour lutter à<br />
la place de ton père. Apporte-lui de la gloire et de l’honneur et ne parle<br />
plus de l’amour, sinon il te tuera encore ! »<br />
Fée amour : « Tais-toi, tu ne penses qu’ au succès ! N’as-tu pas entendu <br />
Elle est amoureuse ! Ma jeune fille, crois toujours à ton amour. Les<br />
pensées à l’amour te rendront forte. C’est comme cela que tu survivras ! »<br />
Joséphine : « Ah, mes bonnes fées ! J’adore mes parents, mais j’aime<br />
aussi le prince. Pourquoi ne puis-je pas les rendre heureux à la fois »<br />
A ces mots, les deux fées disparurent, et, au même moment, la porte<br />
s’ouvrit. Entra le prince Yves qui fixa d’un regard plein de tendresse<br />
Joseph qui en fut émerveillé. Cependant, que découvrit celui-ci après ce<br />
premier instant de joie Il aperçut derrière le prince le même ennemi qui<br />
l’avait blessé en train de lever son arme pour attaquer le prince ! Dans un<br />
ultime effort Joseph saisit l’épée du prince, se précipita sur l’ennemi et<br />
planta l’arme directement dans le cœur de l’ennemi. Joseph ayant sauvé<br />
la vie du prince celui-ci spontanément commença à l’embrasser. Tout à<br />
coup, le prince hésita puis s’arrêta : Joseph était bel et bien un homme !<br />
Joseph et Yves prirent leurs chevaux et rentrèrent au royaume où on avait<br />
déjà entendu parler de leurs aventures. Tout le monde accueillit les<br />
rapatriés sur la place du marché de la ville.<br />
Le courage de Joseph fit le tour de toutes les bouches. Son père était très<br />
fier de sa fille qui avait risqué sa propre vie pour sauver celle du prince<br />
royal ! A la surprise générale Joséphine enleva ses vêtements d’homme et<br />
jeta ses armes. A ce moment-là tout le monde reconnut que le soldat<br />
vaillant était bel et bien Joséphine, la fille du paysan ! Le prince comblé de<br />
joie lui déclara instantanément son amour et la foule ravie ne finit pas à<br />
féliciter le jeune couple.<br />
Trois mois plus tard, Yves et Joséphine se marièrent. Les noces furent une<br />
très grande fête dans tout le royaume. Yves et Joséphine vivaient très<br />
heureux jusqu’à la fin de leurs jours - et si le couple n’est pas mort, il vit<br />
encore !<br />
Anette Schmid<br />
10 0 Le mystère du sourire<br />
Il était une fois un homme qui avait un pouvoir magique : Chaque fois qu’<br />
il riait, les arbres se mettaient à fleurir, même s’ ils portaient déjà des
30<br />
fruits ! Ce n’ étaient que quelques gens qui connaissaient son vrai nom, la<br />
plupart l’ appelait Fleuron, à cause de son sourire miraculeux. Cependant,<br />
dans le jardin du sultan, les arbres ne fleurissaient pas et ne portaient pas<br />
non plus de fruits. Chaque année, le jardinier s’ efforçait d’ y remédier,<br />
mais en vain: même après qu’ il eut acheté des arbustes fleuris, le<br />
lendemain matin ils furent mort. C’est la raison pour laquelle, d’année en<br />
année, le sultan devenait de plus en plus furibond.<br />
Un jour, quelqu’un lui rapporta le pouvoir magique de Fleuron, qui habitait<br />
dans un village près de la capitale. Le sultan lui envoya une délégation<br />
pour le faire venir à sa cour, mais Fleuron était un homme fier. « Que<br />
veut-il, le sultan » demanda-t-il aux ministres. « Nous ne le savons pas,<br />
mais il veut discuter avec toi » dirent-ils. « Dites-lui que Fleuron n’ a pas<br />
le temps ! » répondit Fleuron. Les ministres retournèrent à la cour et<br />
communiquèrent le message au sultan, qui mit aussitôt en route son<br />
magistrat suprême escorté de dix cavaliers. Fleuron les reçut avec<br />
politesse, les fit s’ asseoir sur des coussins mous et leur offrit des fruits<br />
frais. Le magistrat suprême dit : « Le sultan t’ a demandé de venir parce<br />
qu’ il veut discuter avec toi, mais tu n’ es pas venu. Pourquoi » - « Mais<br />
que veut-il, le sultan Je n’ ai de querelles avec personne, je ne me suis<br />
