Les chrétiens en Terre Sainte - Patriarcat latin de Jérusalem

j érusalem
BULLETIN DIOCESAIN DU PATRIARCAT LATIN
F Un Synode des Evêques
pour le Moyen-Orient en 2010
F 1700 étudiants français
pèlerins en Terre Sainte
F Une première “Session Cana”
en Terre Sainte
F Le Patriarche Fouad en Angleterre
7-10
ANNÉE 75
JUILLET - OCTOBRE 2009

Sommaire
Jérusalem
Année 75 – n. 7-10
Juillet – Octobre 2009
Patriarcat Latin
B.P. 14152
Jérusalem 91141
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Sociales du Patriarcat
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West-Jerusalem
La Voix du Saint-Père
– “Pour accomplir des œuvres de paix,
il faut être des hommes de paix” 121
____________________________________________________________________________________________
La Voix du Patriarche
– “Elle est belle,
l’Eglise-Mère de Jérusalem!” 123
____________________________________________________________________________________________
Patrimoine arabe chrétien de Terre Sainte
– Abraham de Tibériade (suite) 125
____________________________________________________________________________________________
Documents
– Convocation d’une Assemblée spéciale
du Synode des évêques pour le Moyen-Orient 128
– Discours du Patriarche Fouad Twal
à la cathédrale de Westminster 130
– Homélie du Patriarche Fouad
aux jeunes pèlerins français 136
____________________________________________________________________________________________
Ordre Equestre des Chevaliers
du Saint-Sépulcre de Jérusalem
– Nouvelles de l’Ordre 141
– Coquilles de Pèlerin 143
____________________________________________________________________________________________
Activités pastorales
et nouvelles du diocèse patriarcal
– Un Synode des Evêques
pour le Moyen-Orient en 2010 155
– 1700 étudiants catholiques français
pèlerins en Terre Sainte 157
– Une première “Session Cana”
en Terre Sainte 171
____________________________________________________________________________________________
Actes de la Curie
– Nominations (suite) 198
____________________________________________________________________________________________
In memoriam 199
____________________________________________________________________________________________
IMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATIN
BEIT JALA — 2009

Juillet - Octobre 2009 121
La Voix du Saint-Père
“Pour accomplir des œuvres de paix,
il faut être des hommes de paix”
Message de Benoît XVI à l’Angélus du 20 septembre 2009
Très chers frères et sœurs !
Aujourd’hui, pour la réflexion
dominicale habituelle, je prends appui sur
le passage de la lettre de Jacques qui nous
est proposé par la liturgie du jour (Jc 3, 16-
4, 3), et je m’arrête en particulier sur une
expression qui frappe par sa beauté et son
actualité. Il s’agit de la description de la
sagesse véritable, que l’apôtre oppose à la
fausse sagesse. Tandis que cette dernière
est “terrestre, matérielle et diabolique”,
et qu’elle se reconnaît au fait qu’elle
provoque des jalousies, des contestations,
des désordres et toutes sortes d’actions
mauvaises (cf. 3, 16), au contraire, “la
sagesse d’en haut est tout d’abord pure,
puis pacifique, indulgente, bienveillante,
pleine de piété et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie” (3, 17). (…)
Pourquoi ne pas s’arrêter pour contempler de temps à autre la beauté de
cette sagesse Pourquoi ne pas puiser à la source non polluée de l’amour de
Dieu la sagesse du cœur, qui nous désintoxique des résidus du mensonge et de
l’égoïsme Cela vaut pour tous, mais en premier lieu pour qui est appelé à être
promoteur et “tisserand” de paix dans les communautés religieuses et civiles,
dans les rapports sociaux et politiques, et dans les relations internationales. De

122
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
nos jours, peut-être aussi du fait de certaines dynamiques propres aux sociétés
de masse, on constate souvent une carence dans le respect de la vérité et de
la parole donnée, ainsi qu’une tendance répandue à l’agressivité, à la haine
et à la vengeance. “Un fruit de justice est semé dans la paix pour ceux qui
produisent la paix”, écrit saint Jacques (3, 18). Mais pour accomplir des œuvres
de paix, il faut être des hommes de paix, en se mettant à l’école de “la sagesse
qui vient d’en haut”, pour en assimiler les qualités et en produire les effets.
Si chacun, dans son milieu, réussissait à rejeter le mensonge et la violence
dans ses intentions, dans ses paroles et dans ses actions, en cultivant avec soin
des sentiments de respect, de compréhension et d’estime envers les autres, on
ne résoudrait peut-être pas tous les problèmes de la vie quotidienne, mais on
pourrait les affronter plus sereinement et efficacement.
Chers amis, encore une fois l’Ecriture Sainte nous a conduits à réfléchir
aux aspects moraux de l’existence humaine, mais à partir d’une réalité qui
précède la morale même, c’est-à-dire la vraie sagesse. Demandons à Dieu avec
confiance la sagesse du cœur, par l’intercession de celle qui a accueilli dans son
sein et enfanté la Sagesse incarnée, Jésus Christ, notre Seigneur. Marie, Trône
de la Sagesse, prie pour nous ! ■
† Benoît XVI
C C C

Juillet - Octobre 2009 123
La Voix du Patriarche
“Elle est belle,
l’Eglise-Mère de Jérusalem!”
Extrait de l’homélie du Patriarche Fouad aux jeunes pèlerins
français – Bethléem, 27 juillet 2009
Elle est belle, l’Eglise-Mère
de Jérusalem qui vous accueille
avec vos prêtres, vos évêques et vos
familles qui vous accompagnent, de
près ou de loin. Elle est belle, cette
Eglise-Mère, que j’ose quelquefois
appeler “Eglise grand-mère”! Elle
est en même temps la plus ancienne,
la plus belle et la plus compliquée,
mais elle sait se faire aimer de tous.
Tous les croyants du monde
viennent sur cette terre pour prier
et se ressourcer : juifs, chrétiens
et musulmans. Tous les croyants
y viennent aussi pour se disputer,
et jusqu’à présent, pas moyen de
les mettre d’accord... Dans la vie,
il y a des amours qui tuent, et un
certain amour pour la Terre Sainte
peut tuer. Avant nous déjà, le Maître
a tellement aimé cette Eglise, Il a
tellement fait pour rassembler ses
enfants – tous ses enfants : juifs,
chrétiens et musulmans – mais même
ses larmes n’ont pas pu faire que
son désir d’unité se réalise. Et nous

124
continuons de rêver et d’espérer que
nos rêves se réaliseront un jour ; et
nous continuons de prier et de croire
que l’harmonie entre les peuples est
possible, que la justice, la paix et la
sécurité pour tous sont possibles.
Chers jeunes, avec vous
aujourd’hui, notre Eglise revêt de
nouveau une dimension mondiale,
universelle : nous savons en effet
que cette Terre Sainte ne saurait
être le monopole de personne. Tous
les croyants dans le Dieu unique y
sont nés, et plus d’une centaine de
nationalités se rencontrent dans ses
murs.
Avec vous, notre Eglise se
révèle être également l’Eglise-
Mère œcuménique par excellence,
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
réunissant en son sein tous les rites
et toutes les confessions. En elle, il
y a de la place pour tout le monde,
car c’est pour tous les hommes et tous
les peuples que le Seigneur est né à
Bethléem, qu’Il est mort et ressuscité
à Jérusalem.
Très chers jeunes de France,
l’Eglise de Jérusalem vous accueille
avec joie, et les centaines de communautés
religieuses, qui font notre
richesse et notre fierté en redonnant
à cette Terre sa dimension spirituelle,
vous assurent de leur prière et de leur
affection.
Que le Bon Dieu vous bénisse et
vous garde. Amen. ■
† Fouad Twal, Patriarche
C C C

Juillet - Octobre 2009 125
Patrimoine arabe chrétien de Terre Sainte
Cette rubrique “Patrimoine arabe chrétien de Terre Sainte” vise à présenter
quelques personnages et textes de la littérature arabe chrétienne de Terre Sainte.
Ce patrimoine spirituel et littéraire, s’il est connu, peut aider les communautés
chrétiennes locales à s’enraciner davantage dans leur foi et leur culture arabe
chrétienne. Il constitue par ailleurs une richesse pour l’Eglise universelle, surtout
en ce qui concerne la connaissance de l’Eglise moyen-orientale et le dialogue
islamo-chrétien.
1- Abraham de Tibériade (suite)
Nous poursuivons la lecture sélective de la thèse de doctorat de Mgr
Giacinto-Boulos Marcuzzo, intitulée Le dialogue d’Abraham de Tibériade avec
‘Abd al-Rahman al-Hashimi à Jérusalem vers 820 (Rome, Université du Latran,
1986).
Le moine Abraham (Ibrahim), descendant de la tribu de Qahtan, est né à
Tibériade. Il est remarquablement bien versé dans les Ecritures, qu’il cite avec
aisance, mais il connaît également le Coran et les Hadiths (ensemble des paroles
et des gestes attribués par la tradition à Mahomet).
L’émir ‘Abd al-Rahman, quant à lui, est le fils de ‘Abd al-Malik et le petitfils
de Salih le Hashimite. Son grand-père a été chef sous le calife abbasside
Al-Mansour. La première mention d’‘Abd al-Rahman dans les textes le présente
accompagnant son père dans une campagne contre les Byzantins en l’an 175 de
l’Hégire (791-792 A.D.), sous le calife Haroun al-Rashid. On peut penser que
l’émir se trouve à Jérusalem dans le cadre d’une charge officielle de délégué,
voire de gouverneur.
Dans les extraits reproduits précédemment, le moine Abraham et l’émir ‘Abd
al-Rahman ont abordé la question de la Trinité, point de passage classique et
obligé de toute controverse islamo-chrétienne. A présent, le dialogue porte sur
le mystère de l’Incarnation.

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Dialogue sur l’Incarnation
233 Le musulman dit : - Informe-moi : est-ce que Dieu n’était pas assez puissant
et capable d’exécuter Son œuvre en demeurant assis sur son trône pour qu’il
élise cet homme (Jésus), comme vous le dites
234 Le moine dit : - Je m’étonne de ton incompréhension des doctrines de la
théologie. En vérité, tu le considères assis et siégeant sur le trône.
235 Ensuite, tu te rebiffes devant notre affirmation qu’il est descendu dans une
humanité, sans limitation ni description, quand toi-même le décris par la session
et le siège.
236 Dis-tu peut-être qu’il était loin du trône un temps, et qu’il y a siégé par la
suite Ou bien dis-tu que le trône était vide de lui un temps, et qu’il y a siégé
par la suite Ou encore, dis-tu qu’il s’y était étendu Rends-nous justice de
toi-même.
237 Sache que rien ne siège sur une chose comme tu as décrit, sans qu’il la
domine.
238 Or, tout dominant est composé et limité. Et ce qui domine et limite l’autre
en est plus fort et supérieur.
239 Ne décris donc pas Dieu avec cette description.
240 Revenons à ton propos : est-ce que Dieu n’était pas assez puissant pour
exécuter son ordre
241 Bien sûr, il est puissant, fort et victorieux.
242 Mais sa substance est invisible, indescriptible et insaisissable, et on ne peut
le compter ni le considérer comme une créature dont on entend la parole et
qu’on voit, ainsi que nous l’ont annoncé Moïse, les prophètes et les apôtres.
243 Quand Dieu (que son nom soit exalté !) vit que les cœurs des hommes
s’étaient corrompus et que leur conscience devenait de plus en plus mauvaise
et persistante dans l’opposition à la vérité, quand il vit que se prolongeait leur
déviation de la foi à laquelle Il les avait appelés à croire,
244 Alors le Dieu éternel est apparu en revêtant l’humanité.
245 Il a conduit les hommes avec sa sagesse, sa grâce et sa miséricorde.

Juillet - Octobre 2009 127
246 Il les a sauvés de l’erreur et de l’impiété dans laquelle ils se trouvaient à
cause du culte rendu au Diable, et il les a guidés vers la vérité.
247 Car le Dieu-Parole n’est pas apparu avec sa substance, et n’a pas changé par
rapport à la substance.
248 Il n’est pas descendu de sa place vers une autre dans laquelle il n’était pas.
Ni le trône, ni les cieux, ni la terre, ni l’espace entre les deux, ni l’infime ni le
suprême point de l’au-delà n’ont été privés de lui.
249 Il est dehors et n’entre pas, il est dedans et ne sort pas,
250 sans description ni limitation, sans confusion ni désunion.
251 Le musulman dit : En vérité, les hommes n’ont pas obéi au Christ. Mais ils
l’ont humilié par la croix, comme tu l’as affirmé !
252 Le moine dit : Les hommes ont accepté celui qui les avait élus et desquels
ils avaient eu miséricorde, et celui qui leur fit connaître ses chemins et parvenir
à son obéissance.
253 Mais ceux qui ne l’acceptèrent pas, ce furent les juifs maudits et impies*.
254 Considère la profondeur de l’économie du Christ (que sa louange soit
exaltée). Il a manifesté, parmi eux, les signes et les miracles.
255 Il n’a pas voulu appeler les hommes à une chose sans leur en alléguer les
preuves, grâce aux signes et aux miracles qu’il a manifestés parmi eux.
256 Il leur a montré cela et leur a démontré que toutes ses œuvres étaient les
œuvres d’un Dieu, si bien qu’ils reconnurent qu’il était le Fils du Dieu vivant.
257 Mais, à cause de leur grande méchanceté, de la corruption de leur cœur et de
leur jalousie, certains n’ont pas prêté attention à son bienfait et n’ont pas réfléchi
au Livre de Dieu. Bien au contraire, ils l’ont réprouvé, comme nous l’avons déjà
mentionné… ■
(A suivre)
* Le moine Abraham désigne ici les juifs qui ont réclamé la crucifixion de Jésus, non le
peuple juif en général. A cette époque, l’expression “juifs maudits et impies” – si choquante
aujourd’hui – correspondait à un cliché répandu dans une certaine culture populaire.

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Documents
Document 1
Benoît XVI convoque
un Synode spécial des évêques
pour le Moyen-Orient
Discours de Benoît XVI
aux Patriarches catholiques d’Orient – Rome, 19 septembre 2009
Messieurs les Cardinaux,
Béatitudes,
Vénérés Patriarches et Grands Archevêques !
Je vous salue tous cordialement et vous remercie pour avoir accueilli
l’invitation à participer à cette rencontre : je donne à chacun mon accolade fraternelle
de paix. Je salue le Cardinal Tarcisio Bertone, mon Secrétaire d’État, et le Cardinal
Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises Orientales, ainsi quelle
Secrétaire et les autres collaborateurs du Ministère.
Rendons grâce à Dieu pour cette réunion de caractère informel, qui nous permet
d’écouter la voix des Églises que vous servez avec une abnégation admirable, et de
renforcer les liens de communion qui les lient au Siège Apostolique. La rencontre
d’aujourd’hui me rappelle à l’esprit celle du 24 avril 2005, dans la Basilique Saint-
Pierre, au Vatican. A ce moment-là, au début de mon pontificat, je voulus entreprendre
un pèlerinage idéal dans le cœur de l’Orient chrétien : pèlerinage qui aujourd’hui
connaît une autre étape significative, et que j’ai l’intention de poursuivre. Vous
avez sollicité en différentes circonstances un contact plus fréquent avec l’Évêque
de Rome pour rendre toujours plus solide la communion de vos Églises avec le
Successeur de Pierre et examiner ensemble, à l’occasion, d’éventuelles thématiques

Juillet - Octobre 2009 129
d’importance particulière. Cette proposition a même été renouvelée lors de la
dernière Assemblée Plénière du Ministère pour les Églises Orientales et dans les
Assemblées Générales du Synode des Évêques.
Quant à moi, je ressens comme un devoir essentiel de promouvoir cette
synodalité très chère à l’ecclésiologie orientale et saluée avec satisfaction par le
Concile Œcuménique Vatican II. L’estime que les Assises conciliaires ont réservée à
vos Églises dans le Décret Orientalium Ecclesiarum, et que mon vénéré Prédécesseur
Jean-Paul II a réaffirmé surtout dans l’Exhortation apostolique Orientale Lumen,
est pleinement partagée par moi, avec le vœu que les Églises orientales catholiques
“fleurissent ” pour remplir “ avec une vigueur apostolique renouvelée la mission
qui leur est confiée… promouvoir l’unité de tous les chrétiens, spécialement
orientaux, selon le décret sur l’œcuménisme…” (Orientalium Ecclesiarum, 1).
L’horizon œcuménique est souvent connexe à l’horizon interreligieux. Dans ces
deux domaines, c’est toute l’Église qui a besoin de l’expérience de cohabitation que
vos Églises ont mûri depuis le premier millénaire chrétien.
Vénérés Frères, de cette rencontre fraternelle émergeront certainement de
vos interventions les problématiques qui vous préoccupent et qui pourront trouver
des orientations adaptées dans les sièges compétents. Je voudrais vous assurer
que vous êtes constamment dans ma pensée et dans ma prière. Je n’oublie pas,
en particulier, l’appel de paix que vous avez déposé entre mes mains à la fin de
l’Assemblée du Synode des Évêques d’octobre dernier. Et, en parlant de paix, ma
pensée va, en premier lieu, aux régions du Moyen Orient. Je saisis par conséquent
l’occasion pour annoncer une Assemblée Spéciale du Synode des Évêques
pour le Moyen Orient que je convoque et qui se tiendra du 10 au 24 octobre
2010, sur le thème “ l’Église catholique au Moyen Orient : communion et
témoignage : “ La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et
qu’une âme ” (Ac 4, 32) ”.
Tandis que je souhaite que la réunion d’aujourd’hui apporte les fruits espérés,
en invoquant la maternelle intervention de Marie Très sainte, je vous bénis de tout
cœur, vous et toutes les Églises catholiques orientales.
† Benoît XVI
✧ ✧ ✧

