PROVINCE DE L'ADAMAOUA

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PROVINCE DU NORD SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE DU TERRITOIRE (SDRADDT) OCTOBRE 2002 Ministère des Affaires Economiques, de la Programmation et de l’Aménagement du Territoire

<strong>PROVINCE</strong> DU NORD<br />

SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL D’AMENAGEMENT ET <strong>DE</strong> <strong>DE</strong>VELOPPEMENT DURABLE DU TERRITOIRE (SDRADDT)<br />

OCTOBRE 2002<br />

Ministère des Affaires Economiques, de la Programmation<br />

et de l’Aménagement du Territoire


ADMINISTRATION ET <strong>DE</strong>MOGRAPHIE<br />

<strong>DE</strong>SCRIPTION <strong>DE</strong> LA SITUATION<br />

Administration:<br />

La Province du Nord est née de l’éclatement de l’ancienne Province du grand Nord<br />

en trois provinces en 1983. Elle compte 14 arrondissements, 4 districts et 19 communes<br />

réparties entre 4 départements, et s’étend sur 66’333 km 2 (voir carte 1).<br />

Groupes ethniques<br />

Les groupes autochtones agricoles<br />

Dans la Province du Nord il y a plusieurs groupes ethniques autochtones qui se sont<br />

installés dans la région avant les conquêtes Foulbé du 19 ème siècle. Parmi ceux-ci, nous<br />

avons:<br />

-Les Doayo ou Namchi. Ils ont des liens de parenté avec les Fali et sont des<br />

descendants des Dourou. Ils sont arrivés dans la région au 15 ème siècle et se sont<br />

installés dans le département du Faro.<br />

Les Fali sont regroupés depuis plusieurs siècles dans le département de la Benoué<br />

et plus précisément dans les lamidats de Garoua, de Demsa et de Pitoa ainsi que<br />

dans le département de Mayo-Louti.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Les Koma et les Tchamba sont installés dans le département du Faro et plus<br />

précisément dans l’arrondissement de la Beka.<br />

Les Bata sont clairsemés dans les lamidats de Touroua, Tchéboa, Garoua et Demsa.<br />

Ils sont cultivateurs et pêcheurs.<br />

Les Dourou installés dans le Mayo-Rey ont longtemps résisté à la conquête Peule. Ils<br />

sont cultivateurs et chasseurs.<br />

Les Guidar ou Bainawa sont installés dans le département de Mayo-Louti.<br />

Les Daba peuplent les montagnes du Mayo-Louti.<br />

Les groupes minoritaires<br />

Les Njegn, qui peuplent le nord de la Benoué, et le Mayo-Louti.<br />

<br />

<br />

Les Moudang et Toupouri sont installés dans l’arrondissement de Bibemi où ils<br />

pratiquent l’agriculture.<br />

Les Panon-Pape et les Guewe sont installés dans les arrondissements de Lagdo et<br />

de Poli.<br />

<br />

<br />

<br />

Les Voko occupent le sud-ouest du Faro.<br />

Les Kolbila, qui ont des liens de parenté avec les Tchamba, vivent dans la vallée du<br />

Mayo Bantadje.<br />

Les Mboum, cousins des Doayo, sont concentrés dans le Faro et le Mayo-Rey.<br />

Les PeulS<br />

Les Peuls sont arrivés dans la Province du Nord au 19ème siècle. Ils ont conquit les<br />

espaces les plus vitaux et se sont installés dans les plaines et vallées, faciles d’accès et<br />

zones de riches pâturages pour les troupeaux. Ils dominent de vastes territoires dans<br />

tous les départements de la province.<br />

Administration traditionnelle<br />

Les populations autochtones sont sous l’autorité de l’administration peule. Le<br />

foufoulbé, qui est leur langue, s’est imposé aux autochtones et reste la langue<br />

dominante de la province.<br />

Le système socio-politique Foulbé est imposé à tous les autres groupes ethniques. Il est<br />

hiérarchisé et centralisé autour du Lamido, qui contrôle toutes les activités socioéconomiques<br />

de sa circonscription territoriale à travers un certain nombre d’organes:<br />

Le Gouvernement ou Faada composé des ministres nommés et révocables ;<br />

Les Ardo qui sont des chefs d’unités territoriales ;<br />

<br />

Les Djaoro, chefs de village nommés et qui rendent compte au Lamido.<br />

C’est pourquoi la province est morcelée d’une vingtaine de chefferies Foulbé dont les<br />

limites territoriales coïncident avec certaines circonscriptions administratives telles que<br />

les départements, les arrondissements et les districts.<br />

Population<br />

La Province du Nord est caractérisée par un exceptionnel dynamisme sociodémographique<br />

ce qui fait d’elle aujourd’hui un véritable carrefour des races et des<br />

religions de la région Soudano-Sahélienne du Cameroun. Province charnière entre le<br />

nord et le sud et située entre trois Etats voisins, elle est un véritable melting pot des<br />

peuples d’origine Nilote, Soudanienne, Tchadienne et Bantou.<br />

La population connaît depuis une trentaine d`années une évolution particulièrement<br />

rapide. Elle est passée de 450.000 habitants en 1976 à 833.000 en 1987, soit un taux de<br />

croissance annuel de 5.8%. En 1997, elle était estimée à 1.200.000 habitants.<br />

L’hypothèse tendancielle la situerait à un niveau plus élevé de 1'670'000. Le taux de<br />

croissance n’ayant pas changé depuis lors, la population du Nord pourrait approcher<br />

3


ADMINISTRATION ET <strong>DE</strong>MOGRAPHIE<br />

allègrement les 2 millions d’habitants à l’heure actuelle. Ceci ne peut pas être<br />

facilement vérifié parce qu’il n’y a pas eu de recensement depuis 1987. Toutefois, il<br />

convient de souligner que l’immigration a joué un rôle majeur dans cette croissance<br />

de la population.<br />

Le Mayo-Rey et la Bénoué ont des taux d’accroissement très élevés, c’est-à-dire de<br />

8,46% et de 7,61% respectivement. Les départements du Mayo-Louti et du Faro<br />

enregistrent des taux inférieurs à la moyenne régionale (2,63 % et 3,55%).<br />

Densité de la population<br />

Selon les estimations de la population actuelle, la Province du Nord aurait une densité<br />

de 18 à 27 habitants au km 2 . Cette population est inégalement répartie dans les<br />

différents départements. La Bénoué et le Mayo-Louti, qui occupent moins de 50% de<br />

la superficie totale de la région, concentrent plus de 70% de la population. La densité<br />

dans ces départements est très forte. Elle est de 59 et 86 hab/km 2 respectivement (voir<br />

carte 4). Par contre, les départements du Faro et du Mayo-Rey présentent de très<br />

faibles densités (7 et 10 hab/km 2 ), lesquelles sont très inférieures à la moyenne<br />

régionale qui est de 24.2 hab/km 2 .<br />

Répartition de la population par âge et par sexe<br />

La population de la Province du Nord est très jeune, comme pour l’ensemble des<br />

régions du Cameroun. Ce qui correspond à une pyramide des âges avec une base<br />

très large qui se rétrécit progressivement, avec un sommet effilé traduisant la faible<br />

proportion des vieillards. 45,57% de la population a moins de 15 ans. La proportion des<br />

populations de moins de 20 ans dépasse 51%.<br />

D’après le PNUD (2000), nous avons dans cette province 809’539 femmes contre<br />

794’461 hommes. Pourtant, à l’issue du recensement de 1987, les femmes<br />

représentaient 50.47 % de la population totale de la province.<br />

250'000<br />

225'000<br />

200'000<br />

175'000<br />

150'000<br />

125'000<br />

100'000<br />

75'000<br />

50'000<br />

25'000<br />

0<br />

Répartition de la population selon le sexe, l'âge et<br />

la zone d'habitation<br />

0-14 ans<br />

15-34 ans<br />

35-54 ans<br />

55 ans et plus<br />

Hommes/urbain<br />

Hom m es/rural<br />

Femmes/urbain<br />

Fem m es/rural<br />

PNUD 1997<br />

Tranches Secteur urbain Secteur rural Secteurs urbain et rural<br />

d’âge<br />

Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes<br />

0-14 ans 140.303 139.962 225.424 226.570 365.727 366.532<br />

15-34 ans 111.750 109.015 121.949 155.821 233.699 264.836<br />

35-54 ans 46.052 44.335 82.634 80.024 128.686 124.359<br />

55 ans et + 18.097 20.606 40.252 41.206 58.349 61.812<br />

Ens. province 316.202 313.918 478.259 495.621 794.461 809.539<br />

Répartition de la population par lieu<br />

Lors du recensement démographique de 1976, la population de la région était à 85%<br />

rurale. A cause de l’urbanisation galopante, elle ne représentait plus que 72% en 1987.<br />

