03.01.2015 Views

Le dernier numéro de Polytech News est consultable ici

Le dernier numéro de Polytech News est consultable ici

Le dernier numéro de Polytech News est consultable ici

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

21 année | publié en janvier 2013| www.umons.ac.be/polytech-news | n°48<br />

POLYTECH.NEWS<br />

<strong>Le</strong> journal <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons<br />

5 nouveaux Docteurs Honoris Causa<br />

20 ans du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

50 ans <strong>de</strong> la Cité <strong>est</strong>udiantine


Sommaire<br />

éditeur Responsable<br />

Paul Lybaert<br />

Doyen <strong>de</strong> la FPMs<br />

Comité <strong>de</strong> Rédaction<br />

Diane Thomas<br />

Rédactrice en chef<br />

Georges Kouroussis<br />

Secrétaire <strong>de</strong> rédaction<br />

Jean-Marc Baele, Marie Cornil,<br />

Benoit Couez, Pascal Damman,<br />

Maxime Duménil, Eric Dumont,<br />

Viviane Grisez, Georges Kouroussis,<br />

Saïd Mahmoudi, Christine Martens,<br />

Alain Sabbe, Céline Thillou,<br />

Dominique Wynsberghe,<br />

Valéry Saintghislain, François Vallée<br />

Comité <strong>de</strong> Rédaction<br />

Alexandre Amorison, Fouad Atmani,<br />

Serge Boucher, Christian Bouquegneau,<br />

Calogero Conti, Pierre Dehombreux,<br />

Zacharie De Grève, Christian Delvosalle,<br />

Christophe Caucheteur, Stéphanie Devuyst,<br />

Adrien Dolimont, Maxime Duménil,<br />

Thierry Dutoit, Lahcen El Hiki,<br />

Philippe Fortemps, Christophe Lheureux,<br />

Johan Mailier, Pierre Manneback,<br />

Jimmy Kalenga, Christian Katwika,<br />

Paul Lybaert, Marc Pirlot,<br />

Anne-Pascale Romano, Diane Thomas,<br />

Joëlle Tilmant, Jean-Pierre Katshidikaya<br />

Tshibangu, Carlos Val<strong>de</strong>rrama,<br />

Sara Vandycke, Olivier Verlin<strong>de</strong>n,<br />

Marc Wuilpart, Dominique Wynsberghe,<br />

Francisca Zamorano<br />

Rédacteurs invités<br />

3 éditorial<br />

5 Dossier | <strong>Le</strong>s 175 ans <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

5 AEQES-CTI, une expérience qui fera date<br />

6 Cinq nouveaux Docteurs Honoris Causa à l’Université <strong>de</strong> Mons<br />

18 La Commission Historique et les 50 ans <strong>de</strong> la Cité Houzeau<br />

19 Jules Cornet, du Katanga au Bassin <strong>de</strong> Mons<br />

19 Croissance et énergie… 2020-2030, dangereux virage<br />

20 175 ans d’histoire (partie 1)<br />

26 La Revue <strong>de</strong>s Mines<br />

27 <strong>Le</strong> Mons Mines<br />

27 La Commission Historique préserve le patrimoine <strong>de</strong> la vie <strong>est</strong>udiantine à la FPMs<br />

et s’inv<strong>est</strong>it au travers d’événements<br />

28 Que seront les processeurs et systèmes informatiques du futur <br />

28 DA2PL Workshop « De l’ai<strong>de</strong> multi-critère à la décision à l’apprentissage <strong>de</strong>s préférences »<br />

29 Journée d’étu<strong>de</strong> sur la légionellose à l’UMONS<br />

29 Symposium annuel <strong>de</strong> l’IEEE Photonics Society Benelux Chapter<br />

30 <strong>Le</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> a (déjà!) vingt ans…<br />

33 Diffusion <strong>de</strong>s sciences<br />

33 Nuit européenne <strong>de</strong>s chercheurs, première édition montoise<br />

34 polytech doct’ news<br />

34 Amélioration <strong>de</strong>s performances du Nouveau Concentrateur <strong>de</strong> Kipushi<br />

en République Démocratique du Congo<br />

34 étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong> la corrosion <strong>de</strong> l’acier en milieu neutre<br />

par <strong>de</strong>s composés organiques et inorganiques<br />

35 étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes d’initiation et du développement <strong>de</strong> la corrosion filiforme <strong>de</strong> l’aluminium<br />

revêtu par électrodéposition : application en automobile<br />

35 Contribution à l’optimisation <strong>de</strong> la sulfuration dans la valorisation<br />

par flottation du minerai cuprocobaltifère <strong>de</strong> Ruashi I au Katanga (R. D. Congo)<br />

36 Contribution à la modélisation <strong>de</strong>s bioprocédés avec application aux cultures <strong>de</strong> microalgues<br />

et à la dig<strong>est</strong>ion anaérobie<br />

36 Metabolic Flux Analysis of CHO cell cultures<br />

37 Métho<strong>de</strong>s numériques pour la modélisation <strong>de</strong>s composants magnétiques<br />

<strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> puissance<br />

37 Analyse Automatique <strong>de</strong> Tracés Polysomnographiques d’Adultes<br />

38 Nos étudiants se distinguent<br />

39 Nos chercheurs se distinguent<br />

40 Liaisons<br />

40 La <strong>de</strong>rnière leçon du professeur Yves Quinif<br />

41 Organisation d’un colloque international sur la karstification<br />

41 La fpms publie<br />

42 Pêle-Mêle


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

éditorial<br />

y Prof. Paul Lybaert, Doyen <strong>de</strong> la FPMs<br />

<strong>Le</strong> premier lundi <strong>de</strong> novembre 1837, l’École<br />

Provinciale <strong>de</strong>s Mines du Hainaut accueillait ses<br />

premiers étudiants, pour entamer un cycle d’étu<strong>de</strong>s<br />

dont la durée était fixée à l’époque à <strong>de</strong>ux ans. Cette<br />

année académique 2012-2013 <strong>est</strong> donc l’année du<br />

175 ème anniversaire <strong>de</strong> la Faculté.<br />

Ce <strong>numéro</strong> <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> <strong>est</strong> l’occasion<br />

d’évoquer l’histoire <strong>de</strong> la Faculté. Nous le ferons<br />

à plusieurs occasions dans les prochains mois.<br />

Dans ce <strong>numéro</strong>, nous retraçons l’évolution institutionnelle<br />

<strong>de</strong> la Faculté au cours <strong>de</strong> ses 175<br />

années d’existence. Quelques « cartes postales »<br />

complètent cette présentation en illustrant <strong>de</strong>s évènements<br />

qui ont émaillé notre histoire.<br />

Ce parcours historique sera poursuivi dans le<br />

prochain <strong>numéro</strong> <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>. Celui-ci<br />

sera lié au prochain évènement organisé dans le<br />

cadre du 175 ème anniversaire, à savoir l’exposition<br />

« PolyTechnologies – 175 ans au cœur <strong>de</strong><br />

l’innovation technologique », qui sera inaugurée le<br />

8 mars prochain et accueillera le grand public dans<br />

l’Espace Terre et Matériaux <strong>de</strong> la Faculté jusqu’au<br />

30 juin 2013. L’exposition proposera à ses visiteurs<br />

<strong>de</strong> parcourir 175 ans d’histoire <strong>de</strong>s sciences et<br />

techniques et retracera l’évolution <strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong><br />

l’ingénieur. Une place y sera réservée à l’histoire du<br />

folklore <strong>est</strong>udiantin à la Faculté. L’exposition sera<br />

illustrée par <strong>de</strong>s documents et <strong>de</strong>s équipements<br />

<strong>de</strong>s différentes époques.<br />

Hasard du calendrier, nous avons commencé cette<br />

année académique par la visite à la Faculté du<br />

comité d’experts chargés par l’AEQES et la CTI<br />

d’évaluer nos formations. Cette évaluation s’inscrit<br />

dans le cadre du processus d’accréditation dans<br />

lequel s’<strong>est</strong> engagée la Faculté en vue d’obtenir le<br />

label européen EUR-ACE pour les diplômes qu’elle<br />

délivre. En la situant opportunément dans l’évolution<br />

historique <strong>de</strong> nos formations, le Vice-Doyen Philippe<br />

Fortemps fait le point sur cette démarche.<br />

175 ans, cela se fête ! Pour marquer cet anniversaire,<br />

un certain nombre d’évènements et d’activités<br />

sont organisés au cours <strong>de</strong> cette année académique,<br />

dont <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> se fera l’écho.<br />

Lors d’une cérémonie organisée le 22 novembre<br />

<strong><strong>de</strong>rnier</strong>, l’Université <strong>de</strong> Mons a accueilli en son sein<br />

et élevé au rang <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa cinq<br />

personnalités dont le parcours <strong>est</strong> particulièrement<br />

marqué par <strong>de</strong>s valeurs emblématiques du métier<br />

d’ingénieur : Bertrand Piccard et André Borschberg,<br />

initiateurs et fondateurs du Projet Solar Impulse,<br />

Hervé Biausser, directeur <strong>de</strong> l’École Centrale <strong>de</strong> Paris<br />

et prési<strong>de</strong>nt du réseau T.I.M.E., Frank De Winne,<br />

astronaute et directeur du Centre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s<br />

astronautes européens, et He Manchao, professeur<br />

<strong>de</strong> Génie Minier à l’École <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Pékin. Outre<br />

la cérémonie <strong>de</strong> remise <strong>de</strong> leurs diplômes, <strong>de</strong>s rencontres<br />

ou conférences ont été organisées avec nos<br />

cinq Docteurs Honoris Causa au cours <strong>de</strong> leur séjour<br />

à Mons. Ces évènements font l’objet <strong>de</strong> comptesrendus<br />

dans ce <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>.<br />

Ce <strong>numéro</strong> <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> <strong>est</strong> également l’occasion<br />

d’évoquer <strong>de</strong>ux autres anniversaires. Celui <strong>de</strong>s<br />

50 ans <strong>de</strong> la Cité Estudiantine Pierre Houzeau <strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong>haie, tout d’abord, qui a accueilli ses premiers<br />

locataires en octobre 1962. La célébration <strong>de</strong> cet<br />

anniversaire fut l’objet d’une soirée f<strong>est</strong>ive qui a<br />

réuni étudiants, anciens et membres du personnel<br />

<strong>de</strong> la Faculté, le vendredi 12 octobre 2012.<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième anniversaire <strong>est</strong> celui <strong>de</strong> … <strong>Polytech</strong><br />

<strong>News</strong>, qui fête cette année ses 20 ans d’existence.<br />

C’<strong>est</strong> l’occasion d’évoquer l’évolution <strong>de</strong> notre journal<br />

d’information avec le Recteur Conti, les Recteurs<br />

honoraires Bouquegneau et Boucher, et avec<br />

quelques anciens responsables <strong>de</strong> sa publication.<br />

Enfin, vous trouverez dans votre <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> les<br />

rubriques habituelles : activités <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s<br />

sciences, comptes-rendus <strong>de</strong> conférences organisées<br />

à la Faculté, résumés <strong>de</strong>s thèses présentées,<br />

nouvelles <strong>de</strong> nos chercheurs et <strong>de</strong> nos étudiants,<br />

et documents photographiques relatifs aux évènements<br />

<strong>de</strong>s <strong><strong>de</strong>rnier</strong>s mois.<br />

Bonne lecture !<br />

De l’École Provinciale <strong>de</strong>s Mines du Hainaut à la Faculté <strong>Polytech</strong>nique et<br />

l’Université <strong>de</strong> Mons, 175 ans d’histoire <strong>de</strong> la <strong>Polytech</strong><br />

En 1836, l’indépendance <strong>de</strong> la Belgique <strong>est</strong> acquise<br />

<strong>de</strong>puis quelques années seulement. <strong>Le</strong>s mines, les<br />

forges et les verreries connaissent un tel essor qu’il<br />

<strong>de</strong>vient crucial <strong>de</strong> mettre en place les écoles nécessaires<br />

à la formation <strong>de</strong> la main-d’oeuvre spécialisée<br />

et <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> ces industries.<br />

<strong>Le</strong> 20 octobre 1836, Jean-Baptiste Thorn, Gouverneur<br />

<strong>de</strong> la Province du Hainaut, propose au Conseil<br />

provincial la création immédiate d’une école d’où<br />

sortiraient « <strong>de</strong>s sujets aptes aux diverses professions<br />

industrielles ».<br />

<strong>Le</strong> Conseil déci<strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l’École Provinciale<br />

<strong>de</strong>s Mines du Hainaut moyennant, dit la résolution,<br />

un subsi<strong>de</strong> annuel <strong>de</strong> 3000 francs et un local fourni<br />

par la Ville. Cette somme apparaît bien modique<br />

aujourd’hui pour le lancement <strong>de</strong> notre École <strong>de</strong>s<br />

Mines, même si le revenu mensuel moyen pour<br />

un ouvrier qualifié était à l’époque <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

50 francs.<br />

Jean-Baptiste Thorn prend alors pour modèle l’École<br />

Centrale <strong>de</strong>s Arts et Manufactures <strong>de</strong> Paris, fondée<br />

en 1829.<br />

La fondation et la direction <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong>s Mines<br />

du Hainaut sont ainsi confiées à <strong>de</strong>ux ingénieurs<br />

issus <strong>de</strong> l’École Centrale <strong>de</strong> Paris : Théophile Guibal<br />

et Adolphe Devillez. Ils sont chargés d’organiser le<br />

programme <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, d’une durée initiale <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

ans. La statue <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux fondateurs agrémente<br />

la Cour d’honneur du site <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Houdain et<br />

<strong>est</strong> <strong>de</strong>venue un <strong>de</strong>s symboles emblématiques <strong>de</strong><br />

la Faculté <strong>Polytech</strong>nique, par ailleurs à la base du<br />

logo du 175 ème anniversaire créé pour l’occasion.<br />

Adolphe Devillez assure la direction <strong>de</strong> l’école,<br />

fonction qu’il assumera pendant plus <strong>de</strong> 50 ans,<br />

jusqu’en 1888.<br />

Pour la petite histoire, le minerval s’élevait à 60<br />

francs et sur les 14 étudiants inscrits <strong>de</strong> 1 ère année,<br />

4 furent diplômés en 1839.<br />

L’École <strong>de</strong>s Mines du Hainaut a ainsi été créée<br />

avec une foi et une confiance inébranlable dans<br />

la jeunesse. Guibal et Devillez, qui donneront ses<br />

lettres <strong>de</strong> noblesse à notre institution, étaient âgés<br />

à l’époque, respectivement <strong>de</strong> 23 et 24 ans<br />

En 1845, l’école <strong>est</strong> réorganisée : la durée <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>est</strong> portée à trois ans et le programme<br />

<strong>est</strong> élargi, son appellation <strong>de</strong>vient « École <strong>de</strong><br />

Commerce, d’Industrie et <strong>de</strong>s Mines du Hainaut ».<br />

La Société <strong>de</strong>s Anciens Elèves <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong>s Mines<br />

POLYTECH NEWS 48 | 3


DOSSIER |<br />

faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

du Hainaut, qui <strong>de</strong>viendra l’AIMs – Association <strong>de</strong>s<br />

Ingénieurs diplômés <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

<strong>de</strong> Mons –, <strong>est</strong> fondée en 1853. Théophile Guibal<br />

en <strong>est</strong> le premier prési<strong>de</strong>nt.<br />

L’accroissement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s progrès scientifiques et<br />

industriels exige un développement <strong>de</strong> l’étendue <strong>de</strong><br />

la formation <strong>de</strong>s ingénieurs et une plus gran<strong>de</strong> spécialisation.<br />

Outre les diplômes initiaux d’ingénieur <strong>de</strong>s<br />

mines et d’ingénieur métallurgiste, l’École organise<br />

successivement ceux <strong>de</strong> chimie en 1853, <strong>de</strong> mécanique<br />

en 1862 et celui <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer en 1874.<br />

<strong>Le</strong>s extensions constantes <strong>de</strong>s enseignements<br />

obligent, en 1876, à porter à quatre années la durée<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. L’École marque cette évolution en complétant<br />

son titre par celui <strong>de</strong> Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

du Hainaut. En 1879, elle s’installe dans les bâtiments<br />

<strong>de</strong> l’ancien Collège <strong>de</strong> Houdain.<br />

La <strong>de</strong>uxième moitié du 19 ème siècle <strong>est</strong> marquée par<br />

<strong>de</strong> nombreuses innovations, en particulier dans le<br />

domaine <strong>de</strong> l’électr<strong>ici</strong>té. En 1871, année emblématique,<br />

Zénobe Gramme présente à l’Académie <strong>de</strong>s<br />

Sciences <strong>de</strong> Paris la première génératrice industrielle<br />

<strong>de</strong> courant continu. Enseignant <strong>de</strong> Physique<br />

industrielle à l’École <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong>puis 1880, Auguste<br />

Macquet imprime une impulsion irrésistible à l’enseignement<br />

<strong>de</strong> l’électr<strong>ici</strong>té et <strong>de</strong> l’électrotechnique et<br />

crée en 1886 un laboratoire d’électr<strong>ici</strong>té, remarquablement<br />

équipé pour l’époque. Auguste Macquet<br />

introduit ainsi l’expérimentation en laboratoire comme<br />

démarche pédagogique complémentaire aux exposés<br />

ex-cathedra. <strong>Le</strong> diplôme d’ingénieur électr<strong>ici</strong>en <strong>est</strong><br />

créé en 1887. Auguste Macquet succè<strong>de</strong> à Adolphe<br />

Devillez et <strong>de</strong>vient directeur <strong>de</strong> l’école en 1890.<br />

En 1897, Jules Cornet <strong>est</strong> nommé professeur <strong>de</strong><br />

Géologie à l’École <strong>de</strong>s Mines. Fils <strong>de</strong> François Cornet,<br />

diplômé <strong>de</strong> l’École en 1853, Jules Cornet part<strong>ici</strong>pa<br />

en 1892 à l’expédition Bia-Francqui au Congo et<br />

découvrit les richesses minérales du Katanga. À son<br />

retour, il s’installe à Mons, il y enseignera la géologie,<br />

la minéralogie et la cristallographie pendant 35 ans.<br />

La renommée <strong>de</strong> l’école s’étend, certaines promotions<br />

comptent jusqu’à 30% <strong>de</strong> Français. En 1902,<br />

60% <strong>de</strong>s ingénieurs attachés aux charbonnages<br />

belges sont issus <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong>s Mines du Hainaut.<br />

<strong>Le</strong>ur présence était aussi massive en Europe et plus<br />

particulièrement dans les charbonnages du Nord<br />

<strong>de</strong> la France.<br />

À partir <strong>de</strong> l’année académique 1904-1905, la durée<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>est</strong> portée définitivement à cinq ans.<br />

L’année 1905 <strong>est</strong> marquée par l’inauguration du<br />

monument Devillez-Guibal, œuvre <strong>de</strong> Louis Devillez,<br />

4 | POLYTECH NEWS 48<br />

fils d’Adolphe, ainsi que par la pose <strong>de</strong> la première<br />

pierre <strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong><br />

Houdain. <strong>Le</strong>s nouveaux locaux sont inaugurés<br />

l’année suivante.<br />

La guerre 14-18 entraîne la fermeture <strong>de</strong> l’école<br />

pendant 5 ans. À sa réouverture en 1919, les<br />

étu<strong>de</strong>s font l’objet <strong>de</strong> réformes visant à réduire<br />

leur caractère encyclopédique. <strong>Le</strong>s laboratoires,<br />

dont les équipements sont renforcés, acquièrent<br />

une importance accrue dans la formation. La formation<br />

technologique <strong>de</strong>s étudiants <strong>est</strong> basée sur<br />

<strong>de</strong>s visites industrielles et <strong>de</strong>s stages. <strong>Le</strong>s diplômes<br />

délivrés sont ramenés aux <strong>de</strong>ux diplômes fondamentaux<br />

d’ingénieur <strong>de</strong>s mines et d’ingénieur<br />

métallurgiste, et à <strong>de</strong>ux diplômes complémentaires<br />

d’ingénieur électr<strong>ici</strong>en et d’ingénieur géologue.<br />

En 1920, la Province du Hainaut, fondatrice <strong>de</strong><br />

l’École, lui consent une autonomie complète, tout<br />

en lui garantissant le maintien <strong>de</strong> ses subventions.<br />

De nouveaux laboratoires sont construits et équipés<br />

sur le boulevard Dolez, le premier bloc <strong>est</strong> mis en<br />

service en 1925 et le second en 1937, à l’occasion<br />

du centenaire <strong>de</strong> l’école. <strong>Le</strong> diplôme d’ingénieur<br />

électromécan<strong>ici</strong>en <strong>est</strong> créé, la première promotion<br />

<strong>est</strong> diplômée en 1933.<br />

En 1935, l’institution adopte le nom <strong>de</strong> Faculté<br />

<strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons.<br />

Après la secon<strong>de</strong> guerre mondiale, la Faculté se<br />

réorganise. En 1955, les nouveaux laboratoires<br />

du Centre <strong>de</strong> Recherches Nucléaires attaché à la<br />

Faculté sont inaugurés. En 1957, le diplôme d’électromécan<strong>ici</strong>en<br />

<strong>est</strong> supprimé et remplacé par les<br />

<strong>de</strong>ux diplômes d’ingénieur électr<strong>ici</strong>en et d’ingénieur<br />

mécan<strong>ici</strong>en. Dès sa création, le programme<br />

<strong>de</strong> la spécialité mécanique incorpore <strong>de</strong>s projets<br />

<strong>de</strong> mécanique dans les métho<strong>de</strong>s pédagogiques<br />

mises en œuvre. À partir <strong>de</strong> 1961, <strong>de</strong> nouveaux<br />

diplômes sont successivement créés en Chimie,<br />

en Architecture et en Techniques Opérationnelles.<br />

Celui-ci <strong>de</strong>viendra ultérieurement le diplôme d’ingénieur<br />

civil en Informatique et G<strong>est</strong>ion. Suite à<br />

l’augmentation du nombre d’étudiants, la Faculté<br />

déci<strong>de</strong> la construction d’une cité <strong>est</strong>udiantine. <strong>Le</strong><br />

premier bloc, comportant 144 logements et un r<strong>est</strong>aurant,<br />

<strong>est</strong> inauguré en 1962 à l’occasion du 125 ème<br />

anniversaire <strong>de</strong> la Faculté. Sa capacité en logements<br />

<strong>est</strong> doublée en 1967.<br />

En 1965, la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>est</strong> chargée par<br />

l’Etat d’organiser la Faculté <strong>de</strong>s Sciences du Centre<br />

Universitaire <strong>de</strong> l’Etat à Mons, qui <strong>de</strong>viendra plus<br />

tard l’UMH – Université <strong>de</strong> Mons-Hainaut.<br />

<strong>Le</strong>s années soixante sont également marquées<br />

par la construction <strong>de</strong> nouveaux laboratoires, sur<br />

les sites <strong>de</strong> la rue du Joncquois et <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong><br />

l’Épargne, ainsi que par les créations d’un Centre<br />

<strong>de</strong> Langues Vivantes et d’un Centre <strong>de</strong> Calcul et <strong>de</strong><br />

Traitement <strong>de</strong> l’Information. L’aménagement <strong>de</strong>s<br />

bâtiments <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l’Épargne se prolongera<br />

jusqu’à la fin <strong>de</strong>s années septante.<br />

À partir <strong>de</strong> 1971, les universités doivent faire face à<br />

<strong>de</strong>s r<strong>est</strong>rictions budgétaires. Celles-ci entraînent <strong>de</strong>s<br />

réductions <strong>de</strong> personnel qui affecteront la Faculté<br />

jusqu’au milieu <strong>de</strong>s années 80. À ce moment, l’évolution<br />

favorable du nombre d’étudiants et la célébration<br />

du 150 ème anniversaire permettent à la Faculté <strong>de</strong><br />

retrouver l’optimisme. À la rentrée académique d’octobre<br />

1987, la Faculté remet les insignes <strong>de</strong> Docteur<br />

Honoris Causa au Roi Baudouin, première personnalité<br />

désignée à ce titre par la Faculté. En septembre<br />

1988, la Faculté inaugure une formation d’ingénieur<br />

civil en Informatique et G<strong>est</strong>ion organisée en horaire<br />

décalé à Charleroi. D<strong>est</strong>inée à <strong>de</strong>s adultes en reprise<br />

d’étu<strong>de</strong>s, elle r<strong>est</strong>e à ce jour la seule formation <strong>de</strong> ce<br />

type organisée en Belgique.<br />

Au début <strong>de</strong>s années nonante, le nombre d’étudiants<br />

inscrits dans les facultés <strong>de</strong>s sciences appliquées<br />

atteint <strong>de</strong>s sommets, plus <strong>de</strong> 320 étudiants sont<br />

inscrits en 1 ère candidature à la Faculté en 1990-<br />

1991. Pour faire face à cet afflux d’étudiants, un<br />

amphithéâtre <strong>de</strong> 720 places <strong>est</strong> construit sur le site<br />

<strong>de</strong> la rue du Joncquois. <strong>Le</strong> programme européen<br />

ERASMUS, adopté quelques années plus tôt, permet<br />

aux étudiants <strong>de</strong> réaliser une partie <strong>de</strong> leurs étu<strong>de</strong>s<br />

dans une université étrangère. Dans ce cadre, la<br />

Faculté <strong>de</strong>vient membre du réseau T.I.M.E. – Top<br />

Industrial Managers for Europe – et développe à<br />

partir <strong>de</strong> 1993 <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> double-diplôme avec<br />

plusieurs institutions du réseau. <strong>Le</strong>s activités <strong>de</strong><br />

recherche menées en collaboration avec les entreprises<br />

et les pouvoirs publics s’intensifient. En 1994,<br />

les centres <strong>de</strong> recherche Multitel et Materia Nova<br />

(en collaboration avec l’UMH) sont créés dans le<br />

cadre du programme Objectif 1/Hainaut. <strong>Le</strong> développement<br />

<strong>de</strong> la recherche conduit également à la<br />

création <strong>de</strong> plusieurs spin-offs.<br />

<strong>Le</strong> début du 21 ème siècle <strong>est</strong> marqué par la réforme<br />

dite « <strong>de</strong> Bologne », qui modifie la structure <strong>de</strong>s<br />

cursus à partir <strong>de</strong> 2004. <strong>Le</strong> premier cycle, appelé<br />

bachelier, dure désormais 3 ans, il <strong>est</strong> suivi du master<br />

d’une durée <strong>de</strong> 2 ans. Cette réforme donne lieu à<br />

une révision <strong>de</strong>s programmes, qui conduit à donner<br />

plus d’importance aux projets et à l’acquisition <strong>de</strong><br />

compétences transversales.<br />

Enfin, ce qui était prévisible arriva : près d’un <strong>de</strong>misiècle<br />

après la création du Centre Universitaire <strong>de</strong><br />

l’Etat, la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons rejoint l’Université<br />

<strong>de</strong> Mons-Hainaut pour former, <strong>de</strong>puis 2009,<br />

l’actuelle Université <strong>de</strong> Mons, dont elle constitue<br />

aujourd’hui la composante la plus ancienne.<br />

Avec plus <strong>de</strong> 310 membres du personnel, dont<br />

près <strong>de</strong> 250 enseignants et chercheurs, la Faculté<br />

<strong>Polytech</strong>nique contribue aujourd’hui avec les autres<br />

facultés au rayonnement et au développement <strong>de</strong><br />

l’Université, sur ses campus <strong>de</strong> Mons et <strong>de</strong> Charleroi.


POLYTECH NEWS<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

AEQES-CTI, une expérience qui fera date<br />

Renforcer et faire connaître la qualité <strong>de</strong>s formations <strong>Polytech</strong>-Mons<br />

y Prof. Ph. Fortemps, Vice-Doyen <strong>de</strong> la FPMs<br />

Dès sa fondation en 1837, notre faculté a entretenu une culture <strong>de</strong> la qualité inhérente à<br />

l’art <strong>de</strong> l’ingénieur. Au fil <strong>de</strong>s ans, elle développe une dynamique d’amélioration continue,<br />

graduelle ou soutenue, <strong>de</strong> ses formations.<br />

Une démarche historiquement ancrée<br />

Considérons trois dates, au début <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la FPMs.<br />

En 1844 déjà, une enquête off<strong>ici</strong>elle <strong>est</strong> lancée auprès <strong>de</strong>s Chambres <strong>de</strong><br />

Commerce et <strong>de</strong>s divers comités industriels du Hainaut. Elle confirma la<br />

nécessité <strong>de</strong> la jeune institution, en préconisant d’en renforcer le niveau<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et d’en élargir le cadre à d’autres domaines. Elle fut rapi<strong>de</strong>ment<br />

suivie d’effets tant dans les exigences à l’admission que dans le<br />

contenu <strong>de</strong>s cours.<br />

Dès 1880, l’accent se déplaça vers la démarche <strong>de</strong> l’ingénieur. Ce n’était<br />

plus tant « l’objet d’étu<strong>de</strong> qui compte dans la formation <strong>de</strong>s ingénieurs<br />

que la préoccupation intellectuelle avec laquelle on se penche sur le problème<br />

qui se pose à son sujet », afin <strong>de</strong> rendre chaque étudiant « capable<br />

d’assimiler les découvertes <strong>de</strong> la Science pure pour les adapter économiquement<br />

aux besoins <strong>de</strong> sa génération. » (Yernaux, 1937)<br />

En 1919, l’École <strong>de</strong>s Mines entra dans une nouvelle phase <strong>de</strong> réforme,<br />

pour accentuer davantage le rôle actif <strong>de</strong> ses étudiants et assurer une<br />

meilleure continuité entre l’exposé <strong>de</strong> la théorie et leur analyse expérimentale.<br />

<strong>Le</strong> rôle du travail expérimental personnel <strong>de</strong>s étudiants fut accru<br />

afin <strong>de</strong> favoriser l’éclosion <strong>de</strong> leur personnalité <strong>de</strong> futurs ingénieurs.<br />

De nombreuses autres étapes ont marqué l’évolution continue <strong>de</strong>s formations<br />

proposées par la FPMs : passage <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 2 ans à 5 ans,<br />

multiplication <strong>de</strong>s diplômes proposés,… pour toujours mieux répondre aux<br />

besoins <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong> la Société. Et la formation <strong>de</strong>s ingénieurs <strong>est</strong><br />

encore susceptible <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s évolutions (voir pages suivantes).<br />

L’année du 175 ème anniversaire marque une étape nouvelle. De concert<br />

avec les trois autres Facultés <strong>de</strong> Sciences Appliquées <strong>de</strong> la Fédération<br />

Wallonie-Bruxelles, notre faculté s’<strong>est</strong> engagée dans une procédure<br />

conjointe d’évaluation par l’AEQES (Agence pour l’Évaluation <strong>de</strong> la Qualité<br />

<strong>de</strong> l’Enseignement Supérieur) et d’accréditation par la CTI (Commission<br />

<strong>de</strong>s Titres d’Ingénieur – France). Il s’agit donc à la fois <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce<br />

les bonnes pratiques, les insuffisances et les problèmes à résoudre<br />

et <strong>de</strong> nous confronter à <strong>de</strong>s standards internationaux.<br />

Dans la perspective d’une reconnaissance<br />

internationale expl<strong>ici</strong>te<br />

<strong>Le</strong> résultat le plus attendu <strong>de</strong> cette étape <strong>est</strong> l’obtention pour chacune <strong>de</strong><br />

nos formations <strong>de</strong> master du label européen EUR-ACE qui reconnaît la qualité<br />

du programme concerné. D’une part, il concerne la cohérence <strong>de</strong>s formations<br />

avec les attentes et les objectifs <strong>de</strong>s parties prenantes : académiques,<br />

étudiants, diplômés, mon<strong>de</strong> industriel et société. D’autre part, il considère<br />

l’existence et le développement d’une démarche qualité visant la satisfaction<br />

<strong>de</strong> standards internationaux et les normes <strong>de</strong> qualité fixées par la profession.<br />

Ce label <strong>est</strong> important pour l’institution ; il l’<strong>est</strong> encore davantage pour nos<br />

diplômés. Il vise en effet à renforcer la confiance dans les systèmes <strong>de</strong><br />

formation <strong>de</strong>s ingénieurs au sein <strong>de</strong> l’Europe. Un ingénieur dont le diplôme<br />

<strong>est</strong> marqué du label EUR-ACE a donc la certitu<strong>de</strong> que sa formation pourra<br />

être reconnue sur le plan européen, tant en termes <strong>de</strong> connaissance et <strong>de</strong><br />

compréhension que <strong>de</strong> compétences pratiques.<br />

Rédiger et exploiter un rapport d’auto-évaluation<br />

Un résultat déjà très tangible consiste dans le rapport d’auto-évaluation<br />

que nous avons rédigé à partir du référentiel conjoint AEQES-CTI. Guidé<br />

par une analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces)<br />

préalable, chacun <strong>de</strong>s huit premiers chapitres traite d’une thématique particulière,<br />

allant <strong>de</strong> la gouvernance aux programmes d’étu<strong>de</strong>s, en passant<br />

par l’ancrage professionnel et les échanges internationaux. Quant au chapitre<br />

9, il propose une synthèse organisée <strong>de</strong>s chapitres précé<strong>de</strong>nts ainsi<br />

qu’un premier plan d’action.<br />

Ce rapport a servi <strong>de</strong> base <strong>de</strong> travail, lors <strong>de</strong> la visite <strong>de</strong>s experts AEQES-<br />

CTI, du 8 au 10 octobre <strong><strong>de</strong>rnier</strong>. Durant trois journées bien remplies, ils ont<br />

rencontré étudiants et assistants, diplômés et employeurs, enseignants<br />

et autres membres du personnel. Par <strong>de</strong> très nombreuses qu<strong>est</strong>ions, la<br />

consultation <strong>de</strong> rapports <strong>de</strong> TFE et <strong>de</strong> projets, et la visite d’auditoires, <strong>de</strong><br />

laboratoires et <strong>de</strong> la cité <strong>est</strong>udiantine, ils ont pu affiner leur perception et<br />

mettre en évi<strong>de</strong>nce les éléments les plus importants, tant dans nos atouts<br />

que dans les progrès à réaliser.<br />

Dans l’attente du rapport final <strong>de</strong> synthèse et <strong>de</strong> l’accréditation espérée,<br />

nous avons entrepris d’exploiter cette dynamique pour approfondir nos<br />

réflexions et considérer la mise en œuvre <strong>de</strong>s perspectives d’action.<br />

Rassembler toute la communauté facultaire autour<br />

d’un même projet<br />

Mais le tout premier fruit <strong>de</strong> cette expérience résulte <strong>de</strong> l’approche part<strong>ici</strong>pative<br />

qui a été adoptée. Pour rédiger le rapport comme pour toutes les autres<br />

étapes (consultation, enquêtes, approbation), les membres <strong>de</strong> la communauté<br />

facultaire (enseignants, chercheurs, étudiants, personnels administratif et<br />

technique) ont été largement impliqués, sans oublier les diplômés et les<br />

représentants <strong>de</strong> la profession au sein du Conseil stratégique.<br />

Ce projet commun constitue un événement important pour notre faculté. Il<br />

fut toujours passionnant mais souvent exigeant. Grâce à une entente chaleureuse<br />

et à l’engagement <strong>de</strong> tous, il a pu être mené à bien sereinement.<br />

Cet enthousiasme continuera à marquer notre dynamisme pour porter<br />

ensemble notre mission : former <strong>de</strong>s ingénieurs efficaces au service <strong>de</strong> la<br />

société d’aujourd’hui et <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. Merci à tous !<br />

POLYTECH NEWS 48 | 5


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

CINQ NOUVEAUX DOCTEURS HONORIS CAUSA<br />

à L’UNIVERSITÉ DE MONS<br />

Ce jeudi 22 novembre 2012, au terme d’une cérémonie solennelle qui s’<strong>est</strong> tenue dans l’amphithéâtre<br />

Richard Stiévenart, le diplôme et les insignes <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa ont été remis par le Prof. Calogero<br />

CONTI, le Recteur <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Mons (UMONS) à cinq personnalités <strong>de</strong> premier plan, en reconnaissance<br />

<strong>de</strong>s services rendus à la société ou au développement <strong>de</strong> la science.<br />

Cette cérémonie était organisée dans le cadre du 175 ème anniversaire <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique, dont les<br />

portes furent ouvertes en 1837, sous l’appellation « école provinciale <strong>de</strong>s Mines du Hainaut ».<br />

