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Secrétaire à abattant de Jean-François Oeben,<br />
conservé à la Résidence de Munich<br />
152<br />
SECRETAIRE DE DAME en bois de placage marqueté en feuilles dans des<br />
encadrements à décor de trophées d’instruments de musique et de fl eurs.<br />
Il ouvre à un abattant découvrant deux tiroirs, deux casiers et deux portes<br />
en partie basse. Les montants à pans coupés prolongés par de petits pieds<br />
cambrés terminés par des sabots de bronze doré.<br />
Ornementation de bronzes ciselés et dorés tels qu'entrées de serrure, tablier<br />
et sabots.<br />
Dessus de marbre rouge veiné blanc.<br />
Estampillé J.F OEBEN, Jean-François Oeben (1721-1763), reçu maître en<br />
1761.<br />
Époque Transition Louis XV - Louis XVI.<br />
H 119, L 67, P 43 cm.<br />
Jean-François Oeben compte parmi les ébénistes les plus créatifs et les plus<br />
éminents du XVIII° siècle. Ses oeuvres sont conservées dans les plus grands<br />
musées tels que le Louvre, Nissim de Camondo, le château de Versailles,<br />
la Wallace Collection à Londres ou encore le John-Paul Getty Museum à Malibu.<br />
Né à Heinsberg près de la frontière des Pays Bas, il arrive à Paris, vers 1742<br />
-1745, probablement sans fortune et débute comme ouvrier libre dans le<br />
quartier Saint-Antoine. Il entre dans l'atelier de Charles Joseph Boulle, le<br />
plus jeune fi ls du grand Boulle. N'ayant été actif qu'une quinzaine d'années,<br />
Jean-François Oeben connait néanmoins une carrière étonnante. Dès 1751,<br />
on le trouve dans les Galeries du Louvre et à partir de 1754, il demeure aux<br />
Gobelins, puis à l'Arsenal dans des logements mis à la disposition d'artisans<br />
hautement qualifi és. Il peut même y ajouter une forge pour la fabrication de ses<br />
mécaniques.<br />
Il est honoré du titre d'ébéniste du Roi, le 15 décembre 1754 puis de celui<br />
d'ébéniste-mécanicien du Roi, en 1760.<br />
L'inventaire après décès de Jean-François Oeben permet de dresser la liste<br />
de ses clients. Il s'agit de la grande aristocratie et de la Cour, il fournit ainsi le<br />
Garde-Meuble de la Couronne et l'on trouve son nom dès 1752 dans le journal<br />
de Lazare Duvaux pour des cadres, preuve de sa renommée puisqu'il travaille<br />
pour le plus grand marchand de l'époque, principal fournisseur de Madame de<br />
Pompadour.<br />
Les secrétaires à abattant produits par Jean-François Oeben connurent un<br />
succès énorme. Oeben fi t évoluer ces meubles tant dans leur forme que par<br />
leur décor. Oeben est non seulement un créateur de nouveaux modèles et de<br />
mécanismes ingénieux, mais il est également un grand innovateur en matière<br />
de décor. Quelques-unes de ses marqueteries nourissent le répertoire de ses<br />
successeurs. A son époque, le premier critère de qualité d'une marqueterie<br />
consistait dans le rendu qu'on désirait aussi naturel que possible. Les principaux<br />
éléments décoratifs d'Oeben sont les fl eurs et les motifs géométriques. Plus<br />
rares sont les trophées, les représentations allégoriques et les natures mortes.<br />
Le secrétaire que nous présentons illustre tout le génie de marqueteur d'Oeben,<br />
en reprenant son répertoire ornemental de fl eurs et de trophées, décor que nous<br />
retrouvons sur un secrétaire à abattant conservé à la Résidence de Munich.<br />
20 000/30 000<br />
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