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Document 2
“Les chrétiens en Terre Sainte”
Discours du Patriarche Fouad Twal
dans la cathédrale de Westminster – 8 septembre 2009
Chers frères et sœurs,
En mai 2009, le pape Benoît XVI a visité l’Eglise de Terre Sainte. Le Saint-
Père a souligné la vocation unique des chrétiens de la région, les encourageant à
continuer de témoigner de l’amour du Christ sur sa propre terre, et ce malgré les
innombrables difficultés qu’ils rencontrent. Il pourrait être utile, pour vous parler
des chrétiens de Terre Sainte, et plus particulièrement des chrétiens de Jérusalem,
de vous décrire brièvement la réalité que notre Saint-Père a rencontrée lors de sa
visite.
Une petite communauté – La démographie des chrétiens
Un fait constant dans la vie des chrétiens de Terre Sainte est que nous sommes
une communauté très petite, ne représentant que 2 % de la population totale, tant
dans les Territoires palestiniens qu’en Israël. En Israël, les chrétiens vivent au
sein de la minorité arabe, dans un Etat majoritairement juif. Dans les Territoires
palestiniens, les chrétiens vivent au sein d’une population majoritairement
musulmane. La grande majorité des chrétiens sont arabes, mais il existe également
des communautés chrétiennes hébréophones, ainsi qu’une importante communauté
de travailleurs chrétiens immigrés.
La démographie des chrétiens illustre de manière dramatique leur situation
en Terre Sainte. Alors qu’ils constituaient entre 6 à 10 % de la population totale en
1948, aujourd’hui, ce chiffre a chuté pour atteindre 2 % environ. La principale raison
de ce changement radical est la vague massive d’immigration juive avant et après
1948, conjointe à la diminution conséquente de la population arabe palestinienne,

Juillet - Octobre 2009 131
en particulier pendant la guerre de 1948. Non seulement la proportion des chrétiens
a chuté vertigineusement, mais ceux-ci se retrouvent souvent marginalisés dans la
société palestinienne et israélienne.
Les minorités pourraient avoir tendance à se refermer sur elles-mêmes, mais
le Saint-Père a rappelé aux chrétiens leur vocation à sortir et à entrer en relation.
A Jérusalem, il nous a appelés à être des piliers de foi et d’harmonie : “En raison
justement des profondes racines que vous avez dans cette terre, de votre culture
chrétienne forte et ancienne, ainsi que de votre confiance inébranlable dans la
fidélité de Dieu à ses promesses, vous, Chrétiens de Terre Sainte, vous êtes appelés
à servir non seulement comme une lumière-témoin de foi pour l’Église universelle,
mais aussi comme un levain d’harmonie, de sagesse et d’équilibre dans la vie d’une
société qui, traditionnellement, a été pluraliste, multiethnique et plurireligieuse et
qui continue à l’être.” (Messe à Jérusalem, 12 mai 2009).
Une communauté précaire – La difficile situation politique
Le plus grand obstacle à notre vie de croyants en Terre Sainte est l’absence
de paix et de stabilité, l’absence flagrante de justice, ainsi que les difficultés qui
en découlent dans tous les domaines de la vie. Nous ne pouvons assez insister sur
l’urgente nécessité de trouver une solution aux problèmes qui ont déclenché la
violence, les conflits et la guerre au cours des dernières décennies.
La guerre de 1948, qui a conduit à la création de l’État moderne d’Israël, a
aussi été à l’origine de l’énorme problème des réfugiés palestiniens : en quelques
mois, des centaines de milliers de personnes ont été chassées des maisons et des
terres de leurs ancêtres. Parmi eux se trouvaient de nombreux chrétiens. L’État
d’Israël s’est installé sur près de 78 % des terres qui étaient sous mandat palestinien.
Dans l’État d’Israël, les chrétiens font partie de la minorité arabe, dans un pays défini
comme juif. Bien que les arabes aient la citoyenneté israélienne, ils sont victimes de
discriminations dans de nombreux services publics ; ceci est particulièrement évident
dans l’éducation, les services de santé, le développement urbain et les allocations
agricoles. La guerre de 1967 a conduit à l’occupation militaire des 22 % de terre
restants, et même si cette fois la majorité de la population est restée chez elle, une
rude occupation militaire a été mise en place. Les occupants semblent obsédés par la
sécurité, tandis que les occupés cherchent à se débarrasser de l’occupation, parfois
en utilisant des moyens violents. Une politique ininterrompue de construction
de colonies juives dans les territoires occupés a conduit à la discrimination, à la
confiscation de terres, à la démolition de maisons ainsi qu’à d’autres violations
des droits humains fondamentaux. Plus récemment, nous avons vu la construction
d’un mur de séparation, censé être une défense contre le terrorisme. Il a enfermé de

132
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
nombreux Palestiniens dans des zones semblables à des ghettos, affectant gravement
l’accès au travail, aux soins médicaux, à la scolarisation et aux autres services de
base. En outre, la liberté de circulation est sérieusement entravée.
Malgré les tentatives de la communauté internationale pour lancer les
négociations entre Israël et les Palestiniens, sur le terrain la situation semble
s’aggraver. Au début des années 1990, l’administration américaine a poussé à la
création d’une Autorité palestinienne dans certaines zones des Territoires occupés.
Toutefois, ces poches palestiniennes autonomes sont totalement à la merci de
l’armée israélienne, et à l’heure d’aujourd’hui la Bande de Gaza vit en état de siège,
un siège imposé par Israël qui a causé une grave crise humanitaire.
L’érection du mur de séparation a imposé une nouvelle situation d’injustice ;
elle affecte la vie quotidienne des gens en leur imposant des heures d’attente pour
passer d’une zone à l’autre. Cela est particulièrement vrai pour les chrétiens de
Jérusalem, de la région allant de Bethléem au sud, et de la région allant de Ramallah
au nord. Ils constituent une seule et même communauté, mais désormais séparée.
Les maris et les épouses ne peuvent pas vivre ensemble, les parents sont parfois
séparés de leurs enfants, beaucoup sont sans travail et sans accès aux services
publics de base. Cette nouvelle génération de chrétiens ne peut pas visiter les Lieux
Saints, si importants pour leur foi, pourtant situés à quelques kilomètres seulement
de leur lieu de résidence. Beaucoup ne croient pas que les Israéliens veuillent mettre
un jour fin à l’occupation, et les Palestiniens sont dramatiquement divisés sur la
façon de résister à l’occupation, entre les partisans de la violence et les partisans
des solutions diplomatiques. L’intégrisme islamique, surgi comme une réponse au
désespoir de notre situation générale, pousse des chrétiens à se radicaliser, et ce
phénomène atteint beaucoup de nos jeunes gens.
La plupart des chrétiens vivent cette dure réalité comme citoyens du peuple
palestinien. Le Saint-Père nous a réconfortés en évoquant clairement notre situation.
Il a dit : “Me tenant devant vous aujourd’hui, je ne peux oublier les difficultés, les
frustrations, les épreuves et les souffrances que tant de vous ont dû supporter à
cause des conflits qui ont affecté ces terres, sans parler des amères expériences
de déplacement auquel tant de vos familles ont été contraintes et – qu’à Dieu
plaise – puissiez-vous ne plus connaître.” Il mettait ici en pratique les paroles qu’il
avait prononcées en préparation de sa visite : qu’il venait pour soutenir, consoler et
encourager les chrétiens de Terre Sainte. “J’espère que ma venue ici est ressentie
comme le signe que vous n’êtes pas oubliés, que votre présence persévérante et
votre témoignage sont hautement précieux aux yeux de Dieu, et importants pour
l’avenir de ces terres” (Messe à Jérusalem, 12 mai 2009).
Le Pape nous a exhortés à être en première ligne dans la recherche des
moyens de mettre un terme à cette difficile situation, moyens qui doivent être
cohérents avec notre identité chrétienne par le rejet de la violence et la mise en

Juillet - Octobre 2009 133
valeur de la liberté. À Bethléem, au cœur de l’Autorité palestinienne, lors de la
Messe célébrée sur la place qui jouxte le lieu de naissance de Jésus, le Saint-
Père a insisté sur la vocation des chrétiens à être des témoins de la vie et non de
la mort, à être des évangélistes de la vie : “Par-dessus tout, soyez les témoins
de la puissance de la vie, de la vie nouvelle apportée par le Christ ressuscité, la
vie qui peut illuminer et transformer les situations humaines les plus sombres
et les plus désespérantes. Votre patrie n’a pas seulement besoin de structures
économiques et politiques nouvelles, mais d’une manière bien plus importante,
pourrions-nous dire, il lui faut une nouvelle infrastructure “spirituelle”, capable
de galvaniser les énergies de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne
volonté pour le service de l’éducation, du développement et de la promotion
du bien commun. Vous avez chez vous les ressources humaines pour construire
cette culture de paix et de respect mutuel qui pourra garantir un avenir meilleur à
vos enfants. Voilà la noble entreprise qui vous attend. N’ayez pas peur !” (Messe
à Bethléem, 13 mai 2009)
Je dois cependant ajouter que nous entrevoyons une lueur d’espoir, à l’heure
actuelle, due au changement de ton de l’administration américaine dirigée par le
Président Obama. Il semble beaucoup plus conscient que ses prédécesseurs des
erreurs fondamentales commises par l’administration américaine dans ce conflit.
Une communauté réduite – Le problème de l’émigration
Être une petite communauté en situation précaire se trouve aggravé par le fait
que depuis la fin du 19 ème siècle, les chrétiens de Terre Sainte, et plus largement du
Moyen-Orient, ont été tentés par l’émigration, allant chercher ailleurs un avenir
plus prospère et prometteur pour leurs enfants. Un de nos plus grands défis est
de convaincre nos fidèles à rester et à bâtir leur avenir dans un pays où beaucoup
d’entre eux se sentent désespérés, marginalisés, voire menacés.
Bien que l’émigration n’ait pas commencé en 1948, cette année a connu le
départ d’un très grand nombre de chrétiens fuyant la guerre aux côtés de leurs
compatriotes musulmans. La plupart n’ont pas été autorisés à revenir. Beaucoup
de chrétiens continuent à rêver d’un avenir ailleurs, dans un endroit où ils pourront
garantir à leur famille un emploi, un logement, une éducation, des conditions de vie
décentes, l’égalité des droits et la stabilité sociopolitique.
La politique israélienne (occupation permanente des Territoires palestiniens
et discrimination continue au sein d’Israël) menace autant les chrétiens que les
musulmans. Entre les limitations à la liberté de mouvement et les lourdes taxes
fiscales pesant sur leurs habitations, les chrétiens palestiniens ne savent pas vers où
se tourner. Si cette politique continue avec autant d’intensité, le nombre de chrétiens

134
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
à Jérusalem, par exemple, devrait reculer de 10000 à 5300 dans les 7 prochaines
années.
Nos jeunes, et les meilleurs d’entre eux, ne peuvent la plupart du temps
résister à la tentation de partir et de faire leur vie ailleurs. Ils le font d’ordinaire la
mort dans l’âme. Mais quand ils ne voient aucun avenir devant eux, ni de possibilité
d’élever leur famille en sécurité, ils émigrent et ne reviennent que très rarement.
Une communauté de “pierres vivantesˮ – L’Eglise-mère de Terre Sainte
Toutefois, malgré les obstacles, nous avons un grand trésor pour nous
soutenir. Dieu a choisi cette terre et cette communauté pour y établir son Église.
Nous sommes une communauté de “pierres vivantes” qui possédons un riche trésor
de “vieilles pierres” et monuments commémorant les grands événements de notre
histoire du salut. Si nous sommes une Eglise appelée à être gardienne des Lieux
Saints de notre mémoire chrétienne, nous sommes aussi appelés à être les gardiens
de la vie. Nos églises sont des centres dynamiques qui parrainent un vaste éventail
de projets touchant tous les aspects de la vie quotidienne. Nos écoles sont parmi les
meilleures de la région, nos hôpitaux parmi les plus perfectionnés, nos projets de
logements en progrès constant, sans parler de nos cliniques, de nos organismes de
protection sociale, etc.
Dans l’annuaire de l’Eglise catholique en Terre Sainte, il est mentionné que
toutes les Eglises ensemble gèrent 170 paroisses, 118 écoles fréquentées par 64000
élèves de différentes religions, 15 foyers pour enfants et handicapés, 12 hôpitaux,
7 résidences pour personnes âgées et 15 organisations humanitaires et caritatives.
Nous sommes déterminés à continuer, malgré les nombreuses difficultés qui
perturbent également la vie de notre Eglise : notre clergé a des difficultés à obtenir
les permis de séjour et ne peut toujours pas circuler librement, et nos institutions
religieuses sont menacées par certaines mesures financières et administratives
draconiennes de l’Etat. Malgré tous les défis auxquels nous sommes confrontés,
nous sommes une Eglise vivante, proclamant le message d’un Seigneur ressuscité :
la mort n’aura pas le dernier mot !
À Nazareth, le Pape a encouragé les institutions chrétiennes à être des lieux
prophétiques d’éducation à la paix, invitant les chrétiens à être des prédicateurs du
Royaume. La vocation est de “briser les murs et d’être une pépinière de rencontre,
de dialogue, de réconciliation et de solidarité”. En outre, il a encouragé les chrétiens
à “persévérer dans le témoignage de l’Evangile, à être confiant dans le triomphe de
la bonté et de la vérité, et à croire que Dieu donnera la croissance à toute initiative
qui vise à l’expansion de son Royaume de sainteté, de solidarité, de justice et de
paix “ (Messe à Nazareth, 14 mai 2009).

Juillet - Octobre 2009 135
C’est cette communauté de pierres vivantes qui accueille des chrétiens du
monde entier, venus en Terre Sainte boire aux sources de notre foi commune. Nous
vous demandons de venir prier sur les Lieux Saints, mais ne vous contentez pas
des vieilles pierres seulement... Cherchez les pierres vivantes, nos fidèles chrétiens
! Priez avec eux, réconfortez-les, fortifiez-les, et vous aussi serez enrichis par le
témoignage qu'ils rendent au Seigneur vivant, sur cette terre qui est la sienne.
Une communauté de témoins – L’espérance chrétienne
Pour conclure, je voudrais dire que nous sommes appelés à être chrétiens,
c’est-à-dire à garder l’espérance, espérance en un Dieu de surprises : un Dieu qui
fait surgir la vie de la tombe, un enfant hors du sein virginal, et un monde du néant
et du chaos.
C'est lors de la célébration des vêpres dans la Basilique de l’Annonciation
à Nazareth que le Saint-Père a livré aux chrétiens de Terre Sainte son image la
plus forte, les comparant à la Vierge Marie, dont nous célébrons aujourd’hui la
Nativité : “Dans l’État d’Israël et dans les Territoires palestiniens, les chrétiens sont
une minorité de la population. Peut-être vous arrive-t-il parfois de penser que votre
voix compte peu. Un grand nombre de vos frères chrétiens ont émigré, espérant
trouver ailleurs plus de sécurité et de meilleures perspectives. Votre situation fait
penser à celle de la jeune Vierge Marie, qui menait une vie cachée à Nazareth, avec
bien peu de moyens humains en termes de richesse et d’influence. Et pourtant,
si nous reprenons les paroles de Marie dans son splendide hymne de louange, le
Magnificat, Dieu a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante, il a comblé de
biens les affamés. Puisez force dans les paroles de ce cantique de Marie, ayez le
courage d’être fidèles au Christ et de demeurer ici, sur cette terre qu’il a sanctifiée
par sa présence ! Comme Marie, vous avez un rôle à jouer dans le plan de salut
de Dieu, en rendant le Christ présent dans le monde, en étant ses témoins, et en
répandant son message de paix et d’unité” (Vêpres à Nazareth, 14 mai 2009).
Nous savons que nous ne vivons et ne pouvons pas vivre cet espoir seuls,
isolés de nos frères et sœurs dans la foi répandus de par le monde. Nous dépendons
de vos prières, de votre soutien et de votre solidarité, de votre plaidoyer en faveur
de nos droits, de votre action pour la justice et la paix en Israël/Palestine. Nous
sommes rassurés de savoir que vous êtes avec nous dans notre lutte pour survivre et
vivre en témoins du Seigneur ressuscité, dans le pays qui fut sa patrie terrestre. S’il
vous plaît, ne nous laissez pas seuls dans cette mission. Dieu vous bénisse tous.
† Fouad Twal, Patriarche

136
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Document 3
“Vous êtes nos mages modernes
venus de France à la recherche du Petit Roi”
Homélie du Patriarche Fouad
aux jeunes pèlerins français – Bethléem, 27 juillet 2009
Très chers jeunes,
Au nom de l’Assemblée des Ordinaires Catholique, de toute la communauté
chrétienne de Terre sainte, et spécialement de tous nos jeunes, je vous souhaite la
bienvenue.
Vous êtes nos mages modernes venus de France à la recherche du Petit Roi,
à travers les villes divisées, par-delà les murs que les hommes ont érigés contre les
hommes et au milieu des espoirs qui ne sont pas encore éteints dans nos cœurs. Il
est tellement petit, ce Roi, qu’il nous faut un effort supplémentaire pour pouvoir
Le trouver, parmi le fracas de la violence et des heurts dont résonne cette Terre
sanctifiée par Sa naissance, Sa vie, Sa mort et Sa résurrection. L’Enfant divin de
Bethléem vous souhaite la bienvenue ; Il aime voir d’autres jeunes autour de Lui :
jeunes pleins de vitalité, de joie de vivre, et non de mourir.
Nous sommes réunis ce soir pour contempler ensemble le mystère de
l’Incarnation. Le thème de votre journée est justement : “Nos yeux ont contemplé
le Verbe de Vie”.
1. Le mystère de Noël
Dans l’évangile qui vient d’être proclamé, nous avons entendu saint Jean
énoncer cet immense mystère : “Et le Verbe s’est fait chair.” Avez-vous remarqué
comme ce verset est court Quelques mots seulement. Quelques mots pour tâcher