Dans la communauté universitaire, il <strong>est</strong> <strong>de</strong> tradition <strong>de</strong><br />

conférer le titre <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa lorsqu’une<br />

université souhaite honorer <strong>de</strong>s personnalités <strong>de</strong> tout<br />

premier plan en reconnaissance <strong>de</strong>s services rendus à<br />

la Société ou au développement <strong>de</strong> la Science.<br />

<strong>Le</strong> Doctorat Honoris Causa <strong>est</strong> la plus haute distinction<br />

que peut délivrer une institution universitaire qui<br />

assume dès lors ce privilège et cette responsabilité<br />

avec le discernement qui sied à l’octroi d’une distinction<br />

dont elle connaît la valeur.<br />

Au sein <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Mons, la responsabilité du<br />

choix <strong>de</strong>s Docteur Honoris Causa incombe au Conseil<br />

académique constitué par l’ensemble <strong>de</strong>s membres du<br />

personnel académique <strong>de</strong> l’institution. Il arrête son choix<br />

en étant conscient que le titre <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa<br />

a notamment valeur <strong>de</strong> reconnaissance et d’exemple.<br />

Aujourd’hui, au travers du 175 ème anniversaire <strong>de</strong> notre<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique, l’UMONS a souhaité honorer<br />

cinq personnalités toutes reconnues dans leur domaine<br />

d’expertise et dont la trajectoire <strong>est</strong> emblématique <strong>de</strong>s<br />

vertus associées à la formation et au métier d’ingénieur.<br />

Dans le contexte actuel <strong>de</strong> l’économie et <strong>de</strong> la<br />

société <strong>de</strong> la connaissance, tous nos Docteurs Honoris<br />

Causa présentent en outre cette qualité indispensable<br />

au développement et au bien <strong>de</strong> nos sociétés, à savoir<br />

leur capacité à innover.<br />

Dans le cadre particulier <strong>de</strong> l’innovation technologique,<br />

les formations d’ingénieurs ont <strong>de</strong>s atouts indéniables :<br />

le contact étroit avec la recherche, qu’elle soit fondamentale<br />

ou appliquée, la pluridisciplinarité ainsi que<br />

les liens privilégiés avec l’entreprise.<br />

Ils ne sont évi<strong>de</strong>mment pas les seuls acteurs <strong>de</strong> l’innovation,<br />

et le simple fait d’être ingénieur ne garantit certes<br />

pas cette capacité à innover.<br />

<strong>Le</strong>s Docteurs Honoris Causa mis à l’honneur aujourd’hui,<br />

ingénieurs pour quatre d’entre eux, sortent vraiment <strong>de</strong><br />

l’ordinaire, par <strong>de</strong>s parcours exceptionnels, enrichis<br />

par leur souci d’innover, leur créativité et leur esprit<br />

d’entreprendre.<br />

Si l’Université <strong>de</strong> Mons a voulu honorer Bertrand<br />

PICCARD et André BORSCHBERG, c’<strong>est</strong> parce qu’ils<br />

osent innover en ouvrant <strong>de</strong>s voies nouvelles.<br />

Initiateurs et fondateurs du projet Solar Impulse, ils se<br />

consacrent aujourd’hui au projet d’avion solaire avec<br />

cet incroyable défi programmé pour 2015, à savoir<br />

réaliser, dans <strong>de</strong>ux ans, le tour du mon<strong>de</strong> en avion<br />

solaire. <strong>Le</strong> challenge technologique <strong>est</strong> <strong>de</strong> taille, il <strong>est</strong><br />

ambitieux, suscite respect et admiration et s’inscrit<br />

dans la perspective cruciale <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> nouvelles<br />

technologies et <strong>de</strong>s énergies renouvelables pour<br />

le développement durable <strong>de</strong> nos sociétés.<br />

Si l’UMONS a voulu honorer Hervé BIAUSSER, c’<strong>est</strong><br />

parce qu’il incarne à merveille plusieurs <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong><br />

l’ingénieur mo<strong>de</strong>rne. Il <strong>est</strong> innovateur tant par son mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> l’École centrale <strong>de</strong> Paris dont il assure la<br />

direction que par ses analyses fouillées et pertinentes<br />

sur le rôle <strong>de</strong> l’ingénieur d’aujourd’hui et son apport au<br />

processus d’innovation. Il fait preuve d’une formidable<br />

ouverture au mon<strong>de</strong> par l’orientation internationale<br />

qu’il donne à l’École Centrale (elle vient <strong>de</strong> diplômer<br />

cette année sa première promotion à l’École Centrale<br />

<strong>de</strong> Pékin). Il assure aussi la prési<strong>de</strong>nce du pr<strong>est</strong>igieux<br />

réseau TIME (Top Industriel Manager for Europe). Ce<br />

réseau regroupe les meilleures écoles d’ingénieurs<br />

européennes et œuvre pour le développement d’une<br />

vraie culture européenne en facilitant le parcours <strong>de</strong>s<br />

étudiants conduisant au double diplôme d’ingénieurs.<br />

Si l’Université <strong>de</strong> Mons a voulu honorer le Prof. HE<br />

MANCHAO, c’<strong>est</strong> parce qu’il a contribué à <strong>de</strong>s apports<br />

majeurs dans le domaine <strong>de</strong> la mécanique <strong>de</strong>s roches<br />

et <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> ressources géothermiques.<br />

Dans un pays immense, en plein boum économique<br />

et technologique, son excellence scientifique lui a<br />

permis <strong>de</strong> développer et <strong>de</strong> diriger actuellement<br />

le « State Key Laboratory for Geomechanics and<br />

Deep Un<strong>de</strong>rground Engineering », laboratoire <strong>de</strong><br />

référence <strong>de</strong> la République Populaire <strong>de</strong> Chine dans<br />

le domaine du génie minier.<br />

Si l’Université <strong>de</strong> Mons a voulu honorer Frank DE<br />

WINNE, c’<strong>est</strong> parce qu’il <strong>est</strong> un remarquable ambassa<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> notre pays dans la passionnante aventure <strong>de</strong><br />

la conquête spatiale. Astronaute sur la station spatiale<br />

européenne en 2002 et en 2009, il <strong>est</strong> actuellement<br />

Directeur du Centre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s astronautes<br />

européens. Il apporte sa contribution active dans un<br />

domaine qui <strong>est</strong> source d’innovation et qui dynamise<br />

bien d’autres secteurs en les faisant profiter<br />

<strong>de</strong>s acquis <strong>de</strong>s technologies développées dans la<br />

recherche spatiale.<br />

En acceptant le titre <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa <strong>de</strong><br />

l’Université <strong>de</strong> Mons, nos 5 nouveaux docteurs part<strong>ici</strong>pent<br />

à leur façon aux missions qui nous sont chères.<br />

Ils nous font aussi l’honneur <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir membres <strong>de</strong><br />

notre Communauté.<br />

Qu’ils sachent qu’ils seront <strong>ici</strong> chez eux dans une<br />

institution qui les <strong>est</strong>ime et reconnaît la richesse <strong>de</strong><br />

leur trajectoire.<br />

La découverte <strong>de</strong> ces parcours exceptionnels<br />

sera complétée par la présentation <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s<br />

Docteurs Honoris Causa par les collègues qui ont<br />

initié la proposition.<br />

Extrait du discours <strong>de</strong> M. le Professeur Calogero Conti, Recteur <strong>de</strong> l’UMONS<br />

6 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

PRéSENTATION DE MM. PICCARD ET BORSCHBERG<br />

AU TITRE DE DOCTEUR HONORIS CAUSA<br />

Par le Professeur Paul Lybaert, Doyen <strong>de</strong> la FPMs<br />

Bertrand Piccard <strong>est</strong> né le 1 er mars<br />

1958 à Lausanne. Il <strong>est</strong> issu d’une<br />

famille <strong>de</strong> scientifiques et d’explorateurs.<br />

Auguste Piccard son grand-père<br />

<strong>est</strong> l’inventeur <strong>de</strong> la cabine pressurisée<br />

et explora la stratosphère et les fonds<br />

sous-marins. Son père <strong>est</strong> océanographe<br />

et titulaire du record <strong>de</strong> plongée<br />

avec son exploration <strong>de</strong> la fosse <strong>de</strong>s<br />

Mariannes. Il explora le Gulf stream en<br />

se laissant dériver avec son mésoscaphe<br />

sur plus <strong>de</strong> 3000 km.<br />

Après une partie <strong>de</strong> son enfance aux<br />

Etats-Unis, où il baigne dans le milieu<br />

<strong>de</strong> la conquête spatiale, Bertrand Piccard<br />

découvre à 16 ans le vol libre et l’aviation<br />

ultra légère, dont il <strong>de</strong>vient un <strong>de</strong>s<br />

pionniers européens. Il <strong>de</strong>vient mé<strong>de</strong>cin<br />

et se spécialise en psychiatrie et psychothérapie<br />

<strong>de</strong> l’adulte et <strong>de</strong> l’enfant. Il se<br />

forme à l’hypnose qu’il intègre dans sa<br />

pratique psychothérapeutique et organise<br />

<strong>de</strong>s formations à l’hypnothérapie. Cette<br />

compétence, qui constitue un atout pour la<br />

g<strong>est</strong>ion d’un vol <strong>de</strong> longue durée, conduit<br />

le Docteur Piccard, en 1992, à part<strong>ici</strong>per<br />

avec Wim Verstraeten à la première course<br />

transatlantique en ballon, qu’ils remporteront<br />

après un vol <strong>de</strong> 5 jours et <strong>de</strong> 5000 km entre les Etats-Unis et l’Espagne.<br />

Cette course lui inspire son défi suivant : faire le tour du mon<strong>de</strong> en ballon<br />

sans escale. Après <strong>de</strong>ux essais infructueux en 1997 et 1998 et un premier<br />

record du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> vol, Bertrand Piccard, accompagné <strong>de</strong> Brian<br />

Jones, effectue en 1999 à bord du Breitling Orbiter 3 le premier tour du<br />

mon<strong>de</strong> en ballon sans escale en réalisant un vol <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 45000 km en<br />

près <strong>de</strong> 20 jours. Ce vol <strong>est</strong> le plus long à la fois en durée et en distance<br />

<strong>de</strong> toute l’histoire <strong>de</strong> l’aviation, il vaudra à Bertrand Piccard <strong>de</strong> nombreuses<br />

distinctions dans le mon<strong>de</strong> entier : il <strong>est</strong> décoré <strong>de</strong> la Légion d’Honneur, <strong>de</strong><br />

l’Ordre Olympique, <strong>de</strong> la médaille <strong>de</strong> Jeunesse et Sport et <strong>de</strong> la Médaille <strong>de</strong><br />

l’Aéronautique. Il reçoit également les plus hautes distinctions <strong>de</strong> plusieurs<br />

associations aéronautiques, scientifiques et sportives européennes et américaines.<br />

Il <strong>est</strong> nommé ambassa<strong>de</strong>ur itinérant <strong>de</strong>s Nations Unies.<br />

à la suite <strong>de</strong> ce tour du mon<strong>de</strong>, les <strong>de</strong>ux pilotes créent la fondation humanitaire<br />

Winds of Hope et l’engagent dans la lutte contre le Noma, une maladie<br />

infectieuse qui touche les enfants dans les pays pauvres.<br />

Après ce vol autour du globe, Bertrand Piccard imagine un autre défi :<br />

réaliser un tour du mon<strong>de</strong> en avion solaire, sans carburant ni émission<br />

polluante, dans le but <strong>de</strong> promouvoir les énergies renouvelables. Après<br />

une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité réalisée à l’EPFL - école <strong>Polytech</strong>nique Fédérale <strong>de</strong><br />

Lausanne, Bertrand Piccard s’associe à André Borschberg pour transformer<br />

l’idée en réalisation. Ainsi naît le projet Solar Impulse lancé off<strong>ici</strong>ellement en<br />

novembre 2003.<br />

B. Piccard et A. Borschberg<br />

André Borschberg <strong>est</strong> né le 13 décembre 1952 à Zurich. Habité par l’envie <strong>de</strong><br />

voler dès son enfance, il obtient sa licence <strong>de</strong> pilote à 17 ans. Formé à l’école<br />

<strong>de</strong>s Forces aériennes suisses, il pilotera <strong>de</strong>s avions <strong>de</strong> chasse pendant plus<br />

<strong>de</strong> vingt ans. Il <strong>est</strong> titulaire <strong>de</strong>s licences <strong>de</strong> pilote professionnel d’avion et<br />

d’hélicoptère.<br />

Ingénieur diplômé <strong>de</strong> l’EPFL en mécanique et thermodynamique, titulaire<br />

d’un certificat en g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s entreprises à HEC <strong>de</strong> Lausanne et d’un master<br />

en Management obtenu au MIT, André Borschberg cumule les expériences <strong>de</strong><br />

consultant, <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ionnaire et <strong>de</strong> créateur d’entreprise. Après 5 ans comme<br />

consultant chez McKinsey, il co-fon<strong>de</strong> une société <strong>de</strong> capital-risque, et crée<br />

ensuite une start-up dans le domaine d’Internet et <strong>de</strong>s nouvelles technologies.<br />

Avec une équipe technique <strong>de</strong> l’EPFL, il co-fon<strong>de</strong> également Innovative<br />

Silicon, une société technologique dans le domaine <strong>de</strong>s mémoires pour micro<br />

processeurs. André Borschberg <strong>est</strong> membre d’associations <strong>de</strong> référence<br />

comme la pr<strong>est</strong>igieuse Young Presi<strong>de</strong>nts’ Organization (YPO) et la Chief<br />

Executive Organisation.<br />

Chargé par l’EPFL <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> l’avion solaire, il s’associe à la<br />

réalisation du projet en 2003 et <strong>est</strong> co-fondateur <strong>de</strong> Solar Impulse. Directeur<br />

général <strong>de</strong> l’entreprise et à la tête d’une équipe <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 60 personnes, il<br />

dirige la construction <strong>de</strong> l’avion et la préparation <strong>de</strong>s missions.<br />

Forte <strong>de</strong> nombreux partenariats scientifiques, industriels et financiers,<br />

l’équipe <strong>de</strong> Solar Impulse développe un premier prototype qui effectue son<br />

premier vol en avril 2010. <strong>Le</strong>s 7 et 8 juillet 2010, aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Solar<br />

POLYTECH NEWS 48 | 7


DOSSIER |<br />

faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

Impulse, André Borschberg effectue un vol <strong>de</strong> 26 heures, démontrant la possibilité<br />

<strong>de</strong> faire voler un avion jour et nuit grâce à la seule énergie du soleil.<br />

D’autres vols suivront, le premier vol international vers Bruxelles et Paris en<br />

juin 2011 et le premier voyage intercontinental jusqu’à Ouarzazate , <strong>de</strong> mai à<br />

juillet 2012, au cours duquel André Borschberg et Bertrand Piccard piloteront<br />

alternativement l’avion.<br />

Associés <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> dix ans aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Solar impulse, Bertrand<br />

Piccard et André Borschberg préparent à présent la prochaine étape du projet,<br />

la réalisation du tour du mon<strong>de</strong> en avion solaire, en 2015.<br />

En proposant l’attribution du titre <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa <strong>de</strong> l’Université<br />

<strong>de</strong> Mons à Bertrand Piccard et André Borschberg, la Faculté <strong>Polytech</strong>nique a<br />

souhaité mettre à l’honneur la contribution <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux personnalités à relever<br />

un défi technologique remarquable et à le mettre au service d’une vision,<br />

celle <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s nouvelles technologies et <strong>de</strong>s énergies renouvelables<br />

pour le développement durable <strong>de</strong> nos sociétés.<br />

Car le projet Solar Impulse <strong>est</strong> un modèle <strong>de</strong> démarche d’ingénieur. Au départ,<br />

une idée nouvelle, originale, un projet un peu fou et la volonté d’un homme <strong>de</strong><br />

le réaliser. Suit l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité et sa conclusion : c’<strong>est</strong> possible. Troisième<br />

étape : créer une entreprise, trouver les moyens financiers, rassembler et motiver<br />

une équipe. Quatrième étape : concevoir, en utilisant les connaissances et<br />

les moyens <strong>de</strong> calcul les plus pointus. Cinquième étape : construire, en mettant<br />

en œuvre les meilleures technologies disponibles. Et enfin, au terme du processus,<br />

transformer l’idée <strong>de</strong> départ en réalité : voler jour et nuit avec pour seule<br />

énergie celle du soleil.<br />

Quant à la vision, je voudrais citer <strong>ici</strong> Bertrand Piccard :<br />

« Des défis majeurs atten<strong>de</strong>nt l’humanité. Ils ouvriront à la science <strong>de</strong><br />

nouveaux horizons, mais leurs objectifs seront moins <strong>de</strong> conquérir <strong>de</strong>s<br />

territoires inconnus que <strong>de</strong> préserver la planète <strong>de</strong>s menaces actuelles<br />

pour y améliorer la qualité <strong>de</strong> vie. <strong>Le</strong>s prochaines aventures seront donc<br />

humanitaires et médicales pour combattre l’extrême pauvreté et enrayer<br />

les nouvelles épidémies, politiques pour améliorer la gouvernance <strong>de</strong><br />

la planète, spirituelles pour retrouver <strong>de</strong>s valeurs profon<strong>de</strong>s et bien sûr,<br />

technologiques pour répondre durablement aux menaces contre notre environnement.<br />

».<br />

Comme la plupart <strong>de</strong>s aventures technologiques et scientifiques, <strong>de</strong> la<br />

conquête spatiale à l’exploration polaire, Solar impulse <strong>est</strong> porteur d’un<br />

message qui invite les hommes à réanimer l’esprit pionnier qui <strong>est</strong> en eux et<br />

à sortir <strong>de</strong> leurs habitu<strong>de</strong>s pour explorer d’autres possibles. En s’engageant<br />

dans cette aventure, par la réussite <strong>de</strong> ce premier vol jour-nuit à l’énergie<br />

solaire, Bertrand Piccard et André Borschberg nous ont rappelé que le courage,<br />

l’intelligence, la créativité, et la persévérance permettent <strong>de</strong> repousser<br />

les limites <strong>de</strong> l’impossible. Ces qualités-là seront indispensables aux sociétés<br />

humaines pour résoudre les défis auxquels elles doivent faire face.<br />

Pour toutes ces raisons, nous nous réjouissons d’accueillir Monsieur Bertrand<br />

PICCARD et Monsieur André BORSCHBERG dans notre communauté universitaire<br />

et vous <strong>de</strong>mandons M. le Recteur <strong>de</strong> lui remettre le diplôme et les<br />

insignes <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa.<br />

8 | POLYTECH NEWS 48


Bertrand Piccard, un pionnier humaniste<br />

à la conquête du vol perpétuel<br />

y Dominique Wynsberghe et Diane Thomas, membres du comité <strong>de</strong> rédaction du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

Construire un avion <strong>de</strong> l’envergure d’un airbus A340, du poids d’une voiture et<br />

développant l’énergie d’un scooter … impossible Et pourtant, le Solar Impulse vole !<br />

Ce jeudi 22 novembre 2012, Bertrand Piccard,<br />

psychiatre, aérostier et aéronaute a reçu, avec<br />

son partenaire dans le projet Solar Impulse, André<br />

Borschberg, les insignes <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa<br />

<strong>de</strong> l’UMONS dans le cadre du 175 ème anniversaire<br />

<strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique !<br />

Son patrimoine héréditaire : D’une famille d’explorateurs<br />

dont le grand-père, Auguste Piccard,<br />

a inspiré Hergé dans sa création du professeur<br />

Tournesol et dont le père, océanographe, a atteint le<br />

point le plus profond <strong>de</strong>s océans (-10916 m) dans la<br />

fosse <strong>de</strong>s Mariannes, Bertrand Piccard a résolument<br />

un esprit <strong>de</strong> pionnier. Cet esprit, il le met au service<br />

<strong>de</strong> notre planète !<br />

Son message : Depuis les années 2000, nous<br />

disposons <strong>de</strong>s clean-tech – technologies propres<br />

– permettant <strong>de</strong> diminuer drastiquement notre<br />

consommation énergétique et <strong>de</strong> concilier l’écologie<br />

et l’entreprise, c’<strong>est</strong>-à-dire <strong>de</strong>s technologies<br />

durables, respectant l’environnement, sans toucher<br />

au profit, à l’emploi, à la mobilité, à la croissance<br />

économique, au niveau <strong>de</strong> vie. Ce qu’il faut faire,<br />

c’<strong>est</strong> populariser ces technologies propres.<br />

Son outil <strong>de</strong> communication : L’avion Solar<br />

Impulse. Un avion <strong>de</strong> l’envergure d’un airbus A340,<br />

du poids d’une voiture et développant l’énergie d’un<br />

scooter, capable <strong>de</strong> voler sans carburant.<br />

« We ma<strong>de</strong> it !» Oui, mais quoi <br />

Derrière cette exclamation, Bertrand Piccard nous<br />

explique qu’avec André Borschberg, ils ont relevé<br />

le défi <strong>de</strong> faire voler un avion, avec un pilote, jour<br />

et nuit, sans carburant. Des avions solaires, il en<br />

existe <strong>de</strong>puis 30 ans mais ils ne volent que le jour.<br />

Solar Impulse <strong>est</strong> un avion solaire (dont 90% <strong>de</strong> la<br />

structure a été construite par un chantier … naval !)<br />

qui <strong>est</strong> capable <strong>de</strong> voler durant au moins 24h,<br />

chargeant suffisamment ses batteries durant les<br />

pério<strong>de</strong>s d’ensoleillement (environ le tiers d’une<br />

journée) pour pouvoir voler en complète autonomie<br />

le r<strong>est</strong>e du temps … une manière d’approcher<br />

le perpétuel.<br />

Toutes ces idées ont été développées au cours d’une<br />

magistrale leçon d’humanisme donnée le mercredi<br />

en soirée, au Théâtre Royal <strong>de</strong> Mons dans une conférence<br />

« Inventons un autre futur » organisée par<br />

l’AIMs-<strong>Polytech</strong> Mons Alumni.<br />

De plus, quelques étudiants et professeurs <strong>de</strong> la<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique ont eu le privilège <strong>de</strong> s’entretenir<br />

avec Bertrand Piccard au cours d’une séance<br />

<strong>de</strong> qu<strong>est</strong>ions/réponses, dont vo<strong>ici</strong> quelques extraits.<br />

<strong>Le</strong> but ultime <strong>de</strong> Solar Impulse, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

l’aventure du tour du mon<strong>de</strong> en avion solaire,<br />

ou plutôt grâce à elle, <strong>est</strong> <strong>de</strong> pouvoir exprimer<br />

une vision humaniste qui laisse une large<br />

place à l’esprit <strong>de</strong> pionnier, à la curiosité et à<br />

l’innovation dans la vie <strong>de</strong> tous les jours.<br />

PN : D’où vient votre motivation <br />

BP : Accepter notre consommation actuelle <strong>est</strong> une<br />

vraie folie ! Tout le r<strong>est</strong>e, c’<strong>est</strong> <strong>de</strong> la santé mentale.<br />

à 11 ans, je côtoyais les équipes <strong>de</strong> la NASA. à<br />

partir <strong>de</strong> là, vous vous dites que tout <strong>est</strong> possible.<br />

Il suffit d’y croire et <strong>de</strong> rassembler une équipe. Pour<br />

réussir, il ne faut pas avoir peur <strong>de</strong> rater et ne pas<br />

avoir peur du regard <strong>de</strong>s autres.<br />

PN : Quel <strong>est</strong> votre challenge pour 2015 <br />

BP : Effectuer le tour du mon<strong>de</strong> sans carburant.<br />

à une moyenne <strong>de</strong> 100 km/h, nous <strong>de</strong>vrions réaliser<br />

le tour du mon<strong>de</strong> en une vingtaine <strong>de</strong> vols répartis<br />

sur 4 mois. Avec André Borschberg, nous nous<br />

relaierons pour le pilotage à chaque escale.<br />

Notre but n’<strong>est</strong> pas <strong>de</strong> révolutionner l’aviation mais<br />

bien <strong>de</strong> révolutionner l’état d’esprit quand on parle<br />

du durable.<br />

PN : Quelle <strong>est</strong> la place <strong>de</strong>s ingénieurs dans votre<br />

projet <br />

BP : La société a besoin d’ingénieurs car ils maîtrisent<br />

les solutions technologiques qui permettront<br />

<strong>de</strong> concilier respect <strong>de</strong> l’environnement et maintien<br />

<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie. Donc sans ingénieurs, pas <strong>de</strong><br />

Solar Impulse ! Mais il faut réunir <strong>de</strong>ux types d’ingénieurs,<br />

les créatifs (progressistes) et les traditionnels.<br />

Si je <strong>de</strong>vais faire un parallèle avec un groupe <strong>de</strong><br />

skieurs, je dirais que dans notre équipe, il y a autant<br />

<strong>de</strong> skieurs sur piste que <strong>de</strong> skieurs hors piste et les<br />

<strong>de</strong>ux sont importants car complémentaires !<br />

PN : Dans le projet Solar Impulse, tout <strong>est</strong>-il innovant<br />

ou <strong>est</strong>-ce la combinaison qui <strong>est</strong> innovante <br />

BP : C’<strong>est</strong> plutôt la combinaison qui <strong>est</strong> innovante,<br />

mais nous sommes aussi amenés à concevoir <strong>de</strong>s<br />

Bertrand Piccard<br />

produits nouveaux. Par exemple, nous avons utilisé<br />

<strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> carbone qui sont trois fois plus légères<br />

qu’une feuille <strong>de</strong> papier d’épaisseur équivalente.<br />

Nous avons dû développer <strong>de</strong>s colles spécifiques,<br />

<strong>de</strong>s moteurs spécifiques à très haut ren<strong>de</strong>ment. Tout<br />

cela a donné lieu à <strong>de</strong> nombreux brevets qui ont été<br />

déposés par les partenaires.<br />

PN : Que faut-il pour mobiliser une équipe <br />

BP : Il faut donner un sens ! Du colleur <strong>de</strong> feuilles<br />

<strong>de</strong> carbone au pilote, nous travaillons tous pour un<br />

avion unique.<br />

PN : Avez-vous <strong>de</strong>s pistes à donner aux enseignants<br />

pour relever le challenge <strong>de</strong> la dualité<br />

entre savoir et créativité <br />

BP : Sans doute en prenant la posture du maître<br />

qui partage son expérience, plutôt que celle du<br />

professeur qui dispense ses connaissances. <strong>Le</strong>s<br />

enseignants <strong>de</strong>vraient être capables <strong>de</strong> susciter la<br />

capacité du doute, <strong>de</strong>s inconnues <strong>de</strong> la science ! <strong>Le</strong><br />

qu<strong>est</strong>ionnement doit faire partie <strong>de</strong> l’enseignement.<br />

Il faut ouvrir ce qu’on enseigne à la réalité <strong>de</strong>s autres.<br />

« Enseigner COMMENT penser plutôt que QUOI<br />

penser… »<br />

« Ceci n’<strong>est</strong> pas une pipe :<br />

<strong>Le</strong> Solar Impulse n’<strong>est</strong> pas qu’un avion,<br />

c’<strong>est</strong> un ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’esprit<br />

pionnier, <strong>de</strong>s énergies renouvelables et<br />

<strong>de</strong>s nouvelles technologies »<br />

POLYTECH NEWS 48 | 9


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

PRéSENTATION DE M. LE PROFESSEUR BIAUSSER<br />

AU TITRE DE DOCTEUR HONORIS CAUSA<br />

Par le Professeur Pierre Dehombreux, Vice-Recteur aux Relations Internationales <strong>de</strong> l’UMONS<br />

Innovateur, entrepreneur, lea<strong>de</strong>r et ouvert au mon<strong>de</strong> : ces vertus cardinales <strong>de</strong> l’ingénieur mo<strong>de</strong>rne sont<br />

incarnées dans la personnalité <strong>de</strong> M. Hervé Biausser, Directeur <strong>de</strong> l’École Centrale Paris, que j’ai le plaisir<br />

et l’honneur <strong>de</strong> vous présenter aujourd’hui.<br />

Innovateur. Innovateur dès le début <strong>de</strong> son parcours<br />

professionnel. Diplômé ingénieur <strong>de</strong> l’École<br />

Centrale Paris en 1973, Hervé Biausser s’inv<strong>est</strong>it<br />

dans la recherche technologique en sidérurgie.<br />

Au service « Haut Fourneau », il améliore la<br />

productivité et la performance énergétique <strong>de</strong><br />

haut fourneaux français dont l’un a battu <strong>de</strong>s<br />

records mondiaux. En 1990, il prend la direction<br />

du département « métallurgie mécanique » <strong>de</strong><br />

l’IRSID, Institut <strong>de</strong> Recherche <strong>de</strong> la Sidérurgie<br />

du groupe Usinor. Il y relance la recherche <strong>de</strong><br />

base et la recherche exploratoire, conduisant à<br />

une augmentation significative du nombre <strong>de</strong><br />

publications. M. Biausser <strong>est</strong> lui-même auteur <strong>de</strong><br />

plusieurs brevets dans le domaine du laminage.<br />

Innovateur, toujours aujourd’hui, alors que vous<br />

êtes le maître d’oeuvre <strong>de</strong> l’ouvrage « 8 priorités<br />

pour dynamiser l’innovation en France », élaboré<br />

par l’Assocation <strong>de</strong>s Centraliens et son Think<br />

Tank Innovation.<br />

Entrepreneur. Entrepreneur, M. Biausser, l’<strong>est</strong><br />

déjà dès le début <strong>de</strong> sa carrière, où il prend soin<br />

<strong>de</strong> doubler son diplôme d’ingénieur d’une licence<br />

en sciences économiques. Cet esprit d’entreprise,<br />

indissociable <strong>de</strong> sa personnalité, trouve à<br />

nouveau illustration dans le volet industriel <strong>de</strong><br />

sa carrière où il réoriente l’activité du département<br />

qu’il dirige vers <strong>de</strong> nouveaux partenariats,<br />

pour un chiffre d’affaires <strong>de</strong> plusieurs millions<br />

d’euros. Pour le volet académique, je peux citer la<br />

multiplication <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> partenariat avec les<br />

entreprises, conduisant à une forte progression<br />

du financement privé <strong>de</strong> l’École Centrale Paris,<br />

qu’il intègre en 1995 en tant que Professeur <strong>de</strong><br />

Sciences générales et industrielles et où il sera<br />

ensuite nommé Directeur <strong>de</strong> la Recherche.<br />

<strong>Le</strong>a<strong>de</strong>r. <strong>Le</strong>a<strong>de</strong>r, car Hervé Biausser a été amené<br />

à diriger jeune <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> 20 puis <strong>de</strong> 50<br />

personnes à l’IRSID. Comme Directeur <strong>de</strong><br />

l’École Centrale Paris, poste auquel il accè<strong>de</strong><br />

en 2003, c’<strong>est</strong> à présent une équipe <strong>de</strong> plus<br />

<strong>de</strong> 1500 personnes dont 220 enseignants<br />

qu’il doit orch<strong>est</strong>rer. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s qualités<br />

managériales <strong>de</strong> M. Biausser,<br />

c’<strong>est</strong> bien entendu le lea<strong>de</strong>rship<br />

<strong>de</strong> l’École Centrale Paris sur sa<br />

formation généraliste d’ingénieur<br />

qu’il faut évoquer, avec le souci<br />

constant <strong>de</strong> porter toutes ses activités<br />

<strong>de</strong> formation au meilleur<br />

niveau <strong>de</strong> l’excellence, résultat<br />

d’une réforme ambitieuse que M.<br />

Biausser a menée. En effet, en<br />

2006, l’école Centrale Paris, sous<br />

son impulsion, se lance dans<br />

une refonte <strong>de</strong> son projet éducatif.<br />

Elle part <strong>de</strong> la qu<strong>est</strong>ion<br />

« Quel ingénieur <strong>de</strong>vons-nous<br />

former pour répondre aux<br />

enjeux du 21 ème siècle ». La<br />

réflexion, mûrie pendant plus<br />

d’un an, a conduit aux Ateliers<br />

du Développement Professionnel<br />

et du <strong>Le</strong>a<strong>de</strong>rship, dont l’objectif <strong>est</strong><br />

<strong>de</strong> développer auprès <strong>de</strong>s étudiants :<br />

l’acquisition rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> comportements professionnels,<br />

notamment dans le travail en équipe<br />

et en projet,<br />

l’autonomie face aux choix et aux décisions à<br />

prendre,<br />

les postures <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r, d’entrepreneur et d’innovateur,<br />

peu naturelles chez <strong>de</strong>s étudiants<br />

scientifiques <strong>de</strong> cet âge mais indispensables à<br />

l’ingénieur du XXI ème siècle.<br />

Ouvert au mon<strong>de</strong>. Ouvert au mon<strong>de</strong>, M. Hervé<br />

Biausser contribue à une internationalisation<br />

complète <strong>de</strong> son École qui accueille près <strong>de</strong><br />

25% d’étudiants étrangers et dont tous les étudiants<br />

effectuent une mobilité internationale. M.<br />

Biausser a construit plusieurs réseaux d’institutions<br />

pr<strong>est</strong>igieuses : <strong>de</strong> 2007 à 2009, il a été<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> CESAER (Conference of European<br />

Schools of Advanced Engineering Education and<br />

Research). Depuis l’an <strong><strong>de</strong>rnier</strong>, il <strong>est</strong> Prési<strong>de</strong>nt<br />

du réseau T.I.M.E. (Top Industrial Managers for<br />

Europe). Notre Faculté <strong>Polytech</strong>nique, membre<br />

<strong>de</strong> cette association dès sa création, vous <strong>est</strong><br />

re<strong>de</strong>vable <strong>de</strong> ce réseau d’excellence qui permet à<br />

nos étudiants d’acquérir une formation dans <strong>de</strong>ux<br />

institutions, garantie par un double diplôme.<br />

Ouverte au mon<strong>de</strong>, l’École Centrale a pour vocation<br />

<strong>de</strong> s’implanter dans <strong>de</strong>s pays à fort potentiel<br />

<strong>de</strong> développement : comme en Chine à l’École<br />

Centrale <strong>de</strong> Beijing, qui a diplômé cette année sa<br />

première promotion d’ingénieurs.<br />

Monsieur Hervé Biausser, votre École Centrale<br />

a servi <strong>de</strong> modèle idéal à notre Faculté<br />

<strong>Polytech</strong>nique vo<strong>ici</strong> 175 ans. Notre École <strong>de</strong>s<br />

Mines fait alors confiance à Théophile Guibal<br />

et Barthélémi-Adolphe Devillez, <strong>de</strong>ux jeunes et<br />

brillants ingénieurs issus <strong>de</strong> l’École Centrale<br />

Paris, pour organiser le programme <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s.<br />

Innovation, esprit d’entreprise, lea<strong>de</strong>rship et<br />

internationalisation qualifiaient nos illustres<br />

fondateurs. Votre conviction à les cultiver pour<br />

chacun <strong>de</strong> vos étudiants dans un projet éducatif<br />

renouvelé et ambitionnant une excellence mondiale<br />

nous sert aujourd’hui encore d’exemple.<br />

Pour toutes ces raisons, nous nous réjouissons<br />

d’accueillir M. Hervé BIAUSSER dans notre communauté<br />

universitaire et vous <strong>de</strong>mandons M. le<br />

Recteur <strong>de</strong> lui remettre le diplôme et les insignes<br />

<strong>de</strong> Docteur Honoris Causa.<br />

10 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

PRéSENTATION DE M. LE PROFESSEUR MANCHAO HE<br />

AU TITRE DE DOCTEUR HONORIS CAUSA<br />

Par le Professeur Jean-Pierre Tshibangu, Chef du Service <strong>de</strong> Génie minier <strong>de</strong> la FPMs<br />

<strong>Le</strong> professeur Manchao HE que nous proposons<br />

au titre <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa aujourd’hui<br />

nous vient <strong>de</strong> la « China University of Mining and<br />

Technology - Beijing (CUMTB)» en Chine où il <strong>est</strong><br />

Directeur <strong>de</strong> la « State-Key Laboratory » (laboratoire<br />

étatique-clé) en Géomécanique profon<strong>de</strong><br />

et ingénierie souterraine. Pour situer le cadre <strong>de</strong><br />

son travail nous allons vous présenter brièvement<br />

son institution.<br />

On peut faire remonter les origines <strong>de</strong> la CUMTB<br />

en 1909 avec la création <strong>de</strong> la Jiaozuo School<br />

of Railroad and Mines. En 1950 l’École a été<br />

déménagée <strong>de</strong> Jiaozuo à Tianjin et renommée<br />

« China Institute of Mining & Technology (CIMT) ».<br />

Après différentes phases <strong>de</strong> r<strong>est</strong>ructuration et<br />

fusion avec d’autres établissements, la « China<br />

University of Mining & Technology (Beijing) »,<br />

ou CUMTB <strong>est</strong> établie sur les cendres <strong>de</strong> la<br />

« Graduate School of China University of Mining &<br />

Technology (CUMT) ». En 1978, avec l’accord du<br />

Conseil d’Etat chinois, la CUMT Beijing commence<br />

à recruter <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième cycle et<br />

<strong>de</strong>s candidats au doctorat. Elle acquiert alors le<br />

statut d’université-clé en Chine. En 1997, avec<br />

l’accord <strong>de</strong> la Commission chinoise <strong>de</strong> l’éducation<br />

(actuellement Ministre <strong>de</strong> l’Education chinoise) et<br />

du Gouvernement <strong>de</strong> la mun<strong>ici</strong>palité <strong>de</strong> Beijing la<br />

CUMTB <strong>est</strong> transformée sous forme d’université<br />

polytechnique multidisciplinaire <strong>de</strong> Beijing.<br />

On peut voir que l’évolution <strong>de</strong> la CUMT-B ressemble<br />

un peu à celle <strong>de</strong> la FPMs qui avait<br />

également commencé comme école <strong>de</strong>s<br />

mines avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une école universitaire<br />

<strong>Polytech</strong>nique.<br />

Manchao HE <strong>est</strong> né en mai 1956, il <strong>est</strong> diplômé<br />

<strong>de</strong> la « Changchun Geological University »<br />

en 1982, il y obtient également son diplôme <strong>de</strong><br />

maîtrise. Ensuite il obtient son doctorat au département<br />

<strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong> l’Université Chinoise <strong>de</strong>s<br />

Mines et <strong>de</strong> la technologie en 1989.<br />

Il <strong>est</strong> professeur à la CUMT-B <strong>de</strong>puis 1993 où il<br />

dirige le « State Key Laboratory for Geomechanics<br />

and Deep Un<strong>de</strong>rground Engineering », laboratoire<br />

<strong>de</strong> référence pour la République Populaire <strong>de</strong><br />

