Béton armé : la construction d'une image - CDH - EPFL

ANNEXE 14
Thème
Un matériau mis à l’épreuve: l’impact des accidents sur l’opinion publique
Fiche d’identité « L’accident de Bâle et les accidents de chantier », in Le Béton Armé, Juin 1902,
n°49, p.5-8.
Source
Le Béton Armé, fondé en 1898, est l’organe des concessionnaires et des agents
du système Hennebique. Cette revue mensuelle permet en outre à l’entreprise de
rendre compte des actualités du béton armé, de montrer l’étendue de ses
réalisations et sa portée internationale, et de donner réponse aux critiques qui lui
sont faites.
Contexte
Cet article parait peu après les résultats de l’expertise visant à déterminer les
causes de l’accident survenu à Bâle. Le système Hennebique, employé dans la
construction en question, se voit innocenté par l’expertise, qui attribue plutôt
l’accident à un manque de sécurité dans l’exécution des travaux (cf. Annexe 12
« Constructions en béton armé », in BTSR, n°2, 1902, pp.133-134.). L’article
présent tient donc à souligner ces conclusions qui apportent un appui
scientifique important au béton armé, et au système Hennebique en particulier,
en citant des passages de l’expertise.
Commentaires
L’article est intéressant à beaucoup de points de vue.
- Il rend tout d’abord compte du lourd climat conflictuel qui oppose les
constructeurs en béton armé aux constructeurs en acier. Ces derniers n’ont pas
manqué d’utiliser l’accident pour tenter de décrédibiliser le béton armé. A son
tour, l’article s’en donne à coeur joie de rétorquer à ses adversaires.
- Ensuite, il n’est pas vraiment étonnant de voir W.Ritter, innocenter dans
l’expertise avec une certaine insistance le système Hennebique. Il s’agit de
rappeler qu’en effet, 2 ans plus tôt, les recherches du Professeur avaient soutenu
le système Hennebique, en lui apportant un précieux crédit scientifique.
- Il faut par ailleurs noter que l’article ne retranscrit que des passages choisis. Il
n’évoque pas les dimensions quelques peu sous-estimées de l’ouvrage, aspect
pourtant mentionné dans l’expertise, même si l’accident en lui même ne lui est
pas imputable.
- Quoiqu’il en soit, on voit bien comment l’article prend le soin d’éclaircir en
tous points, comme pour ne laisser aucun doute, les raisons de l’accident, par
des explications étayées d’un croquis.
- Il est enfin assez amusant de constater que l’article se termine par une liste
d’accidents survenus sur des constructions métalliques, suivis d’un
commentaire incisif, le tout sous le titre « les trahisons du métal ».