même pas fâché avec mes voisins dégoûtants ; donc, pourquoi veut-il que<br />
je vienne » - « Fleuron, ceci n’ est qu’ une visite. Le sultan a tant besoin<br />
de toi, qu’ il nous a ordonné, à moi et à mes cavaliers, de rester à tes<br />
côtés, jusqu’ à ce que tu te décides à venir » dit le magistrat rusé,<br />
sachant que ses cavaliers étaient gloutons. Fleuron réfléchit un peu<br />
pendant que les cavaliers mangeaient ses fruits. Puis, il dit : « Je suis d’<br />
accord », monta sur son cheval et se rendit dans la capitale, accompagné<br />
du magistrat et des dix cavaliers.<br />
Sur son chemin, Fleuron entendit quelqu’un chanter. Une autre voix<br />
demanda au chanteur : « Pourquoi es-tu si joyeux » - « C’est parce que<br />
Fleuron est en route pour la cour du sultan », dit-il, « et que maintenant j’<br />
irai voir sa femme ! C’ est pourquoi je suis si joyeux ! Car, sache que si<br />
Fleuron sourit dehors et que les arbres fleurissent, dans ses quatre murs,<br />
il est toujours de mauvaise humeur ! » En écoutant ces paroles, Fleuron<br />
pâlit et d’ une très mauvaise humeur il suivit les cavaliers jusqu’ au palais<br />
du sultan. Là, le monarque fit venir le fou et lui ordonna de faire des<br />
plaisanteries pour que Fleuron sourisse, mais en vain : Fleuron ne voulait<br />
pas sourire. Pendant trois jours le sultan fit tout pour égayer Fleuron,<br />
mais de jour en jour, celui-ci se mettait de plus en plus en colère et à la<br />
fois, il pâlissait de plus en plus. Au matin du quatrième jour, le sultan<br />
ayant perdu patience hurla : « Fleuron, ma patience est à bout ! Souris<br />
pour que mon jardin fleurisse, sinon tu iras en prison ! » Mais Fleuron ne<br />
répondit rien ne pensant qu’ à rentrer chez sa femme. Le sultan ordonna<br />
donc de jeter Fleuron en prison.<br />
Le lendemain matin le nouveau prisonnier était en train de réfléchir sur sa<br />
vie lorsque, soudain, il entendit des bruits voluptueux venant de la cellule<br />
avoisinante. Il comprit qu’ une femme y faisait l’ amour avec un<br />
prisonnier. « Ce n’ est pas étonnant », dit-elle, « que ses fleurs meurent<br />
malgré son royaume et sa richesse sans limites ! Toi, tu n’ es qu’ un
détenu, néanmoins tu es supérieur au sultan. Je t’ appartiens, mon<br />
cœur ! » Fleuron crut rêver, mais quand la femme quitta la cellule,<br />
Fleuron put la voir : c’ était effectivement la femme du sultan ! Peu après,<br />
Fleuron, très fatigué, s’ endormit parce qu’ il n’ avait pas fermé un œil les<br />
trois dernières nuits qu’ il était soulagé sachant maintenant qu’ il n’ était<br />
pas le seul mari cocu au monde !<br />
Quand il se réveilla, Fleuron se mit à rire commençant à comprendre la<br />
bêtise du sultan et la sienne. Il continuait à rire jusqu’ au point du jour. Le<br />
lendemain, quand le sultan se rendit dans son jardin, il vit que tout était<br />
en fleurs ! Arriva aussi le magistrat en disant d’ un air étonné : « Ce<br />
Fleuron ! Que trouvait-il si amusant dans la prison Qu’est-ce qui le<br />
poussait à rire tout le temps » - « Moi aussi, je veux le savoir », répondit<br />
le sultan et ordonna que quelqu’un allât chercher Fleuron.<br />
« Fleuron », commença le sultan, « mon fou ne réussit pas à te faire rire.<br />
La prison est-elle plus amusante que ma salle d’ audience Les puces et<br />
les punaises dans la prison, t’ ont-elles plus plu que mon fou » -<br />
« Sire », dit Fleuron, « votre jardin fleurit et mon cœur est soulagé.<br />
Laissez-moi partir ! » - « Mais que vis-tu dans la prison » demanda le<br />
sultan à Fleuron qui prit peur de raconter ce qu’ il y avait observé.<br />
« Donnez-moi votre parole, puissante majesté, que vous ne me punissez<br />
pas, si je vous dis la vérité ! », dit-il enfin, désespéré. « Tu as ma parole »<br />