Chine dans ce domaine du génie minier.<br />

<strong>Le</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche du Prof. Manchao He<br />

sont très variés et concernent aussi bien <strong>de</strong>s<br />

aspects fondamentaux qu’appliqués. Il <strong>est</strong> auteur<br />

d’apports majeurs au domaine <strong>de</strong> la mécanique<br />

<strong>de</strong>s roches, <strong>de</strong> l’ingénierie en roche ainsi que <strong>de</strong><br />

la maîtrise <strong>de</strong>s risques dans les mines profon<strong>de</strong>s.<br />

Citons quelques domaines où il s’<strong>est</strong> particulièrement<br />

distingué :<br />

évaluation <strong>de</strong>s risques, mesures et prévention<br />

<strong>de</strong>s glissements <strong>de</strong> terrain dans les mines à<br />

ciel ouvert grâce à un monitoring composé<br />

<strong>de</strong> capteurs éparpillés à travers le pays et<br />

transmettant <strong>de</strong>s informations par satellite au<br />

CUMTB. Ce système a été étendu à la surveillance<br />

<strong>de</strong>s zones habitées, ce qui peut permettre<br />

<strong>de</strong> sauver <strong>de</strong>s vies humaines lors <strong>de</strong>s catastrophes<br />

naturelles ;<br />

étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s phénomènes d’éclatement <strong>de</strong>s<br />

roches à comportement mécanique fragile soumises<br />

à <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Il a dans ce but conçu et construit un appareil<br />

<strong>de</strong> compression polyaxial (vrai triaxial) équipé<br />

d’un système d’imagerie ;<br />

compréhension <strong>de</strong>s mécanismes d’adsorption<br />

et d’absorption <strong>de</strong> l’eau par les argiles ; un système<br />

original a également été développé et fait<br />

la fierté du laboratoire <strong>de</strong> la CUMTB ;<br />

contribution au dimensionnement <strong>de</strong> systèmes<br />

<strong>de</strong> soutènement <strong>de</strong> galeries soumises aux<br />

soll<strong>ici</strong>tations dynamiques, notamment par l’invention<br />

d’un type <strong>de</strong> boulon d’encrage à large<br />

coulissement ;<br />

évaluation <strong>de</strong>s risques liés au stockage du CO 2<br />

dans les formations carbonifères ;<br />

exploitation <strong>de</strong>s ressources géothermiques et<br />

conception d’échangeurs <strong>de</strong> chaleur pour ces<br />

applications.<br />

<strong>Le</strong> professeur Manchao He <strong>est</strong> lauréat <strong>de</strong><br />

nombreux prix nationaux en Chine, dont celui<br />

pr<strong>est</strong>igieux <strong>de</strong> la Fondation <strong>de</strong> la jeunesse. Il<br />

a dirigé le programme national chinois <strong>de</strong><br />

recherche ainsi qu’un projet majeur du fond<br />

national chinois <strong>de</strong>s sciences naturelles. Sa carrière<br />

scientifique <strong>est</strong> couronnée <strong>de</strong> plus d’une<br />

centaine <strong>de</strong> publications scientifiques et près<br />

d’une vingtaine <strong>de</strong> brevets. Il <strong>est</strong> vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la société chinoise <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s<br />

roches ; il <strong>est</strong> éditeur associé du Journal of Rock<br />

Mechanics and Engineering, et éditeur du British<br />

Geomechanics & Geoengineering.<br />

<strong>Le</strong> laboratoire que le professeur HE Manchao<br />

a construit à la CUMTB <strong>est</strong> reconnu dans le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la géo-mécanique car il a vu défiler<br />

<strong>de</strong>s grands spécialistes mondiaux du domaine qui<br />

n’hésitent pas à y aller pour faire <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong><br />

recherche.<br />

Pour toutes ces raisons, nous nous réjouissons<br />

d’accueillir M. Manchao HE dans notre communauté<br />

universitaire et vous <strong>de</strong>mandons, M. le<br />

Recteur, <strong>de</strong> lui remettre le diplôme et les insignes<br />

<strong>de</strong> Docteur Honoris Causa.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 11


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

<strong>Le</strong>s éclatements <strong>de</strong> roche : mécanismes et contrôle<br />

Conférence par le Professeur He Manchao<br />

y Maxime Duménil, membre du comité <strong>de</strong> rédaction du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

Ce mercredi 21 novembre 2012, le Professeur He Manchao nous a<br />

parlé d’un sujet qui lui a permis <strong>de</strong> se distinguer dans le domaine <strong>de</strong><br />

la mécanique <strong>de</strong>s roches : les phénomènes d’éclatement <strong>de</strong>s roches<br />

soumises à <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Ces <strong>de</strong>rnières années, la Chine a vu son développement minier exploser. Cela a<br />

entrainé un approfondissement <strong>de</strong> plus en plus important <strong>de</strong> ses infrastructures<br />

souterraines. À ces gran<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs apparait un phénomène qui peut être<br />

meurtrier : l’éclatement <strong>de</strong>s roches, ou rockburst. Il s’agit d’un phénomène<br />

récurrent et fulgurant, rencontré dans <strong>de</strong> nombreux travaux souterrains à travers<br />

le mon<strong>de</strong>, pendant ou après excavation, mais dont la compréhension n’<strong>est</strong><br />

que partielle.<br />

À cet effet, différents bancs d’essai ont été développés. L’un d’eux, l’appareil<br />

<strong>de</strong> compression polyaxial (vrai triaxial), a valu à l’équipe <strong>de</strong> recherche plusieurs<br />

brevets. Il s’agit d’un dispositif qui exerce trois contraintes perpendiculaires<br />

sur un échantillon parallélépipédique. Lorsqu’un certain seuil <strong>de</strong> contraintes<br />

<strong>est</strong> atteint, une <strong>de</strong>s faces <strong>de</strong> l’échantillon <strong>est</strong> complètement libérée <strong>de</strong> toute<br />

contrainte tandis que les autres contraintes continuent à croître pour provoquer<br />

l’éclatement, reproduisant les conditions d’excavation.<br />

Pour étudier en détail le processus, une caméra capable <strong>de</strong> prendre 1000 images<br />

par secon<strong>de</strong> capture la scène. Une telle résolution d’image permet l’obtention<br />

d’un ralenti <strong>de</strong> très bonne qualité avec un niveau <strong>de</strong> détail important.<br />

Ces différents essais ont mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux types d’éclatements rocheux :<br />

le type « strain » qui apparait lors <strong>de</strong> l’excavation d’un ouvrage ou d’une galerie ;<br />

le type « impact » qui apparait après la phase d’excavation, par modification<br />

du champ global <strong>de</strong> contraintes. Par exemple, en creusant une galerie parallèle<br />

à plusieurs mètres <strong>de</strong> la première galerie.<br />

Ces essais ont permis aussi <strong>de</strong> développer un critère (équation mathématique)<br />

qui permet <strong>de</strong> déterminer quand peut se produire un rock burst.<br />

He Manchao et son équipe se sont donc fixé un triple objectif :<br />

déterminer les paramètres qui entrainent un éclatement <strong>de</strong> différentes roches ;<br />

déterminer la façon dont ces paramètres varient ;<br />

étudier les mécanismes qui interviennent lors <strong>de</strong> l’éclatement <strong>de</strong> différents<br />

types <strong>de</strong> roches.<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s solutions, He Manchao et son équipe s’intéressent aussi<br />

à la manière <strong>de</strong> contrôler les éclatements <strong>de</strong> roches. Ils ont ainsi développé<br />

un nouveau système <strong>de</strong> boulons d’ancrage à résistance constante et gran<strong>de</strong><br />

déformation qui peuvent supporter <strong>de</strong>s charges allant jusqu’à 350 kN et <strong>de</strong>s<br />

élongations jusqu’à 1 m.<br />

En résumé, Monsieur He nous a fourni un exposé clair et didactique démontrant<br />

l’importance <strong>de</strong> la recherche et du développement <strong>de</strong> bancs d’essai dans la<br />

discipline <strong>de</strong> la mécanique <strong>de</strong>s roches avec pour objectif le développement <strong>de</strong><br />

systèmes pouvant améliorer la sécurité <strong>de</strong>s ouvriers dans les mines et autres<br />

ouvrages souterrains du mon<strong>de</strong> entier.<br />

12 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

PRéSENTATION DE M. FRANK DE WINNE<br />

AU TITRE DE DOCTEUR HONORIS CAUSA<br />

Par le Professeur Philippe Fortemps, Vice-Doyen <strong>de</strong> la FPMs<br />

<strong>Le</strong> poète a certainement raison lorsqu’il dit que<br />

« un rêve sans étoiles<br />

<strong>est</strong> un rêve oublié. »<br />

(Paul Éluard)<br />

Aussi, <strong>est</strong>-ce une gran<strong>de</strong> joie pour la Faculté<br />

polytechnique <strong>de</strong> pouvoir associer un astronaute<br />

aux f<strong>est</strong>ivités <strong>de</strong> son 175 ème anniversaire : un <strong>de</strong>s<br />

héros belges <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> épopée actuelle <strong>de</strong><br />

la conquête <strong>de</strong> l’espace ; un <strong>de</strong> ceux qui, pas à<br />

pas, concrétisent le rêve <strong>de</strong> l’humanité d’aller un<br />

jour coloniser une autre planète. Et c’<strong>est</strong> pour moi<br />

aujourd’hui, un très grand honneur <strong>de</strong> vous présenter<br />

le nouveau directeur du Centre <strong>de</strong> Formation<br />

<strong>de</strong>s Astronautes Européens : M. Frank De Winne.<br />

Astronaute<br />

Connu du grand public comme astronaute, notre<br />

compatriote a part<strong>ici</strong>pé à <strong>de</strong>ux missions à <strong>de</strong>stination<br />

<strong>de</strong> l’ISS, la station spatiale internationale.<br />

D’abord en 2002, pour une mission d’une dizaine<br />

<strong>de</strong> jours ; ensuite en 2009, pour une mission beaucoup<br />

plus longue, puisqu’elle constituait la première<br />

habitation <strong>de</strong> l’ISS pendant six mois par une équipe<br />

permanente <strong>de</strong> six membres. Ingénieur <strong>de</strong> vol sur<br />

les <strong>de</strong>ux missions, il a aussi pris une part très active<br />

aux <strong>de</strong>ux programmes <strong>de</strong> recherche. Soulignons<br />

encore que pendant <strong>de</strong>ux mois, il a été le premier<br />

commandant non américain et non russe <strong>de</strong> la station<br />

internationale.<br />

<strong>Le</strong>s conditions <strong>de</strong> vie à bord <strong>de</strong> l’ISS constituent<br />

<strong>de</strong>s défis authentiques. Jugez-en plutôt ! Être cloitré<br />

pendant 6 mois avec 5 collègues dans un espace<br />

habitable <strong>de</strong> 400 m 3 à bord d’une masse d’environ<br />

400 tonnes se déplaçant en orbite autour <strong>de</strong> la terre<br />

à une vitesse <strong>de</strong> 7,7 km/s – c’<strong>est</strong>-à-dire près <strong>de</strong><br />

28000 km/h. Chacun <strong>de</strong> nous trouvera probablement<br />

déjà dans ces circonstances <strong>de</strong> quoi se sentir<br />

inconfortable…<br />

Et ce n’<strong>est</strong> pas tout. Sportif comme tous les astronautes,<br />

M. De Winne aime pratiquer le football…<br />

Mais, il faut reconnaître qu’à bord <strong>de</strong> l’ISS, tout<br />

prend <strong>de</strong>s proportions insoupçonnées : la moindre<br />

activité sportive <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’utilisation d’une infrastructure<br />

<strong>de</strong> haute technologie ; quant à échanger<br />

quelques balles, il n’en <strong>est</strong> pas qu<strong>est</strong>ion… Enfin, M.<br />

De Winne <strong>est</strong> aussi un gastronome averti. Gageons<br />

que les plats préparés par les meilleurs chefs <strong>de</strong><br />

toutes les agences spatiales mondiales pour les<br />

membres <strong>de</strong> l’ISS ne peuvent rivaliser avec les<br />

repas mitonnés en famille.<br />

Ainsi à côté et en même temps que <strong>de</strong>s prouesses<br />

techniques, <strong>de</strong> telles missions requièrent <strong>de</strong>s astronautes<br />

dotés d’un caractère généreux, valeureux<br />

et audacieux.<br />

Ingénieur civil<br />

Avant d’être astronaute, le général De Winne <strong>est</strong><br />

ingénieur civil et le mettre à l’honneur, c’<strong>est</strong> en<br />

quelque sorte aussi honorer son Alma Mater : la<br />

pr<strong>est</strong>igieuse École Royale Militaire, l’ERM, dont il a<br />

été diplômé en 1984 dans le secteur <strong>de</strong>s télécommunications.<br />

C’<strong>est</strong> au sein <strong>de</strong> cette école que M.<br />

De Winne a acquis les compétences d’ingénieur<br />

qui lui serviront, tant durant sa carrière militaire<br />

que durant sa carrière spatiale. Et notre Faculté <strong>est</strong><br />

fière <strong>de</strong> pouvoir le proposer comme exemple à ses<br />

étudiants et à ses diplômés.<br />

L’ingénieur De Winne se caractérise par une maîtrise<br />

certaine <strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong>s techniques, ainsi<br />

que par une impressionnante capacité à acquérir<br />

<strong>de</strong> nouvelles connaissances et <strong>de</strong> nouveaux savoirfaire.<br />

Il l’a démontré d’abord dans sa carrière <strong>de</strong><br />

pilote d’essai, avant <strong>de</strong> l’exercer encore dans les<br />

programmes expérimentaux sur l’ISS. Dans toutes<br />

ces situations, il a eu quotidiennement à résoudre<br />

<strong>de</strong>s problèmes complexes et multidisciplinaires,<br />

et cela parfois dans <strong>de</strong>s circonstances extrêmes.<br />

Enfin, son charisme <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r lui a permis d’assurer<br />

avec efficacité plusieurs comman<strong>de</strong>ments.<br />

Militaire au service <strong>de</strong> la paix<br />

L’un <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>ments militaires les plus remarqués<br />

que le général De Winne a exercé l’a mené au<br />

Kosovo, à la tête du Deployable Air Task Force, un<br />

détachement belgo-néerlandais. C’<strong>est</strong> au service<br />

<strong>de</strong> la Paix qu’il a assumé la direction <strong>de</strong> la base<br />

militaire d’Amendola, en veillant à la sécurité, à la<br />

bonne entente et à l’efficacité <strong>de</strong>s 500 hommes<br />

qui lui étaient confiés. Pour préserver la paix au<br />

Kosovo, son détachement a effectué quelques 2000<br />

missions <strong>de</strong> combat, et il a pris personnellement<br />

part à 17 d’entre elles.<br />

Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’UNICEF<br />

Titulaire <strong>de</strong> très nombreuses distinctions honorifiques<br />

belges et étrangères, militaires ou civiles,<br />

anobli par le Roi avec le titre <strong>de</strong> vicomte, M. Frank<br />

De Winne <strong>est</strong> encore bien plus qu’un astronaute,<br />

qu’ingénieur civil et qu’un militaire. Depuis 2003,<br />

il met ses gran<strong>de</strong>s qualités humaines au service<br />

<strong>de</strong>s enfants, en tant qu’ambassa<strong>de</strong>ur bénévole <strong>de</strong><br />

l’UNICEF. À ce titre, il a part<strong>ici</strong>pé à différents voyages<br />

au Bénin, au Darfour, … pour visiter <strong>de</strong>s projets en<br />

faveur <strong>de</strong> l’éducation et <strong>de</strong> l’accès à l’eau potable<br />

pour tous. Et il porte cette préoccupation, jusqu’à<br />

bord <strong>de</strong> l’ISS. Car, lors <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière mission, il a<br />

conversé en direct avec <strong>de</strong>s enfants du village <strong>de</strong><br />

Gao au Mali, <strong>de</strong>s enfants qu’il avait précé<strong>de</strong>mment<br />

rencontrés lors d’un voyage au nom <strong>de</strong> l’UNICEF.<br />

« Part<strong>ici</strong>per à l’UNICEF, dit-il, c’<strong>est</strong> surtout une<br />

opportunité unique d’ai<strong>de</strong>r les enfants, qui sont<br />

notre avenir. » Et c’<strong>est</strong> vrai qu’il n’existe probablement<br />

pas <strong>de</strong> rêve plus beau que <strong>de</strong> faire briller <strong>de</strong>s<br />

étoiles dans les yeux <strong>de</strong> tous les enfants…<br />

Docteur Honoris Causa<br />

Geachte Frank. Het is voor mij een grote eer om<br />

u voor te stellen ter gelegenheid van onze faculteits<br />

jubileum. Ik hoop dat dit het begin zal wor<strong>de</strong>n<br />

van een vriendschapsrelatie met <strong>de</strong> universitaire<br />

gemeenschap UMONS.<br />

Monsieur le Recteur, c’<strong>est</strong> pour sa part<strong>ici</strong>pation<br />

renouvelée à l’aventure passionnante <strong>de</strong> la<br />

conquête <strong>de</strong> l’espace, pour son dévouement au<br />

service <strong>de</strong> la Paix et pour son engagement auprès<br />

<strong>de</strong>s enfants, c’<strong>est</strong> pour toutes ces raisons que nous<br />

sommes heureux d’accueillir Monsieur Frank De<br />

Winne dans notre communauté universitaire. C’<strong>est</strong><br />

pour toutes ces raisons que nous vous <strong>de</strong>mandons<br />

<strong>de</strong> lui remettre le diplôme et les insignes <strong>de</strong> Docteur<br />

Honoris Causa.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 13


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

A l’occasion <strong>de</strong> la venue <strong>de</strong> Frank De Winne à l’Université <strong>de</strong><br />

Mons pour y recevoir le diplôme et les insignes <strong>de</strong> Docteur<br />

Honoris Causa, l’équipe du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> a interviewé cet<br />

homme dont le succès n’a altéré ni la valeur ni la simpl<strong>ici</strong>té.<br />

PN : Monsieur De Winne, quand avez-vous vraiment<br />

voulu <strong>de</strong>venir astronaute Quelles ont été les principales<br />

sources <strong>de</strong> motivation ou d’inspiration qui<br />

vous ont conduit à ce cheminement <br />

FDW : Entre 16 et 18 ans, à la fin <strong>de</strong> mes humanités…<br />

En effet, c’était l’époque <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

découvertes liées à l’espace telles que l’existence<br />

<strong>de</strong>s trous noirs. <strong>Le</strong>s magazines populaires en faisaient<br />

l’écho. C’<strong>est</strong> ce contexte propice qui m’a<br />

poussé à rentrer à l’école Royale Militaire en tant<br />

qu’élève-pilote.<br />

PN : Dans ce contexte, <strong>est</strong>-ce que Neil Armstrong,<br />

décédé <strong>de</strong>rnièrement, a joué un rôle dans votre<br />

volonté <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir astronaute <br />

FDW : Pas particulièrement la personne en tant que<br />

tel. C’<strong>est</strong> vraiment le contexte <strong>de</strong> l’époque qui a<br />

orienté mon choix. Néanmoins, je me rappelle très<br />

bien avoir regardé avec toute la famille l’opération<br />

d’alunissage à la télévision. Ce moment était assez<br />

exceptionnel !<br />

PN : Quel <strong>est</strong> le chemin à parcourir pour <strong>de</strong>venir<br />

astronaute et être amené à passer plusieurs mois<br />

dans l’espace Quelle <strong>est</strong> la préparation nécessaire<br />

avant d’abor<strong>de</strong>r un séjour spatial <br />

FDW : Plusieurs formations peuvent conduire au<br />

métier d’astronaute. Ainsi, à l’Agence Spatiale<br />

Européenne, nous engageons aussi bien <strong>de</strong>s ingénieurs<br />

et <strong>de</strong>s phys<strong>ici</strong>ens que <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins. En fait, il<br />

y a énormément <strong>de</strong> tâches opérationnelles à mener<br />

au sein d’une navette spatiale et, donc, une préparation<br />

intense à toutes ces procédures <strong>est</strong> primordiale.<br />

Il faut également disposer d’une très bonne condition<br />

physique. En effet, afin d’éviter <strong>de</strong>s effets néfastes<br />

tels que l’ostéoporose ou la perte musculaire, il<br />

convient <strong>de</strong> s’adonner quotidiennement à <strong>de</strong>ux<br />

heures trente <strong>de</strong> sport à bord <strong>de</strong> la station spatiale.<br />

Il faut y être préparé ! Enfin, il convient évi<strong>de</strong>mment<br />

d’avoir une excellente connaissance du système avec<br />

lequel on va naviguer.<br />

PN : Lors <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> vos <strong>de</strong>ux séjours à bord <strong>de</strong><br />

la station internationale, vous avez réalisé plusieurs<br />

expériences dans <strong>de</strong>s domaines très divers (vieillissement<br />

cellulaire, microgravité,…). Des premiers<br />

résultats ont-ils déjà pu être mis en évi<strong>de</strong>nce <br />

FDW : Mon rôle dans la réalisation <strong>de</strong> ces expériences<br />

était essentiellement opérationnel. Il<br />

s’agissait, en effet, d’exécuter diverses manipulations<br />

et d’en mettre les résultats à disposition<br />

<strong>de</strong>s scientifiques pour qu’ils les analysent a posteriori.<br />

<strong>Le</strong>s domaines abordés relèvent vraiment <strong>de</strong><br />

la science fondamentale et les délais sont un peu<br />

trop courts à l’heure d’aujourd’hui. Je pense qu’il<br />

faudra attendre 5 à 10 ans avant d’avoir peut-être<br />

<strong>de</strong> premiers résultats.<br />

PN : Votre <strong>de</strong>uxième séjour spatial a duré six mois.<br />

Avez-vous <strong>de</strong> petites anecdotes à nous raconter à<br />

propos <strong>de</strong> ce séjour <br />

FDW : Il <strong>est</strong> clair que la majorité du temps passé<br />

à bord <strong>de</strong> la navette spatiale a été consacré au<br />

travail. Néanmoins, il était important <strong>de</strong> s’accor<strong>de</strong>r<br />

quelques plages <strong>de</strong> repos <strong>de</strong> temps en temps. Par<br />

exemple, nous avons fêté Halloween dans l’espace !<br />

PN : Comment ont réagi vos proches lorsque vous<br />

leur avez annoncé que vous partiez six mois dans<br />

l’espace Est-ce que cela a été facile à vivre<br />

pour eux <br />

FDW : Au bout du compte, cela n’a pas vraiment<br />

été une surprise pour eux car ils savent que cela<br />

fait partie <strong>de</strong> mon métier. Néanmoins, sur le long<br />

terme, il <strong>est</strong> clair que ce n’<strong>est</strong> pas facile à vivre, ni<br />

pour mon épouse, ni pour mes enfants, ni pour moi,<br />

car il y a un réel manque affectif !<br />

PN : Avez-vous d’autres passions ou hobbys à côté<br />

<strong>de</strong> votre métier d’astronaute <br />

FDW : J’ai toujours aimé le football que j’ai pratiqué<br />

en étant plus jeune. Sinon, je vais encore <strong>de</strong> temps<br />

en temps à la pêche. Mais, pour l’essentiel, j’essaie<br />

<strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> moments privilégiés avec ma famille<br />

et d’apprécier les plaisirs simples <strong>de</strong> la vie.<br />

PN : Pour clôturer cette interview et, en tant que<br />

Docteur Honoris Causa <strong>de</strong> l’Université, quels<br />

conseils donneriez-vous à nos étudiants à l’aube<br />

<strong>de</strong> leur carrière <br />

FDW : Je pense qu’il faut qu’ils choisissent un<br />

métier et une direction qui les intéressent ! En effet,<br />

quand on aime, on ne compte pas ses efforts et on<br />

consacre beaucoup <strong>de</strong> temps à sa tâche. Quand<br />

je regar<strong>de</strong> autour <strong>de</strong> moi dans ma vie <strong>de</strong> tous les<br />

jours, je ne vois que <strong>de</strong>s passionnés ! C’<strong>est</strong> vraiment<br />

très important car nous faisons finalement <strong>de</strong> notre<br />

métier un véritable hobby et y inv<strong>est</strong>issons donc<br />

beaucoup d’énergie !<br />

Propos recueillis et synthétisés par Dr François Vallée,<br />

membre du comité <strong>de</strong> rédaction du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

Frank DE WINNE<br />

Een jonge burgerlijk ingenieur, gefascineerd door sterren en planeten, wordt piloot<br />

en maakt zijn droom waar: hij wordt ruimtevaar<strong>de</strong>r van beroep. Meertalig (hij<br />

spreekt vloeiend Frans, Engels en Russisch) en ambitieus, leidt hij sinds juli 2012<br />

het Europese Astronautencentrum in Keulen. Beroepshalve vindt hij teamwerk zeer<br />

belangrijk. Daarom hecht hij ook veel belang aan solidariteit en het behoud van<br />

<strong>de</strong> vre<strong>de</strong>. Sinds 2003 is hij off<strong>ici</strong>eel ambassa<strong>de</strong>ur voor UNICEF.<br />

Een mens met het hart op <strong>de</strong> juiste plaats, een groot mens, in alle betekenissen<br />

van het woord…<br />

14 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Remerciements<br />

au nom <strong>de</strong>s lauréats<br />

Par le Professeur Hervé Biausser, Docteur Honoris Causa <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Mons<br />

Au nom <strong>de</strong>s cinq lauréats <strong>de</strong> ce jour, je veux d’abord adresser nos<br />

remerciements les plus chaleureux à vous tous, amis <strong>de</strong> l’Université<br />

et <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons.<br />

En nous décernant ce doctorat, vous nous faites bien sûr un très<br />

grand honneur, ainsi qu’à nos institutions, mais au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce<br />

signe très fort d’amitié et <strong>de</strong> reconnaissance, ce que nous célébrons<br />

ensemble aujourd’hui ce sont surtout, me semble-t-il, les<br />

valeurs que nous partageons.<br />

Pour nous en convaincre, il faut à nouveau revenir aux origines<br />

<strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons. Celle-ci fut fondée<br />

en 1837 sous le nom <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong>s Mines du Hainaut, par <strong>de</strong>ux<br />

jeunes centraliens, Adolphe DEVILLEZ (promotion 1835) et<br />

Théophile GUIBAL (promotion 1836) qui reçurent du Gouverneur<br />

<strong>de</strong> la Province <strong>de</strong> Hainaut la mission <strong>de</strong> la fon<strong>de</strong>r.<br />

C’<strong>est</strong> donc dans l’esprit même <strong>de</strong>s fondateurs <strong>de</strong> l’Ecole Centrale,<br />

pas beaucoup plus ancienne puisque fondée en 1829, que<br />

fut installée la Faculté <strong>Polytech</strong>nique, <strong>de</strong> ce fait chère au cœur<br />

<strong>de</strong>s centraliens et <strong>de</strong>s centraliennes.<br />

Cet esprit, c’<strong>est</strong> d’abord celui <strong>de</strong>s saint-simoniens, cette<br />

croyance très profon<strong>de</strong> en les bienfaits du progrès par la science<br />

et la technique au service <strong>de</strong> l’Homme.<br />

Mais cet esprit, ce sont aussi et surtout les valeurs que nous ont<br />

léguées nos fondateurs et qu’ont illustrées et enrichies toutes les<br />

générations qui les ont suivis.<br />

Je les rappelle brièvement comme je le fais tous les ans, au mois<br />

<strong>de</strong> septembre, lorsque j’accueille les jeunes élèves-ingénieurs qui<br />

viennent d’être admis à l’école Centrale :<br />

d’abord et avant tout le TRAVAIL et la COMPÉTENCE,<br />

l’AMBITION pour soi-même et pour les autres,<br />

le goût <strong>de</strong> la RÉUSSITE COLLECTIVE,<br />

l’ESPRIT d’ENTREPRISE,<br />

la CRÉATIVITÉ et l’INNOVATION,<br />

la CULTURE GÉNÉRALISTE ouverte sur le MONDE,<br />

la RESPONSABILITÉ personnelle et sociétale,<br />

et le RESPECT <strong>de</strong>s PERSONNES.<br />

Dans les temps <strong>de</strong> crise que nous connaissons, chacun sera<br />

frappé par leur extrême mo<strong>de</strong>rnité voire leur gran<strong>de</strong> actualité.<br />

Et quelle meilleure illustration que les parcours <strong>de</strong> Monsieur<br />

Franck DE WINNE, <strong>de</strong> Monsieur Bertrand PICCARD, <strong>de</strong> Monsieur<br />

André BORSCHBERG et du Professeur HE Manchao qui tous ont<br />

su repousser les frontières dans leur domaine !<br />

Ces valeurs, la Faculté <strong>Polytech</strong>nique les vit et en témoigne au<br />

quotidien par la qualité <strong>de</strong> ses diplômés, l’excellence <strong>de</strong> son corps<br />

académique et l’engagement <strong>de</strong> ses personnels.<br />

C’<strong>est</strong> pourquoi, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’honneur qui nous <strong>est</strong> fait, nous<br />

ressentons tous une très gran<strong>de</strong> fierté en recevant le titre qui<br />

vient <strong>de</strong> nous être décerné, et nous vous assurons <strong>de</strong> notre amitié<br />

sans faille et <strong>de</strong> notre intérêt constant pour votre <strong>de</strong>venir.<br />

Nous souhaitons donc à la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons un<br />

excellent 175 ème anniversaire et 175 prochaines années encore<br />

plus radieuses et pleines <strong>de</strong> succès que les 175 premières !<br />

Monsieur le Recteur, chers amis <strong>de</strong> Mons, merci !<br />

POLYTECH NEWS 48 | 15


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

« Je fais dorénavant partie<br />

du corps académique <strong>de</strong> l’UMONS ! »<br />

L’interview d’Hervé Biausser<br />

Après la remise par l’Université <strong>de</strong> Mons du diplôme et <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa au directeur <strong>de</strong> l’École<br />

Centrale Paris, l’équipe du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> s’<strong>est</strong> entretenue avec Hervé Biausser. Dans cette interview, il nous fait part <strong>de</strong><br />

son honneur d’être diplômé <strong>de</strong> l’UMONS, <strong>de</strong> sa vision du métier d’ingénieur, et répond également à d’autres qu<strong>est</strong>ions<br />

portant sur son parcours professionnel, sur l’actualité <strong>de</strong> l’enseignement supérieur…<br />

PN : L’École Centrale Paris a été créée en 1829 par<br />

Alphonse Lavallée, et la FPMs en 1836 par <strong>de</strong>ux<br />

ingénieurs centraliens. Ces <strong>de</strong>ux écoles ont déjà<br />

traversé <strong>de</strong>ux siècles, et nous sommes à l’aube<br />

du troisième. D’après-vous, quelle sera l’école <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>main, qu’elle soit Centrale ou <strong>Polytech</strong>nique, et<br />

quels en seront ses challenges <br />

HB : L’un <strong>de</strong>s grands avantages <strong>de</strong> Centrale Paris et<br />

<strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons <strong>est</strong> d’avoir un<br />

positionnement <strong>de</strong> formation d’ingénieurs généralistes<br />

multi-compétents. <strong>Le</strong>s problèmes du 21 ème siècle<br />

ont <strong>de</strong>s dimensions à la fois économiques, humaines,<br />

sociales, environnementales et organisationnelles,<br />

et, par conséquent, ces ingénieurs généralistes<br />

doivent avoir ce qu’on appelle <strong>ici</strong> à Centrale Paris, et<br />

je présume aussi à Mons, la capacité d’intégration,<br />

c’<strong>est</strong>-à-dire la capacité d’abor<strong>de</strong>r tous les aspects<br />

d’un problème et <strong>de</strong> les intégrer dans une démarche<br />

commune afin <strong>de</strong> produire une solution efficace.<br />

Pour les ingénieurs généralistes, plusieurs facteurs<br />

concourent à faire évoluer les formations :<br />

<strong>Le</strong> premier facteur <strong>est</strong> qu’il faudra <strong>de</strong> plus en plus<br />

intégrer la dimension métier dans les formations ;<br />

Deuxièmement, il faudra faire évoluer nos formations<br />

vers <strong>de</strong>s formes pédagogiques engageantes,<br />

et dans lesquelles les acquis <strong>de</strong>s connaissances<br />

vont se justifier et se structurer aux travers <strong>de</strong>s<br />

projets ou <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas ;<br />

Troisièmement, les employeurs atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> plus<br />

en plus <strong>de</strong> compétences et qualités diverses <strong>de</strong><br />

nos diplômés, et s’intéressent beaucoup plus aux<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail et aux aptitu<strong>de</strong>s personnelles ;<br />

<strong>Le</strong> <strong><strong>de</strong>rnier</strong> facteur <strong>est</strong>, pour moi, évi<strong>de</strong>mment, le<br />

développement <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l’information<br />

et <strong>de</strong> la communication appliquées à l’enseignement.<br />

Nous assistons actuellement à l’émergence<br />

<strong>de</strong>s « massive open online course (MOOC) » qui se<br />

développent aux Etats-Unis, et dans lesquelles les<br />

plates-formes numériques fournissent un accès<br />

totalement libre aux enseignements.<br />

PN : Quels sont les points communs entre l’École<br />

Centrale Paris et notre Faculté <strong>Polytech</strong>nique <br />

HB : Déjà, nous avons <strong>de</strong>s fondateurs qui partageaient<br />

les mêmes valeurs. Cela veut dire que<br />

nous avons écrit et que nous continuons à écrire<br />

notre histoire au travers d’une base commune. <strong>Le</strong><br />

<strong>de</strong>uxième point commun <strong>est</strong> la proximité que nous<br />

avons développée avec le mon<strong>de</strong> industriel, avec<br />

le souci permanent <strong>de</strong> l’excellence académique au<br />

profit <strong>de</strong> la création et du développement <strong>de</strong>s entreprises.<br />

<strong>Le</strong> troisième facteur commun, très connu à<br />

travers le réseau TIME, <strong>est</strong> l’importance donnée à<br />

la dimension internationale. On se fél<strong>ici</strong>te que la<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique soit intégrée dans ce réseau<br />

<strong>de</strong>puis maintenant très longtemps.<br />

PN : Votre passage dans le mon<strong>de</strong> industriel chez<br />

Usinor en tant que responsable R&D vous a-t-il été<br />

utile dans votre métier <strong>de</strong> professeur, et ensuite <strong>de</strong><br />

directeur <strong>de</strong> l’École Centrale Paris <br />

HB : Ma réponse <strong>est</strong> incont<strong>est</strong>ablement OUI ! Mon<br />

passage chez Usinor (à l’époque, le groupe IRSID)<br />

m’a été extrêmement utile, et cela m’a donné plusieurs<br />

atouts : le premier <strong>est</strong> qu’une institution,<br />

quelle qu’elle soit, doit avoir le souci <strong>de</strong> ses « clients »<br />

qui, dans le cas <strong>de</strong>s écoles d’ingénieurs, sont les<br />

étudiants et les entreprises. <strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième point <strong>est</strong> la<br />

capacité <strong>de</strong> dialoguer et <strong>de</strong> jouer un rôle d’interface<br />

entre les <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s. Je comprends la réalité académique,<br />

je comprends la réalité <strong>de</strong> l’entreprise, et<br />

cela me permet d’ai<strong>de</strong>r chaque partie à comprendre<br />

que les <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s ont <strong>de</strong>s intérêts communs,<br />

mais aussi qu’ils ont <strong>de</strong>s façons <strong>de</strong> fonctionner assez<br />

différentes. La troisième chose que j’ai apprise en<br />

entreprise <strong>est</strong> qu’il n’existe pas <strong>de</strong> réussites individuelles<br />

