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La mort: un fait naturel ou un tabou <br />

De <strong>la</strong> mort « apprivoisée » à <strong>la</strong> mort interdite.


La mort a toujours intrigué, tout comme <strong>la</strong> vie d’ailleurs<br />

La mort différencie l’espèce humaine de l’animal parce que<br />

l’homme a conscience de sa propre mort tout au long de sa vie<br />

Mais<br />

l’attitude de l’homme par rapport à <strong>la</strong> mort a évolué avec le temps


• Évolution des attitudes de l’homme face à <strong>la</strong> mort<br />

(Philippe Ariès)<br />

1. La mort familière ou “apprivoisée”<br />

2. La mort de soi<br />

3. La mort de toi<br />

4. La mort interdite


1. La mort apprivoisée<br />

Les attitudes face à <strong>la</strong> mort<br />

Dans <strong>la</strong> première moitié du Moyen Âge, les hommes étaient<br />

conscients de leur propre finitude et sentaient arriver <strong>la</strong> mort<br />

L’angoisse de <strong>la</strong> mort était surtout de ne pas avoir été<br />

prévenu<br />

A subitanea et improvisa morte, libera nos, Domine.<br />

L’homme se préparait à mourir et attendait <strong>la</strong> mort<br />

Cérémonie de <strong>la</strong> mort


Les attitudes face à <strong>la</strong> mort<br />

« Il sent que son temps est fini » La chanson de Ro<strong>la</strong>nd


Les attitudes face à <strong>la</strong> mort<br />

«Je ne puis retenir ma vie plus longtemps» Tristan et<br />

Iseult


La cérémonie autour du mort<br />

• La mort était une cérémonie organisée par le<br />

mort lui-même regroupant des proches, des<br />

parents, des compagnons d’armes, des<br />

personnages religieux, des enfants…<br />

• La cérémonie était publique, sans dramatisation<br />

• La mort était à <strong>la</strong> fois familière, proche et<br />

atténuée, indifférente, reflétant <strong>la</strong> conception<br />

collective de <strong>la</strong> destinée de l’homme


Le rapprochement des morts et des vivants<br />

• Dans l’antiquité chrétienne et païenne, les morts<br />

étaient enterrés à l’écart des vivants<br />

• Au Moyen Âge, les chrétiens demandèrent à être<br />

enterrés près des églises, pour bénéficier d’une<br />

protection<br />

• Les cimetières devinrent également des lieux d’asile et<br />

de refuge et furent même habités, avant qu’apparaissent<br />

les premiers signes d’intolérance et les interdictions<br />

(1231, 1405)


2. La mort de soi<br />

De nouveaux phénomènes introduisent, à l’intérieur de <strong>la</strong> vieille<br />

idée du destin collectif de l’espèce, le souci de <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité de<br />

chaque individu<br />

• <strong>la</strong> représentation du Jugement Dernier, à <strong>la</strong> fin des temps<br />

• le dép<strong>la</strong>cement du Jugement à <strong>la</strong> fin de chaque vie, au moment<br />

ponctuel de <strong>la</strong> mort<br />

• les thèmes macabres et l’intérêt porté aux images de <strong>la</strong><br />

décomposition des corps<br />

• le retour à l’épigraphie funéraire


Dans les cimetières, changements affectant les sépultures<br />

• Vers le V e s, les inscriptions funéraires avaient disparu des<br />

sépultures qui étaient devenues anonymes<br />

• Les épitaphes et les inscriptions funéraires réapparaissent au XII e<br />

s et se multiplient jusqu’au XVII e s<br />

• Cette évolution traduit <strong>la</strong> volonté d’individualiser <strong>la</strong> sépulture du<br />

défunt, pas tant pour marquer l’endroit exact où est le corps, mais<br />

pour rappeler l’identité du défunt<br />

Ainsi, une re<strong>la</strong>tion s’est établie entre <strong>la</strong> mort de chacun et <strong>la</strong><br />

conscience qu’il prenait de son individualité


3. La mort de toi<br />

À partir du XVI e siècle, les thèmes de <strong>la</strong> mort se chargent de sens<br />

