az L'AlphaBeM
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a z<br />
L’<br />
AlphaBeM<br />
du Manager Responsable<br />
en collaboration avec<br />
La Caisse d'Epargne<br />
Aquitaine Poitou-Charentes
Pourquoi<br />
cet ouvrage <br />
Management responsable par ci, management<br />
responsable par là, qui ne revendique pas<br />
aujourd'hui de prendre en compte l'avenir de la<br />
planète et de l'humanité Mode Effet de pub <br />
Baroud d'honneur d'une société qui n'en a<br />
plus Depuis la loi NRE (Nouvelles Régulations<br />
Economiques) qui les y oblige, les entreprises<br />
cotées produisent d'impressionnants rapports<br />
de Développement Durable s'appliquant à<br />
démontrer qu'elles cherchent à répondre aux<br />
grands enjeux environnementaux et sociaux.<br />
Prix de l'entreprise responsable, prix du manager<br />
responsable, Global Compact de l'ONU, voiture<br />
écologique, consommation responsable, économies<br />
d'énergie, partenariats entre entreprises<br />
et ONG sur des projets relatifs à la défense<br />
de l'environnement comme du soutien au<br />
développement, les initiatives pullulent avec<br />
le risque qu'un jour ou l'autre on ne sache<br />
plus très bien de quoi l'on parle.<br />
Du développement<br />
durable à<br />
la responsabilité<br />
globale<br />
des organisations<br />
page 7<br />
La responsabilité<br />
globale à BEM<br />
page 11<br />
L’AlphaBEM<br />
page 18<br />
Les ouvrages<br />
page 102<br />
Les sites<br />
page 104<br />
L’index<br />
page 106<br />
Les auteurs<br />
page 110<br />
Depuis près de quinze ans, loin des modes et<br />
des effets de communication, BEM Bordeaux<br />
Management School a développé en profondeur<br />
une sensibilisation de ses étudiants à<br />
la complexité des enjeux mondiaux face auxquels<br />
tout manager doit de fait se confronter.<br />
Ancrée dans une tradition humaniste marquée<br />
par de grandes figures aquitaines comme<br />
Montaigne, Montesquieu ou de manière plus<br />
contemporaine Jacques Ellul, BEM s'est toujours<br />
attachée à inscrire les enseignements<br />
AlphaBeM 3
GRLI<br />
L’EFMD (European<br />
Foundation for<br />
Management<br />
Development) et<br />
le Global Compact<br />
lancent le projet<br />
Globally<br />
Responsible<br />
Leadership<br />
Initiative.<br />
Un réseau international<br />
Ecoles /<br />
Entreprises est<br />
constitué autour<br />
de la thématique<br />
suivante :<br />
« comment former<br />
des managers<br />
responsables »<br />
PRME<br />
Ban Ki-moon,<br />
Secrétaire Général<br />
de l’ONU, lance en<br />
2007 à l’attention<br />
des Business<br />
Schools et Universités<br />
une initiative<br />
intitulée « PRME »<br />
(Principles for<br />
Responsible<br />
Management<br />
Education).<br />
Une centaine<br />
d’établissements<br />
s’est engagée à<br />
promouvoir la responsabilité<br />
globale<br />
des entreprises et<br />
le développement<br />
durable dans<br />
l’enseignement<br />
et la recherche<br />
en management.<br />
traditionnels de la gestion dans une perspective<br />
de compréhension du monde conflictuel,<br />
incertain et mouvant dans lequel les entreprises<br />
évoluent et jouent un rôle au même titre que les<br />
Etats, les institutions internationales et les acteurs<br />
de la société civile. Une tradition qui oblige à se<br />
poser la question du sens de sa propre action<br />
comme de celle de l'organisation dans laquelle<br />
on travaille ou à laquelle on participe.<br />
Lorsqu’en 2003, le Global Compact de l’ONU<br />
et l’European Foundation for Management<br />
Development (EFMD) lancent la Globally<br />
Responsible Leadership Initiative (GRLI) visant<br />
à réunir une quinzaine de duos « Ecole /<br />
Entreprise » pour élaborer une plateforme de<br />
travail sur la formation de managers responsables,<br />
BEM associée à la Caisse d'Epargne<br />
Aquitaine Poitou-Charentes (CEAPC) se portent<br />
candidates et sont sélectionnées avec douze<br />
autres duos du monde entier. Tout en participant<br />
à ce réseau international réunissant<br />
aujourd’hui une quarantaine d’organisations,<br />
BEM et la CEAPC se sont engagées<br />
dans un partenariat local : à travers le pôle<br />
académique “Organisation, Responsabilité,<br />
Globalité”, la chaire “Développement Durable<br />
et Responsabilité Globale des Organisations”<br />
et le pôle de recherche “Affaires, Valeurs et<br />
Responsabilité”, elles développent des programmes<br />
d’enseignement et de recherche<br />
appliquée associant une quinzaine d’autres<br />
partenaires (entreprises et ONG).<br />
La conviction de BEM est que le management<br />
responsable ne se décrète pas : il se vit. C'est<br />
avant tout un processus, une aventure humaine.<br />
4 BeM2008
Si livres et articles peuvent aider à forger une<br />
connaissance et une réflexion, il est bien<br />
prétentieux et même contestable de figer en<br />
quelques définitions les notions de développement<br />
durable et de responsabilité du manager.<br />
Et pourtant c'est cette formule que nous avons<br />
choisie ! Avec modestie et humour : modestie<br />
parce que notre propos n'est surtout pas<br />
l'exhaustivité ; il s'agit plutôt, sans prétention,<br />
d'offrir, dans le désordre de sens que suppose<br />
l'ordre alphabétique, un premier aperçu de<br />
la multitude de notions, parfois ambigües<br />
ou même suscitant la contradiction, qui se<br />
cachent derrière celles de développement<br />
durable et de manager responsable. Si la possession<br />
d'un dictionnaire ne garantit en rien<br />
une écriture sensée, il n'est pas inutile d'avoir à<br />
sa portée un petit outil pour une première<br />
approche des mots et de leur sens. Humour<br />
aussi, parce que si le management responsable<br />
est très sérieux, il vaut mieux ne pas s'y<br />
ennuyer. S'il doit y avoir aventure humaine<br />
autant qu'elle soit plaisante. Une prise de tête<br />
n'est jamais très durable… C'est en tout cas<br />
le message que nous voulons faire passer.<br />
Entre deux trains (pour être plus responsable…)<br />
ou bien dans la frénésie d'une ville<br />
embuée ou bien encore aux portes d'un<br />
immeuble en déshérence humaine, ouvrez ce<br />
petit abécédaire resté dans votre poche et<br />
passez votre chemin en vous disant que vous<br />
pouvez être acteur d'autre chose…<br />
Principle 1<br />
Purpose: We will<br />
develop the capabilities<br />
of students<br />
to be future generators<br />
of sustainable<br />
value for business<br />
and society<br />
at large and to<br />
work for an inclusive<br />
and sustainable<br />
global economy.<br />
Principle 2<br />
Values: We will<br />
incorporate into<br />
our academic activities<br />
and curricula<br />
the values of global<br />
social responsibility<br />
as portrayed<br />
in international<br />
initiatives<br />
such as the United<br />
Nations Global<br />
Compact.<br />
Principle 3<br />
Method: We will<br />
create educational<br />
frameworks, materials,<br />
processes<br />
and environments<br />
that enable effective<br />
learning experiences<br />
for responsible<br />
leadership.<br />
Philip McLAUGHLIN<br />
Directeur de BEM<br />
AlphaBeM 5
Principle 4<br />
Research: We will<br />
engage in<br />
conceptual and<br />
empirical research<br />
that advances our<br />
understanding<br />
about the role,<br />
dynamics, and<br />
impact of<br />
corporations in<br />
the creation of<br />
sustainable social,<br />
environmental and<br />
economic value.<br />
Principle 5<br />
Partnership: We<br />
will interact with<br />
managers of business<br />
corporations<br />
to extend our<br />
knowledge of their<br />
challenges in<br />
meeting social and<br />
environmental<br />
responsibilities<br />
and to explore<br />
jointly effective<br />
approaches to<br />
meeting these<br />
challenges.<br />
Principle 6<br />
Dialogue: We will<br />
facilitate and<br />
support dialog and<br />
debate among<br />
educators, business,<br />
government,<br />
consumers,<br />
media, civil society<br />
organizations and<br />
other interested<br />
groups and stakeholders<br />
on critical<br />
issues related<br />
to global social<br />
responsibility and<br />
sustainability.<br />
« Une Banque performante, une Entreprise<br />
socialement responsable », tel est le projet<br />
que j’ai souhaité faire partager aux femmes et<br />
aux hommes de la Caisse d’Epargne Aquitaine<br />
Poitou-Charentes, à l’occasion de la fusion<br />
des trois Caisses de l’Arc Atlantique.<br />
Son statut historique de pionnière dans le<br />
domaine du développement durable, fait de la<br />
Caisse d’Epargne une marque emblématique<br />
dans l’esprit de nos concitoyens de l’évidente<br />
possibilité d’être performant dans une économie<br />
de marché globalisée, tout en étant conscient<br />
et responsable de la nécessaire réduction des<br />
impacts de ses activités sur notre environnement.<br />
En lançant « Bénéfices futur », programme de<br />
développement d’un marketing responsable,<br />
de la lutte contre le changement climatique,<br />
de l’investissement socialement responsable<br />
et de banquier solidaire, la Caisse d’Epargne<br />
affirme très clairement son positionnement<br />
original dans le monde bancaire.<br />
L’AlphaBEM auquel nous sommes fiers d’avoir<br />
participé, en prolongement du travail réalisé<br />
au sein du Global Responsibility Leadership<br />
Initiative avec BEM constitue, à mes yeux,<br />
une réalisation conforme à notre démarche<br />
de banquier coopératif.<br />
Je vous en souhaite une agréable et instructive<br />
lecture.<br />
François AUDIBERT<br />
Président du Directoire de la Caisse d’Epargne<br />
Aquitaine Poitou-Charentes<br />
6 BeM2008
Du développement<br />
durable<br />
à la responsabilité<br />
globale<br />
des organisations<br />
Le développement durable :<br />
une terminologie récente<br />
pour un concept ancien<br />
