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MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon

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Chapitre III – Efficacité du Nettoyage et/ou de la Désinfection vis-à-vis de la protéine prion<br />

II.3. Discussion<br />

Cette première évaluation des performances par la méthode isotopique a permis de mettre en évidence la<br />

part de chaque étape dans le traitement des DM. En particulier, la pertinence du double nettoyage,<br />

recommandé dans la circulaire 138 du 14 mars 2001, a pu être observée notamment lors de l’utilisation de<br />

l’Aniosyme N2 en première intention. Nos résultats montrent également que la phase de désinfection ne<br />

participe pas à l’optimisation des procédés de nettoyage testés vis-à-vis des protéines adsorbées.<br />

Les salissures utilisées pour la méthode isotopique sont de nature exclusivement protéique. Ayant mis en<br />

évidence, dans le chapitre précédent, une incidence de la nature de la salissure sur l’efficacité des<br />

formulations, nous avons comparé les résultats obtenus en 15 minutes par la méthode isotopique à ceux<br />

obtenus par le calcul du PND sur la salissure CP+20%MG. Les méthodologies utilisées sont certes<br />

différentes, mais les résultats sont extrêmement divergents lorsque l’on compare l’efficacité d’une<br />

formulation sur des salissures de nature différente. La présence de lipides semble considérablement<br />

influencer l’efficacité du nettoyage et ceux-ci, indépendamment du pH de la solution de nettoyage. La<br />

saponification des lipides en milieu alcalin participe sans aucun doute à l’optimisation du nettoyage,<br />

cependant, un pH très acide favorise également l’élimination des salissures lipidiques. En revanche, ces<br />

pH extrêmes ne présentent que peu d’efficacité sur les salissures protéiques.<br />

Quant aux formulations de pH neutre, elles présentent des efficacités satisfaisantes quelque soit la nature<br />

de la salissure et de la méthode utilisée.<br />

Lorsque l’on compare l’effet d’une même formulation vis-à-vis soit de l’HSA soit de l’HFN, on peut<br />

observer une légère différence d’efficacité. D’une manière générale, les formulations présentant des pH<br />

extrêmes sont plus performantes sur l’HSA que sur l’HFN, notamment la formulation alcaline. A<br />

l’inverse, les formulations à pH neutre, et en particulier l’Aniosyme N2, sont plus efficaces sur l’HFN.<br />

Ces observations sont difficiles à expliquer en raison des différences importantes de poids moléculaires,<br />

et de structures de ces deux protéines. On peut néanmoins supposer que le nettoyage par des formulations<br />

de pH extrême provoque la dénaturation des protéines [Durchschlag, et al. 2000]. L’HSA étant de plus<br />

faible masse moléculaire que l’HFN, sa dénaturation doit être plus rapide. Sa désorption pourrait être<br />

partiellement favorisée par l’augmentation des forces de répulsion électrostatiques. En effet, à des pH très<br />

acides ou très basiques, des charges de même signe sont vraisemblablement portées à la fois par la<br />

protéine et par la surface. Ceci est présentement le cas puisque les points isoélectriques (pI) des protéines<br />

et de la surface sont pratiquement identiques. Le pI de l’HSA est de 4,6, celui de l’HFN est compris entre<br />

5,3 et 6,1 et celui de l’acier inoxydable est d’environ 4,5 [Boulangé-Petermann, et al. 1995, Karlsson, et<br />

al. 1996, Wahlgren et Arnebrant 1991].<br />

Concernant les formulations à pH neutre, ce sont essentiellement les tensioactifs qui vont influencer la<br />

désorption plus ou moins importante des protéines. Suivant la nature du tensioactif, leur interaction avec<br />

les protéines peut conduire à des modifications conformationnelles des structures secondaires et/ou<br />

tertiaires de ces protéines. Les tensioactifs anioniques, les plus couramment étudiés, sont connus pour<br />

modifier fortement la structure des protéines [Durchschlag, et al. 2000]. Bien que les données soient plus<br />

rares, les tensioactifs non ioniques ou cationiques peuvent également se complexer avec les protéines<br />

mais il semble que les modifications conformationnelles engendrées soient moins déstructurantes<br />

[Gelamo, et al. 2002, Lanio, et al. 2002]. La structure de la protéine est également à prendre en<br />

considération dans leurs interactions avec ces molécules. Deux protéines présentant des homologies de<br />

séquences et de structures ne subissent pas les mêmes modifications structurales vis-à-vis d’un même<br />

tensioactif [Gelamo, et al. 2002]. Enfin, l’effet des tensioactifs sur les protéines adsorbées est également<br />

fonction des propriétés de la surface [Elwing et Golander 1990, Wahlgren et Arnebrant 1991]. Dans ce<br />

contexte, il nous parait difficile d’expliquer clairement le mécanisme favorisant la désorption de l’HFN au<br />

détriment de l’HSA par les tensioactifs amphotères (et à moindre mesure les tensioactifs non ioniques) de<br />

l’Aniosyme N2.<br />

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