: il n’y a que <strong>de</strong>s réussites collectives.<br />

PN : Quels conseils donneriez-vous aux ingénieurs-docteurs<br />

afin <strong>de</strong> leur permettre une insertion<br />

professionnelle réussie dans le mon<strong>de</strong> industriel <br />

HB : <strong>Le</strong>s ingénieurs-docteurs commettent souvent<br />

l’erreur <strong>de</strong> vouloir poursuivre ce qu’ils ont fait en<br />

thèse quand ils se présentent en entreprise. Cela<br />

constitue une erreur majeure car l’entreprise ne<br />

les recrute pas spécialement pour ce qu’ils savent<br />

faire d’un point <strong>de</strong> vue scientifique et technique,<br />

mais elle engage plutôt une personne qui a acquis<br />

<strong>de</strong> l’expérience, et qui a réalisé un travail diff<strong>ici</strong>le<br />

pendant trois ou quatre ans <strong>de</strong> thèse. Donc, mon<br />

premier conseil <strong>est</strong> d’accepter que ce que va leur<br />

proposer l’entreprise soit différent <strong>de</strong> tout ce qu’ils<br />

ont réalisé durant leur thèse. Deuxièmement, je leur<br />

conseillerais d’essayer, pendant leur doctorat, <strong>de</strong> voir<br />

comment les qualités qu’ils vont développer peuvent<br />

être revalorisées et utiles en entreprise.<br />

PN : Quel <strong>est</strong> le pourcentage d’étudiantes à l’École<br />

Centrale Paris Ont-elles <strong>de</strong>s « profils » (choix<br />

d’orientations, places sur le marché <strong>de</strong> l’emploi…)<br />

vraiment différents <br />

HB : Malheureusement, notre école ne compte que<br />

20% <strong>de</strong> filles, le même pourcentage que dans les<br />

classes préparatoires, alors que celles qui obtiennent<br />

un bac scientifique représentent un pourcentage <strong>de</strong><br />

50%. Nous savons très bien que c’<strong>est</strong> au lycée qu’il<br />

faut aller convaincre les jeunes filles qu’elles peuvent<br />

prétendre à une carrière scientifique. Il faut là-<strong>de</strong>ssus<br />

adopter une attitu<strong>de</strong> active, car très souvent les<br />

jeunes filles méconnaissent le métier d’ingénieur et,<br />

<strong>de</strong> plus, elles doutent trop souvent que les métiers<br />

scientifiques sont aussi faits pour elles. Nous avons<br />

vraiment un grand besoin <strong>de</strong> communication dans<br />

ce domaine. En ce qui concerne les profils, à l’École<br />

Centrale Paris, les filles s’orientent volontiers vers<br />

<strong>de</strong>s secteurs assez traditionnellement féminins<br />

comme la chimie, l’environnement ou les métiers<br />

<strong>de</strong> services. Mais, aujourd’hui, cette réalité <strong>est</strong> moins<br />

nette que ça ne l’a été car, par exemple, nous notons<br />

une proportion <strong>de</strong> filles tout à fait intéressante en<br />

génie civil et travaux publics.<br />

PN : Qu’<strong>est</strong>-ce qui vous touche par rapport au fait<br />

d’être diplômé Docteur Honoris Causa <strong>de</strong> notre<br />

Faculté Quel en <strong>est</strong> le symbole <br />

HB : Je suis très touché évi<strong>de</strong>mment à titre personnel.<br />

Une institution qui vous décerne son gra<strong>de</strong> universitaire<br />

le plus élevé et vous manif<strong>est</strong>e <strong>de</strong>s signes<br />

d’amitié, cela fait extrêmement plaisir et constitue<br />

un véritable honneur. Et puis, ce qui me touche plus<br />

particulièrement, c’<strong>est</strong> que je suis reconnu par une<br />

institution qui partage les mêmes valeurs que les<br />

miennes. Pour moi, le symbole c’<strong>est</strong> le message qui<br />

m’a été donné, affirmant que je fais dorénavant partie<br />

du corps académique <strong>de</strong> l’UMONS. Je serai maintenant<br />

attentif à ce qui arrive à cette université, et si,<br />

d’une façon ou d’une autre, un jour ou l’autre, elle fait<br />

appel à moi, je l’ai<strong>de</strong>rai avec plaisir.<br />

Propos <strong>de</strong> l’interview téléphonique recueillis et<br />

synthétisés par Dr Saïd Mahmoudi, membre du<br />

comité <strong>de</strong> rédaction du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

16 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Former aujourd’hui les ingénieurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>main :<br />

le point <strong>de</strong> vue d’Hervé Biausser<br />

y Dr Angeline Aubert, Dr Barbara Pesenti, Qualité, Accompagnement, Pédagogie - <strong>Polytech</strong><br />

Lors <strong>de</strong> sa venue à la FPMs pour recevoir les insignes <strong>de</strong> Docteur Honoris Causa, le<br />

Professeur Hervé BIAUSSER nous a fait l’honneur <strong>de</strong> partager ses réflexions sur les évolutions<br />

<strong>de</strong>s formations d’ingénieur à l’occasion d’une rencontre avec <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong><br />

la <strong>Polytech</strong>. <strong>Le</strong>s analyses dont il nous a fait part, sur la base d’un regard aiguisé sur les<br />

évolutions technologiques et sociétales, mettent en évi<strong>de</strong>nce la nécessité <strong>de</strong> renforcer le<br />

développement <strong>de</strong> ces caractéristiques chez tous les futurs ingénieurs.<br />

Nous partageons avec nos collègues français le<br />

regrettable désintérêt <strong>de</strong>s jeunes pour les sciences<br />

en général, et les étu<strong>de</strong>s d’ingénieur en particulier.<br />

M. Biausser va au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’explication classique <strong>de</strong><br />

la difficulté <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pour qu<strong>est</strong>ionner <strong>de</strong>s aspects<br />

liés à l’image sociale actuelle <strong>de</strong> la science et <strong>de</strong> l’ingénieur.<br />

<strong>Le</strong> pouvoir relève aujourd’hui <strong>de</strong> l’économie<br />

et <strong>de</strong> la finance et la science – ses progrès, sa neutralité<br />

– <strong>est</strong> régulièrement mise en cause en opposant<br />

développement et développement durable. Pourtant,<br />

argumente Hervé Biausser, les enjeux actuels<br />

(environnementaux, énergétiques, technologiques,<br />

économiques, …) constituent <strong>de</strong>s opportunités<br />

pour les ingénieurs <strong>de</strong> revenir au centre du débat<br />

social. Mais cette remise à l’honneur <strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong><br />

l’ingénieur nécessite également une transformation<br />

<strong>de</strong> notre façon d’enseigner et <strong>de</strong> former.<br />

Pour le directeur <strong>de</strong> l’école Centrale <strong>de</strong> Paris, réfléchir<br />

aux améliorations souhaitables <strong>de</strong>s formations<br />

d’ingénieur s’appuie sur la connaissance fine <strong>de</strong>s<br />

perspectives d’emploi comme <strong>de</strong>s parties prenantes :<br />

étudiants et employeurs. Son exposé a permis <strong>de</strong><br />

caractériser, pour chacun <strong>de</strong> ces paramètres, les<br />

évolutions récentes et à venir. Ainsi, H. Biausser<br />

souligne la très gran<strong>de</strong> diversification <strong>de</strong>s métiers<br />

<strong>de</strong> l’ingénieur. <strong>Le</strong>s transformations liées aux progrès<br />

<strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong>s techniques et à une généralisation<br />

<strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> services (banque, assurance,<br />

logistique, …) vont <strong>de</strong> pair avec une accélération<br />

<strong>de</strong>s savoirs à maîtriser par l’ingénieur : nouvelles<br />

connaissances, nécessité <strong>de</strong> connaissances <strong>de</strong>s<br />

champs latéraux, compétences reposant sur <strong>de</strong>s<br />

savoir, savoir-faire et savoir-être. <strong>Le</strong>s ingénieurs<br />

travaillent dans une gran<strong>de</strong> variété d’entreprises,<br />

variété <strong>de</strong>s secteurs d’activités mais aussi <strong>de</strong> la taille<br />

<strong>de</strong>s structures, du grand groupe à la start-up. <strong>Le</strong>s<br />

ingénieurs y déploient <strong>de</strong> manière croissante <strong>de</strong> nouvelles<br />

façons <strong>de</strong> travailler s’appuyant sur la révolution<br />

numérique et leur capacité <strong>de</strong> travail coopératif.<br />

En conséquence, les entreprises sont à la recherche<br />

<strong>de</strong> « talents » : <strong>de</strong> jeunes ingénieurs directement<br />

opérationnels, s’insérant immédiatement dans<br />

l’entreprise tout en étant porteurs <strong>de</strong> changement.<br />

Ils doivent être performants au niveau scientifique<br />

mais aussi capables <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s<br />

managers. Deux qu<strong>est</strong>ions fondamentales résultent<br />

<strong>de</strong> cette analyse :<br />

les expectatives <strong>de</strong>s entreprises sont-elles en<br />

phase avec les attentes <strong>de</strong>s étudiants <br />

quel modèle <strong>de</strong> formation <strong>est</strong> à même <strong>de</strong> stimuler<br />

le développement <strong>de</strong> tels talents <br />

à l’écoute <strong>de</strong> ses étudiants dans la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> son<br />

école et à la tête du réseau TIME, H. Biausser bénéf<strong>ici</strong>e<br />

d’un poste d’observation in<strong>est</strong>imable <strong>de</strong>s futurs<br />

ingénieurs. Il constate avec intérêt leur souhait d’un<br />

parcours <strong>de</strong> formation personnalisé tirant profit <strong>de</strong><br />

leurs personnalités affirmées porteuses <strong>de</strong> projets<br />

personnels diversifiés. Il ne s’agit plus uniquement<br />

<strong>de</strong> faire carrière dans un grand groupe, même si<br />

cela r<strong>est</strong>e intéressant pour <strong>de</strong> nombreux étudiants,<br />

mais aussi <strong>de</strong> s’ouvrir à l’international, d’aller vers<br />

<strong>de</strong>s secteurs dynamiques et novateurs. <strong>Le</strong>s étudiants<br />

d’aujourd’hui sont portés par leurs envies et leurs<br />

valeurs qui témoignent d’une ouverture au mon<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong> la volonté d’exercer une influence signifiante<br />

dans le jeu social en associant action personnelle et<br />

inscription dans un réseau, témoignant notamment<br />

d’une très gran<strong>de</strong> capacité d’engagement. Ces étudiants<br />

font leur choix parmi les offres <strong>de</strong> formation<br />

en prenant en compte la « valeur <strong>de</strong> marque » <strong>de</strong><br />

l’institution, son i<strong>de</strong>ntité, sa capacité à l’accompagner<br />

dans le développement <strong>de</strong> leur projet personnel.<br />

Dans une première phase, l’école centrale <strong>de</strong> Paris<br />

a réagi à ces évolutions en faisant évoluer ses<br />

cursus sur plusieurs aspects. En complément du<br />

développement <strong>de</strong>s stages et projets, les contenus<br />

– scientifiques et également en sciences humaines<br />

et sociales – ont été adaptés pour mieux prendre<br />

en compte la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> diversité et la nécessité<br />

<strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>s champs connexes. Sur une base<br />

polyvalente, le cursus inclut la possibilité d’approfondir<br />

un champ disciplinaire particulier ainsi qu’une<br />

filière métier parmi : Entrepreneurs ; Conception<br />

& Industrialisation <strong>de</strong> systèmes innovants ;<br />

Management Opérationnel ; Management <strong>de</strong> Projets<br />

à l’international ; Métiers <strong>de</strong> la Recherche ; Stratégie<br />

& Finance. D’autres modalités complémentaires sont<br />

offertes : le double-diplôme (en partenariat avec une<br />

institution étrangère) et le dual-diplôme (formation<br />

ingénieur couplée à un second métier : manager,<br />

architecte, etc.).<br />

H. Biausser souligne qu’il n’<strong>est</strong> plus possible d’être<br />

exhaustif dans nos contenus <strong>de</strong> formation. Pour<br />

former <strong>de</strong>s ingénieurs capables <strong>de</strong> s’adapter aux<br />

changements, technologiques comme sociétaux,<br />

mais aussi d’être porteurs <strong>de</strong> ces changements,<br />

nos cursus doivent avant tout mettre l’accent sur<br />

les fondamentaux, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail, les<br />

attitu<strong>de</strong>s et les aptitu<strong>de</strong>s. Ces compétences génériques<br />

et transversales constituent une base soli<strong>de</strong><br />

sur laquelle viendront s’articuler travail personnel,<br />

formation continue et formation à distance.<br />

<strong>Le</strong>s formes pédagogiques actives stimulent l’autonomie<br />

et la responsabilité <strong>de</strong>s étudiants dans<br />

<strong>de</strong>s situations soll<strong>ici</strong>tant leurs capacités d’innovation.<br />

Elles correspon<strong>de</strong>nt également aux attentes<br />

d’étudiants qui souhaitent être placés en position<br />

d’adultes responsables, dans <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> formation<br />

« authentiques » (projets, étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas) mais<br />

aussi dans le soutien à leurs engagement associatifs<br />

et personnels (année <strong>de</strong> césure, …).<br />

H. Biausser souligne le nouveau rôle que sont amenés<br />

à jouer projets et étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas dans la construction<br />

d’une formation. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leurs propriétés<br />

d’application et intégration <strong>de</strong>s connaissances, il<br />

<strong>est</strong> pertinent <strong>de</strong> leur donner un rôle plus structurant<br />

dans le programme <strong>de</strong> formation. Projets et étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

cas peuvent ainsi être à l’origine du développement<br />

<strong>de</strong> nouvelles compétences pour lesquels <strong>de</strong>s cours<br />

viennent en appui à la résolution d’un problème ou<br />

au développement d’un projet innovant.<br />

De même sans renoncer complètement au présentiel<br />

dont la valeur va r<strong>est</strong>er cruciale, H. Biausser<br />

relève la nécessité d’intégrer nos métho<strong>de</strong>s<br />

d’enseignement dans les évolutions numériques.<br />

Mais, loin d’envisager le remplacement complet<br />

<strong>de</strong> l’enseignant par <strong>de</strong>s plateformes ou log<strong>ici</strong>els, il<br />

met en lumière son rôle fondamental pour accompagner<br />

les étudiants en garantissant le processus<br />

d’apprentissage, sa validité comme sa cohérence.<br />

Ainsi, il apparaît clairement que les étudiants ont<br />

besoin <strong>de</strong> « passeurs » – enseignants ou jeunes professionnels<br />

qui ouvrent la voie <strong>de</strong> la connaissance<br />

ou ai<strong>de</strong>nt à passer <strong>de</strong>s étapes – et <strong>de</strong> « figures<br />

d’i<strong>de</strong>ntification ».<br />

Son intervention s’<strong>est</strong> ainsi conclue sur les opportunités<br />

que constituent les évolutions <strong>de</strong> nos<br />

institutions et du métier d’enseignant, dans le<br />

respect <strong>de</strong> nos valeurs et cultures. Elle nourrit et<br />

fait écho aux réflexions menées dans le cadre <strong>de</strong><br />

l’évaluation/accréditation AEQES-CTI.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 17


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

<strong>Le</strong> 50 ème anniversaire<br />

<strong>de</strong> la Cité Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie<br />

y Joëlle Tilmant et Christophe Lheureux<br />

<strong>Le</strong> vendredi 12 octobre <strong><strong>de</strong>rnier</strong>, dans le cadre du<br />

175 ème anniversaire <strong>de</strong> la FPMs, la Cité Houzeau <strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong>haie fêtait, elle aussi, son anniversaire : 50 ans. Ce<br />

fut l’occasion <strong>de</strong> marquer dignement cet événement !<br />

En tant que représentants PATO, nous nous étions<br />

engagés à « porter » cette organisation. Et ce ne fut<br />

pas une entreprise simple : il fallait surtout s’allier<br />

la collaboration <strong>de</strong>s étudiants car, en effet, il semblait<br />

impensable <strong>de</strong> fêter cet anniversaire sans<br />

leur part<strong>ici</strong>pation active. Que serait la cité sans ses<br />

étudiants… !<br />

Après plusieurs réunions, un programme fut mis au<br />

point : un gâteau d’anniversaire (indispensable !),<br />

l’illumination <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> et un feu d’artifice.<br />

<strong>Le</strong> drink a connu un beau succès, notamment<br />

grâce au travail du personnel du r<strong>est</strong>aurant qui<br />

avait concocté <strong>de</strong> dél<strong>ici</strong>eux gâteaux maison garnis<br />

<strong>de</strong> photos <strong>de</strong> la cité en 1962 (avec une seule tour)<br />

et <strong>de</strong> la cité actuelle. Près <strong>de</strong> 300 personnes se<br />

sont retrouvées. Ce fut ainsi l’occasion <strong>de</strong> réunir les<br />

anciens, aussi bien du personnel que <strong>de</strong>s étudiants,<br />

dans une ambiance chaleureuse.<br />

La Commission historique et le cercle Magellan se<br />

sont chargés <strong>de</strong> l’illumination. L’idée était non seulement<br />

d’illuminer la faça<strong>de</strong>, mais en plus, <strong>de</strong> mettre<br />

en scène un décompte, et là, les choses étaient tout<br />

<strong>de</strong> suite un peu plus compliquées… Qu’à cela ne<br />

tienne : avec notre ai<strong>de</strong> et celle du personnel <strong>de</strong> la<br />

Cité, un plan <strong>de</strong> bataille a été élaboré. Nous avons<br />

maintenant une idée <strong>de</strong> ce qu’<strong>est</strong> une carte Arduino,<br />

et <strong>de</strong>s différents diamètres <strong>de</strong> câble. <strong>Le</strong>s étudiants<br />

ont réalisé un magnifique travail, digne d’un projet,<br />

malgré leurs gros défauts : ne pas toujours bien<br />

évaluer le temps nécessaire et s’y prendre à la<br />

<strong>de</strong>rnière minute, mais ils assument ! Moyennant<br />

quelque 1500 mètres <strong>de</strong> câbles tirés dans toute la<br />

Cité, une série <strong>de</strong> spots installés dans les chambres<br />

stratégiques, et un beau travail <strong>de</strong> communication<br />

pour s’assurer <strong>de</strong> la collaboration <strong>de</strong> tous … <strong>de</strong>ux<br />

fers à sou<strong>de</strong>r et quelques nuits blanches plus tard,<br />

le décompte a bien eu lieu, et magnifiquement !<br />

<strong>Le</strong> point d’orgue était le fameux feu d’artifice. Mais<br />

quelle idée ! Pour ceux qui l’ignorent, organiser un<br />

feu d’artifice à Mons, c’<strong>est</strong> un peu comme un épiso<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> « Mission Impossible » … cela représente<br />

un travail titanesque et <strong>de</strong> longue haleine pour obtenir<br />

les fameux sésames. Après moult péripéties,<br />

dossiers, coups <strong>de</strong> téléphone et contacts divers, et<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Chapelle, <strong>de</strong> la société ABC Artifices,<br />

l’autorisation <strong>est</strong> enfin tombée à 12h15, le jourmême<br />

! Et tout cela après avoir déplacé <strong>de</strong>ux fois<br />

le champ <strong>de</strong> tir, et finalement revu légèrement à la<br />

baisse le diamètre <strong>de</strong>s bombes, le feu d’artifice a<br />

été tiré, pile à l’heure, au moment où le 50 apparaissait<br />

sur la faça<strong>de</strong>, à partir <strong>de</strong> la cour intérieure<br />

<strong>de</strong> la Haute école <strong>de</strong> la Communauté française en<br />

Hainaut (à ce sujet, nous <strong>de</strong>vons remercier chaleureusement<br />

le Directeur Prési<strong>de</strong>nt, M. Denis Dufrane,<br />

pour sa collaboration indéfectible). Ce fut un beau<br />

feu d’artifice et clairement, il n’<strong>est</strong> pas passé inaperçu<br />

dans la ville et même au-<strong>de</strong>là.<br />

Cet anniversaire a été suivi, le 18 octobre, par un<br />

repas d’époque. Quelle surprise <strong>de</strong> retrouver le r<strong>est</strong>aurant<br />

tel qu’il était à l’origine, avec ses nappes<br />

blanches et le service à table. <strong>Le</strong> personnel du<br />

r<strong>est</strong>aurant avait prévu un bon petit menu qui a été<br />

apprécié <strong>de</strong> tous. Cette fois, c’était l’occasion <strong>de</strong> fêter<br />

l’événement avec les clients habituels du r<strong>est</strong>aurant.<br />

La Commission Historique et<br />

les 50 ans <strong>de</strong> la Cité Houzeau<br />

y Jonathan Boulvain, Maxime Carbini, Mathieu Mombers, Tiffany Simonet et Duc-Anh Vo,<br />

Responsables <strong>de</strong> la Commission Historique<br />

La Commission Historique s’<strong>est</strong> inv<strong>est</strong>ie dans la préparation du cinquantième anniversaire<br />

<strong>de</strong> la Cité <strong>est</strong>udiantine Pierre Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie.<br />

Ce vendredi 12 octobre, plus <strong>de</strong> 1500 mètres <strong>de</strong> câbles couraient dans les couloirs <strong>de</strong> la<br />

tour A, commandant 48 spots halogènes afin <strong>de</strong> créer sur la faça<strong>de</strong> un compte à rebours<br />

géant, pendant que <strong>de</strong>s jongleurs <strong>de</strong> feu enflammaient la cour. Ce travail <strong>de</strong> longue haleine<br />

a connu son apothéose lorsque, la cité arborant un fier « 50 » sur sa faça<strong>de</strong>, un pr<strong>est</strong>igieux<br />

feu d’artifice a débuté pour clore le spectacle, en émerveillant petits et grands.<br />

La soirée s’<strong>est</strong> poursuivie au bar et à la salle ping-pong, alors animés d’une ambiance<br />

endiablée ! <strong>Le</strong>s invités ont pu profiter <strong>de</strong> la mini-exposition que nous avions préparée,<br />

rendant hommage à Pierre Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie et au travail <strong>de</strong> René Panis (ndlr : architecte<br />

<strong>de</strong> la Cité). Mais c’<strong>est</strong> surtout la partie rappelant les aventures vécues par les étudiants<br />

entre les années 70 et 90 qui a attiré l’attention. <strong>Le</strong>urs péripéties en tout genre ont traversé<br />

les décennies grâce, notamment, aux nombreux rapports que le directeur <strong>de</strong> la Cité <strong>de</strong><br />

l’époque a été dans l’obligation <strong>de</strong> rédiger. Ce sont aujourd’hui autant <strong>de</strong> bons souvenirs.<br />

Nous remercions les étudiants et les membres du personnel grâce auxquels ces f<strong>est</strong>ivités<br />

ont remporté un vif succès. L’équipe du r<strong>est</strong>aurant a accompli un travail remarquable :<br />

les invités ont été accueillis dans les meilleures conditions, et les gâteaux d’anniversaire<br />

confectionnés ont été fort appréciés !<br />

La chaîne <strong>de</strong> télévision locale TéléMB a réalisé un reportage, diffusé dans le journal télévisé<br />

du 16 octobre, et désormais <strong>consultable</strong> sur internet (http://www.telemb.be/content/<br />

view/11316/981/).<br />

Pour les illuminations, l’aspect technique a été pour nous<br />

l’occasion <strong>de</strong> mettre en pratique notre formation d’ingénieurs<br />

: le tout était géré par <strong>de</strong>ux cartes Arduino Ethernet<br />

commandant un circuit électronique à base <strong>de</strong> transistors<br />

<strong>de</strong>stinés à déclencher <strong>de</strong>s relais électromécaniques dans<br />

les chambres. Entre le centre <strong>de</strong>s opérations (photo cicontre)<br />

et les 48 spots, pas moins <strong>de</strong> 1500 mètres <strong>de</strong><br />

câble ont dû être tirés dans les couloirs <strong>de</strong> la Cité Houzeau,<br />

pour finalement permettre le déclenchement du décompte<br />

<strong>de</strong>puis la terrasse du Bar <strong>Polytech</strong>, grâce à l’installation<br />

réseau du Cercle Magellan.<br />

Au final, une représentation digne <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s performances<br />

d’art numérique, pour un budget somme toute<br />

assez réduit : 800 € !<br />

18 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Jules Cornet,<br />

du Katanga au Bassin <strong>de</strong> Mons<br />

y Diane Thomas<br />

La conférence <strong>de</strong> Jean-Marie Charlet, Professeur émérite à la FPMs, ce jeudi 15<br />

novembre, méritait bien son public fourni ! <strong>Le</strong> but <strong>de</strong> l’exposé, aux accents tout<br />

à la fois scientifique, historique et géographique, n’était pas <strong>de</strong> retracer la vie<br />

<strong>de</strong> Jules Cornet (1865-1929) (ce qui a été très bien fait dans une publication <strong>de</strong><br />

l’AIMs, lors du centenaire <strong>de</strong> sa naissance) mais bien <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce :<br />

son apport dans la connaissance <strong>de</strong> la géologie <strong>de</strong> l’Afrique Centrale et du<br />

Bassin <strong>de</strong> Mons ainsi que son influence dans leurs développements économiques,<br />

son rôle essentiel dans l’enseignement <strong>de</strong> la géologie à la FPMs (nomination<br />

<strong>de</strong> professeur en 1897) en promouvant l’observation sur terrain,<br />

son soutien par l’AIMs et la création <strong>de</strong> la Fondation Cornet (en 1953).<br />

Il <strong>est</strong> vrai que la géologie était inscrite dans ses gênes. Il <strong>est</strong> en effet fils <strong>de</strong> F.L.<br />

Cornet qui a mis en évi<strong>de</strong>nce la faille du Midi et avancé <strong>de</strong>s idées novatrices<br />

dans son domaine.<br />

Lors <strong>de</strong> l’expédition Bia-Francqui (1891-1892 ; 6000 km à pied en 21 mois) <strong>de</strong><br />

Lusambo au Katanga, Jules Cornet découvre et répertorie diverses potentialités<br />

minérales, métallifères et énergétiques.<br />

Concernant le Bassin <strong>de</strong> Mons, il part<strong>ici</strong>pe à la découverte, dans le puits<br />

Sainte-Barbe <strong>de</strong> Bernissart, <strong>de</strong> nombreux ossements s’avérant appartenir à<br />

<strong>de</strong>s iguanodons désormais très célèbres. Il a aussi appréhendé l’existence d’un<br />

réservoir géothermique sous le Bassin <strong>de</strong> Mons.<br />

Pionnier, visionnaire, Jules Cornet a, notamment, défini les premiers gui<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> prospection, appliqué la géostatique avant l’heure, adhéré à la théorie <strong>de</strong><br />

la dérive <strong>de</strong>s continents et défendu la notion <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce, c’<strong>est</strong>-à-dire <strong>de</strong> la<br />

mobilité verticale <strong>de</strong>s bassins sédimentaires.<br />

En 1902, à la FPMs (à l’époque école <strong>de</strong>s Mines), il œuvre à la création du<br />

diplôme d’ingénieur géologue. Pour lui, faire <strong>de</strong> la géologie requiert avant tout<br />

un excellent esprit d’observation et … <strong>de</strong> bonnes jambes. Il <strong>est</strong> amoureux <strong>de</strong><br />

cette discipline où l’on regar<strong>de</strong> le présent pour expliquer le passé.<br />

Merci à Jean-Marie Charlet qui a su captiver son auditoire par un exposé<br />

passionné et très documenté, suivi <strong>de</strong> l’exposition <strong>de</strong> quelques pièces rares<br />

et conclu par le drink <strong>de</strong> l’amitié, comme il se doit.<br />

Croissance et énergie…<br />

2020-2030, dangereux virage<br />

y Maxime Duménil, Centre Sciences et Techniques au Carré (SciTech2)<br />

Diplômé Ingénieur civil <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons en 1979, Monsieur Philippe Charlez<br />

entame une thèse sur la mécanique <strong>de</strong>s roches à l’Institut <strong>de</strong> Physique du Globe à Paris. Il rentre ensuite chez<br />

Total où il remplit le rôle d’expert en mécanique <strong>de</strong>s roches et <strong>de</strong> responsable <strong>de</strong> forage. Fort <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> trente<br />

ans <strong>de</strong> carrière et auteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ouvrages traitant <strong>de</strong> la mécanique <strong>de</strong>s roches, il <strong>est</strong> actuellement directeur<br />

<strong>de</strong>s ressources non conventionnelles dans cette même entreprise.<br />

Ce lundi 5 novembre 2012, dans le cadre du 175 ème<br />

anniversaire <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons, le<br />

Service <strong>de</strong> Génie Minier <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique,<br />

en association avec la Société Belge <strong>de</strong> Géologie<br />

<strong>de</strong> l’Ingénieur et <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s Roches, a invité<br />

Monsieur Philippe Charlez à nous entretenir d’un<br />

sujet délicat, à savoir la croissance ainsi que son<br />

lien avec le pétrole.<br />

Monsieur Charlez plante le décor. La croissance a<br />

explosé ces 50 <strong>de</strong>rnières années, mais il <strong>est</strong> maintenant<br />

clair que ce rythme <strong>de</strong>vient dangereux. Il y<br />

a <strong>de</strong>ux cents ans, les gran<strong>de</strong>s puissances imaginaient<br />

que la croissance ne cesserait jamais. Une<br />

véritable aberration ! <strong>Le</strong>s résultats ne se font sentir<br />

que maintenant…<br />

Cette croissance se nourrit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux choses : un<br />

catalyseur endogène, l’innovation technologique,<br />

et un aliment exogène, l’énergie.<br />

Si l’innovation technologique peut être considérée<br />

comme infinie tant la créativité <strong>de</strong> l’homme <strong>est</strong><br />

importante, il n’en <strong>est</strong> pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l’énergie.<br />

D’où la gran<strong>de</strong> qu<strong>est</strong>ion soulevée lors <strong>de</strong> cette<br />

conférence : que va-t-il se produire dans les dix ou<br />

les vingt prochaines années <br />

Derrière cette énergie se cachent, entre autres,<br />

<strong>de</strong> nombreux produits fossiles tels que le pétrole<br />

ou encore le gaz naturel. Une croissance effrénée<br />

sous-entend une consommation <strong>de</strong> plus en<br />

plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces produits. Or, leur processus <strong>de</strong><br />

formation <strong>est</strong> très long, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> quelques millions<br />

d’années. A l’heure actuelle, <strong>de</strong> nombreuses<br />

<strong>est</strong>imations convergent pour dire que le pétrole<br />

exploitable sera épuisé dans 50 ans. Nous aurons<br />

donc consommé en 200 ans <strong>de</strong>s ressources qui ont<br />

pris <strong>de</strong>s millions d’années à se former. Que feronsnous<br />

ensuite <br />

Ces 50 années <strong>de</strong> réserves représentent environ<br />

1500 milliards <strong>de</strong> barils pour le pétrole et 1000<br />

milliards <strong>de</strong> barils pour le gaz naturel. <strong>Le</strong>s gaz<br />

<strong>de</strong> schiste pourraient contribuer à 1000 autres<br />

milliards <strong>de</strong> barils, mais il ne s’agit que d’une<br />

première <strong>est</strong>imation qui pourrait bien être revue<br />

à la baisse.<br />

À cela vient s’ajouter l’ensemble <strong>de</strong>s problématiques<br />

liées aux gaz à effet <strong>de</strong> serre. La réduction<br />

<strong>de</strong> leur émission <strong>est</strong> un objectif important, mais bien<br />

diff<strong>ici</strong>le à atteindre.<br />

Il <strong>est</strong> donc certain que <strong>de</strong> nombreux défis nous<br />

atten<strong>de</strong>nt dans un avenir proche, que d’épineux<br />

problèmes n’ont pas encore trouvé <strong>de</strong> solution et<br />

qu’une mobilisation globale sera indispensable pour<br />

assurer l’avenir <strong>de</strong> l’humanité.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 19


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

Chers parents,<br />

175 ans<br />

d’histoire<br />

(partie 1)<br />

En ce premier lundi <strong>de</strong> novembre 1837, j’ai fait mes<br />

premiers pas à l’École provinciale <strong>de</strong>s Mines.<br />

<strong>Le</strong>s 40 francs-ors inv<strong>est</strong>is dans ma formation ne le<br />

seront pas en pure perte, je vous en fais serment. En<br />

fournissant les efforts nécessaires, dans <strong>de</strong>ux ans,<br />

je <strong>de</strong>vrais disposer d’une soli<strong>de</strong> formation me permettant<br />

<strong>de</strong> prétendre à <strong>de</strong>s postes tels que Directeur<br />

d’usines, Chef <strong>de</strong> manufacture ou encore Directeur <strong>de</strong><br />

charbonnage. Il y a tant à faire en nos régions dans<br />

notre Belgique naissante.<br />

Votre fils très reconnaissant,<br />

Adrien Gravez<br />

Adrien Gravez <strong>est</strong> l’un <strong>de</strong>s quatre premiers diplômés<br />

<strong>de</strong> notre Faculté <strong>Polytech</strong>nique alors dénommée<br />

École provinciale <strong>de</strong>s Mines.<br />

Il <strong>est</strong> l’un <strong>de</strong>s fondateurs <strong>de</strong> l’AIMs, Association <strong>de</strong>s<br />

Ingénieurs <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons,<br />

fondée en mars 1853. Il en fut le premier viceprési<strong>de</strong>nt<br />

et en <strong>est</strong> prési<strong>de</strong>nt d’honneur.<br />

Après quelques jours en tant que stagiaire aux<br />

charbonnages <strong>de</strong> l’Agrappe, il débute sa carrière<br />

comme ingénieur directeur <strong>de</strong>s travaux à la S.A.<br />

du charbonnage <strong>de</strong> Sars-Longchamps et Bouvy à<br />

Saint-Vaast. En 1846, âgé <strong>de</strong> 29 ans, il en <strong>de</strong>vient<br />

directeur-gérant. En 1880, il <strong>est</strong> nommé prési<strong>de</strong>nt<br />

du comité général <strong>de</strong> l’industrie charbonnière belge.<br />

Il prend sa retraite en 1885 et conserve le titre <strong>de</strong><br />

directeur général honoraire <strong>de</strong>s charbonnages <strong>de</strong><br />

Sars-Longchamps et Bouvy.<br />

Adrien Gravez, avec Victor Boch (<strong>de</strong> la société Boch<br />

frère), <strong>est</strong> également un <strong>de</strong>s acteurs clés <strong>de</strong> la création,<br />

le 24 octobre 1860, <strong>de</strong> la plus importante <strong>de</strong>s<br />

écoles <strong>de</strong>s Filles <strong>de</strong> Marie <strong>de</strong> la région du Centre. À<br />

l’initiative <strong>de</strong> l’abbé <strong>Le</strong>clercq, cette école implantée<br />

à La Louvière, qui n’<strong>est</strong> encore qu’un hameau <strong>de</strong><br />

Saint-Vaast, <strong>est</strong> <strong>de</strong>stinée à l’instruction et à l’éducation<br />

gratuite <strong>de</strong>s jeunes ouvrières travaillant aux<br />

établissements <strong>de</strong> Monsieur Boch et dans la société<br />

<strong>de</strong> Sars-Longchamps et Bouvy, ainsi que <strong>de</strong>s filles<br />

<strong>de</strong>s ouvriers travaillant aux mêmes établissements,<br />

tout en laissant la porte ouverte à d’autres jeunes<br />

filles. Vous ne serez donc pas étonnés d’apprendre<br />

qu’Adrien Gravez fut également membre <strong>de</strong> la commission<br />

permanente <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong> prévoyance <strong>de</strong>s<br />

ouvriers mineurs <strong>de</strong> Belgique et vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

caisse <strong>de</strong> prévoyance <strong>de</strong>s ouvriers mineurs du Centre.<br />

L’école <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Mons créée par <strong>de</strong>ux Français<br />

issus <strong>de</strong> l’école Centrale <strong>de</strong> Paris : un premier signe<br />

d’internationalisation….<br />

« Dans les années 1860 à 1870, on vit s’inscrire à Mons beaucoup <strong>de</strong> Belges<br />

mais aussi quelques Français, du Nord bien sûr, mais aussi un Lyonnais, un<br />

Normand, un Ar<strong>de</strong>nnais. Mon père et mes oncles ont eu comme condisciples,<br />

outre quelques Français, <strong>de</strong>ux Polonais, un Russe, un Prussien et <strong>de</strong>ux Grands-<br />

Ducaux. » Pierre Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie, « Petite histoire d’une gran<strong>de</strong> maison »<br />

dans 150 ème anniversaire <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique, 1987.<br />

Ceci illustre bien la politique d’ouverture à l’International qui a toujours<br />

été soutenue à la FPMs. <strong>Le</strong>s trois premières personnalités scientifiques <strong>de</strong><br />

renom international consacrées Docteurs Honoris Causa à la FPMs en 1988<br />

(Professeurs A. Fettweis, A. Kleczkowski et P. Symonds) ont notamment permis<br />

<strong>de</strong> renforcer les liens avec <strong>de</strong>s institutions étrangères. Depuis, notamment par<br />

la part<strong>ici</strong>pation aux échanges Erasmus et l’adhésion au réseau T.I.M.E. (Top<br />

Industrial Managers for Europe), la FPMs n’a eu <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> bâtir <strong>de</strong>s ponts,<br />

en enseignement et recherche, avec diverses excellentes universités dans et<br />

hors <strong>de</strong> l’Europe.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> 44 « <strong>Polytech</strong> Mons au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s frontières », publié en<br />

octobre 2010, a tout particulièrement abordé cette thématique.<br />

L’ascenseur funiculaire<br />

<strong>de</strong> Strépy-Thieu<br />

- Un ascenseur … à bateaux, au gabarit européen <strong>de</strong> 1350 tonnes.<br />

- Funiculaire Oui, car les bacs remplis d’eau sont suspendus par<br />

<strong>de</strong>s câbles.<br />

- A l’autre extrémité <strong>de</strong>s câbles se trouve le contrepoids … qui équilibre<br />

le poids <strong>de</strong>s bacs.<br />

- Grâce à Archimè<strong>de</strong>, le poids <strong>de</strong>s bacs <strong>est</strong> le même qu’il y ait une<br />

péniche <strong>de</strong>dans ou pas !<br />

- Un ascenseur Non, <strong>de</strong>ux ! En effet, grâce aux contrepoids, les <strong>de</strong>ux<br />

bacs sont indépendants l’un <strong>de</strong> l’autre, ils peuvent monter tous les<br />

<strong>de</strong>ux en même temps, ou bien un seul peut monter et <strong>de</strong>scendre,<br />

l’autre étant à l’arrêt.<br />

- Unique au mon<strong>de</strong> Oui, actuellement, <strong>de</strong> par ses dimensions et la<br />

dénivellation <strong>de</strong> 73 m. Mais il sera bientôt dépassé par l’élévateur<br />

du barrage <strong>de</strong>s Trois Gorges en Chine qui a un dénivelé <strong>de</strong> 150 m et<br />

qui pourra charger <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> 3000 tonnes.<br />

Georges Emonts, sorti <strong>de</strong> la Faculté en 1943, comme ICME, a contribué<br />