Aujourd’hui, la proportion de la population rurale est estimée à 60.7%. On peut relever<br />

que le taux d’urbanisation est plus élevé dans la Bénoué à cause de l’essor de la ville<br />

de Garoua.<br />

4


ADMINISTRATION ET <strong>DE</strong>MOGRAPHIE<br />

Répartition de la population par lieu de résidence et par sexe<br />

1'000'000<br />

800'000<br />

600'000<br />

400'000<br />

200'000<br />

PNUD 1997<br />

Répartition de la population selon le<br />

département et la zone d'habitation<br />

0<br />

Benoué<br />

Mayo-<br />

Louti<br />

Mayorey<br />

Lieu de résidence<br />

Sexe<br />

Départements Zone<br />

Homme<br />

% Zone urbaine %<br />

rurale<br />

s<br />

Femmes<br />

Benoué<br />

425’880 52 393’120 48 405’651 419’349<br />

Mayo-Louti 180’000 60 120’000 40 148’590 151’410<br />

Mayo-rey 300’000 78 100’000 22 198’120 201’880<br />

Faro<br />

68’000 80 17’000 20 42’100 42’900<br />

Ens. province 973’880 60.7 630’120 39.3 794’461 809’539<br />

Les migrations internes<br />

Elles sont pastorales et agricoles. Les migrations pastorales sont relatives à la<br />

transhumance et concernent les pasteurs nomades Bororos. Ces migrations sont<br />

saisonnières.<br />

En ce qui concerne les migrations agricoles, elles ont pour principales causes : les<br />

conflits sociaux (fonciers et interethniques), la saturation de certaines zones de<br />

production, l’insécurité causée par les “coupeurs de route” et la pression de certaines<br />

autorités traditionnelles.<br />

Les migrations spontanées et incontrôlées<br />

Faro<br />

Zone urbaine<br />

Zone rura le<br />

Elles sont assez récentes et connaissent une ampleur inquiétante et grandissante. Elles<br />

se sont accentuées avec l’arrêt des projets NEB et SEB, des conditions climatiques<br />

dans l’Extrême-Nord, lesquelles ont aggravé la famine en obligeant les populations à<br />

recourir à l’aide internationale. Les migrations s’effectuent par villages entiers<br />

d’agriculteurs de l’Extrême-Nord vers le Nord depuis 1998.<br />

Aux migrations incontrôlées s’ajoute l’immigration étrangère, très ancienne, qui se<br />

poursuit encore. Les Tchadiens constituent le premier groupe. Ils sont surtout<br />

agriculteurs. Beaucoup sont des réfugiés de guerre et ont des liens de parenté avec<br />

des familles camerounaises. Les Nigérians constituent le deuxième groupe en<br />

importance. Ils sont surtout commerçants, artisans, transporteurs, pêcheurs et<br />

agriculteurs. Les autres immigrants sont originaires de la RCA et du Niger. Ce sont les<br />

migrations de deuxième génération.<br />

Les migrations dirigées<br />

Elles étaient organisées par les projets Nord-Est Benoué (NEB), Sud-Ouest Benoué (SEB)<br />

et la SO<strong>DE</strong>COTON.<br />

Le projet NEB, financé par le Fonds Européen de Développement (FED) et dirigé par<br />

l’Etat camerounais, a, au cours de ses quatre premières phases, favorisé le<br />

déplacement d’environ 43.700 migrants des montagnes de l’Extrême-Nord vers la<br />

région Est de la Benoué. Au total, ce projet a permis l’installation directe ou indirecte<br />

de plus de 120.000 migrants. En créant des organisations paysannes, des écoles, des<br />

centres de santé, des points d’eau et des routes, la colonisation des nouvelles terres a<br />

amené une augmentation significative de la production alimentaire et le revenu rural.<br />

En plus, le barrage de Lagdo, sa station hydroélectrique et les périmètres irrigués ont<br />

été construits pendant ce projet. Par contre, le bilan socioculturel (conflits ethniques)<br />

et environnemental est négatif. Le projet SEB suit la même stratégie qui déplacera<br />

40.000 habitants.<br />

A ces mouvements s’ajoutent les actions concertées des Comités Diocésains de<br />

Développement de Maroua et de Garoua. Ces deux comités de l’Eglise Catholique<br />

organisent depuis 1990 des vagues de migration de l’Extrême-Nord vers la Bénoué. En<br />

moyenne 40 chefs de famille originaires des monts Mandara sont déplacés chaque<br />

année après une préparation technique et spirituelle préalable dans la zone<br />

d’accueil.<br />

<br />

TENDANCES<br />

Le projet NEB et SEB ayant gonflé les villes de Garoua et Touboro, on s’attend à ce<br />

que le Projet du Développement de l’Ouest Bénoué (PDOB) en fasse de même<br />

pour la ville de Poli. Touboro connaîtra encore des flux d’immigrants à cause du<br />

pipeline Cameroun-Tchad. En plus, la nouvelle organisation cadastrale de la zone<br />

5


ADMINISTRATION ET <strong>DE</strong>MOGRAPHIE<br />

aménagée de Lagdo et l’installation de nouvelles unités industrielles et agricoles<br />

entraînera, sûrement, une redistribution des populations.<br />

<br />

Le taux d’urbanisation de la ville de Garoua est élevé. La gestion de la ville est<br />

anarchique, à l’image des autres villes du pays, car son plan directeur est caduc.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Le taux d’urbanisation du département du Mayo-Louti et de la Bénoué connaîtront<br />

une évolution positive en terme de densité et de croissance de la population.Les<br />

départements du Mayo-Rey et du Faro resteront en arrière des deux autres<br />

départements dans tous les domaines (densité, taux de croissance). Le taux<br />

d’urbanisation de la province restera de toutes les façons faible en comparaison<br />

avec celui des autres provinces.<br />

La province continuera à servir de zone tampon entre l’Extrême-Nord et les<br />

provinces du sud du Cameroun.<br />

La population doublera d’ici 2015 et les densités élevées seront notées dans le<br />

département de la Bénoué et du Mayo-Louti (>125 habitants/km 2 ).<br />

PROBLEMES ET OBSTACLES<br />

L’influence de l’autorité traditionnelle est encore perceptible dans le quotidien des<br />

populations.<br />

L’application de la législation domaniale est parfois mise à mal par l’implication<br />

des autorités traditionnelles dans les affaires domaniales.<br />

La faible capacité à générer des recettes autonomes a comme conséquence la<br />

forte dépendance financière de la province et des collectivités décentralisées.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Les problèmes fonciers sont aggravés non seulement par la non-application des<br />

lois, mais aussi par l’inadéquation des méthodes culturales itinérantes et le manque<br />

d’harmonie entre les lois modernes et les instances coutumières.<br />

Les Bororos sont marginalisés et soumis à plusieurs pressions.<br />

POTENTIELS<br />

La province est la plaque tournante des échanges commerciaux dans la partie<br />

soudano – sahélienne de la CEMAC.<br />

La population est jeune et dynamique (autosuffisance en main d’œuvre locale bon<br />

marché et disponible, ce qui est un bon facteur de production)<br />

Une Mission d’Etudes pour l’Aménagement et le Développement à compétence<br />

provinciale existe dans la province.<br />

SCENARIOS<br />

Le rôle de l’Etat et de l’administration est renforcé dans la région, et les structures<br />

étatiques atteignent la prééminence sur les structures traditionnelles. Les relations et<br />

rôles des deux structures sont redéfinis, et la capacité des structures traditionnelles à<br />

accepter la modernité évolue.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

L’insuffisance de moyens logistiques en hommes et en matériel dans<br />

l’administration est criarde. En outre, les services publics sont très faiblement<br />

informatisés, ce qui rend difficile toute communication entre les différents services<br />

provinciaux. A ceci il convient d’ajouter la lenteur dans l’exécution des tâches<br />

administratives et les difficultés que rencontre l’administration pour s’assurer une<br />

présence suffisante sur le terrain.<br />

Le taux de croissance démographique est élevé. Il est de 5.8% par an.<br />

La densité de la population est élevée dans certaines zones.<br />

La persistance des pratiques et croyances traditionnelles est responsable de la<br />

discrimination des filles et femmes.<br />

L’arrivée massive et croissante des migrants et leur mauvais accueil dans certaines<br />

zones ainsi que l’installation des migrants au gré de certains intérêts particuliers<br />

créent des conflits agropastoraux et ethniques.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Avec des moyens logistiques et humains, l’administration provinciale augmente sa<br />

productivité et sa présence auprès des populations et est plus visible.<br />

La corruption est efficacement combattue.<br />

La capacité de la province et de ses collectivités locales décentralisées est<br />

renforcée dans le but de générer des recettes autonomes qui permettent de<br />

diminuer la trop grande dépendance de la province de l’extérieur.<br />

Le développement est basé sur un esprit coopératif des différents acteurs et<br />

populations et dispose d’un schéma clair de gestion des projets avec pour<br />

éléments centraux les communes.<br />

La sensibilisation et l’incitation à parenté responsable entraînent une réduction de<br />

la fécondité, et par voie de conséquence, du taux de croissance de 20% d’ici 2015.<br />