S’interroger sur l’impact de l’activité humaine<br />
sur son environnement n’est pas nouveau mais<br />
c’est surtout au lendemain de la seconde guerre<br />
mondiale avec l’essor économique mondial et<br />
la progression de l’internationalisation que cette<br />
interrogation va peu à peu s’affirmer. Ainsi en<br />
1951, un rapport de l’Union Internationale pour<br />
la Conservation de la Nature sur les atteintes<br />
du développement sur l’état de l’environnement<br />
dans le monde, aspire à une réconciliation entre<br />
économie et écologie.<br />
Au début des années soixante, René Dumont<br />
publie un ouvrage « l’Afrique Noire est mal<br />
partie » qui met à mal les modèles de développement<br />
de l’agriculture exportatrice décrites<br />
comme hérésie à la fois sur le plan environnemental<br />
et sur le plan économique. Moins de dix<br />
ans plus tard, à la veille de la crise monétaire<br />
puis du premier choc pétrolier, le Club de Rome<br />
avec son rapport « Halte à la croissance » (1972),<br />
remet en cause la relation quasi systématique<br />
entre croissance, développement et progrès et<br />
Club de Rome<br />
Association internationale<br />
et apolitique<br />
qui introduit<br />
le débat autour<br />
de la notion de<br />
décroissance et<br />
publie en 1972 le<br />
Rapport Meadows<br />
intitulé Halte à<br />
la croissance.<br />
1972<br />
Ouverture du<br />
Premier Sommet<br />
de la terre à<br />
Stockholm,<br />
à l’issue duquel<br />
le Programme<br />
des Nations<br />
Unies pour<br />
l’Environnement<br />
(PNUE) est créé.<br />
AlphaBeM 7
Rapport<br />
Brundtland<br />
Publication en<br />
1987 du Rapport<br />
Our Common<br />
Future. Rédigé par<br />
la Commission<br />
Mondiale sur<br />
l’Environnement et<br />
le Développement,<br />
il définit le développement<br />
durable<br />
comme répondant<br />
« aux besoins<br />
du présent sans<br />
compromettre<br />
la capacité<br />
des générations<br />
futures à répondre<br />
aux leurs. »<br />
ouvre la voie aux préconisations d’une croissance<br />
zéro. Dans la foulée, la conférence des Nations<br />
Unies de Stockholm sur l’environnement humain<br />
va faire émerger le concept d’éco-développement,<br />
prônant un développement économique compatible<br />
avec l’équité sociale et la prudence<br />
écologique et contestant ainsi une augmentation<br />
incontrôlée de l’offre. A partir de là, conférences<br />
internationales sur l’environnement et conférences<br />
internationales sur le développement<br />
vont se succéder parallèlement à la mise en<br />
place de grands programmes des Nations<br />
Unies : le PNUD (Programme des Nations Unies<br />
pour le Développement) et le PNUE (Programme<br />
des Nations Unies pour l’Environnement).<br />
C’est l’aggravation de l’enjeu environnemental<br />
avec les catastrophes écologiques, la montée<br />
du discours concernant le « trou » dans la<br />
couche d’ozone, la désertification inéluctable<br />
de zones entières le plus souvent dans<br />
les pays pauvres ou encore la montée des<br />
conflits liés à la « guerre » de l’eau, qui va<br />
sonner l’alarme et redonner un certain écho<br />
à cette double problématique « Environnement /<br />
Développement ». C’est dans ce contexte que<br />
la Commission Brundtland (du nom de<br />
la ministre norvégienne, présidente de la<br />
Commission Mondiale sur l’Environnement et<br />
le Développement) publie en 1987 le fameux<br />
rapport « Notre avenir à tous ». Ce rapport<br />
consacre le terme « sustainable development »,<br />
finalement traduit en français par « développement<br />
durable » et qui est défini comme : un<br />
développement qui répond aux besoins du<br />
présent sans compromettre la capacité des<br />
générations futures à répondre aux leurs.<br />
8 BeM2008
Le développement durable répond aux besoins<br />
du présent sans compromettre la capacité<br />
des générations futures à répondre aux leurs<br />
Rapport Brundtland<br />
En d’autres termes, le développement durable<br />
est un développement économiquement viable,<br />
socialement équitable et respectueux de<br />
l’environnement. Le développement durable<br />
sera consacré par 182 Etats lors du sommet de<br />
Terre en 1992 à Rio de Janeiro. Parce qu’il tend<br />
à concilier trois sphères a priori contradictoires,<br />
le développement durable est avant tout un processus<br />
qui conduit à remettre en cause la vision<br />
traditionnelle du partage entre la responsabilité<br />
des agents politiques et celles des agents économiques<br />
et sociaux.<br />
Du développement durable<br />
à la responsabilité globale<br />
Entre l’affirmation de Friedman (1962), « La responsabilité<br />
sociale de l’entreprise est d’augmenter<br />
ses bénéfices » et celle du World Business<br />
Council on Sustainable Development (WCSB,<br />
2001) considérant au contraire que « les entreprises<br />
ne peuvent demeurer à l’écart de ce qui<br />
se passe autour d’elles car elles font partie intégrante<br />
des sociétés et des communautés dans<br />
lesquelles elles font affaires et ne peuvent continuer<br />
à produire de la richesse si la société qui les<br />
entoure périclite », il y a pour le moins un grand<br />
écart. Depuis une quinzaine d’années, parallèlement<br />
à l’émergence du concept de développement<br />
durable, nombre de travaux ont été développés<br />
autour de la question de la responsabilité<br />
sociétale de l’entreprise, témoins d’un vrai<br />
questionnement sur la fonction même de l’entreprise<br />
et du monde des affaires et de sa responsabilité<br />
face aux enjeux planétaires tels qu’ils<br />
s’imposent aujourd’hui. Si historiquement on<br />
pouvait se satisfaire d’une répartition des rôles<br />
Conférences<br />
Internationales<br />
Sur<br />
l'environnement<br />
et le<br />
développement :<br />
1972 Stockholm<br />
1982 Rio<br />
1987 Kyoto<br />
2002 Johannesburg<br />
2007 Bali<br />
WBCSD<br />
World Business<br />
Council for<br />
Sustainable<br />
Development<br />
crée en 2001.<br />
Ce réseau<br />
rassemble plus de<br />
180 entreprises<br />
issues de 30 pays<br />
et de 20 secteurs<br />
industriels.<br />
Ses membres<br />
s’engagent à<br />
promouvoir un<br />
développement<br />
durable conciliant<br />
croissance<br />
économique,<br />
préservation de<br />
l’environnement<br />
et progrès social.<br />
AlphaBeM 9
simple consistant à confier à l’entreprise la<br />
charge de créer de la valeur économique et<br />
aux Etats celle d’assurer la cohésion économique<br />
et sociale, aujourd’hui la globalisation a<br />
changé les données. Les entreprises se jouent<br />
de l’espace planétaire comme d’un champ<br />
domestique mettant les Etats devenus des<br />
acteurs parmi d’autres, en concurrence les uns<br />
avec les autres. De fait l’économie devient<br />
composante et tributaire des sphères sociales<br />
et économiques. L’entreprise n’est plus seulement<br />
redevable vis-à-vis de ses actionnaires,<br />
elle se trouve confrontée à une redevabilité<br />
plus large vis-à-vis de l’ensemble de ses parties<br />
prenantes : salariés, clients, fournisseurs et même<br />
communautés concernées par son activité.<br />
Une responsabilité qui est à la fois a-spatiale<br />
dans le sens où elle ne se limite pas à un espace<br />
géographique donné mais s’exerce tant au<br />
niveau local qu’international et a-temporelle<br />
dans le sens où elle implique des devoirs vis-àvis<br />
de générations futures et tient compte pour<br />
cela de la collision entre l’exigence d’une rentabilité<br />
à court terme et l’obligation de gérer sur<br />
le long terme les ressources humaines et naturelles<br />
nécessaires à la pérennité des sociétés.<br />
Le concept de Responsabilité Globale du point<br />
de vue de l’entreprise conduit à repenser celui<br />
de managers globalement responsables et<br />
ouvre la voie à une nouvelle approche de<br />
la formation au management.<br />
Laurence HARRIBEY Jean-Louis DUQUEROIX<br />
Professeur<br />
Chargée du Projet<br />
Responsabilité Globale<br />
BEM<br />
Directeur<br />
de la Communication<br />
Délégué au GRLI<br />
CEAPC<br />
10 BeM2008
La responsabilité<br />
globale à BEM<br />
Bordeaux<br />
Management School<br />
Si BEM transmet à ses étudiants des savoirs,<br />
des savoir-faire et des savoir-être, elle promeut<br />
également des valeurs comme la solidarité,<br />
le respect de l’environnement ou l’éthique. En<br />
ce sens, sa vocation est de contribuer à<br />
l'émergence d'une génération de « managers<br />
responsables », capables d’appréhender la<br />
complexité du monde et d’agir en connaissance<br />
de causes et de conséquences.<br />
L'exigence de « responsabilité » constitue<br />
aujourd’hui le pilier essentiel de l’identité de<br />
l’Ecole : elle irrigue sa pédagogie et influence<br />
ses choix de projets en matière de recherche,<br />
de partenariats et de gestion interne. La<br />
démarche de responsabilité globale engagée<br />
par BEM vise ainsi à :<br />
• Réformer son mode d’organisation et de<br />
gouvernance pour accroître son niveau de<br />
performance économique, la qualité de ses<br />
activités et l'engagement de ses salariés ;<br />
• Améliorer les conditions de vie au travail<br />
de ses étudiants et salariés ;<br />
• Réduire son impact environnemental et<br />
déployer ses dépenses de fonctionnement<br />
de façon responsable ;<br />
• Sensibiliser l’ensemble de ses étudiants,<br />
salariés et partenaires aux enjeux du<br />
Développement Durable appliqués aux entreprises,<br />
aux collectivités publiques, aux ONG…<br />
AlphaBeM 11
1874<br />
Création de<br />
l'Ecole supérieure<br />
de commerce de<br />
Bordeaux appelée<br />
aujourd'hui BEM<br />
2004<br />
BEM lance sa<br />
démarche de<br />
responsabilité<br />
globale<br />
BEM en chiffres<br />
2000 étudiants<br />
16 000 diplômés<br />
200 professeurs et<br />
collaborateurs<br />
12 programmes<br />
