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<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 51<br />
Les sociétés scientifiques qui ont examiné les rapports de Cook et de Peary en ont conclu que<br />
l'on ne pouvait affirmer avec une certitude absolue que le pôle avait été atteint par l'un ou l'autre<br />
des explorateurs.<br />
<strong>La</strong> revendication de Cook, affirmant bien haut qu'il avait atteint le pôle, était basée sur sa<br />
promesse de le prouver par des masses de notes et d'observations mathématiques. Mais il ne fut<br />
jamais capable de présenter la moindre donnée valable. Il prétendit que les notes et observations<br />
qu'il avait rapportées de l'Arctique avaient disparu mystérieusement... par la faute de Peary !<br />
Lorsque éclata le démenti de Peary, l'opinion scientifique émit un certain nombre de réserves à<br />
l'égard des déclarations de Cook. Réserves auxquelles Cook lui-même donnait de plus en plus de<br />
poids en ne réussissant pas à fournir la moindre preuve scientifique de son prétendu exploit.<br />
Le vice-amiral Melville, un ancien explorateur, déclara dans une interview faite à cette<br />
époque « C'est la fantastique randonnée du Dr Cook, sa moyenne incroyable, qui m'ont fait douter<br />
qu'il ait vraiment découvert le pôle. »<br />
Suivant le Dr Tittman, Cook et Peary n'ont pas pu marcher à pied sur de la glace solide pour<br />
gagner le pôle Nord. Tous les hommes de science conviennent que ce n'est pratiquement pas<br />
possible. Certains pensent qu'il y a là une mer libre, d'autres une terre fertile. D'ailleurs nous avons<br />
montré plus haut que tous les explorateurs qui se sont enfoncés loin dans l'extrême Nord ont trouvé<br />
une mer libre et navigable. Quant à une terre fertile, pourquoi pas aussi, du moins dans la mesure<br />
où on accepte notre théorie Il est donc clair que si Cook a voyagé tout le temps sur de la glace<br />
solide, il n'est pas allé aussi loin dans le Nord qu'il le pensait, et qu'il n'a donc pas découvert le<br />
pôle.<br />
Quand l'Académie des sciences suédoise et l'Université de Copenhague examinèrent le<br />
rapport de Cook, ils estimèrent qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour homologuer l'exploit<br />
revendiqué par l'explorateur.<br />
Peary pas plus que Cook.<br />
Peary fit la déclaration suivante à l'agence Associated Press : « Cook n'était pas au pôle Nord<br />
le 21 avril 1908, ni à une autre date. L'histoire de Cook ne peut pas être prise au sérieux. Les deux<br />
Esquimaux qui l'accompagnèrent disent qu'il ne fit qu'une promenade dans le Nord, sans jamais<br />
perdre la terre de vue. Il a simplement monté un beau bateau destiné au public naïf. »<br />
Mais les rapports de Peary sur sa propre expédition paraissent aussi incertains que ceux de<br />
Cook. Les observations qu'il a prises de sa prétendue position au pôle sont encore moins<br />
déterminantes que celles de Cook. Le fait qu'il ait laissé ses autres compagnons derrière lui<br />
n'arrange pas les choses. Quand Cook déclare qu'il a accompli 25 kilomètres en voyageant avec des<br />
traîneaux, on émet un doute. Mais Peary, lui, arrive à une moyenne de 40 kilomètres pour les cinq<br />
derniers jours. Ce qui est fantastique ! D'autant qu'on admet couramment que les voyages en traîneaux<br />
à chiens ralentissent la marche.<br />
On a demandé à Peary s'il allait plus vite en traîneau qu'à pied. Il a reconnu : « Dans les<br />
expéditions arctiques, on a vraiment de la chance si on peut avancer sans pousser le traîneau.<br />
D'habitude, c'est ce qu'il faut faire. On pousse, on aide les chiens. C'est comme si on conduisait une<br />
charrue en difficulté traînée par des bœufs. On doit aussi s'attendre à n'importe quel moment à ce<br />
que le traîneau heurte une arête de glace et se renverse. »<br />
Après une telle déclaration, on voit mal comment Peary a pu avancer à une telle vitesse, et<br />
maintenir cette vitesse pendant huit jours.<br />
C'est la raison pour laquelle un enquêteur a conclu