érotique<br />

(Eros et Thanatos)<br />

• Comme l’acte sexuel, <strong>la</strong> mort est vue comme une transgression qui<br />

arrache<br />

l’homme à sa vie quotidienne<br />

• La mort devient une rupture, dans le sens où elle remet en cause<br />

• La mort dévient admirable par sa beauté<br />

À partir du XVIII e s, l’homme des sociétés occidentales tend à donner à <strong>la</strong><br />

mort un sens nouveau. Il l’exalte et <strong>la</strong> dramatise.<br />

MAIS<br />

Il est déjà moins occupé de sa propre mort et <strong>la</strong> mort romantique,<br />

réthorique est d’abord <strong>la</strong> mort de l’autre


Évolution de l’attitudes des proches<br />

• Jadis figurants passifs, les proches adoptent une attitude nouvelle:<br />

ils pleurent, prient, gesticulent.<br />

L’expression de <strong>la</strong> douleur des survivants est due à une intolérance<br />

nouvelle à <strong>la</strong> séparation.<br />

Mais ce n’est pas seulement au chevet de l’agonisant ou au souvenir<br />

des disparus qu’on est troublé. La seule idée de <strong>la</strong> mort émeut.<br />

• Au XIX e s, le deuil devient excessif, témoignant de <strong>la</strong> difficile<br />

acceptation<br />

de <strong>la</strong> mort de l’autre


Le culte des cimetières<br />

• A partir de <strong>la</strong> seconde moitié du XVIII e s, le souhait est de se rendre<br />

au lieu exact où est enterré le défunt<br />

•Les visites de cimetières permettent de maintenir le souvenir du<br />

défunt et, en quelque sorte, de l’immortaliser


4. La mort interdite<br />

A partir de <strong>la</strong> seconde moitié du XIX e s, <strong>la</strong> mort, jusque là familière,<br />

n’est plus <strong>la</strong> bienvenue.<br />

Elle devient progressivement honteuse, tabou, interdite.<br />

L’entourage du mourant a tendance à lui cacher <strong>la</strong> gravité de son état<br />

et l’issue prochaine (pour épargner le ma<strong>la</strong>de, par manque de courage<br />

d’aborder le sujet avec le mourant)<br />

Il importe avant tout que <strong>la</strong> société, les amis, les collègues, les enfants<br />

s’aperçoivent le moins possible que <strong>la</strong> mort a passé.<br />

Les manifestations apparentes du deuil sont condamnées et<br />

disparaissent.<br />

Une peine trop visible n’inspire pas <strong>la</strong> pitié mais une répugnance. Il<br />

devient inconvenant d’exprimer sa peine en public


La science contre <strong>la</strong> mort<br />

•Entre 1930 et 1950, <strong>la</strong> mort qui survenait dans <strong>la</strong><br />

plupart des cas au domicile, se dép<strong>la</strong>ce à l’hôpital, dans<br />

<strong>la</strong> solitude<br />

•Ce<strong>la</strong> coïncide avec les progrès de <strong>la</strong> médecine<br />

(découverte<br />

d’agents infectieux, des antibiotiques, progrès de <strong>la</strong><br />

chirurgie<br />

et de l’anesthésie, radiographie, …)<br />

•Le progrès médical a fait chuter <strong>la</strong> mortalité et a fait<br />

espérer que <strong>la</strong> mort serait vaincue


Evolution des rites mortuaires<br />

• Le corps disparaît du cercle familial<br />

• Disparition des rites mortuaires au domicile (par exemple, les veillées<br />

mortuaires)<br />

•La toilette mortuaire: de nos jours, elle est rarement réalisée par <strong>la</strong><br />

famille;<br />

le plus souvent, elle revient aux personnels soignants, ou aux<br />

personnels des<br />

chambres funéraires<br />

• Le corps est déposé dans une chambre funéraire où <strong>la</strong> famille pourra<br />

se<br />

recueillir<br />

• Disparition des marques et rites de deuil


Le tabou de <strong>la</strong> mort<br />

• La mort fait peur, <strong>la</strong> sienne et celle des autres<br />

• Cette peur de <strong>la</strong> mort est utilisée à des fins de<br />

prévention<br />

(prévention routière)<br />

Le tabou de <strong>la</strong> mort a remp<strong>la</strong>cé le tabou du sexe


Conclusion<br />

Essayons maintenant, en guise de conclusion, de comprendre le sens général des changements que nous avons repérés et analysés.<br />

Nous avons d'abord rencontré un sentiment très ancien et très durable, et très massif, de familiarité avec <strong>la</strong> mort, sans peur ni désespoir, à mi-chemin entre <strong>la</strong> résignation<br />

passive et <strong>la</strong> confiance mystique.<br />

Par <strong>la</strong> mort, plus encore que par les autres temps forts de l'existence, le Destin se révèle, et le mourant alors l'accepte dans une cérémonie publique dont le rite est fixé<br />

par l'usage. La cérémonie de <strong>la</strong> mort est alors au moins aussi importante que celle des funérailles et du deuil. La mort est reconnaissance par chacun d'un Destin où sa<br />

propre personnalité n'est pas anéantie, certes, mais est endormie – requies […]<br />