à l’avant-projet avec les ingénieurs <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s voies<br />

hydrauliques ; puis il a dirigé, pour la partie mécanique, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

détail et la fabrication.<br />

20 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

<strong>Le</strong> chemin <strong>de</strong> fer a 39 ans !<br />

En 1835 apparaissait la première ligne <strong>de</strong> chemin<br />

<strong>de</strong> fer exploitée par le secteur public sur le<br />

continent européen : la ligne Bruxelles-Malines<br />

était née. L’avance prise par la Belgique favorisa<br />

au fil du temps les inventions proposées par <strong>de</strong>s<br />

ingénieurs. En cette année <strong>de</strong> 1874, notre école<br />

Provinciale <strong>de</strong>s Mines du Hainaut propose enfin<br />

la formation d’ingénieur <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. <strong>Le</strong><br />

programme se voit enrichi grâce à <strong>de</strong>s cours<br />

consacrés aux constructions <strong>de</strong>s locomotives, <strong>de</strong>s<br />

chemins <strong>de</strong> fer et à l’exploitation <strong>de</strong>s voies ferrées.<br />

Quoi <strong>de</strong> plus normal pour un pays qui disposera<br />

du réseau ferroviaire le plus <strong>de</strong>nse du mon<strong>de</strong> à<br />

l’aube du 21 ème siècle : quelque 188 millions <strong>de</strong><br />

voyageurs et plus <strong>de</strong> 62 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong><br />

marchandises chaque année. Que <strong>de</strong> théories et<br />

<strong>de</strong> techniques associées : roulement acier sur<br />

acier, traction diesel, transmission d’énergie par<br />

caténaire, trains pendulaires, chemin <strong>de</strong> fer à<br />

crémaillère, sustentation magnétique … et les<br />

trains à gran<strong>de</strong> vitesse (les premiers apparaîtront<br />

en 1964). On <strong>est</strong> loin du premier chemin guidé<br />

construit pendant l’antique Grèce et permettant<br />

aux bateaux <strong>de</strong> franchir l’isthme <strong>de</strong> Corinthe !<br />

Mons, le 23 octobre 1969,<br />

à Monsieur le Recteur Pierre Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie,<br />

<strong>Le</strong>s Montois se sont pressés hier sur la grand’place<br />

pour avoir le privilège <strong>de</strong> visiter notre exposition<br />

« La Pierre <strong>de</strong> Lune ». Il faut dire que l’ASBL fictive,<br />

le CIVS (Centre d’Information et <strong>de</strong> Vulgarisation<br />

Scientifique), que nous avions montée avec quelques<br />

étudiants était <strong>de</strong>s plus crédibles, avec son siège à<br />

l’hôtel Perraudin (étudiant à la Faculté), à Bruxelles.<br />

L’ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Etats-Unis nous a aimablement<br />

fourni <strong>de</strong> la documentation sur le sujet, nous permettant<br />

ainsi <strong>de</strong> décorer le camion gracieusement<br />

prêté par le concepteur <strong>de</strong> vêtements Salik. La<br />

pièce maîtresse, à l’origine <strong>de</strong> l’engouement local,<br />

la légendaire Pierre <strong>de</strong> Lune, n’était qu’un échantillon<br />

<strong>de</strong> roche du service <strong>de</strong> Géologie <strong>de</strong> la Faculté. <strong>Le</strong>s<br />

journalistes et polit<strong>ici</strong>ens se sont tenus aux côtés<br />

<strong>de</strong> professeurs d’école partageant leur enthousiasme<br />

avec leurs élèves. L’arrivée <strong>de</strong>s pol<strong>ici</strong>ers pour<br />

ôter la fameuse Pierre <strong>de</strong> son pié<strong>de</strong>stal n’aura pas<br />

eu raison <strong>de</strong> notre supercherie, qui a tenu jusqu’au<br />

bout <strong>de</strong> la journée. <strong>Le</strong>s articles <strong>de</strong> presse qui fleurissent<br />

aujourd’hui témoignent du succès <strong>de</strong> l’opération,<br />

et nous n’en sommes pas peu fiers !<br />

Signé : Onze « Diables »<br />

Mon beau-père, Bruno <strong>Le</strong>brun, fut un jeune entrepreneur d’une gran<strong>de</strong> perspicacité.<br />

Je souhaiterais, par cette lettre, lui rendre un hommage plus que mérité.<br />

À sa sortie <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Mons, en 1868, il décida <strong>de</strong> créer ses ateliers<br />

dans la région <strong>de</strong> Nimy, près <strong>de</strong> Mons. <strong>Le</strong> Borinage vivait principalement du<br />

charbon et les ateliers fournissaient <strong>de</strong>s dynamos, <strong>de</strong>s moteurs électriques, <strong>de</strong>s<br />

locomotives <strong>de</strong> chantier, mais surtout <strong>de</strong>s machines à vapeur et <strong>de</strong>s compresseurs<br />

essentiellement aux charbonnages.<br />

En 1876, il construisit un compresseur <strong>de</strong>stiné à produire du froid : sa première<br />

machine frigorifique. Cependant, il fut confronté, tout comme ses contemporains,<br />

à un problème qui leur semblait insoluble : une perte au niveau du piston.<br />

En 1887, il trouva une solution innovante permettant d’assurer l’étanchéité<br />

complète du dispositif. Cette innovation lui valut, la même année, un brevet. Au<br />

bout <strong>de</strong> quelques années, on ne trouvera plus guère un pays au mon<strong>de</strong> où n’était<br />

vantée la supériorité <strong>de</strong>s compresseurs <strong>Le</strong>brun.<br />

À sa mort, en 1912, il me fut offert <strong>de</strong> prendre la direction <strong>de</strong> l’entreprise. Hélas<br />

pour nous tous, la guerre fut déclarée <strong>de</strong>ux ans plus tard. Après la libération <strong>de</strong><br />

1918, je pris alors une décision importante que mon beau-père, entrepreneur dans<br />

l’âme, aurait sûrement approuvée. Je renonçai à toute autre fabrication que celle<br />

<strong>de</strong>s compresseurs, en mettant en exergue ceux <strong>de</strong>stinés à l’usage frigorifique.<br />

Je pense ne pas m’être trompé. Nous sommes en 1925 et nous sommes les<br />

fournisseurs <strong>de</strong> toutes les entreprises utilisant les techniques frigorifiques et<br />

notamment les fabriques <strong>de</strong> glace et les brasseries.<br />

Espérons que tous les ingénieurs sortant <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Mons puissent,<br />

à leur tour, faire preuve d’autant d’esprit d’entreprendre que mon beau-père.<br />

Achille Malengret-<strong>Le</strong>brun<br />

Ces « cartes postales historiques » ont été écrites par Dominique Wynsberghe,<br />

Diane Thomas, Henri Chausteur, Georges Kouroussis, <strong>de</strong>s étudiants FPMs et<br />

Maxime Duménil.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 21


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

Création <strong>de</strong> l’école<br />

<strong>de</strong>s Mines du Hainaut<br />

1837<br />

1996-<br />

1997<br />

Pleine part<strong>ici</strong>pation au réseau européen<br />

d’échanges d’étudiants ERASMUS<br />

1997<br />

<strong>Le</strong> Prof. Adolphe Devillez exerce<br />

la fonction <strong>de</strong> directeur<br />

La durée <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s passe <strong>de</strong> 2 à 3 ans<br />

Outre les diplômes initiaux<br />

d’ingénieur <strong>de</strong>s mines et<br />

d’ingénieur métallurgiste, création du<br />

diplôme d’ingénieur chimiste<br />

Création du diplôme<br />

d’ingénieur mécan<strong>ici</strong>en<br />

1845<br />

1853<br />

1862<br />

1994-<br />

1995<br />

1994<br />

1992<br />

Gra<strong>de</strong>s légalement reconnus qualifiés<br />

d’académique (y compris Informatique<br />

et G<strong>est</strong>ion et Doctorat en Sciences<br />

Appliquées)<br />

Création <strong>de</strong>s Centres d’Excellence<br />

MULTITEL et MATERIA NOVA<br />

<strong>Le</strong> Prof. Serge Boucher<br />

<strong>de</strong>vient Recteur<br />

Lancement du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> N°0<br />

1998-<br />

1999<br />

2000<br />

Création du diplôme d’ingénieur<br />

<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer<br />

1874<br />

1992<br />

Remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong><br />

Docteur Honoris Causa à :<br />

Durée <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s portée à 4 ans ;<br />

l’école complète son titre par « Faculté<br />

<strong>Polytech</strong>nique du Hainaut »<br />

Création du diplôme<br />

d’ingénieur électr<strong>ici</strong>en<br />

<strong>Le</strong> Prof. Auguste Macquet <strong>de</strong>vient directeur<br />

Durée <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s portée<br />

définitivement à 5 ans<br />

Réouverture <strong>de</strong> l’école après<br />

la Première Guerre Mondiale<br />

<strong>Le</strong> Prof. Armand Halleux <strong>de</strong>vient directeur<br />

1876<br />

1887<br />

1890<br />

1904<br />

1919<br />

1990<br />

1988<br />

Prof. Marcel Jufer (CH)<br />

Baron Raymond <strong>Le</strong>maire (†)(B)<br />

Prof. Giulio Maier (I)<br />

M. Jacques Maisonrouge (F)<br />

M. Riccardo Petrella (I)<br />

Publication <strong>de</strong> «Un fleuron intellectuel<br />

du Hainaut: la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong><br />

Mons» rédigé par M. Willy STAQUET<br />

Remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong><br />

Docteur Honoris Causa à :<br />

Prof. Alfred Fettweis ( D)<br />

Prof. Antoni Kleczkowski ( PL)<br />

Prof. Paul Symonds (†) ( USA)<br />

2000-<br />

2001<br />

2003-<br />

2004<br />

2004<br />

Autonomie complète accordée<br />

à l’école <strong>de</strong>s Mines par<br />

la Province du Hainaut<br />

<strong>Le</strong> Prof. Jules Yernaux <strong>de</strong>vient directeur<br />

Adoption du nom <strong>de</strong> « Faculté<br />

<strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons »<br />

Première femme diplômée<br />

(Marcelle Yernaux)<br />

<strong>Le</strong> Prof. Albert Jadot <strong>de</strong>vient directeur<br />

<strong>Le</strong> Prof. Pierre Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie<br />

<strong>de</strong>vient Recteur<br />

Diplôme d’ingénieur civil<br />

électromécan<strong>ici</strong>en remplacé par<br />

<strong>de</strong>ux diplômes : ingénieur civil électr<strong>ici</strong>en<br />

et ingénieur civil mécan<strong>ici</strong>en<br />

1920<br />

1923<br />

1935<br />

1945<br />

1947<br />

1952<br />

1960<br />

1987<br />

1986<br />

1974<br />

1971<br />

1970<br />

1964<br />

1962<br />

Célébration du 150 ème anniversaire<br />

<strong>de</strong> la FPMs et remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong><br />

Docteur Honoris Causa à S.M. le Roi<br />

BAUDOUIN († le 31 juillet 1993)<br />

<strong>Le</strong> Prof. Christian Bouquegneau <strong>de</strong>vient<br />

Recteur<br />

<strong>Le</strong> Prof. René Baland <strong>de</strong>vient Recteur<br />

Création <strong>de</strong>s diplômes d’ingénieur civil<br />

en architecture et d’ingénieur civil en<br />

Techniques Opérationelles. Ce <strong><strong>de</strong>rnier</strong><br />

<strong>de</strong>viendra Informatique et G<strong>est</strong>ion.<br />

<strong>Le</strong> Prof. Jean Baland <strong>de</strong>vient Recteur<br />

Création du diplôme<br />

d’ingénieur civil en chimie<br />

Inauguration <strong>de</strong> la Cité <strong>est</strong>udiantine<br />

2005-<br />

2006<br />

2006<br />

2008<br />

2009<br />

22 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong> Docteur<br />

Honoris Causa (160 ème anniversaire) à :<br />

S.M. le Roi ALBERT II<br />

M. Didier Dubois (F)<br />

Prof. Horst Kruse (D)<br />

Prof. Zenon Mroz (PL)<br />

Création <strong>de</strong> candidatures spécifiques<br />

pour ingénieurs architectes<br />

Remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong><br />

Docteur Honoris Causa à :<br />

Prof. Tinsley O<strong>de</strong>n ( USA)<br />

Prof. Dorin Cristescu (RO)<br />

Prof. Hubert Curien (†) (F)<br />

Prof. Roman Slowinski (PL)<br />

Prof. Jean Van Bla<strong>de</strong>l (B)<br />

Création par <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l’asbl<br />

Junior Entreprise <strong>de</strong> Mons<br />

Création <strong>de</strong> l’Académie Universitaire<br />

Wallonie-Bruxelles regroupant l’ULB,<br />

l’UMH et la FPMs<br />

Remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong><br />

Docteur Honoris Causa à :<br />

M. Philippe Busquin (B)<br />

Prof. André Berger (B)<br />

Prof. Paul Jespers (B)<br />

Prof. Michal Kleiber (P)<br />

Prof. Bernard P<strong>ici</strong>nbono (F)<br />

Prof. William Schiesser (USA)<br />

Création, au sein <strong>de</strong> la FPMs,<br />

<strong>de</strong> cinq Pôles <strong>de</strong> Recherche majeurs<br />

<strong>Le</strong> Prof. Calogero Conti<br />

<strong>de</strong>vient Recteur<br />

1837<br />

1879<br />

1904<br />

1925<br />

1937<br />

1962<br />

1967<br />

1969<br />

1993<br />

1995-<br />

1996<br />

<strong>Le</strong>s cours s’ouvrent dans un local<br />

offert par la Ville <strong>de</strong> Mons et situé<br />

dans l’actuelle rue Fétis.<br />

L’école <strong>est</strong> transférée dans l’ancien<br />

Collège <strong>de</strong> Houdain<br />

Construction <strong>de</strong> nouveaux<br />

bâtiments à la rue <strong>de</strong> Houdain.<br />

Utilisation du premier Bloc au<br />

Boulevard Dolez.<br />

Finalisation <strong>de</strong> la construction du<br />

second bloc au Boulevard Dolez.<br />

Inauguration <strong>de</strong> la cité <strong>est</strong>udiantine<br />

Inauguration <strong>de</strong> l’institut <strong>de</strong> chimie<br />

(Bâtiment à la rue <strong>de</strong> l’Epargne)<br />

Inauguration <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong><br />

Mécanique-Architecture<br />

(bâtiment à la rue du Joncquois)<br />

Inauguration d’un amphithéâtre <strong>de</strong><br />

720 places à la rue du Joncquois<br />

Implantation physique <strong>de</strong> la FPMs<br />

à Charleroi<br />

Remise <strong>de</strong>s insignes <strong>de</strong><br />

Docteur Honoris Causa à :<br />

Prof. Michel Perrier (CA)<br />

Mme Caudie Haigneré (F)<br />

Prof. Timothy Bedford (GB)<br />

Prof. Michel Cosnard (F)<br />

Prof. Lorenzo Fedrizzi (I)<br />

Fusion UMH-FPMs et création <strong>de</strong><br />

l’UMONS<br />

éVéNEMENTS INSTITUTIONNELS<br />

évolution <strong>de</strong>s bâtiments<br />

<strong>Le</strong> Prof. Calogero Conti <strong>de</strong>vient le<br />

premier Recteur <strong>de</strong> l’UMONS<br />

POLYTECH NEWS 48 | 23


DOSSIER |<br />

faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

Femme & Ingénieur<br />

Il <strong>est</strong> loin le temps <strong>de</strong> Marcelle Yernaux, première femme diplômée ingénieur<br />

<strong>de</strong> notre Faculté, en juillet 1945 (102 ème promotion - électromécanique). Son<br />

TFE, très en avance pour l’époque, traitait <strong>de</strong>s « Problèmes <strong>de</strong> l’Electr<strong>ici</strong>té<br />

Atmosphérique ». Au cours <strong>de</strong>s années, les femmes ont heureusement gonflé<br />

les rangs <strong>de</strong>s diverses promotions <strong>de</strong> la FPMs. On a pu assister également, <strong>de</strong><br />

façon progressive, à une féminisation du personnel scientifique et académique.<br />

En 2007-2008, dans les cinq années du cursus, la FPMs accueillait 16,5%<br />

d’étudiantes. Cette proportion r<strong>est</strong>e néanmoins assez basse et n’évolue pas:<br />

le <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> 42, publié en juin 2009, s’intéressait tout particulièrement<br />

à cette problématique. Car force <strong>est</strong> <strong>de</strong> constater que <strong>de</strong> nombreuses jeunes<br />

femmes ont mené avec fruit leurs étu<strong>de</strong>s d’ingénieur civil et ne le regrettent<br />

pas. Elles sont maintenant actives dans tous les domaines <strong>de</strong> l’entreprise et<br />

apportent une contribution souvent originale et essentielle.<br />

Mons, juin 1957<br />

Chers Montois Cayaux,<br />

Nous étions une dizaine d’étudiants voleurs du Doudou en ce samedi<br />

<strong>de</strong> Ducasse. <strong>Le</strong> Dragon reposait dans les sous-sols du musée<br />

<strong>de</strong>s Beaux-Arts à la rue Neuve, non loin du bureau <strong>de</strong> police. L’aventure<br />

a été plutôt périlleuse : passer <strong>de</strong>vant le bureau <strong>de</strong> police avec<br />

l’imposant dragon était un vrai défi. <strong>Le</strong>s préparatifs touchaient<br />

à leur fin, il ne manquait qu’un véhicule pour transporter la bête.<br />

C’<strong>est</strong> finalement un brasseur du coin qui nous <strong>est</strong> venu en ai<strong>de</strong> en<br />

prêtant son camion. <strong>Le</strong> plan était parfait : une voiture avait été<br />

garée sur le parking du musée pour réserver la place <strong>de</strong> stationnement<br />

du camion pour le jour J. Deux voitures bloquaient la rue<br />

Neuve à ses extrémités lors <strong>de</strong> l’opération à 3 heures du matin. Il<br />

nous aura tout <strong>de</strong> même fallu fracturer <strong>de</strong>ux portes avant d’atteindre<br />

le dragon… Une fois la bête dérobée, nous l’avons transportée<br />

à Wasmes, comme le voulait la tradition dans le passé. C’<strong>est</strong><br />

pourquoi cette blague a retardé le combat <strong>de</strong> plus d’une heure.<br />

Nous espérons que vous ne nous en voulez pas trop !<br />

Signé : Quelques étudiants audacieux <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

Mons, le 25 janvier 1963<br />

A l’attention <strong>de</strong> Monsieur le Recteur Houzeau <strong>de</strong> <strong>Le</strong>haie<br />

Monsieur le Recteur,<br />

En tant que jeune scientifique dans la Chaire d’Electr<strong>ici</strong>té, je me rends<br />

compte <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s langues étrangères telles que l’anglais<br />

et l’allemand. En effet, l’anglais <strong>de</strong>vient la langue la plus répandue<br />

dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s congrès internationaux et l’allemand, celle <strong>de</strong>s<br />

techniques et du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’électr<strong>ici</strong>té. Depuis le mois <strong><strong>de</strong>rnier</strong>, je me<br />

suis inscrit au cours d’anglais et d’allemand que l’Institut <strong>de</strong>s Langues<br />

vivantes, créé récemment, organise au sein <strong>de</strong> notre école <strong>de</strong>s Mines.<br />

J’ai appris qu’il existait également <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> français pour les chercheurs<br />

étrangers, ainsi que <strong>de</strong>s cours d’italien et <strong>de</strong> russe. Je ne peux<br />

que me réjouir <strong>de</strong> ces opportunités données au personnel, et souhaite<br />

vous remercier <strong>de</strong> tout cœur pour cette excellente initiative !<br />

C. GREGOIRE, Assistant dans la Chaire d’Applications industrielles <strong>de</strong><br />

l’électr<strong>ici</strong>té I, Transport et Distribution<br />

24 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Mons, le 2 avril 1942<br />

Mon cher ami André,<br />

Tu n’es pas sans savoir que nous connaissons <strong>de</strong>s moments pénibles <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> la<br />

guerre. Non seulement les irrégularités <strong>de</strong>s transports provoquent <strong>de</strong>s perturbations<br />

au niveau <strong>de</strong>s déplacements <strong>de</strong>s professeurs et <strong>de</strong>s élèves, mais d’autres problèmes se<br />

posent pour les cours, qui ne peuvent se donner qu’entre le lever et le coucher du soleil.<br />

Ce qui veut dire que l’hiver <strong><strong>de</strong>rnier</strong>, notre horaire était très réduit, et qu’il a doublé dès le<br />

printemps ! Sans parler <strong>de</strong>s r<strong>est</strong>rictions imposées dans la consommation du charbon,<br />

du gaz et <strong>de</strong> l’électr<strong>ici</strong>té, ce qui a <strong>de</strong> sérieuses répercussions sur la température dans<br />

les locaux, mais également sur les expériences au labo ! Tout cela <strong>est</strong> finalement peu<br />

important à côté <strong>de</strong>s vies humaines, avec les arr<strong>est</strong>ations et les exécutions parmi<br />

nos professeurs et nos camara<strong>de</strong>s étudiants. Je me dois <strong>de</strong> te rapporter un événement<br />

choquant qui a eu lieu hier, dans notre chère école <strong>de</strong>s Mines. La g<strong>est</strong>apo <strong>est</strong> venue<br />

arrêter Léopold DE BEER, chargé <strong>de</strong> cours, dans un auditoire <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Houdain durant<br />

son cours. C’<strong>est</strong> effrayant et incompréhensible… Je me trouvais à ce moment dans<br />

le couloir, et j’ai assisté à cette scène ignoble. Quand verrons-nous le bout du tunnel <br />

Toutes mes amitiés,<br />

Richard<br />

Mes très chers amis,<br />

En cette année 1936, je pressens être au crépuscule <strong>de</strong> ma vie. Malgré cela, le <strong><strong>de</strong>rnier</strong><br />

projet dans lequel je me suis inv<strong>est</strong>i pourrait être le plus important <strong>de</strong> toute ma carrière,<br />

pourtant bien remplie.<br />

Dans les années 1900, l’ingénieur italien Carlo Cicogna et moi-même contribuâmes à la<br />

création <strong>de</strong>s premières sociétés régionales <strong>de</strong> distribution d’électr<strong>ici</strong>té. Nous créâmes une<br />

série <strong>de</strong> filiales actives dans différentes régions du pays : grâce à nous, la Société d’Électr<strong>ici</strong>té<br />

du Bassin <strong>de</strong> Charleroi et la Société d’Électr<strong>ici</strong>té du Borinage <strong>de</strong>sservirent chacune 14<br />

communes dès 1908.<br />

Je pus, ensuite, ai<strong>de</strong>r à la conception d’une « supercentrale ». Etablie à Schelle, au<br />

confluent du Rupel et <strong>de</strong> l’Escaut, elle fut conçue au départ pour une puissance installée<br />

<strong>de</strong> 500 MW. Cela représentait presque la moitié <strong>de</strong> la puissance totale installée à cette<br />

époque. Achevée en novembre 1930, elle fut capable <strong>de</strong> produire 300 millions <strong>de</strong> kWh<br />

en 1935.<br />

<strong>Le</strong> projet actuel, quant à lui, me semble d’une plus gran<strong>de</strong> envergure encore : il s’agit d’une<br />

idée particulièrement novatrice en faveur <strong>de</strong> notre clientèle industrielle. Nous désirons<br />

combiner une centrale électrique et un réseau d’alimentation en vapeur. Cela permettra<br />

aux manufactures lainières d’arrêter leurs centrales électriques autonomes et <strong>de</strong><br />

disposer à faible prix d’un service complémentaire à celui <strong>de</strong> l’électr<strong>ici</strong>té. Nous espérons<br />

que notre centrale pourra débiter 200 tonnes <strong>de</strong> vapeur par heure dans un réseau souterrain<br />

s’étendant sur 13 km.<br />

Gageons que la nouvelle génération saura profiter <strong>de</strong> ces infrastructures et que, comme<br />

nous, ils possè<strong>de</strong>ront cet insatiable esprit d’entreprendre qui <strong>est</strong> propre à l’ingénieur.<br />

Veuillez agréer, mes chers amis, l’expression <strong>de</strong> mes sentiments <strong>de</strong> déférence dévouée.<br />

PASSELECQ , Maurice.<br />

Energies dites<br />

renouvelables et<br />

réseaux électriques<br />

du futur<br />

Depuis toujours, l’Homme a essayé <strong>de</strong> récupérer<br />

l’énergie issue du vent et du soleil. Ainsi, l’Histoire<br />

relate qu’en 3500 ACN, les Sumériens connaissaient<br />

déjà les voiles <strong>de</strong> toile afin <strong>de</strong> propulser leurs<br />

embarcations navales. Fin <strong>de</strong>s années 1870, Start<br />

Perry, un Nord-Américain, conçut un aéromoteur<br />

<strong>de</strong> manière à améliorer le pompage et le drainage<br />

<strong>de</strong> vastes exploitations agricoles. Quelques années<br />

plus tard, ce type d’éolienne fut couplé à <strong>de</strong>s générateurs<br />

d’électr<strong>ici</strong>té et <strong>de</strong>vint, pour l’occasion, le<br />

premier aérogénérateur. L’effet photovoltaïque a,<br />

quant à lui, été découvert pour la première fois en<br />

1839 par Becquerel, un phys<strong>ici</strong>en français mais ce<br />

sont les satellites qui ont réellement fait avancer<br />

l’énergie photovoltaïque dans les années 1960 lors<br />

<strong>de</strong> la course à l’espace. Aujourd’hui, face à une<br />

éventuelle pénurie <strong>de</strong>s ressources fossiles et à un<br />

possible démantèlement <strong>de</strong>s centrales nucléaires,<br />

ces énergies dites renouvelables sont au centre<br />

<strong>de</strong>s attentions, notamment, dans le contexte <strong>de</strong> leur<br />

intégration « intelligente » dans les réseaux électriques<br />

mo<strong>de</strong>rnes. La FPMs part<strong>ici</strong>pe activement à<br />

ce nouveau paradigme <strong>de</strong>s réseaux électriques via,<br />

entre autres, la Chaire ORES instaurée en 2011.<br />

Ces « cartes postales historiques » ont été écrites par Diane Thomas, <strong>de</strong>s étudiants<br />

FPMs, Viviane Grisez(2), Maxime Duménil et François Vallée.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 25


DOSSIER |<br />

Faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

La Revue <strong>de</strong>s Mines<br />

y Renard Raphaël, Étudiant <strong>de</strong> MA2 Electr<strong>ici</strong>té<br />

La Revue <strong>de</strong>s Mines, cet évènement qui n’arrive qu’une fois dans la vie d’un étudiant, coïnci<strong>de</strong>ra, par un heureux<br />

hasard, avec les f<strong>est</strong>ivités <strong>de</strong>s 175 ans <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons. La Revue, c’<strong>est</strong> une entreprise un<br />

peu folle, qui donne une vision satirique <strong>de</strong> la vie facultaire. Plus <strong>de</strong> 150 étudiants travaillent d’arrache-pied, pour<br />

certains pendant plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, pour faire <strong>de</strong> cette soirée un moment unique et inoubliable.<br />

Tous les cinq ans, un évènement d’une envergure<br />

inégalée anime la vie <strong>est</strong>udiantine <strong>de</strong> la<br />

<strong>Polytech</strong>nique : la Revue <strong>de</strong>s Mines.<br />

La Revue <strong>de</strong>s Mines, c’<strong>est</strong> une représentation<br />

théâtrale unique, qui dépeint, pour le temps d’un<br />

soir, les professeurs <strong>de</strong> notre chère Faculté dans<br />

les situations les plus inédites et rocambolesques.<br />

Que ce soit dans la peau d’un empereur romain,<br />

d’un général napoléonien ou encore dans celle d’un<br />

valeureux gaulois, chacun <strong>est</strong> caricaturé, pour le<br />

meilleur … et pour le pire !<br />

Ce spectacle, qui se tient au Théâtre Royal <strong>de</strong><br />

Mons, <strong>est</strong> le fruit d’un inv<strong>est</strong>issement très important<br />

<strong>de</strong> la Fédération <strong>est</strong>udiantine. En effet, tout<br />

<strong>est</strong> géré <strong>de</strong> A à Z par les étudiants, les principaux<br />

responsables posant les premières pierres <strong>de</strong> cet<br />

ouvrage plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans à l’avance. Petit à petit,<br />

<strong>de</strong> nombreux étudiants ainsi que tous les cercles<br />

<strong>de</strong> la Fédération viennent les épauler. Ils écrivent les<br />

textes, construisent les décors, créent les costumes,<br />

gèrent la représentation et la soirée. Du premier<br />

boulon à la <strong>de</strong>rnière note <strong>de</strong> musique tout <strong>est</strong> mis en<br />

œuvre par les étudiants pour faire vivre à la Faculté<br />

une soirée somptueuse et inoubliable.<br />

La Revue a toujours été l’occasion <strong>de</strong> montrer l’ingéniosité,<br />

l’originalité et la capacité à se surpasser<br />

<strong>de</strong>s étudiants. En vrac, dans les <strong>de</strong>rnières Revues,<br />

nous avons pu voir défiler sur scène une 2CV, un<br />

Wei<strong>de</strong>mann, un Dark Vador volant, un bateau (à<br />

roulettes) et j’en passe. Cependant, l’imagination<br />

ne se borne pas aux murs du théâtre… Il y a déjà<br />

presque cinq ans, le projet Casper mettait la Cité à<br />

l’honneur avec sa projection laser du logo animé <strong>de</strong><br />

la Faculté. Malgré que cela se soit passé il y a 35 ans,<br />

qui n’a jamais entendu parler <strong>de</strong> la fameuse illumination<br />

<strong>de</strong> la Cité, d’un fier 69, <strong>numéro</strong> <strong>de</strong> boîte aux<br />

lettres du centre névralgique <strong>de</strong> la vie <strong>est</strong>udiantine<br />

montoise <strong>Le</strong>s étudiants, armés <strong>de</strong> talkie-walkie<br />

et <strong>de</strong> multiples passe-partout, avaient alors surpris<br />

les spectateurs revenant du Théâtre.<br />

Car oui, la Revue, ce n’<strong>est</strong> pas uniquement une<br />

représentation théâtrale. C’<strong>est</strong> aussi une soirée<br />

mémorable qui se prolonge à la Cité. Abreuvés par<br />

la traditionnelle « bière <strong>de</strong> la Revue », étudiants et<br />

anciens étudiants se retrouvent autour d’un verre<br />

pour discuter et échanger leurs impressions sur ce<br />

qu’ils viennent <strong>de</strong> voir. Mais pas seulement, c’<strong>est</strong><br />

aussi l’occasion <strong>de</strong> revoir d’anciennes connaissances<br />

qui travaillent peut-être à l’autre bout du<br />

mon<strong>de</strong>. A soirée exceptionnelle, dispositions exceptionnelles<br />

: pour l’occasion, le hall, le r<strong>est</strong>aurant, le<br />

bar et la salle ping-pong accueillent les convives.<br />

Elle se terminera avec le lever du soleil, alors que<br />

certains dansent encore un rock endiablé.<br />

Un tel projet ne se conçoit cependant pas tout<br />

seul. La Faculté nous permet d’utiliser ses locaux<br />

pour la plupart <strong>de</strong>s répétitions, ainsi que pour les<br />

créations telles que les décors et les costumes.<br />

Il <strong>est</strong> également nécessaire d’avoir <strong>de</strong>s moyens<br />

financiers suffisants, qui sont en partie fournis par<br />

les sponsors qui voient dans la Revue une vitrine<br />

magnifique. Quoi <strong>de</strong> mieux en effet qu’un public<br />

d’un millier d’ingénieurs pour se faire connaitre <br />

La Revue, c’<strong>est</strong> aussi le moyen rêvé pour apprendre<br />

à organiser un projet <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure, avec<br />

tous les aléas qui vont avec. Il faut en effet gérer<br />

plus d’une centaine <strong>de</strong> personnes, sur <strong>de</strong> nombreux<br />

fronts, allant <strong>de</strong> la rénovation du bar polytech à la<br />

sonorisation le grand soir.<br />

Bref, la Revue, c’<strong>est</strong> un évènement, une expérience<br />

qui marque les esprits, qui plait et perdure, bien<br />

heureusement.<br />

Titre <strong>de</strong>s revues précé<strong>de</strong>ntes<br />

2008 : <strong>Le</strong> bouclier gouverne 1967 : Quo… Batisse <br />

2003 : Ca ne sent pire guerre 1962 : L’école <strong>de</strong>s Prof …anes<br />

1998 : Prométhée moi la Lune 1949 : les Mines et une nuit<br />

1992 : Sous les pavés, le désert 1936 : <strong>Le</strong>s gas, Mines rient<br />

1987 : <strong>Le</strong> domaine <strong>de</strong>s gueux 1931 : Para<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Mines<br />

1977 : <strong>Le</strong>s douze travaux <strong>de</strong> danguix 1928 : Débauche <strong>de</strong> Mineur…s<br />

1972 : <strong>Le</strong>s Aristocras<br />

1913 : <strong>Le</strong>s Vieux ont soif<br />

26 | POLYTECH NEWS 48


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

<strong>Le</strong> Mons-Mines<br />

y Cercle du Mons-Mines, présidé par Marine Meersseman<br />

<strong>Le</strong> Mons-Mines constitue un <strong>de</strong>s nombreux cercles <strong>est</strong>udiantins<br />

que regroupe la Fédération <strong>de</strong>s Etudiants. Lors <strong>de</strong>s 175 ans <strong>de</strong> la<br />

faculté polytechnique, le Mons Mines fêtera ses 82 ans. Et oui, il a<br />

l’âge d’un grand papy, notre cher canard mais il continue d’exister<br />

car celui-ci <strong>est</strong> rédigé par <strong>de</strong>s étudiants qui aiment écrire.<br />

À chacune <strong>de</strong> ses parutions, les gens le lisent avec plaisir.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, si celui-ci n’a pas pris une ri<strong>de</strong>, c’<strong>est</strong> parce que les<br />

étudiants tentent d’innover en ajoutant <strong>de</strong> nouvelles rubriques, en<br />

essayant d’avoir aussi une vision sur le mon<strong>de</strong> extérieur. Quatre<br />

fois par an, notre canard régale ses nombreux lecteurs, étudiants<br />

mais aussi anciens ingénieurs et professeurs <strong>de</strong> la Faculté, d’un<br />

assortiment d’articles en tous genres.<br />

Désireux <strong>de</strong> répondre aux attentes, le Mons-Mines se transforme<br />

en oreille bala<strong>de</strong>use pour colporter le fruit <strong>de</strong> ses inv<strong>est</strong>igations au<br />

fil <strong>de</strong> ses célèbres « entendus », faisant <strong>de</strong> l’ombre aux plus grands<br />

journaux <strong>de</strong> la presse à sensation. D’autres rubriques telles les<br />

« Vraies et Méchantes » trouvent une place <strong>de</strong> choix dans chaque<br />

<strong>numéro</strong>. Celles-ci réalisent la mise en forme <strong>de</strong> médisances,<br />

d’indiscrétions ou dévoilent au grand jour <strong>de</strong>s comportements<br />

ill<strong>ici</strong>tes ... ce qui permet aux plus ironiques <strong>de</strong> s’exprimer. Des roses<br />

sont attribuées pour louer certains g<strong>est</strong>es ou activités ... mais les<br />

« épines » ne sont pas loin pour dénoncer leurs antonymes !<br />

Il n’en <strong>est</strong> pas moins que le Mons-Mines <strong>est</strong> à l’écoute <strong>de</strong> la vie<br />

académique. Une édition <strong>est</strong> entièrement consacrée au renommé<br />

<strong>Polytech</strong> Mons Day. De plus, chaque sem<strong>est</strong>re, un <strong>de</strong> nos illustres<br />

professeurs ou ingénieurs <strong>est</strong> mis à nu lors d’une Interview. D’un<br />

côté, cela permet <strong>de</strong> découvrir un peu plus nos professeurs et, <strong>de</strong><br />

l’autre, <strong>de</strong> donner un avant-goût du métier d’ingénieur aux étudiants.<br />

Cette année, le Mons-Mines ne dérogera pas à la règle, mais verra<br />

une <strong>de</strong> ces éditions entièrement consacrée à un événement attendu<br />

<strong>de</strong> tous avec impatience : la Revue <strong>de</strong>s Mines. Hasard heureux pour<br />

ce 175 ème anniversaire. <strong>Le</strong> Mons-Mines, toujours témoin <strong>de</strong> la vie<br />

facultaire, ne pouvait donc pas passer à côté <strong>de</strong> cet événement qui<br />

occupe tous les esprits, et lui fera dès lors honneur à travers toute<br />

une édition retraçant l’épopée que constitue une telle organisation.<br />

Cher lecteur, nous espérons que ces quelques lignes t’auront<br />

donné l’envie (si du moins tu ne la nourrissais pas déjà) d’ouvrir<br />

un Mons-Mines et <strong>de</strong> te délecter <strong>de</strong> son contenu.<br />

La Commission Historique préserve le patrimoine<br />

<strong>de</strong> la vie <strong>est</strong>udiantine à la FPMs et s’inv<strong>est</strong>it<br />

au travers d’événements<br />

y Jonathan Boulvain, Maxime Carbini, Mathieu Mombers, Tiffany Simonet et Duc-Anh Vo<br />

Responsables <strong>de</strong> la Commission Historique<br />

La Commission Historique <strong>de</strong> la Fédération <strong>de</strong>s Étudiants <strong>de</strong> la FPMs a été<br />

mise sur pieds il y a quelques années, dans le but <strong>de</strong> redonner vie aux faits<br />

divers, objets, photos, … en clair, la vie <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons,<br />

vue du côté <strong>de</strong>s étudiants.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s 175 ans <strong>de</strong> la Faculté, la Commission Historique réalise une<br />

exposition sur le folklore <strong>est</strong>udiantin qui débutera le 8 mars 2013 à l’Espace Terre<br />

et Matériaux <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Houdain. Pour ce faire, nous sommes encore et toujours<br />