de formation de<br />
Bac+3 à Bac +5<br />
60 entreprises<br />
partenaires<br />
95 universités<br />
partenaires<br />
Cette démarche s’articule autour de quatre<br />
axes : pédagogie, recherche, réseaux et<br />
gestion responsable en interne.<br />
Axe 1. Une pédagogie de la responsabilité<br />
Au sein de chaque programme de l’Ecole, des<br />
cours spécifiques offrent aux étudiants une<br />
mise en perspective du rôle économique et<br />
sociétal de l'entreprise, mais aussi des Etats et<br />
de la société civile. De nombreux thèmes sont<br />
traités, parmi lesquels : éthique des affaires,<br />
analyse financière au regard des critères<br />
de responsabilité globale, Investissement<br />
Socialement Responsable, multinationales du<br />
crime, financement de la dette, politiques<br />
monétaires, corruption, coopération Nord-<br />
Sud… L'enjeu est bien de transformer les<br />
contenus et l'enseignement des disciplines<br />
traditionnelles de gestion ! Par ailleurs, deux<br />
chaires proposent des cycles de conférences<br />
professionnelles approfondissant les thèmes<br />
suivants : « Développement durable, enjeu<br />
stratégique des organisations et des<br />
territoires », « Entrepreneuriat, TPE et développement<br />
durable dans les Pays du Sud »,<br />
« culture et gouvernance, enjeux majeurs de la<br />
mondialisation et du développement durable ».<br />
Connaître et savoir… Mais aussi appliquer !<br />
BEM promeut « l’apprentissage de la responsabilité<br />
» en proposant à ses étudiants des ateliers<br />
sur le développement économique Nord /<br />
Sud et des concours « Grandes Ecoles »<br />
(éthique professionnelle, communication responsable,<br />
mobilité durable). L’Ecole leur offre<br />
aussi la possibilité de réaliser des travaux de<br />
groupe, des thèses professionnelles et des<br />
12 BeM2008
stages au sein d’ONG ou d’entreprises, en lien<br />
avec la Responsabilité Globale.<br />
Axe 2. Participer à l'avancement<br />
des connaissances en matière de<br />
Responsabilité Globale<br />
Réunis au sein du Centre de Recherche de BEM<br />
(CEREBEM), les enseignants – chercheurs de<br />
l’Ecole ont consacré à la responsabilité globale,<br />
en 2006 - 2007, près du quart de leurs travaux<br />
de recherche (articles académiques, colloques<br />
et conférences, livres et chapitres de livre,<br />
cahiers de recherche et études de cas), plus<br />
particulièrement au sein du pôle de recherche<br />
“Affaires, Valeur et Responsabilité”.<br />
Pour nourrir et stimuler cette activité de<br />
production académique, BEM organise<br />
chaque année plusieurs manifestations, parmi<br />
lesquelles ; une conférence sur le thème<br />
« l'Epargne solidaire au service de la coopération<br />
internationale » (Octobre 2007) ; La cinquième<br />
journée Humanisme et Gestion sur le thème<br />
« Innovation, responsabilité et prise de risque<br />
dans la société aujourd’hui » (Avril 2008) ;<br />
Le 20 ème Forum Supply Chain (programme ISLI)<br />
sur le thème « Logistique durable : innover<br />
aujourd'hui pour réussir demain » (Mai 2008).<br />
Axe 3. Intégrer l'Ecole dans les réseaux<br />
liés à la responsabilité globale<br />
Afin de nourrir sa réflexion et d'améliorer<br />
sa démarche, l’Ecole renforce sa stratégie<br />
d'ouverture et d'échange en matière de<br />
Responsabilité Globale, tant au niveau local<br />
qu'international.<br />
La Chaire<br />
développement<br />
durable et<br />
responsabilité<br />
globale<br />
nait en septembre<br />
2003. Sous le<br />
parrainage de la<br />
Caisse d'Epargne<br />
Aquitaine Nord<br />
depuis 2005,<br />
elle propose aux<br />
étudiants un cursus<br />
de formation<br />
complémentaire<br />
au développement<br />
durable et à<br />
la responsabilité<br />
globale des<br />
entreprises<br />
La Chaire Arts<br />
culture et<br />
management<br />
en Europe<br />
propose<br />
aux étudiants<br />
de BEM des<br />
enseignements sur<br />
le management<br />
des arts et de<br />
la culture et des<br />
relations entre les<br />
mondes de l'art<br />
de la culture et<br />
de l'entreprise<br />
GRLI<br />
Le duo BEM -<br />
Caisse D'Epargne<br />
Aquitaine Nord<br />
est sélectionné<br />
en 2004 par<br />
l'EFMD et le<br />
Global Compact<br />
pour participer<br />
aux travaux<br />
sur la formation<br />
de managers<br />
responsables<br />
AlphaBeM 13
Dans le prolongement de son adhésion à<br />
la GRLI aux côtés de la CEAPC, BEM est<br />
membre du Global Compact depuis 2005.<br />
A ce titre, elle s’est engagée à soutenir<br />
l’initiative « PRME » (Principles for Responsible<br />
Management Education) lancée en 2007 par le<br />
Secrétaire Général de l’ONU. L’Ecole participe<br />
également à la « Campagne pour des Campus<br />
Responsables » depuis son lancement en<br />
2006 : initiée par l’association Graines de<br />
Changement, le Comité 21 et le WWF, cette<br />
campagne incite les business schools et universités<br />
à intégrer le Développement Durable à<br />
l’ensemble de leurs activités académiques<br />
pédagogiques.<br />
Enfin, et parallèlement au renforcement de ses<br />
réseaux académiques et institutionnels, l’Ecole<br />
vient de finaliser deux projets de coopération<br />
Nord-Sud ; le premier est un programme<br />
de formation intitulé CEEIM (Culture<br />
Entrepreneuriale pour les Ecoles d’Ingénieurs<br />
Marocaines) co-financé par la Commission<br />
Européenne ; le second prévoit pour la rentrée<br />
2008 l’implantation d’un Campus BEM à<br />
Dakar, avec l’ouverture de deux programmes<br />
à destination des étudiants sénégalais et plus<br />
largement d’Afrique subsaharienne.<br />
Axe 4. Mettre en œuvre<br />
des pratiques responsables<br />
Quatrième et dernier axe… Mais pas le moins<br />
important ! « Enseigner », « chercher » ou encore<br />
« échanger » est nécessaire, mais pas suffisant :<br />
pour être responsable, l’Ecole se doit en effet<br />
de montrer l’exemple en matière de gouvernance<br />
et de gestion de ses ressources<br />
humaines et matérielles.<br />
14 BeM2008
Parallèlement à l'émergence du concept<br />
de développement durable, se pose la question<br />
de la responsabilité des organisations<br />
face aux nouveaux enjeux planétaires<br />
Responsabilité sociale<br />
Pour introduire plus de transparence et de<br />
concertation dans sa gouvernance, BEM a<br />
ouvert en 2004 son Conseil d'Administration à<br />
ses parties prenantes internes et externes<br />
(étudiants, salariés, entreprises…). En outre, la<br />
prise en compte de ces dernières est garantie<br />
par des instances telles que le Conseil des<br />
Associations ou le Comité Consultatif<br />
d'Etablissement.<br />
La politique d'intégration des personnes à<br />
mobilité réduite est une priorité de l'Ecole, en<br />
termes de non discrimination et de sécurité.<br />
Des travaux ont été effectués depuis 2004<br />
pour les accueillir dans les meilleures conditions<br />
possibles : rampes d'accès et paliers<br />
d'évacuation, portes électriques, accès aux<br />
salles de cours, mobilier de classe adapté.<br />
BEM est également attachée à la diversité<br />
sociale de ses étudiants. Pour l’encourager,<br />
elle a notamment mis en place un Fonds<br />
de Solidarité (212.000 euros pour l’année<br />
2006 - 2007) ainsi qu’un système d’alternance<br />
permettant aux étudiants du Programme ESC<br />
qui le souhaitent d'occuper un emploi à<br />
temps partiel.<br />
Enfin, l’Ecole apporte son soutien matériel,<br />
financier et pédagogique aux projets étudiants<br />
de solidarité locale (Solidarité Sida, Banque<br />
Alimentaire, Restos du Cœur…) et internationale<br />
(projet éducatifs au Burkina Faso, au Mali et<br />
au Cameroun, collecte de fonds un orphelinat<br />
indien, audits de filières équitables…)<br />
AlphaBeM 15
Responsabilité environnementale<br />
Depuis 2004, BEM met en œuvre une politique<br />
d'achats visant à réduire son impact environnemental.<br />
En 2007, elle a notamment porté<br />
son effort sur les deux points suivants ;<br />
renouvellement du mobilier scolaire, en<br />
conformité avec les normes NF (Education et<br />
Ameublement) et la certification PEFC (certification<br />
forestière de gestion durable) ; Achat de<br />
trois chaudières à condensation afin de réduire<br />
de 15% la facture énergétique de l’Ecole.<br />
L’Ecole a également élaboré une politique de<br />
gestion et de recyclage des déchets : depuis<br />
2005, une dizaine de tonnes de papier,<br />
de cartons et de déchets informatiques (D3E)<br />
a ainsi été collectée.<br />
Dernière action en date : la journée « Transport<br />
Responsable » ! Depuis janvier 2008, l'Ecole<br />
incite, chaque deuxième mardi du mois, ses<br />
salariés et étudiants à utiliser les transports en<br />
commun, le vélo ou le co-voiturage pour<br />
effectuer leurs trajets domicile – travail. Au-delà<br />
de son objectif de sensibilisation, cette initiative<br />
veut identifier les contraintes et enjeux de<br />
transport au sein de l'Ecole pour proposer des<br />
solutions concrètes à ses parties prenantes.<br />
…/..<br />
16 BeM2008
Le développement durable appelle un changement<br />
de comportement de chacun face aux graves<br />
menaces qui pèsent sur l’humanité et la planète<br />
Jacques Chirac<br />
Bien sûr, la liste d’actions et d’engagements<br />
que je viens d’égrener n’est pas exhaustive ! Si<br />
vous souhaitez en savoir plus sur la démarche<br />
de responsabilité globale de BEM, je vous<br />
invite chaleureusement à consulter le rapport<br />
d’étape 2006 - 2007, à l’adresse suivante :<br />
www.bem.edu/fr/Identité/Responsabilité-globale<br />
Philip McLAUGHLIN<br />
Directeur de BEM<br />
AlphaBeM 17
1854<br />
Henry David<br />
Thoreau publie<br />
Walden ou la vie<br />
dans les bois.<br />
Il est considéré<br />
comme le premier<br />
environnementaliste.<br />
A comme…<br />
Abeilles<br />
On prête à Einstein cette funeste prophétie : “Si<br />
