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MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon

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Chapitre V – Interface BSA/métal<br />

V. MODELES D’ADSORPTION DES PROTEINES SUR LES SURFACES<br />

METALLIQUES<br />

Les données théoriques et expérimentales sur les interactions moléculaires aux interfaces<br />

protéines/surfaces métalliques sont rares. Ceci est dû à la complexité et à la difficulté d’étudier ces<br />

interfaces in vivo.<br />

L’objectif de notre travail consistait à proposer une approche nous permettant d’accéder à ces interfaces<br />

afin d’observer les interactions physico-chimiques qui nous permettraient d’apporter un certains nombres<br />

d’arguments en faveur de la chimisorption des protéines sur les surfaces métalliques. La spectroscopie de<br />

photoélectrons est particulièrement bien adaptée à l’étude de ces interactions physico-chimiques<br />

puisqu’elle permet de suivre les modifications de la répartition des charges autour des éléments<br />

considérés. Les conditions environnementales de notre étude sont donc différentes des conditions<br />

physiologiques dans lesquelles se forment les interfaces (l’XPS nécessitant de travailler sous UHV) mais<br />

peuvent néanmoins contribuer à la compréhension des mécanismes d’adsorption [Langel et Menken<br />

2003, Uvdal, et al. 1992].<br />

Trois approches ont été envisagées pour accéder aux interfaces protéines/surfaces métalliques. Les deux<br />

premières approches ont été réalisées afin d’accéder aux interfaces formées lorsque les protéines viennent<br />

au contact d’une surface solide. A l’opposé, la dernière approche permet de suivre la formation de<br />

l’interface lorsque les éléments métalliques rencontrent les protéines.<br />

La première approche consistait à sublimer la protéine sous vide sur les surfaces métalliques. Cette<br />

approche n’est pas concluante puisque nous ne pouvons pas expliquer les modifications chimiques<br />

observées. En effet, nous ne disposons pas d’informations sur l’incidence de la température de<br />

sublimation sur la structure de la protéine sous UHV. Une analyse des gaz au cours de la sublimation<br />

pourrait apporter quelques éléments de réponse.<br />

Pour les mêmes raisons, la seconde approche qui consistait à désorber thermiquement la protéine sous<br />

UHV, n’est pas particulièrement adaptée pour sonder la chimie de l’interface. Bien que nous ayons<br />

effectivement observé une désorption de la BSA en chauffant le substrat, les modifications chimiques<br />

observées ne peuvent être interprétées simplement en raison des observations faites à propos de<br />

l’incidence de la température sur la déstructuration protéique. Rappelons que les déplacements chimiques<br />

observés sur l’azote sont identiques dans le cas de la sublimation et de la désorption thermique. D’autre<br />

part, les estimations faites sur l’épaisseur des couches de protéines ne peuvent être considérées comme<br />

exactes puisque l’homogénéité de la couche de protéine avant et au cours de la désorption n’est pas<br />

démontrée. Néanmoins, nous avons pu observé une différence de stabilité structurale de la BSA en<br />

fonction du substrat sur lequel elle était adsorbée. Ces observations suggèrent donc que les forces<br />

d’interactions régissant l’adsorption des protéines sur les surfaces ne sont pas les mêmes pour les oxydes<br />

de chrome et pour l’or. Des observations similaires concernant l’adsorption de la glycine sur des substrats<br />

d’oxyde de titane, de cuivre et d’or ont été rapportées [Uvdal, et al. 1990].<br />

Bien que peu informatives, ces deux premières approches nous ont permis de montrer la difficulté<br />

d’accéder à la formation de l’interface en raison de la taille importante des protéines au regard de la<br />

profondeur d’analyse de l’XPS. Dans ce contexte, la troisième approche que nous proposons est de loin la<br />

plus appropriée puisqu’elle offre une sensibilité particulièrement importante à l’interface compte tenu de<br />

l’épaisseur d’une monocouche d’un élément métallique. Depuis longtemps appliquée à l’étude des<br />

interfaces métal/polymères, cette approche a grandement participée à la compréhension des mécanismes<br />

d’adhésion [Bou, et al. 1991, Iucci, et al. 1999]. Au cours de notre étude, certaines des liaisons chimiques<br />

formées entre les métaux et la protéine par la mise en œuvre de cette approche ont également été<br />

observées lors de l’adsorption de protéines, d’acides aminés ou de molécules azotées à partir de solutions<br />

aqueuses [Brizzolara, et al. 1997, Charlier 2003, Chi, et al. 2000, Uvdal, et al. 1992, Xie, et al. 2000]. La<br />

métallisation des protéines apparaît donc comme une approche tout à fait pertinente et fiable dans la<br />

problématique qui est la nôtre.<br />

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