MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon
MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon
MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Chapitre III – Efficacité du Nettoyage et/ou de la Désinfection vis-à-vis de la protéine prion<br />
La gestion des informations à présent disponibles sur l’efficacité des procédés de nettoyage en fonction de<br />
la nature de la salissure, est extrêmement complexe. En effet, des procédés apparemment performants sur<br />
la PrP dans une salissure complexe s’avèrent partiellement inefficaces sur une salissure protéique. Quelle<br />
salissure doit-on dès lors privilégier pour l’évaluation in vitro des procédés La salissure protéique<br />
représente, sans aucun doute, le pire des scénarios et son utilisation devient pour cela particulièrement<br />
intéressante. Mais à long terme, l’utilisation de telle salissure ne serait-elle pas un frein au développement<br />
des formulations chimiquement inertes et potentiellement efficaces A l’heure actuelle, les essais in vivo<br />
d’inoculation à l’animal ne sont mis en œuvre que lorsque l’efficacité du procédé est validée in vitro.<br />
Dans ce contexte, l’association d’une salissure extrêmement résistante à une méthode de détection<br />
particulièrement sensible va considérablement augmenter les exigences de performances des<br />
formulations. Le point noir de ce système est qu’il risque de nous apprendre ce que l’on connaît déjà et de<br />
nous conduire à développer des formulations toujours plus drastiques en terme d’agressivité chimique. Le<br />
second argument en défaveur d’une salissure purement protéique est quelle n’est pas « réelle ». Même si<br />
le plasma et les tissus périphériques sont nettement moins riches en lipides que le cerveau, ils ne sont pas<br />
pour autant purement protéiques. Pourtant, de par la présence de lipides, il pourrait être reproché à la<br />
salissure complexe, en milieu lipidique, de favoriser le nettoyage. Il est alors bien à propos de rappeler<br />
que les travaux concernant l’inactivation des prions attribuent aux lipides un rôle protecteur. En effet, les<br />
lipides augmenteraient la résistance des prions à l’inactivation et la stabilité de la PrPsc [Appel, et al.<br />
2001]. De plus, il semble que les quantités de protéines adsorbées soient plus importantes en présence de<br />
lipides [Rebeix, et al. 2000].<br />
Tout en ayant conscience de la résistance de la PrPsc et de la PrPres aux procédés de nettoyage, nous<br />
poursuivrons donc les évaluations des procédés vis-à-vis de la protéine prion dans un environnement<br />
lipidique cérébral. Ce choix fut principalement motivé par la prise en compte des conditions opératoires<br />
pour les essais in vivo d’inoculation à l’animal. En effet, les fils inoculés sont généralement souillés par<br />
des homogénats de cerveau [Fichet, et al. 2004, Flechsig, et al. 2001, Jackson, et al. 1999, Yan, et al.<br />
2004]. Ainsi, une homogénéité des méthodologies est assurée entre les essais in vitro et in vivo.<br />
Efficacité des procédés de nettoyage vis-à-vis de la protéine prion de type 1 et vis-à-vis<br />
de souches animales :<br />
La nature des salissures influe sur l’efficacité d’un procédé. On peut également se demander, pour une<br />
même salissure, si le type de protéine prion ou les souches de prion ont une incidence sur l’efficacité du<br />
nettoyage.<br />
Pour cela, nous avons testé les mêmes procédés que précédemment vis-à-vis de :<br />
- la protéine prion de type 1 en milieu lipidique cérébral, provenant d’un cas de MCJs homozygote<br />
Met/Met au codon 129 ;<br />
- la protéine prion de quatre souches animales (tableau III-5), à partir d’homogénat de cerveau<br />
20%.<br />
Les radiographies des Western blot sont présentées sur la figure III-16 pour l’ensemble des types et<br />
souches de protéine prion. La PrPsc résiduelle est mise en évidence uniquement lorsque le procédé<br />
consiste en un double nettoyage par l’Aniosyme DD1 et ceci quel que soit le type ou la souche de<br />
protéine prion adsorbée (figure III-16(a)). Ces résultats sont en parfait accord avec ceux obtenus sur la<br />
PrPsc du vMCJ montrant une efficacité du procédé dès lors que l’Aniosyme N2 est utilisé au 1 er<br />
nettoyage.<br />
Lorsque les fils subissent un nettoyage efficace, la PrPsc résiduelle d’aucune des souches n’est mise en<br />
évidence. Il ne semble donc pas y avoir d’effet de souche dans le nettoyage. Cependant, lorsque le<br />
nettoyage est moins efficace (double nettoyage par l’Aniosyme DD1), des différences peuvent être<br />
observées entre les souches. Il semble par exemple que les souches 6PB1 et 22L soient plus résistantes au<br />
- 85 -