assura le sultan « vas-y ! » Là-dessus, tout en hésitant Fleuron dévoila la<br />
liaison de la femme du sultan avec un prisonnier. Le sultan pâlit et<br />
hurla : « J’ ai tout donné à cette femme et voilà qu’ elle me trompe avec<br />
un prisonnier ! C’ est une honte, c’ est un scandale ! » Après quelques<br />
instants de réflexion, il se tourna vers Fleuron et dit : « Nous allons faire<br />
le tour du monde. Au cas où nous constaterions que d’ autres femmes font<br />
la même chose que les nôtres, nous retournerons aussitôt, mais dans le<br />
cas contraire, nous ne retournerons plus jamais ! »<br />
Le lendemain, le sultan et Fleuron se déguisèrent en mendiants, se<br />
mirent en route et après des heures de marche, ils arrivèrent à un village.<br />
Ils frappèrent à une porte et demandèrent une place pour la nuit. « Je n’<br />
ai qu’ une petite pièce, pleine de bois », dit la femme, « mais si cela vous<br />
suffit, vous pouvez y dormir. » - « Et ton mari Où est ton mari »,<br />
demanda le sultan. « Il est parti pour la grande ville », répondit la femme.<br />
Un peu plus tard, un inconnu arriva, et tout de suite, la femme alla avec<br />
lui dans la cuisine pour y faire l’ amour. Soudain, quelqu’un frappa à la<br />
porte, et l’ amant terrifié se mit à fuir, lorsque la femme infidèle lui<br />
dit : « Aujourd’hui, tu restes ici. Ne tremble pas, tout ira bien ! » - « Mon<br />
Dieu, il y aura un bain de sang ! », chuchota le sultan quand la femme se<br />
dirigea vers la porte. « J’ ai faim », cria son mari, « et comme je savais<br />
que tu ne m’ attendrais pas, j’ ai acheté sur mon chemin cinq pains et de<br />
l’ huile de sésame. Tu ne m’ attendais pas, n’ est-ce pas » - « Non, en<br />
effet, c’ est comme tu dis ! Ta prévoyance ne finit pas de m’ étonner ! »,<br />
répliqua sa femme. « Un homme doit être rusé ! Femme, allume la<br />
lumière dans la cuisine pour qu’ on puisse y manger ! » - « Nous n’ avons<br />
plus d’ huile pour l’ allumer », dit la femme, « mais nous pouvons manger<br />
dans l’ obscurité et regarder la lune. » Son mari s’ assit et la femme<br />
31
apporta une assiette pour l’ huile de sésame. La cuisine était en face de la<br />
petite pièce, dans laquelle se trouvaient le sultan et Fleuron qui<br />
observaient la scène.<br />
Le mari, sa femme et l’ amant qui restait toujours dans la cuisine<br />
commencèrent le repas. Le mari mangea deux pains et sa femme en<br />
mangea un. Lorsque son mari voulait reprendre du pain, il n’ en trouva qu’<br />
un seul. « Combien de pains as-tu mangés, femme » - « J’ en ai mangé<br />
un. » - « Moi, j’ ai mangé deux pains. Un est donc resté et ça fait quatre.<br />
Où est le cinquième pain » demanda-t-il. Elle répondit calmement : « Le<br />
boulanger a dû te tromper et t’ en a donné quatre au lieu de cinq. » -<br />
« Femme, je suis l’ homme le plus rusé de la ville. C’ est moi qui trompe<br />
les marchands, et un boulanger simple m’ aurait trompé Non, non, c’<br />
est impossible, tu ne connais pas ton mari, femme ! » - « D’ accord. Ce n’<br />
était qu’une idée ! » A ce moment-là, le clair de lune tomba par la fenêtre<br />
et le mari vit qu’ il y avait une autre main dans l’ assiette. Il dit : « Tu dis<br />
que le boulanger m’ a trompé, mais c’ est toi-même qui me trompes ! » -<br />
« Ce n’ est pas de ma faute, c’ est toi-même qui l’ as amené, car il était<br />
dans le réservoir de l’ huile de sésame ! », répondit la femme. Le mari prit<br />
l’ amant par la main : « Je vais demander au marchand, et, gare à toi, si<br />
tu as menti ! »<br />
Il interrogea le marchand : « J’ ai acheté de l’ huile de sésame chez toi.<br />
Pourquoi as-tu mis cet homme dans le réservoir Tu voulais le rendre<br />
plus lourd, n’ est-ce pas Tu l’ as fait pour me tromper, n’ est-ce pas »<br />
Le marchand remarquant tout de suite que la femme avait rendu cocu son<br />
