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Table des matières - Gilles Daniel

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172 Modélisation et simulation multi-agents pour Sciences de l'Homme et de la Société.<br />

qui est faite de tel ensemble de procédures et de l’interprétation dans le domaine de ces<br />

procédures est équivalente fonctionnellement aux mécanismes qui existent – mais qu’on<br />

n’a pas encore validé expérimentalement- dans le domaine » (condition 4) est aussi une<br />

erreur de grammaire, en quelque sorte. De même, partir de la condition 5 et prétendre<br />

arriver à la condition 4, sans addition supplémentaire, est aussi une confusion. Et ainsi de<br />

suite, en généralisant : partant <strong>des</strong> conditions d’un niveau donné, il semble qu’on ne<br />

puisse pas remonter dans la hiérarchie. Est-ce une limitation intrinsèque, ou bien y a-til<br />

<strong>des</strong> cas dans lesquels la simulation nous permet cette remontée <br />

Le problème <strong>des</strong> simulations dans les Sciences de l’Homme et de la Société,<br />

c’est qu’il n’existe qu’une théorie formellement opérationnelle dans ce domaine, en<br />

économie. La validation expérimentale y pose <strong>des</strong> problèmes que l’économie<br />

expérimentale ne résout pas vraiment : le problème central est que toute condition<br />

expérimentale crée une nouvelle situation sociale au lieu de nous dire simplement<br />

quelque chose sur une situation sociale plus ordinaire.<br />

Dans les autres domaines, en revanche il existe <strong>des</strong> <strong>des</strong>criptions et<br />

catégorisations de processus ou mécanismes qui ne sont pas formellement<br />

opérationnels, mais qui expliquent beaucoup de comportements et de phénomènes<br />

sociaux. Appelons les <strong>des</strong> scénarios rationalisants (ils répondent à la stratégie du<br />

choix de la meilleure explication disponible, ou de l’inférence à la meilleure<br />

explication disponible).<br />

Il est alors tentant de donner à ces processus une traduction computationnelle, de<br />

faire tourner le système multi-agents qui en résulte, de comparer les formes <strong>des</strong><br />

phénomènes produits par le SMA avec les <strong>des</strong>criptions <strong>des</strong> phénomènes, ou les<br />

données statistiques qui permettent de les décrire, et de conclure que les processus<br />

computationnels ont par là été élevés au rang de théories sous-jacentes aux<br />

scénarios sociaux.<br />

Il est encore plus tentant de penser qu’on a atteint un socle théorique plus<br />

fondamental que celui <strong>des</strong> scénarios rationalisants quand on a pu réaliser <strong>des</strong><br />

traductions de divers phénomènes sociaux, qui semblent ne pas avoir de processus<br />

social commun, que ces diverses traductions sont similaires aux phénomènes<br />

sociaux chacun dans leur terrain et qu’on a un même mécanisme formel opératoire<br />

derrière toutes ces traductions.<br />

Cette dernière attitude a été défendue par exemple par Weisbuch et al. [WEI 97],<br />

[WEI 00]. Elle est très séduisante. Il a souvent présenté à l’appui de cette position<br />

une analyse formelle de l’exemple du marché aux poissons de Marseille, analysé par<br />

Kirman et Vignes [KIR 91]. Ce marché ne se fait pas à la criée ou aux enchères. Le<br />

vendeur affiche son prix et les acheteurs vont acheter, ou non. Les phénomènes<br />

observés étaient les suivants : les interactions entre vendeurs et acheteurs finissaient

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