La population pourra ainsi se limiter à 3 millions en 2015 (+77% depuis 2000).<br />

6


ADMINISTRATION ET <strong>DE</strong>MOGRAPHIE<br />

<br />

Les migrations spontanées se stabilisent autour de 25.000 personnes par an, et les<br />

migrants des villes sont détournés vers les zones rurales par des programmes<br />

d’incitation adéquats.<br />

7


ENVIRONNEMENT<br />

<strong>DE</strong>SCRIPTION <strong>DE</strong> LA SITUATION<br />

Topographie et géologie<br />

Le relief se compose de deux grands ensembles : les plaines et les hautes terres.<br />

La grande pénéplaine de 200 m à 300 m d’altitude s’étend du Département du Faro<br />

à celui de Mayo-Rey, et couvre une partie de la Bénoué et la plaine du Mayo-Louti.<br />

Les hautes terres se dressent de part et d’autre des plaines et constituent les lieux de<br />

refuge des bêtes sauvages qui dévastent les champs lors des récoltes.<br />

On peut citer :<br />

Les hauts plateaux de Doumou et Guirviza avec une altitude de 500 à 1’000 mètres<br />

dans le Mayo-Louti ;<br />

<br />

<br />

<br />

Les montagnes de Mousgoye-Douroum et les massifs de Pologozom et Peske-Borni<br />

dans le Mayo-Louti ;<br />

Les monts Tingueling dans la Bénoué<br />

Les monts Hossère Vokre (2’049m) et Atlantika (2’070m) dans le Faro.<br />

Le sous-sol d’une grande partie de la province est constitué de gneiss. Autour de<br />

Garoua, le grès est prédominant. C’est dans cette région qu’on pense qu’il y a des<br />

réserves de phosphore. Les autres ressources minérales comprennent le chrome, l’or,<br />

l’étain, le molybdène, le nickel, le platine, le plomb, l’uranium, le titane, le tungstène et<br />

le zinc. Le gisement d’uranium de Kitongo (Poli) a été bien décrit. Les réserves en<br />

calcaire (600'000t) de Figuil sont en exploitation pour la fabrication du ciment.<br />

Climat<br />

De manière générale, le climat est tropical de type soudanien, avec une tendance<br />

guinéenne au sud de la Province. La moyenne annuelle de pluviométrie varie de 750<br />

mm à 1250 mm d’eau et s’étale sur une période de cinq mois. Le tableau ci-dessous<br />

indique que c’est surtout le département du Mayo-Louti et de la Bénoué qui souffrent<br />

d’une pluviométrie faible. Globalement, le climat est caractérisé par une longue<br />

saison sèche de 7 à 8 mois (novembre à avril) et une courte saison des pluies de 4 à 5<br />

mois (mai à septembre).<br />

Situation de la pluviométrie régionale<br />

Pluie en mm<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

mars<br />

avril<br />

Pluviométrie régionale<br />

mai<br />

juin<br />

juillet<br />

août<br />

septembre<br />

octobre<br />

novembre<br />

décembre<br />

Benoué<br />

Fa ro<br />

Mayo Louti<br />

Mayo Rey<br />

Source : Service Provincial des Projets, Enquêtes et Statistiques Agricoles du Nord<br />

Les températures atteignent souvent un maximum de 45 0 c. La température moyenne<br />

est de 35 0 c. L’amplitude thermique est de l’ordre de 20 0 c.<br />

Hydrographie<br />

Le réseau hydrographique est composé de trois grands types d’écoulement : les<br />

mayos, les rivières et les barrages.<br />

Les mayos, première composante de l’hydrographie, sont des cours d’eau à<br />

écoulement saisonnier et irrégulier. Leur lit est sec en saison sèche, mais peut déborder<br />

en saison pluvieuse provoquant parfois des dégâts importants et des inondations.<br />

8


ENVIRONNEMENT<br />

<br />

<br />

Les sols ayant une texture argileuse<br />

Les sols ayant une teinture calcaire<br />

Photo : Un mayo asséché dans la région de Garoua<br />

Les berges de ces mayos réputées pour leur fertilité sont très sollicitées pour la culture<br />

du Mouskwari (sorgho de décrue) et de divers légumes cultivés en contre-saison.<br />

Contrairement aux mayos, les rivières sont des cours d’eau à écoulement permanent<br />

tout au long de l’année. Ils ne sont jamais à sec. Dans la province, on peut citer la<br />

Bénoué et ses affluents (Faro, Mayo-Kébi, Mayo-Tiel). Ces rivières ont également une<br />

influence sur l’activité agricole. Le Mayo-Kébi présente la particularité d’être une<br />

rivière à faible pente alors que ses affluents ont un régime torrentiel. En période de<br />

crue, le flot des affluents se partage en deux parties, l’une allant vers l’amont, l’autre<br />

vers l’aval. Cette particularité a notamment contribué à la formation du lac de Léré<br />

(Tchad).<br />

Le barrage de Lagdo et celui de Chidifi constituent la troisième composante du<br />

réseau hydrographique du Nord. Le premier offre un vaste périmètre irrigué où<br />

plusieurs cultures sont pratiquées en contre-saison. Le riz y est cultivé en priorité. Celui<br />

de Chifidi, moins connu, est à cheval entre la Province du Nord et celle de l’Extrême-<br />

Nord dans l’arrondissement de Mayo-Oulo.<br />

Sols<br />

Le rapport ORSTOM de 1964 relève qu’il existe dans la Province du Nord six catégories<br />

de sols:<br />

Les sols en voie d’évolution;<br />

<br />

<br />

<br />

Les sols peu évolués à minéraux bruts;<br />

Les sols à sesquioxydes;<br />

Les sols hydromorphes;<br />

Végétation<br />

A chaque type de sol et de micro-climat correspond une végétation donnée.<br />

Cependant, on peut distinguer deux grands ensembles :<br />

Au sud de Garoua, c’est la savane arborée parsemée des forêts de galeries, suivie<br />

par la savane herbeuse et arbustive en allant vers le sud.<br />

<br />

Au nord de Garoua, c’est la steppe dominée par des plantes épineuses vers la<br />

Province de l’Extrême Nord,.<br />

La diversité du paysage est l’habitat d’une faune variée et parfois endémique comme<br />

le rhinocéros noir qui a disparu partout de l’Afrique de l’Ouest sauf dans cette région.<br />

Ceci est d’autant plus vrai que la Province du Nord à elle seule compte trois parcs<br />

nationaux. Les trois parcs nationaux de cette région, à savoir, le Parc national de la<br />

Bénoué (PNBE), le Parc National de Boubandjidda (PNBJ) et le Parc National du Faro<br />

(PNF) constituent 70 % des parcs nationaux du Cameroun. En fait, la somme des parcs<br />

nationaux (7’300 km 2 ) et zones d’intérêt cynégétique (23’887 km 2 ) de la région<br />

représentent 50 % de l’ensemble des aires protégées du Cameroun. Il y a aussi une<br />

forêt classée de 23.5 km 2 (Gashiga).<br />

L’exploitation de la faune est une activité lucrative et est le moteur du tourisme dans la<br />

Province du Nord.<br />

S’agissant des zones de chasse, leur création date de la période coloniale. Les zones<br />

d’intérêt cynégétique (ZIC) ont connu une extension depuis en 1968. Les superficies<br />

ont ainsi été multipliées par 3. Les services techniques des forêts de la province mènent<br />

des activités ayant trait à :<br />

La gestion du domaine forestier national palliant aux problèmes de coupe<br />

anarchique de bois et de feux de brousse ;<br />

<br />

<br />

<br />

La gestion et la protection des forêts domaniales à travers des campagnes de<br />

sensibilisation des populations riveraines;<br />

La campagne de vulgarisation de la nouvelle loi de 1994 sur les forêts et des textes<br />

d’application et des textes d’application;<br />

La vulgarisation et la gestion de l’arbre en milieu rural, conjointement avec le Projet<br />

Développement Paysannal de Gestion des Terroirs (DPGT) qui vulgarise la foresterie<br />

communautaire et individuelle dans le but de professionnaliser les pépinières<br />

villageoises.<br />

9


ENVIRONNEMENT<br />

Les services techniques de la faune et des aires protégées mènent essentiellement<br />

deux activités :<br />

L’activité cynégétique qui concerne la chasse sportive, la chasse de tourisme, de<br />

vision et la pêche sportive. 213 permis ont été délivrés en 1996/97, dont 174 pour les<br />

touristes non-nationaux et non-résidents ;<br />

<br />

Les activités de lutte anti-braconnage conduites par une équipe de 10 personnes<br />

disposant d’un véhicule de «soutien tout-terrain» offert par le World Wild Fund<br />