l’abeille disparaissait de la surface du globe,<br />
l’homme n'aurait plus que quatre années à<br />
vivre…”. Celle qui assure un rôle essentiel dans<br />
la reproduction végétale est menacée par nos<br />
pratiques agricoles et sociales. En somme,<br />
nous scions la branche sur laquelle nous<br />
sommes assis.<br />
Jacques-Olivier Barthes<br />
WWF Panda Mag<strong>az</strong>ine n° 112 mars/mai 2008<br />
Achats responsables / Achats durables<br />
Du point de vue du consommateur, le terme<br />
« achat durable » est généralement assimilé à<br />
« achat responsable ». Du point de vue de<br />
l’acheteur professionnel (en entreprise) ces deux<br />
termes revêtent des significations différentes.<br />
Achats responsables<br />
Pour le consommateur, comme pour l’entreprise,<br />
les achats responsables font référence<br />
au commerce éthique ou équitable. Celui-ci est<br />
facilement accessible au travers de labels<br />
garantissant des productions écologiques et<br />
une juste rémunération des fournisseurs (ex :<br />
Max Havelaar). L'acheteur en entreprise pourra<br />
insérer des clauses contractuelles exigeant<br />
de ses fournisseurs (et des fournisseurs de<br />
ses fournisseurs) le respect des trois piliers<br />
du développement durable : le respect de<br />
l’environnement (ex : pas de pollution), le respect<br />
des normes sociales (ex : pas de travail<br />
d’enfants), et l’engagement sociétal (participation<br />
à la vie locale).<br />
18 BeM2008
Achats durables<br />
Ce terme ne se différencie du premier que<br />
du point de vue de l’acheteur en entreprise.<br />
En effet, l’entreprise actuelle, recentrée sur<br />
son cœur de métier, fait de plus en plus<br />
reposer une grande part de sa compétitivité<br />
sur le savoir faire de ses fournisseurs<br />
principaux. Dans ce cas, la notion de durabilité<br />
(sustainability) implique la pérennité de sa<br />
relation avec les fournisseurs stratégiques.<br />
Elle est alors basée sur des intérêts communs<br />
à moyen ou long terme, comme par exemple<br />
le co-développement de nouveaux produits.<br />
1864<br />
George Marsh<br />
écrit L'homme<br />
et la nature : il y<br />
met en évidence<br />
l'impact destructif<br />
de l'humanité sur<br />
l'environnement,<br />
et y dénonce<br />
notamment les<br />
effets négatifs de<br />
la déforestation.<br />
Acheteur<br />
ou Acheteuse – on en voit de plus en plus car<br />
les femmes excellent dans ce rôle subtil.<br />
Personnage aussi détesté que courtisé par les<br />
vendeurs. Constipé(e) chronique, il (elle) retient<br />
le bon de commande qui incarne son pouvoir<br />
et fait ainsi durer le plaisir de se voir désiré(e) et<br />
craint(e). Archétype féminin, l’acheteur apparaît<br />
comme le passif-dominant : il manipule des<br />
vendeurs qui se veulent toujours jeunes, dynamiques<br />
voire agressifs, et qui – bêtes comme<br />
des hommes – croient avoir eu l’initiative.<br />
L’acheteur aime et excite la concurrence de<br />
fournisseurs qu’il fait cravacher en prix et en<br />
qualité au profit du marché aval : finalement,<br />
c’est lui qui défend le pouvoir d’achat de la<br />
veuve et de l’orphelin. Il est le sel de la terre.<br />
Acheteur-acheté : illusion comique, car ça<br />
n’arrive que chez les autres. Les pires milieux :<br />
ceux où tout est interdit (cachotteries et<br />
clandestinité). Signe distinctif : la charte<br />
d’éthique est sur papier glacé.<br />
AlphaBeM 19
ADEME<br />
L'Agence de<br />
l'Environnement<br />
et de la Maîtrise<br />
de l'Energie est<br />
un établissement<br />
public, sous la<br />
tutelle des ministres<br />
chargés de<br />
la recherche,<br />
de l'écologie et<br />
de l'énergie.<br />
Elle intervient<br />
dans la prévention<br />
de la pollution de<br />
l'air, la limitation<br />
de la production<br />
des déchets,<br />
la maîtrise<br />
de l'énergie,<br />
la promotion<br />
des énergies<br />
renouvelables<br />
et le management<br />
environnemental.<br />
www.ademe.fr<br />
Agenda 21<br />
Adopté par 173 nations lors du sommet de<br />
la Terre de Rio en 1992, l’Agenda 21 est un<br />
programme d'actions pour le 21 ème siècle ayant<br />
pour objectif de contribuer au développement<br />
durable de la planète. Les pays signataires<br />
s’engagent à mettre en œuvre une série de<br />
recommandations favorisant notamment :<br />
• l’accès à la santé, à l’eau, à l’emploi, au<br />
logement ainsi qu’à une alimentation saine,<br />
• la préservation de la biodiversité,<br />
• la réduction des émissions de g<strong>az</strong> à effet<br />
de serre (GES),<br />
• la gestion des déchets,<br />
• la formation et la sensibilisation des citoyens<br />
aux enjeux du développement durable.<br />
En France, les collectivités territoriales ont été<br />
sollicitées par l’Etat pour élaborer, en concertation<br />
avec leurs partenaires locaux (entreprises,<br />
citoyens, ONG, associations), un Agenda 21<br />
local traduisant - à leur échelle - les engagements<br />
pris au niveau mondial… Le mot d’ordre<br />
« penser global, agir local » prend ici tout son<br />
sens ! Depuis 2003 et l’adoption par le gouvernement<br />
français d’une Stratégie Nationale de<br />
Développement Durable, l’Agenda 21 local est<br />
ainsi devenu le cadre de référence pour les différents<br />
acteurs du territoire que sont les<br />
Conseils Régionaux et Généraux, les Pays, les<br />
Communautés Urbaines et de Communes, les<br />
Mairies… L’objectif étant d’atteindre, d’ici la fin<br />
de l’année 2008, le chiffre de 500 Agendas 21<br />
locaux en France !<br />
agenda 21<br />
http://www.agenda21france.org/<br />
20 BeM2008
C’est au travers d’un entrepreneuriat responsable<br />
que le progrès vers la pérennité<br />
peut être atteint pour tous<br />
Halliday et Popper, 2001<br />
Agriculture biologique<br />
L’Agriculture biologique trouve ses fondements<br />
dans le respect et l’équilibre de la vie. C’est<br />
une troisième voie, entre le désir prométhéen<br />
de domination de la nature, qui a trouvé<br />
son expression ultime dans une agriculture<br />
intensive largement consommatrice de pétrole<br />
aussi bien que de produits chimiques, et<br />
l’agriculture d’autosubsistance de certaines<br />
régions du globe. Il s’agit d’un mode de culture<br />
et de transformation qui ne fait appel à<br />
aucun élément chimique de synthèse et qui<br />
constitue une réponse aux nombreux risques<br />
environnementaux et sanitaires, qui se<br />
manifestent aujourd’hui.<br />
Respectueuse du vivant et des écosystèmes,<br />
elle est fondée, en termes de production, sur<br />
l'utilisation de fumures, de fertilisants et de produits<br />
de traitements, le plus souvent d'origine<br />
organique ou minérale. Les contraintes sont<br />
identiques au niveau de la transformation : tous<br />
les ingrédients doivent être issus de cette filière<br />
et les compléments de fabrication éventuels,<br />
doivent être entièrement d'origine naturelle.<br />
Dans sa pratique, l’Agriculture biologique est<br />
une démarche certifiée par un organisme<br />
extérieur qui s’appuie en France sur le logo AB.<br />
Elle constitue en termes de production une<br />
approche globale qui réhabilite les grands<br />
principes de l’agronomie et s’appuie sur des<br />
valeurs biologiques, d’équilibre, d’identité et<br />
d’environnement. Cette démarche est lourde<br />
de contraintes, d’engagements, de traçabilités<br />
et de contrôles, autant sur le plan des sols ou<br />
des produits mis en vente, qu'à tous les stades<br />
de la production, de la transformation et même<br />
de la commercialisation !<br />
1872<br />
Création du<br />
premier parc<br />
naturel fédéral<br />
(Yellowstone) aux<br />
Etats – Unis.<br />
Il sera inscrit<br />
au Patrimoine<br />
Mondial de<br />
l’Humanité en<br />
1978, avant d’être<br />
partiellement<br />
ravagé par des<br />
incendies en 1988.<br />
AlphaBeM 21
1876<br />
Adoption au<br />
Royaume-Uni du<br />
River Pollution<br />
Control Act,<br />
qui interdit<br />
le déversement<br />
dans les rivières<br />
des eaux usées<br />
et polluées.<br />
Depuis quelques années, elle s’affirme comme<br />
la base d’une alimentation saine et complexe,<br />
seule capable de répondre aujourd’hui, autant<br />
à nos exigences nutritionnelles qu’à nos équilibres<br />
sanitaires ou aux nombreuses contraintes<br />
climatiques et écologiques de notre époque.<br />
C’est, en ce sens, que la bataille des labels<br />
devient un enjeu fondamental pour permettre<br />
aux consommateurs de devenir les véritables<br />
arbitres d’une consommation responsable.<br />
Alimentation durable<br />
Parce qu’il ne peut y avoir de développement<br />
humain, sociétal et a fortiori économique, sans<br />
avoir satisfait un minimum de contraintes et<br />
d’équilibres nutritionnels, l’alimentation s’affirme<br />
aujourd’hui comme un enjeu majeur de notre<br />
société contemporaine. Pour être durable,<br />
celle-ci devra mieux préserver la vie, aussi bien<br />
sur le plan des grands équilibres environnementaux<br />
que de la santé humaine, tout en<br />
assurant une disponibilité nutritionnelle suffisante<br />
et un revenu décent aux producteurs.<br />
Cette « nouvelle cuisine » devra obligatoirement<br />
obéir à quelques qualités incontournables : de<br />
nature végétale, variée et diversifiée dans ses<br />
sources, issue d’une agriculture biologique,<br />
seule capable de ne générer aucun déchet, ni<br />
résidu, et fondée sur des productions peu exigeantes<br />
en eau et en intrants. Afin de bénéficier<br />
d’écobilans positifs, cette alimentation sera<br />
nécessairement de proximité et identitaire dans<br />
son expression. Quant à sa forme, elle devra<br />
rester riche en goûts, en densité alimentaire, en<br />
plaisirs et en authenticité.<br />
Sur le plan pratique, cette nouvelle forme de<br />
nutrition devra réussir à établir un meilleur<br />