à la recherche d’objets, <strong>de</strong> documents, <strong>de</strong> témoignages oraux ou écrits du passé.<br />

Nous avons besoin <strong>de</strong> vous, toute contribution <strong>est</strong> la bienvenue ! Découvrez aussi<br />

le site internet que nous avons mis en ligne début juin (http://historique.fe<strong>de</strong>.<br />

fpms.ac.be). Vous parcourrez certainement avec plaisir les articles déjà publiés<br />

et l’audace <strong>de</strong>s célèbres blagues <strong>de</strong>s étudiants <strong>Polytech</strong> ne manquera pas <strong>de</strong><br />

vous étonner...<br />

Encore une fois, pour son enrichissement, ce projet repose sur la contribution <strong>de</strong><br />

tous. Contactez-nous par mail à l’adresse suivante : historique@lists.fe<strong>de</strong>.fpms.<br />

ac.be. Nous sommes dans l’impatience <strong>de</strong> vous lire !<br />

Prenez bien note dans vos agendas <strong>de</strong> la date<br />

du vendredi 19 avril 2013 pour la<br />

revue <strong>de</strong>s mines spéciale 175 ème POLYTECH NEWS 48 | 27


DOSSIER |<br />

faculté polytechnique<br />

Que seront les processeurs et<br />

systèmes informatiques du futur <br />

y Prof. Pierre Manneback et Prof. Carlos Val<strong>de</strong>rrama, Institut inforTech<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s manif<strong>est</strong>ations du 175 ème , il nous a<br />

paru intéressant d’organiser une journée <strong>de</strong> séminaire<br />

centrée sur le futur <strong>de</strong>s processeurs et systèmes.<br />

Sans doute pas à un horizon <strong>de</strong> 175 ans, mais disons<br />

<strong>de</strong> 10 ans, vu l’évolution prodigieuse <strong>de</strong>s systèmes<br />

informatiques. <strong>Le</strong>s orateurs invités, tant académiques<br />

qu’industriels, ont disserté sur le nombre,<br />

la puissance, la consommation énergétique <strong>de</strong> ces<br />

fameuses puces, ainsi que sur leur environnement<br />

<strong>de</strong> programmation.<br />

Cette journnée a regroupé, le 9 novembre 2012, une<br />

soixantaine <strong>de</strong> part<strong>ici</strong>pants d’horizons et d’origines<br />

divers, allant d’une classe <strong>de</strong> Master Ingénieur Industriel<br />

<strong>de</strong> l’ISIMs jusqu’à <strong>de</strong>s part<strong>ici</strong>pants d’entreprise,<br />

en passant bien sûr par <strong>de</strong>s étudiants, doctorants,<br />

chercheurs et académiques. <strong>Le</strong> programme mixant<br />

exposés académiques et présentations d’entreprises<br />

a manif<strong>est</strong>ement plu. Trois stands ont également été<br />

montés, présentant <strong>de</strong>s démonstrations <strong>de</strong>s entreprises<br />

Altera, I-Movix (championne du ralenti TV Haute<br />

Définition, et montoise !) et National Instruments (NI).<br />

Altera et NI ont offert, par concours pour les étudiants<br />

et doctorants présents, un total <strong>de</strong> six cartes<br />

électroniques, permettant <strong>de</strong> t<strong>est</strong>er leurs <strong><strong>de</strong>rnier</strong>s<br />

processeurs, ce qui a évi<strong>de</strong>mment été fort apprécié.<br />

Parmi les orateurs académiques, nous avions invité<br />

Raymond Namyst, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

et responsable <strong>de</strong> l’équipe Runtime <strong>de</strong> l’INRIA.<br />

Il nous a entretenu sur les modèles <strong>de</strong> programmation<br />

<strong>de</strong>s accélérateurs graphiques, thématique proche<br />

<strong>de</strong> nos travaux dans le cadre <strong>de</strong> l’institut inforTech.<br />

Ensuite, Frédéric Pinel, chercheur à l’Université <strong>de</strong><br />

Luxembourg, a axé son exposé sur la notion peu<br />

connue du « milli-computing », composant potentiel<br />

<strong>de</strong> datacenters énergétiquement performants. <strong>Le</strong> millicomputing<br />

se base sur <strong>de</strong>s processeurs légers, tels<br />

qu’on en trouve dans les appareils mobiles actuels.<br />

à noter qu’un étudiant <strong>de</strong> Master IG, Vivian Delplace,<br />

était particulièrement intéressé, car il passera son<br />

second quadrim<strong>est</strong>re à Luxembourg, avec justement<br />

comme thématique <strong>de</strong> TFE le milli-computing ! <strong>Le</strong><br />

troisième orateur académique, Vincent Keller, chercheur<br />

au Centre <strong>de</strong> modélisation avancée (CADMOS)<br />

<strong>de</strong> l’école <strong>Polytech</strong>nique Fédérale <strong>de</strong> Lausanne, nous<br />

a transmis son expertise en parallélisation <strong>de</strong> « vrais »<br />

co<strong>de</strong>s numériques, et <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>s<br />

ordinateurs appropriés pour les résoudre. Il faut tenir<br />

compte du coût énergétique d’une solution et pas<br />

uniquement mesurer son temps d’exécution. Enfin,<br />

Kris Heyrman, <strong>de</strong> la Haute école <strong>de</strong> Gand associée à<br />

l’Université <strong>de</strong> Gand a décrit <strong>de</strong>s plateformes extensibles<br />

composées <strong>de</strong> processeurs et d’architectures<br />

reconfigurables FPGA (Field Programmable Gate-Array).<br />

Au niveau <strong>de</strong>s présentations industrielles, la démonstration<br />

d’I-Movix sur les besoins en traitements et<br />

stockages permettant <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s ralentis <strong>de</strong> très<br />

haute défintion à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s plateformes mixtes multiprocesseur<br />

et FPGA, notamment dans les domaines<br />

sportif et artistique, a été particulièrement attractive.<br />

<strong>Le</strong>s collaborations avec cette jeune entreprise sont<br />

bien parties, sous forme <strong>de</strong> stages, projets, voire<br />

contrats <strong>de</strong> recherche. Gérard Florence a décrit les<br />

activités du Centre <strong>de</strong> Recherche CETIC à Gosselies,<br />

dont nous sommes membres fondateurs, dans le<br />

domaine <strong>de</strong>s systèmes embarqués et <strong>de</strong>s FPGA. Dick<br />

<strong>de</strong> Smedt, <strong>de</strong> Altera, a, <strong>de</strong> son côté, presenté les <strong>de</strong>rnières<br />

cartes FPGA capables d’être configurées par<br />

<strong>de</strong>s langages <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération, tels que OpenCL.<br />

Enfin, Julien Roland <strong>de</strong> National Instrument nous a<br />

décrit les solutions apportés par NI pour le prototypage<br />

rapi<strong>de</strong> à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> développement graphiques<br />

tels que LabView. Ce fut donc, vous l’imaginez, une<br />

journée bien remplie, mais aussi captivante !<br />

Vous pouvez en retrouver le programme complet et<br />

les copies <strong>de</strong> sli<strong>de</strong>s <strong>de</strong> quelques exposés sur http://<br />

www.ig.fpms.ac.be/content/fgps175.<br />

DA2PL Workshop « De l’ai<strong>de</strong> multi-critère<br />

à la décision à l’apprentissage <strong>de</strong>s préférences »<br />

y Prof. Marc Pirlot, Service Mathématique et Recherche opérationnelle<br />

La salle Macquet a accueilli, à la mi-novembre,<br />

une quarantaine <strong>de</strong> chercheurs pour <strong>de</strong>ux jours<br />

d’exposés et <strong>de</strong> discussions intenses. Ce Workshop<br />

international (accueillant une majorité <strong>de</strong> part<strong>ici</strong>pants<br />

étrangers) était organisé conjointement par<br />

le service <strong>de</strong> Mathématique et Recherche Opérationnelle<br />

(MathRO) <strong>de</strong> la FPMs et le laboratoire <strong>de</strong><br />

Génie Industriel <strong>de</strong> l’école Centrale Paris dans le<br />

cadre du 175 ème anniversaire <strong>de</strong> la fondation <strong>de</strong><br />

la FPMs : une bonne occasion <strong>de</strong> co-organiser<br />

un événement avec l’école dont sont issus nos<br />

fondateurs Guibal et Devillez !<br />

Mais cette occasion était tout sauf un prétexte.<br />

La collaboration entre les laboratoires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

institutions <strong>est</strong> très suivie. Elle a donné lieu à <strong>de</strong>s<br />

séjours <strong>de</strong> recherche croisés, <strong>de</strong>s TFE en co-promotion,<br />

<strong>de</strong>s publications communes, et récemment<br />

une thèse en co-tutelle a démarré.<br />

L’objectif <strong>de</strong> ce workshop était <strong>de</strong> mettre en présence<br />

<strong>de</strong>ux communautés voisines : celles <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><br />

multi-critère à la décision et <strong>de</strong> l’apprentissage <strong>de</strong>s<br />

28 | POLYTECH NEWS 48<br />

préférences. L’ai<strong>de</strong> à la décision <strong>est</strong> un domaine où<br />

le service MathRO <strong>est</strong> actif et reconnu. En résumé, il<br />

s’agit d’ai<strong>de</strong>r un déci<strong>de</strong>ur à expl<strong>ici</strong>ter et incorporer<br />

ses préférences et ses valeurs dans un modèle<br />

d’optimisation, <strong>de</strong> façon à éclairer sa décision.<br />

Modéliser les préférences du déci<strong>de</strong>ur <strong>est</strong> donc un<br />

élément crucial <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s. L’apprentissage<br />

<strong>de</strong>s préférences (Preference <strong>Le</strong>arning) partage<br />

naturellement <strong>de</strong>s préoccupations avec la modélisation<br />

<strong>de</strong>s préférences, mais son champ d’application<br />

et ses métho<strong>de</strong>s sont quelque peu différentes.<br />

Par exemple, elle vise à répondre aux besoins <strong>de</strong>s<br />

moteurs <strong>de</strong> recherche capables <strong>de</strong> personnaliser<br />

la réponse à une requête en fonction <strong>de</strong>s intérêts<br />

du requérant. Sélectionner et ranger les pages<br />

web les plus pertinentes pour chaque utilisateur<br />

implique d’apprendre les éléments essentiels <strong>de</strong><br />

ses préférences <strong>de</strong> façon appropriée, c’<strong>est</strong>-à-dire<br />

sur base <strong>de</strong> très peu d’informations et en un rien <strong>de</strong><br />

temps. <strong>Le</strong>s systèmes <strong>de</strong> recommandation (Amazon,<br />

Netflix, etc.) constituent un domaine d’application<br />

important <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’apprentissage <strong>de</strong>s<br />

préférences. C’<strong>est</strong> un secteur en développement<br />

rapi<strong>de</strong>, un <strong>de</strong>s outils majeurs du « e-commerce ».<br />

<strong>Le</strong> workshop répondait donc à un besoin. Celui <strong>de</strong><br />

confronter les métho<strong>de</strong>s et les contraintes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

communautés pour préciser ce qu’elles pouvaient<br />

s’apporter l’une à l’autre. Quatre conférenciers<br />

invités ont présenté <strong>de</strong>s aspects divers <strong>de</strong> l’apprentissage<br />

<strong>de</strong>s préférences. Douze contributions<br />

sélectionnées ont illustré <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> contact<br />

à la frontière <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux domaines <strong>de</strong> recherche.<br />

Une table ron<strong>de</strong> animée a permis <strong>de</strong> confronter<br />

les points <strong>de</strong> vue. L’ensemble s’<strong>est</strong> déroulé dans<br />

une ambiance conviviale qui <strong>est</strong> une marque <strong>de</strong><br />

fabrique <strong>de</strong> la Faculté. De l’avis général, la rencontre<br />

a été stimulante !<br />

Pour plus d’information, voir le site :<br />

http://www.lgi.ecp.fr/~mousseau/DA2PL/<br />

pmwiki.php/Main/HomePage


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Journée d’étu<strong>de</strong> sur la légionellose<br />

à l’UMONS<br />

y Prof. Christian Delvosalle, Dr Lahcen El Hiki, Service <strong>de</strong> Génie <strong>de</strong>s procédés chimiques<br />

A l’occasion du 175 ème anniversaire <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique et dans le<br />

cadre <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong>s Sciences et du Management <strong>de</strong>s Risques,<br />

l’Université <strong>de</strong> Mons a organisé une journée d’étu<strong>de</strong> sur la légionellose ce<br />

jeudi 25 octobre 2012.<br />

Ce risque biologique n’<strong>est</strong> pas à sous-<strong>est</strong>imer dans <strong>de</strong> nombreux secteurs<br />

d’activités (industries, institutions <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> santé, bâtiments publics et privés,<br />

piscines…). <strong>Le</strong>s bactéries à la base <strong>de</strong> cette maladie sont très présentes dans<br />

la nature et se développent dans les milieux hydriques ou humi<strong>de</strong>s. Si <strong>de</strong>s<br />

mesures préventives ne sont pas prises, les bactéries responsables <strong>de</strong> cette<br />

maladie prolifèrent et contaminent les installations et les équipements. Circuits<br />

<strong>de</strong> production d’eau chau<strong>de</strong> sanitaire, systèmes <strong>de</strong> refroidissement par voie<br />

humi<strong>de</strong>, climatisation, bacs laveurs, douches ... sont <strong>de</strong>s points sensibles où<br />

la concentration <strong>de</strong>s germes <strong>de</strong> légionelle peut <strong>de</strong>venir critique et présenter,<br />

in fine, <strong>de</strong>s risques pour la santé <strong>de</strong>s travailleurs, <strong>de</strong>s visiteurs et <strong>de</strong>s<br />

riverains ayant inhalé un aérosol <strong>de</strong> gouttelettes d’eau contaminée.<br />

La prévention <strong>de</strong> la légionellose nécessite une profon<strong>de</strong> réflexion sur le sujet<br />

et la mise en œuvre d’actions qui s’articulent autour <strong>de</strong>s domaines médicaux,<br />

réglementaires, techniques et organisationnels. C’<strong>est</strong> dans cette perspective<br />

que <strong>de</strong>s informations pertinentes ont été dispensées par douze experts <strong>de</strong><br />

différentes disciplines lors <strong>de</strong> cette journée d’étu<strong>de</strong>.<br />

<strong>Le</strong> succès <strong>de</strong> l’événement s’<strong>est</strong> vu confirmé par le nombre d’inscrits avoisinant<br />

les 300, les part<strong>ici</strong>pants étant issus <strong>de</strong>s différents secteurs socio-économiques :<br />

conseillers en prévention, mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> travail, hygiénistes hospitaliers, ingénieurs<br />

<strong>de</strong>s techniques spéciales <strong>de</strong>s bâtiments, responsables <strong>de</strong> maintenance …<br />

Par ailleurs, la complémentarité et l’originalité <strong>de</strong>s exposés donnés par les<br />

douze experts ont également été relevées par la presse.<br />

Bien que la problématique <strong>de</strong> la légionellose <strong>de</strong>meure complexe et pluridisciplinaire,<br />

les différents débats tenus lors <strong>de</strong> cette journée ont lancé <strong>de</strong> réelles<br />

perspectives <strong>de</strong> développement dans les divers domaines impliqués.<br />

La prévention <strong>de</strong> la<br />

légionellose nécessite une<br />

profon<strong>de</strong> réflexion sur le sujet.<br />

Symposium annuel <strong>de</strong> l’IEEE Photonics<br />

Society Benelux Chapter<br />

y Dr Christophe Caucheteur, Prof. Marc Wuilpart, Service d’Electromagnétisme et Télécommunications<br />

La thématique <strong>de</strong> cette conférence annuelle<br />

organisée <strong>de</strong>puis 17 ans par une institution universitaire<br />

du Benelux porte sur la photonique au<br />

sens large et couvre les sous-domaines suivants :<br />

applications commerciales et industrielles <strong>de</strong> la<br />

photonique, communications optiques, capteurs<br />

optiques, optique intégrée, optique non-linéaire,<br />

lasers, électronique quantique, cristaux photoniques,<br />

bio-photonique, …<br />

Depuis sa création, cette conférence se veut être<br />

un lieu privilégié pour l’échange <strong>de</strong> connaissances<br />

et <strong>de</strong> compétences parmi les acteurs académiques<br />

et industriels <strong>de</strong> la photonique au sein du Benelux<br />

et <strong>de</strong>s pays voisins.<br />

Cette dix-septième édition organisée par le Service<br />

d’Electromagnétisme et <strong>de</strong> Télécommunications<br />

les 29 et 30 novembre 2012 a compté 24 présentations<br />

orales et 2 sessions posters totalisant 53<br />

contributions. Elle a été rehaussée par la présence<br />

<strong>de</strong> 4 orateurs invités. Deux d’entre eux sont issus<br />

du mon<strong>de</strong> académique. <strong>Le</strong> Prof. Sergei Turitsyn<br />

d’Aston University (Birmingham, Angleterre) a présenté<br />

les <strong><strong>de</strong>rnier</strong>s travaux <strong>de</strong> son équipe portant<br />

sur la réalisation <strong>de</strong> lasers fibrés ultra-longs pour<br />

les communications optiques. <strong>Le</strong> Dr Kyriacos Kalli<br />

<strong>de</strong> Cyprus University (<strong>Le</strong>messos, Chypre) a résumé<br />

les <strong>de</strong>rnières avancées dans le domaine <strong>de</strong>s capteurs<br />

à fibres optiques. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux autres orateurs<br />

invités sont issus du mon<strong>de</strong> industriel. La société<br />

Omnisens (Morges, Suisse) représentée par le Dr<br />

Fabien Ravet a résumé ses applications <strong>de</strong> terrain<br />

<strong>de</strong> capteurs distribués à fibres optiques dans le<br />

domaine <strong>de</strong> l’énergie. Pour conclure, le Dr Michaël<br />

Peeters <strong>de</strong> la société Alcatel-Lucent Belgium a donné<br />

les perspectives d’avenir <strong>de</strong> la prochaine génération<br />

d’accès large ban<strong>de</strong>.<br />

Cette manif<strong>est</strong>ation, qui s’inscrit dans le cadre du<br />

175 ème anniversaire <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique,<br />

a rencontré un franc succès, avec quelque 130<br />

part<strong>ici</strong>pants.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 29


DOSSIER |<br />

faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

<strong>Le</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> a (déjà !)<br />

vingt ans…<br />

y Prof. Diane Thomas, Rédacteur en Chef <strong>de</strong>puis 2009<br />

Dans un bureau en désordre que je m’apprêtais<br />

(enfin !) à ranger, bien regroupés au fond d’un tiroir<br />

mais poussiéreux, je redécouvre, il n’y a pas si longtemps,<br />

tous les anciens <strong>numéro</strong>s du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

que j’avais accumulés <strong>de</strong>puis le <strong>numéro</strong> 0, publié<br />

en 1992, alors que je n’étais qu’une toute jeune<br />

chercheuse à la <strong>Polytech</strong>.<br />

Cette thésaurisation <strong>est</strong>, j’en suis sûre, le signe<br />

que j’ai toujours été intéressée et séduite par ce<br />

moyen <strong>de</strong> communication, au départ seulement à<br />

« usage » interne mais qui s’<strong>est</strong> progressivement<br />

ouvert largement vers l’extérieur, apportant une mine<br />

d’informations, pointant un éclairage différent sur<br />

la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons.<br />

Je dois donc me l’avouer : <strong>de</strong>venir Rédactrice en<br />

Chef du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> ne pouvait être qu’un grand<br />

plaisir. Ce fut en quelque sorte <strong>de</strong>venir une « meneuse<br />

<strong>de</strong> revue à la <strong>Polytech</strong> ». Non pas pour réaliser <strong>de</strong>s<br />

prouesses chorégraphiques et vocales en <strong>de</strong>scendant<br />

le grand escalier du Boulevard Dolez, mais<br />

bien pour œuvrer à perpétuer l’esprit insufflé par les<br />

Rédac’Chefs précé<strong>de</strong>nts et donner une image, la plus<br />

positive possible, <strong>de</strong> notre belle et talentueuse Faculté.<br />

Après une première expérience exaltante d’éditrice<br />

Invitée pour le dossier « Femmes et Ingénieurs »,<br />

c’<strong>est</strong> tout naturellement que je me suis ensuite<br />

30 | POLYTECH NEWS 48<br />

proposée en remplacement d’Alexandre, Rédacteur<br />

en Chef <strong>de</strong> l’époque, qui ne pouvait poursuivre sa<br />

fonction après la création <strong>de</strong> l’UMONS.<br />

<strong>Le</strong> bilan après trois années Rien que du positif ! Un<br />

travail très à part <strong>de</strong>s charges classiques d’enseignement<br />

et <strong>de</strong> recherche, certes conséquent mais<br />

ultra-gratifiant. Je quitte toujours les réunions, avec<br />

les membres <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> rédaction, dans un état<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> animation, convaincue par toutes les<br />

bonnes idées qui ont fusé. <strong>Le</strong>s tâches sont assez<br />

bien partagées puisque chacun prend son travail au<br />

sérieux. L’ai<strong>de</strong> du secrétaire <strong>de</strong> rédaction <strong>est</strong> plus<br />

qu’indispensable. De plus, rencontrer, dans d’autres<br />

circonstances, et discuter avec les Editeurs Invités<br />

<strong>de</strong> chaque dossier, ren<strong>de</strong>nt l’exercice finalement<br />

peu répétitif et donc toujours motivant.<br />

Enfin, après le contenu, il ne faut bien entendu pas<br />

délaisser la présentation (photos, encarts, fonds <strong>de</strong><br />

pages, pull ups, …) et le choix <strong>de</strong> la couverture, souvent<br />

une composition originale. Tout cela résulte d’un<br />

échange avec le graphiste (merci à Ex Nihilo), maillon<br />

final indispensable <strong>de</strong> toute la « chaîne <strong>de</strong> production »<br />

d’un nouveau <strong>numéro</strong> du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>.<br />

Et si, en prime, l’un ou l’autre <strong>de</strong> nos lecteurs nous<br />

envoie un message <strong>de</strong> fél<strong>ici</strong>tations quant à la qualité<br />

du <strong>numéro</strong>, toute l’équipe <strong>est</strong> littéralement comblée.<br />

Petite histoire d’une revue …<br />

<strong>Le</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> <strong>est</strong> né en réponse à un besoin<br />

<strong>de</strong> communiquer sur les actions et projets <strong>de</strong> la<br />

FPMs. Il a été (re)créé puis soutenu par les autorités<br />

académiques successives (voyez leurs quelques<br />

commentaires qui émaillent cet article).<br />

Par l’inv<strong>est</strong>issement d’équipes dynamiques, menées<br />

par un Rédacteur en Chef et aidées d’un(e) Secrétaire<br />

<strong>de</strong> Rédaction, le <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> a su s’imposer<br />

pendant 20 ans, malgré une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> non-parution<br />

<strong>de</strong> quelque 5 ans.<br />

Variations <strong>de</strong> style et <strong>de</strong> look (<strong>de</strong> la gazette <strong>de</strong> huit<br />

pages à une revue luxueuse d’une quarantaine <strong>de</strong><br />

pages), constance <strong>de</strong>s rubriques, variation <strong>de</strong>s<br />

thématiques suivant l’actualité du moment (déjà<br />

une présentation <strong>de</strong>s Docteurs Honoris Causa et<br />

une réflexion sur « Femmes et Ingénieurs » en …<br />

1992 !) ont marqué l’existence du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

en <strong>de</strong>ux décennies et 47 (celui-ci constitue le 48 ème )<br />

<strong>numéro</strong>s.<br />

Thierry Dutoit et Alexandre Amorison, respectivement<br />

Rédacteurs en Chef pour les pério<strong>de</strong>s 2002-2006<br />

et 2006-2009, et Joëlle Tilmant, ex-Secrétaire <strong>de</strong><br />

Rédaction, nous font partager quelques-uns <strong>de</strong> leurs<br />

(souvent bons) souvenirs.


Faculté <strong>Polytech</strong>nique | DOSSIER<br />

Joëlle Tilmant,<br />

Secrétaire <strong>de</strong> Rédaction<br />

<strong>de</strong> 1992 à 2009<br />

1 er avril 1992 : premier <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>. Ce<br />

n’<strong>est</strong> ni une blague, ni un poisson d’avril ! Un<br />

<strong>numéro</strong> en noir et blanc. à l’époque et pendant<br />

plusieurs années, le rédacteur en chef et le<br />

comité étaient <strong>de</strong>s étudiants. Bon an mal an,<br />

la dynamique variait selon l’étudiant rédacteur<br />

en chef. Parfois, nous avons pu bénéf<strong>ici</strong>er <strong>de</strong>s<br />

talents <strong>de</strong> certains étudiants, plusieurs <strong>numéro</strong>s<br />

étant illustrés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins. Ce fut une belle<br />

aventure, pas toujours facile.<br />

Mai 2002 : après une interruption due à une<br />

relève étudiante mal assurée, un nouveau<br />

comité se met en place, et <strong>est</strong> alors composé<br />

uniquement par du personnel. Ce premier<br />

<strong>numéro</strong> sera réalisé par Thierry Dutoit seul<br />

(j’étais alors en repos d’accouchement ; ce<br />

sera le seul <strong>numéro</strong> auquel je n’ai pas part<strong>ici</strong>pé<br />

jusqu’à la naissance <strong>de</strong> l’UMONS). Ce nouveau<br />

rédacteur en chef fait passer le <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong><br />

à la couleur, impose une meilleure structuration,<br />

et met aussi beaucoup plus <strong>de</strong> pression<br />

quant aux délais à respecter et la quantité <strong>de</strong><br />

matière à placer dans un espace minimal ! J’ai<br />

ainsi passé <strong>de</strong>s heures à « jouer au puzzle »<br />

avec les articles et les photos! C’<strong>est</strong> « grâce »<br />

à <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> que j’ai obtenu mon premier<br />

ordinateur portable, pour réaliser un <strong>numéro</strong> sur<br />

un week-end, moyennant néanmoins l’apprentissage<br />

d’un nouveau programme.<br />

Octobre 2006 : changements <strong>de</strong> Recteur, <strong>de</strong><br />

rédacteur en chef … et <strong>de</strong> « management ».<br />

A l’époque, j’étais en vitesse <strong>de</strong> croisière. <strong>Le</strong>s<br />

moyens informatiques avaient évolué : le site<br />

collaboratif a fait son apparition. Pas étonnant<br />

puisque le rédacteur en chef était <strong>de</strong>venu<br />

Alexandre Amorison, Responsable du Centre<br />

Informatique.<br />

Dès 2007 : le comité introduit un dossier thématique<br />

dans chaque <strong>numéro</strong>.<br />

La difficulté à l’époque était <strong>de</strong> relire tous les<br />

articles, <strong>de</strong> les corriger, et d’émettre <strong>de</strong>s critiques<br />

constructives et surtout <strong>de</strong> les regrouper sur le<br />

site collaboratif ! Je me souviens avoir travaillé<br />

<strong>de</strong>puis une chambre d’hôtel à Cesena alors que<br />

j’étais rapatriée pour une panne <strong>de</strong> voiture !<br />

Au final, une belle aventure qui ne me rajeunit<br />

pas, mais qui m’a permis <strong>de</strong> nouer <strong>de</strong><br />

nombreux contacts et d’effectuer un travail<br />

très plaisant pour lequel je n’avais au départ<br />

aucune formation.<br />

Prof. Thierry Dutoit,<br />

Rédacteur en Chef<br />

<strong>de</strong> 2002 à 2006<br />

<strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong><br />

<strong>Le</strong> journal interne <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons<br />

10ème année, Numéro 19 www.polytech-news.fpms.ac.be Mai-Juin 2002<br />

Lorsqu’en 2002 j’ai proposé à M. le Recteur Boucher <strong>de</strong> relancer<br />

<strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>, qui s’était brusquement arrêté <strong>de</strong> paraître en septembre<br />

1997 après son 17 ème <strong>numéro</strong>, mon idée était <strong>de</strong> rouvrir et<br />

Editorial<br />

d’améliorer un canal <strong>de</strong> communication qui me semblait essentiel à<br />

la FPMs. L’objectif était double : il fallait non seulement trouver une<br />

alternative aux valves anc<strong>est</strong>rales qui permettaient aux autorités<br />

académiques <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong>s informations institutionnelles (valves<br />

dont les v<strong>est</strong>iges se retrouvent encore dans certains <strong>de</strong> nos bâtiments),<br />

mais aussi et surtout permettre aux membres <strong>de</strong> la communauté<br />

facultaire <strong>de</strong> rendre compte du bouillonnement intellectuel<br />

<strong>de</strong> l’université. Il faut se souvenir qu’à l’époque, faire connaître son<br />

travail à ses pairs impliquait l’envoi d’un courrier au secrétariat du<br />

Recteur, qui répercutait alors l’information, selon son importance,<br />

sur les valves sus-nommées, ou sous la forme d’un courriel à toute<br />

la communauté facultaire (lequel mail prenait alors une importance<br />

solennelle qui pouvait légitimement être ressentie par ses lecteurs<br />

comme le résultat d’un acte exagéré d’autopromotion <strong>de</strong> la part <strong>de</strong><br />

son auteur). Au final, peu d’informations suivaient ce canal « bottomup<br />

», et <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> en ressortait diminué, essentiellement limité<br />

à sa composante institutionnelle. C’<strong>est</strong> pour rétablir l’équilibre que<br />

j’ai, avec l’accord <strong>de</strong> M. le Recteur Boucher, constitué un comité <strong>de</strong><br />

rédaction constitué du doyen et <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s commissions<br />

<strong>de</strong> diplôme, du CI, et du service langues, ainsi que du secrétariat<br />

du recteur, et <strong>de</strong> cercles <strong>est</strong>udiantins, avec l’ai<strong>de</strong> d’une secrétaire<br />

<strong>de</strong> rédaction, condition sine qua non à la survie du journal. Notre<br />

premier <strong>numéro</strong>, le 19, <strong>est</strong> paru en juin 2002, et comptait 12 pages<br />

•<strong>Le</strong> <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> nouveau<br />

<strong>est</strong> arrivé! 1<br />

<strong>Le</strong> mot du recteur<br />

•Savoir faire et le faire<br />

savoir 1<br />

Dossiers<br />

•Des projets en 2è candi 2<br />

•<strong>Le</strong> mot du doyen 2<br />

•Coupe robotique 2002<br />

(EUROBOT) 4<br />

Enseignement<br />

•l’e-learning à la FPMs 6<br />

•L’ingénieur wallon en<br />

2020 6<br />

•Etudiants FPMs à l’EPFL 7<br />

Recherche<br />

•FPMs sur orbite héliosynchrone<br />

7<br />

•FPMs publie... 7<br />

•La thermodynamique<br />

souffle le chaud et le<br />

froid 8<br />

•La chimie et les jeunes 8<br />

•<strong>Le</strong>s mécan<strong>ici</strong>ens s’offrent<br />

une MMT 8<br />

•Valorisation <strong>de</strong> la recherche<br />

9<br />

•Energies renouvelables 9<br />

•73ème séminaire<br />

Eurotherm 10<br />

Liaisons<br />

•Revue <strong>de</strong> presse 10<br />

•Vidéogramme et CD-ROM<br />

2002-2003 11<br />

•Expositions 11<br />

Vie Estudiantine<br />

•De l’objectif au subjectif 12<br />

Editorial<br />

bien remplies. J’ai appris Adobe InDesign sur le tas pour le mettre en<br />

<strong>Le</strong> <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> nouveau <strong>est</strong> arrivé !<br />

forme (j’avoue avoir eu un faible pour les écrits con<strong>de</strong>nsés). Notre<br />

Après plus <strong>de</strong> quatre ans <strong>de</strong> silence, <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> renaît aujourd’hui <strong>de</strong> ses cendres.<br />

Nouveau format, nouvelle équipe, nouvelle formule : que du neuf dans ce <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong>!<br />

premier dossier était consacré aux projets <strong>de</strong> BA2, qui venaient<br />

<strong>Le</strong>s choses ont en effet bien changé <strong>de</strong>puis quatre ans. Grâce au développement fulgurant <strong>de</strong> l’édition numérique,<br />

il nous <strong>est</strong> à présent possible <strong>de</strong> vous offrir un périodique électronique, au format PDF, avec tous les<br />

avantages qui en découlent : délai <strong>de</strong> publication réduit (<strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> paraîtra désormais tous les 2 mois),<br />

nombreuses illustrations photos (prix d’insertion par photo : 0 euro!), et coût <strong>de</strong> publication réduit à néant (pardon,<br />

presque à néant : quelques versions papier <strong>de</strong> ce journal seront imprimées à l’occasion, pour les journées<br />

portes-ouvertes, les expositions, les salons <strong>de</strong> l’étudiant, les visites, etc.).<br />

Afin d’éviter que notre nouveau <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> ne connaisse le même sort que son prédécesseur (mort par<br />

manque <strong>de</strong> rédacteurs), l’équipe <strong>de</strong> rédaction a été remaniée, selon une composition avalisée par le Conseil <strong>de</strong><br />

Direction du 12 juin 2002 (ce qui lui confère une responsabilité vis-à-vis <strong>de</strong> la FPMs toute entière, mais constitue<br />

aussi son “assurance-vie”). Elle comprend désormais <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s organes constitutifs <strong>de</strong><br />

notre faculté, mandatés par eux pour les représenter : rectorat, décanat, groupes, commissions, et étudiants.<br />

La rédaction du journal ne se limitera d’ailleurs pas à cette équipe : tout membre <strong>de</strong> la communauté facultaire<br />

<strong>est</strong> invité à y adresser ses articles. Tous les articles seront soumis à l’aval <strong>de</strong> son comité <strong>de</strong> rédaction, présidé<br />

par son rédacteur en chef, lui-même élu tous les <strong>de</strong>ux ans parmi les membres du comité.<br />

<strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> sera enfin concocté selon une nouvelle formule, cherchant à donner la température <strong>de</strong> la FPMs à<br />

travers les propos, initiatives, déplacements et réalisations <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la vie facultaire. Faites-nous connaître<br />

vos activités : nous leur trouverons toujours une place dans <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong>. Ensemble, faisons en sorte que<br />

<strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> «sente bon l’être humain»!<br />

d’être lancés. Je suis r<strong>est</strong>é Rédac’Chef jusqu’au <strong>numéro</strong> 35, en<br />

juin 2006, <strong>numéro</strong> qui marquait la fin du <strong><strong>de</strong>rnier</strong> mandat <strong>de</strong> recteur<br />

<strong>de</strong> M. Boucher, auquel j’ai consacré un long dossier « le Recteur<br />

Boucher re<strong>de</strong>vient le Professeur Boucher ». Une rapi<strong>de</strong> <strong>est</strong>imation<br />

(c’<strong>est</strong> une déformation professionnelle) me conduit à vous livrer<br />

ces chiffres : sur 17 <strong>numéro</strong>s <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>, nous avons publié<br />

plus <strong>de</strong> 200 pages d’informations, soit pas loin <strong>de</strong> 200000 mots :<br />

quatre fois le nombre <strong>de</strong> mots répertoriés dans le petit Robert …<br />

<strong>Le</strong>s quatre années passées à mener <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> à bon port<br />

La FPMs se réjouit <strong>de</strong> la renaissance<br />

<strong>de</strong> <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong>, périodique<br />

d’information <strong>de</strong> la Faculté<br />

<strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons.<br />

<strong>Le</strong> mérite en revient au<br />

Professeur Thierry Dutoit qui<br />

a réussi, en peu <strong>de</strong> temps, à<br />

relancer le processus et à constituer<br />

un Comité <strong>de</strong> rédaction. Je<br />

fél<strong>ici</strong>te et remercie le Professeur<br />

Dutoit pour cette heureuse initiative<br />

et pour avoir accepté la responsabilité<br />

<strong>de</strong> rédacteur en chef.<br />

Merci aussi à tous les membres<br />

du Comité <strong>de</strong> rédaction, qui ont<br />

rapi<strong>de</strong>ment répondu à l’appel et<br />

se sont inv<strong>est</strong>is dans cette reprise<br />

<strong>de</strong> flambeau.<br />

La Faculté <strong>est</strong> une entreprise<br />

bourdonnante d’activités. Ses<br />

acteurs sont répartis en différents<br />

corps, en services d’enseignement<br />

et <strong>de</strong> recherche ou<br />

administratifs ou techniques et<br />

sont localisés sur 6 sites dans<br />

Mons, mais tous travaillent dans<br />

le même but : faire prospérer la<br />

Faculté, assurer son développement<br />

et lui permettre <strong>de</strong> briller<br />

dans l’accomplissement <strong>de</strong> ses<br />

missions essentielles, l’enseignement,<br />

la recherche et le service<br />

à la société.<br />

<strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong> permettra <strong>de</strong><br />

faire connaître le savoir-faire et<br />

les réalisations <strong>de</strong> la Faculté à<br />

l’intérieur et à l’extérieur <strong>de</strong> la<br />

Faculté.<br />

Sa diffusion interne aura pour<br />

mérite <strong>de</strong> tenir chacun au courant<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s autres<br />

afin que tous les membres <strong>de</strong><br />

la Communauté facultaire se<br />

connaissent et s’apprécient,<br />

garantissant ainsi les meilleures<br />

relations entre tous les acteurs<br />

<strong>de</strong> notre institution qui se veut à<br />

taille humaine.<br />

La transmission <strong>de</strong> l’information<br />

<strong>est</strong> essentielle pour la poursuite<br />

<strong>de</strong> <strong>Polytech</strong>-<strong>News</strong>. C’<strong>est</strong> l’affaire<br />

et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> tous. J’insiste<br />

pour que tous les membres <strong>de</strong> la<br />

Communauté facultaire se considèrent<br />

comme <strong>de</strong>s journalistes<br />

tous les 3 mois ont été pour moi l’occasion <strong>de</strong> me rendre compte<br />