Juillet - Octobre 2009 137
d’exprimer l’inexprimable.
“Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils.” “Et le Verbe s’est fait
chair.” Quand on rapproche ces deux versets de saint Jean, on voit bien que c’est
l’Amour seul qui a poussé Dieu à s’unir à l’Homme ; c’est l’Amour qui nous a
donné le Seigneur Jésus, Dieu fait Homme. Et c’est un amour exigeant : pour Lui
– puisqu’il l’a conduit jusqu’à la mort – comme pour nous – puisque nous sommes
appelés à l’imiter. L’Amour seul peut accomplir l’impossible.
Noël est un événement d’une simplicité divine. Que nous est-il demandé en
effet Simplement de nous émerveiller devant un nouveau-né, d’être simples dans
nos rapports avec Lui et entre nous, pleinement confiants dans la Providence qui ne
manquera jamais son rendez-vous avec les hommes de bonne volonté.
Le petit enfant Jésus, couché dans la mangeoire, nous introduit dans un autre
aspect du mystère de Noël : l’Innocence. Dans le langage courant, le mot innocence
a au moins trois significations. Il désigne l’état de celui qui subit injustement un mal
ou une injustice ; il désigne également la vulnérabilité, l’incapacité à se défendre ;
il désigne enfin le fait de ne pas nuire, de ne pas faire de mal à autrui. Quel que soit
le sens que l’on donne au mot, on peut dire que Jésus est le parfait Innocent. Et cela
éclate à la crèche : petit bébé, il est vulnérable et sans défense ; refusé à l’hôtellerie,
il sera rejeté et subira toutes sortes de maux de la main des hommes, jusqu’à la
mort sur la croix ; enfant sans voix, il ne nuit à personne ; agneau sans tache, il n’a
pas de péché. C’est ce qu’attestera le bon Larron sur la croix : “Pour nous, c’est
juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui,
il n’a rien fait de mal” (Lc 23, 41). Non seulement Jésus, l’Innocent, n’a jamais
commis le mal, mais il est venu pour nous faire du bien, et le plus grand Bien qui
soit : nous aimer, nous guérir, nous sauver et nous donner la vie. Noël : innocence,
émerveillement, enfance, joie, paix, confiance.
Peut-être certains d’entre vous étaient-ils présents lorsque le pape Benoît XVI
est venu vous visiter en France, en septembre 2008. Je fais miennes les paroles
que le Saint-Père vous a adressées à vous, les jeunes. Il vous a dit notamment : “Il
est urgent de parler du Christ autour de vous, à vos familles et à vos amis, sur vos
lieux d’études, de travail ou de loisirs. N’ayez pas peur ! Ayez le courage de vivre
l’évangile et l’audace de le proclamer” ; et encore : “Portez la Bonne Nouvelle aux
jeunes de votre âge (...) Témoignez de Dieu, car, en tant que jeunes, vous faites
pleinement partie de la communauté catholique en vertu de votre baptême et en
raison de la commune profession de foi. L’Église vous fait confiance, je tiens à vous
le dire !” (Adresse de Benoît XVI aux jeunes sur le parvis de Notre-Dame de Paris,
12 septembre 2008).
En rentrant chez vous après ce pèlerinage, n’ayez pas peur d’annoncer cette
Bonne Nouvelle d’un Dieu fou d’amour pour les hommes, d’un Dieu Innocent,
d’un Dieu qui est allé jusqu’à se faire petit bébé dans une mangeoire, d’un Dieu qui

138
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
a voulu être dépendant de nous, d’un Dieu qui a mis son corps entre nos mains, d’un
Dieu que vous avez rencontré personnellement lors de ce pèlerinage, d’un Dieu qui
vous a accueillis dans sa ville natale.
2. Les jeunes de France à la rencontre des jeunes de Terre Sainte
Chers jeunes de France, au cours de votre pèlerinage, vous avez pu rencontrer
des jeunes chrétiens de Terre Sainte. Lors de votre week-end en Galilée, vous avez
été accueillis dans les paroisses latines, melkites et maronites. Je suis sûr que vous
n’oublierez pas de sitôt cette expérience. Vous avez pu ainsi être témoins de la
vitalité de l’Eglise de Terre Sainte ; vous avez pu prier, manger, échanger et nouer
des contacts avec les pierres vivantes, qui constituent notre Eglise, notamment les
jeunes, notre trésor le plus précieux. Je vous encourage à consolider et à nourrir les
liens que vous avez tissés : en priant les uns pour les autres, en vous encourageant
les uns les autres à vivre en disciples du Christ, en vous visitant les uns les autres.
L’Eglise est un corps vivant, elle est constituée de frères et sœurs du Christ, tous fils
et filles d’un même Père. L’Eglise est une famille, la famille de Dieu. Vivez donc en
frères et sœurs!
Vous, jeunes de France, je vous demande de prier pour les jeunes de Terre
Sainte. Même en peu de jours, vous avez pu percevoir quel défi permanent constitue
le fait d’être chrétien sur cette terre :
• Vous connaissez bien sûr le conflit qui ensanglante et divise la Terre Sainte
depuis plus de soixante ans. Vous avez suivi à la télévision le drame de la
guerre à Gaza. Hélas, certains dirigeants politiques ont peur de la paix plus
que de la guerre et jouent à gérer le conflit au lieu de le résoudre. Oui, ils
jouent... Drôle de jeu, en vérité ! Prions aussi pour les dirigeants politiques,
qui ont en main le sort des peuples ;
• Vous savez que la situation économique, en Palestine surtout, est très
préoccupante ;
• Vous avez compris, lors de vos rencontres avec des représentants du
judaïsme et de l’islam, que la coexistence interreligieuse constitue ici un
enjeu majeur ;
• Vous avez entendu parler de l’hémorragie de l’émigration, qui touche
surtout nos jeunes ;
• Vous savez que les chrétiens ne sont ici qu’une infime minorité, mais qu’ils
croient encore à la paix et à la justice ;
• Vous savez que nos jeunes n’auront pas la joie de vous rendre la visite que
vous leur avez faite. Ils devront se contenter de vous voir partir les larmes
aux yeux. Nos larmes... Tout pourra nous manquer sauf les larmes, qui

Juillet - Octobre 2009 139
désormais se mêlent à toutes nos joies, nos peurs et nos espoirs.
Priez pour nos jeunes. Mais aussi, offrez-leur votre amitié! Encouragez-les à
être fidèles à leur vocation : témoigner du Christ sur la terre de l’Incarnation!
D’un autre côté, vous avez certainement eu l’occasion de découvrir la beauté
et les richesses de la jeunesse chrétienne de Terre Sainte :
• Nos jeunes sont fiers d’être les descendants de la première Eglise de
Jérusalem, fiers de la richesse et de la diversité de leurs rites et traditions ;
• Nos jeunes reçoivent une éducation de qualité dans nos écoles et université
chrétiennes : nombreux sont ceux qui font de grandes études et dont le
niveau est reconnu ;
• Nos jeunes sont les dignes ambassadeurs de la culture arabe chrétienne : je
suis persuadé que vous avez été touchés par l’accueil et l’hospitalité qu’ils
vous ont offerts dans les paroisses de Galilée ;
• Comme tous les chrétiens de Terre Sainte, nos jeunes témoignent d’un
amour spontané pour la vie, l’amitié et la famille ;
• Vous savez peut-être que notre Séminaire à Beit Jala est rempli de jeunes.
Malgré toutes nos difficultés, nombreux sont les garçons qui se sentent
appelés à devenir prêtres à la suite du Christ. A tel point que nous devons
agrandir le séminaire.
On pourrait citer encore bien d’autres richesses de la jeunesse chrétienne de
Terre Sainte... Elle est notre espérance et notre avenir, comme vous êtes l’espérance
et l’avenir de l’Eglise de France. L’Eglise et le monde ont besoin de jeunes chrétiens
joyeux, authentiques, fraternels, généreux, libres, responsables et courageux. La
vie avec le Christ est la plus belle aventure qui existe! Elle vaut la peine de s’y
consacrer pleinement!
3. La beauté de l’Eglise-Mère
Elle est belle, l’Eglise Mère de Jérusalem qui vous accueille avec vos prêtres,
vos évêques et vos familles qui vous accompagnent, de près ou de loin. Elle est
belle, cette Eglise-Mère, que j’ose appeler quelquefois “Eglise grand-mère”! Elle
est en même temps la plus ancienne, la plus belle et la plus compliquée, mais elle
sait se faire aimer de tous.
Tous les croyants du monde viennent sur cette terre pour prier et se ressourcer:
juifs, chrétiens et musulmans. Tous les croyants y viennent aussi pour se disputer, et
jusqu’à présent, pas moyen de les mettre d’accord... Dans la vie, il y a des amours
qui tuent, et un certain amour pour la Terre Sainte peut tuer. Avant nous déjà, le

140
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Maître a tellement aimé cette Eglise, Il a tellement fait pour rassembler ses enfants
– tous ses enfants : juifs, chrétiens et musulmans –, mais même ses larmes n’ont pas
pu faire que son désir d’unité se réalise. Et nous continuons de rêver et d’espérer
que nos rêves se réaliseront un jour ; et nous continuons de prier et de croire que
l’harmonie entre les peuples est possible, que la justice, la paix et la sécurité pour
tous sont possibles.
Chers jeunes, avec vous aujourd’hui, notre Eglise revêt de nouveau une
dimension mondiale, universelle : nous savons en effet que cette Terre Sainte ne
saurait être le monopole de personne. Tous les croyants dans le Dieu unique y sont
nés, et plus d’une centaine de nationalités se rencontrent dans ses murs.
Avec vous, notre Eglise se révèle être également l’Eglise-Mère œcuménique
par excellence, réunissant en son sein tous les rites et toutes les confessions. En
elle, il y a de la place pour tout le monde, car c’est pour tous les hommes et tous les
peuples que le Seigneur est né à Bethléem, qu’Il est mort et ressuscité à Jérusalem.
Très chers jeunes de France, l’Eglise de Jérusalem vous accueille avec joie, et
les centaines de communautés religieuses, qui font notre richesse et notre fierté en
redonnant à cette Terre sa dimension spirituelle, vous assurent de leur prière et de
leur affection.
Que le Bon Dieu vous bénisse et vous garde. Amen. ■
✧ ✧ ✧
† Fouad Twal, Patriarche

Juillet - Octobre 2009 141
Ordre Equestre
des Chevaliers
du Saint- Sépulcre
de Jérusalem
Nouvelles de l’Ordre
- Entre juillet et octobre 2009, le Patriarche Fouad a présidé plusieurs cérémonies
d’investiture de nouveaux chevaliers et dames de l’Ordre. Le 5 juillet, le Grand-Prieur
était dans le sud de l’Italie, pour la 13 ème cérémonie d’investiture de la Délégation
de Barletta (Lieutenance d’Italie méridionale, Section de Castellaneta). Au début du
mois de septembre, en Ecosse cette fois, le Patriarche Fouad a également présidé la
cérémonie d’investiture de nouveaux chevaliers et dames.
Chevaliers et dames de la Délégation de Barletta

142
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le Patriarche Fouad entouré de trois chevaliers de Barletta
- Au mois de septembre, la Commission pour la Terre Sainte – section du Grand
Magistère de l’Ordre du Saint-Sépulcre chargée de coordonner les projets de l’Ordre
en Terre Sainte – est venue en visite au Patriarcat. Le 18 septembre, la délégation
était à Nazareth pour visiter les projets en cours.
c c c

Juillet - Octobre 2009 143
Coquilles de Pèlerin
La Coquille de Pèlerin a été décernée à :
Chevaliers et Dames d’Allemagne
• le 6 septembre 2009
Adelheid Simon
• le 7 septembre 2009
Elisabeth de Alemany
Wolfgang Hohaus
Wendelin Knoch
Bukhard Migge
Johannes Roghmann
Wolfgang Schröder
Hans Schultz-Bockum
Hans-Georg Krengel
Edelgard Ceppa-Sitte
Alexander Boehle
Marie Louise Beyeler-Keffer
Werner Peitsch
• le 20 septembre 2009
Hartwig Becker
• le 24 octobre 2009
R.P. Clemens Dölken
Rudolf Meier
Markus Krall
Gabriele Decker
• le 27 octobre 2009
R.P. Michael Ortwald
Clemens Berens
Bernd K. Hanswill
Richard Lorish
Benedikt M. Nordhues
Ernst-Hubert Steinmann
Le P. William Shomali entouré de chevaliers et dames d’Allemagne (Essen)

144
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames d’Allemagne
Chevaliers et Dames d’Angleterre
et du Pays de Galles
• le 1 er octobre 2009
John Christopher Minister
• le 27 octobre 2009
John R. Le Prevost
William Anthony Leslie Lethorn
Anthony Alexander Drew
Kathleen Emme Bishop
Ann Marie McDowell
Chevaliers et Dames d’Argentine
• le 2 septembre 2009
Somazo Lucio
Chevaliers et Dames d’Australie
(Ouest)
• le 8 septembre 2009
R.P. Anthony Vallis
Derek Dunston Watts
Irena Tumak
Le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames d’Angleterre

Juillet - Octobre 2009 145
Le P. William Shomali entouré de chevaliers, dames et pèlerins d’Australie
(Queensland)
• le 22 août 2009
Michael Gattas
Chevaliers et Dames d’Autriche
• le 25 septembre 2009
R.P. Dominic Sadrawetz
Dieter Michael Grohmann
Martin Partilla
Herbert Pribyl
Erich Streissler
Karl Schütz
Gottfried Locker
• le 27 octobre 2009
Wolfgang Zehetner
Helene Grabner
Mgr Kamal Bathish entouré de chevaliers et dames d’Autriche

146
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames d’Autriche
Chevaliers et Dames de Belgique
• le 15 septembre 2009
R.P. Francis Goossens
Michel d’Allessandro
Michel Donnay de Casteau
Michel Duponcheele
Christian Hoenraet
Yves van den Hecke de Lembeke
Guy van Raemdonck
Jacques Raemdonck
Ferdinand-Emmanuel Sassen
Machteld Sassen
Chevaliers et Dames du Canada
(Québec)
• le 15 octobre 2009
Colette Isabelle Frigon
Jeannine St-Michel
Jean S. Girard
Bruno Lavallée
Le P. William Shomali entouré de chevaliers et dames de Belgique

Juillet - Octobre 2009 147
Mireille Ethier
Thérèse Meunier
Yolande Boisvert Sauvageau
(Montréal)
• le 10 août 2009
Joseph Shomali
Chevaliers et Dames d’Ecosse
• le 10 juillet 2009
R.P. John Stephen Alker
Chevaliers et Dames d’Espagne
(Est)
• le 24 septembre 2009
Heriberto Turu y Casao
Le P. William Shomali remet la coquille de pèlerin
à Heriberto Turu y Casao
Chevaliers et Dames des Etats-Unis
(Atlantique Centre)
• le 28 octobre 2009
Roger Charles Plichta
Roxanne Marjorie Plichta
Sharon Lynn Folk
(Est)
• le 5 octobre 2009
Michael La Cività
(Nord)
• le 20 octobre 2009
S.E. Mgr Michael J. Sheridan,
évêque de Colorado Springs
R.P. Randal Kasel
Lyle L. Carpenter
Eugene C. Jackson
Lawrence J. Kubert
Donald F. Lamberti
Michael H. Mooney
John F. Navin
Victor J. Spaedy
Pau E. Tamisiea
William F. McVey
John N. McVey
Lawrence Woodbury
Jeanne Carpenter
Norma F. Hayes
Myra Sue Jackson
Sharon E. Kubert
Charlene K. Lamberti
Mary Rita Mooney
Sharon Ann Navin
Sharon E. Spaedy
Judith L. Tamisiea
Janet Elizabeth McVey
Mary Jane McVey
Rita Spaight Kussman
Thomas Patrick Hurley
Thomas J. Raih
R. Jean Gray
Julie Kay Hurley
Mollie M. Raih
(Nord-Ouest)
• le 28 septembre 2009
Collin Quock
Betty Quock
• le 14 octobre 2009
R.P. Patrick William Freitag

148
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le Patriarche Fouad Twal entouré de chevaliers et dames du Nord des Etats-Unis.
A sa droite, Mgr Michael J. Sheridan, évêque de Colorado Springs
• le 20 octobre 2009
S.E. Mgr Randolph Calvo,
évêque de Reno (Nevada)
Matthew Cunningham
Thomas Conklin
Mary Conklin
Thomas Callister
Rosemarie Lorea Callister
John Sokol
Jean Sokol
Michael Murphy
Joyce Murphy
V. Robert Payant
Viginia Payant
Gerard Glenn
Patricia Glenn
Donald Bergin
Kitty Bergin
Nick Rossi
Debbie Rossi
Le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames du Nord-Ouest des Etats-Unis.
A sa gauche, Mgr Randolph Calvo, évêque de Reno (Nevada)

Juillet - Octobre 2009 149
(Sud-Est)
• le 7 octobre 2009
R.P. James Kee
• le 20 octobre 2009
William Patrick Adams
Collen Adams
(Sud-Ouest)
• le 4 juillet 2009
Kenneth M. Miller
F. LeRoy Delmore
Sue C. Delmore
John C. Gallagher
Louis Macey
Mary Ann Macey
Mary E. Murphy
R.P. Thomas B. Mailloux
Matthew Edward Gallegos
Richard Folger
Lois Folger
Margaret Sauer
• le 21 juillet 2009
R.P. Brendan Cahill
• le 1 er septembre 2009
Catherine Webster
• • le 14 septembre 2009
George T. Phillips
Estela T. Phillips
Le P. William Shomali entouré
de George et Estela Phillips
• le 21 septembre 2009
R.P. James Albert Misko
Kenneth L. Otte
Linda Otte
Gilbert J. Bernal
Maria Christina Bernal
• le 2 octobre 2009
Curtis T. Maddox
• le 11 octobre 2009
James Roy Lindley
Bernice Thibeau Lindley
Le P. William Shomali entouré des chevaliers et dames du Sud-Ouest des Etats-Unis

150
• le 24 octobre 2009
Herchel R. Gill
Edwina D. Gill
• le 29 octobre 2009
Suzanne F. de Decker
Chevaliers et Dames de France
• le 6 août 2009
Antoine de Cernon
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Joseph Liaud
Thierry Dousset
• le 11 août 2009
R.P. Etienne Lorta
Chevaliers et Dames d’Italie
• le 7 juillet 2009
Baldassarre Cimmbrutti
Michele Rossetti
Michele Cipollone
Le Patriarche Fouad au milieu des jeunes chevaliers et pèlerins français
Le P. William Shomali au milieu de jeunes pèlerins français

Juillet - Octobre 2009 151
Vincenzo Musolino
Cosimo D’Elia
Francesco Caricato
Cosimo Piccini
Giuseppe Carafa
Giuseppe Bellando Randone
Nicola Ranù
Emanuele Greco
Benedetto Mainini
Paolo Domenico Solito
Massimo Calù
Girolamo Mastronuzzi
Letizia Marinosci
(Centre et Sardaigne)
• le 27 juillet 2009
R.P. Alfredo di Stefano
Alexandra Fabrizio
Armando Zaffiri
Giuseppe Basile
Primula Venditti
Antonio Jacovella
• le 28 juillet 2009
Mario Valerio
• le 25 août 2009
R.P. Guiliano Catarsi
Francesco Durante
Stefania Antonella Durante
• le 2 octobre 2009
Antonio Bocchieri
Liliana Sicilia Borrello
Flaviano Carminati
Claudio Dionisi
Bruno Lo Giudice
Emilio Rosa
Giancario Scivoletto
Daniela Lo Giudice
Salvatore Sfrecola
• le 26 octobre 2009
S.E. Mgr Michele Seccia,
évêque de Teramo-Atri
Giandomenico Di Sante
Mgr Kamal Bathish entouré de chevaliers et dames de Rome

