MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon
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Chapitre V – Interface BSA/métal<br />
IV.3.4. Discussion<br />
Dans cette étude, notre objectif était d’accéder à l’interface formée entre la BSA et la surface métallique<br />
par désorption thermique de la protéine préalablement adsorbée. Préalablement à la désorption thermique<br />
de la BSA, les données quantitatives extraites des analyses XPS permettent d’observer une différence<br />
d’orientation des protéines en fonction du substrat. Sur le substrat CrMet et Au, il semble que les<br />
groupements polaires soient moins exposés à la surface de la couche de BSA déposée. En effet, les<br />
rapports N/C et les fractions atomiques des composantes C-(O,N) et (N)-C=O sont inférieures aux valeurs<br />
théoriques. Les groupements polaires sont préférentiellement orientés en direction de l’interface formée<br />
avec le métal. L’orientation préférentielle des acides aminées et des protéines en fonction de la nature du<br />
substrat est couramment rapportée dans la littérature [Lhoest, et al. 1998, Liedberg, et al. 1985, Tidwell,<br />
et al. 2001, Uvdal, et al. 1992, Xia, et al. 2002].<br />
L’élévation de la température permet de diminuer progressivement l’épaisseur de la couche de BSA.<br />
Néanmoins, à la fin de notre expérience (450°C), la désorption de la BSA n’est pas complète. Il semble<br />
que la température ait une incidence sur la désorption des protéines en fonction du substrat sur lequel elles<br />
sont déposées. En effet, pour les mêmes gradients de température, la BSA désorbe et se décompose<br />
beaucoup plus rapidement sur le substrat Au que sur les substrats CrMet et CrOx. Nous avons également<br />
observé que le soufre de la BSA n’était plus détecté sur les substrats CrMet et Au au-delà d’une<br />
température de 250°C. Au cours de l’étude de la sublimation de la BSA (paragraphe IV.2.2), nous avions<br />
constaté que le soufre n’était pas détecté lorsque la protéine était sublimée à 245°C. Ces deux résultats<br />
sont consistants avec une destruction de liaisons dans les chaînes latérales contenant du soufre.<br />
Cependant, sur le substrat CrOx, le soufre est détecté indépendamment de la température. Ce résultat pose<br />
la question de la stabilité de la BSA sur le substrat de CrOx par rapport au substrat CrMet. De façon plus<br />
précise, et compte tenu du fait que le substrat CrMet présente également une composante oxyde en<br />
surface, nous pouvons nous demander si la nature de l’oxyde ou l’épaisseur de la couche d’oxyde sont<br />
impliqués dans la stabilité de la protéine adsorbée. Ces interrogations sont soulevées en raison de certains<br />
travaux mettant en évidence l’incidence des oxydes sur l’adsorption ou la désorption des protéines. Il est<br />
par exemple montré que la Concanavaline A présente une forte affinité pour les surfaces oxydées et que la<br />
quantité de protéines adsorbées est fonction de l’épaisseur de la couche d’oxyde [Diniz et Ueta 2004]. Les<br />
travaux de Karlsson montrent que l’efficacité de la détersion des protéines adsorbées sur acier inoxydable<br />
est fonction de la nature de l’oxyde formé en surface. Les protéines adsorbées sur un inox passivé par<br />
l’acide nitrique sont clairement résistantes au nettoyage comparativement à un inox prétraité par un<br />
mélange NH 3 /H 2 O 2 /H 2 O à chaud [Karlsson, et al. 1999]. Ces travaux suggèrent donc que les interactions<br />
protéines/surfaces sont d’autant plus importantes que la surface est oxydée.<br />
Pour les trois substrats étudiés, nous observons l’apparition d’une nouvelle composante à plus faible<br />
énergie de liaison. Il est difficile d’identifier l’origine de cette contribution. Est-elle liée à une destruction<br />
partielle de la protéine sous l’effet de l’élévation de la température ou est-elle une caractéristique de<br />
l’interface formée L’apparition de cette composante semble essentiellement liée à la température<br />
puisque dans les trois cas, elle apparaît entre 150°C et 200°C quelle que soit l’épaisseur de la couche de<br />
BSA. De plus, en raison de l’épaisseur des couches résiduelles (non désorbées) à la fin de notre<br />
expérience, il semble peu probable que nous ayons accès à l’interface formée. Le contre-argument repose<br />
sur la signification réelle des épaisseurs que nous avons calculées puisque nous n’avons pas d’information<br />
sur la répartition de la BSA à la surface des substrats. Une analyse de l’extrême surface en distribution<br />
angulaire par exemple permettrait d’obtenir un élément de réponse. En effet, une diminution du rapport<br />
N 398,6 /N-C=O couplée à l’augmentation de l’angle d’analyse par rapport à la normale pourrait confirmer<br />
l’interaction Au – N à l’interface.<br />
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