Cameroun en 1997.<br />

Le projet GEF/Biodiversité.<br />

Ce projet est une des 6 composantes du Programme National de<br />

Conservation de la Biodiversité au Cameroun. Il est appuyé<br />

financièrement par les bailleurs de fonds tels que WWF, la Coopération<br />

Française, GEF, la Coopération Néerlandaise (SNV).<br />

Le volet exécuté par la SNV concerne la participation des communautés<br />

riveraines au développement local durable. Les objectifs spécifiques de<br />

ce volet ONG sont au nombre de 6:<br />

Objectif 1<br />

Objectif 2<br />

Améliorer les conditions de vie des populations<br />

riveraines, promouvoir les activités agro-sylvo-pastorales<br />

compatibles avec la conservation de la biodiversité et<br />

mettre en place des activités qui intéressent les<br />

populations à la gestion et à la conservation des<br />

ressources naturelles.<br />

Mettre en place un programme pilote de participation<br />

des communautés rurales aux activités de conservation<br />

et de gestion des zones de chasse communautaires.<br />

Objectif 5<br />

Objectif 6<br />

Mettre en place un cadre institutionnel de négociation<br />

à long terme entre les professionnels de valorisation des<br />

ressources naturelles, l’Etat et les communautés.<br />

Renforcer les capacités des services du MINEF, en<br />

particulier dans la médiation avec les communautés<br />

rurales.<br />

La stratégie d’intervention s’articule autour des activités ci-après :<br />

Etudes socio-économiques et écologiques.<br />

<br />

Eco-développement et gestion participative avec la mise en place d’une (ou des)<br />

zone pilote de chasse communautaire.<br />

TENDANCES<br />

Même avec l’actuel taux d’exploitation incontrôlé de la forêt et de ses ressources<br />

(faune et flore), il y a de fortes chances que le sous-secteur forestier continue à<br />

générer des revenus comme l’indique le tableau ci-dessous:<br />

Evolution des recettes forestières<br />

Montant des Recettes Annuelles<br />

93/94 94/95 95/96 96/97<br />

Bénoué 843’000 1’266’250 1’057’000 989’000<br />

Mayo-Louti.<br />

0 19’500 917’800 1’451’900<br />

Mayo-Rey 18’000 49’250 2’500<br />

0<br />

Faro<br />

0<br />

0<br />

0 15’000<br />

Total 861’000<br />

Total<br />

4’155’750<br />

3’289’200<br />

69’750<br />

15’000<br />

1’335’000 1’977’300 2’456’400 7’529’700<br />

Objectif 3<br />

Objectif 4<br />

Mettre en place une ferme pilote de gibier et<br />

promouvoir l’élevage du gibier<br />

Mettre en place une banque de données socioéconomiques<br />

et écologiques comme contribution à<br />

l’élaboration du plan d’aménagement du site.<br />

Le tourisme sera toujours un sous-secteur important de l’économie de la province et<br />

attirera plus de 50% de touristes intéressés par la nature et spécialement par les parcs<br />

nationaux et les réserves de chasse.<br />

<br />

PROBLEMES ET OBSTACLES<br />

La présence des oiseaux granivores, les chenilles foliatrices, les éléphants et la<br />

pluviométrie faible constituent des obstacles majeurs au développement de<br />

l’activité agricole dans la Province du Nord.<br />

10


ENVIRONNEMENT<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Les activités agricoles autour du lac de Lagdo, se développent trop rapidement,<br />

ce qui menace l’environnement et diminue la taille des ZIC.<br />

L’élevage est rendu difficile à cause du nombre limité des points d’eau, les feux de<br />

brousse incontrôlés et la fermeture des couloirs de transhumance. L’extension des<br />

zones d’intérêt cynégétique a coupé les circuits de transhumance Nord-Sud ainsi<br />

que l’axe Est-Ouest. Les zones d’intérêt cynégétique sont de plus en plus peuplées<br />

à cause de la pression démographique. Les populations des ZIC sont<br />

essentiellement des agriculteurs qui suivent les pistes pénétrantes ouvertes par la<br />

SO<strong>DE</strong>COTON.<br />

Quant au sous-secteur environnement et forêt, il souffre des problèmes liés au<br />

déboisement incontrôlé, au braconnage, à la récurrence des feux de brousse<br />

incontrôlés et à l’insalubrité urbaine. La loi forestière n’est pas appliquée. Ceci<br />

entraîne des actions non concertées des ONGs et de la SO<strong>DE</strong>COTON.<br />

POTENTIELS<br />

L’hydrographie gravitaire du barrage de Lagdo et la présence des vastes étendues<br />

de terre cultivables sont un atout pour l’agriculture.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

et d’énergie. Ensuite, les mécanismes législatifs seront ajustés à ces nouvelles<br />

données en respectant les objectifs de conservation de l’environnement.<br />

Sensibiliser les paysans à l’utilisation d’autres sources d’énergie comme le gaz, le<br />

pétrole, etc., en remplacement du bois de chauffage.<br />

Les limites de nombreuses aires protégées se matérialisent sur le terrain.<br />

Les populations riveraines des aires protégées sont intégrées à la gestion des<br />

ressources naturelles.<br />

Chaque village est doté d’un bosquet forestier pour assurer son approvisionnement<br />

en bois de chauffage (env. 1.5 ha par personne). Ceci va de paire avec une plus<br />

grande utilisation des technologies d’agroforesteries (par.ex, les arbres en ligne et<br />

la culture entre eux). Un cadre juridique plus adapté au bois de feu dans les zones<br />

soudano-sahéliennes est adopté.<br />

Le projet «Game ranching» qui permet l’élevage extensif du gibier et d’autres bêtes<br />

de la faune sauvage est relancé. De petites unités de production sont mises sur<br />

pied pour traiter cette viande et la mettre à la disposition des populations.<br />

<br />

La Province du Nord est une région à vocation touristique eu égard à l’importance<br />

de la faune et de sa flore, l’attrait de son paysage soudano-sahélien et à<br />

l’organisation sociale de la région qui repose sur les lamidats, etc.<br />

<br />

Bien que le potentiel touristique de la région soit insuffisamment exploité, certaines<br />

localités offrent des opportunités réelles de développement de l’activité touristique.<br />

Ainsi, au nord de Garoua, il y a le massif du Tinguelin ; au nord-est, dans le Mayo-<br />

Louti se trouvent les gorges de Kola, les gravures rupestres de Bidzar. Dans la localité<br />

de Demsa, des projets visant à développer le tourisme équestre et la<br />

redynamisation des fantasias sont en cours.<br />

<br />

Une source d’uranium dans le département du Faro bien inspectée est apte pour<br />

une exploitation.<br />

<br />

SCENARIOS<br />

La colonisation des aires protégées est ralentie suite à un planning intégré de<br />

l’utilisation de l’espace de la province. Ceci nécessite une nouvelle évaluation<br />

écologique en tenant compte aussi bien des facteurs socio-démographiques en<br />

évolution que des impératifs de production alimentaire, d’espace vital, de pêche<br />

11


INFRASTRUCTURE<br />

<strong>DE</strong>SCRIPTION <strong>DE</strong> LA SITUATION<br />

Infrastructures routières<br />

La Province du Nord dispose d’un réseau routier de 3’027km. Le tableau ci-dessous<br />

donne la répartition du réseau routier entre les différentes catégories :<br />

Routes nationales Routes<br />

Routes<br />

km provinciales km départementales<br />

Routes rurales<br />

Bitumée Terre Bitumée Terre Bitumées Terre Bitumées Terre<br />

s<br />

s<br />

331 325 40 366 74 1’031 0 867<br />

656 406 1’105 867<br />

Source: , DPTP Nord<br />

Total<br />

3’027km<br />

La Nationale No1 relie la Province du Nord à celles de l’Extrêm-Nord et de<br />

l’Adamaoua.<br />

La Province du Nord a trois postes de péage : à Karewa, Djabi et Guider. Au cours de<br />

cet exercice, ils ont très bien fonctionné. Les recettes générées au cours de l’exercice<br />

1999/2000 se chiffrent à 58.788.500 francs, soit une augmentation de 16% par rapport à<br />

1998/1999.<br />

Infrastructures aéroportuaires et fluviales<br />

Garoua a un aéroport de classe internationale. La CAMAIR est la compagnie qui<br />

opère régulièrement sur cet aéroport. Ce dernier peut supporter jusqu'à 400 tonnes de<br />

fret total et de passagers. Au cours de cette année, les vols domestiques ont connu<br />

beaucoup de perturbations dues surtout aux retards et aux vols annulés. Les<br />