Cette attitude devant <strong>la</strong> mort exprimait l'abandon au Destin et l'indifférence aux formes trop particulières et diverses de l'individualité.<br />

Elle a duré autant que <strong>la</strong> familiarité avec <strong>la</strong> mort et avec les morts, au moins jusqu'au romantisme.<br />

Mais chez les litterati, dans les c<strong>la</strong>sses supérieures, elle a été subtilement modifiée, tout en conservant ses caractères coutumiers.<br />

La mort a cessé d'être oubli d'un soi vigoureux, mais sans conscience, d'être acceptation d'un Destin formidable, mais sans discernement. Elle est devenue le lieu où les<br />

particu<strong>la</strong>rités propres à chaque vie, à chaque biographie, apparaissent au grand jour de <strong>la</strong> conscience c<strong>la</strong>ire, où tout est pesé, compté, écrit, où tout peut être changé,<br />

perdu ou sauvé. Dans ce second Moyen Age, du XII e au XIV e siècle, où ont été mises en p<strong>la</strong>ce les bases de ce qui deviendra <strong>la</strong> civilisation moderne, un sentiment plus<br />

personnel et plus intérieur de <strong>la</strong> mort, de <strong>la</strong> mort de soi, a traduit l'attachement violent aux choses de <strong>la</strong> vie, et aussi - c'est le sens de l'iconographie macabre du XIV e<br />

siècle - le sentiment amer de l'échec, confondu avec <strong>la</strong> mortalité : une passion d'être, une inquiétude de ne pas être assez.<br />

A l'époque moderne, <strong>la</strong> mort, malgré <strong>la</strong> continuité apparente des thèmes et des rites, a fait question, et elle s'est furtivement éloignée du monde des choses les plus<br />

familières. Dans l'imaginaire elle s'est alliée à l'érotisme pour exprimer <strong>la</strong> rupture de l'ordre habituel. Dans <strong>la</strong> religion elle a signifié, plus qu'au Moyen Age (qui a donné<br />

pourtant naissance au genre), mépris du monde et image du néant. Dans <strong>la</strong> famille, même quand on croyait à <strong>la</strong> survie et à une survie plus réaliste, vraie transposition de<br />

<strong>la</strong> vie dans l'éternité, <strong>la</strong> mort a été <strong>la</strong> séparation inadmise, <strong>la</strong> mort de l'autre, de l'aimé.<br />

Ainsi <strong>la</strong> mort peu à peu prenait une autre figure, plus lointaine et pourtant plus dramatique et plus tendue - <strong>la</strong> mort parfois exaltée (<strong>la</strong> mort belle de Lamartine), bientôt<br />

contestée (<strong>la</strong> mort <strong>la</strong>ide de Mme Bovary).<br />

Au XIXe siècle, elle paraissait partout présente : convois d'enterrements, vêtements de deuil, extension des cimetières et de leur surface, visites et pèlerinages aux<br />

tombeaux, culte du souvenir. Mais cette pompe ne cachait-elle pas le relâchement des anciennes familiarités, les seules vraiment enracinées En tout cas, cet éloquent<br />

décor de <strong>la</strong> mort a basculé à notre époque, et <strong>la</strong> mort est devenue l'innommable. Tout se passe désormais comme si, ni toi ni ceux qui me sont chers, nous n'étions plus<br />

mortels. Techniquement, nous admettons que nous pouvons mourir, nous prenons des assurances sur <strong>la</strong> vie pour préserver les nôtres de <strong>la</strong> misère. Mais, vraiment, au<br />

fond de nous-mêmes, nous nous sentons non mortels.<br />

Philippe Ariès, Essais sur l’histoire de <strong>la</strong> Mort en Occident


CLXXIV<br />

Ro<strong>la</strong>nd sent que <strong>la</strong> mort le prend tout entier,<br />

qu’elle lui descend de <strong>la</strong> tête sur le coeur.<br />

Il est allé en courant sous un pin,<br />

il s’est couché sur l’herbe verte, face contre terre,<br />

il met sous lui son épée et son olifant,<br />

il tourne <strong>la</strong> tête du côté de <strong>la</strong> gent païenne;<br />

il a fait ce<strong>la</strong> parce qu’il veut véritablement<br />

que Charles et tous les siens disent<br />

qu’il est mort en vainqueur, le noble comte.<br />

Il proc<strong>la</strong>me ses fautes, se frappant <strong>la</strong> poitrine à petits coups répétés,<br />

