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MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon

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Chapitre III – Efficacité du Nettoyage et/ou de la Désinfection vis-à-vis de la protéine prion<br />

protéines doivent être exclus des procédés de traitements des DM. C’est le cas en particulier pour le<br />

formaldéhyde [Taylor D. M. 1995, Verjat, et al. 1999].<br />

Bien qu’ils ne soient pas adaptés à l’évaluation du traitement des DM, de nombreux travaux concernant<br />

l’inactivation des prions ont vu le jour. Cependant, la multiplicité des conditions opératoires et des<br />

méthodologies employées rend leur syn<strong>thèse</strong> extrêmement délicate. De plus, les publications de travaux<br />

contradictoires sont de plus en plus fréquentes et sont la conséquence de cette multiplicité. Il y a donc un<br />

réel besoin de cohérence méthodologique pour démontrer l’efficacité d’un procédé de nettoyage et/ou de<br />

désinfection vis-à-vis du risque prion.<br />

Une méthodologie basée sur l’utilisation de fils d’acier inoxydable a été décrite pour modéliser la<br />

transmission iatrogène par l’utilisation d’électrodes contaminées [Flechsig, et al. 2001, Zobeley, et al.<br />

1999]. Dans cette étude, les fils d’acier inoxydable ont été contaminés par trempage dans un homogénat<br />

de cerveau contenant de la PrPsc (souche RML). Après avoir été rincés, les fils ont été implantés dans le<br />

cerveau d’une souris saine, qui développa la maladie en 70 jours. La transmission de l’infection par les<br />

fils d’acier inoxydable est aussi efficace qu’une inoculation intracérébrale de 30 µl d’un homogénat de<br />

cerveau à 1% puisque les périodes d’incubation sont identiques pour les deux voies de transmission.<br />

Pour se conformer aux conditions réelles d’une intervention chirurgicale, les fils d’acier inoxydable ont<br />

été contaminés, non pas par un homogénat, mais par insertion de ces fils directement dans le cerveau<br />

d’une souris malade. Une implantation de 5 minutes seulement est suffisante pour transmettre la maladie<br />

[Weissmann 2002]. De la même façon, l’insertion de fils contaminés dans le cerveau de souris saines<br />

pendant seulement 30 minutes est suffisante pour l’initier [Weissmann 2002]. Un temps de contact aussi<br />

court que 5 minutes a également été rapporté pour la souche 263K [Yan, et al. 2004]. Dans les deux cas,<br />

la période d’incubation est rallongée.<br />

Ces travaux montrent la faculté des prions à s’adsorber sur les surfaces d’acier inoxydable. Il semblerait<br />

qu’il en soit de même pour l’or [Flechsig, et al. 2001] ou les matières plastiques telles que le polystyrène<br />

ou le polypropylène [Weissmann 2002].<br />

A en juger par les travaux récents, l’utilisation des fils d’acier inoxydable couplés aux essais in vivo est<br />

extrêmement intéressante pour tester l’efficacité de produits ou procédés potentiellement efficaces sur les<br />

prions [Fichet, et al. 2004, Jackson, et al. 1999, Weissmann 2002, Yan, et al. 2004]. Il faut pourtant rester<br />

prudent vis-à-vis des données rendues disponibles par ce système d’étude. En effet, ayant recours à des<br />

essais in vivo, il faut tenir compte de la résistance des prions qui varie en fonction des souches. Des<br />

résistances relatives ont été décrites notamment par rapport à la digestion enzymatique [Somerville 2002]<br />

et à l’inactivation thermique [Taylor D. M. 2001, Taylor D. M., et al. 1997, Taylor D. M., et al. 1999]. Le<br />

titre infectieux de la souche utilisée doit également être pris en compte dans l’interprétation des données.<br />

En résumé, la démonstration de l’efficacité d’un produit ou d’un procédé sur une souche, ne signifie pas<br />

que ce produit est efficace sur la totalité des souches. Les travaux de Yan et Jackson sur l’efficacité de<br />

l’autoclave ou encore les travaux de Jackson et Fichet sur LpH en sont une illustration [Fichet, et al.<br />

2004, Jackson, et al. 1999, Yan, et al. 2004].<br />

Bien qu’ils soient fondamentaux pour la validation des procédés, les essais in vivo sont consommateurs de<br />

temps (dépendant de la période d’incubation pour la souche considérée), d’argent et d’animaux. Il est<br />

donc nécessaire de disposer d’une méthodologie in vitro, sur support, pour la sélection des produits ou<br />

procédés potentiellement intéressants vis-à-vis du risque prion. Dans ce contexte, et en admettant que la<br />

présence de protéine prion pathologique est corrélée à l’infectiosité, deux approches peuvent être<br />

envisagées.<br />

La première approche consiste à détecter la protéine prion directement sur le support contaminé par une<br />

réaction immunologique avec un anticorps dirigé contre les protéines prion (PrPsc et PrPc). Un essai en<br />

chimiluminescence sur de l’homogénat adsorbé sur des fils d’acier inoxydable montre que la protéine<br />

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