équipements sont donc très sous utilisés.<br />

Le port de Garoua est tributaire de la saison des pluies. Il ne connaît de grandes<br />

activités que pendant les mois de juillet et août, mois au cours desquels il reçoit des<br />

petits navires. Il n’a enregistré aucune arrivée de navire depuis 1998 où ses<br />

performances étaient de 4'600 tonnes de marchandises reçues et transportées par 5<br />

navires.<br />

Malgré les structures de haut niveau -comme cet aéroport de classe internationale-, la<br />

province est loin d’être couverte en infrastructures de transport, quelles qu’elles soient.<br />

Le barrage de Lagdo<br />

Le barrage de Lagdo a été conçu d’abord pour la production d’énergie électrique et<br />

pour l’irrigation par voie gravitaire des zones à vocation agricole. La pêche dans le<br />

réservoir est très développée. Les eaux qui ont passé dans la turbine peuvent être<br />

utilisées pour l’irrigation par pompage.<br />

Communications<br />

La communication téléphonique<br />

Le secteur des télécommunications de la Province du Nord est constitué de 16 stations<br />

FH (faisceaux hertziens) et de 5 sites de téléphonie rurale. Les 16 stations faisceaux<br />

hertziens susmentionnés ne sont que des stations relais. La province compte deux (2)<br />

centrales téléphoniques. Il s’agit de la centrale de Garoua qui dessert la ville de<br />

Tcholliré, dans le Mayo-Rey, et de la Centrale téléphonique de Guider qui couvre Figuil<br />

et Mayo-Oulo par connexion directe par câble. Garoua compte 2500 abonnés contre<br />

400 seulement pour Guider. Il faut noter en outre l’existence de deux opérateurs de<br />

téléphone mobile (MTN et Orange), d’une radio rurale et la couverture, bien<br />

qu’imparfaite de la CRTV et la nécessité de l’installation numérique.<br />

Approvisionnement en eau potable<br />

L’accessibilité à l’eau potable stagne autour d’un puits d’eau pour 660 habitants.<br />

Cette statistique est en deçà de l’objectif d’un puits d’eau pour 300 à 500 habitants.<br />

Ce ratio masque en effet un certain nombre de disparités à travers les départements<br />

de la province. Dans le Mayo-Rey par exemple, on note une légère amélioration avec<br />

un puits d’eau pour 393 habitants au lieu d’un puits d’eau pour 404 habitants, il y a un<br />

an.<br />

La majorité des ouvrages sont des forages et des puits modernes. On trouve aussi dans<br />

la province des puits traditionnels, des sources, des barrages et des mares.<br />

12


INFRASTRUCTURE<br />

%<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

58<br />

Bibemi<br />

Ta ux de sa tisfac tion de s be soins e n e a u pa r a rrondisse m e nt<br />

85 85<br />

Dembo<br />

Alimentation en énergie électrique<br />

75<br />

Garoua Rural<br />

53<br />

Pitoa<br />

59<br />

Tcheboa<br />

30<br />

Beka<br />

Poli<br />

77<br />

Figuil<br />

45<br />

Guider<br />

La SONEL assure l’exploitation et la distribution du courant électrique dans la Province<br />

du Nord grâce à la centrale hydroélectrique de Lagdo (72 mgwh) et à deux centrales<br />

thermiques isolées de Poli et de Touboro. On distingue trois étages de tensions qui<br />

sont : la haute tension (HT), la moyenne tension (MT) et la basse tension (BT).<br />

La ligne haute tension (HT = 90 kV) part de Lagdo et alimente les villes de Guider,<br />

Garoua et Pitoa et la Province de l’Adamaoua (Ngaoundéré et Meiganga). Quant à<br />

la ligne Moyenne Tension (MT = 30 kV ou 17,32 kV), elle dessert les villes de Chidifi, va<br />

vers Bourha et Guili, passe par Mayo-Oulo et Guider, et sort vers la Province de<br />

l’Extrême-Nord. La même ligne MT part du barrage de Lagdo et dessert Diambadi,<br />

Bibemi et Langui vers le nord, Dobinga, Rey-Bouba, Tcholliré et Laboun vers le sud.<br />

Les villes de Touboro et de Poli sont alimentées par les centrales thermiques. La<br />

province compte néanmoins 14.742 abonnés officiels. Plusieurs localités sont en cours<br />

d’électrification.<br />

47<br />

Mayo Oulo<br />

63<br />

Rey Bouba<br />

55<br />

Tcholilire<br />

62 61<br />

Touboro<br />

Lagdo<br />

Education<br />

Dans la Province du Nord l’enseignement maternel reste marginal et constitue à peine<br />

3% des effectifs de l’enseignement de base. Une analyse superficielle des données du<br />

tableau ci-dessous pourrait faire croire que la situation est satisfaisante dans la<br />

province, en ce qui concerne les ratios élèves/enseignants et élèves/salles de classe.<br />

Pourtant, la Province du Nord est sous scolarisée et en voie de déscolarisation. De ce<br />

qui précède, on peut affirmer qu’en 2001, le taux de scolarisation était de : 44% pour<br />

l’ensemble de la province, 0.9% pour l’enseignement maternel, 37% pour<br />

l’enseignement primaire, et 6.66% pour l’enseignement secondaire. Au niveau primaire<br />

et secondaire, un tiers des élèves sont des filles. Ce taux est encore plus faible dans le<br />

Mayo-Rey (18%).<br />

Ecole maternelle Ecole primaire<br />

Enseignement Enseignement<br />

secondaire général secondaire technique<br />

Elèves/ Elèves/ Elèves/ Elèves/ Elèves/ Elèves/ Elèves/ Elèves/<br />

enseig classe enseig classe enseig classe enseig classe<br />

Bénoué 29 36 70 66 32 59 12 26<br />

Faro 25 35 38 32 38 54 14 55<br />

Mayo-<br />

Louti 52 52 66 50 37 63 15 36<br />

Mayo-Rey 28 41 92 53 50 46 9 20<br />

UNESCO<br />

Standard<br />

70 25 50 50 50 50 50 50<br />

Source : SDRADDT Nord, 2001<br />

Infrastructures sanitaires<br />

La Province du Nord compte 117 formations sanitaires réparties dans 13 districts et 77<br />

aires de santé. Les districts de santé sont inégalement répartis à travers les<br />

départements. La Bénoué, département le plus peuplé, compte 6 districts et 53<br />

formations sanitaires contre 1 district de santé et 14 formations sanitaires pour le Faro,<br />

département le moins peuplé. Toutes les aires de santé de la province sont intégrées.<br />

En termes de ratios, on peut noter qu’une formation sanitaire dessert en moyenne<br />

13.675 habitants. Ce ratio varie d’un district à un autre. On a une formation sanitaire<br />

(Garoua urbain) pour 19.692 habitants. Le tableau ci-dessous donne la synthèse de<br />

l’état sanitaire de la province en 2001 par département.<br />

13


INFRASTRUCTURE<br />

Synthèse de l'état sanitaire de la province en 2001 par département<br />

Formation<br />

sanitaire<br />

Lits Médecins Infirmier<br />

s<br />

Hab/<br />

formation<br />

Hab/ lits<br />

Hab/<br />

infirmier<br />

Hab/<br />

médecin<br />

Bénoué 53 524 25 294 12’450 1’869 1’259 19’995<br />

Faro 14 30 2 25 3’544 2’304 1’536 23’038<br />

Mayo-<br />

Louti 27 198 13 115 11’487 2’461 1’566 13’857<br />

Mayo-Rey 23 135 3 72 6’287 2’317 1’235 55’599<br />

Source SDRADDT Nord, 2001<br />

Parmi les coopérants internationaux que l’on trouve dans le secteur santé, on compte<br />

le projet FAC Santé Nord (coopération française), la coopération chinoise à Guider, le<br />

Carter Center Global 2000, l’African Program for Onchoceriasis Control et Ophtalmo<br />

Sans Frontières. Le secteur privé fournit neuf centres de formation sanitaire et la<br />

distribution des médicaments à travers 11 pharmacies dont 8 à Garoua.<br />

Le nombre de séropositifs VIH/SIDA déclarés connaît une croissance exponentielle<br />

avec un taux d’augmentation de 30 à 40% par an (voir graphique ci-dessous). Ces<br />

chiffres ne montrent que les personnes déclarées et on estime que la séroprévalence<br />

à Garoua est passée de 3.25% en 1996 à 9.6% en juin 2000 et à 11% en 2002.<br />

6'000<br />

4'000<br />

2'000<br />

0<br />

Nombre de séropositifs<br />

Nombre de SIDA déclarés<br />

Estimations<br />

1988 1992 1996 2000<br />

Source: projet FAC Santé Nord (coopération française)<br />

Sports et affaires sociales<br />

La Province du Nord dispose de 61 installations sportives toutes disciplines confondues,<br />

