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Table des matières - Gilles Daniel

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Modélisation multi-agents comme compléments <strong>des</strong> formalismes classiques. 233<br />

[Chapitre 4]. Par exemple, on peut concevoir qu’en réalité virtuelle, ou dans une<br />

démarche d’engineering, on ait besoin d’agents très autonomes. Par contre, pour la<br />

recherche académique, les impératifs de la reproductibilité <strong>des</strong> expériences, de<br />

l’explication et de la compréhension présupposent un degré plus fort de contrôle de<br />

l’expérimentateur sur l’expérience. La prise en compte de ce rapport problématique<br />

entre le désir de « réalisme », qui pousse à concevoir les agents les plus autonomes<br />

possibles et la volonté analytique d’expliquer comme de contrôler les expériences<br />

réalisées « in silico », obligent les chercheurs à se positionner clairement d’un point de<br />

vue méthodologique sur l’axe qui va de l’automate à l’agent autonome. La position<br />

défendue ici consiste à avancer progressivement par étapes d’abstraction décroissante<br />

successives, en maintenant un lien permanent avec le niveau précédent, et en ne<br />

relâchant que pas à pas les hypothèses simplificatrices qui ont servi précédemment,<br />

pour éviter d’obtenir <strong>des</strong> résultats incompréhensibles ou incohérents avec la logique<br />

générale <strong>des</strong> comportements postulés <strong>des</strong> agents. De plus, l’enrichissement<br />

progressif <strong>des</strong> capacités <strong>des</strong> agents implique une réévaluation croisée (du point de vue<br />

du concepteur du modèle informatique et de celui du théoricien SHS) de l’ontologie<br />

<strong>des</strong> « entités » invoquées et de ses implications multiples [Chapitre 4]. C’est grâce à<br />

ce dialogue que nous pourrons avancer. Par exemple, on peut mettre en perspective<br />

la distinction proposée par Jacques Ferber [Chapitre 1] entre agents « réactifs » et<br />

« cognitifs » et diverses tentatives de classifier les agents selon leurs capacités<br />

« cognitives » [BOU 93], [WAL 98], [DEN 96], [PHA 04b]. Au niveau « zéro » de la<br />

cognition, un agent réactif fournit une réponse déterminée pour un état donné de son<br />

environnement et est incapable d’apprentissage au niveau individuel. Un agent<br />

cognitif peut être doté de capacités d’apprentissage et d’adaptation variables, du<br />

simple auto-renforcement à <strong>des</strong> fonctions plus élaborées, comme <strong>des</strong> capacités de<br />

catégorisation, de représentation ou de modélisation. Dans le [Chapitre 12],<br />

Christophe Deissenberg discute certaines particularités de l'apprentissage dans les<br />

modèles multi-agents comparé avec l'apprentissage dans les modèles économiques<br />

standards. Il introduit une typologie simple de types d'apprentissage et présente<br />

succinctement les métho<strong>des</strong> de modélisation les plus courantes. En particulier, la<br />

structure et la logique <strong>des</strong> systèmes de classeurs et <strong>des</strong> algorithmes génétiques sont<br />

décrites en détail. Une liste de ressources sur les algorithmes génétiques est incluse.<br />

Si l’on veut aller plus loin dans la cognition, deux types de questions se posent.<br />

Au niveau individuel, quel est le statut (épistémique, ontologique) <strong>des</strong> « entités »<br />

mobilisées pour rendre compte <strong>des</strong> phénomènes cognitifs, conatifs ou perceptifs <br />

Par exemple, Orléan [ORL 02], [ORL 04] définit <strong>des</strong> « croyances sociales » comme<br />

<strong>des</strong> croyances attribuées par les agents à une entité abstraite, « le groupe ». Dans le<br />

langage vernaculaire, comme dans les pensées dites « primitives », il est fréquent<br />

d’attribuer <strong>des</strong> croyances et <strong>des</strong> intentions à <strong>des</strong> objets du monde réel ou même à <strong>des</strong><br />

objets « sociaux ». C’est le cas par exemple avec cette phrase d’un cambiste citée<br />

par Orléan : « le marché croit que cette devise est sous évaluée ». Bien entendu, on<br />

peut arguer qu’il s’agit là d’un « raccourci » et que personne ne croit que « le

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