22 BeM2008
apport énergétique net, tout en répondant à<br />
tous nos besoins nutritionnels, en matière de<br />
protéines, de minéraux, de nutriments, d’antioxydants,<br />
de vitamines ou d’oméga 3 - soit un<br />
minimum de 10 fruits et légumes par jour !<br />
Audit social et environnemental<br />
L’audit constitue une étape de contrôle essentielle<br />
dans une démarche de progrès continu.<br />
Réalisé par des équipes internes à l’entité<br />
concernée ou des tiers indépendants, il a pour<br />
objet de vérifier la conformité à des normes<br />
ou référentiels préalablement établis. Il peut<br />
déboucher sur une certification, un label ou une<br />
attestation et comporte généralement un diagnostic<br />
et des recommandations d’amélioration.<br />
Audit social<br />
Les audits sociaux (de type SA8000) permettent<br />
de contrôler le respect des droits humains<br />
et sociaux fondamentaux, notamment les<br />
principes de l’Organisation Internationale du<br />
Travail (OIT). Ces audits sont souvent diligentés<br />
par les entreprises auprès de leurs sites,<br />
sous-traitants ou fournisseurs situés dans<br />
des pays en développement ou à risque.<br />
De nombreuses initiatives ont vu le jour dans le<br />
domaine ces dernières années, particulièrement<br />
au sein du secteur de la distribution (Initiative<br />
Clause Sociale).<br />
Audit environnemental<br />
D’un point de vue environnemental, les audits<br />
concernent :<br />
• la mise en œuvre par l’entreprise d’un<br />
système de management environnemental<br />
(ISO 14001, EMAS),<br />
1919<br />
Création de<br />
l’Organisation<br />
Internationale du<br />
Travail (OIT), lors<br />
de la Conférence<br />
de la Paix qui se<br />
tient à Versailles.<br />
Actuellement<br />
composée de 178<br />
Etats membres et<br />
basée à Genève,<br />
l'OIT poursuit les<br />
objectifs suivants :<br />
« promouvoir les<br />
droits au travail,<br />
encourager la<br />
création d’emplois<br />
décents, développer<br />
la protection<br />
sociale et renforcer<br />
le dialogue social<br />
dans la gestion<br />
des problèmes<br />
liés au monde du<br />
travail ». A partir<br />
de 1946, elle sera<br />
rattachée à l'ONU.<br />
Global Reporting<br />
Initiative GRI<br />
Basé aux Pays<br />
Bas, le GRI est<br />
un organisme créé<br />
en 1997 qui fournit<br />
aux organisations<br />
(entreprises,<br />
collectivités,<br />
associations)<br />
des instruments<br />
de mesure de leur<br />
performance non<br />
seulement économique<br />
mais aussi<br />
sociale et environnementale.<br />
AlphaBeM 23
Loi NRE<br />
Fondée sur<br />
une exigence<br />
de transparence<br />
de l’information,<br />
la loi NRE (loi sur<br />
les Nouvelles<br />
Régulations<br />
Economiques,<br />
2001) contraint<br />
les entreprises<br />
françaises cotées<br />
à présenter dans<br />
leur rapport<br />
annuel, en plus<br />
des données<br />
comptables<br />
et financières,<br />
des informations<br />
concernant<br />
l’impact environnemental<br />
et social<br />
de leur activité.<br />
• la performance écologique de ses produits<br />
et services et l’obtention de labels (écolabel<br />
européen, NF environnement, Agriculture<br />
Biologique…).<br />
Vérification des informations<br />
de développement durable<br />
Les entreprises ont multiplié ces dernières<br />
années des informations en matière de<br />
responsabilité sociale et environnementale,<br />
principalement à travers des rapports annuels<br />
de développement durable. En France, l’article<br />
116 de la loi NRE de 2001 demande aux<br />
entreprises cotées d’intégrer au sein de leur<br />
rapport annuel de gestion des indicateurs<br />
environnementaux et sociaux. Selon les<br />
conclusions du Grenelle de l’environnement,<br />
ces dispositions devraient s’étendre aux<br />
entreprises publiques et privées non cotées.<br />
La vérification des informations contenues<br />
dans ces documents est, à ce jour, facultative<br />
et réalisée principalement par les commissaires<br />
aux comptes dont les principaux cabinets<br />
disposent d’équipes dédiées au développement<br />
durable. Selon une étude de Deloitte, 25 entreprises<br />
du CAC40 ont eu recours à ce contrôle<br />
volontaire en 2006, réalisé sur une vingtaine<br />
d’indicateurs en moyenne. La vérification des<br />
indicateurs de développement durable permet<br />
aux entreprises d’améliorer la crédibilité de<br />
l’information publiée et également de mobiliser<br />
en interne les équipes opérationnelles sur la<br />
mise en œuvre et l’exploitation du reporting<br />
des indicateurs de développement durable.<br />
La consolidation des indicateurs, ainsi<br />
fiabilisés, et le suivi de tableaux de bord<br />
dédiés permettent aux décideurs de piloter<br />
24 BeM2008
Là où se prépare l’avenir d’un pays ou<br />
d’une communauté internationale, il importe que<br />
les plus pauvres en soient partie prenante.<br />
S’ils ne le sont pas au temps des projets,<br />
ils ne le seront pas au temps des changements.<br />
Père Joseph Wresinski<br />
la démarche de responsabilité sociale<br />
sur l’ensemble du périmètre de l’entreprise.<br />
A mesure que les entreprises construisent un<br />
dialogue avec leurs parties prenantes sur les<br />
enjeux du développement durable, le choix<br />
et la fiabilité des indicateurs deviendront<br />
un facteur clef de ce dialogue.<br />
B comme…<br />
Banque de développement<br />
Comme son nom l'indique, une banque de<br />
développement est avant tout une banque ;<br />
elle assure un rôle d'intermédiation financière.<br />
Elle gère les dépôts et collecte l'épargne d'une<br />
part, et accorde des prêts et offre des services<br />
financiers d'autre part. Cependant, une banque<br />
de développement a une mission fondamentale<br />
de développement. Cette mission consiste<br />
à répondre à des situations particulières<br />
d'urgence, de développement économique<br />
(comme dans le cas de la CEB), ou d'aide<br />
au microcrédit (comme le fait le Centre<br />
International du Crédit Mutuel). Son fonctionnement<br />
repose sur un équilibre entre l’exigence<br />
de rentabilité qu'implique son activité et son<br />
indépendance financière et sa vocation sociale.<br />
Il existe de nombreuses banques de développement,<br />
parmi lesquelles :<br />
Le Centre International<br />
du Crédit Mutuel (CICM)<br />
Son action vise à mobiliser l'épargne de<br />
proximité et à développer la micro-économie<br />
dans les pays émergents, en permettant à tous<br />
AlphaBeM 25
1930<br />
Convention<br />
fondamentale<br />
(OIT) concernant<br />
l’abolition<br />
du travail forcé<br />
ou obligatoire,<br />
ratifiée par<br />
172 Etats.<br />
l'accès aux services bancaires. Cela signifie<br />
développer des structures viables techniquement,<br />
administrativement, financièrement et<br />
politiquement. Son intervention peut avoir lieu<br />
dans le cadre de la création d'un réseau ou<br />
d'un soutien à une organisation bancaire<br />
mutualiste existante. Les règles appliquées<br />
sont les suivantes : les crédits ne sont accordés<br />
qu'aux Sociétaires, les sociétaires sont<br />
responsables solidairement, l'action des<br />
Caisses est limitée à une zone restreinte, les<br />
fonctions d'administrateur sont bénévoles,<br />
l'excédent financier n'est pas distribué.<br />
Source :<br />
www.cmutuel.com/cicm/presentation_cicm/<br />
pionniers.asp<br />
La Banque de Développement<br />
du Conseil de l’Europe (CEB)<br />
Elle intervient sur trois grands axes :<br />
• renforcement de l'intégration sociale (aide aux<br />
réfugiés et aux migrants, logements sociaux...),<br />
• gestion responsable de l'environnement<br />
(actions de prévention et d'aide aux régions<br />
frappées par des catastrophes naturelles ou<br />
écologiques),<br />
• développement du capital humain (éducation<br />
et de la santé).<br />
Source :<br />
www.coebank.org/fr/presentation/frmission.htm<br />
Biodiversité<br />
Le terme de biodiversité décrit la diversité du<br />
vivant. C’est un concept assez général, donc<br />
peu précis, mais qui est efficace en terme<br />
de communication. Les scientifiques préfèrent<br />
utiliser la notion de diversité biologique. Elle se<br />
décline en diversité écologique (les milieux),<br />
26 BeM2008
diversité spécifique (les espèces) et diversité<br />
génétique.<br />
La conservation de ce patrimoine biologique<br />
revêt une importance stratégique, non seulement<br />
d’un point de vue purement écologique,<br />
mais aussi sur le plan économique. En effet, le<br />
développement des biotechnologies est l’un<br />
des grands enjeux de la recherche. Maintenir<br />
la biodiversité, c’est entretenir un « réservoir »<br />
de richesses biologiques et génétiques qui<br />
permettront peut-être de fabriquer les médicaments,<br />
les sources d’énergie ou les aliments<br />
du futur.<br />
C comme…<br />
Changement climatique<br />
(phénomènes climatiques extrêmes)<br />
La banquise fond, les glaciers reculent, les<br />
déserts gagnent du terrain, la barrière de corail<br />
meurt. Les phénomènes météorologiques<br />
extrêmes se multiplient : cyclones, inondations,<br />
canicule... Nous ne pouvons encore le dire avec<br />
certitude, mais ces signaux sont inquiétants :<br />
les climatologues ont d'ailleurs constaté que la<br />
température moyenne de la planète avait augmenté<br />
de 0,6° C au cours du 20 ème siècle. Pour<br />
faire face à la situation, il va falloir s'adapter et<br />
diminuer nos émissions de g<strong>az</strong> à effet de serre.<br />
www. ademe.fr<br />
1948<br />
Convention<br />
fondamentale<br />
(OIT) sur la liberté<br />
syndicale et la<br />
protection du droit<br />
syndical, ratifiée<br />
par 148 Etats.<br />
Culture et<br />
Responsabilité<br />
Globale<br />
La culture, un des<br />
enjeux majeurs de<br />
la mondialisation<br />
est un formidable<br />
moteur de<br />
