<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 38 Reed répond : « Elle ne peut se trouver que près du pôle Nord, car si elle poussait ailleurs la neige colorée apparaîtrait dans d'autres lieux, et ne serait pas limitée à la région arctique. Oui mais, voilà, on n'a jamais vu une flore de cette importance à proximité du pôle. Conclusion : s'il n'y a rien à la surface de la <strong>Terre</strong>, c'est donc à l'intérieur qu'on doit chercher - et trouver - une réponse satisfaisante à ce problème. » Où ET COMMENT SE FORMENT LES ICEBERGS Comme nous l'avons déjà dit, les icebergs sont constitués d'eau douce. Donc l'océan Arctique n'est pour rien dans leur formation. Par contre, et nous citons Reed, l'intérieur de la <strong>Terre</strong> y est pour quelque chose. « L'embouchure de ces fleuves qui viennent de l'intérieur gèle d'abord. Le fleuve, continuant de couler, inonde l'embouchure déjà glacée, et cette eau gèle à son tour, et ainsi de suite pendant des mois, jusqu'au printemps. Lorsque arrive l'été, que la température augmente, des masses de glace se détachent et sont poussées dans l'Océan où elles créent des raz de marée. Ces masses flottantes sont les icebergs. « Notez la différence. A la surface de la <strong>Terre</strong>, lorsqu'une rivière est gelée, elle l'est sur toute sa longueur, tandis qu'à l'intérieur seule l'embouchure (qui se trouve dans l'ouverture polaire) est gelée. Cela veut dire qu'il y a une énorme masse d'eau courante qui afflue toute l'année à ces embouchures. Non seulement elle produit les icebergs, mais c'est elle aussi qui les pousse dans l'Océan. « Depuis trois cents ans, un courant continu d'explorateurs a parcouru l'Arctique et l'Antarctique en quête des pôles. Aucun d'eux jamais n'a vu un iceberg quitter son port d'attache et plonger dans l'Océan. N'estce pas étrange que personne n'ait songé à se poser des questions sur le lieu d'origine de ces glaces flottantes » A l'appui de sa théorie sur la formation des icebergs, William Reed cite Bernacchi qui, relatant les observations qu'il a faites dans l'Antarctique, écrit « Il est tombé moins de cinq centimètres de pluie en onze mois et demi. Dans ces conditions, où trouverait-on matière à produire le moindre iceberg Cependant, le plus grand d'entre eux est là, sous nos yeux. Il mesure 600 kilomètres de long sur 80 de large, s'enfonce de 600 mètres sous l'eau, et s'élève de 25 à 30 mètres au-dessus de l'Océan. » Commentaire de Reed « Il est impossible que ces icebergs se forment dans un pays où il n'y a pratiquement ni pluie ni neige. Ils sont faits d'eau douce gelée, et il n'y a aucune eau douce à geler. Donc ils sont nés ailleurs, donc ils viennent d'ailleurs. « Comment puis-je savoir que le plus grand iceberg du monde vient de l'intérieur de la <strong>Terre</strong> Parce qu'il ne peut venir de l'extérieur, comme je viens de le montrer. Et le fleuve qui l'a charrié doit avoir des dimensions impressionnantes. Il doit être droit, sinon l'iceberg se serait brisé, étant donné ses proportions gigantesques. D'autre part, on peut penser que le terrain parcouru était à peu près horizontal, car la surface de cet iceberg est plane. Une preuve supplémentaire que l'intérieur de la <strong>Terre</strong> près de l'entrée polaire sud est plat, uni, sans bosses importantes, c'est que beaucoup d'icebergs de l'Antarctique sont longs et minces. On les appelle des " langues de glace ". Par contre, ceux qu'on trouve dans l'Arctique sont plus ramassés, plus tourmentés, indiquant qu'ils proviennent de régions montagneuses. « Lorsque Bernacchi voyageait dans l'Antarctique, il nota : " Au cours des deux derniers jours, nous avons vu des milliers d'icebergs. Ils étaient si nombreux qu'à un moment on a pu en compter quatre-vingt-dix d'un seul coup. Leurs formes étaient assez peu variées, tous étant très grands et limités par des falaises perpendiculaires. Il y avait une grande quantité d'eau douce à la surface de l'Océan. " « Cette eau douce, encore une fois, d'où provient-elle Il n'y a dans l'Antarctique ni pluie ni neige fondue en quantité suffisante pour produire des icebergs d'une telle envergure. <strong>La</strong> conception de la <strong>Terre</strong> creuse donne la seule solution acceptable. » LES RAZ DE MARÉE Reed reproduit ici les descriptions qu'en ont faites les explorateurs. Descriptions parfois terrifiantes, où l'on voit d'énormes masses de glace se soulever à de grandes hauteurs et se briser dans un bruit terrible qu'on entendait parfois de très loin : « Des blocs géants tanguaient et roulaient les uns sur les autres, comme s'ils
<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 39 étaient bousculés par des mains invisibles, et ces énormes masses compressées faisaient entendre des craquements stridents qui glaçaient le sang dans les veines. » Selon Reed, la fréquence de ces puissants raz de marée semble exclure la possibilité qu'ils soient causés par des éruptions volcaniques sous-marines. <strong>La</strong> seule hypothèse à retenir, et que nous avons déjà envisagée plus haut, est que ce sont les icebergs qui, après s'être libérés de leur lieu d'origine, plongent dans l'Océan et créent ces terribles vagues de fond.