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Table des matières - Gilles Daniel

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Modéliser avec et pour les acteurs de terrain. 197<br />

distinguer leur spécification puis leur évaluation respectives, puis de gérer<br />

différemment l’appropriation du modèle et de la modélisation. Concevoir une<br />

modélisation et un modèle nécessite <strong>des</strong> actions bien distinctes, souvent confondues<br />

dans le cadre d’une démarche analytique conduite en laboratoire ; les évaluer<br />

renvoie à <strong>des</strong> registres largement incommensurables. Ainsi un « bon » processus de<br />

modélisation avec et pour <strong>des</strong> acteurs, selon <strong>des</strong> critères prédéfinis avec eux, et<br />

satisfaisant les canons du genre (cf. infra), peut cependant conduire à un « mauvais »<br />

modèle selon <strong>des</strong> critères scientifiques, c’est-à-dire non calibré ou même contraire<br />

aux connaissances avérées par la communauté du domaine. Mais l’ensemble<br />

satisfera les exigences initiales <strong>des</strong> parties, si elles ont été préalablement bien<br />

explicitées. Inversement il est possible dans un cadre associant <strong>des</strong> acteurs non<br />

scientifiques de réaliser un modèle reconnu par les experts du domaine, malgré un<br />

processus de modélisation notoirement insatisfaisant pour les participants.<br />

L’arbitrage n’est évidemment pas aisé et requiert essentiellement que les phases<br />

initiales du processus en explicitent clairement les attendus.<br />

Le fait de travailler scientifiquement avec et pour <strong>des</strong> acteurs rend indissociables<br />

la conception raisonnée de la modélisation et du modèle, de l’exigence de validation<br />

sociale. En effet, que l’on travaille avec, et il s’agit alors de transposer <strong>des</strong><br />

caractéristiques humaines, ou pour, et il s’agit alors de satisfaire <strong>des</strong> intérêts<br />

manifestes, l’exigence scientifique nécessite de mesurer pour valider ou réfuter.<br />

Encore faut-il déterminer ce qu’il faut observer pour mesurer. Nous y reviendrons.<br />

9.3. Pourquoi modéliser Usage et utilité<br />

L’usage que l’on peut attendre <strong>des</strong> modèles est résumé dans le tableau 9.1,<br />

adapté de [HAR 04], et qui introduit la notion de « client » du modèle pour illustrer<br />

les modalités d’usage. On fait ici apparaître les différences critiques dans le<br />

processus de construction et d’usage. La typologie de l’usage et du client détermine<br />

la nature <strong>des</strong> problématiques multi-agents à considérer, et différencie le processus de<br />

modélisation. Au-delà de l’usage, dont la caractérisation précise est une exigence<br />

préalable à la conception, il faut aussi questionner l’utilité (au sens de « ce qui<br />

satisfait à », et non au strict sens économique), dont la définition préjuge de<br />

l’évaluation <strong>des</strong> résultats. La relation entre usage prescrit et utilité présuppose une<br />

dépendance causale complexe : l’hypothèse rationnelle du concepteur est que d’un<br />

usage donné on peut escompter la satisfaction d’une utilité. Cependant rien n’est<br />

moins sûr s’agissant de faits sociaux humains. Il y a donc lieu d’envisager a minima<br />

dans une perspective scientifique de pouvoir mesurer les effets pour qualifier<br />

l’utilité de la modélisation et du modèle.<br />

Renvoyant au préalable relatif à modélisation et modèle, on retrouve bien ici <strong>des</strong><br />

processus dont le critère majeur d’évaluation est le modèle, cadre classique de la

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