152
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Giuseppe Martella
Francesco Tempestini
Carla Tempestini Venier
(Nord)
• le 6 septembre 2009
S.E. Mgr Diego Coletti,
évêque de Côme
• le 22 septembre 2009
Gianfranco Trabuio
Le P. William Shomali entouré de chevaliers et dames d’Italie du Nord
• le 13 octobre 2009
R.P. Romeo Anselmi
Don Lodovico de Bernardi
Antonello Adamoli
Claudio Botazzi
Luigi Caterino
Carlo Colombo
Pasquale Di Gennaro
Veronica Grillo
Placido Manoli
Stefano Marchi
Roberto Moretti
Giuseppino Padoan
Teresa Pagano
Battista Parolin
Ferruccio Pisoni
Gianni Pretto
Nicola Maria Scopelliti
Giuseppe Veronese
Renato Viotto
Flora Visentin
Vanda Zanini
(Sud)
• le 13 juillet 2009
S.E. Giovanni Napolitano,
Lieutenant
Maria Isabella Napolitano
Michele Postiglione
Antonio Sessa
Amelia Manzonoschese
Fabrizio Morea
Paolo Carbone
Matteo Pizzolorusso
Felice Cajazzo
Antonio Depascale
Vincenzo Manna

Juillet - Octobre 2009 153
Le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames d’Italie méridionale
Vito Casavano
• le 15 octobre 2009
R.P. Pancrazio Limina
R.P. Bernardino Mongelluzzi
Giuseppe Buscema
Paolo Anselmo Pignolo
Giovanni Albano
Anna Maria Romano
• le 4 août 2009
R.P. Giovanni Cafagna
• le 17 août 2009
Nicola Madio
Le Patriarche Fouad, le P. Cafagna et les pèlerins italiens.
Quatre prêtres du Patriarcat sont également présents : le P. Firas Aridah (1 er rang),
les PP. Ibrahim Shomali, Hanna Mass’ad et Elias Tabban (au 2 nd rang, de gauche à droite)

154
Giuseppe Zampaglione
Salvatore Terminelli
Iole Macri
Maurizio Perrone di Sellia
Chevaliers et Dames de Pologne
• le 23 septembre 2009
R.P. Stella Józef Kupny
R.P. Krzysztof Bąk
Jaroslaw Czapelka
Slawomir Czarnecki
Waldemar Drobik
Dariusz Latos
Tere Czarnecka
Maria Nowak
Anna Wawrzyczek
Chevaliers et Dames de Suisse
• le 29 septembre 2009
Laurent Passer
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
• le 19 octobre 2009
S.E. Mgr Pier Giacomo Grampa,
évêque de Lugano
R.P. Willy Volonté
Matteo Rossi
Luca Baggi
Gianfranco Baumann
Ilaria Cavaliere
Domiano Castelli
Natale Cremonini
Piero Fenyo
Daniela Fenyo
Gian Carlo Maffeis
Patrizia Maffeis
Paolo Mondia
Michela Mondia-Manini
Véronique Nebel
Flavia Pellegrini
Roberto Poretti
Roberto Rampa
Mario Verga
Le Patriarche Fouad entouré de chevaliers, dames et pèlerins de Suisse.
A sa droite, Mgr Pier Giacomo Grampa, évêque de Lugano
c c c

Juillet - Octobre 2009 155
Activités pastorales
et nouvelles du diocèse patriarcal
DANS LE DIOCESE
• Actualité
Un Synode des Evêques pour le Moyen-Orient en 2010
Benoît XVI entouré des Patriarches catholiques d’Orient.
De gauche à droite : S.B. Fouad Twal (latins), S.B. Ignace Youssef III Younan (syriens), S.B. Antonios Naguib
(coptes), S.Em. Lubomyr Husar (grecs catholiques d'Ukraine), S.B. Gregorios III Laham (melkites grecs catholiques),
S.Em. Nasrallah Pierre Sfeir (maronites), S.Em. Tarcisio Bertone, S.S. Benoît XVI, S.Em. Leonardo Sandri, S.Em.
Emmanuel III Delly (chaldéens), S.Em. Varkey Vithayathil (syro-malabars), S.B. Nerses Bedros XIX (arméniens),
S.E. Baselios Cleemis Thottunkal (syro-malankars), S.E. Lucian Mureşan (grecs catholiques de Roumanie)

156
C’est une grande nouvelle pour le
Patriarcat latin de Jérusalem et toutes
les Eglises catholiques d’Orient! Samedi
19 septembre, le pape Benoît
XVI a convoqué une Assemblée spéciale
du Synode des Evêques pour le
Moyen-Orient, qui se tiendra à Rome
du 10 au 24 octobre 2010. Le Saint-
Père l’a annoncé à Castel Gandolfo,
alors qu’il rencontrait les membres
du Conseil des Patriarches catholiques
d’Orient (CPCO), dont S.B. le
Patriarche Fouad (lire le discours de
Benoît XVI aux patriarches dans la
partie Documents). Le thème choisi
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
pour ce synode spécial est : “L’Église
catholique au Moyen-Orient : communion
et témoignage : “La multitude de
ceux qui avaient cru n’avaient qu’un
cœur et qu’une âme” (Ac 4, 32).” Sous
l’angle des deux aspects de communion
et de témoignage, son but est de
réfléchir aux problèmes, enjeux et défis
spécifiques des Eglises catholiques
orientales au Moyen-Orient. Parmi les
thèmes principaux que le Synode ne
manquera pas d’aborder, on peut déjà
citer ceux-ci : la paix et la réconciliation,
l’œcuménisme, la coexistence religieuse
et le dialogue interreligieux.
Le Pape Benoît XVI et le Patriarche Fouad Twal

Juillet - Octobre 2009 157
1700 étudiants catholiques français
pèlerins en Terre Sainte
Un pèlerinage unique en son genre
Du 21 au 31 juillet 2009, la Terre Sainte a accueilli un pèlerinage sans précédent
dans son histoire, tant par le nombre de participants que par l’impressionnante
richesse de la démarche...
En tout, ce sont 1700 étudiants français qui sont venus marcher, prier,
célébrer, rencontrer, partager, réfléchir et espérer en Terre Sainte. Dans une de ses
premières présentations, le père Benoist de Sinety, responsable du projet baptisé
“Aux sources – Terre Sainte 2009”, rappelait que l’initiative de ce rassemblement
“unique en son genre” était partie des évêques de France et du Service National
pour l’Évangélisation des Jeunes (SNEJ). Dans l’esprit de ses inspirateurs, cette
aventure devait “permettre à des centaines, peut-être à des milliers d’étudiants,
de partir dix jours cheminer dans le désert du Néguev, sur les routes de Galilée
et dans les rues de Bethléem et de Jérusalem... Leur offrir les moyens de faire
l’expérience de la Rencontre... Les inviter à goûter la joie de la fête en ces lieux
chargés de mémoire et d’inquiétude, mais toujours habités d’une espérance que
rien n’étouffe...”
À Ein Gedi

158
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
L’une des particularités de “Aux sources – Terre Sainte 2009” a été la
richesse inédite et exemplaire de son approche. Comme pour tout pèlerinage en
Terre Sainte, la dimension spirituelle – “un voyage initiatique aux sources du
christianisme” – a bien sûr été centrale : faire résonner la Parole de Dieu sur la
terre de l’Incarnation (par la lectio divina notamment) et donner aux jeunes de
fonder davantage leur vie sur le Christ ont été deux objectifs particulièrement
forts de l’aventure. Mais dès le début, ce pèlerinage pas comme les autres a
voulu déborder la sphère uniquement spirituelle en proposant “une démarche
symbolique d’amitié en direction de tous les habitants de la région”, “une
meilleure compréhension des réalités d’un contexte géopolitique troublé”, “une
ouverture aux autres religions” et “la rencontre des communautés chrétiennes
locales.” Les organisateurs se sont largement inspirés des pèlerinages de Jean
Paul II en 2000, et de Benoît XVI deux mois et demi avant le début de “Aux
sources” : vivre de grandes célébrations, rencontrer les différentes communautés
et être porteurs de l’Evangile de la paix.
Les étudiants ont vécu la plus grande partie de leur pèlerinage en diocèse,
soit en groupes de 50 à 150 environ, accompagnés de leur évêque le plus souvent:
une occasion pour eux de cheminer avec leur pasteur à la suite du Christ et à
la rencontre de leurs frères et sœurs. Mais ils ont eu également trois grands
rassemblements en commun : au bord du lac de Tibériade d’abord, pour une
grande et belle liturgie de la Parole ; à Bethléem ensuite, pour la Messe de la
Nativité ; à Jérusalem enfin, pour célébrer la fête de Pâques.
Dans le désert du Néguev

Juillet - Octobre 2009 159
Deux autres temps forts ont durablement marqué les jeunes pèlerins, si l’on
en juge par leurs témoignages (lire ci-dessous). Tout d’abord, les deux rencontres
universitaires organisées à Bethléem (université catholique) et à Jérusalem
(université hébraïque), au cours desquelles des intervenants prestigieux ont posé
des jalons pour une meilleure compréhension des réalités rencontrées au cours
du pèlerinage. Ensuite le week-end inoubliable en Galilée, où les jeunes pèlerins
français ont été accueillis à bras ouverts dans une quarantaine de paroisses de rite
melkite, maronite et latin. Ils ont pu y rencontrer leurs frères et sœurs catholiques
de Terre Sainte, partager, échanger, chanter, danser et prier avec eux. Des liens
forts et authentiques se sont créés à cette occasion, notamment avec les familles
dans lesquelles ils ont été hébergés. Les étudiants français savent désormais ce
que signifie rencontrer “les pierres vivantes” de l’Eglise ici... À les entendre, ils
ont été profondément touchés par ces rencontres.
Le pèlerinage “Aux sources – Terre Sainte 2009” a porté de nombreux fruits
chez les pèlerins eux-mêmes ; pour nombre d’entre eux, il a été l’occasion d’un
nouveau départ dans la foi et d’une rencontre avec le Christ. Il a également porté
des fruits pour les Eglises et les fidèles catholiques de Terre Sainte (lire l’interview
du Patriarche Fouad). Il restera sans doute longtemps comme un exemple de ce
que peut – de ce que doit – être un pèlerinage en Terre Sainte : non seulement une
expérience spirituelle, non seulement une visite des lieux saints de l’histoire du
salut, mais aussi une plongée dans le cœur des communautés chrétiennes locales
pour y rencontrer des frères et sœurs qui vivent de la même foi, parfois dans un
Lors de la messe à Jérusalem (vallée de Josaphat)

160
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Sur l'Esplanade des Mosquées
rite différent ; une découverte des autres religions ; une meilleure compréhension
du conflit qui déchire les peuples de cette terre ; enfin une prise de conscience de
l’urgence qu’il y a aujourd’hui à être des artisans de paix.
Souhaitons que ce pèlerinage pionnier des 1700 étudiants français ouvre la
voie à des initiatives semblables au sein des conférences épiscopales et des jeunes
de nombreux pays du monde!
Témoignages de jeunes sur le pèlerinage
Innombrables ont été les témoignages des étudiants français de retour de leur
inoubliable pèlerinage en Terre Sainte. Nous vous proposons d’en lire certains
ci-dessous, persuadés que la fraîcheur et l’enthousiasme qui se dégagent de ces
témoignages sont plus éloquentes que n’importe quel compte-rendu formel ou
statistique... A les lire, on perçoit combien cette expérience a marqué, transformé,
converti les jeunes. Chacun met l’accent sur telle découverte, telle rencontre. Le
programme était si riche, si complet, que chacun a pu y trouver son compte. Il
n’empêche, l’expérience qui a le plus marqué les pèlerins a été sans aucun doute
la rencontre avec les chrétiens de Terre Sainte, “pierres vivantes” de l’Eglise locale,
spécialement lors du week-end passé dans les paroisses de Galilé.
• Marie-Jo (Nice) :
“Oui, j’étais au Pèlé : une expérience fondatrice qui va tous nous ancrer

Juillet - Octobre 2009 161
davantage sur le Christ rencontré
en marchant, en transpirant,
mais toujours joyeux, même
ceux qui ont été malades et ont
vécu une véritable expérience
[Environ deux cent jeunes ont
été victimes d’une épidémie de
shigellose, suite à une intoxication
alimentaire; certains ont
passé jusqu’à deux jours à
l’hôpital - ndlr]. Expérience aussi
Discussion avec des enfants palestiniens
de la rencontre avec des frères de ce pays. Mgr Fouad a été magnifique, vigoureux,
nous faisant comprendre que venir en Israël, ce n’était pas seulement rencontrer
des pierres mortes, mais des pierres vivantes qui sont le Christ aujourd’hui [Le
Patriarche Fouad Twal s’est adressé aux jeunes dans son homélie à Bethléem,
au cours de la messe de la Nativité célébrée sur la place de la Mangeoire - ndlr].
Le Passage à Bethéleem a été aussi un moment fort. Le maire, qui nous a fait
un super accueil, parlait du “monstre”, ce fameux mur qui fait de ces pays des
prisons à ciel ouvert ; il nous faut vraiment prier pour la paix dans ces pays. Nous
partons en Témoins, et comme le disait notre Evêque, Mgr Sankalé, le dernier
soir à Jérusalem, “le propre du chemin, c’est de marcher, de rester en route. Et
Jésus est le chemin”.
• Chloé, Élodie, Freddy, Florent, Marie-Cécile et Sarah (Poitiers) :
“Ça a été rude au début : nous sommes allés dans le sud d’Israël ou les
températures frôlent durant l’été les 45°C... Mais parler des patriarches dans ce
lieu, dans le désert du Néguev, a bien plus de force qu’enfermés dans une salle !”
“On ne part pas en pèlerinage en étant vierge d’images sur les lieux dont nous
parle la Bible, et sur ses habitants. C’est avec des images préétablies que je suis
allé en Terre Sainte.”
“Nous avons été surpris par le désert de pierres, le silence nous a aidés à nous
délester de notre quotidien et à entrer dans une vraie démarche de pèlerinage, de
rencontres, en mettant nos pas à la suite du peuple hébreu et des autres pèlerins
avant nous”.
“Les 2000 étudiants étaient répartis sur différents lieux, mais à trois reprises
nous nous sommes retrouvés pour partager des moments forts en enseignements
et en rencontres : au lac de Tibériade, à Jérusalem et à Bethléem, où le maire nous
a accueillis avec faste car c’était la première fois qu’il y avait un rassemblement
de cette ampleur dans cette ville. Il nous a expliqué la situation dans laquelle

162
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
ils vivent en ce moment avec le mur, et il nous a dit que la présence des 2000
pèlerins était un signe d’espérance pour eux. La visite du camp d’Aïda avec le
guide nous a permis de nous rendre compte des réalités de cette ville et du climat
de tension qui y règne. Cette expérience nous a permis de mieux comprendre et
d’être à l’écoute des souffrances, des difficultés et des espérances de la population
palestinienne”.
“Nous avons pu ressentir la difficulté des Palestiniens, mais nous avons aussi
vu que la douleur de la Shoah est toujours présente en visitant le mémorial de Yad
Vashem. Voir tous ces noms gravés, les lumières pour les enfants, était vraiment
impressionnant...”
“Ce que nous retiendrons de ce pèlerinage c’est que la Terre Sainte est
une terre de contraste, tant géographiquement qu’humainement. Se retrouver
à Jérusalem, cette ville où toutes les religions se rencontrent, était un moment
particulier et surtout un appel à l’unité et à un retour aux sources de notre foi”.
(Source : Nicolas Beaubois, Courrier de l’Ouest)
• Sylvain (Cambrai) :
“Le passage dans la paroisse d’Ibillin reste pour moi un moment très fort.
Nous revenions tout juste du Lac de Tibériade (nous étions encore sous la magie
du lieu) et nous voici dans une église avec les croyants de cette paroisse. Ca
Devant le Saint-Sépulcre

Juillet - Octobre 2009 163
ressemble énormément au passage entre la théorie et la pratique... La théorie, ce
sont les paroles du Christ prononcées tout autour de ce Lac : l’appel à l’ouverture,
l’appel à le suivre sans avoir peur, à avoir confiance en lui. La pratique, ce sont
ces personnes qui mettent en action les paroles du Christ : en nous accueillant et
en montrant une bonté d’âme exemplaire, ces personnes qui continuent à afficher
leur croyance malgré tout ce qui peut se passer, ces personnes qui luttent pour un
monde meilleur, je pense en particulier à ce prêtre devenu évêque, Mgr Chacour,
qui s’est démené pour construire cette magnifique église avec la porte réalisée par
une artiste sur les peuples du monde.
On était fatigués et sales, ils nous ont reçus comme si on faisait partie de leur
famille. C’est ça, la vraie chaleur humaine, celle qui vous brûle jusqu’au cœur !”
• Arnaud (Toulouse)
“Il est Ressuscité d’entre les morts, et voilà qu’il vous précède en Galilée ;
c’est là que vous le verrez !” (Mt 28, 7)
Quelle joie d’avoir été accueillis par nos frères chrétiens, pierres vivantes de
la Terre Sainte et témoins de la Résurrection! Je n’oublierai jamais cette joyeuse
et lumineuse étape en Galilée où nous avons rencontré nos frères en Jésus Christ !
Lorsque nous sommes entrés dans la ville de Judaideh, nous ne savions pas
trop à quoi nous attendre… Nous ne savions même pas où était l’église. C’est un
jeune homme qui était dans la rue qui a bien voulu monter dans le bus pour nous
y conduire.
Quelle joie quand on a aperçu la croix du clocher. C’est peut-être à ce
moment-là que j’ai compris que la croix est pour les chrétiens le signe du Christ
À l'université de Bethléem

164
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
et donc de l’Eglise, la croix qui nous réunit et qui nous donne de nous reconnaître
comme frères, malgré nos différences…
Là, toute la paroisse de Judaideh nous attendait. Quelle joie de savoir que
nous étions attendus ! Tous, les jeunes comme les anciens, et même les enfants,
couraient autour de nous et nous souriaient, sans parler de l'abouna, le curé de la
paroisse qui, comme un père avec ses enfants, prenait chaleureusement dans ses
bras tous ceux qui passaient autour de lui.
Ceux qui nous ont accueillis pour la nuit nous ont ouvert leur cœur et leur
porte, comme si nous étions de la même famille et que nous revenions à la maison
après une longue absence… Nous avons pris le temps de dîner avec eux. Leur
hospitalité m’a beaucoup marqué. Le repas partagé, la table ouverte, signifient
beaucoup de choses… Là aussi nous avons goûté à la communion et à la joie
fraternelle.
Le soir, nous sommes revenus à l’église pour une soirée festive. Là non plus,
nous ne savions pas trop ce qui allait se passer. Quelle nuit lumineuse ! Nous
avons chanté, joué, dansé… comme si nous célébrions une fête de famille. C’était
l’éclatement de la joie de quelques frères qui se retrouvaient et qui annonçait
celle, plus intérieure, du lendemain… du dimanche, fête de la Résurrection…
“Il vous attend en Galilée, c’est là que vous le verrez !” (Mt 28, 7) Quelle joie
d’avoir célébré l’eucharistie du dimanche en Galilée! Nous avons pu percevoir
et goûter, au milieu de notre communion toute simple et pleine d’allégresse, la
présence et la paix du Christ Ressuscité. Après la célébration, nous nous sommes
Lors de la messe sur la place de la Mangeoire, à Bethléem

