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<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 41<br />
renards et les lièvres qu'on a vus marchant vers le nord Et les ours Est-il possible d'imaginer que des<br />
animaux de cette taille puissent trouver de quoi subsister dans un désert de glace <br />
« Comment les hommes de science s'expliquent-ils que pratiquement tous les explorateurs, dans les<br />
hautes latitudes, aient été obligés de réviser leurs théories, et jusqu'à leurs méthodes de navigation Que<br />
pensent-ils, ces hommes de science, des passages que nous avons cités du livre de Nansen, montrant que le<br />
navigateur norvégien s'était bel et bien perdu dans la région arctique <br />
« Comment expliquer la migration de ces oiseaux qui apparaissent en Angleterre et dans d'autres pays<br />
nordiques à une certaine période de l'année, qu'on retrouve dans les tropiques à une autre période, mais qui<br />
disparaissent complètement en hiver <br />
« Il faudrait encore demander à l'élite scientifique comment elle explique le fait que ni Peary ni Cook<br />
n'aient jamais pu prouver qu'ils avaient bien atteint le pôle Nord. Sans mettre en doute la bonne foi de ces deux<br />
hommes, n'est-il pas évident qu'ils s'étaient perdus Comment expliquer autrement les divergences et les<br />
contradictions que renferme le propre récit de Peary <br />
Une courbure imperceptible.<br />
« Le lecteur va se demander peut-être pourquoi Peary n'a pas découvert cet immense orifice situé à<br />
l'extrémité polaire On ne peut mieux répondre à cette question qu'en en posant une autre . pourquoi l'homme<br />
ne s'est-il jamais rendu compte en regardant autour de lui qu'il vivait à la surface de ce qui est, à proprement<br />
parler, une immense sphère Pourquoi a-t-il pensé pendant des siècles que la <strong>Terre</strong> était plate Simplement<br />
parce que la sphère était si grande qu'il ne pouvait en voir la courbe. Cela lui paraissait si naturel de se déplacer<br />
sur une surface plane qu'il fut très étonné lorsqu'il apprit que la <strong>Terre</strong> était ronde. N'ayant aucune notion de ce<br />
qu'était la loi de gravité, il se demanda pourquoi il ne tombait pas dans le vide.<br />
« Il en va de même pour les explorateurs polaires. Ils font route sur le bord externe de l'ouverture polaire,<br />
mais cette ouverture est si grande - si l'on considère que la croûte terrestre a quelque 1 300 kilomètres<br />
d'épaisseur - que la courbure n'en est pas perceptible. De sorte que si un explorateur allait suffisamment loin, il<br />
franchirait complètement les bords extérieurs de l'ouverture, pénétrerait dans les mers du Monde intérieur, et<br />
pourrait ressortir par l'orifice antarctique, en se demandant s'il a rêvé. Qu'est-ce qui lui prouverait, en effet, qu'il a<br />
bien été à l'intérieur de la <strong>Terre</strong> Peu de chose. Il aurait vu un soleil plus petit que celui auquel il est habitué. Il<br />
lui aurait été aussi impossible de se guider à l'aide des étoiles, pour la bonne raison qu'il n'y a pas d'étoiles, ni<br />
même de nuit pour les voir.<br />
Un soleil central en suspension.<br />
« Mais, va demander le lecteur, est-ce que la force de gravité ne devrait pas faire tomber dans le vide<br />
l'explorateur qui arrive sur la paroi interne de la <strong>Terre</strong> - étant donné que cette force attire toute chose vers le<br />
centre du globe <br />
« Nous répondrons qu'en ce qui concerne l'attraction terrestre, ce n'est pas le centre géométrique du<br />
globe qui détermine la force d'attraction, mais sa masse. Et si la masse de la <strong>Terre</strong> est plus importante au<br />
niveau de la croûte, c'est la masse de cette croûte qui exercera la force d'attraction, non un simple point<br />
géométrique situé à 4 600 kilomètres de là - ces 4 600 kilomètres représentant la distance approximative qui<br />
sépare la surface interne de la <strong>Terre</strong> du soleil central. L'égale répartition de la force de gravité tout au long de<br />
l'écorce terrestre fait que ce soleil central est suspendu à un endroit précis, équidistant de chaque partie de<br />
cette écorce. Quand nous sommes sur la paroi externe de l'écorce terrestre, c'est la masse de cette écorce qui<br />
nous plaque à la surface. Quand nous nous trouvons sur la paroi interne, c'est la même force qui nous permet<br />
de nous maintenir solidement sur nos pieds.<br />
« Nous nous rendrons compte de toutes ces choses quand nous explorerons enfin sérieusement l'Arctique,<br />
et alors nous nous étonnerons d'avoir été pareillement aveugles pendant des siècles devant une telle<br />
évidence. »