pour ses péchés il tend vers Dieu son gant.<br />

CLXXV<br />

Ro<strong>la</strong>nd sent que son temps est fini.<br />

Il est sur un sommet aigu, le visage tourné vers l’Espagne,<br />

d’une main il se frappe <strong>la</strong> poitrine:<br />

«Dieu, mea culpa à ta miséricorde,<br />

pour mes péchés, les grands et les petits,<br />

que j’ai commis depuis l’heure de ma naissance<br />

jusqu’à ce jour où je suis ici frappé à mort!»<br />

Il a tendu vers Dieu son gant droit.<br />

Les anges du ciel descendent vers lui.<br />

2<br />

,<br />

3<br />

;<br />

1<br />

,


La représentation<br />

du Jugement<br />

Dernier, à <strong>la</strong> fin<br />

des temps<br />

À partir du XIIe s,<br />

on juge chaque<br />

homme selon le<br />

bi<strong>la</strong>n de sa vie, et<br />

on inscrit les<br />

bonnes et les<br />

mauvaises actions<br />

sur un livre que<br />

l’homme présente<br />

au juge du dernier<br />

jour<br />

Tympan de Sainte-<br />

Foy de Conques<br />

(XI e -XII e s.)


Dans <strong>la</strong> chambre du mourant<br />

• Des êtres surnaturels<br />

envahissent <strong>la</strong> chambre du<br />

mourant au lit, entouré des<br />

assistants, parents, amis, …<br />

• Ce qui symbolise une mise à<br />

l’épreuve du mourant par Dieu,<br />

qui observe <strong>la</strong> réaction de<br />

l’homme qui verra défiler sa vie<br />

entière. Il sera tenté :<br />

– par le désespoir de ses fautes<br />

– par <strong>la</strong> vaine gloire de ses<br />

bonnes actions<br />

– par l’amour passionné des<br />

choses et des êtres


La danse macabre, fresque attribuée à Giacomo Borlone, 1485


L'Épitaphe Villon ou " Bal<strong>la</strong>de des pendus "<br />

• Frères humains, qui après nous vivez,<br />

N'ayez les coeurs contre nous endurcis,<br />

Car, si pitié de nous pauvres avez,<br />

Dieu en aura plus tôt de vous mercis.<br />

Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :<br />

Quant à <strong>la</strong> chair, que trop avons nourrie,<br />

Elle est piéça dévorée et pourrie,<br />

Et nous, les os, devenons cendre et poudre.<br />

De notre mal personne ne s'en rie ;<br />

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !<br />

Se frères vous c<strong>la</strong>mons, pas n'en devez<br />

Avoir dédain, quoique fûmes occis<br />

Par justice. Toutefois, vous savez<br />

Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.<br />

Excusez-nous, puisque sommes transis,<br />

Envers le fils de <strong>la</strong> Vierge Marie,<br />

Que sa grâce ne soit pour nous tarie,<br />

Nous préservant de l'infernale foudre.<br />

Nous sommes morts, âme ne nous harie,<br />

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !<br />

La pluie nous a débués et <strong>la</strong>vés,<br />

Et le soleil desséchés et noircis.<br />

Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,<br />

Et arraché <strong>la</strong> barbe et les sourcils.<br />

Jamais nul temps nous ne sommes assis<br />

Puis çà, puis là, comme le vent varie,<br />

A son p<strong>la</strong>isir sans cesser nous charrie,<br />

Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.<br />

Ne soyez donc de notre confrérie ;<br />

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !<br />

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,<br />

Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :<br />

A lui n'ayons que faire ne que soudre.<br />

Hommes, ici n'a point de moquerie ;<br />

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !


Gian Lorenzo Bernini, Extase de Sainte Thérèse (1647-1652), chapelle Cornaro de<br />

Santa Maria Del<strong>la</strong> Vittoria à Rome.<br />

« Quand le Bernin représente l’union mystique de Sainte Thérèse et de Dieu, il<br />

rapproche incosciemment les images de l’agonie et celles de <strong>la</strong> transe amoureuse »<br />

Philippe Ariès


Demain, dès l'aube...<br />

Demain, dès l'aube, à l'heure où b<strong>la</strong>nchit <strong>la</strong> campagne,<br />

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.<br />

J'irai par <strong>la</strong> forêt, j'irai par <strong>la</strong> montagne.<br />

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.<br />

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,<br />

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,<br />

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,<br />

Triste, et le jour pour moi sera comme <strong>la</strong> nuit.<br />

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,<br />

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,<br />

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe<br />

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.<br />

Victor Hugo, Les Contemp<strong>la</strong>tions (1856)

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