(Bénoué 40 ; Mayo-Louti 11, Mayo-Rey, 7 et Faro 3). Toutes ces installations sont<br />

dégradées, faute d’entretien.<br />

En matière de jeunesse et d’animation, la province ne compte que 2 centres, celui de<br />

Garoua qui a mobilisé 51 jeunes (1997/1998) et qui a toutefois repris ses activités et<br />

celui de Guider qui compte 16 adhérents. Ces centres sont dépourvus d’équipement<br />

minimum. Il y a donc un besoin criard exprimé par tous les départements concernant<br />

des centres de jeunes.<br />

Condition féminine<br />

Ces services se caractérisent d’abord par un manque de locaux pour les bureaux.<br />

La province compte beaucoup d’handicapés et de nombreux enfants en situation<br />

particulièrement difficile. Mais on note une quasi-inexistence de centres sociaux et de<br />

promotion de la femme. Le centre social de Poli nécessite une réhabilitation. Le centre<br />

d’accueil des jeunes filles-mères de Garoua se caractérise par un manque<br />

d’équipements de formation en couture, broderie etc.<br />

<br />

<br />

<br />

PROBLEMES ET OBSTACLES<br />

Les infrastructures routières manquent d’entretien. Les ouvrages d’art, discontinues<br />

par endroits, ne sont pas opérationnels pendant la saison des pluies. L’enclavement<br />

de certaines zones frontalières est l’une des causes du sous-développement de la<br />

Province du Nord. Tous les arrondissements ne sont pas reliés aux chefs-lieux par des<br />

routes<br />

L’insuffisance des moyens de transport handicape la couverture adéquate des<br />

activités dans les aires de santé les plus éloignées de la capitale provinciale, ainsi<br />

que les tournées de supervision dans les districts de santé.<br />

Depuis 15 ans, les deux centrales téléphoniques n’ont jamais été réhabilitées. A<br />

cela s’ajoute le crucial problème de saturation de la capacité (92% à 97%) pour de<br />

si vieux équipements. Il y a ainsi un surcroît de travail pour les organes déjà vieux, ce<br />

qui occasionne une usure rapide du matériel, des déréglages et des pannes<br />

multiples et fréquentes. On note l’insuffisance des centrales téléphoniques et<br />

l’obsolescence des connexions souterraines. Dans le Faro, la téléphonie rurale et les<br />

faisceaux hertziens sont absents.<br />

14


INFRASTRUCTURE<br />

<br />

<br />

Près de 50% de la population urbaine n’a pas accès à l’eau potable. L’accessibilité<br />

à l’eau dans les zones rurales stagne.<br />

Les centres de santé sont sous-équipés en matériel technique et en matériel<br />

d’exploitation. Si les formations sanitaires urbaines sont équipées du minimum<br />

nécessaire (radiologie, salles d’opération, laboratoire, etc.) plus ou moins<br />

performant, les formations sanitaires rurales en sont dépourvues. La situation est plus<br />

préoccupante dans les localités non électrifiées où les réfrigérateurs à pétrole sont<br />

utilisés pour la conservation des vaccins.<br />

<br />

<br />

Les coûts de l’éducation sont trop élevés par rapport au niveau des revenus en<br />

zone rurale : les enfants fréquentent sans fournitures scolaires. Les parents diminuent<br />

le nombre d’enfants à inscrire à l’école ou sélectionnent les enfants à inscrire à<br />

l’école au détriment des filles.<br />

Le programme de Planning Familial est inopérant. On note une certaine mollesse<br />

dans la promotion des droits de la femme. Le manque d’organisations féminines, la<br />

faible capacité financière et de production des femmes ainsi que le manque de<br />

soutien des structures étatiques marginalisent et désavantagent la femme au Nord.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

50% de la population n’a pas accès aux soins primaires et la couverture vaccinale<br />

est insuffisante et mal répartie. Les ratios moyens sont de 1 médecin pour 37’209<br />

habitants, et de 1 infirmier pour 3’162 habitants. On note une inégalité dans la<br />

répartition de ce personnel à travers les 13 districts de santé. Le district de Guider<br />

reste le plus marginalisé en personnel médical. Il est fréquent dans certains centres<br />

de santé des zones rurales de trouver un infirmier ou une aide-soignante qui<br />

s’occupe de la consultation, des soins et de la vaccination. Cependant, si l’on se<br />

référait à la norme nationale de 1 lit pour 1000 habitants, les besoins seraient plus<br />

importants dans tous les départements. On note aussi la faiblesse du circuit de<br />

distribution des médicaments et la propagation rapide de la pandémie VIH/SIDA.<br />

De toute façon, les conditions sanitaires restent encore précaires dans la Province<br />

du Nord.<br />

Les capacités des formations sanitaires à générer les ressources financières sont<br />

limitées ainsi que les dotations budgétaires qui leur sont allouées.<br />

Les centrales thermiques de Poli et de Touboro ont des coûts très élevés et une<br />

faible maintenance des équipements existants. Le taux d’électrification reste faible<br />

dans les zones rurales, ainsi que l’éclairage public des villes.<br />

Parce qu’il n’y a aucune alternative au bois de chauffage, le phénomène de<br />

déforestation s’accélère de plus en plus.<br />

La prépondérance du rôle des structures traditionnelles entraîne les mariages<br />

précoces des jeunes filles. Ceci pourrait expliquer le faible taux de scolarisation de<br />

ces dernières. Les coûts de scolarisation trop élevés et l’éloignement des écoles<br />

contribuent aussi de façon significative à diminuer ce taux.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Pour ce qui concerne la culture et les loisirs, on relève une carence d’infrastructures<br />

socioculturelles et éducatives.<br />

POTENTIELS<br />

Il existe un bon potentiel en énergie hydroélectrique avec le barrage de Lagdo. La<br />

province pourrait exporter de l’électricité au Tchad.<br />

On trouve dans la province d’abondantes ressources naturelles, matériaux de base<br />

pour certaines infrastructures (sable, pierre, granit etc.)<br />

De part de sa position géographique, la province occupe une position stratégique<br />

non seulement pour tout transfert entre la Province de l’Extrême Nord et<br />

l’Adamaoua, mais aussi pour les échanges avec le Tchad et Nigeria.<br />

Garoua a un aéroport de classe internationale.<br />

SCENARIOS<br />

A l’horizon de 2015, un aérodrome et plusieurs pistes d’atterrissage sont disponibles.<br />

Tous les chefs-lieux de département sont dotés d’une centrale téléphonique.<br />

Les objectifs de l’UNESCO sont atteints, le tableau ci-dessous donne la situation en<br />

2015.<br />

<br />

Dans la province, le secteur éducatif manque d’infrastructures et de personnel<br />

enseignant. On y note aussi un certain désintéressement de l’administration et de la<br />

population vis-à-vis de la chose éducative.<br />

15


INFRASTRUCTURE<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

La formation et scolarisation des petites filles, la sensibilisation de la population et<br />

l’amélioration de la situation d’emploi des femmes entraînent l’élimination<br />

progressive des mariages précoces et la baisse de la fécondité. La baisse de la<br />

mortalité infantile accentue la baisse de la fécondité.<br />

La promotion de la production et de l’utilisation du charbon de bois comme<br />

alternative au bois de feu limite la déforestation.<br />

L’utilisation de l’énergie électrique est étendue grâce à un taux d’accès à<br />

l’électricité plus élevé en ville et dans les campagnes afin de rentabiliser<br />

l’infrastructure existante, étant entendu que toute offre crée sa propre demande.<br />

La production électrique de Lagdo est accrue pour faire de la province un<br />

exportateur d’électricité vers le Tchad.<br />

Les programmes routiers d’intégration régionale sont renforcés par la réfection de<br />

l’axe Garoua-Maroua, (prévoir à l’horizon 2015 une deuxième route).<br />

Les axes transversaux pour le développement régional avec les pays voisins sont<br />

renforcés.<br />

Les actions de développement des soins de santé primaire sont promues.<br />

La lutte contre la pandémie VIH/SIDA est renforcée par des actions de<br />

sensibilisation et de conseils sur la maladie.<br />

Perspectives d'évolution des besoins de la population en infrastructures sanitaires<br />

Lits<br />

2005 2010 2015<br />

Infirmier<br />

s<br />

Lits<br />

Infirmiers<br />

Lits<br />

Perspectives d’évolution des besoins en enseignants et salles de classes en 2015<br />