développement<br />
durable, qui crée<br />
de la valeur, sans<br />
puiser sur les<br />
ressources non<br />
renouvelables.<br />
Sa gouvernance,<br />
tant au niveau<br />
des politiques<br />
publiques,<br />
des territoires,<br />
des entreprises<br />
que des organisations<br />
artistiques<br />
et culturelles<br />
elles-mêmes,<br />
s'inscrit dans<br />
le cadre de<br />
la responsabilité<br />
sociale.<br />
Source :<br />
Gombault, A., (2004)<br />
Projet scientifique de<br />
la chaire ACME.<br />
Circuit court<br />
Système d’échange et de distribution des<br />
produits alimentaires qui se caractérise par une<br />
proximité relationnelle entre les producteurs<br />
et les consommateurs. Pour les premiers,<br />
AlphaBeM 27
Culture et<br />
développement<br />
durable des<br />
territoires<br />
Le développement<br />
durable tend à<br />
devenir l’argument<br />
premier de l’action<br />
culturelle et artistique<br />
conduite sur<br />
les territoires, et<br />
ce sous les effets<br />
conjugués de<br />
mouvements de<br />
décentralisation<br />
des politiques<br />
publiques, de désindustrialisation<br />
des économies<br />
régionales et de<br />
décloisonnement<br />
des pratiques<br />
culturelles des<br />
publics. Ses effets<br />
sont escomptés<br />
au-delà de leurs<br />
vertus intrinsèques,<br />
dans<br />
leurs dimensions<br />
économiques - la<br />
culture comme<br />
ressource apte à<br />
créer l'avantage<br />
concurrentiel des<br />
territoires - et dans<br />
leurs dimensions<br />
sociales - la culture<br />
comme fonction<br />
intégratrice et<br />
mobilisatrice.<br />
Source : Gombault, A.<br />
et Livat, F., (2007)<br />
Essor et mutation des<br />
biennales d'art<br />
contemporain : un<br />
nouvel intérêt pour les<br />
villes, Working paper,<br />
Chaire ACME.<br />
l’objectif consiste à récupérer une partie de<br />
la valeur ajoutée concédée aux distributeurs,<br />
tout en sortant d’une logique totalement<br />
productiviste. Quant aux seconds, ils ont la<br />
préoccupation de retrouver un contact direct<br />
avec les agriculteurs, afin de mieux connaître<br />
les pratiques de culture et de profiter de meilleures<br />
conditions d’approvisionnements, tout<br />
en donnant du sens à leur acte d’achat et<br />
de consommation alimentaire. La vente directe<br />
à la ferme, sur les marchés, sur des points<br />
de vente collectifs ou par Internet, sont autant<br />
de formes de circuits courts qui permettent<br />
de relocaliser, de diversifier et de maintenir<br />
de nombreuses productions agricoles.<br />
Commerce équitable<br />
En 2001, quatre acteurs majeurs du commerce<br />
équitable (Fairtrade Labelling Organizations International,<br />
International Fair Trade Association,<br />
Network of European Worldshops et European<br />
Fair Trade Association), réunis au sein du<br />
réseau FINE, proposent la définition suivante :<br />
“Fair Trade is a trading partnership, based on<br />
dialogue, transparency and respect, that seeks<br />
greater equity in international trade. It contributes<br />
to sustainable development by offering<br />
better trading conditions to, and securing the<br />
rights of, marginalized producers and workers<br />
- especially in the South. Fair Trade organisations<br />
(backed by consumers) are engaged actively<br />
in supporting producers, awareness raising<br />
and in campaigning for changes in the rules<br />
and practice of conventional international trade.”<br />
Depuis une quarantaine d’années, le commerce<br />
équitable a pour vocation de réduire les<br />
28 BeM2008
Les États nation sont des dinosaures<br />
qui attendent la mort<br />
Ken'ichi Omae<br />
inégalités économiques, sociales et environnementales<br />
engendrées par le commerce international.<br />
Respect des droits humains fondamentaux,<br />
revenu décent et régulier garanti aux<br />
producteurs et artisans, qualité des produits,<br />
utilisation maîtrisée des ressources naturelles<br />
(matières premières, énergie) - tels sont les<br />
grands principes du commerce équitable.<br />
Aujourd’hui, il touche un public de plus en plus<br />
nombreux et diversifie son offre : alimentation<br />
(café, thé, chocolat…), artisanat, vêtements,<br />
cosmétiques et services (tourisme équitable).<br />
Communication responsable<br />
Communiquer avec le souci d'un échange<br />
basé sur une information véritable, loyale et<br />
sincère. A ne pas confondre avec responsable<br />
communication, personne qui peut prétendre<br />
vouloir faire la même chose et qui fait<br />
exactement le contraire.<br />
Dans la pratique, une campagne de communication<br />
responsable s’attache non seulement<br />
au contenu du message à diffuser, mais aussi<br />
à son support. Elle intègre des produits écolabellisés,<br />
c’est-à-dire reconnus par des labels<br />
comme étant respectueux de l’environnement<br />
tout au long de leur processus de fabrication.<br />
Elle limite au maximum les consommations de<br />
papier (recyclé) et d’encre (végétale) en préférant<br />
les formats standards aux grands formats,<br />
ce qui évite les chutes !<br />
Max Havelaar<br />
Association internationale<br />
fondée<br />
aux Pays Bas en<br />
1988 qui promeut<br />
un commerce<br />
équitable entre<br />
Pays du Nord et<br />
Pays du Sud.<br />
En hausse de 20%<br />
Selon une étude<br />
du groupe Xerfi<br />
parue en 2007,<br />
l'Europe est le<br />
principal client<br />
du commerce<br />
équitable, avec<br />
près des deux<br />
tiers des volumes<br />
commercialisés.<br />
Les ventes y ont<br />
progressé de<br />
20 % par an<br />
depuis 2000<br />
avec un chiffre<br />
d’affaires qui<br />
atteint en 2006<br />
environ 1,25<br />
milliards d'euros.<br />
Toujours selon<br />
la même étude,<br />
le commerce<br />
équitable en<br />
France va<br />
connaître une<br />
croissance<br />
soutenue pour<br />
les cinq années<br />
à venir : en 2006,<br />
les ventes y ont<br />
augmenté de<br />
40 % par rapport<br />
à 2005 pour<br />
atteindre<br />
166 millions<br />
d’euros.<br />
AlphaBeM 29
Eco<br />
developpement<br />
Stokholm<br />
1972<br />
Rapport<br />
Brundtland<br />
1987<br />
Source :<br />
Laurence Harribey<br />
Convention<br />
sur les<br />
changements<br />
climatiques<br />
Rio<br />
1992<br />
Conférences internationales<br />
Réduction des<br />
GES/Mécanisme<br />
d’échanges de<br />
quotas d’émission<br />
Kyoto<br />
1997<br />
Conservation<br />
des ressources<br />
naturelles et de<br />
la biodiversité<br />
Johannesburg<br />
2002<br />
<br />
Lien Environnement/Développement<br />
{<br />
Conférence Internationale sur la<br />
population et le développement<br />
Le Caire 1994<br />
Sommet Mondial pour<br />
le développement social<br />
Copenhague 1995<br />
Sommet Mondial<br />
sur l’alimentation<br />
Rome 1995<br />
Sommet du Millénaire<br />
New York 2000<br />
Adoption d’une<br />
feuille de route<br />
sur le changement<br />
climatique<br />
Bali<br />
2007<br />
World<br />
Business Council<br />
for Sustainable<br />
Development<br />
1999<br />
Corruption<br />
Être corrompu, c'est accepter de faire ce qu'on<br />
ne devrait pas - ou de ne pas faire ce qu'on<br />
devrait - sous prétexte d'une compensation,<br />
monétaire ou autre, qui nous aidera à oublier<br />
qu'on a mal agi. Il y a des personnes qui ont<br />
plus de mal que les autres à oublier qu'elles<br />
ont mal agi et ceci les rend incorruptibles car<br />
elles seraient trop exigeantes en termes de<br />
compensation. Mais, si on parle beaucoup des<br />
conséquences économiques de la corruption,<br />
on ne souligne pas assez les effets corrupteurs<br />
de l'économie. À trop considérer combien certains<br />
agissements de personnes corrompues<br />
30 BeM2008
coûtent à l'économie d'un pays, on occulte<br />
combien une économie trop libérale, prospérant<br />
sur un système social fondamentalement<br />
inégalitaire, discriminatoire et injuste coûte à<br />
l'ensemble de la population qui le subit.<br />
Source : Blog Gérard Verna,<br />
http://verna.blog.lemonde.fr/<br />
Selon l’ONG Transparency international, la corruption<br />
est « l'abus d'un pouvoir au profit d'un<br />
gain privé qui porte atteinte à la vie, au revenu<br />
ou au bien-être de toute personne qui dépend<br />
de l'intégrité de ceux qui détiennent ce pouvoir ».<br />
Source : www.transparence-france.org/<br />
Chaque année depuis 1995, Transparency<br />
International publie un indice de perception de<br />
la corruption dans le secteur public, classée<br />
de zéro (forte corruption) à dix (absence de<br />
corruption). En 2006, 163 pays ont fait l'objet<br />
d'enquêtes qui ont révélé une forte corrélation<br />
entre la pauvreté et la corruption : cinq des<br />
dix pays les plus corrompus au monde sont<br />
africains. L’Union Africaine évalue ainsi à<br />
plus de 148 milliards de dollars le manque<br />
à gagner lié à ce phénomène, soit au moins<br />
50% de ses recettes fiscales (Rapport de<br />
l’Union Africaine 2002). Parmi les formes multiples<br />
de corruption, on trouve : le dessous de<br />
table, la fraude, le favoritisme (ou népotisme),<br />
le détournement de ressources publiques ou<br />
le blanchiment d’argent sale.<br />
“...et si la prochaine fois on passait au dessus de table ”<br />
Lutte contre<br />
la corruption<br />
La loi française<br />
de lutte contre la<br />
corruption, parue<br />
en novembre<br />
2007, renforce les<br />
sanctions contre<br />
les agents publics<br />
qui se laissent<br />
corrompre,<br />
y compris les<br />
agents d’États<br />
étrangers.<br />
AlphaBeM 31
849 millions<br />
de tonnes<br />
de déchets<br />
par an en France<br />
Règlementation<br />
D3E<br />
La directive européenne<br />
obligeant<br />
les fabricants et<br />
les distributeurs<br />
d'équipements<br />
électriques et<br />
électroniques<br />
(D3E) à prendre<br />
en charge<br />
le recyclage<br />