Juillet - Octobre 2009 165
remis à danser, à chanter. Nous faisions battre nos mains comme pour rendre plus
visible notre joie et le battement de notre cœur. Nous n’étions alors qu’une seule
âme !
Ce dimanche au milieu de nos frères chrétiens nous a permis d’aller aux
sources de notre foi et de notre pèlerinage. Tous les visages que j’ai vus m’ont
donné à voir ce qu’était la Résurrection. Je garde précieusement dans mon cœur
le sourire des jeunes. J’ai été frappé par leur rayonnement, leur vitalité et leur
beauté, au milieu de tant de difficultés, d’épreuves et malgré leur minorité !!
Ils sont le signe que notre foi est une joie simple, celle du Ressuscité, comme
le levain dans la pâte, la semence dans la terre, le sel dans le monde, présence
discrète mais joyeuse, pleine d’espérance… Nous ne devons pas l’oublier. Nous
ne devons pas les oublier ! Réjouissons-nous avec eux dans la joie et pleurons
avec eux dans la peine. Ils sont nos frères !”
• Amélie (Cambrai)
“J’avais vraiment hâte de rencontrer des chrétiens, catholiques d’Orient : des
personnes différentes de moi, et en même temps, avoir cette sensation de fraternité
universelle grâce à l’Amour du Christ qui nous unit. Cette rencontre m’a permis
de revenir aux essentiels de ma vie, de ma foi : nous sommes différents, mais
nous avons le même cœur, nous vibrons pour les mêmes paroles de Dieu, nous
vivons et nous nous battons pour la même cause : témoigner de Jésus Vivant. Je
n’avais en moi qu’une grande curiosité et j’ai trouvé de l’amitié ! Quelle joie !
Par leurs questions, par leurs interpellations, notre famille nous a remuées dans
nos certitudes, dans nos opinions. J’ai découvert une autre vision du monde, un
autre point de vue. J’ai beaucoup appris des échanges, malgré la barrière de la
langue !”
• Marie (Luçon)
“Ce que je retiens de notre séjour à Maghar, après la beauté de l’aride désert
du Néguev et l’émerveillement de la découverte de la Galilée, c’est d’abord
l’accueil ; un accueil extraordinaire, plein de joie, qui nous a tous touchés. J’étais
interloquée de voir ces chrétiens de Terre Sainte si heureux de nous voir, nous qui
n’étions que de passage et qu’ils ne connaissaient pas, nous qui n’avions rien – ou
presque – à apporter.
Cet accueil m’a mieux fait prendre conscience de la dimension de l’Eglise
universelle : nous sommes tous frères et chacun est une joie pour l’autre, par le
seul fait qu’il existe, même à l’autre bout de la terre ! Ils nous ont fait sentir que
c’était une grande joie pour eux de nous recevoir, tout simplement parce que
notre présence leur apportait la force qu’on a quand on n’est pas tout seul, la force

166
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Scouts français et palestiniens à Bethléem
de se savoir soutenu et reconnu. C’était bouleversant de découvrir ainsi notre
importance : nous, petits pèlerins qui avons encore tant à apprendre, nous qui
vivons dans une certaine insouciance loin des tensions politiques et religieuses
que connaissent les chrétiens de Palestine… Eh bien nous avons quelque chose
à partager, nous avons à témoigner de ce que nous sommes, de la joie et de
l’espérance qui sont aussi les nôtres. Merci aux gens de Maghar de m’avoir aidée
sans le savoir à mieux comprendre – et à en vivre – que toute vie a de la valeur et
mérite d’être accueillie avec joie !
Je retiens aussi la grande foi qui était visible dans cette communauté
chrétienne. Nous avons tous été impressionnés par le grand nombre de jeunes à la
messe paroissiale du dimanche. C’était une assemblée assez différente de celles
de certains villages français ! Quand on sait qu’il n’est pas facile d’être chrétien
en Terre Sainte, on admire d’autant plus le dynamisme et le courage de leur foi.
Pendant la messe, je n’ai rien compris à part Kyrie eleison – et encore ! –, mais
cela a été une occasion de rendre grâce à Dieu pour la beauté de son Eglise, si
diversifiée, si riche ! [...]
A la fin de la messe, le curé du village a dit qu’il comptait sur nos prières,
puis il a dit : “Nous prions pour vous, pour l’Eglise de France !” J’avoue que c’est
cela qui m’a le plus touchée et que je retiens surtout : eux, ils ont besoin de nos
prières, ils souffrent d’être en minorité au milieu des musulmans, et pourtant ils
vont prier pour l’Eglise de France ! Là on a des frères qui savent que chacun a

Juillet - Octobre 2009 167
besoin d’être soutenu, et qui savent que notre quotidien est différent du leur, mais
que nous avons aussi des difficultés en France. C’est un témoignage d’amitié,
mais aussi une leçon pour nous en quelque sorte : soyons dignes de la chance que
nous avons de pouvoir vivre notre foi plus librement en France, ne soyons pas
passifs et médiocres. Depuis le pèlerinage, il est beaucoup plus concret de prier
pour “l’Eglise répandue à travers le monde”. Je pense à ceux que nous avons
rencontrés et je me dis que le mieux que nous pouvons faire pour eux, c’est de
vivre de notre mieux chaque jour. Cela peut paraître bête, mais c’est pourtant cela
qui nous fait avancer et qui nous unit dans le Corps du Christ, non”
• Nadège (Nice) :
“Un pèlerinage en Terre Sainte c’est avant tout une rencontre. Avec nos
origines chrétiennes bien sûr, avec les pères de l’Ancien Testament et les figures
du Nouveau. Avec des chrétiens d’Orient, suivant le Christ de générations en
générations sur des siècles, descendants même peut-être des premiers convertis,
de ceux qui ont vu Jésus de leurs propres yeux. Le jeune pèlerin français est
dérouté dans cet univers inconnu. Le Christ a marché sur cette terre, c’est
pourquoi aujourd’hui nous sommes là. Mais était-ce ainsi que nous l’imaginions
Pouvons nous reconnaître ce Jésus qui nous a touché et parlé dans ces pierres
Non, il n’est pas là, car il n’est pas fait de poussière. Il vit et agit dans le cœur de
ceux qui nous reçoivent et qui sont pour nous les véritables marques du Christ.
Liturgie de la Parole devant le lac de Tibériade

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Tels les pèlerins d’Emmaüs qui ont reconnu leur maître à la fraction du pain,
nous, jeunes chrétiens, le reconnaissons dans les gestes d’amour de ceux qui nous
accueillent. Ainsi la Terre Sainte est une invitation à devenir plus humains, plus
chrétiens encore.”
• Des jeunes de Lyon :
Les cent Lyonnais ont été accueillis dans les familles de la paroisse latine
de Nazareth : “ Merci de nous rendre visite ! ”, s’est chaleureusement écrié
Mgr Marcuzzo, l’évêque de la ville, lors de la messe dominicale à la basilique
de l’Annonciation. “Vous voyez que Nazareth, ce n’est pas seulement de
l’archéologie, de l’histoire, de belles églises, mais une communauté vivante ! Les
chrétiens d’ici sont la‘tradition vivante’”. Une rencontre qui a touché les jeunes
Français, comme Claire, 19 ans, reçue par une famille arabe avec une générosité
tout orientale, pour une soirée qui s’est terminée par un récital de chants arabes
et français : “C’est fou de rencontrer des chrétiens arabes, sur la terre du Christ,
alors que nous nous imaginons que tous sont musulmans”. Une émotion partagée
par Talal, l’un de ses hôtes, qui leur a raconté la situation difficile des 3 % de
chrétiens du pays, et ne les a pas laissés partir sans leur dire : “Vous devez savoir
une chose : maintenant, vous avez ici chez nous une deuxième maison.”
(Source : article de Sophie le Pivain dans Famille chrétienne)
Interview du Patriarche Fouad Twal :
“J’espère que naîtront d’autres rencontres”
- La Croix : Comment ce pèlerinage a-t-il été
perçu par les chrétiens de Terre sainte
Patriarche Fouad Twal : Une Église qui
accueille, c’est une Église qui reçoit. Nous avons
reçu un beau témoignage, un beau cadeau, de
l’enthousiasme et du courage. J’aurais souhaité
que davantage de jeunes de notre Patriarcat
soient présents, mais la période des vacances
n’y était pas propice. J’ai un grand désir que
l’exemple des jeunes Français, leur courage et
leur foi contaminent les jeunes d’ici. Dans notre
culture, l’accueil et l’hospitalité sont normaux.
Sans doute avons-nous donné peu, comparé à ce que nous avons reçu. Votre
présence, le fait de voir cette jeunesse que rien n’arrête – ni la fatigue, ni le désert,

Juillet - Octobre 2009 169
ni la chaleur – signifie beaucoup pour nous : une communion ecclésiale totale
avec l’Église de France.
- La Croix : Les pèlerins ont été accueillis dans des familles et des communautés
catholiques de Galilée. Ces liens sont-ils à pérenniser
FT : J’espère que de cette rencontre naîtront d’autres rencontres, d’autres liens
entre jeunes, et de paroisses à paroisses. J’aimerais voir se réaliser ce rêve de
communion plus forte entre nous, entre nos paroisses. Pourquoi pas sous forme
de jumelage.
- La Croix : Ce pèlerinage a souligné le soin des évêques français pour la
génération étudiante. Quel regard portez-vous sur vos propres jeunes
FT : Les jeunes sont notre avenir. Nous faisons tout pour les garder sur place.
L’émigration – à cause de la situation politique, économique – est notre croix,
notre peine. À nous de faire notre possible pour leur faire prendre conscience que
leur présence en Terre sainte est une vocation, une mission… Or, chaque vocation
comporte sa croix, son sacrifice – un peu comme les jeunes Français l’ont vécu
lors de ce pèlerinage – mais, en même temps, combien de joie, de bénédiction, de
consolation. Sans nos jeunes, nous fatiguerons vite.
- La Croix : Quel message souhaitez-vous transmettre aux chrétiens français
FT : Vous êtes les bienvenus dans cette belle ville de Jérusalem, qui accueille
tous les croyants – qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Donnez-nous
l’exemple du courage, comme vous l’avez fait aujourd’hui : le courage de ne
pas avoir honte de notre identité chrétienne dans une masse qui risque de nous
écraser, mais qui peut aussi se voir contaminée par notre amour, notre charité,
notre ouverture. Grâce à la solidarité de l’Église d’Europe, nous tenons le coup
d’un point de vue spirituel, moral et matériel. Nous vous en remercions. Puisse ce
geste de pèlerinage inaugurer d’autres rencontres, d’autres contacts. ■
(Propos recueillis par François-Xavier Maigre pour La Croix)
C C C

170
Première pierre de la Clinique
pédiatrique Benoît XVI à Beit Jala
Mardi 27 octobre, à Beit Jala, S.B.
le Patriarche Fouad Twal a béni la
première pierre de la future Clinique
pédiatrique Benoît XVI, fruit des efforts
conjoints de la Région et de la
Conférence épiscopale de Toscane, en
Italie. Cette clinique, qui verra le jour
dans deux ans, sera spécialisée dans la
chirurgie pédiatrique. Il s’agit du 11 ème
établissement de soins hospitaliers que
l’Eglise catholique inaugure en Terre
Sainte, les tout premiers datant de la
fin du XIX ème siècle.
La cérémonie d’inauguration s’est déroulée
sous les auspices de S.B. Fouad
Twal pour le Patriarcat latin, et du
Premier ministre Salam Fayyad pour
l’Autorité palestinienne. S.E. Mgr
Rodolfo Cetoloni, évêque de Montepulciano,
représentait la Conférence
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
épiscopale de Toscane, tandis que
Massimo Toschi, Commissaire pour
la coopération internationale, la paix
et la réconciliation entre les peuples,
était présent au nom de la Région Toscane.
Parmi les quelque 300 personnes
présentes figuraient le Ministre palestinien
de la Santé Fathi Abu Moghli, le
Gouverneur de Bethléem Abdul Fattah
Hamayil, le Gouverneur de Jérusalem
Adnan Husseini, le maire de Beit Jala
Raji Zeidan, le maire de Bethléem
Victor Batarseh, le maire de Beit Sahour
Hani Al-Hayek, le président de la
Conférence nationale des Miséricordes
d’Italie Gabriele Brunini, le PDG de
Unicoop Richard Sale, le P. Ibrahim
Faltas OFM, et plusieurs prêtres du
Patriarcat latin de Jérusalem.
La Région et la Conférence épiscopale
de Toscane ont déjà consacré 1,5
Le Patriarche Fouad est entouré du Premier ministre Salam Fayyad (à sa droite)
et du ministre de la Santé Fathi Abu Moghli (à sa gauche)

Juillet - Octobre 2009 171
million d’euros à ce projet, qui coûtera
en tout 5 millions d’euros. La clinique,
qui portera le nom du pape Benoît XVI
en mémoire de son récent pèlerinage
en Terre Sainte, sera dotée de 40 lits
pour les patients, et de chambres pour
héberger leurs familles. La Bethlehem
Arab Society for Rehabilitation, qui
a déjà une longue expérience dans la
rééducation, apportera son soutien à
la jeune clinique. A terme, celle-ci est
destinée à être un établissement chirurgical
d’excellence pour la chirurgie de
l’enfant – néonatologie exclue – et de
l’adolescent (jusqu’à 14 ans).
Ce projet est un très bel exemple de
collaboration entre l’Eglise et l’Etat,
l’Europe et la Terre Sainte, les institutions
étrangères et locales, travaillant
main dans la main pour le bien des
personnes dans le besoin.
Un grand merci aux initiateurs du
projet et aux généreux donateurs !
Une première Session Cana en Terre Sainte
Au cours de l’année 2008-2009, la Communauté du Chemin Neuf a organisé
plusieurs soirées Cana pour des couples arabes chrétiens à Nazareth. Ces soirées
correspondaient à un réel besoin pour ces couples. Y sont abordés des sujets qui
touchent à leur vie quotidienne : la vie conjugale, la famille, l’éducation des enfants…
C’est ainsi qu’une fraternité a commencé de naître entre eux. Très vite est
né le désir d’approfondir ce chemin ensemble.
Ce fut l’origine de la première Session Cana, qui a eu lieu du 1 er au 5 juillet
dernier au Couvent Notre-Dame de Sion, dans le beau village d’Ein Karem. Depuis
2001, la Communauté du Chemin Neuf y vit une collaboration avec les
Sœurs de Sion. Ce lieu offrait à chacun des couples présents l’espace de paix et
de repos dont ils avaient grand besoin en ce début de vacances.
Les enfants aussi étaient invités à cette session. Ils ont vécu un parcours adapté
à leur âge, encadrés par de jeunes étudiantes arabes ainsi que des volontaires,
heureuses de donner de leur temps pour cela.
Mais qu’est ce qu’une Session Cana Et pourquoi ce nom
Une Session Cana, c’est une halte de six jours offerte aux couples pour se
retrouver, prier, partager sur leur vie, prendre du temps l’un pour l’autre, et ainsi

172
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
trouver une joie nouvelle dans leur relation. Cana, c’est d’abord, comme dans
l’Evangile de saint Jean, l’occasion d’inviter ou de réinviter le Seigneur au cœur
de son couple. Bien souvent nous constatons la fragilité du couple, surtout dans
notre monde d’aujourd’hui. Tout couple, chrétien ou non, a besoin d’être renouvelé
et régénéré, de retrouver le sens de ce qu’il vit. Quel que soit son pays, sa
tradition, son milieu ou sa religion, cette Bonne Nouvelle de Cana parle à chaque
couple. La Communauté du Chemin Neuf organise des Sessions Cana depuis
1980 dans plus de 60 pays dans le monde.
Le cœur de la session est ce temps offert au couple pour trouver ou retrouver
une parole simple, une parole vraie. C’est un temps où les conjoints peuvent oser
se dire en vérité ce qu’ils ont parfois tenu secret depuis longtemps, ou ce qu’ils
n’ont pas su prendre le temps de se dire. Beaucoup de couples ont témoigné que ce
chemin de vérité les a conduits au pardon et jusqu’à une profonde réconciliation.
Cette grâce de la réconciliation a permis à beaucoup d’entre eux de vivre un
véritable renouvellement de leur couple. Beaucoup goûtent, comme à Cana, cette
parole du maître du repas : “Tu as gardé le meilleur vin pour la fin !”
Cana, c’est aussi une expérience de fraternité. Chaque jour, les couples sont
invités à discuter autour d’un thème, à partager leurs joies et leurs difficultés, et
à prier ensemble.
En fin de session, parents et enfants se retrouvent pour célébrer cette joie.
Bien souvent, après une telle expérience, les couples témoignent des fruits reçus
pour leur quotidien et vivent plus pleinement les grâces de leur sacrement de
mariage.
Pierre et Geneviève de Goys, ccn

Juillet - Octobre 2009 173
Témoignage
Se mettre au service d’une Session Cana en Terre Sainte
“Jésus vit une foule nombreuse venir à lui. Il dit : - Où pourrions nous acheter
du pain pour qu’ils aient à manger ” (Jn 6)
“Où trouver du pain ”
Le chemin de paix et de réconciliation proposé aux parents et enfants de
la session Cana – chemin si important, surtout dans notre pays –, nous avons
également pu le vivre entre serviteurs cuisine. Avec d’autres, j’ai été appelée
à servir concrètement tous ces couples et ces familles en leur proposant nos
“cinq pains et deux poissons”, en préparant les repas.
“Il y a là un jeune garçon avec cinq pains… mais qu’est-ce que cela ”
Effectivement, vouloir travailler seul est difficile ; et puis, comment y arriver
Une solution : se faire aider en constituant une petite équipe. Venus

174
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
de Bethléem ou de Nazareth, en
passant par Jérusalem, nous nous
retrouvons quelques uns dans
la cuisine. Nous ne sommes pas
des “professionnels”, aussi est-ce
avec humilité que nous abordons
chaque journée :
“- Qui veut préparer le riz d’une
manière nouvelle ”
“- Qui sait découper le poulet
pour que chacun reçoive sa part”
“- Et pour la salade, quel mélange,
quelle présentation inventer
aujourd’hui”
Ainsi, les dons des uns et des
autres sont mis en évidence, déployés
ou découverts pour le bien
de tous. C’est tout simple, c’est le quotidien vécu autrement, ensemble, dans
l’entraide et la joie.
“Jésus prit les pains, rendit grâce et les leur donna, autant qu’ils en
voulaient…”
La journée, commencée par un temps de prière, se poursuit dans un climat
de paix. Nous nous arrêtons aussi, à tour de rôle, pour prendre un temps à la
chapelle afin d’intercéder pour les familles présentes, ceux qui n’ont pas pu
venir, les malades, les besoins particuliers des uns et des autres… Ces temps
de silence ou de prière font aussi l’unité au sein de notre équipe, et avec tout le
groupe des retraitants.
Joie aussi autour des casseroles, lorsque nous essayons de nous
comprendre... J’apprends ainsi de nouveaux mots d’arabe en échange des
mêmes mots en anglais ou en hébreu. L’italien également nous a aidé à
communiquer, ressorti du fond des mémoires ou il était enfoui depuis quelques
décennies parfois… Le partage de nos connaissances mutuelles nous enrichit
tous.
Joie de constater une fois de plus que chacun peut apporter quelque chose
à l’autre. Oui, nous sommes venus d’horizons différents, du Nord et du Sud, de
cultures diverses, de 20 à 70 ans, mariés ou célibataires, religieux… Mais nous
construisons notre unité dans ce quotidien, grâce à ce quotidien tout simple,
par delà les murs de séparation. Voilà notre espérance !

