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Table des matières - Gilles Daniel

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Introduction à la modélisation et à la simulation d'événements discrets. 41<br />

d’un grand nombre d’entités en interaction et le comportement global d’un système<br />

complexe émerge de l’interaction <strong>des</strong> entités composant le système. En systémique, on<br />

dit qu’une <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong> systèmes complexes est en effet d’être hiérarchisés et<br />

que chaque système est composé de sous-systèmes interconnectés et élément du supersystème.<br />

Ce point de vue forme un courant fort chez les modélisateurs. Il est intéressant<br />

de se pencher sur la philosophie <strong>des</strong> Sciences pour comprendre cet état de fait. Plusieurs<br />

courants de pensées ont vu le jour au courant de l’histoire <strong>des</strong> sciences : le globalisme, le<br />

holisme, le réductionnisme,... Ces courants ont conduit à une perception <strong>des</strong> systèmes<br />

bien différents. En quelques mots, le globalisme ne croit pas nécessaire une vision d’un<br />

Monde décomposable en éléments plus petits et surtout ne croit pas en l’idée que le<br />

comportement global émerge <strong>des</strong> interactions <strong>des</strong> parties. Le globaliste pense qu’il n’y<br />

a pas de limite entre les choses et donc qu’une division du système en éléments n’est<br />

pas nécessaire. Un exemple simple permet d’illustrer ce précepte. Un martien trouve une<br />

calculatrice : pour comprendre ce que c’est, est-il nécessaire qu’il ouvre l’objet pour<br />

découvrir qu’elle est composée d’un circuit électronique et qu’il est lui-même composé<br />

d’éléments plus petits Le globaliste dit non. Ce qui est important c’est la fonction<br />

globale de l’objet. La connaissance <strong>des</strong> parties n’est pas nécessaire voire néfaste à la<br />

compréhension. Le holisme, autre courant de pensées, postule que le Tout précède ou<br />

transcende ses parties avec la célèbre définition : « le Tout est plus que la somme de ses<br />

parties ». Cette vision du Monde implique que le Tout n’est pas seulement la réunion<br />

d’éléments mais qu’Il participe au comportement du Tout. Mais quelle est cette chose<br />

qui donne corps au Tout C’est la question que se pose un réductionniste. Pour lui, toute<br />

réalité se réduit en fin de compte à <strong>des</strong> constituants élémentaires. En biologie, on dira<br />

que le vivant se réduit à <strong>des</strong> molécules et à leurs interactions. Le monde est vu comme<br />

une hiérarchie de niveaux ordonnés suivant <strong>des</strong> échelles de complexité, d’espace et de<br />

temps, qui s’emboîtent. Le réductionnisme ontologique est tout à fait compatible avec<br />

l’idée que les systèmes complexes puissent posséder <strong>des</strong> propriétés spécifiques qui<br />

n’existeraient pas à un niveau inférieur. Du point de vue de la connaissance, le<br />

réductionnisme épistémique affirme que la connaissance d’un phénomène ne peut se<br />

faire qu’en réduisant ses multiples <strong>des</strong>criptions à un nombre de plus en plus restreint de<br />

principes, lois, théories ou concepts. La démarche scientifique réductionniste élimine ce<br />

qui ne paraît pas essentiel à sa compréhension, fait un choix de paramètres ou de<br />

variables d'états afin de déterminer la structure du système qu’il étudie. Il est difficile<br />

de procéder autrement sous peine de se voir dépasser par la quantité d’informations.<br />

Par l’introduction de la notion d’interactions entre les parties, les réductionnistes<br />

prétendent assimiler le précepte <strong>des</strong> holistes : « le Tout est plus que la somme <strong>des</strong><br />

parties ». En effet, les interactions auraient la propriété de faire émerger <strong>des</strong> propriétés<br />

au niveau du Tout qui ne sont pas décrites en tant que tel au niveau <strong>des</strong> parties. Cette<br />

idée est la pierre angulaire <strong>des</strong> approches multi-agents et centrées individus. Pour<br />

l’instant, nous ne tenons pas à prendre partie. Pour conclure sur la notion de systèmes,<br />

de systèmes complexes et d’approches de modélisation du Monde, Le Moigne dans<br />

[LEM 77] propose le nouveau discours de la Méthode et érige quatre préceptes :

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