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<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 16<br />
« En examinant le trajet des vols à travers les régions polaires, nous nous apercevons que ce trajet<br />
contourne toujours le pôle, ou passe à côté, mais qu'il ne le survole jamais. N'est-ce pas étrange Il ne fait<br />
aucun doute que si on annonçait un vol passant directement au-dessus du pôle Nord, il attirerait un grand<br />
nombre de passagers désireux d'éprouver une sensation nouvelle. Or, chose bizarre, aucune ligne aérienne<br />
n'a jamais offert un tel vol. Tous les itinéraires passent à côté de ce point stratégique. Pourquoi Ne seraitce<br />
pas parce que, si le pôle était vraiment franchi, l'avion, au lieu d'aborder l'autre côté du globe,<br />
s'enfoncerait dans cette terre au-delà du pôle, " le centre du Grand Inconnu ", comme l'appelait Byrd »<br />
Palmer suggère qu'une expédition avançant toujours plein nord devrait être organisée, reconstituant le<br />
trajet de l'amiral Byrd, et continuant sur sa lancée jusqu'à ce que soit atteint l'intérieur creux de la <strong>Terre</strong>.<br />
Apparemment, cela n'a jamais été tenté. Et pourtant la Marine des Etats-Unis possède dans ses archives un<br />
compte rendu des vols et des découvertes de Byrd. Peut-être faut-il chercher la raison de cet oubli dans la<br />
nouvelle conception géographique de la <strong>Terre</strong> au niveau des régions polaires. Conception qu'il est<br />
nécessaire d'accepter pour pouvoir donner toute leur signification aux découvertes de Byrd. Et comme,<br />
évidemment, les chefs de la Marine n'attachent pas une grande importance à cette théorie - quand ils ne<br />
l'ignorent pas -, il leur a été difficile d'apprécier à leur juste et réelle valeur les rapports de l'amiral.<br />
Ce qu'a dit plus haut Palmer, concernant les routes aériennes commerciales qui ne passent pas audessus<br />
du pôle Nord, semble fondé à la lumière des nouvelles découvertes soviétiques sur le pôle magnétique.<br />
Les Russes ont trouvé que le pôle magnétique n'était pas un point, mais une ligne. Cette ligne, nous<br />
pensons, quant à nous, qu'elle est circulaire et qu'elle délimite les bords de la concavité polaire. De sorte<br />
que n'importe quel point sur ce cercle pourrait être identifié au pôle Nord magnétique. Il serait alors<br />
impossible aux avions de traverser le pôle Nord, celui-ci se situant au centre de la dépression polaire, et non<br />
à la surface de la <strong>Terre</strong>. En effet, quand les pilotes croient atteindre le pôle Nord, après avoir fait les<br />
corrections habituelles de navigation, ils se trouvent en réalité sur le bord de la concavité polaire, là où se<br />
tient le pôle magnétique.<br />
Une technique de vol pour entrer dans la dépression polaire,<br />
Se référant à l'ouvrage de Giannini, Palmer commente<br />
« Ce livre étrange nous fournit la preuve définitive que la <strong>Terre</strong> revêt une forme étrange aux pôles.<br />
Elle n'est pas nécessairement creuse d'un bout à l'autre, mais se présente un peu comme un beignet qui<br />
aurait beaucoup gonflé en cuisant et laisserait apparaître une profonde dépression à chaque extrémité.<br />
« Aucun être humain n'a jamais volé directement au-dessus du pôle Nord et continué tout droit. Moi,<br />
je pense que ce devrait être fait, et fait immédiatement. Et je voudrais être sûr qu'un tel vol ne se terminerait<br />
pas dans une des régions environnant le pôle, exactement à l'opposé du point de départ. Il serait utile<br />
d'apporter un soin particulier à la technique de navigation. Premier point : éliminer la boussole ou la<br />
triangulation sur les cartes existantes, et utiliser uniquement le gyrocompas qui permet de garder une<br />
direction droite, constante et invariable depuis l'instant du décollage jusqu'à celui de l'atterrissage. Et pas<br />
seulement un gyrocompas à plan horizontal, mais un aussi à plan vertical (une fois entré dans l'ouverture<br />
polaire). Voilà un point positif, indiscutable.<br />
« On sait qu'un gyrocompas horizontal, comme il en existe actuellement, permet à un avion de gagner<br />
continuellement de la hauteur à mesure que la <strong>Terre</strong> décrit une courbe au-dessous de lui. Or, suivant notre<br />
théorie de la dépression polaire, cela signifierait que lorsqu'un avion entre dans cette dépression le gyrocompas<br />
devrait indiquer une augmentation d'altitude plus importante que celle qu'il enregistrerait normalement,<br />
cette différence étant attribuable à la courbure intérieure de la <strong>Terre</strong> au pôle. Si l'avion poursuit sa<br />
route vers le Nord, cette augmentation d'altitude ira croissant ; mais si, par contre, l'appareil essaie de se<br />
maintenir à la même hauteur, il suivra la courbe interne de la dépression polaire et plongera dans le creux<br />
intérieur de la <strong>Terre</strong>. »