Juillet - Octobre 2009 175
“Quand ils eurent mangé à leur faim, les disciples ramassèrent les
morceaux qui restaient afin que rien ne soit perdu. Ils remplirent douze
paniers avec les morceaux qui restaient.”
En fin de séjour, nous savons qu’une amitié nous lie, nous permettra de
nous retrouver avec joie à l’occasion, peut être dès l’été prochain Tous
nous repartons, dans la Paix, rassasiés par cette expérience spirituelle autant
qu’humaine, et emplis d’un amour renouvelé.
“Marthe, Marthe, ne t’agite pas tant dans ton service, une seule chose est
importante et nécessaire… Reste toujours en ma présence, je serai à tes
côtés et te guiderai.” (d’après Lc 10, 38 ss).
Sr Bernadette, ccn
Prochaine Session Cana :
Du 12 au 18 juillet 2010
Contact :
Communauté du Chemin Neuf
Tél : 052.42.39.410
Mail : ecce.homo@chemin-neuf.org
www.chemin-neuf.org/CANA

176
Réunion du Conseil
des Institutions Religieuses
de Terre Sainte
Le Conseil des Institutions Religieuses
de Terre Sainte (CIRTS) s’est
réuni le 5 août 2009, à l’American
Colony (Jérusalem-Est). La réunion
a porté sur la question des livres scolaires
dans les écoles israéliennes et
palestiniennes. Le plus souvent, ces
livres nourrissent le conflit auprès des
jeunes en véhiculant une image négative
- voire diabolisée - de l’autre et
en offrant une lecture partiale de l’histoire
de la Terre Sainte. La conférence
a été ouverte par une brève allocution
de bienvenue du pasteur Trond Bakkevig,
secrétaire du Conseil, qui a souligné
l’enjeu que représentent les livres
scolaires pour le rapprochement des
deux peuples, la promotion d’un climat
de confiance, de réconciliation et
de coexistence pacifique.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Parmi les chefs des Églises chrétiennes
de Terre Sainte participant à la
rencontre, il y avait S.B. Fouad Twal,
Patriarche latin, S.B. Theophilos III,
Patriarche grec orthodoxe, S.B. Michel
Sabbah, Patriarche latin émérite, Mgr
Suheil Dawani, évêque anglican et
Mgr Mounib Younan, évêque luthérien.
Les représentants du judaïsme
étaient She’ar Yashuv Cohen, Grand
Rabbin de Haïfa, le rabbin David Rosen
et le rabbin David Broadman. Les
représentants de la communauté islamique
et de l’Autorité palestinienne
n’ont pu participer à la rencontre à
cause des récentes tensions politiques.
Etaient présents cependant M. Basri
Saleh, vice-ministre de la planification
de l’Autorité palestinienne, des représentants
des ministères de l’Education
israélien et palestinien, ainsi que
quelques représentants de délégations
diplomatiques étrangères.
Le Conseil des Institutions Religieuses de Terre Sainte a été créé en 2005 sur l’initiative
du Département d’État américain et avec l’accord de chefs religieux juifs, chrétiens et
musulmans de Terre Sainte. Son but est d’œuvrer à la réalisation concrète de l’engagement
pris par les participants au “Sommet interreligieux d’Alexandrie” de janvier 2002:
contribuer ensemble, en tant que représentants des trois religions monothéistes, à la
résolution du conflit israélo-palestinien.
Les principaux objectifs du Conseil des Institutions Religieuses de Terre Sainte sont :
1. Favoriser un environnement de respect mutuel entre les fidèles des trois religions présentes
en Terre Sainte et le respect des lieux saints.
2. Refuser la diffamation, l’offense et la représentation négative de l’autre, et respecter la
dignité individuelle et la liberté des personnes.
3. Respecter le caractère religieux de Jérusalem et garantir le libre accès à la ville pour
les fidèles des trois religions et pour tous ceux qui la visitent.
Les membres du Conseil estiment que les trois religions peuvent contribuer à la paix,
à la réconciliation et à la promotion d’un climat politique de détente. Sans une solution au
problème religieux de Jérusalem, il n’y a de pas de solution politique possible.

Juillet - Octobre 2009 177
Nomination du Patriarche Fouad
au Conseil pontifical pour la Famille
Par un décret du 10 septembre
2009 signé du cardinal Tarcisio Bertone,
Secrétaire d’Etat, Sa Sainteté
le pape Benoît XVI a nommé S.B.
Fouad Twal membre du Comité de
présidence du Conseil pontifical pour
la Famille. Le président du Conseil
pontifical pour la Famille est le cardinal
Ennio Antonelli.
Le P. Shawki Baterian
part étudier à Rome
Après sept années de bons, généreux
et loyaux services au siège du
Patriarcat latin, le P. Shawki Baterian
est parti à Rome étudier le droit canonique.
Il aura été chancelier du Patriarcat
de 2002 à 2005, puis administrateur
général de 2005 à 2009. Le 20 août
2009, dans la grande salle de réunion,
toute la famille des employés,
des sœurs et des prêtres travaillant
au siège patriarcal se sont rassemblés
autour de lui pour le fêter, lui dire
merci et lui souhaiter bonne route.
Le Patriarche Fouad a tenu à être présent
afin de remercier lui-même le P.
Shawki pour son travail et son dévouement
exemplaires au service du
Patriarcat latin et de tous les fidèles.
Bonne route, abouna Shawki!
Réception d’adieu en présence des employés. Le P. Shawki est à la gauche du Patriarche Fouad.

178
Le COE appelle au gel et au démantèlement
des colonies israéliennes
Le Comité central du Conseil
Œcuménique des Eglises (COE), réuni
à Genève du 26 août au 2 septembre,
a publié une déclaration dans laquelle
il appelle le gouvernement israélien à
geler la construction des colonies israéliennes
dans les Territoires palestiniens
occupés et à entamer leur démantèlement.
Le Comité a estimé que
la présence de quelque 200 colonies
de peuplement abritant plus de 450000
colons en territoire palestinien occupé
était “illégale, injuste, incompatible
avec la paix et contraire aux intérêts
légitimes de l’Etat d’Israël. (...) Même
là où, dans le monde, le droit à l’existence
d’Israël suscite la sympathie et la
solidarité, sa politique d’expansion et
d’annexion provoque la consternation
ou l’hostilité”, indique la déclaration.
Pour le Comité central, il convient
de faire clairement une distinction
“entre les intérêts légitimes de l’Etat
d’Israël et ses colonies de peuplement
illégales”. Ces dernières, avec
“leurs infrastructures, dont le mur de
séparation”, ont des conséquences
désastreuses sur la vie et la dignité
du peuple palestinien, affirme la déclaration.
L’existence des colonies de
peuplement empêche les Palestiniens
d’accéder à “leurs terres et à leurs ressources
en eau”, elle “restreint leur liberté
de mouvement, porte atteinte à
leur dignité humaine fondamentale et,
dans de nombreux cas, à leur droit à la
vie”, entrave leur droit “à l’éducation
et leur accès au système de santé” et
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
détruit l’économie palestinienne. De
cette manière, les colonies augmentent
“le sentiment de dépossession et
le désespoir”. En outre, “les colonies
de peuplement illégales à Jérusalem et
aux alentours mettent en danger l’avenir
de la ville sainte”, qui devrait “être
ouverte à tous et commune aux deux
peuples et aux trois religions”.
Par ailleurs, le Comité central a
une nouvelle fois appelé les Eglises
membres du COE “à accompagner et
encourager l’engagement en faveur de
la non-violence et une participation
active à des négociations de paix”. Il
les a également invitées à “se joindre
à des actes non violents de résistance à
la confiscation des terres, à la destruction
de propriétés palestiniennes et à
l’expulsion de personnes hors de leurs
maisons et de leurs terres”.
Le Comité central du COE appelle
enfin ses Eglises membres “à prier pour
les gens qui souffrent à cause des colonies
de peuplement” et à leur venir en
aide, ainsi qu’à “entendre l’appel que
les Eglises de Jérusalem adressent à la
communauté œcuménique internationale
pour qu’elle agisse concrètement
en vue d’une paix juste, tant pour les
Palestiniens que pour les Israéliens”.
Source : http://www. oikoumene.org
Jour de fête autour de Notre-Dame
Reine de Palestine
Dimanche 25 octobre, plus de deux
mille fidèles se sont rassemblés à Deir
Rafat autour de Notre-Dame Reine de
Palestine, pour invoquer sa protection
et la prier pour la paix en Terre Sainte.

Juillet - Octobre 2009 179
Cette année encore, la messe, la procession
et la prière au sanctuaire ont
donné lieu à une vraie fête, fervente,
joyeuse et populaire. La belle diversité
de l’Eglise de Jérusalem a été
manifeste : fidèles venus de toutes les
régions d’Israël et de la Cisjordanie,
religieux et laïcs, jeunes et vieux, Palestiniens,
Israéliens et étrangers, arabophones,
hébréophones et locuteurs
du monde entier...
C’est le Patriarche Fouad Twal
qui a présidé l’eucharistie, assisté de
Mgr Boutros Mouallem, archevêque
melkite émérite de Galilée, de Mgr
Giacinto-Boulos Marcuzzo, de Mgr
Kamal Bathish, de Mgr Aurel Perca,
évêque auxiliaire de Iaşi (Roumanie),
du P. David Neuhaus et d’une trentaine
de prêtres.
Reprenant dans son homélie
l’exemple de la première communauté
chrétienne de Jérusalem (Ac 2, 42), le
Patriarche Fouad a encouragé l’assemblée
à “être fidèle à la prière”, “rassemblés
autour de Marie.” Il a également
invité tous les fidèles à dire “oui”
à Dieu comme Marie, même s’ils ne
comprennent pas tout.
Dans les remerciements, le Patriarche
Fouad a eu un mot de gratitude
pour les Sœurs de Sainte Dorothée
qui, pendant des années, se sont
généreusement dévouées au service
du sanctuaire et de la maison de Deir
Rafat. Il a également chaleureusement
remercié les Moniales de Bethléem, de
l’Assomption de la Vierge et de Saint
Bruno (“Petites sœurs de Bethléem”)
qui leur succèdent à Deir Rafat avec
un projet de prière, d’accueil et de
soutien aux jeunes en difficulté. Enfin,
Sa Béatitude a remercié l’association
italienne Mar Yousef qui, chaque année,
vient se mettre au service du sanctuaire
durant plusieurs semaines. Mgr

180
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Marcuzzo, quant à lui, a rapporté un
fait intéressant : Mgr Mouallem a découvert
l’existence d’une icône russe
de la Vierge de Palestine datant du
XV ème siècle, retouchée par des iconographes
crétois au XVII ème siècle...
Confirmation que Marie est vénérée
depuis longtemps sous le vocable
Notre-Dame de Palestine.
Après la messe, la procession en
l’honneur de Notre-Dame Reine de
Palestine a donné lieu à un beau moment
de prière, d’intercession et de foi
simple. Très nombreux sont les fidèles
qui ont vénéré la statue de la Vierge
d’un geste de la main, d’un baiser ou
d’un bouquet de fleurs. C’étaient vraiment
les enfants de Marie réunis autour
de leur Mère, lui exprimant leur
amour, lui confiant leurs peines et lui
renouvelant leur confiance.
Juste avant que la statue ne soit
portée en procession à l’intérieur du
sanctuaire, tous les prêtres, religieux,
religieuses et fidèles ont lu ensemble
le texte de la prière à Notre-Dame de
Palestine (lire ci-dessous).
Au terme de cette journée à Deir
Rafat, on peut dire que c’est la joie des
enfants de Dieu qui a dominé, une joie
semblable à celle de la Vierge Marie
au Magnificat. C’est cet esprit de joie
et de fête, prémices de celles du ciel,
qu’ont exprimées ces fidèles, jeunes et
vieux, dansant devant le sanctuaire au
son de cantiques à Marie interprétés
par un groupe de grands séminaristes
de Beit Jala. Merci, Notre-Dame!

Juillet - Octobre 2009 181
Prière à Notre-Dame
Reine de Palestine
“O Marie Immaculée, gracieuse Reine du Ciel et de la Terre, nous voici
prosternés à vos pieds, assurés de votre bonté et confiants en votre puissance.
Nous vous supplions de jeter un regard de bonté sur la Terre Sainte, qui,
plus que tout autre pays, vous appartient, puisque vous l’avez honorée par
votre naissance, vos vertus et vos douleurs, et c’est là que vous nous avez
donné le Sauveur du Monde.
Souvenez-vous que vous fûtes constituée notre Mère et la dispensatrice
des grâces. Daignez accorder votre protection spéciale à votre Patrie de la
terre, y dissiper les ténèbres de l’erreur pour que, sur elle, resplendisse le
soleil de l’éternelle justice et que s’accomplisse la promesse, tombée des
lèvres de votre divin Fils, de former un seul troupeau sous la conduite d’un
seul Pasteur.
Obtenez-nous de servir le Seigneur dans la justice et la sainteté chaque
jour de notre vie, afin que, par les mérites de Jésus, et avec votre maternelle
protection, nous puissions passer de la Jérusalem terrestre aux splendeurs de
la Jérusalem céleste. Amen.”

182
Monsignore Konrad Schmidt,
nouveau Chanoine d’honneur
du Saint-Sépulcre
Jeudi 22 octobre 2009, dans le
grand salon du Patriarcat latin, Mons.
Konrad Schmidt, prêtre allemand du
diocèse de Paderborn, a été élevé à
la dignité de Chanoine d’honneur du
Saint-Sépulcre de Jérusalem par Sa
Béatitude le Patriarche Fouad Twal.
Cette dignité est conférée à des ecclésiastiques
faisant preuve d’un attachement,
d’un amour et d’un esprit de service
tout particuliers envers l’Eglise
de Jérusalem.
La cérémonie a débuté par le Veni
Creator, chant d’invocation à l’Esprit
Saint. Puis le Patriarche Fouad a prononcé
cette oraison, qui illustre bien
la mission du chanoine honoraire du
Saint-Sépulcre : “Seigneur, en ta présence,
nous élisons notre frère, ton
prêtre Konrad Schmidt, de l’Eglise
de Paderborn, Chanoine honoraire de
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
ton Sépulcre glorieux. Accorde-lui la
grâce de se dévouer au service de cette
terre que tu as voulu sanctifier par ta
Croix, pour la Rédemption du monde
entier. Remplis-le de l’espérance et de
la joie de la Résurrection, afin qu’il
soit au nombre de ceux qui proclament,
par la parole et par l’action, ta
bonne nouvelle, dans cette terre même
où toi-même l’as proclamée”. Après
la proclamation de la Parole de Dieu,
le Patriarche Fouad a béni le surplis et
la mozzetta, “signes du service et de
l’attachement du nouveau chanoine à
l’Evangile annoncé ici en cette Terre
Sainte”.

Juillet - Octobre 2009 183
Puis Mons. Schmidt a déclaré :
“J’accepte avec gratitude l’honneur
qui m’a été remis dans cette ville sainte
de Jérusalem, avec le titre de Chanoine
d’honneur du Saint-Sépulcre. Je promets
de me dévouer au service de la
foi dans cette terre du Seigneur, en
collaboration avec le diocèse patriarcal
latin de Jérusalem”.
Il a ensuite récité le credo et signé
la promesse.
Biographie de Mons. Konrad Schmidt
Mons. Konrad Schmidt a été ordonné prêtre
pour le diocèse de Paderborn en 1968.
De 1975 à 1992, il a été responsable de la
pastorale des professeurs de religion dans le
diocèse de Paderborn.
Depuis 1992, il est responsable de l’éducation
des adultes dans le même diocèse.
Son amour pour la Terre Sainte a débuté
en 1966, deux ans avant son ordination
presbytérale, lorsqu’il y a effectué son premier
pèlerinage, en voiture depuis l’Allemagne,
avec six autres séminaristes. Depuis, il vient
une ou deux fois par an sur la terre du Christ,
accompagnant divers groupes de pèlerins.
Cette fois-ci, Mons. Schmidt guidait un
groupe de 44 policiers, accompagnés de
leurs épouses.
Gaza : Messe et bénédiction
des nouveaux locaux paroissiaux
Dimanche 18 octobre, le Père Humam
Khzouz, Administrateur général
du Patriarcat latin de Jérusalem, a rendu
visite à la paroisse latine de Gaza,
accompagné de Mère Inès Al-Yacoub,
Supérieure générale des Sœurs du Rosaire,
et du frère Andrea Bergamini.
Les paroissiens, réunis à l’église pour
la bénédiction du Saint-Sacrement,
ont chaleureusement accueilli la petite
délégation. Le P. Humam a présidé la
messe.
Dans son homélie, il s’est inspiré
des lectures du jour pour encourager
les chrétiens au service, à l’amour
mutuel et à l’espérance, surtout dans
les moments sombres et difficiles que
traversent depuis trop longtemps tous
les habitants de la bande de Gaza :
“Vous le savez, ceux que l’on regarde
comme les chefs des nations dominent
sur elles, et les grands leur font sentir
leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas
en être ainsi. Au contraire, celui qui
veut devenir grand parmi vous sera
votre serviteur, et celui qui veut être le
premier parmi vous sera l’esclave de
tous”(Mc 10, 43).
La description par le prophète
Isaïe du serviteur bien-aimé de Dieu,
le Messie et Sauveur Jésus, semble
s’appliquer directement aux chrétiens
à Gaza: “Broyé par la souffrance, il a
plu au Seigneur. Mais, s’il fait de sa
vie un sacrifice d’expiation, il verra sa
descendance, il prolongera ses jours :
par lui s’accomplira la volonté du Seigneur”
(Is 53, 10).
Après la messe, le P. Humam a
béni les locaux situés au sous-sol du
Le P. Guillermo Sabriga, vicaire à Gaza,
et Andrea Bergamini

184
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le P. Humam Khzouz (qui proclame l'Évangile)et le P. Jorge Hernandez, curé de Gaza
presbytère et de l’école maternelle,
récemment rénovés grâce à l’aide de
plusieurs paroisses italiennes, et destinés
à accueillir les groupes de catéchèse
et l’association de jeunesse. De
fait, le père Jorge Hernandez, curé de
la paroisse, se dévoue beaucoup aux
jeunes chrétiens de Gaza. Chaque semaine,
il les invite à l’église pour des
temps de jeu, de rencontre et de prière
ensemble. Chaque semaine, ce sont
70 à 90 garçons et filles de tous âges
– et jusqu’à 120 lors des sorties, très
appréciées – qui animent et réjouissent
la paroisse. Il reste encore beaucoup à
faire, bien sûr, et la plus petite aide est
grandement appréciée ; mais on peut
déjà sentir parmi les paroissiens de
l’enthousiasme et de la joie.
Est arrivé à Gaza il y a plusieurs
semaines le Père Elias, de l’Institut du
Verbe incarné lui aussi, qui plus est
compatriote et compagnon d’ordination
du P. Jorge. Avec bonté et gentillesse,
il accueille les personnes et
s’entretient avec elles. Pour le reste, il
consacre beaucoup d’énergie à l’étude
de l’arabe.
Le P. Humam a pu rencontrer les
enseignants de l’école latine, traiter
les questions les plus urgentes avec
le P. Jorge et visiter l’école des Sœurs
du Rosaire, qui a été endommagée au
cours de la guerre de janvier dernier.
Avec un bel esprit d’hospitalité, les
sœurs du Rosaire et leur Mère générale
ont accueilli à déjeuner les prêtres
et les religieuses de Mère Teresa dans
leur maison.