Ecole Maternelle Ecole Primaire<br />

Enseignement<br />

Secondaire<br />

Technique<br />

Enseignement<br />

Secondaire<br />

Technique<br />

Salles<br />

de classe<br />

Enseignants<br />

Salles de<br />

classe<br />

Enseignants<br />

Salles de<br />

classe<br />

Enseignants<br />

Salles de<br />

classe<br />

Enseignants<br />

Bénoué 845 391 2’958 2’958 704 634 234 211<br />

Faro 67 34 234 134 56 50 18 17<br />

Mayo-Louti 255 91 893 893 212 191 70 64<br />

Mayo-Rey 402 144 1’407 1’407 355 301 111 100<br />

Source SDRADDT, 2001<br />

Médecins<br />

Médecins<br />

Médecins<br />

Infirmier<br />

s<br />

Bénoué 202 10 121 261 13 157 314 15 209<br />

Faro 10 1 7 14 1 8 16 1 11<br />

Mayo-Louti 34 2 20 42 2 25 50 3 34<br />

Mayo-Rey 104 5 63 131 6 78 156 8 105<br />

Source SDRADDT Nord, 2001<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Des centres de santé sont construits pour remplacer les vieilles bâtisses dans<br />

certaines localités rurales.<br />

Les équipements techniques endommagés sont réhabilités dans les centres de<br />

santé.<br />

Tous les districts de santé et des centres médicaux d’arrondissements sont équipés<br />

en lits, en matériel technique d’exploitation, en services de laboratoires et en<br />

Paquet Minimum d’Activité (PMA).<br />

Du personnel est recruté dans les formations sanitaires et ses tâches sont clairement<br />

définies.<br />

789 nouveaux points d’eau desservant chacun 300 à 400 habitants sont construits.<br />

Une nouvelle carte scolaire est mise en place par une densification accrue du<br />

réseau de formations scolaires pour rapprocher l’enfant de l’école ;<br />

L’’enseignement technique post primaire est promu affin de faire face au<br />

phénomène de déperdition scolaire ;<br />

16


ECONOMIE<br />

<strong>DE</strong>SCRIPTION <strong>DE</strong> LA SITUATION<br />

Secteur Primaire<br />

Agriculture<br />

58.6% de la population est rurale et pratique l’agriculture, la pêche et l’élevage. Sans<br />

pouvoir vraiment mesurer le taux de chômage, on peut néanmoins dire que le sousemploi,<br />

lié à l’occupation totale des terres cultivables et au caractère saisonnier de<br />

certaines activités, est important. On note la présence de grandes surfaces irriguées le<br />

long de la Bénoué et aux abords du barrage de Lagdo. La production agricole noncotonnière<br />

connaît une tendance à la baisse à cause de l’appauvrissement du sol, les<br />

aléas climatiques, les pratiques culturales inadaptées et du faible équipement<br />

technique des paysans. Les rendements du coton baissent aussi, mais avec<br />

l’augmentation de la surface cultivable de près de 10% par an, la production<br />

progresse de 7% par an (127’970 t en 1999 sur 179'575 ha, soit 65% de la production<br />

nationale). La production du coton valait 37.8 milliards F CFA en 1999.<br />

Elevage<br />

L’élevage occupe plus de 45 % de la population active en zone rurale.<br />

Dans le département du Mayo Louti il y a une station d’élevage, et on compte 8<br />

fermes homologuées. La grande partie de l’élevage se fait de façon non-homologuée<br />

par des petits éleveurs.<br />

Situation du cheptel dans la Province du Nord (source: MINEPIA Maroua 1999)<br />

Départements Bovins Ovins Caprins Porcins Equins Anins Poulets<br />

Bénoué 136’119 56’294 76’005 3’646 444 2’224 61’412<br />

Faro<br />

23’205 3’312 5’312 127 39 63 13’346<br />

Mayo Louti 60’985 12’317 31’687 2’677 215 184 25’957<br />

Mayo Rey 85’223 198’031 252’641 10’310 242 6’499 283’522<br />

Total<br />

315’532 269’954 368’442 16’754 940 8’970 384’237<br />

Pêche<br />

Cette activité se fait essentiellement sur les trois grandes rivières et sur le barrage de<br />

Lagdo. 60% des patrons-pêcheurs sont des nationaux contre près de 21% de tchadiens<br />

et 15% de nigérians. Du matériel simple et pour la plupart des pirogues à pagaies est<br />

utilisé. La pêche a considérablement baissé au courant des deux dernières décennies,<br />

sa production était estimée à 6'000 t en 1995, chiffre le plus récent.<br />

Secteur secondaire<br />

Industrie<br />

La SO<strong>DE</strong>COTON est l’industrie la plus importante avec 93.4% du chiffre d’affaires du<br />

secteur industriel. Parmi les PME, on compte la NATURA (transformation), la<br />

SCEMGRIPOR (pointes et éponges métalliques) et la M.A.N. (manufacture aluminium).<br />

Il y existe une longue liste d’industries de transformation et métalliques qui sont<br />

fermées. L’artisanat est très fortement urbanisé (environ deux tiers), et est censé<br />

contribuer de 5% à la production provinciale (UNDP 1999).<br />

Données sur les entreprises de la province<br />

CA 1999/2000<br />

mio CFA<br />

Variation.<br />

98/99<br />

Sodecoton : Développement, production et<br />

22’150 +69.5%<br />

commercialisation du coton (Siège social : Garoua)<br />

Cimencam: Production du ciment (Siège social : Figuil)<br />

174 +25.8<br />

Brasseries:Production de bière et boissons gazeuses (Siège<br />

505 +1%<br />

Cicam: Fabrication de pagnes et de tissus (Siège social : 200 -7.4%<br />

Roca: Production du marbre, de la chaux et du calcaire<br />

33 -4.1%<br />

agricole (Siège social : Figuil)<br />

MAÏSCAM : Maïs 320 +6.6%<br />

Manu-cycle: Fabrication de bicyclettes, charrues,<br />

270 +8%<br />

charrettes pousse-pousse (Siège social : Garoua)<br />

LANAVET: Fabrication de vaccins 26 -9.4%<br />

SOGELAIT : Fabrication de produits laitiers 45 +80.5%<br />

Total 23’722 +62.9%<br />

Secteur tertiaire<br />

Tourisme<br />

Le tourisme dans la province reste faible avec environ 13’200 arrivées seulement en<br />

1999. Après le tourisme culturel, naturel et le tourisme d’affaires, le tourisme de chasse<br />

attire surtout des non-résidents. On estime son chiffre d’affaires à environ 4 milliards de<br />

F.CFA (PNUD 1999). On note une quasi-absence d’hôtels sauf dans la ville de Garoua.<br />

Les forêts des parcs nationaux sont une source limitée de recettes, surtout dans la<br />

Bénoué et le Mayo-Louti. Avec environ 1000 visiteurs, des recettes de 2.5 mio F. CFA<br />

ont été réalisées pour la province. On estime que l’Etat reçoit entre 150 et 300 millions<br />

de F. CFA par an pour les zones d’intérêt cynégétique.<br />

17


ECONOMIE<br />

Finances<br />

A Garoua on note la présence de six banques au service des grandes entreprises de<br />

la région. Une seule coopérative d’épargne et de crédit semble fonctionner<br />

normalement (Crédit SAHEL) avec des crédits cumulés de 900 millions de F. CFA (1999).<br />

Les PME/PMI sont quasiment exclues du système bancaire.<br />

Montant des dépôts en 1998 (millions FCFA)<br />

Banque Dépôt Crédits % Crédits<br />

SCB-CLC<br />

CCEI-Bank<br />

BICEC<br />

SGBC<br />

SCBC<br />

CBC<br />

5’986<br />

3’257<br />

3’010<br />

2’827<br />

2’811<br />

381<br />

3’562<br />

158<br />

444<br />

2’246<br />

23<br />

0<br />

59.5<br />

4.85<br />

14.75<br />

79.45<br />

0.82<br />

0<br />

Gouvernement<br />

Les dépenses en investissements étaient de 2’400 millions de F. CFA en 2000, mais un<br />

tiers provenait des recettes à l’intérieur de la province. Celle-ci dépend énormément<br />

du gouvernement.<br />

Commerce<br />

Seule la capitale Garoua est dotée d’un marché permanent. Les autres villes comme<br />

Guider, Tcholliré et Poli ont des marchés périodiques. Le secteur commercial contrôlé<br />

est dominé par une dizaine d’importateurs distributeurs de produits manufacturés de<br />

première nécessité. La partie non-contrôlée, la vente en détail, est entièrement<br />

dominée par les Nigérians. Les produits agricoles et d’élevage sont vendus surtout par<br />

des femmes sur les 41 marchés périodiques de la province. Les chiffres d’affaires des<br />

marchés et des commerçants ne sont pas disponibles.<br />

Exportations réalisées au cours de l’exercice 1999/2000 par produits<br />

Produits<br />

Mio FCFA<br />

Coton en masse 943’205<br />

Ciment<br />

16‘908’240<br />

Boissons<br />

1 578‘113<br />

hygiéniques<br />

Produits Aluminium 48‘078<br />

Vaccins<br />

114’557<br />

Pagnes<br />

47’604<br />

Total<br />

19’639’797<br />

Secteur informel<br />

Ce secteur est statistiquement mal connu et couvre la transformation des produits<br />