de leurs produits<br />
est entrée<br />
en vigueur en<br />
novembre 2006.<br />
Courage<br />
Le courage c’est décider d’agir, en conscience,<br />
malgré la peur que l’on ressent pour l’inconnu<br />
et le futur.<br />
Croissance cunicole<br />
Développement du râble de lapin.<br />
D comme…<br />
Déchets<br />
Les déchets sont les résidus de nos différentes<br />
activités de production et de consommation.<br />
On distingue les déchets « ménagers » des<br />
déchets « industriels » (sans oublier les déchets<br />
agricoles, les déchets des collectivités…).<br />
Si la nature même des déchets est<br />
extrêmement variée, les enjeux restent<br />
globalement les mêmes :<br />
• ils sont trop nombreux ; on produit en effet<br />
environ 850 millions de tonnes de déchets<br />
par an en France, dont 90 millions par les<br />
entreprises (11%) et 28 millions par les ménages<br />
- soit 500 kg par an et par personne (2 fois<br />
plus qu’il y a 40 ans),<br />
• leur gestion pose souvent problème : l’enfouissement<br />
ne fait que retarder le problème,<br />
l’incinération émet des particules et des g<strong>az</strong><br />
très nocifs pour la santé. Quant au recyclage,<br />
il nécessite beaucoup d’énergie et de transport<br />
et ne concerne (pour l’instant) qu’une partie<br />
des déchets.<br />
Alors que faire Une gestion responsable des<br />
déchets vise à en réduire le volume en amont<br />
(achats) comme en aval (réutilisation/recyclage).<br />
32 BeM2008
Les entreprises ne peuvent pas aspirer au succès<br />
si la société autour de nous s’effondre.<br />
Halliday et Popper, 2001<br />
Cette réduction représente une source<br />
d’économie importante en plus de son intérêt<br />
écologique : baisse des coûts d’achats<br />
(sachant que les matières premières comme le<br />
pétrole coûtent de plus en plus cher de par leur<br />
raréfaction) et baisse des coûts de traitement<br />
(sachant que la réglementation est de plus en<br />
plus stricte et que le prix augmente du fait de<br />
l’amélioration des techniques d’élimination).<br />
1950<br />
Il y a 53 millions<br />
de voitures en<br />
circulation dans<br />
le monde.<br />
Décroissance<br />
Le concept de la décroissance prend ses<br />
racines au début du 19 ème siècle chez Robert T.<br />
Malthus et sa loi de la population. Ce pasteur<br />
devenu démographe a montré le décalage<br />
croissant existant au Royaume-Uni entre la<br />
progression exponentielle de la population et<br />
celle linéaire des ressources naturelles. La<br />
résorption de cet écart consiste alors en des<br />
chutes brutales de la démographie liées à<br />
des évènements tragiques mais inévitables<br />
(guerres, épidémies,<br />
“Passons maintenant<br />
famines, etc.). Cette<br />
à la leçon n°2...<br />
idée a participé<br />
...la décroissance”<br />
à l’effritement de<br />
la pensée classique<br />
au milieu du 19 ème<br />
siècle et a nourri<br />
la critique qui s’en<br />
est suivie. Mais le<br />
marxisme fournira une critique du capitalisme<br />
bien plus féroce encore. De fait, le vieux<br />
concept malthusien ne resurgira que dans les<br />
années 1970 où l’évidence d’un monde clos<br />
aux ressources limitées est alors vu comme<br />
incompatible avec la volonté d’une croissance<br />
économique éternelle.<br />
AlphaBeM 33
1951<br />
L'Union<br />
Internationale pour<br />
la Conservation de<br />
la Nature publie le<br />
premier Rapport<br />
sur l’Etat de<br />
l’Environnement<br />
dans le Monde,<br />
rapport précurseur<br />
dans sa recherche<br />
de réconciliation<br />
entre économie<br />
et écologie.<br />
Dès lors, à la suite de la publication du rapport<br />
du club de Rome en 1972, ou encore des<br />
travaux de l’économiste roumain Nicholas<br />
Georgescu-Roegen (The Entropy Law and the<br />
Economic Process, 1971), la seule solution<br />
afin d’éviter la « régulation » malthusienne de<br />
l’économie et la dégradation irréversible de<br />
notre planète est celle de la décroissance ou<br />
au moins de la croissance nulle. Pour autant le<br />
concept sera critiqué et celui de développement<br />
durable le supplantera dans les années<br />
1980 avec la publication du rapport Brundtland<br />
(1987). Il redevient populaire, bien qu’encore<br />
marginal, au milieu de la décennie 2000 sous<br />
l’impulsion d’un nombre croissant d’associations<br />
et, en France, du député vert et ancien<br />
ministre Yves Cochet, mais aussi du prix Nobel<br />
Albert Jacquard (Mon utopie, 2006).<br />
Les partisans actuels de la décroissance<br />
insistent, au-delà des aspects purement économiques,<br />
sur la consonance philosophique et<br />
politique de leur démarche intellectuelle. C’est<br />
un véritable appel à la sobriété, à travers des<br />
grèves de la consommation par exemple. Les<br />
récits de cadres supérieurs qui abandonnent<br />
leur vie de stress et de consommation dans<br />
les pays du Nord au profit d’une vie simple et<br />
proche de la nature se multiplient d’ailleurs<br />
dans la presse. Cela n’est pas sans rappeler<br />
une forme d’ascétisme antique qui vaut<br />
parfois aux partisans de la décroissance<br />
l’image d’idéologues rétrogrades chez qui<br />
Malthus aurait remplacé Marx comme maître à<br />
penser (Cf. l’éditorial d’Eric Le Boucher dans<br />
l'édition du 29 octobre 2006 du Monde).<br />
34 BeM2008
Développement durable<br />
Un schéma vaut mieux que de longs développements.<br />
Écologique<br />
Social<br />
Vivable<br />
Durable<br />
Équitable<br />
Viable<br />
Économique<br />
Diversité<br />
La diversité désigne la variété de profils<br />
humains qui peuvent exister au sein de l'entreprise.<br />
Nombreux sont les citoyens issus de<br />
l'immigration, parfois hautement qualifiés, qui<br />
ne parviennent pas à accéder à un emploi,<br />
alors que leurs camarades de promotion y parviennent<br />
assez rapidement.<br />
De la même façon que la mixité hommes/<br />
femmes au travail est, de fait, un facteur de<br />
dynamisme social et un stimulateur de<br />
performances, la diversité relève non pas de la<br />
compassion mais bien de l'intérêt économique<br />
et social de l'entreprise : il est établi que les<br />
équipes mixtes et multiculturelles, quand elles<br />
sont bien gérées, identifient davantage de<br />
solutions à un problème. Ainsi, de plus en plus<br />
de grandes entreprises créent des postes de<br />
responsable recrutement et diversité.<br />
Dans 80% des cas,<br />
un candidat<br />
à l'embauche<br />
d'origine hexagonale<br />
sera préféré<br />
à un candidat<br />
d'origine<br />
maghrébine ou<br />
noire africaine<br />
selon une enquête<br />
nationale du<br />
Bureau<br />
International du<br />
Travail (BIT)<br />
mandaté par le<br />
Ministère français<br />
de l'Emploi et<br />
de la Cohésion<br />
sociale.<br />
Depuis le lancement d'une charte de la diversité<br />
en octobre 2004, 318 dirigeants d'entreprises<br />
se sont engagés à œuvrer en faveur<br />
d’une société française multi - ethnique et<br />
AlphaBeM 35
1951<br />
Convention<br />
fondamentale<br />
(OIT) concernant<br />
l'égalité de<br />
rémunération<br />
hommes –<br />
femmes pour<br />
un travail<br />
de valeur égale,<br />
ratifiée par<br />
164 Etats.<br />
multiculturelle. A titre d’exemple, Auchan a<br />
formé, en 2006 et 2007, 5 300 cadres à la<br />
diversité dans l’entreprise : directeurs, chefs<br />
de secteur, chefs de rayon, responsables<br />
ressources humaines…<br />
Liens à consulter :<br />
www.charte-diversite.com/index.php<br />
www.dynamique-diversite.fr/<br />
http://diversite-emploi.com/<br />
E comme…<br />
Eau<br />
Plus d'un milliard de personnes dans le monde<br />
n'ont toujours pas accès à l'eau et 2,6 milliards<br />
n'ont pas non plus accès à des installations<br />
sanitaires de base. 18% des habitants de<br />
cette planète sont donc des laissés pour<br />
compte et 40% ne disposent même pas de<br />
moyens d'hygiène élémentaires. Il n’est donc<br />
pas surprenant de constater que 70% des<br />
“Homo Responsabilis”<br />
36 BeM2008
Jamais dans l’histoire humaine,<br />
nous n’avons crée tant de richesses<br />
et jamais la pauvreté n’a saisi tant de monde.<br />
Philippe De Woot<br />
maladies dans le tiers-monde sont causées<br />
par la mauvaise qualité de l'eau. A cet égard, la<br />
situation de l'Afrique dont la population atteindra<br />
le milliard dans quelques années est plus<br />
que préoccupante. Le rapport CAMDESSUS<br />
affirme clairement que les moyens et les<br />
efforts doivent être décuplés pour atteindre,<br />
d’ici 2015, l’Objectif du Millénaire pour le<br />
Développement (OMD n°7) relatif à l'eau.<br />
1958<br />
Convention<br />
fondamentale<br />
(OIT) interdisant<br />
la discrimination<br />
(de genre,<br />
d’origine ou<br />
de croyance)<br />
à l’emploi,<br />
ratifiée par<br />
166 pays.<br />
Eco-citoyen<br />
Issu d’une nouvelle "espèce" en voie de<br />
développement - l’Homo Responsabilis, l’écocitoyen<br />
adopte dans son quotidien un comportement<br />
respectueux des équilibres naturels et<br />
économiques. Il ne porte pas nécessairement<br />
de chemise à fleur ni de sabots… Conscient<br />
de ses actes, il tente de contribuer autant<br />
qu'il le peut à la préservation des milieux<br />
pour le bien être des générations futures. A ne<br />
pas confondre avec l'ego citoyen, quasiment<br />
éponyme, qui se soucie surtout de son propre<br />
équilibre naturel et économique.<br />
AlphaBeM 37
Ecologie<br />
Le terme écologie<br />
est défini pour<br />
la première fois<br />
en 1866 par<br />
le zoologiste<br />
allemand Ernst<br />
Haeckel comme<br />
« la science des<br />
relations des<br />
organismes avec<br />
le monde environnant,<br />
c'est-à-dire,<br />
dans un sens<br />
large, la science<br />
des conditions<br />
d'existence ».<br />
En 1884, Patrick<br />
Geddes, biologiste<br />
et urbaniste écossais,<br />
fonde les<br />
bases de l’écologie<br />