mari, donna une gifle à l’ amant et le réprimanda : « Tu es un vrai voyou !<br />
Je t’ ai mis dans le réservoir de l’ huile de sésame pour que tu rendes l’<br />
huile plus fluide. Je te paye pour que mon huile garde sa fluidité, et toi, tu<br />
fais toujours des bêtises ! » Au mari, il ajouta : « Je ne voulais nullement<br />
te tromper ! Tu peux me croire ! » Comme excuse il lui donna<br />
gratuitement quelques bouteilles d’ huile de sésame. Le mari rentra chez<br />
lui et y vantait sa ruse et son intelligence jusqu’ au point du jour.<br />
Le lendemain, Fleuron et le sultan quittèrent ce village et, sur leur route,<br />
ils rencontrèrent un paysan en train de labourer son champ et qui portait<br />
une grande caisse sur son dos. Le sultan s’ en étonna : « Pourquoi portet-il<br />
une caisse tellement grande sur son dos Allons-y lui demander ! » -<br />
« Je ne suis marié que depuis un mois et comme j’ ai peur que quelqu’un<br />
puisse aller voir ma femme, qui est merveilleusement belle, chaque matin<br />
je la mets dans cette caisse et je la prends avec moi », expliqua le<br />
paysan. « Tu es sûr qu’ elle est là-dedans », lui demanda Fleuron.<br />
« Bien sûr ! J’ en suis absolument sûr ! », cria le paysan en essuyant la<br />
sueur de son front. « Je ne le crois pas », répondit le sultan, « ouvre la<br />
caisse pour que nous puissions voir si tu peux vraiment porter ta femme<br />
toute la journée sur ton dos. » Le paysan la déposa et l’ ouvrit ; les trois<br />
hommes y découvrirent la femme du paysan avec son amant qui<br />
sautèrent de leur cachette et prirent vite le large. Le paysan , hors de lui,<br />
voulait leur courir après, mais le sultan le retint en essayant de le calmer.<br />
Entre-temps la femme et son amant n’ étaient plus à voir.<br />
« Je crois qu’ il est temps de retourner chez nos femmes, même si elles ne<br />
32
33<br />
valent pas mieux que toutes les autres » dit le sultan. Fleuron y consentit<br />
et les deux hommes rentrèrent, le sultan dans son palais, et Fleuron chez<br />
lui où il s’ excusa auprès de sa femme en la caressant de l’ après-midi<br />
jusqu’ au point du jour.<br />
Franziska Ungeheuer<br />
11 0 La clé d’or<br />
Il était une fois une pauvre fille qui habitait dans une très, très petite<br />
maison. Son père était mort et elle vivait avec sa mère malade. Un jour,<br />
sa mère décéda et la fille se retrouva toute seule. Voulant mourir aussi<br />
elle courut dans la forêt en pleurant.<br />
Tout à coup, un petit lapin s’approcha d’elle et lui offrit un mouchoir. La<br />
petite fille s’effraya d’abord et recula. Cependant, le petit lapin commença<br />
à parler: « N’aie pas peur! Dis-moi, pourquoi tu pleures. » La fille décida<br />
de lui faire confiance et dit: « Mes parents sont morts. Je n’ai plus ni<br />
famille ni amis. Je n’ai plus rien pour vivre et je ne sais plus que faire! ».<br />
Le petit lapin lui donna sa patte et en la tirant dans la forêt il dit: « Mais,<br />
non ! Tu vas voir … Tu vas avoir une famille et plein d’amis chez nous !<br />
Viens avec moi et tu seras heureux ! ». La fille fut stupéfaite mais elle<br />
suivait quand même le gentil lapin.<br />
Bientôt, ils arrivèrent dans un petit village où elle vit d’abord un ours qui<br />
faisait des petits pains et un loup qui dirigeait tout un orchestre. C’était un<br />
village vivant, mais il n’y avait que des animaux ! Le lapin l’emmena chez<br />
la famille des ours où elle habitait dès ce jour-là. Tout le monde l’aimait<br />
bien, et bientôt elle s’était fait beaucoup d’amis. Quand elle avait l’âge,<br />
elle allait aussi a l’école du village. Le renard y était son maître.<br />
Une fois, elle lui demanda : « Dites-moi, Monsieur le renard, comment se<br />
fait-il que vous savez parler la langue des hommes » Le renard ne<br />
répondit pas ce qui étonna la fille car ce fut la première fois ! Elle<br />