<strong>de</strong> l’incroyable dynamisme <strong>de</strong> notre Faculté, et <strong>de</strong> l’enthousiasme<br />

<strong>de</strong> nos collègues, avec bien entendu un coup <strong>de</strong> chapeau en particulier<br />

pour le comité <strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong> ce <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> nouveau.<br />

J’ai particulièrement apprécié l’écriture <strong>de</strong> mes éditoriaux, ce petit<br />

moment <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> face à la page blanche, et j’ai souvent failli<br />

capituler pour le choix épineux <strong>de</strong> la couverture.<br />

<strong>Le</strong> mot du recteur<br />

Savoir-faire et le faire savoir<br />

au service <strong>de</strong> la Faculté et transmettent<br />

au Comité <strong>de</strong> rédaction<br />

toutes les informations susceptibles<br />

d’être publiées. D’avance je<br />

vous remercie tous au nom <strong>de</strong> la<br />

Faculté !<br />

Pour terminer, un mot à l’intention<br />

<strong>de</strong>s futurs nouveaux inscrits<br />

à la Faculté, suite à leur réussite<br />

à l’épreuve d’admission. En vous<br />

inscrivant à Mons pour y accomplir<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’ingénieur civil,<br />

vous avez fait le bon choix. Vous<br />

trouverez dans ces étu<strong>de</strong>s l’intérêt<br />

intellectuel que vous recherchez<br />

et pourrez y mener le projet<br />

professionnel que vous souhaitez.<br />

<strong>Le</strong> diplôme d’ingénieur civil vous<br />

offrira l’éventail le plus large <strong>de</strong><br />

débouchés et vous permettra<br />

<strong>de</strong> trouver très rapi<strong>de</strong>ment un<br />

emploi. Bienvenue !<br />

Avec le temps, mon parcours universitaire m’a appris ceci (que l’on<br />

peut d’ailleurs appliquer à tous les projets humains) : il y a quelque<br />

chose <strong>de</strong> plus grand encore que <strong>de</strong> se réaliser soi-même dans son<br />

travail, c’<strong>est</strong> <strong>de</strong> permettre à d’autres <strong>de</strong> se réaliser également. Je<br />

pense que <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> y apporte sa contribution.<br />

S. Boucher,<br />

Recteur <strong>de</strong> la FPMs<br />

POLYTECH NEWS 48 | 31


DOSSIER |<br />

faculté <strong>Polytech</strong>nique<br />

Dr Alexandre Amorison,<br />

Rédacteur en Chef<br />

<strong>de</strong> 2006 à 2009<br />

<strong>Le</strong>s 175 ans <strong>de</strong> l’école (et dire que je suis rentré l’année<br />

du 150 ème … et que je n’ai pas perdu un cheveu la<br />

première semaine grâce à la visite royale…), les 50<br />

ans <strong>de</strong> la cité et les 20 ans <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>, même<br />

sans tenir compte du calendrier Maya, quelle année!!<br />

Je ne m’attendais pas, lorsque j’ai trouvé ma première<br />

« gazette » <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> sur les bancs <strong>de</strong> l’auditoire<br />

11, à en assurer un jour la direction <strong>de</strong> rédaction. C’<strong>est</strong><br />

avec beaucoup <strong>de</strong> fierté que j’ai succédé à Thierry,<br />

l’homme qui l’a fait renaître. Diane, à qui j’ai eu le plaisir<br />

<strong>de</strong> transmettre le flambeau, me donne carte blanche à<br />

l’occasion <strong>de</strong> cet anniversaire et s’attend à <strong>de</strong>s anecdotes…<br />

Je ne vais certainement pas me lancer dans un<br />

récit historique, mais plutôt raviver certains souvenirs<br />

<strong>de</strong> la charge.<br />

La part<strong>ici</strong>pation volontaire au comité <strong>de</strong> rédaction était, et<br />

<strong>est</strong> sans aucun doute toujours, un élément garant d’une<br />

bonne ambiance et d’une contribution constructive. La<br />

périod<strong>ici</strong>té du travail liée à l’élaboration du journal entraînait<br />

<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> relâchement comme <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s …<br />

intenses et l’obtention <strong>de</strong>s articles nécessitait souvent<br />

plus d’un rappel. <strong>Le</strong>s relations avec l’équipe graphique<br />

amenaient parfois leur lot <strong>de</strong> cocasseries … faites travailler<br />

<strong>de</strong>s artistes et <strong>de</strong>s ingénieurs … même si Thierry<br />

<strong>est</strong> le bon exemple que le mariage réussi <strong>est</strong> possible,<br />

les contraintes <strong>de</strong> mise en page, <strong>de</strong> résolutions <strong>de</strong> photo<br />

d’auteurs, <strong>de</strong> complexité d’illustration ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

contenu … n’étaient pas toujours facile à faire passer.<br />

Surtout, ne pas oublier les miracles réalisés par Joëlle,<br />

ma secrétaire <strong>de</strong> rédaction, qui passait <strong>de</strong> très longues<br />

soirées à réviser le moindre détail du journal à l’approche<br />

<strong>de</strong> la date du dépôt <strong>de</strong> la maquette.<br />

Je ne continue pas plus avant ce discours d’ancien combattant.<br />

J’ai le souvenir d’un travail important et très valorisant,<br />

d’une collaboration avec <strong>de</strong>s personnes motivées<br />

et volontaires, d’une très bonne expérience personnelle.<br />

Je gar<strong>de</strong> l’espoir que nos lecteurs ont partagé ma perception<br />

positive.<br />

Heureux anniversaire et longue vie !<br />

Prof. Christian Bouquegneau,<br />

Recteur honoraire <strong>de</strong> la FPMs<br />

Lorsque j’ai lancé le <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>, avec le recteur comme éditeur responsable,<br />

en février 1992, il y eut un <strong>numéro</strong>-t<strong>est</strong>, le n°0, car nous n’étions<br />

pas certains du succès.<br />

Tout <strong>est</strong> parti du mon<strong>de</strong> étudiant. J’ai eu la chance d’avoir à mes côtés<br />

un étudiant polytechn<strong>ici</strong>en très doué en communications, Eric France, qui<br />

s’était d’ailleurs chargé <strong>de</strong> diffuser antérieurement, un mo<strong>de</strong>ste périodique<br />

(« Faculture ») du Cercle Culturel Interuniversitaire Montois (quand même<br />

tiré à 5000 exemplaires !). <strong>Le</strong> n°0 du <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong>, en noir et blanc, fut<br />

vite épuisé. Nous pouvions lancer le n°1 (avec première page en couleur!)<br />

en avril 1992, et, vu le succès, les <strong>numéro</strong>s se succédèrent, tous les <strong>de</strong>ux<br />

ou trois mois... J’écrivais l’éditorial, mais tous les articles étaient rédigés<br />

par <strong>de</strong>s étudiants. <strong>Le</strong> premier but était atteint : « faire mieux connaître les<br />

activités internes, internationales, étudiantes ... pas seulement à l’intérieur<br />

mais surtout à l’extérieur <strong>de</strong> notre Faculté ».<br />

<strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> a connu un succès grandissant lorsqu’il a été pris en main<br />

par <strong>de</strong> jeunes enseignants et scientifiques bénévoles ; le passage du<br />

simple journal à une brochure luxueuse en couleurs ont fait <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong><br />

<strong>News</strong> un réel joyau du patrimoine culturel <strong>de</strong> notre Faculté.<br />

Prof. Serge Boucher,<br />

Recteur honoraire <strong>de</strong> la FPMs<br />

<strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> joue un rôle important dans la connaissance et dans la<br />

diffusion <strong>de</strong>s activités réalisées par la FPMs :<br />

au sein du personnel <strong>de</strong> la FPMs et <strong>de</strong> l’UMONS plus largement ; c’<strong>est</strong> un<br />

moyen <strong>de</strong> communication essentiel entre les services d’enseignement<br />

et <strong>de</strong> recherche ;<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>s anciens, qui peuvent ainsi se documenter sur l’évolution<br />

et les développements <strong>de</strong>s recherches dans leur ancien service ;<br />

vis-à-vis du mon<strong>de</strong> extérieur, qui peut alors mieux appréhen<strong>de</strong>r la<br />

richesse <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la FPMs et leur apport dans l’ai<strong>de</strong> aux entreprises,<br />

une <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> l’université ; c’<strong>est</strong> un témoignage <strong>de</strong> la<br />

bonne insertion <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> dans le tissu socio-économique <strong>de</strong> la région.<br />

Merci à tous les collaborateurs qui se dévouent bénévolement pour réaliser<br />

ces <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> et en particulier aux rédacteurs en chef. Merci aussi<br />

au Doyen, éditeur responsable <strong>de</strong>puis la naissance <strong>de</strong> l’UMONS.<br />

Prof. Calogero Conti,<br />

Recteur <strong>de</strong> l’UMONS<br />

Développer notre savoir-faire et le faire savoir : <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> apporte une contribution<br />

significative à ces objectifs institutionnels. Il contribue à façonner l’image<br />

<strong>de</strong> notre institution grâce aux informations qu’il extériorise avec talent. Il permet<br />

aussi d’en savoir (un petit peu) plus sur ce que font nos collègues. Il peut ainsi<br />

contribuer à resserrer les liens entre nous et peut être nous inciter à collaborer<br />

davantage. <strong>Le</strong>s trois rédacteurs en chefs successifs que j’ai connus avaient<br />

certes leur propre style mais ils avaient pour points communs leur dévouement<br />

désintéressé et leur capacité <strong>de</strong> persuasion, bien nécessaire pour faire percoler<br />

leur motivation auprès d’un large panel <strong>de</strong> contributeurs. Merci Thierry, Alexandre<br />

et Diane, d’avoir réussi à faire <strong>de</strong> <strong>Polytech</strong> <strong>News</strong> ce qu’il <strong>est</strong> aujourd’hui, à savoir<br />

une publication <strong>de</strong>nse, agréable à lire et représentative <strong>de</strong> l’activité et <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité<br />

<strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique dans la nouvelle Université <strong>de</strong> Mons.<br />

32 | POLYTECH NEWS 48


DIFFUSION DES SCIENCES<br />

Nuit européenne <strong>de</strong>s chercheurs<br />

Première édition montoise<br />

y Dominique Wynsberghe, Centre Sciences et Techniques au Carré (SciTech2)<br />

Côté pile - côté face, les chercheurs <strong>de</strong> la <strong>Polytech</strong> partagent leur quotidien !<br />

<strong>Le</strong> vendredi 28 septembre 2012, Mons a vécu sa première Nuit <strong>de</strong>s chercheurs. Ce projet européen, coordonné en<br />

Belgique par BELSPO – Politique Fédérale Belge, a pour but d’initier <strong>de</strong>s rencontres entre les citoyens et les chercheurs.<br />

Tantôt ludiques, tantôt professionnels, mais toujours conviviaux, ces échanges ont ravi petits et grands. Jugez plutôt !<br />

Amaury Massart<br />

Et si les murs <strong>de</strong>venaient <strong>de</strong>s bioréacteurs à<br />

micro-algues <br />

Qui dit biocarburant, dit<br />

bioréacteur pour produire<br />

les micro-algues dont<br />

sera extraite l’« essence »<br />

permettant la métamorphose<br />

en carburant, principalement<br />

du biodiesel.<br />

Amaury, chercheur en<br />

Chimie et Biochimie<br />

Appliquées, s’<strong>est</strong> déplacé<br />

avec son bioréacteur didactique pour expliquer le<br />

principe <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> ces algues microscopiques<br />

spécifiques <strong>de</strong>stinées à alimenter nos moteurs <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>main. Une belle illustration <strong>de</strong> l’ingénieur chimiste<br />

au service <strong>de</strong> la société et <strong>de</strong> l’environnement.<br />

Delphine Lupant et Julien Quinten<br />

Quand les ingénieurs-docteurs prennent la température<br />

<strong>de</strong>s maisons !<br />

Tôt ou tard, les<br />

citoyens sont<br />

confrontés à la<br />

qu<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> l’efficacité<br />

<strong>de</strong> l’isolation<br />

<strong>de</strong> leur habitation.<br />

Delphine<br />

et Julien, chercheurs dans le laboratoire <strong>de</strong> Thermique<br />

et combustion, ont présenté une technique<br />

<strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> température permettant <strong>de</strong> détecter<br />

les défauts d’isolation d’une maison à partir d’une<br />

simple photographie dans l’infrarouge.<br />

Laurent <strong>Le</strong>oskool<br />

Je crée la recette du mortier ou<br />

du béton <strong>de</strong> vos rêves !<br />

Grâce à une analyse approfondie <strong>de</strong>s constituants,<br />

il <strong>est</strong> maintenant possible <strong>de</strong> créer le mortier ou le<br />

béton <strong>de</strong> vos rêves ; avec la couleur et la résistance<br />

mécanique désirées. Chambre noire, microscope,<br />

colorimètre et démolitions d’échantillons, tels sont<br />

les clés <strong>de</strong> cette recherche présentée par Laurent,<br />

chercheur dans le service <strong>de</strong> Génie civil et mécanique<br />

<strong>de</strong>s structures.<br />

Élodie Bultot<br />

Quand la terre tremble !<br />

Un mur <strong>de</strong> briques<br />

dans un tiroir …<br />

C’<strong>est</strong> à partir <strong>de</strong><br />

cet équipement<br />

simple que notre<br />

chercheuse du<br />

service <strong>de</strong> génie<br />

civil et mécanique <strong>de</strong>s structures, Élodie, a expliqué<br />

ses recherches visant à comprendre le comportement<br />

<strong>de</strong>s murs en maçonnerie et leurs mécanismes <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>struction lors d’un tremblement <strong>de</strong> terre.<br />

Charles Fourneau<br />

Au feu !<br />

Bien que connu et dom<strong>est</strong>iqué<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s millénaires,<br />

le feu représente<br />

toujours un <strong>de</strong>s dangers<br />

majeurs dans nos maisons.<br />

Charles, chercheur<br />

dans le service <strong>de</strong> Génie<br />

<strong>de</strong>s procédés chimiques,<br />

nous a présenté la manière dont il caractérise le<br />

comportement <strong>de</strong> nombreux matériaux en cas<br />

d’incendie.<br />

Mateï Mancas, François Rocca,<br />

François Zajéga<br />

A vous <strong>de</strong> jouer !<br />

<strong>Le</strong>s chercheurs <strong>de</strong> l’institut Numédiart et du service<br />

<strong>de</strong> Théorie <strong>de</strong>s circuits et <strong>de</strong> traitement du signal ont<br />

installé un jeu d’un genre nouveau. <strong>Le</strong>s visiteurs ont<br />

affronté, <strong>de</strong>puis l’hôtel <strong>de</strong> ville, les chercheurs r<strong>est</strong>és<br />

dans leur laboratoire du boulevard Dolez autour d’un<br />

jeu social original en 3D. Ici, l’ordinateur <strong>est</strong> le maître<br />

du jeu, à vous d’attirer<br />

son attention<br />

afin d’avoir la main<br />

pour réaliser la plus<br />

gran<strong>de</strong> structure<br />

permettant <strong>de</strong> remporter<br />

la victoire.<br />

Nicolas D’Alessandro, Valentin<br />

Parfait, Mathieu Vansevenant<br />

Téléphones chantants<br />

Après avoir créé <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong><br />

musiques numériques, Nicolas, chercheur<br />

dans le service <strong>de</strong> Théorie <strong>de</strong>s<br />

circuits et <strong>de</strong> traitement du signal a<br />

développé une application pour faire<br />

chanter les téléphones portables !<br />

Présenté par Valentin et Mathieu, il<br />

était surprenant d’entendre à quel<br />

point ces mélodies numériques se<br />

rapprochent <strong>de</strong> la voix humaine !<br />

Samuël Di Emidio et<br />

Jeffrey Durieux<br />

Light painting<br />

Étudiants en 3 ème bachelier, Samuel et Jeffrey ont<br />

présenté leur projet intitulé « Light painting » ou<br />

comment tracer les mouvements d’un danseur sur<br />

un écran. Facile à mettre en œuvre, cette technologie<br />

a ravi plus d’un expérimentateur d’un jour !<br />

Luciane Licour<br />

Bijoux-cailloux<br />

Sébastien Frémal<br />

Jû-jutsu<br />

Chercheur travaillant dans le domaine<br />

<strong>de</strong> l’informatique, Sébastien<br />

nous a dévoilé un <strong>de</strong> ses hobbies et<br />

nous a offert <strong>de</strong>s démonstrations<br />

époustouflantes <strong>de</strong> Jû-jutsu (école<br />

Taï Kih Kaï Denshin Ryu).<br />

Fabriquer <strong>de</strong>s bijoux à partir<br />

<strong>de</strong> cailloux, voilà la passion <strong>de</strong><br />

notre chercheuse géologue. En<br />

plus d’étudier les roches pour<br />

en i<strong>de</strong>ntifier le potentiel géothermique,<br />

Luciane utilise les<br />

pierres pour créer <strong>de</strong>s bijoux<br />

hors du commun. Un autre<br />

rapport à la géologie, une autre<br />

dimension à sa créativité.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 33


POLYTECH DOCT’ NEWS<br />

Amélioration <strong>de</strong>s performances du Nouveau Concentrateur<br />

<strong>de</strong> Kipushi en République Démocratique du Congo<br />

y Dr Christian Katwika Ndolwa, Service <strong>de</strong> Génie minier<br />

<strong>Le</strong> Nouveau Concentrateur <strong>de</strong> Kipushi situé en R. D. Congo traite, par flottation et<br />

gravimétrie (spirales et tables), environ 63 tonnes sèches par heure <strong>de</strong>s minerais<br />

<strong>de</strong> la mine <strong>de</strong> Luiswishi titrant 4,77 % Cu et 1,11 % Co. <strong>Le</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong><br />

récupération au concentré sont <strong>de</strong> 65 % Cu et 67 % Co, soit une production<br />

horaire <strong>de</strong> 1,95 tonnes <strong>de</strong> cuivre et 0,46 tonne <strong>de</strong> cobalt contenues dans le<br />

concentré. L’usine produit quatre rejets. <strong>Le</strong> rejet global produit <strong>est</strong> d’environ 57<br />

tonnes sèches par heure et titre 1,88 % Cu et 0,40 % Co, soient 1,07 tonnes<br />

<strong>de</strong> cuivre et 0,23 tonne <strong>de</strong> cobalt qui sont perdues par heure.<br />

La présente thèse a pour objectif principal d’étudier la récupération du cuivre<br />

et du cobalt perdus dans les rejets et d’ainsi améliorer les performances<br />

globales du Nouveau Concentrateur <strong>de</strong> Kipushi. Sur base <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la<br />

caractérisation physico-chimique et minéralogique <strong>de</strong>s matériaux, la concentration<br />

gravimétrique centrifuge a été sélectionnée pour atteindre cet objectif.<br />

Des essais <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s rejets à l’échelle du<br />

laboratoire ont été réalisés au moyen d’un concentrateur<br />

Knelson. <strong>Le</strong>s résultats obtenus au laboratoire<br />

ont ensuite été transposés à l’échelle industrielle en<br />

envisageant plusieurs scénarios <strong>de</strong> traitement. <strong>Le</strong>s<br />

performances tant à l’échelle du laboratoire qu’à<br />

l’échelle industrielle sont discutées. De l’analyse <strong>de</strong>s<br />

différents scénarios, il ressort que le traitement gravimétrique<br />

centrifuge du rejet d’épuisement permet<br />

d’améliorer les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> récupération du cuivre <strong>de</strong> 65 à 86,09 % et<br />

<strong>de</strong> cobalt <strong>de</strong> 67 à 86,96 %. <strong>Le</strong>s teneurs, quant à elles, ont baissé <strong>de</strong> 31,57 à<br />

24,19 % pour Cu et <strong>de</strong> 7,44 à 5,58 % pour Co mais r<strong>est</strong>ent dans <strong>de</strong>s plages<br />

acceptables pour un traitement métallurgique ultérieur du concentré produit.<br />

Des perspectives sont dès lors proposées.<br />

étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong> la corrosion <strong>de</strong> l’acier en milieu<br />

neutre par <strong>de</strong>s composés organiques et inorganiques<br />

Influence <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong> surface<br />

y Dr Fouad Atmani, Service <strong>de</strong> Science <strong>de</strong>s Matériaux<br />

<strong>Le</strong> travail <strong>de</strong> la thèse s’inscrit dans le cadre du projet Clearzinc (Programme<br />

convergence FEDER (UE) - Région Wallonne) qui vise à développer un nouveau<br />

système <strong>de</strong> traitement contre la corrosion <strong>de</strong> l’acier sans lui appliquer <strong>de</strong> couche<br />

<strong>de</strong> zinc. La voie envisagée pour garantir une protection durable <strong>de</strong> l’acier <strong>est</strong> <strong>de</strong><br />

combiner un traitement <strong>de</strong> surface à base d’oxy<strong>de</strong>s protecteurs (silice, titanate<br />

ou autres métaux) avec <strong>de</strong>s réservoirs à inhibiteurs <strong>de</strong> corrosion incorporés lors<br />

du traitement dans un revêtement organique hautement réticulé.<br />

La thèse porte sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong> la corrosion <strong>de</strong> l’acier en milieu<br />

chloruré neutre par <strong>de</strong>s composés organiques et inorganiques et plus spécifiquement<br />

sur l’influence <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong> surface sur la protection conférée<br />

par les inhibiteurs. L’objectif principal <strong>est</strong> d’étudier les interactions entre les<br />

inhibiteurs <strong>de</strong> corrosion et le substrat métallique <strong>de</strong> manière à i<strong>de</strong>ntifier les<br />

mécanismes <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s inhibiteurs les plus prometteurs pour la protection<br />

<strong>de</strong> l’acier. <strong>Le</strong>s propriétés d’auto-cicatrisation en milieu chloruré ont été évaluées.<br />

En ce qui concerne le sébaçate, il s’adsorbe sur la surface <strong>de</strong> l’acier et forme<br />

un complexe stable avec les ions ferreux. <strong>Le</strong> film inhibiteur <strong>est</strong> d’autant plus<br />

protecteur et épais que la durée d’immersion dans la solution <strong>est</strong> élevée. Ce film<br />

<strong>est</strong> stable et protecteur dans la solution tant que la solution contient l’inhibiteur.<br />

La présence <strong>de</strong> ces ions ferreux favorise la formation du complexe, plus la<br />

quantité d’ions ferreux disponible <strong>est</strong> élevée, plus le film semble homogène et<br />

couvre la totalité <strong>de</strong> la surface.<br />

En conclusion pour le projet Clearzinc, le sébaçate <strong>de</strong> sodium <strong>est</strong> l’inhibiteur<br />

le plus prometteur vu son efficacité à faible concentration (cinq fois plus faible<br />

par comparaison avec la concentration <strong>de</strong> molybdate nécessaire).<br />

Schéma d’un revêtement auto-cicatrisant<br />

L’effet <strong>de</strong> plusieurs inhibiteurs <strong>de</strong> corrosion inorganiques et/ou organiques<br />

sur <strong>de</strong>s surfaces préparées différemment (polissage, dégraissage alcalin ou<br />

décapage aci<strong>de</strong>) a été examiné. Deux composés, le molybdate <strong>de</strong> sodium et<br />

le sébaçate <strong>de</strong> sodium, ont été sélectionnés pour leur excellente efficacité.<br />

<strong>Le</strong>s surfaces d’acier décapées favorisent l’adsorption <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux inhibiteurs et<br />

augmentent leurs performances. <strong>Le</strong>ur mo<strong>de</strong> d’action a été le sujet d’une étu<strong>de</strong><br />

approfondie. <strong>Le</strong> molybdate s’adsorbe en surface <strong>de</strong> l’acier pour former un film<br />

protecteur. Dans une solution chlorurée, les ions chlorure sont en concurrence<br />

avec les ions molybdate pour s’adsorber à la surface <strong>de</strong> l’acier et empêchent<br />

la formation du film protecteur. La quantité minimale <strong>de</strong> molybdate nécessaire<br />

en solution dépend <strong>de</strong> la concentration en ions agressifs (Cl- par exemple). Sur<br />

base <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> surface réalisées, nous suggérons la formation d’un film<br />

inhibiteur <strong>de</strong> ferrimolybdite (Fe 2<br />

(MoO 4<br />

) 3<br />

.8H 2<br />

O). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s potentialités d’autocicatrisation<br />

a montré que la présence <strong>de</strong>s ions molybdate dans la solution <strong>est</strong><br />

indispensable pour assurer une protection permanente.<br />

34 | POLYTECH NEWS 48<br />

Revêtement<br />

nanoréservoirs<br />

substrat<br />

éspèce corrosive<br />

inhibiteur


POLYTECH DOCT’ NEWS<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes d’initiation et du développement<br />

<strong>de</strong> la corrosion filiforme <strong>de</strong> l’aluminium revêtu par<br />

électrodéposition : application en automobile<br />

y Dr Anne-Pascale Romano, Service <strong>de</strong> Science <strong>de</strong>s Matériaux<br />

Corrosion filiforme<br />

Dans l’industrie automobile, l’aluminium utilisé<br />

pour alléger le poids <strong>de</strong>s véhicules <strong>est</strong> protégé par<br />

un film <strong>de</strong> peinture. La thèse a porté sur une étu<strong>de</strong><br />

approfondie <strong>de</strong> la corrosion filiforme <strong>de</strong> l’aluminium<br />

6016 revêtu par cataphorèse. L’objectif principal <strong>est</strong><br />

d’étudier les mécanismes d’initiation et <strong>de</strong> propagation<br />

<strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> corrosion. Pour atteindre cet<br />

objectif, un t<strong>est</strong> normé en corrosion filiforme ainsi<br />

que <strong>de</strong>ux techniques d’analyse électrochimique<br />

(la spectroscopie d’impédance électrochimique<br />

et la son<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kelvin à balayage) ont été utilisés.<br />

<strong>Le</strong>s paramètres inv<strong>est</strong>igués sont les propriétés<br />

mécaniques <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> peinture et l’utilisation<br />

<strong>de</strong> prétraitements. L’approche envisagée pour<br />

modifier les propriétés mécaniques <strong>de</strong>s films <strong>de</strong><br />

peinture <strong>est</strong> <strong>de</strong> modifier les températures <strong>de</strong> cuisson.<br />

L’étu<strong>de</strong> a confirmé que les films ainsi formés<br />

sont dans <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> contraintes différents et<br />

que l’adhérence métal-revêtement organique <strong>est</strong><br />

modifiée. <strong>Le</strong> mécanisme d’initiation <strong>de</strong> la corrosion<br />

filiforme <strong>est</strong> la formation d’un couple galvanique<br />

entre le défaut (cathodique) et le substrat sousjacent<br />

à la peinture (anodique). Ce mécanisme <strong>est</strong><br />

indépendant <strong>de</strong>s propriétés mécaniques du film<br />

<strong>de</strong> cataphorèse. La propagation <strong>de</strong> la corrosion<br />

mène à <strong>de</strong>ux phénomènes : la délamination ou la<br />

corrosion filiforme. <strong>Le</strong> facteur déterminant l’un ou<br />

l’autre mécanisme <strong>est</strong> l’adhérence.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons écologiques, on a choisi <strong>de</strong> renforcer<br />

l’interface métal/revêtement organique en<br />

développant et utilisant <strong>de</strong>s prétraitements basés sur<br />

la chimie <strong>de</strong>s sol-gel en milieu aqueux. <strong>Le</strong>s quatre<br />

prétraitements utilisés améliorent l’homogénéité <strong>de</strong>s<br />

films formés mais leur nature joue un rôle prépondérant<br />

sur la propagation <strong>de</strong> la corrosion filiforme. La<br />

nature <strong>de</strong>s prétraitements conditionne la force électromotrice<br />

<strong>de</strong> la pile galvanique formée, la double<br />

couche électrique métal-polymère, l’activation <strong>de</strong><br />

la migration <strong>de</strong>s ions chlorure et, par conséquent,<br />

influence la sensibilité <strong>de</strong> la corrosion filiforme. Un<br />

mécanisme <strong>de</strong> propagation a été proposé.<br />

Contribution à l’optimisation <strong>de</strong> la sulfuration dans<br />

la valorisation par flottation du minerai cuprocobaltifère<br />

<strong>de</strong> Ruashi I au Katanga (R. D. Congo)<br />

y Dr Jimmy Kalenga Kaun<strong>de</strong> Kasongo, Service <strong>de</strong> Génie minier<br />

<strong>Le</strong> cuivre et le cobalt sont utilisés dans plusieurs secteurs d’activités. <strong>Le</strong> cuivre <strong>est</strong> gran<strong>de</strong>ment utilisé<br />

dans le domaine <strong>de</strong> la construction et <strong>de</strong> l’électr<strong>ici</strong>té, alors que le cobalt <strong>est</strong> utilisé dans la fabrication<br />

<strong>de</strong>s super-alliages, <strong>de</strong>s batteries, <strong>de</strong>s pigments et colorants, etc. Avant l’obtention du cuivre ou du cobalt<br />

métalliques, on traite leurs minerais (extraits <strong>de</strong>s mines à ciel ouvert ou souterraines) dans <strong>de</strong>s concentrateurs,<br />

en vue <strong>de</strong> l’élimination <strong>de</strong>s minéraux indésirables (gangue), pour accroitre leurs teneurs dans<br />

les concentrés. La flottation <strong>est</strong> une métho<strong>de</strong> physicochimique <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s minéraux en fonction<br />

<strong>de</strong> leurs différences <strong>de</strong> propriétés superf<strong>ici</strong>elles. <strong>Le</strong>s minerais oxydés constituent la première catégorie<br />

<strong>de</strong> minerais valorisables d’un gisement évoluant en profon<strong>de</strong>ur. La flottation par sulfuration <strong>est</strong> l’une <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s qui permet leur valorisation. <strong>Le</strong> NaHS <strong>est</strong> le réactif le plus consommé lors <strong>de</strong> la flottation par<br />

sulfuration au concentrateur <strong>de</strong> Ruashi. Il occupe environ 50 % du budget <strong>de</strong>s réactifs <strong>de</strong> flottation, et la<br />

réduction <strong>de</strong> sa consommation à un certain seuil pourrait réduire le coût <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s concentrés<br />

cuprocobaltifères. C’<strong>est</strong> dans ce but que notre étu<strong>de</strong> s’<strong>est</strong> intéressée à l’optimisation <strong>de</strong> la sulfuration.<br />

En effet, après analyse <strong>de</strong>s travaux antérieurs effectués sur les minerais <strong>de</strong> Ruashi I, suivie <strong>de</strong> leurs<br />

caractérisations, nous avons mené nos réflexions en partant d’une valorisation sélective <strong>de</strong>s minerais<br />

<strong>de</strong>s assises lithologiques, suivie d’une valorisation globale, en vue d’approcher l’échelle industrielle.<br />

Grâce aux essais menés, nous avons trouvé une différence <strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> flottation entre les minéraux<br />

cuprifères et les minéraux cobaltifères. Il <strong>est</strong> possible d’optimiser la sulfuration à 3000 g/t <strong>de</strong> NaHS pour<br />

la récupération <strong>de</strong>s minéraux cuprifères seuls. Par ailleurs, la flottation différentielle permet une meilleure<br />

récupération globale du cuivre et du cobalt, par rapport à la flottation globale simple, avec optimisation<br />

<strong>de</strong> la sulfuration à 1500 g/t <strong>de</strong> NaHS. Cette étu<strong>de</strong> a engendré, par la suite, <strong>de</strong>s perspectives intéressantes<br />

comme, entre autres, une étu<strong>de</strong> économique liant la consommation du NaHS, la récupération et les cours<br />

du cuivre et du cobalt.<br />

Vue du concentrateur <strong>de</strong> Ruashi<br />

Vue <strong>de</strong>s concentrés cuprocobaltifères<br />

(prêts pour l’exportation)<br />

POLYTECH NEWS 48 | 35


POLYTECH DOCT’ NEWS<br />

Contribution à la modélisation <strong>de</strong>s<br />

bioprocédés avec application aux cultures<br />

<strong>de</strong> microalgues et à la dig<strong>est</strong>ion anaérobie<br />

y Dr Johan Mailier, Service d’Automatique<br />

globale qui permet d’évaluer, et éventuellement<br />

d’améliorer, la qualité <strong>de</strong> l’information expérimentale<br />

disponible, en vue d’i<strong>de</strong>ntifier les paramètres<br />

d’un modèle mathématique avec une précision<br />

acceptable.<br />

La secon<strong>de</strong> partie <strong>est</strong> consacrée au développement<br />

d’une méthodologie en <strong>de</strong>ux étapes, qui vise<br />

à déterminer, <strong>de</strong> manière aussi systématique que<br />

possible, la stœchiométrie et les vitesses <strong>de</strong> réaction<br />

du procédé considéré. Sur base <strong>de</strong> l’interprétation<br />

géométrique du modèle dynamique général,<br />

la première étape évalue le nombre minimal <strong>de</strong><br />

réactions macroscopiques nécessaire à la représentation<br />

adéquate <strong>de</strong>s données expérimentales, et<br />

i<strong>de</strong>ntifie une partie <strong>de</strong>s coeff<strong>ici</strong>ents <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

indépendamment <strong>de</strong>s cinétiques réactionnelles.<br />

Dans la secon<strong>de</strong> étape, la structure <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong><br />

réaction et les paramètres associés sont déterminés<br />

par un algorithme qui utilise un classement <strong>de</strong>s<br />

structures biologiques usuelles en un ensemble<br />

d’arbres <strong>de</strong> décision.<br />

<strong>Le</strong>ur récente expansion suffit pour s’en<br />

convaincre : les procédés biologiques<br />

sont <strong>de</strong>s outils prometteurs pour relever<br />

les défis techniques que rencontre<br />

actuellement l’humanité. Cet engouement<br />

entraîne avec lui <strong>de</strong>s besoins accrus en<br />

termes <strong>de</strong> modélisation afin <strong>de</strong> prédire,<br />

contrôler et optimiser ces bioprocédés.<br />

Ce travail <strong>de</strong> thèse se base sur <strong>de</strong>s résultats récents<br />

en matière <strong>de</strong> modélisation dynamique <strong>de</strong>s bioprocédés<br />

pour développer <strong>de</strong>s outils permettant aux<br />

biologistes et aux mathémat<strong>ici</strong>ens d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s<br />

schémas réactionnels macroscopiques offrant un<br />

bon compromis entre simpl<strong>ici</strong>té mathématique et<br />

réalisme biologique.<br />

Dans une première partie, le travail propose une<br />

méthodologie originale d’analyse <strong>de</strong> sensibilité<br />

Outre l’aspect d’i<strong>de</strong>ntification paramétrique, ce<br />

travail met l’accent sur l’importance conjointe,<br />

durant tout le processus <strong>de</strong> modélisation, <strong>de</strong><br />

l’information contenue à la fois dans les données<br />

expérimentales, mais aussi dans les connaissances<br />

biologiques disponibles sur le procédé. <strong>Le</strong>s méthodologies<br />

développées sont appliquées à une variété<br />

d’exemples, <strong>de</strong>puis la culture <strong>de</strong> levures jusqu’à<br />

celle <strong>de</strong> cellules végétales, avec une attention<br />

particulière pour la culture <strong>de</strong> microalgues et le<br />

procédé <strong>de</strong> dig<strong>est</strong>ion anaérobie.<br />

Metabolic Flux Analysis of CHO cell cultures<br />

y Dr Francisca Zamorano Riveros, Service d’Automatique<br />

The focus of this thesis is on the metabolic flux<br />

analysis of growing CHO-320 cells. A <strong>de</strong>tailed metabolic<br />

network is <strong>est</strong>ablished with the main purpose<br />

of embracing all the significant path-ways <strong>de</strong>scribing<br />

the metabolism of CHO cells. The purpose is to<br />

inv<strong>est</strong>igate the eff<strong>ici</strong>ency of the flux analysis when<br />

it is based on a relatively small set of extracellular<br />

measurements, a set of common experimental data<br />

which can be easily achieved in most laboratories.<br />

In this case, the flux analysis problem leads to a<br />

generally un<strong>de</strong>r<strong>de</strong>termined mass balance system,<br />

as data are not suff<strong>ici</strong>ent to uniquely <strong>de</strong>fine the<br />

metabolic fluxes. The main contribution of this thesis<br />

work is to show that, provi<strong>de</strong>d the system of<br />

mass balance equations is well-posed, although it<br />

is un<strong>de</strong>r<strong>de</strong>termined, very narrow intervals may be<br />

found for most fluxes. The importance of checking<br />

the well-posedness of the problem is emphasized<br />

and the influence of the number of available measurements<br />

on the accuracy of the metabolic flux<br />

intervals is systematically inv<strong>est</strong>igated. In all cases<br />

the computed flux intervals are boun<strong>de</strong>d and a single<br />

well <strong>de</strong>fined value is obtained for the formation<br />

rates of the cellular macromolecules (proteins, DNA,<br />

RNA, lipids) that are not measured. The potential<br />

gain of a simple theoretical assumption regarding<br />

the metabolism of Threonine is also discussed and<br />

compared with an optimal solution calculated by<br />

maximizing the biomass formation rate. Alternative<br />

network structures obtained by inverting the direction<br />

of reversible reactions are also consi<strong>de</strong>red. In<br />

addition, the results of the metabolic flux analysis<br />

are exploited to <strong>est</strong>imate the total energy production<br />

resulting from the metabolism of growing CHO-320<br />

cells. The effort is then directed to obtain dynamical<br />

mo<strong>de</strong>ls from metabolic networks. In a batch<br />

culture, at least three different life phases can be<br />

distinguished: exponential growth, transition and<br />

<strong>de</strong>ath phases. For each one of these culture phases<br />

a <strong>de</strong>tailed metabolic network is built so as to represent<br />

the cellular metabolism at each stage. A new<br />

approach is used for mo<strong>de</strong>l reduction from <strong>de</strong>tailed<br />

networks. This procedure allows obtaining a set of<br />

macroscopic reactions for each life phase which<br />

can be further translated into a dynamical mo<strong>de</strong>l.<br />

36 | POLYTECH NEWS 48


POLYTECH DOCT’ NEWS<br />

Métho<strong>de</strong>s numériques pour la modélisation <strong>de</strong>s<br />

composants magnétiques <strong>de</strong> l’électronique <strong>de</strong> puissance<br />

y Dr Zacharie De Grève, Service <strong>de</strong> Génie Électrique<br />

Ces <strong>de</strong>rnières années, l’électronique <strong>de</strong> puissance a<br />

permis <strong>de</strong> décupler les potentialités en matière <strong>de</strong><br />

conversion d’énergie électrique à haut ren<strong>de</strong>ment.<br />

Dans le domaine spatial par exemple, et dans les<br />

satellites en particulier, l’énergie emmagasinée<br />

dans <strong>de</strong>s batteries via <strong>de</strong>s panneaux photovoltaïques<br />

