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<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 42<br />
Vingt-sept ans après que Gardner eut écrit ces lignes, l'amiral Byrd franchissait en avion l'ouverture<br />
polaire et survolait pendant 2 700 kilomètres une terre au climat chaud, couverte d'arbres, de rivières et de<br />
lacs, et dotée d'une vie animale. Une erre en tout point semblable à celle qu'avait décrite Marshall B. Gardner.<br />
Les merveilles de l'Arctique.<br />
Nous l'avons dit, l'Arctique n'est pas le désert que l'on croit. <strong>La</strong> vie pullule dans l'extrême Nord. Gardner<br />
cite un passage du journal de Hayes. Alors qu'il se trouvait à 78° et 17' de latitude, au début de juillet,<br />
Hayes note : « J'ai attrapé un papillon aux ailes jaunes et, qui le croirait, un moustique. Et puis aussi trois<br />
araignées, deux abeilles et deux mouches. »<br />
Puisqu'on ne trouve pas ces insectes plus au sud, Gardner en déduit qu'ils viennent de l'intérieur de la<br />
<strong>Terre</strong> à travers l'ouverture polaire.<br />
Les observations de Hayes concernant la vie des insectes dans l'extrême Nord ont été confirmées par<br />
Greely dans son livre : Trois années de service dans l'Arctique. <strong>La</strong> préface est déjà riche d'enseignements.<br />
Greely y raconte que les merveilles des régions arctiques sont si extraordinaires qu'il avait été forcé de<br />
modifier les notes qu'il avait prises sur le vif, de les minimiser, de crainte qu'on ne le soupçonne d'exagération.<br />
Que les hautes régions arctiques soient pleines de vie, qu'un explorateur ne puisse les écrire sans se voir<br />
accuser d'en rajouter, voilà un phénomène bien étrange que devraient méditer les adeptes des vieilles théories<br />
géographiques qui pensent que ces régions conduisent seulement à une terre désolée de glace éternelle.<br />
Greely a recensé des oiseaux d'espèces inconnues, ainsi que deux fleurs différentes de toutes celles qu'il<br />
connaissait, sans parler des papillons et des mouches. Il a trouvé aussi beaucoup de bois de saule pour faire du<br />
feu.<br />
Gardner écrit<br />
« Quand ils arrivent aux environs du 80° degré de latitude nord, les explorateurs sont stupéfaits de voir<br />
que l'eau devient tout à coup moins froide, que des oiseaux, des animaux émigrent vers le nord pour se nourrir et<br />
se reproduire, alors que logiquement ils devraient descendre vers le sud. Et à mesure que ces explorateurs<br />
remontent vers les hautes latitudes, ils rencontrent les signes troublants d'une vie végétale et animale de plus en<br />
plus riche. Et ce n'est pas tout. Dans notre chapitre sur les mammouths, nous apporterons la preuve que ce<br />
mastodonte vit encore à l'intérieur de la <strong>Terre</strong>. »<br />
Bois flottant, branches d'arbres portant des bourgeons verts, graines tropicales... oui, on a trouvé tout cela<br />
dans les mers arctiques.<br />
A propos de ces graines tropicales, Gardner écrit « Elles viennent de l'intérieur de la <strong>Terre</strong>. Pourquoi <br />
Parce qu'elles appartiennent à des arbres qui ne poussent que dans des climats très chauds et qu'on voit mal<br />
comment elles auraient pu parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde sans se désagréger. »<br />
L'explorateur Sverdrup trouva des lièvres en si grand nombre aux environs du 81° degré de latitude nord<br />
qu'il appela une crique « Le Fjord du Lièvre ». Il y avait par ailleurs suffisamment de gibier pour nourrir toute<br />
l'équipe d'exploration.<br />
Le capitaine Beechey vit des oiseaux en si grande quantité sur la côte ouest du Spitzberg que l'endroit<br />
retentissait de leurs cris depuis l'aube jusqu'au soir. Les petits pingouins étaient si nombreux, si serrés les uns<br />
contre les autres, que parfois on en a tué trente d'un seul coup de fusil. Quatre variétés de mouettes survolaient<br />
l'Océan environnant, et dans cet Océan il y avait des poissons et des animaux amphibies.<br />
Franklin aperçut des oies émigrant vers le nord inconnu à une haute latitude. Vers quelle terre Il note<br />
qu'aussi loin que l'explorateur s'avance dans l'extrême Nord il rencontre toujours l'ours polaire devant lui. Cet<br />
ours qui marche toujours vers le nord, où va-t-il