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Table des matières - Gilles Daniel

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380 Modélisation et simulation multi-agents pour Sciences de l'Homme et de la Société.<br />

idées à la fois simples et compréhensibles, mais d’une très grande profondeur, il le<br />

démontre entre autres avec sa « Tyrannie <strong>des</strong> petites décisions ».<br />

Dans « Micromotives and Macrobehavior » publié en 1978 [SCH 78], Schelling<br />

propose un modèle pour explorer le paradoxe de la ségrégation. Il dispose pour cela<br />

sur un échiquier de N cases N 1 pions gris, N 2 pions noirs et N 3 cases vi<strong>des</strong>, où<br />

N 1 = N 2 et N 1 + N 2 + N 3 = N.<br />

La stratégie employée pour explorer la dynamique du paradoxe évoqué ci-<strong>des</strong>sus<br />

est relativement simple, elle est basée sur le degré de tolérance d’un individu aux<br />

individus différents de lui, présents dans son voisinage. Chaque pion se préoccupe<br />

ainsi de son voisinage immédiat, définit par le nombre d’occupants <strong>des</strong> 8 cases<br />

contiguës. Un pion ne changera de case que si le nombre de pions « étrangers » dans<br />

son voisinage dépasse le seuil de tolérance fixé, identique pour tous. Dans ce cas, il<br />

ira se positionner au hasard sur une case laissée vacante. Par exemple si un individu<br />

accepte pour voisins jusqu’à deux tiers de voisins différents (diff) et donc un tiers de<br />

voisins identiques (ident), il restera à sa place si son voisinage contient au moins 1<br />

voisin identique à lui s’il n’a qu’1 ou 2 voisins ; au moins 2 voisins identiques s’il y<br />

a entre 3 et 5 voisins et un minimum de 3 voisins identiques lorsque l’individu est<br />

entouré de 6 à 8 voisins. Remarquons que le taux d’occupation est calculé ici par<br />

rapport au nombre d’individus présents dans le voisinage, et non par rapport au<br />

nombre de cellules du voisinage, qui vaut toujours 8 dans notre cas.<br />

Diverses règles sont testées par Schelling, qui sont <strong>des</strong> variantes du modèle<br />

précédent : Les groupes peuvent avoir <strong>des</strong> seuils de tolérance différents ; égalité ou<br />

pas du nombre d’individus par groupe etc. Une <strong>des</strong> variantes du modèle que nous<br />

allons explorer ici prend en compte une dimension laissée de côté par Schelling, la<br />

densité globale de la population. On peut en effet considérer que les décisions<br />

individuelles sont à la fois dictées par <strong>des</strong> exigences locales, à savoir la composition<br />

sociale du voisinage, mais qu’elles dépendent aussi en partie de contraintes plus<br />

globales comme la densité de population. On élargit ainsi la notion d’environnement<br />

social à la notion d’environnement spatial : l’espace matériel, les cellules libres qui<br />

m’entourent, joue un rôle non négligeable dans mon appréciation de la tolérance. Un<br />

individu définit ainsi ses exigences non plus seulement en rapport à la seule<br />

composition sociale de son environnement mais également en référence avec la<br />

densité dans ce voisinage : le seuil de tolérance se définit ainsi comme la proportion<br />

maximale d’étrangers que j’accepte dans mon voisinage composé de huit maisons<br />

(<strong>Table</strong>au 17.1). Une fois posée la stratégie employée, il reste à implémenter et à<br />

explorer le comportement global du modèle selon les différents paramètres en jeu.

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