Juillet - Octobre 2009 185
Entrée solennelle
du nouveau Consul Général
de France au Saint-Sépulcre
M. Frédéric Desagneaux, nouveau
Consul Général de France à Jérusalem,
a fait sa première entrée solennelle au
Saint-Sépulcre mardi 13 octobre, accompagné
de son épouse et de son fils.
La procession, ouverte par les frères
franciscains et composée de nombreux
religieux, religieuses, fonctionnaires
consulaires, journalistes, fidèles laïcs
et simples curieux, a quitté la porte de
Jaffa à 10 heures. Pour le Patriarcat
latin, les PP. William Shomali, chancelier,
et Humam Khzouz, administrateur
général, étaient présents.
A l’entrée de la basilique, M. Desagneaux
a salué les supérieurs des
couvents grec, franciscain et arménien
du Saint-Sépulcre. Puis il s’est rendu
à l’Anastasis, devant laquelle le P.
Custode Pierbattista Pizzaballa OFM
l’a accueilli. Après la proclamation de
l’évangile de la Résurrection par le P.
Stéphane Milovitch OFM, le Custode
a prononcé un discours de bienvenue
dans lequel, en quelques mots chaleureux,
il a remercié la France – et
ses représentants à Jérusalem – pour
sa constante vigilance à préserver les
droits des communautés chrétiennes
de Terre Sainte.
Le nouveau Consul Général s’est
ensuite rendu dans la chapelle des
franciscains, puis au Calvaire, avant
de gagner Sainte-Anne pour le cocktail.
De nombreux religieux et religieuses,
français surtout, ont assisté à
cet événement important de la vie de
Le nouveau Consul Général de France salue fra Vittorio Bosello,
supérieur du couvent franciscain du Saint-Sépulcre

186
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
M. Frédéric Desagneaux, son épouse et son fils
l’Eglise de Jérusalem et ont eu l’occasion
de saluer M. Desagneaux.
Lors de fêtes récentes, le nouveau
Consul Général a déjà pu faire la
connaissance de plusieurs maisons et
communautés religieuses, notamment
les Filles de Notre-Dame des Douleurs
à Abu Dis et les Filles de la Charité à
l’hospice de Jérusalem. Dans les mois
qui viennent, il rencontrera le reste de
la communauté catholique française et
francophone de Jérusalem.
Biographie de M. Frédéric Desagneaux
Né le 4 juillet 1957, Frédéric Desagneaux
est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques
de Paris. Il opte pour la carrière diplomatique
et se voit confier, entre 1979 et 1991, des missions
dans plusieurs pays arabes (Irak, Soudan,
Oman), ainsi qu’en Iran.
Entre 2003 et 2007, il est Consul Général
de France à San Francisco.
Ses missions à l’étranger sont entrecoupées
de plusieurs passages par le Ministère
des Affaires étrangères à Paris et le porteparolat
de la Présidence de la République.
Depuis le 21 août 2009, Frédéric Desagneaux
est Consul général de France à Jérusalem.
M. Desagneaux est Chevalier de l’Ordre
national du mérite et Conseiller des Affaires
étrangères hors classe.
Source : Consulat général de France à
Jérusalem
Entrée solennelle
du Patriarche Fouad
à Muqeibleh
Muqeibleh est un village arabe situé
à 5 km à peine au nord de Jénine.
C’est le dernier village arabe israélien
que l’on traverse avant la frontière et
le passage dans les Territoires palestiniens.
En 2005, la communauté catholique
latine de Muqeibleh s’est dotée
d’une assez grande église, construite
grâce à la contribution des fidèles et
de quelques bienfaiteurs sur un terrain
donné par le Conseil régional. C’est le
Patriarche Michel Sabbah qui l’avait
consacrée le 5 novembre 2005.

Juillet - Octobre 2009 187
Le 31 octobre, le Patriarche Fouad
Twal a fait sa première entrée solennelle
à Muqeibleh.
A l’entrée du village, Sa Béatitude
a été accueilli par le P. Marco Riva, administrateur
paroissial et prêtre de don
Guanella (Congrégation des Serviteurs
de la Charité), les Filles de Sainte Anne,
le maire musulman de Muqeibleh, le
président du Conseil régional, le maire
et une délégation d’habitants de la ville
italienne de Paderno d’Adda (ville
natale du P. Riva) et l’ensemble de la
communauté paroissiale, composée de
130 fidèles environ.
Le riche programme de la journée,
organisé par le P. Marco Riva et
les Filles de Sainte Anne, comportait,
outre l’entrée solennelle, quatre moments
principaux. Le Patriarche Fouad
a d’abord béni le nouveau cimetière
chrétien du village, de taille modeste
mais remarquablement aménagé et entretenu
; il a ensuite béni et inauguré
les trois nouvelles cloches de l’église,
don de la municipalité et de la paroisse
de Paderno d’Adda. Sa Béatitude a
ensuite présidé la messe dans l’église
comble, en présence des fidèles de la
communauté chrétienne et d’amis musulmans.
Après la messe, tout le monde
s’est retrouvé pour les remerciements,
les discours et les échanges, avant de
partager un repas en commun sous un
grand auvent, dans la plus pure tradition
de l’hospitalité orientale.
Fête paroissiale à Aboud
Le 13 septembre est jour de fête paroissiale
à Notre-Dame des Douleurs
de Aboud (Palestine). Mgr Marcuzzo
est venu présider la messe pour cette
belle occasion. Ont concélébré le P.
Elias Tabban, nouveau curé de Aboud,
et plusieurs prêtres des environs. Au
A l’extrémité gauche, le P. Elias Tabban, nouveau curé de Aboud

188
cours de la célébration, Mgr Marcuzzo
a béni les nouveau bancs offerts par
un bienfaiteur américain originaire de
Aboud.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
monastère de Latroun le 25 mai 2003,
à l'âge de 26 ans. Il a fait profession
temporaire en 2006. Il est actuellement
sous-maître des novices.
• Vie sacerdotale
et religieuse
Profession solennelle du premier
moine trappiste palestinien
Le 15 septembre 2009, en la fête de
Notre-Dame des Douleurs, patronne
de l'abbaye trappiste de Latroun, le P.
René Hascoët, Supérieur ad nutum, a
reçu la profession solennelle du frère
Jean-Marie Odeh. Depuis la fondation
de l'abbaye, en 1890, le frère Jean-Marie
est le premier moine palestinien à
faire sa profession solennelle. Né le
22 mars 1977 dans une famille de rite
latin originaire de Jaffa-Tel Aviv, frère
Jean-Marie (Alex) Odeh est entré au
• Nouvelles du vicariat
de Nazareth
Procession de la Croix
à Mi’liya
Le 13 septembre, à Mi’liya, Mgr
Marcuzzo a participé à la traditionnelle
procession pour la fête de la Croix glorieuse
aux côtés de Mgr Elias Chacour,
archevêque grec melkite catholique
de Haïfa, Mgr Kyriakos, archevêque
grec orthodoxe de Nazareth, Mgr Joseph
Jules Zerey, évêque grec melkite
catholique de Jérusalem, un pasteur
anglican et de nombreux prêtres, religieux,
religieuses, ainsi que des milliers
de fidèles.
Le frère Jean-Marie Odeh et Mgr Marcuzzo, quelques jours après la profession solennelle

Juillet - Octobre 2009 189
Iftar et dialogue interreligieux
Au cours du mois de Ramadan,
l’habitude a été prise d’organiser des
rencontres interreligieuses à l’occasion
de l’iftar (rupture quotidienne
du jeûne musulman). Ces occasions
offrent la possibilité aux responsables
et aux fidèles musulmans, druzes,
chrétiens et juifs de se rencontrer, de
dialoguer et de mieux se connaître.
En Galilée, parmi les nombreux iftar
organisés, signalons ceux de l’école
latine de Zababdeh (9 septembre),
celui de l’Union des avocats de Galilée
à Nazareth (10 septembre), celui
de la paroisse latine de Nazareth (12
septembre) et celui de la paroisse latine
de Rameh (17 septembre), auquel
s’est joint un groupe international de
dialogue interreligieux de passage en
Israël.
La Famille vincentienne fête
ses 350 ans
Cette année, la Congrégation de la
Mission (Pères lazaristes), les Filles
de la Charité et toute la Famille vincentienne
fêtent le 350 ème anniversaire
de la mort de saint Vincent de Paul et
de sainte Louise de Marillac. A cette
occasion, le 26 septembre, Mgr Marcuzzo
a présidé une messe d’action
de grâce à l’Hôpital Saint-Vincent
de Nazareth. Au cours de l’homélie,
il a médité sur la lettre que le Supérieur
Général a adressée à toute la
Famille vincentienne. Chaque jour
de cette année jubilaire, les membres
dispersés aux quatre coins du monde
récitent une prière dans laquelle ils
demandent à être renouvelés dans le
charisme confié à saint Vincent et à
sainte Louise: “Que l’Esprit de Cha-
Iftar à Rameh

190
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Au cours de la messe à l’Hôpital Saint-Vincent
rité inonde nos cœurs et nos âmes
afin que notre amour pour nos frères
marginalisés et exclus par la société,
soit inventif à l’infini, doux, attentif,
miséricordieux, prévenant! (…) Accorde-nous
de ne pas reculer devant
les difficultés et d’être toujours prêts
à salir nos mains pour les pauvres,
nos maîtres. Fais qu’à leur école nous
apprenions à devenir tes vrais fils et
filles, dignes héritiers du charisme que
tu as confié à Vincent et à Louise pour
le bien de l’Église et de l’humanité
tout entière.”
En Terre Sainte, les Filles de
la Charité animent de nombreuses
œuvres au service des pauvres, des petits
et des marginalisés. Présentes à Jérusalem,
Béthanie, Ein Karem, Bethléem,
Haïfa et Nazareth, elles tiennent
des hospices, crèches, foyers de personnes
handicapées, centres sociaux,
hôpitaux, orphelinats... Elles ont aussi
une petite association de soutien et
d’assistance aux pauvres de Gaza.
Les Pères lazaristes, quant à eux,
ont une maison à Jérusalem et soutiennent
la mission des Filles de la Charité.
Retraite mensuelle des prêtres
à Deir Rafat
Habituellement, la rencontre mensuelle
des prêtres du Patriarcat latin
(Palestine et Israël) a lieu à Jérusalem,
au siège du Patriarcat. Mais le 6 octobre,
ils se sont réunis au sanctuaire
Notre-Dame de Palestine, à Deir Rafat.
Cela leur a donné l’occasion de
faire la connaissance des Sœurs de
Bethléem, de l’Assomption de la
Vierge et de saint Bruno, communauté
nouvellement en charge du sanctuaire.
En confiant la gestion et l’animation
de Deir Rafat aux sœurs de Bethléem,
le Patriarche et les évêques souhaitent
continuer à en faire un lieu de pèleri-

Juillet - Octobre 2009 191
Lors de la retraite des prêtres, pendant la méditation donnée par le P. Louis Hazboun
nage diocésain, tout en renforçant sa
dimension pastorale. Le sanctuaire est
destiné à accueillir davantage de retraites,
de pèlerinages paroissiaux, de
récollections, de groupes de jeunes,
etc.
Fête des sœurs du Rosaire à Rafidia
Le 9 octobre, à la paroisse latine
Saint Justin de Rafidia (Naplouse), les
sœurs du Rosaire étaient doublement
à l’honneur : en raison de la fête de
Notre-Dame du Rosaire d’une part,
Dans la nouvelle église orthodoxe du Puits de la Samaritaine.
De gauche à droite : le P. Nidal Qanzoua’, le P. Ibrahim Shomali, le P. Johnny Abu Khalil,
le curé orthodoxe, Mgr Marcuzzo, le P. Elias Tabban, le P. ‘Ala Musharbash

192
mais aussi parce qu’elles fêtaient le
centième anniversaire de leur présence
à Rafidia. Depuis un siècle, les
sœurs du Rosaire y mènent une double
mission : l’animation de l’école et le
service de la paroisse. C’est Mgr Marcuzzo
qui a présidé la messe d’action
de grâce, concélébrée par le P. Johnny
Abu Khalil, curé de Rafidia, les PP.
Nidal Qanzoua’ et ‘Ala Musharbash
(Zababdeh), Elias Tabban (Aboud) et
Ibrahim Shomali (Beit Jala), ainsi que
par le P. Joseph Saadeh, curé melkite
de Naplouse. Etait également présent
le Rév. Ibrahim Nairouz, pasteur anglican
de Naplouse.
Après la messe, Mgr Marcuzzo et
les prêtres latins présents se sont rendus
à Naplouse pour visiter la nouvelle
église grecque orthodoxe du Puits de
la Samaritaine.
Inauguration de deux nouveaux
bâtiments au Mont des Béatitudes
Le 30 octobre, le Patriarche Fouad
était au Mont des Béatitudes pour présider
la messe et l’inauguration de
deux nouveaux bâtiments : le premier
destiné à accueillir les nombreux pèlerins
qui viennent toute l’année prier
dans ce lieu saint ; le second destiné à
la communauté des Franciscaines missionnaires
du Cœur Immaculé de Marie
(CIM), responsables de la gestion
et de l’animation du site. Ont participé
à l’événement, outre le Patriarche
Fouad, Mgr Marcuzzo, Mgr Chacour,
le Custode Pizzaballa OFM, l’abbé bénédictin
Lindemann OSB, ainsi qu’un
certain nombre de prêtres, religieux,
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
religieuses et fidèles. Parmi les invités
venus de l’étranger, il y avait notamment
Dr. Maurizio Saglietto, président
de l’ANSMI (Associazione Nazionale
per Soccorrere i Missionari Italiani),
l’association propriétaire du terrain et
des bâtiments du Mont des Béatitudes,
accompagné de quelques conseillers ;
M. Claudio Scajola, ministre italien du
Développement économique ; Sr. M.
Rosanna Nava, Provinciale des Franciscaines
missionnaires du CIM et Sr.
M. Valeria Briccoli, nouvelle supérieure
de la communauté du Mont des
Béatitudes.
Nouvelles de la Légion de Marie
- La Légion de Marie médite sur la
figure de Mère Marie-Alphonsine.
Le 11 septembre, 350 femmes
membres de la Légion de Marie se
sont retrouvées à la Domus Galilaeae
de Korazim pour une retraite préparée
par les PP. Louis Hazboun, Amjad
Sabbara et François-Marie Shamieh.
La retraite était centrée sur la figure de
Mère Marie-Alphonsine Ghattas, fille
du diocèse de Jérusalem et fondatrice
des Sœurs du Rosaire. Les méditations
données par Mgr Marcuzzo aux retraitantes
ont porté plus précisément sur
l’apostolat marial de Mère Marie-Alphonsine.
Rappelons que suite à l’approbation
par le pape Benoît XVI, le 3
juillet dernier, du décret reconnaissant
un miracle dû à son intercession, Mère
Marie-Alphonsine sera bientôt proclamée
Bienheureuse. Grande joie pour
le Patriarcat latin de Jérusalem et toute

Juillet - Octobre 2009 193
Retraite de la Légion de Marie à la Domus Galilaeae
l’Eglise catholique de Terre Sainte!
La date de la béatification a été
fixée au 22 novembre prochain, à Nazareth.
- Congrès annuel de la Légion de
Marie à Jéricho
Vendredi 29 octobre, la Légion
de Marie a tenu son congrès annuel
à l’hôtel Intercontinental de Jéricho.
Environ 470 membres ont participé au
congrès : présidents, vice-présidents,
trésoriers, secrétaires et directeurs spirituels
des praesidia (unités de base
de 4 à 20 membres se réunissant à un
rythme hebdomadaire) et des curiae
(regroupement de plusieurs praesidia)
composant le comitium (unité régionale)
de Terre Sainte.
Le Patriarche Fouad ne pouvant
présider lui-même le congrès, c’est
Mgr Kamal Bathish, évêque auxiliaire
émérite, qui l’a fait. Rappelons que ce
dernier, dans les années 1950, alors
qu’il était jeune prêtre, a accompagné
de lancement de la Légion de Marie en
Terre Sainte.
Les membres du bureau du comitium
de Terre Sainte ont pris tour
à tour la parole. Bassem Ghattas, le
Président, a d’abord adressé un mot
de bienvenue aux congressistes et introduit
le double thème du congrès :
“L’esprit de la Légion de Marie et l’activité
apostolique de ses membres”.
Puis le Secrétaire Général a présenté
un compte-rendu des activités depuis
le dernier congrès. Enfin le P. Ibrahim
Faltas, Directeur spirituel, a prononcé
une courte exhortation spirituelle.
Dans son discours, Mgr Bathish
a développé le double thème du
congrès. En substance, il a expliqué
aux congressistes présents que l’esprit
de la Légion de Marie était avant tout
l’esprit de Marie elle-même, et que
l’activité apostolique de ses membres
était un moyen de vivre et de répandre
cet esprit de Marie.