(brûlerie de soja, menuiserie, forgerons, etc.) et des services (cafétérias, réparation<br />

d’appareils électriques, etc.). D’après le Ministère du travail, ce secteur génère<br />

d’importants revenus et occupe 50 à 60% de la population urbaine.<br />

<br />

<br />

<br />

TENDANCES<br />

La production agricole baisse à cause de l’appauvrissement des sols, de la<br />

prédominance de la filière cotonnière. A terme, elle mènera à une rupture des<br />

équilibres alimentaires.<br />

Les rendements de la pêche diminuent fortement, entre autres en raison de la<br />

diminution des bateaux et des pertes pendant la transformation/conservation.<br />

L’insécurité foncière augmente, suite à la non-application de la loi.<br />

Import/export<br />

Comme le décrit le tableau ci-dessous, les exportations sont importantes pour la<br />

province, ce qui explique son rôle de carrefour de la sous région. Les importations<br />

(équipement, approvisionnement, carburant) sont très basses (1.1 milliards en 1998),<br />

mais ce chiffre est bien en deçà de la réalité économique. La porosité des frontières<br />

avec les pays limitrophes favorise la contrebande et ne permet pas d’obtenir des<br />

statistiques fiables.<br />

Photo : Marché dans un petit village de la Province du Nord<br />

18


ECONOMIE<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

PROBLEMES ET OBSTACLES<br />

Agriculture: il y a une forte concurrence entre le coton et la production des<br />

produits vivriers (intrants, surfaces, aide à la vulgarisation, financement). Le quasimonopole<br />

de la SO<strong>DE</strong>COTON entrave la diversification agricole. La privatisation de<br />

cette industrie peut entraîner l’ effondrement de la filière.<br />

Elevage: l’absence de délimitations entre les zones d’agriculture et d’élevage<br />

provoque des conflits agropastoraux. Les cultures fourragères sont encore<br />

inexistantes et les points d’eau sont en nombre insuffisants. On note une récurrence<br />

des maladies infectieuses du bétail.<br />

Pêche: il y a surexploitation des réserves en poissons.<br />

Forêt/parcs nationaux/chasse : le déboisement pour le bois de chauffage et le<br />

braconnage sont très fréquents. Les feux de brousse incontrôlés compromettent<br />

l’exploitation durable des forêts.<br />

L’industrie est fortement concentrée à Garoua et est peu diversifiée. La distribution<br />

des produits dépend fortement de la situation économique du Nigeria.<br />

Commerce: le commerce de gros s’organise en cartels. La compétitivité inégale<br />

des produits en provenance des pays voisins, et en particulier du Nigeria, freine le<br />

développement du commerce des produits locaux concurrents. Il y a une<br />

insuffisance de financement bancaire.<br />

Tourisme : l’impraticabilité des voies d’accès aux sites et le délabrement des<br />

structures d’accueil existantes sont des freins au développement touristique.<br />

POTENTIELS<br />

100’000 ha de superficies sont aptes à une culture intensive, dont 17’000 ha pour<br />

l’irrigation.<br />

De nombreux projets conçus et élaborés sont toujours d’actualité.<br />

Dans la vallée de la Bénoué, la superficie théorique pour la culture du sorgho et de<br />

l’arachide est estimée à 255’000ha.<br />

L’IRAD, le centre de recherche agricole, le LANAVET sont présents.<br />

Plaque tournante des échanges soudano-sahelienne, et, à l’intérieur du Cameroun<br />

entre l’Extrême Nord le sud du pays. Ceci constitue un fort potentiel pour le<br />

commerce, la production vivrière et l’industrie.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Parcs et sites touristiques sont sous-exploités, ainsi que les zones d’intérêt<br />

cynégétique.<br />

SCENARIOS<br />

Surface vivrière intensive est développée entre Garoua et Goulongo et autour<br />

d’autres zones de peuplement dense à fin d’alimenter les villes. Un complexe<br />

sucrier à Lagdo et de transformation des sous-produits du complexe sucrier (levures,<br />

alcool etc.) est créé.<br />

Le taux d’accroissement de surfaces passe à 1.5%. Une augmentation de 20% de la<br />

production céréalière à l’horizon 2015 est atteint par un renforcement de<br />

l’encadrement de l’agriculture et une utilisation optimale des engrais. La<br />

production vivrière atteint 830’'000 t en 2015.<br />

L’appropriation par les populations de tout le circuit d’approvisionnement en<br />

intrants et de la vulgarisation est atteint en 2015.<br />

La modernisation de l’élevage est effective en 2015.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Le taux d’accroissement de la surface cotonnière diminue de 1.5%. Les actions de<br />

la SO<strong>DE</strong>COTON sont limitées à son propre domaine. Les revenus coton / non-coton<br />

atteignent un équilibre 50 / 50.<br />

Une diversification de l’industrie par la mise en place d’ usines liées à la<br />

transformation du coton (textile à Garoua, habillement à Garoua et Ngon), à la<br />

production d’accessoires pharmaceutiques à Ngong et Garoua, à la<br />

transformation des déchets de coton à Ngong est réalisée.<br />

De nouvelles industries sont créées, comme le centre de transformation d’argile, du<br />

calcaire, du sable, de la silice, du granite à Guider et Figuil, le centre de la<br />

charpente métallique, de la chaudronnerie et de la fabrication mécanique<br />

(tracteurs, matériel ferroviaire, matériel agricole) à Garoua.<br />

De nouvelles industries agroalimentaires sont mises en place à Poli et Pana (maïs,<br />

aliments pour le bétail et la vola<br />

19


Validation pendant le 2ème Colloque National<br />

Travaux en atelier de validation du Schéma Directeur Régional de l’Aménagement et<br />

de Développement Durable du Territoire de la Province du Nord.<br />

Président : M. Eyeya Zanga Louis, Gouverneur de la Province du Nord<br />

Personne ressource :<br />

M. Tchatchouang Délégué provincial MINEPAT, Province du Nord<br />

Rapporteurs : MM.Aboubakary et Kouam Félix<br />

Lieu : Palais des Congrès<br />

Date : le 19 novembre 2002.<br />

OBSERVATIONS GENERALES<br />

Les membres de l’atelier ont noté que les statistiques produites dans le document sont<br />

pour la plupart insuffisantes et dépassées et méritent de ce fait, d’être complétées et<br />

actualisées. Par ailleurs, la situation des localités dans les cartes ainsi que l’échelle<br />

utilisée ne sont pas adéquates. Il serait par conséquent nécessaire de les corriger.<br />

D’autre part, il faut intégrer dans la cartographie les zones d’intérêt cynégétique qui<br />

occupent une superficie important de la Province.<br />

La plupart des observations faites par les participants ont été intégrées dans le<br />

rapport. Les observations suivantes n’ont pu l’être par manque de donnée précises :<br />

Tendances concernant l’environnement : Le tableau sur l’évolution des recettes<br />

forestières doit inclure les taxes d’affermages.<br />

RECOMMANDATIONS<br />

A la suite des codicilles et enrichissements du document, les participants ont formulé<br />

les recommandations suivantes :<br />

Réaliser une harmonisation générale entre les zones agricoles, zones de pâturages,<br />

zones de réserves, zones de chasse, les parcs nationaux, zones d’intérêt<br />

cynégétique afin de rationaliser l’occupation de l’espace et éviter une occupation<br />

anarchique source de conflit<br />

<br />

<br />

Assurer une plus grande concertation dans la délimitation des aires protégées entre<br />

tous les acteurs concernés (collectivités locales, services techniques, populations,<br />

organismes intéressés…)<br />

Accroître l’utilisation des capacités du barrage de Lagdo pour l’irrigation des zones<br />

agricoles<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Réaliser des études sur les activités à créer pour éviter une marginalisation de la<br />

Province du Nord, suite à la réalisation du pipeline, à l’est de la province et de l’axe<br />

Ngaoundéré-Touboro-Moundou<br />

Mener des études sur le renforcement des capacités locales à prendre le relais à la<br />

suite de la privatisation de la SO<strong>DE</strong>C=T=N<br />

Réaliser une étude d’impact socio-économique de la privatisation de la<br />

SO<strong>DE</strong>COTON<br />

Entreprendre une modernisation et une organisation de l’élevage avec formation<br />

des éleveurs pour qu’ils s’adaptent à l’élevage intensif<br />

Accroître la production de viande et de lait dans la province pour faire face aux<br />

déficits des protéines animales<br />

Réaliser une matérialisation physique des frontières<br />

Moderniser les équipements de télécommunication de la province notamment<br />

l’installation du téléphone numérique permettant l’accès aux NTIC et le bénéfice<br />

des services de communication de qualité et plus performants<br />

20

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