insista donc: « Pourquoi vous comportez-vous comme les hommes ».<br />
Le renard ne répondait toujours pas. C’était bizarre! La fille posa la même<br />
question à chaque habitant du village, mais personne ne voulait lui<br />
répondre.<br />
Un jour, elle était en train de manger un morceau de gâteau en rentrant<br />
lorsqu’ elle vit quelqu’un qu’elle n’avait jamais vu auparavant. C’était un<br />
corbeau. Il était tout noir et très vieux. Il commença à parler d’une voix<br />
rauque : « Ma petite fille, tu veux bien me donner ce petit morceau de<br />
gâteau , n’est-ce pas Si tu me le donnes, je te dévoilerai un secret ! ».<br />
La fille qui était très curieuse lui donna le morceau, et le corbeau se mit à<br />
raconter: « Je t’ai observée. Tu as demandé à chacun des villageois<br />
pourquoi ils sont si intelligents. Je vais te le dire : Il y a longtemps, il y<br />
avait une sorcière qui habitait dans ce bois. En plus, il y avait un roi qui y<br />
habitait dans son château. Ce roi était mauvais. Il ne s’occupait pas du<br />
tout des pauvres, et lui et sa cour étaient durs et impitoyables envers tout
34<br />
le monde. C’est pourquoi la sorcière décida de les punir et elle les<br />
ensorcela en les transformant en animaux. « Là-dessus la fille dit : « Je<br />
ne peux pas le croire. Ils sont tous tellement gentils avec moi ! » - « Oui,<br />
bien sûr » , dit le corbeau, « C’est parce que tu es leur seul espoir! Tu es<br />
l’unique personne qui puisse les libérer de leur misère! Cependant, ils<br />
n’ont pas le droit de te le dire ! » - « Qu’est-ce qu’il me faut faire<br />
alors » - « C’est très difficile et dangereux ! La sorcière habite toujours<br />
dans cette foret et il te faudra voler la clé d’or qui est dans sa maison. Dès<br />
que tu l’auras, tu la mettras dans le vieux chêne. Ainsi délivreras-tu les<br />
animaux ! ». La jeune fille n’hésita pas un instant : « Je veux les<br />
aider ! » dit-elle de façon déterminée.<br />
Le corbeau l’emmena donc à la maison de la sorcière. La fille ouvrit la<br />
porte un petit peu et vit la sorcière dormant dans son fauteuil à bascule.<br />
Elle entra et découvrit une grande clé d’or attachée à une ficelle que la<br />
sorcière portait autour de son cou. La fille s’approcha et prit cette clé. La<br />
sorcière ne bougea pas. Vite, la fille quitta la maison, courut dans le jardin<br />
et chercha le chêne. L’arbre se trouvait au milieu du jardin. Quand la<br />
jeune fille était en train d’y mettre la clé, la porte de la maison s’ouvrit et<br />
la sorcière furieuse apparut. C’est à ce moment-là que tous les animaux<br />
firent aussi leur apparition et commencèrent à se battre avec la sorcière<br />
voulant toujours empêcher la fille à mettre la clé dans le vieux chêne.<br />
Cependant, la fille réussit, et tout à coup, tout le monde se trouva devant<br />
un grand château merveilleux. Tous les animaux avaient repris forme<br />
humaine. La jeune fille étant tombée amoureuse du prince, se maria avec<br />
lui. Entourés de leurs nombreux enfants, ils vivaient heureux jusqu’à la fin<br />
de leurs jours.<br />
Dennis Zehden<br />
12 0 Le prince ensorcelé<br />
Il était une fois, un jeune prince qui, ayant perdu ses parents à l'âge de<br />
cinq ans, vivait tout seul avec ses domestiques dans son immense<br />
château. Cependant, cette demeure avait d’étranges habitants! Après<br />
avoir transformé les anciens serviteurs en animaux, un méchant sorcier<br />
métamorphosa aussi le beau prince en une horrible bête, affreux mélange<br />
d’un homme et d’un loup. Parmi les serviteurs, Monsieur Richard, leur<br />
chef, était maintenant un singe, et Madame Claude, ancienne responsable<br />
de la cuisine, un paon. En plus, il y avait encore Lucifer, un chat, et<br />
Roquefort, une souris, qui se disputaient toujours. Avant tout c’était parce<br />
que Roquefort était plus intelligente que Lucifer.