194
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Les deux orateurs principaux du
congrès ont été le P. Amjad Sabbara
OFM, curé et directeur spirituel de
la curie de Nazareth, et Marguerite
(“Margot”) Kashou’, une des pionnières
de la Légion de Marie en Terre
Sainte. Le premier a parlé de l’esprit
de la Légion. Mais c’est surtout l’intervention
de la seconde – et surtout
la manière dont elle s’est brutalement
achevée – qui a durablement marqué
les esprits et restera pour l’histoire
l’événement mémorable de ce congrès
2010. Alors qu’elle parlait de l’apostolat
des légionnaires de Marie avec
l’ardeur et la passion mariales que tout
le monde lui connaissait, Margot s’est
soudain écroulée à terre... On s’est
précipité à son secours pour essayer
de la ranimer en attendant l’arrivée de
l’ambulance. Peine perdue : le cœur ne
voulait pas repartir. Marguerite Kashou’
est décédée le jour même, 29 octobre,
en plein cœur du congrès.
Ce décès, et surtout la manière
dont il est survenu, a bouleversé tout
le monde. Margot était une figure très
dévouée, estimée et aimée de la Légion
de Marie en Terre Sainte ; c’est
elle qui, en 1956, avait été la première
présidente de la curia de Ramallah, à
l’époque où la Légion venait de naître.
Elle n’a jamais ménagé sa peine pour
répandre la dévotion mariale et venir
en aide aux personnes dans le besoin.
Son départ est une grande perte pour
le mouvement. Mais au ciel Margot ne
restera pas inactive : nul doute qu’elle
intercède déjà pour la Légion de Marie
et toute sa chère Eglise de Terre Sainte.
Visites au Vicariat de Nazareth
- Visite des petits séminaristes de
Beit Jala
Traditionnellement, au moment des
vendanges, les séminaristes de Beit Jala
Mgr Marcuzzo, le P. Issa Hijazin et les petits séminaristes de Beit Jala

Juillet - Octobre 2009 195
M. Christophe Bigot (en conversation avec Mgr Marcuzzo) et M. Jean-Christian Coppin
(deuxième en partant de la gauche) en visite au vicariat à Nazareth
partent en promenade, dite “promenade
du raisin”, sur la route d’Hébron. Normalement,
au cours de l’excursion, on
s’arrête pour acheter et manger du raisin.
Aujourd’hui, il n’est pas toujours
aisé de perpétuer cette tradition. Mais
on continue d’organiser une excursion
pour les séminaristes à cette époque
de l'année. Ainsi, le 21 septembre dernier,
tous les petits séminaristes de Beit
Jala, accompagnés du P. Issa Hijazin,
formateur, se sont rendus à Nazareth. A
cause des restrictions au déplacement,
certains y venaient pour la première
fois… Ils ont célébré la messe, puis se
sont retrouvés au vicariat pour une causerie
au cours de laquelle chacun a pu
se présenter.
- Le 14 septembre, visite de Sr.
Mary Kuriakose, Provinciale indienne
des Sœurs de Maria Bambina.
- Le 5 octobre, M. Christophe Bigot,
nouvel ambassadeur de France en
Israël, a rendu sa traditionnelle visite
aux institutions françaises de Nazareth:
l’hôpital français, l’école des Salésiens
et les sœurs de Saint-Joseph. Il
était accompagné de M. Jean-Christian
Coppin, Consul de France à Haïfa, et
de quatre attachés. Il a également rendu
visite au maire de Nazareth, ainsi
qu’à Mgr Marcuzzo au vicariat.
• Parmi les groupes
et personnalités reçus
par le Patriarche
- Vendredi 4 septembre 2009, M.
Geert Cockx, nouveau Consul Général
de Belgique à Jérusalem, a rendu
visite à Sa Béatitude Fouad Twal au
siège du Patriarcat latin. Tous deux
se sont entretenus de la récente visite
du pape Benoît XVI en Terre Sainte,
de la situation politique générale et du
processus de paix. M. Geert Cockx
succède à M. Leo Peeters, Consul Général
de Belgique à Jérusalem de 2005
à 2009.
- Le 28 août, le Patriarche a reçu
Afif Safieh, diplomate chrétien pales-

196
tinien, Sous-commissaire de l’Autorité
palestinienne pour les relations internationales,
et sa sœur Diana Safieh.
De gauche à droite : le P. William Shomali, le
Patriarche Fouad, Afif Safieh, Diana Safieh
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
- Le 22 octobre, le Patriarche
Fouad a reçu un groupe d’intellectuels,
de chercheurs et d’hommes politiques
palestiniens. Parmi eux : Abdel Qader
Husseini, directeur de PASSIA (Palestinian
Academic Society for the Study
of International Affairs) ; Hatem Abdel
Qader, Conseiller du Premier ministre
; Mahdi Abdul Hadi, Président
du conseil d’administration de PAS-
SIA ; Afif Safieh, Sous-commissaire
de l’Autorité palestinienne pour les relations
internationales ; Adnan Ghaleb
Husseini, architecte.
De gauche à droite : le P. William Shomali, Afif Safieh, Mgr Bathish, Adnan Ghaleb Husseini,
le Patriarche Fouad, Hatem Abdel Qader, Abdel Qader Husseini, Mahdi Abdul Hadi,
les PP. Ibrahim Hijazin et Emil Salayta
- Le 5 novembre, le Patriarche
Fouad a reçu la visite de Sr. Janice Fulmer,
supérieure générale des Sœurs de
la Sainte Famille de Nazareth, accompagnée
de Sr. Virginette Rypniewski
et Sr. Bozena Flak, conseillères générales,
et de Sr. Felicità Tworkowski,
supérieure de la communauté à Nazareth.
- Le 28 octobre, le Patriarche
Fouad a reçu un groupe de personnalités
du Chili. Parmi elles se trouvaient
Jose Miguel de la Cruz, Représentant
du Chili auprès de l’Autorité palestinienne,
et Mario Nazal Momares,
Président de “Belen 2000”. Claudette
Habesch, Secrétaire Général de Caritas
Jérusalem, avait organisé la rencontre.

Juillet - Octobre 2009 197
Le Patriarche Fouad entouré de personnalités chiliennes
DANS LE MONDE
Voyage du Patriarche Fouad
au Royaume-Uni
Au début du mois de septembre, le
Patriarche Fouad a effectué un voyage
au Royaume-Uni. Du 7 au 10, il était en
Angleterre, puis du 10 au 14, en Ecosse.
Le 8 septembre, dans la cathédrale
de Westminster, à Londres, au cours
d’une rencontre organisée par l’association
internationale Aide à l’Eglise
en Détresse (AED), Sa Béatitude a
prononcé une conférence dont la substance
peut être résumée ainsi :
“Sans l᾿aide extérieure, l᾿avenir de
l᾿Eglise en Terre Sainte est menacéˮ
(lire la conférence dans la partie Documents).
Devant une assemblée de
bienfaiteurs de l’AED et de Missio, de
chevaliers du Saint-Sépulcre, d’amis
de la Terre Sainte et de simples fidèles,
le Patriarche latin de Jérusalem a demandé
aux chrétiens du monde entier
d’unir leurs forces pour aider les fidèles
de la terre de Jésus.
Dans sa conférence, Mgr Fouad a
souligné combien l’émigration avait
drastiquement réduit le nombre des
chrétiens, aussi bien en Israël que dans
les territoires de l’Autorité palestinienne.
Selon lui, le nombre des fidèles
vivant à Jérusalem – 10000 environ aujourd’hui
– pourrait descendre à 5000
d’ici 2016, sachant que dans la région
le pourcentage de leur présence est
passé de 10 à 2% en 60 ans, si ce n’est
beaucoup plus, selon d’autres sources.
Revenant sur le pèlerinage de
Benoît XVI en Terre Sainte en mai
dernier, le Patriarche a exprimé sa
tristesse de constater que l'événement
n’avait pas conduit à une diminution
des actes d’oppression contre les minorités,
notamment les chrétiens.
“Entre les restrictions auxquelles ils
sont soumis dans leurs déplacements,
le manque de considération concer-

198
nant leur habitat, les impôts et la violation
du droit de résidence dont ils font
l’objet, les chrétiens palestiniens ne
savent plus où donner de la tête.”
Mgr Twal a condamné en particulier
le mur érigé par Israël autour de
la Cisjordanie, affirmant qu’en plus
d’entraver la liberté de mouvement,
“ce mur a enfermé beaucoup de Palestiniens
dans des zones-ghetto où l’accès
au travail, à l’assistance médicale,
à l’instruction et aux autres services de
base est gravement compromis.” Il a
également dénoncé les restrictions à
la liberté de culte : “Nous avons une
nouvelle génération de chrétiens qui
ne peuvent pas rendre visite aux Lieux
Saints de leur foi, ces lieux n’étant
pourtant qu’à quelques kilomètres de
là où ils habitent…”
En présence de Marie-Ange Siebrecht,
responsable de l’AED pour les
projets au Moyen-Orient, Mgr Twal a
également remercié l’association pour
le soutien qu'elle apporte aux œuvres
du Patriarcat, notamment aux prêtres,
aux séminaristes de Beit Jala, aux religieuses
de Bethléem, aux familles qui
fabriquent des objets religieux en bois
d’olivier, etc.
Dans l’homélie qu’il a prononcée
au cours de la messe, le Patriarche a
souligné l’importance des cinq “P” :
Prière, Pèlerinage, Pression, Projets,
qui doivent tous conduire à la Paix.
“Si en 61 ans, nous n’avons pas réussi
à obtenir la paix, cela veut dire que
les méthodes que nous avons utilisées
n’étaient pas les bonnes”, a-t-il
commenté en parlant de la nécessité
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
d’aboutir à une solution définitive
dans la région. “Les hommes politiques
semblent s’inquiéter davantage
à l’idée de faire la paix que d’avoir la
guerre ; ils préfèrent gérer le conflit
plutôt que de le résoudre.”
Dans les Territoires palestiniens
occupés, a-t-il ajouté, les gens “sont à
la merci totale de l’armée israélienne,
et en ce moment la bande de Gaza vit
dans un état de siège imposé par Israël,
qui a provoqué une crise humanitaire
dramatique.”
Malgré la situation toujours très inquiétante,
le Patriarche s’est dit “prudemment
optimiste” face au “changement
de ton de l’administration américaine
dirigée par le président Obama”,
relevant que le nouveau chef d’Etat
américain “paraît plus conscient que
ses prédécesseurs des erreurs fondamentales
commises par l’administration
américaine dans sa manière
d’aborder le conflit.”
Au nom de tous les fidèles chrétiens
de Terre Sainte, le Patriarche Fouad a
fait part de sa reconnaissance et de sa
profonde gratitude envers leurs bienfaiteurs
: “Nous comptons sur votre affection
et sur votre soutien. Sans vous,
qu’en sera-t-il de notre avenir ”
En Ecosse, le Patriarche Fouad a
présidé l’investiture de nouveaux chevaliers
et dames du Saint-Sépulcre de
Jérusalem.
Actes de la Curie
- Le R.P. Rafiq Khoury a été nommé
curé de la paroisse de l’Immaculée

Juillet - Octobre 2009 199
Conception de la Bienheureuse Vierge
Marie à Birzeit (Palestine), par un décret
en date du 5 septembre 2009.
- Le R.P. Youssef Rabadi a été
nommé curé de la paroisse de l’Exaltation
de la Sainte Croix à Rumaimin
(Jordanie), par un décret en date du 4
octobre 2009.
- Le R.P. Rif’at Bader a été nommé
curé de la paroisse du Sacré-Cœur de
Jésus à Naour (Jordanie), par un décret
en date du 19 août 2009. ■
ERRATUM
Dans le dernier numéro de Jérusalem, plusieurs erreurs se sont glissées dans la rubrique
“Les actes de la Curie”.
- Le R.P. Hanna Kaldany n’est pas vicaire à Naour mais reste curé de la paroisse du
Sacré-Cœur de Jésus à Marj Al-Hamam (Jordanie) ;
- Le R.P. Riad Hijazin n’est pas vicaire mais curé de la paroisse du Christ Roi à Misdar-
Amman (Jordanie) ;
- Le R.P. Yacoub Rafidi n’est pas vicaire mais curé de la paroisse de la Décollation de
Saint Jean Baptiste à Madaba (Jordanie).
In memoriam
Dom Yves De Broucker, o.c.s.o. (1928-2009)
Yves de Broucker est né le 6 mars 1928 à Joué-lès-Tours, en France. Il entre à la Trappe du
Mont des Cats (Nord) à l’âge de 22 ans. Il fait profession solennelle le 1 er novembre 1955 et
est ordonné prêtre le 15 juillet 1957. Peu après son ordination, il est envoyé à Madagascar
co-fonder la trappe de Maromby. Dom Yves est nommé supérieur de Latroun le 1 er février
1976. Âgé de 48 ans à peine, il apporte son dynamisme et son ardeur. Deux ans plus tard,
la communauté l’élit comme abbé ad tempus definitum et il reçoit la bénédiction abbatiale
par le Patriarche J.-J. Beltritti le 6 avril 1978. Au début de l’année 1982, après six années de
service dévoué du monastère, Dom Yves jugea le moment venu de mettre fin à son service
et de laisser la place à un frère natif du Moyen Orient, ce qui était son vif désir, ainsi qu’il
l’écrivit dans sa lettre de démission : “Quand, en septembre 1975, je fus sollicité pour
devenir Supérieur du Monastère de Latroun, je formais explicitement le souhait que mon
ministère trouve son achèvement le jour où un Frère de Latroun pourrait assumer lui-même
le gouvernement de sa communauté.” Cela eut lieu le 15 avril 1982, jour où le flambeau
passa au Père libanais Paul Saouma.
De retour en France, le P. Yves fut aumônier des Sœurs cisterciennes d’Altbronn
(Alsace) pendant douze ans, puis Supérieur de l’abbaye d’Aiguebelle pendant 14 mois
(1995-1996). De nouveau, le P. Yves remplit le service d’aumônier à Altbronn pendant
deux ans (1996-1998), puis ce fut le retour définitif au Mont des Cats où il remplit la charge
d’hôtelier, charge qui l’amena à accueillir et accompagner spirituellement beaucoup de
personnes qui recouraient à lui dans leur cheminement.

200
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Après avoir quitté Latroun, le P. Yves continua de s’intéresser à la vie de la communauté,
ayant à cœur sa croissance, restant en contact avec les frères, vibrant à ce que nous vivons
dans cette région troublée.
Mercredi 12 août au petit matin, le P. Yves est décédé des suites d’une leucémie aggravée
d’une péritonite. Il a rejoint la maison du Père.
Au cimetière de Latroun, une plaque en marbre a été érigée à la mémoire de Dom Yves,
sur une poignée de terre prise de sa tombe au Mont des Cats. “Ainsi la mémoire de celui qui
fut notre Abbé restera concrétisée et ne sera pas effacée de notre cimetière, de nos cœurs.”
(P. Louis Wehbeh, o.c.s.o.)
Père Basile Ramy, o.c.s.o. (1923-2009)
Faouzi Sassine Ramy est né le 19 mars 1923 à Falougha, dans le gouvernorat du Mont
Liban, région où cohabitent maronites et druzes. Il fut baptisé sous le nom de Youssef.
Jeune il s’orienta vers le séminaire. Il étudia au Collège de la Sagesse et entra au séminaire
maronite de Ghazir, où il étudia avec Nasrallah Sfeir, son aîné de trois ans, qui deviendra
patriarche en 1986, puis cardinal. Séminariste, Faouzi sentit un attrait pour la vie monastique
cloîtrée. Il pensa au monastère trappiste de Latroun. Quand sa famille eut connaissance
de ses aspirations, elle s’y opposa très fortement. Dans ce conflit, Faouzi opta pour une
solution radicale : il prit la fuite sans rien dire et arriva à Latroun le 16 novembre 1946,
âgé de 23 ans. Il fut reçu par l’abbé Dom Paul Couvreur. Une fois découvert le lieu de
retraite du fugitif, sa famille fit tout le possible pour le récupérer et le dissuader, mais ce
fut peine perdue. Le 21 novembre 1947, Faouzi reçut l’habit de novice et le nom de Basile.
Le 8 décembre 1952, frère Basile émettait ses vœux solennels entre les mains de Dom Elie
Corbisier. Il fut ordonné diacre le 29 juin 1955, puis prêtre le 17 décembre 1955, dans la
co-cathédrale du Patriarcat latin à Jérusalem, par Mgr Vincent Gélat, évêque auxiliaire.
Le P. Basile fut tour à tour cellérier, responsable de la cave, hôtelier, toutes charges qu’il
remplit avec beaucoup de zèle et de rectitude, sans jamais se ménager. Quand Dom Paul
Saouma fut placé à la tête de la communauté en avril 1982, il choisit Père Basile comme
prieur. Il le maintint dans sa charge pendant vingt ans, jusqu’en août 2002, presque sans
discontinuité. Pendant cette période, il fut le bras droit du Père Abbé pour accompagner
l’annexe au Liban, devenue fondation à partir de 1998 ; il s’y rendait fréquemment et y
faisait de petits séjours.
En août 2009, rien ne laissait prévoir un dénouement proche. Pas même ce matin du
mercredi 12 août où, comme chaque jour à 6h30, il chante les laudes avec la communauté
puis concélèbre la messe. Celle-ci achevée, il se rend à la sacristie pour retirer ses ornements
liturgiques, il fait son action de grâces, sort de l’église et s’écroule dans le cloître. C’est le
départ.
Au cimetière, avant que son corps ne soit mis en terre, un ami juif de Latroun, Zeban
Bloch, tint à lui rendre un ultime hommage par ces quelques mots : “Mon cher ami Basile,
j’ai appris à vous connaître et à apprécier votre expérience de la vie, votre bienveillance et
votre honnêteté, et j’ai vu combien les gens vous honorent et vous respectent. J’ai appris
beaucoup de vous… Je vous accompagne aujourd’hui dans votre dernier parcours…
Retrouvez la paix, mon cher ami, et que Dieu vous accueille entre tous les Saints.”
(P. Louis Wehbeh, o.c.s.o.)