<strong>est</strong> distribuée aux diverses utilisations à<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> convertisseurs continu-continu. De tels<br />

dispositifs comprennent notamment <strong>de</strong>s composants<br />

magnétiques tels que le transformateur<br />

d’isolement, le plus souvent à enroulements multiples<br />

et à noyau en ferrite. Ce <strong><strong>de</strong>rnier</strong> fonctionne à<br />

fréquence élevée (jusqu’à quelques mégahertz actuellement)<br />

<strong>de</strong> manière à réduire l’encombrement<br />

et le poids, et ce pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> coût.<br />

Dans <strong>de</strong> telles conditions, divers phénomènes, mal<br />

cernés par les modèles classiques employés aux<br />

fréquences industrielles, se manif<strong>est</strong>ent.<br />

Lors <strong>de</strong> cette thèse <strong>de</strong> doctorat, réalisée sous la<br />

direction <strong>de</strong>s Prof. J. Lobry et O. Deblecker, la modélisation<br />

<strong>de</strong>s transformateurs multi-enroulements<br />

a été traitée sous <strong>de</strong>ux aspects complémentaires.<br />

D’un côté, <strong>de</strong>s schémas en constantes localisées<br />

(résistances, inductances et capacités), légers et<br />

facilement intégrables dans <strong>de</strong>s simulateurs <strong>de</strong><br />

circuits électroniques, ont été proposés. De l’autre,<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s champs<br />

électromagnétiques, telles que la Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Éléments Finis, ont été employées. Cette <strong>de</strong>rnière,<br />

bien que plus lour<strong>de</strong> à mettre en œuvre, permet<br />

une représentation plus fine <strong>de</strong>s effets fréquentiels<br />

survenant au sein du composant. Notre effort <strong>de</strong><br />

recherche s’<strong>est</strong> principalement orienté vers la mise<br />

au point <strong>de</strong> procédures systématiques permettant<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier les paramètres <strong>de</strong>s modèles légers à<br />

partir <strong>de</strong> l’outil numérique. Diverses contributions<br />

originales ont ainsi été valorisées, aussi bien auprès<br />

<strong>de</strong> la communauté Électronique <strong>de</strong> Puissance que<br />

<strong>de</strong> la communauté Modélisation Numérique en<br />

Électromagnétisme.<br />

Cette thèse <strong>de</strong> doctorat, financée par le FNRS, a en<br />

outre mené à <strong>de</strong>s collaborations industrielles (Thales<br />

Alenia Space ETCA) et scientifiques (Université <strong>de</strong><br />

Liège, Institut <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Grenoble).<br />

Analyse Automatique <strong>de</strong> Tracés<br />

Polysomnographiques d’Adultes<br />

ou : comment analyser automatiquement <strong>de</strong>s signaux du sommeil <br />

y Dr Stéphanie Devuyst, Service <strong>de</strong> Théorie <strong>de</strong>s Circuits et Traitement du Signal<br />

<strong>Le</strong> sommeil d’un être humain <strong>est</strong> caractérisé par <strong>de</strong>s<br />

changements continus <strong>de</strong> ses activités cérébrale,<br />

oculaire, musculaire, cardiaque et respiratoire. Lors<br />

d’un examen polysomnographique, ces signaux<br />

physiologiques sont analysés afin d’établir un diagnostic<br />

<strong>de</strong> normalité ou d’anormalité du sommeil.<br />

Tout d’abord, les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la nuit sont classées en<br />

sta<strong>de</strong>s. En effet, lorsqu’une personne s’endort, elle<br />

transite par différentes phases, à savoir le sommeil<br />

léger, le sommeil profond et le sommeil paradoxal.<br />

La succession <strong>de</strong> ces états au cours <strong>de</strong> la nuit <strong>est</strong><br />

très révélatrice <strong>de</strong> la qualité du sommeil. Ensuite, <strong>de</strong><br />

multiples micro-événements sont recensés : arrêts<br />

respiratoires, mouvements <strong>de</strong> jambes, micro-éveils,<br />

complexes-K (forme d’on<strong>de</strong> particulière apparaissant<br />

dans certains sta<strong>de</strong>s du sommeil et constituée d’une<br />

déflexion négative aiguë suivie d’une composante<br />

positive plus lente), etc. Ces <strong>de</strong>ux types d’annotations<br />

sont le plus souvent réalisées par un opérateur<br />

humain, mais cette tâche <strong>est</strong> fastidieuse et peut<br />

prendre plusieurs heures. De plus, les variabilités<br />

inter- et intra-évaluateurs sont en pratique inévitables.<br />

On imagine dès lors l’intérêt <strong>de</strong>s procédés<br />

<strong>de</strong> détection automatique: un gain <strong>de</strong> temps (et<br />

donc d’argent), mais aussi la garantie <strong>de</strong> constance<br />

<strong>de</strong>s résultats.<br />

L’objectif <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse consistait donc à<br />

développer <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’analyse automatique <strong>de</strong><br />

tracés polysomnographiques d’adultes, qui soient<br />

à la fois vali<strong>de</strong>s et robustes. Un système <strong>de</strong> classification<br />

automatique en sta<strong>de</strong>s du sommeil a été<br />

mis au point. Celui-ci inclut les étapes d’élimination<br />

<strong>de</strong>s artefacts, d’extraction <strong>de</strong> caractéristiques et<br />

<strong>de</strong> classification en sta<strong>de</strong>s proprement dite. Neuf<br />

procédés <strong>de</strong> détection et <strong>de</strong> correction d’artefacts<br />

ont été implémentés. Ils ont été validés sur une<br />

base <strong>de</strong> données fournie par le Dr Kerkohfs du<br />

laboratoire du sommeil <strong>de</strong> l’hôpital André Vésale<br />

<strong>de</strong> Montigny-le-Tilleul. Vingt procédures d’extraction<br />

<strong>de</strong> caractéristiques nous ont permis d’obtenir<br />

83 attributs différents. Enfin, trois types <strong>de</strong> classificateurs<br />

ont été t<strong>est</strong>és afin <strong>de</strong> comparer leurs<br />

performances sur une même base <strong>de</strong> données. Il<br />

s’agit du clustering, du perceptron multicouches<br />

et <strong>de</strong>s forêts aléatoires d’arbres décisionnels. En<br />

ce qui concerne la microstructure, cinq types <strong>de</strong><br />

micro-événements ont été détectés:<br />

les fuseaux du sommeil ;<br />

les complexes-K ;<br />

les mouvements oculaires rapi<strong>de</strong>s ;<br />

les mouvements périodiques <strong>de</strong>s jambes ;<br />

les apnées et les hypopnées (diminution <strong>de</strong> la<br />

respiration d’au moins 30% pendant une durée<br />

supérieure à 10 secon<strong>de</strong>s) du sommeil.<br />

<strong>Le</strong>s annotations automatiques <strong>de</strong>s trois premiers<br />

événements ont été exploitées au cours <strong>de</strong> l’étape<br />

d’extraction <strong>de</strong> caractéristiques pour la classification<br />

en sta<strong>de</strong>s du sommeil, tandis que l’intérêt<br />

<strong>de</strong>s autres procédés <strong>de</strong> détection consistait principalement<br />

à assister le clin<strong>ici</strong>en dans sa tâche <strong>de</strong><br />

recensement manuel.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 37


Nos étudiants se distinguent<br />

Belle pr<strong>est</strong>ation <strong>de</strong>s Montois à la coupe <strong>de</strong> robotique<br />

y Prof. Olivier Verlin<strong>de</strong>n, Service <strong>de</strong> Mécanique rationnelle, dynamique et vibrations<br />

Cinq étudiants <strong>de</strong> MA2 Mécanique ont<br />

part<strong>ici</strong>pé cette année à la coupe <strong>de</strong> robotique<br />

EuroBot : Adrien Aubecq, Benoît<br />

De Munck, Frédéric De Smet, Benjamin<br />

Procès et Mattéo Stefanelli. <strong>Le</strong> nom <strong>de</strong><br />

l’équipe « Pearlytech Mécaraïbes » laisse<br />

<strong>de</strong>viner que le thème <strong>de</strong> la coupe tournait<br />

autour <strong>de</strong> la piraterie, l’objectif étant<br />

d’accumuler dans la cale du navire un<br />

maximum <strong>de</strong> pièces et lingots.<br />

La première étape, à savoir la Coupe <strong>de</strong> Belgique <strong>de</strong> Robotique, s’<strong>est</strong> déroulée<br />

les 14 et 15 avril 2012 au Pass <strong>de</strong> Frameries. Notre talentueuse équipe a terminé<br />

à la quatrième place, position un peu décevante après un virage en tête<br />

à l’issue <strong>de</strong>s matches <strong>de</strong> qualification. Seuls les <strong>de</strong>ux premiers se qualifiaient<br />

mais, fort heureusement, le prix <strong>de</strong> la créativité attribué à l’équipe leur offrait<br />

malgré tout un ticket pour la finale européenne qui se déroulait à la Ferté<br />

Bernard du 17 au 20 mai. <strong>Le</strong>s Pearlytech Mécaraïbes s’y sont plus que défendus<br />

puisqu’ils terminent à une très honorable septième place et constituent la<br />

première équipe belge.<br />

On relèvera cette année la très bonne qualité technique <strong>de</strong>s robots réalisés. Ils<br />

constituent un bel exemple <strong>de</strong> machine mécatronique, alliant <strong>de</strong> bonnes performances<br />

mécaniques, électroniques et informatiques, et surtout une excellente<br />

fiabilité. Entre autres nouveautés, on retiendra l’utilisation <strong>de</strong> plusieurs processeurs<br />

dédiés à <strong>de</strong>s tâches particulières (déplacement, mouvement <strong>de</strong>s bras,<br />

stratégie générale) et communiquant en réseau, ainsi que l’utilisation intensive<br />

<strong>de</strong> pochages apportant un assemblage à la fois plus facile et plus précis.<br />

La Coupe <strong>de</strong> Belgique <strong>de</strong> Robotique 2013 : pour la<br />

première fois, la Coupe <strong>de</strong> Belgique <strong>de</strong> Robotique sera<br />

organisée à l’UMONS, le dimanche 14 avril 2013, en<br />

collaboration avec le Pass et Planète Sciences !<br />

Un événement f<strong>est</strong>if et convivial à découvrir,<br />

pourquoi pas en famille !<br />

Pour la huitième année consécutive,<br />

la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> l’UMONS<br />

a part<strong>ici</strong>pé au Shell Eco-marathon<br />

y Adrien Dolimont, Service <strong>de</strong> Génie mécanique<br />

L’équipe montoise, inscrite dans la catégorie «Urban Concept» (véhicule se rapprochant le plus<br />

<strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> tous les jours), se composait <strong>de</strong> cinq membres: Stéphanie Zéoli (chef <strong>de</strong><br />

projet), Mélissa Tahid (sponsors / trésorière), Robbi Lucioni (règlement / communication),<br />

Renaud Demeyer (planning / logistique) et Bruno Contino (secrétaire / pilote).<br />

<strong>Le</strong> travail a porté sur plusieurs axes : l’amélioration du véhicule <strong>de</strong> 2 ème génération (principalement<br />

la réduction <strong>de</strong>s frottements), le développement du véhicule <strong>de</strong> 3 ème génération, la<br />

réfection d’un banc d’essai et la configuration <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> contrôle moteur (la Pectel T2). La<br />

carte a été montée sur le moteur du véhicule <strong>de</strong> 1 ère génération (moteur Honda GX160). Pour<br />

réaliser le contrôle électronique, le carburateur a été remplacé par un système d’injection.<br />

Ce moteur sera placé sur le banc à courant <strong>de</strong> Foucault qui a été réhabilité (changement du<br />

câblage électrique, réalisation d’un plaque support moteur, placement d’un couple mètre<br />

et mise en place du système d’évacuation <strong>de</strong>s fumées). Cette année, le concours «Shell<br />

Eco-marathon» s’<strong>est</strong> déroulé pour la première fois à Rotterdam, sur un circuit urbain situé<br />

autour d’une salle <strong>de</strong> concert (Ahoy Arena). Dans la pratique, le véhicule <strong>de</strong> notre faculté<br />

a dû effectuer 10 tours <strong>de</strong> circuit à une vitesse égale ou supérieure à 25 km/h. A l’issue<br />

<strong>de</strong> ce périple, la quantité <strong>de</strong> carburant consommée a été mesurée et cette consommation<br />

a été convertie en km/l. Chaque équipe avait droit à cinq essais. La nôtre n’a hélas pu en<br />

vali<strong>de</strong>r que quatre, suite à <strong>de</strong>s problèmes techniques. Malgré cela, il <strong>est</strong> apparu que notre «<br />

UMONSTER » pouvait parcourir 171 kilomètres avec un seul litre d’essence! Une performance<br />

magnifique qui nous plaça en 2 ème position sur les 15 véhicules inscrits dans la catégorie<br />

Urban Concept Gasoline (Essence) ! Outre ce succès, les membres <strong>de</strong> l’équipe 2012 ont vécu<br />

une aventure fabuleuse aux Pays-Bas où ils ont, entre autres, part<strong>ici</strong>pé à diverses activités<br />

proposées par les organisateurs (t<strong>est</strong>s <strong>de</strong> voitures électriques, simulateurs <strong>de</strong> conduite, …).<br />

38 | POLYTECH NEWS 48


nos étudiants se distinguent<br />

Une équipe <strong>de</strong> trois <strong>de</strong> nos étudiants a réalisé un séjour<br />

dans la pr<strong>est</strong>igieuse université du Texas A&M<br />

Durant l’année, les trois étudiants ont part<strong>ici</strong>pé au programme StarTech, programme <strong>de</strong> soutien à<br />

la création d’entreprises à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s étudiants ingénieurs <strong>de</strong> la Région wallonne et sponsorisé<br />

par WSL, incubateur wallon <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’ingénieur.<br />

Avec www.Pipe-Line.net, leur solution originale et innovante <strong>de</strong> partage <strong>de</strong> fichiers entre membres <strong>de</strong><br />

toute la communauté Web, ils ont remporté le trophée, dans le cadre d’un projet pilote mené à la FPMs.<br />

Vous pouvez suivre ou relire les aventures texanes <strong>de</strong> nos trois étudiants, Romain Cambier, Benjamin<br />

Colassin et Marc Honoré, sur leur site www.startech.be/Texas.<br />

nos chercheurs se distinguent<br />

Thomas Drugman, chargé <strong>de</strong> recherches FNRS dans le service <strong>de</strong> Théorie<br />

<strong>de</strong>s Circuits et Traitement du Signal, a reçu ce 16 novembre le prix IBM<br />

Belgium/FNRS 2012 récompensant la meilleure thèse <strong>de</strong> doctorat en<br />

Informatique et ses applications. La cérémonie a eu lieu au siège d’IBM<br />

Belgium à Bruxelles et a été ponctuée par les allocutions <strong>de</strong>s représentants<br />

d’IBM et du FNRS, du Recteur <strong>de</strong> l’UMONS Calogero Conti, ainsi<br />

que par une brève présentation <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherches récompensés.<br />

Ces <strong><strong>de</strong>rnier</strong>s s’inscrivent dans le cadre <strong>de</strong>s technologies vocales dont les<br />

applications principales sont la reconnaissance <strong>de</strong> parole (systèmes <strong>de</strong> dictée<br />

automatique), la synthèse (génération <strong>de</strong> voix artif<strong>ici</strong>elles comme sur les<br />

GPS), l’i<strong>de</strong>ntification du locuteur (homologue vocal <strong>de</strong>s empreintes digitales), la<br />

détection <strong>de</strong> pathologies vocales (pour ai<strong>de</strong>r le clin<strong>ici</strong>en dans son diagnostic),<br />

etc. La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s techniques d’analyse utilisées dans l’état <strong>de</strong> l’art<br />

exploite la magnitu<strong>de</strong> du spectre <strong>de</strong> Fourier dont l’essentiel <strong>de</strong> l’information<br />

<strong>est</strong> liée à la configuration du conduit vocal (à savoir <strong>de</strong>s cavités pharyngale,<br />

nasale et buccale). L’information contenue dans la phase du signal ou dans la<br />

contribution <strong>de</strong> la glotte (c’<strong>est</strong>-à-dire l’espace délimité par les cor<strong>de</strong>s vocales)<br />

a reçu peu d’attention dans la littérature. La raison sous-jacente <strong>est</strong> que,<br />

contrairement au premier cas, l’<strong>est</strong>imation <strong>de</strong> ces informations nécessite <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s d’analyse bien plus complexes. La première étape <strong>de</strong> la thèse a donc<br />

été le développement d’outils fondamentaux spécifiques et nécessaires à toute<br />

analyse glottique ultérieure. Sur la base <strong>de</strong> ceux-ci, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’<strong>est</strong>imation<br />

et <strong>de</strong> modélisation du flux glottique et <strong>de</strong> la composante <strong>de</strong> phase du signal ont<br />

été ensuite proposées. Finalement, l’information résultante a été intégrée dans<br />

<strong>de</strong>s applications concrètes : synthèse et codage <strong>de</strong> parole, reconnaissance du<br />

locuteur, détection <strong>de</strong> dysfonctionnements vocaux, analyse <strong>de</strong> parole expressive,<br />

etc. <strong>Le</strong>s techniques développées ont l’avantage d’être complémentaires<br />

aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’art et <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong> s’affranchir d’instruments<br />

tels que le laryngographe, utilisé par le passé pour disposer d’informations<br />

quant aux cor<strong>de</strong>s vocales.<br />

Un mapping « numediart-insi<strong>de</strong> »<br />

au JT <strong>de</strong> TF1<br />

Comme tous les ans <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> 20 ans, la ville <strong>de</strong> Maubeuge a organisé son f<strong>est</strong>ival « <strong>Le</strong>s Folies<br />

<strong>de</strong> Maubeuge » du 31 mai au 3 juin 2012. <strong>Le</strong> f<strong>est</strong>ival propose un programme très <strong>de</strong>nse, composé <strong>de</strong><br />

nombreux concerts, installations et performances (y compris cette année un feu d’artifice composé<br />

par le Groupe F, grand groupe pyrotechnique international qui gère <strong>de</strong>s événements planétaires). Pour<br />

la première fois, le f<strong>est</strong>ival comprenait également cette année, Place Vauban, un « mapping 3D », nom<br />

donné désormais aux projections vidéo sur <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s, en jouant sur leur architecture. La vidéo <strong>de</strong> 20<br />

minutes était projetée par quatre projecteurs <strong>de</strong> 20 klumens fournis par la société Lilloise Manganelli<br />

SA, et les quatre flux vidéo étaient synchronisés par le log<strong>ici</strong>el <strong>de</strong> mapping développé par NUMEDIART.<br />

L’événement a été diffusé le soir même par la chaîne nationale française TF1, dans son journal télévisé<br />

(http://vi<strong>de</strong>os.tf1.fr/jt-we/les-folies-<strong>de</strong>-maubeuge-c-<strong>est</strong>-parti-7331902.html). Pour voir la vidéo<br />

intégrale du mapping, ren<strong>de</strong>z-vous sur youtube : http://www.youtube.com/watchv=h8dUnQMuUWs.<br />

Samedi 27 avril 2013<br />

Soirée f<strong>est</strong>ive et familiale en hommage à nos fondateurs, Guibal et Devillez,<br />

avec la collaboration <strong>de</strong> l’Institut NUMEDIART<br />

POLYTECH NEWS 48 | 39


liaisons<br />

La <strong>de</strong>rnière leçon<br />

du professeur Yves Quinif<br />

y Dr Sara Vandycke, Service <strong>de</strong> Génie Minier<br />

C’<strong>est</strong> avec sa verve habituelle, son entrain et son éternelle volonté <strong>de</strong> partager sa passion pour les grottes, que<br />

le Prof. Yves Quinif a donné sa <strong>de</strong>rnière leçon ce 19 septembre 2012 à la Faculté <strong>Polytech</strong>nique.<br />

Devant un auditoire bondé, pendant près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures, Yves Quinif a entrainé<br />

son public conquis dans son parcours scientifique. Nombre <strong>de</strong> découvertes<br />

font <strong>de</strong> lui un savant reconnu au sein <strong>de</strong> la communauté spéléologique et<br />

karstologique, mais aussi au sein du grand public. Yves Quinif <strong>est</strong> en effet un<br />

vulgarisateur exceptionnel qui s’<strong>est</strong> façonné au cours <strong>de</strong> son parcours académique<br />

atypique et ses expériences d’enseignement.<br />

Sorti Docteur en Sciences en 1973 <strong>de</strong> l’Université Libre <strong>de</strong> Bruxelles, sous la<br />

direction du professeur Balescu, dans le laboratoire du Prix Nobel I. Prigogine,<br />

sa thèse intitulée « Contribution à la mécanique statistique <strong>de</strong> la turbulence »<br />

et sa thèse annexe intitulée « Il <strong>est</strong> possible d’expliquer la spéléogénèse <strong>de</strong><br />

certains réseaux karstiques belges par une corrosion prédominante en zone<br />

épiphréatique » présagent déjà d’une carrière scientifique fructueuse et pleine<br />

<strong>de</strong> rebondissements. Ensuite, son service civil en Algérie lui permet <strong>de</strong> découvrir<br />

les grands espaces désertiques où la morphologie du paysage et <strong>de</strong>s grottes<br />

<strong>est</strong> indéniablement liée à l’altération climatique et à la tectonique. Lors <strong>de</strong> son<br />

travail d’enseignant à l’Université <strong>de</strong> Constantine, il côtoie <strong>de</strong>s collègues français<br />

qui l’initient à l’analyse quantitative <strong>de</strong>s objets naturels. De retour en Belgique, il<br />

<strong>est</strong> accueilli à la FPMs au sein du laboratoire du professeur Jean-Marie Charlet<br />

dans le cadre <strong>de</strong> programmes d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Uranium en Ar<strong>de</strong>nnes. Il créera<br />

son propre laboratoire d’analyses dédié au karst : le Cerak. Il perçoit alors<br />

que le karst et les grottes sont <strong>de</strong>s systèmes où l’eau <strong>est</strong> un vecteur au sein<br />

d’une complexité qui doit intégrer la chimie, les temps géologiques et diverses<br />

énergies, biologique, tectonique et mécanique en particulier. Avec Bruno Bastin,<br />

grâce aux pollens piégés dans les stalagmites, il <strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> dater le<br />

karst et <strong>de</strong> le reconnaitre comme un enregistreur <strong>de</strong>s anciens climats. <strong>Le</strong> karst<br />

<strong>est</strong> ainsi un enregistreur <strong>de</strong>s changements climatiques. Fille du karst, Sophie<br />

Verhey<strong>de</strong>n poursuivra ces étu<strong>de</strong>s, avec Dominique Genty en particulier. Avec<br />

Sara Vandycke, Serge Delaby et Céline Havron, Yves Quinif posera le postulat<br />

que le karst <strong>est</strong> un système structuré qui fonctionne en symbiose avec une<br />

tectonique active. <strong>Le</strong>s grottes et les cavités karstiques <strong>de</strong>viennent ainsi un<br />

marqueur géologique indéniable <strong>de</strong> la tectonique récente en pério<strong>de</strong> continentale<br />

où l’activité sismique trouve sa place. Au cours <strong>de</strong> sa thèse <strong>de</strong> doctorat, Anne<br />

Vergari ouvrira les yeux d’Yves Quinif sur les processus <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong><br />

l’altération différentielle qu’ils appelleront ensemble « fantômisation ». Une<br />

grotte n’<strong>est</strong> plus un vi<strong>de</strong> qui se comble <strong>de</strong> sédiments mais le résultat d’une<br />

vidange d’une gangrène naturelle <strong>de</strong> la roche avec une pérennité géologique.<br />

Outre ses charges d’enseignement, son inv<strong>est</strong>issement pour la vulgarisation<br />

scientifique et son implication dans <strong>de</strong> nombreux projets scientifiques novateurs,<br />

Yves rédigera un livre intitulé « Fantômes <strong>de</strong> roches et Fantômisation »<br />

qui expl<strong>ici</strong>te ce paradigme obligeant les géologues à revoir complètement la<br />

conception <strong>de</strong>s réservoirs carbonatés. Ces découvertes induisent une nouvelle<br />

approche <strong>de</strong>s risques naturels, dans le cas d’effondrements notamment. Cela<br />

<strong>de</strong>viendra le cheval <strong>de</strong> bataille d’Olivier Kaufmann. Toutes ces années seront<br />

ponctuées <strong>de</strong> nombreuses discussions avec Alain Rorive à propos <strong>de</strong> la dynamique<br />

<strong>de</strong> la circulation <strong>de</strong>s eaux en profon<strong>de</strong>ur, avec un aboutissement sociétal<br />

<strong>de</strong> l’exploitation industrielle <strong>de</strong> la géothermie.<br />

Abondamment illustrée par <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> grottes et <strong>de</strong> paysages, cette leçon<br />

était aussi un hommage à Annie, son épouse, présente au cours <strong>de</strong>s nombreuses<br />

expéditions internationales et explorations <strong>de</strong>s grottes. <strong>Le</strong> <strong><strong>de</strong>rnier</strong> message <strong>est</strong><br />

clair. Yves Quinif clôt sa page d’enseignement, repart vers d’autres découvertes<br />

et désire r<strong>est</strong>er « un spéléologue <strong>de</strong>vant l’Eternel » selon ses propres dires.<br />

40 | POLYTECH NEWS 48


LiaisonS<br />

Organisation d’un colloque international<br />

sur la karstification<br />

y Caroline Dubois, Service <strong>de</strong> Géologie fondamentale et appliquée<br />

Il y a une vingtaine d’années, une nouvelle conception sur la formation<br />

<strong>de</strong>s grottes a vu le jour dans le laboratoire <strong>de</strong> Géologie fondamentale<br />

et appliquée <strong>de</strong> la Faculté <strong>Polytech</strong>nique <strong>de</strong> Mons : il s’agit du phénomène<br />

<strong>de</strong> karstification par fantômisation. Depuis lors, <strong>de</strong> nombreuses<br />

recherches sur le sujet y ont été menées et les concepts développés<br />

se sont exportés à travers l’Europe. Au vu <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s avancées réalisées<br />

ces <strong>de</strong>rnières années dans les différents centres <strong>de</strong> recherches<br />

concernés par cette problématique, il s’<strong>est</strong> avéré opportun d’organiser<br />

un colloque international qui dresse l’état <strong>de</strong>s lieux sur les connaissances<br />

acquises dans ce domaine.<br />

Pour cette raison, le service <strong>de</strong> Géologie fondamentale et appliquée, en<br />

collaboration avec le FNRS et le Domaine <strong>de</strong>s Grottes <strong>de</strong> Han, a mis sur<br />

pied le « Ghost-Rock Karst Symposium ». Cet évènement s’<strong>est</strong> déroulé<br />

sur cinq jours dans le cadre pr<strong>est</strong>igieux du domaine <strong>de</strong>s Grottes <strong>de</strong><br />

Han-sur-<strong>Le</strong>sse. Il avait pour but <strong>de</strong> mener une discussion scientifique<br />

sur les nouveaux aspects <strong>de</strong> la karstogenèse, allant <strong>de</strong> la conception<br />

théorique <strong>de</strong>s phénomènes à leurs impacts sur l’aménagement du<br />

territoire et les exploitations industrielles, en passant par <strong>de</strong>s analyses<br />

<strong>de</strong> matériaux et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas régionaux. Plusieurs excursions ont<br />

été organisées dans <strong>de</strong>s carrières et <strong>de</strong>s grottes belges afin d’illustrer<br />

le phénomène <strong>de</strong> fantômisation.<br />

Cette manif<strong>est</strong>ation scientifique a remporté un véritable succès ! Elle<br />

a permis <strong>de</strong> réunir plus <strong>de</strong> soixante spécialistes <strong>de</strong> ce sujet, <strong>de</strong> dix<br />

nationalités différentes. <strong>Le</strong>s présentations <strong>de</strong> trente communications<br />

<strong>de</strong> qualité ont mis en lumière <strong>de</strong> nombreux aspects <strong>de</strong> la karstification<br />

par fantômisation.<br />

la fpms publie<br />

Vient <strong>de</strong> paraître, dans la nouvelle collection <strong>de</strong> mathématiques<br />

« Référence Sciences » <strong>de</strong>s Editions Ellipses,<br />

l’ouvrage intitulé LA RECHERCHE OPÉRATIONNELLE<br />

(tome 1), écrit par Jacques Teghem, professeur émérite<br />

et conseiller scientifique <strong>de</strong> la FPMs.<br />

Au travers d’un exposé très pédagogique, cet ouvrage<br />

dresse un panorama complet <strong>de</strong> la recherche opérationnelle.<br />

Ce tome 1 (<strong>de</strong> 624 pages) abor<strong>de</strong> les<br />

principales métho<strong>de</strong>s d’optimisation :<br />

la programmation linéaire en variables continues,<br />

la programmation linéaire en variables entières,<br />

l’optimisation combinatoire (problèmes <strong>de</strong> chargement,<br />

du voyageur <strong>de</strong> commerce, <strong>de</strong> couverture,<br />

<strong>de</strong>s tournées <strong>de</strong> véhicules, <strong>de</strong> localisation),<br />

les heuristiques et les métaheuristiques,<br />

la programmation dynamique,<br />

la théorie <strong>de</strong>s graphes.<br />

La table <strong>de</strong>s matières <strong>est</strong> disponible sur http://www.<br />

editions-ellipses.fr/product_info.phpproducts_<br />

id=8665. <strong>Le</strong> tome 2 s’intéressera notamment aux<br />

modèles d’ordonnancement et <strong>de</strong> planification, à<br />

la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s stocks, aux modèles stochastiques,<br />

à l’optimisation et l’ai<strong>de</strong> à la décision multicritère.<br />

Conçu comme un cours - avec illustrations, exercices<br />

résolus et applications - il s’adresse aux étudiants <strong>de</strong><br />

licence et <strong>de</strong> mastère <strong>de</strong>s établissements d’enseignement<br />

supérieur, universités et gran<strong>de</strong>s écoles :<br />

ingénieurs civils, ingénieurs <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion, mathémat<strong>ici</strong>ens,<br />

informat<strong>ici</strong>ens, économistes. Il intéressera<br />

également tous ceux, cadres d’entreprise, responsables<br />

<strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion et <strong>de</strong> planification qui souhaitent<br />

maîtriser les modèles <strong>de</strong> recherche opérationnelle.<br />

POLYTECH NEWS 48 | 41


Pêle-mêle<br />

Photo-reportages<br />

y Giancarlo Zidda, Unité Audiovisuelle<br />

Cérémonie <strong>de</strong> Proclamation (Juin 2012)<br />

étudiants d’un jour (Ingénieur civil : Génie <strong>de</strong>s eaux, génie du sol - 30 octobre 2012)<br />

42 | POLYTECH NEWS 48


Pêle-mêle<br />

50 ans <strong>de</strong> la Cité<br />

<strong>Polytech</strong> Mons Day (Septembre 2012)<br />

POLYTECH NEWS 48 | 43


Activités organisées pour les étudiants du secondaire<br />

Vous souhaitez…<br />

part<strong>ici</strong>pez à...<br />

Découvrir les sciences <strong>de</strong> l’ingénieur<br />

étudiant d’un jour en <strong>Polytech</strong><br />

Carnaval 2013 – 14 février<br />

Du coup <strong>de</strong> foudre à la voiture électrique, l’ingénieur dom<strong>est</strong>ique<br />

l’électr<strong>ici</strong>té<br />

Stages <strong>Polytech</strong>-JeuneS<br />

Pâques 2013 – du 9 au 11 avril<br />

Stages et journées <strong>de</strong> 2 à 3 jours sur <strong>de</strong>s thématiques <strong>de</strong>s sciences<br />

<strong>de</strong> l’ingénieur<br />

Faire le plein <strong>de</strong>s sciences<br />

Découvrir l’UMONS<br />

Part<strong>ici</strong>pation <strong>de</strong> l’UMONS aux salons sur les étu<strong>de</strong>s 2013 :<br />

SIEP <strong>de</strong> Namur : 1-2 février<br />

SIEP Tournai : 22-23 février<br />

SIEP Charleroi : 1-2 mars<br />

SIEP Liège : 14-16 mars<br />

JPO 2013 <strong>de</strong> l’UMONS :<br />

Mercredi 6 février <strong>de</strong> 13 à 17h (campus <strong>de</strong> Mons)<br />

Samedi 9 mars <strong>de</strong> 9 à 12h30 (campus <strong>de</strong> Mons)<br />

Samedi 27 avril <strong>de</strong> 9 à 12h30 (campus <strong>de</strong> Mons) – Pour<br />

la <strong>Polytech</strong>, matinée spéciale consacrée aux métiers <strong>de</strong><br />

l’ingénieur et à <strong>de</strong>s témoignages <strong>de</strong> jeunes diplômés<br />

Mercredi 15 mai <strong>de</strong> 14 à 18h (campus <strong>de</strong> Charleroi)<br />

Samedi 22 juin <strong>de</strong> 9 à 12h30 (campus <strong>de</strong> Mons) –<br />

<strong>de</strong>rnière limite pour s’inscrire à l’examen d’admission<br />

Du 8 mars au 30 juin 2013<br />

Exposition « PolyTechnologie,<br />

175 ans au cœur <strong>de</strong> l’innovation<br />

technologique »<br />

à l’Espace Terre et Matériaux,<br />

9 rue <strong>de</strong> Houdain, Mons.<br />

Cycles <strong>de</strong> conférences grand public Entre rêve et<br />

réalité et Univers…<br />

Notez le 20 février 2013 à 20h (auditoire Van Gogh), la venue à l’UMONS<br />

<strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s pères du Boson <strong>de</strong> Higgs-Brout-Englert : le phys<strong>ici</strong>en<br />

François Englert !<br />

Histoires d’On<strong>de</strong>s<br />

Du 1 er au 29 mars 2013<br />

Centre Vésale, uniquement sur réservation.<br />

Exposition interactive sur les on<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>stinée à illustrer le cours <strong>de</strong><br />

Physique <strong>de</strong> 6 ème année du secondaire.<br />

Pendule <strong>de</strong> Foucault dans la Cathédrale <strong>de</strong> Tournai<br />

Du 22 février au 24 mars 2013<br />

Uniquement visites guidées, sur réservation en semaine.<br />

« Vous êtes invités à venir voir tourner la Terre »… Un événement<br />

exceptionnel dans un lieu hors du commun…<br />

PRINTEMPS DES SCIENCES 2013 à L’UMONS<br />

<strong>Le</strong> Week End :<br />

Samedi 23 et dimanche 24 mars<br />

F<strong>est</strong>ival scientifique pour petits et grands<br />

Nouveauté 2013 : <strong>Le</strong> f<strong>est</strong>ival se tiendra au PASS à Frameries<br />

La semaine :<br />

Mardi 19 mars : « Sciences en fêtes, faites <strong>de</strong>s sciences » - Foire<br />

à l’expérimentation pour les élèves <strong>de</strong> la 1 ère à la 4 ème secondaire –<br />

nouveauté 2013 : Kieken, un spectacle suprachimique<br />

Amphithéâtre Richard Stiévenart, rue du Joncquois, Mons<br />

Matinée du mercredi 20 mars : « Rando-sciences » à SEDISOL -<br />

Excursions scientifiques à la rencontre <strong>de</strong>s ingénieurs traitant les<br />

boues <strong>de</strong> dragage.<br />

Jeudi 21 mars : guidage/expérimentation <strong>de</strong> l’exposition<br />

« PolyTechnologie, 175 ans au cœur <strong>de</strong> l’innovation technologique »<br />

Jeudi 21 et vendredi 22 mars : Journées Math-Sciences – ateliers,<br />

conférences, laboratoires pour les élèves <strong>de</strong> 4 ème , 5 ème et 6 ème<br />

secondaires. Campus <strong>de</strong> la plaine <strong>de</strong> Nimy<br />

Infos : http://175.fpms.ac.be ou au 065/37 38 40-41<br />

Pour toute information complémentaire, nous vous invitons à contacter le Centre Sciences et Techniques au Carré via le site web : www.umons.ac.be/scitech2.<br />

http://www.umons.ac.be/polytech

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!