Un jour, une très jolie fée arriva au château de la bête. Elle lui dit que<br />
pour lui et ses serviteurs, il y aurait une seule solution pour retrouver leur<br />
forme humaine: l'amour! En fait, leur ensorcellement ne serait rompu que<br />
si le prince aimait vraiment une personne et en était aimé. Cependant, de<br />
jour en jour, le prince ensorcelé perdait un peu plus son espoir … jusqu'au<br />
moment, où une jeune femme frappa à la porte du château. C’était<br />
Michèle, une pauvre demoiselle, qui cherchait quelque chose à manger et<br />
une place pour dormir.<br />
A l'exception du prince tout le monde dans le château pensa tout de suite<br />
que Michèle pourrait être la personne tant recherchée. Au début, la bête<br />
était très peu aimable envers elle et voulait même la renvoyer.<br />
Cependant, un jour, le prince entendit tout à coup Michèle qui criait au<br />
secours. Il s'empressa de la sauver des chiens qui étaient en train de<br />
l'attaquer. En l'aidant, le prince se blessa, mais les chiens ayant peur<br />
s’enfuirent, et le sauveur et la jolie fée retournèrent ensemble au château.<br />
Toutefois, au cours des prochains jours, la bête se montrait encore moins<br />
aimable qu'avant l'incident. Pourtant quand il était seul, il se disait que<br />
Michelle pourrait bien être la femme envoyée par le destin! «Elle est si<br />
belle et moi….enfin, vous voyez bien ! Je suis un monstre… » cria-t-il à ses<br />
serviteurs, plein de désespoir! C'est alors que Madame Samovar lui donna<br />
les conseils: « Agissez en gentleman, faites-lui des compliments, soyez<br />
aimable et sincère ! ».<br />
Peu à peu, la sympathie entre la jeune femme et le prince augmentait.<br />
Ensemble, ils faisaient de la musique: le prince ensorcelé jouait du piano<br />
ce qu' il avait appris quand il était petit, et elle chantait. De plus en plus,<br />
elle prenait conscience que la bête avait certaines qualités que elle n’avait<br />
jamais remarquées jusqu' alors, et le monstre était heureux que Michèle<br />
n’eût plus peur de lui.<br />
Un jour, il se décida à lui faire un cadeau pour lui faire plaisir. Il lui acheta<br />
toute une boutique avec plein de vêtements. A partir de maintenant, elle<br />
aurait assez de jolies robes à mettre. « C’est pour vous », lui dit le<br />
monstre. « Oh, merci infiniment ! », répondit la jeune femme. C'est ainsi<br />
que les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre s’intensifiaient.<br />
Un jour, le prince eut l’idée d’organiser un dîner pour Michèle. Ses<br />
serviteurs aidèrent le monstre à se rendre élégant. Pendant le dîner, il se<br />
comporta en parfait gentleman, et quand les serviteurs jouent une<br />
chanson d’amour, Michèle et le prince dansèrent ensemble pour la<br />
première fois.<br />
Tout à coup, quelqu’un frappa à la porte. C’était le frère de Michèle. Il lui<br />
dit que leur père était très malade. « Tu dois partir », dit la bête d' un air<br />
triste pensant que Michèle ne retournerait plus jamais.<br />
Quelques semaines après, des ennemis venus de loin attaquèrent le<br />
château du prince qui ne fit rien pour se défendre. Le même jour, Michèle<br />
voulant lui rendre visite arriva sur les lieux. Trop tard! Elle trouva le<br />
monstre gravement blessé, et elle pensa qu'il mourrait bientôt. « Je suis<br />
heureux de te voir une dernière fois, Michèle », dit la bête. « Non ! », s'<br />
écria la femme, «Ne me quitte pas, je t’aime! ». A ce moment-là, un feu<br />
d’artifice couvrit le ciel et le monstre reprit aussitôt forme humaine :<br />
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Michèle vit un beau prince se dresser devant elle. Ils se regardèrent dans<br />
les yeux et s’embrassèrent. Les serviteurs ayant retrouvé, eux aussi, leur<br />
apparence humaine, organisèrent un grand bal pour célébrer les noces des<br />
deux amoureux qui vivaient heureux jusqu' à la fin de leurs jours.<br />
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