MR thèse 2006-21 - Bibliothèque Ecole Centrale Lyon
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Chapitre V – Interface BSA/métal<br />
Ensuite, les évaporations successives de BSA sur ce substrat font apparaître les contributions du carbone<br />
et de l’oxygène caractéristiques des protéines. L’intensité de ces contributions augmente avec<br />
l’atténuation des composantes du substrat (carbure et oxyde en particulier).<br />
Dans le cas de l’azote, une contribution supplémentaire à celle de la fonction amide est observée à 398,6<br />
eV. Pour l’heure, cette composante de l’azote n’est pas attribuée. Quant au soufre, il n’est pas détecté<br />
quelle que soit l’épaisseur de la couche de BSA évaporée. Bien que cet élément soit faiblement représenté<br />
dans la BSA, il est habituellement observé sur CrOx lorsque la BSA est adsorbée à partir d’une solution<br />
aqueuse. Il est donc probable que les liaisons chimiques des chaînes latérales de la BSA ne restent pas<br />
intactes au cours de la sublimation.<br />
Les rapports N/C ont été calculés pour chaque épaisseur de BSA (tableau V-5). La valeur de ces rapports,<br />
relativement constante et en accord avec la référence théorique, suggère que la stœchiométrie du carbone<br />
et de l’azote dans la protéine est conservée au cours des évaporations. Ceci ne préjuge pas de la<br />
conservation de l’oxygène de la protéine. Compte tenu de l’absence de contamination carbonée du fait de<br />
la sublimation in situ de la couche protéique, le rapport calculé est supérieur à celui obtenu sur le substrat<br />
CrOx/BSA de référence.<br />
Tableau V-5 : Rapports N/C calculés en fonction de l’épaisseur de la couche de BSA évaporée sur le<br />
substrat CrOx.<br />
0,07 nm 0,34 nm 1,5 nm 3,1 nm Référence Référence<br />
BSA/CrOx théorique<br />
N/C BSA 0,280 0,<strong>21</strong>4 0,242 0,2<strong>21</strong> 0,153 0,258<br />
D’un point de vue chimique, il est difficile de savoir si le carbone subit des modifications dans son<br />
environnement électronique à l’interface. En effet, la présence du carbure dans le substrat minimise<br />
considérablement la sensibilité de l’analyse. La modification majeure observée est donc la composante<br />
supplémentaire de l’azote, qui n’est habituellement pas observée lorsque la BSA est adsorbée à partir<br />
d’une solution aqueuse de protéines. Compte tenu du fait que le rapport C/N est constant, cette nouvelle<br />
composante est issue de l’azote de la protéine évaporée, une contamination azotée est donc exclue.<br />
Si l’on suit la variation du rapport N 398,6 /N-C=O en fonction de l’épaisseur de la couche de BSA (figure<br />
V-13), ce rapport diminue jusqu’à 0,34 nm puis reste constant quelque soit l’épaisseur de la couche.<br />
0.7<br />
0.6<br />
N 398,6 / N-C=O<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
0<br />
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5<br />
Epaisseur de la couche de BSA (nm)<br />
Figure V-13 : Evolution du rapport N 398,6 /N-C=O en fonction de l’épaisseur de la couche de BSA<br />
sur le substrat CrOx.<br />
La composante N 398,6 est donc majoritairement observée dans les premiers angströms de l’interface<br />
formée. Cependant, si cette contribution était spécifiquement associée à une modification de<br />
l’environnement électronique de l’azote à l’interface, son intensité devrait décroître puis disparaître avec<br />
l’augmentation de l’épaisseur de la couche de protéine. La présence des contaminants azotés du substrat<br />
peut entraîner des biais importants dans les analyses quantitatives, notamment lors des premières<br />
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