industrielle dans<br />
son ouvrage<br />
An Analysis of<br />
the Principles of<br />
Economics.<br />
Au début du<br />
20 ème siècle, il<br />
dénoncera la<br />
surexploitation<br />
et le gaspillage<br />
des ressources<br />
naturelles à des<br />
fins mercantiles<br />
et industrielles.<br />
A ce titre,<br />
il est considéré<br />
comme l’un des<br />
précurseurs du<br />
développement<br />
durable.<br />
Eco-conception<br />
L'éco-conception consiste à intégrer la dimension<br />
environnementale dans la conception des<br />
produits, afin de diminuer quantitativement<br />
et/ou qualitativement les impacts d'un produit<br />
ou d'un service, tout en conservant ses qualités<br />
et ses performances intrinsèques. Les impacts<br />
du produit pourront être réduits en changeant<br />
les matériaux qui le composent, en améliorant<br />
son efficacité énergétique, en le recyclant en<br />
fin de vie...<br />
Illustration : il faut l’équivalent de 17 cuillers à<br />
café de produits chimiques pour produire un<br />
t-shirt en coton. Si l’on ajoute à cela l’impact<br />
écologique de la culture du coton (non biologique)<br />
qui pollue les sols (doses massives<br />
d’engrais) et consomme énormément d’eau,<br />
la conception d’un t-shirt en coton, produit<br />
très naturel au premier abord, peut être une<br />
source de pollution multiple : culture, fabrication,<br />
transport, recyclage.<br />
Donc, pour chaque étape du processus de<br />
production que vous devez engager, pensez à<br />
étudier les meilleurs matériaux, les meilleures<br />
solutions de transport et d’exploitation… Bref,<br />
éco-concevez !<br />
Ecologie<br />
Du grec oikos, maison et logos, science, l’écologie<br />
est avant tout une discipline scientifique<br />
datant du 19 éme siècle qui étudie les relations<br />
entre les êtres vivants ou leur communauté<br />
(biocénose) et leur milieu (biotope).<br />
Elle s’appuie sur les apports d’autres disciplines<br />
biologiques (biochimie, physiologie) ou d’autres<br />
sciences (la géographie, la géologie, la physique<br />
et la chimie, les mathématiques). Dans presque<br />
38 BeM2008
Celui qui vient au monde pour ne rien troubler<br />
ne mérite ni égards ni patience<br />
René Char<br />
tous les cas les activités anthropiques exercent<br />
leur influence sur le fonctionnement des écosystèmes,<br />
et inversement. Ainsi, l’écologie se<br />
retrouve de plus en plus liée à des approches<br />
interdisciplinaires aux côtés de l’économie, de<br />
l’urbanisme, de l’architecture ou du design,<br />
mais aussi de la sociologie, de l’anthropologie<br />
ou de l’ethnographie. Ce n’est que depuis les<br />
années 70 que l’écologie est apparue comme<br />
une doctrine politique, qui s’est traduite en<br />
1984 par la création d’une mouvance politique<br />
spécifique en France, Les Verts.<br />
1970<br />
Le nombre<br />
de voitures<br />
en circulation<br />
dans le monde<br />
(193 millions)<br />
a presque<br />
quadruplé<br />
depuis 1950.<br />
Economie sociale et solidaire<br />
L'économie sociale est le terme générique pour<br />
désigner les groupements de personnes (et<br />
non de capitaux) jouant un rôle économique :<br />
les coopératives de toutes natures (salariés,<br />
usagers, d'entreprises), les mutuelles (d'assurance<br />
ou de prévoyance santé), la plupart des<br />
associations gestionnaires. Ces trois formes<br />
d’entreprises partagent des traits communs<br />
qui les distinguent des entreprises individuelles,<br />
des entreprises publiques et des sociétés de<br />
capitaux.<br />
L’économie sociale est officiellement définie par<br />
la Charte de l’Economie Sociale datant de 1980.<br />
Elle repose sur quatre valeurs fondatrices :<br />
• Liberté d’adhésion : chaque personne (individuelle<br />
ou personne morale) a la possibilité<br />
d’adhérer ou de se retirer du projet comme<br />
elle l’entend.<br />
• Démocratie : le mode de décision au sein de<br />
l’entreprise repose sur le principe 1 personne =<br />
1 voix.<br />
• Non lucrativité : les excédents sont réinvestis<br />
dans les projets ou justement répartis entre<br />
AlphaBeM 39
1970<br />
Convention<br />
fondamentale<br />
(OIT) concernant<br />
le droit aux<br />
congés annuels<br />
payés, ratifiée<br />
par 35 pays.<br />
les membres. De plus les réserves de l’entreprise<br />
sont impartageables (ce qui constitue un<br />
gage de pérennité de l’entreprise).<br />
• Solidarité : le principe de solidarité s’applique<br />
entre les membres de l’entreprise eux-mêmes,<br />
entre l’entreprise et ses bénéficiaires, mais aussi<br />
entre l’entreprise et son environnement (respect<br />
des principes du développement durable).<br />
L'économie solidaire repose sur les initiatives<br />
de développement local, de réinsertion et de<br />
lutte contre l'exclusion (insertion par l’activité<br />
économique, épargne solidaire, commerce<br />
équitable…). Elle rassemble des pratiques<br />
économiques qui ont pour but de renforcer<br />
le lien social et d’établir une plus grande<br />
équité entre les participants à l’échange. Ces<br />
pratiques étant souvent mises en œuvre par<br />
des structures relevant juridiquement de<br />
l’économie sociale, on emploie fréquemment<br />
le terme d’économie sociale et solidaire.<br />
www.cressaquitaine.org/<br />
Ecosystème<br />
Un écosystème est un ensemble dynamique<br />
d’organismes vivants (biocénose) qui se<br />
partagent un milieu physique (biotope). Il est<br />
le siège d’interactions permanentes entre<br />
les êtres vivants, mais aussi avec le milieu.<br />
D’un point de vue écologique, l’écosystème<br />
apparaît comme une unité fonctionnelle. Les<br />
dimensions des écosystèmes peuvent être<br />
très variables, par exemple d’un simple arbre<br />
mort à l’ensemble d’un continent. On distingue<br />
deux grands types d’écosystèmes : les écosystèmes<br />
aquatiques (eau salée ou en eau<br />
douce) et les écosystèmes terrestres.<br />
40 BeM2008
Chacun est responsable de tous.<br />
Chacun est seul responsable.<br />
Chacun est seul responsable de tous.<br />
Antoine de St-Exupéry<br />
Empreinte écologique<br />
La notion d'empreinte écologique (Ecological<br />
footprint) apparaît en 1992, lors du Sommet de<br />
la Terre de Rio. Elle exprime la surface de terres<br />
et de mers nécessaire pour subvenir aux<br />
besoins d’un individu ou d'une population et<br />
assimiler les déchets qu’ils produisent.<br />
Convertie en surface et calculée en hectares<br />
globaux (gha), cette demande humaine est<br />
comparée à la biocapacité de la planète (offre),<br />
c'est-à-dire la surface de terres et de mers<br />
disponible pour la production de ressources<br />
naturelles renouvelables.<br />
Selon le rapport 2006 de WWF, la demande<br />
moyenne mondiale est de 2,2 hectares globaux<br />
par personne. Or, il n'y a que 1,8 hectares<br />
globaux de surfaces de terres et de mers<br />
disponibles par personne. Il faut donc plus<br />
d’un an et deux mois pour régénérer les<br />
ressources consommées par l’humanité en un<br />
an : autrement dit, nous utilisons 1,2 planètes,<br />
alors qu’il n’en existe qu’une de disponible ! Ce<br />
dépassement - ou pression - écologique a de<br />
nombreuses conséquences, notamment en<br />
termes de biodiversité (disparition d’espèces<br />
animales et végétales) et d’épuisement de nos<br />
ressources naturelles (g<strong>az</strong>, pétrole…).<br />
Empreinte<br />
écologique<br />
de l'humanité<br />
Si tous les<br />
habitants de<br />
la terre vivaient<br />
comme les<br />
Français, il leur<br />
faudrait deux<br />
planètes supplémentaires<br />
pour<br />
pouvoir vivre<br />
tous ensemble<br />
de façon durable.<br />
L'empreinte<br />
écologique de<br />
l'humanité a<br />
pratiquement<br />
doublé depuis 20<br />
ans et a dépassé<br />
la capacité biologique<br />
de la Terre<br />
au cours des<br />
années 1970 :<br />
nous vivons en<br />
surrégime par<br />
rapport aux limites<br />
de la planète<br />
Source :<br />
Planète Attitude,<br />
Seuil, 2004<br />
Energie et agriculture<br />
Depuis des millénaires, notre alimentation est<br />
directement liée aux conditions climatiques et à<br />
nos disponibilités énergétiques. De la maîtrise<br />
de la force humaine, par l’esclavage, à l’exploitation<br />
de la force motrice de l’eau, du vent ou<br />
des énergies fossiles, nos habitudes nutritionnelles<br />
ont évolué en fonction des moyens de<br />
production mis en œuvre. C’est ainsi que durant<br />
AlphaBeM 41
1971<br />
Création du<br />
premier ministère<br />
de l'environnement<br />
en France.<br />
le siècle dernier, nos comportements alimentaires<br />
ont été construits autour d’un modèle<br />
unique, adapté à des conditions climatiques<br />
clémentes et à des ressources pétrolières bon<br />
marché. A tel point que certains considèrent<br />
aujourd’hui, que « nous ne mangeons que du<br />
pétrole », car notre nourriture est en moyenne<br />
transportée sur plus de 2000 kilomètres.<br />
Dans un contexte de réchauffement climatique,<br />
d’élévation du niveau des mers, d’épuisement<br />
des sols, de spéculations sur les cours des<br />
céréales, de manipulations génétiques, de<br />
pandémie, d’obésité et de maladies dites de<br />
civilisation, il nous parait essentiel de concevoir<br />
de nouveaux modèles agricoles, susceptibles<br />
de mieux répondre aux contraintes de ce que<br />
devrait être une « alimentation durable » !<br />
Energies renouvelables<br />
On dit d’une énergie qu’elle est renouvelable<br />
dès lors qu’elle peut être produite par une force,<br />
un mouvement, un cycle, une action, qui ne<br />
porte pas atteinte à un élément constitutif<br />
de notre biotope. Par opposition, est considérée<br />
comme non renouvelable une énergie qui repose<br />
sur la consommation, jusqu’à épuisement,<br />
d’un stock constitutif de notre biotope (il s’agit<br />
généralement de stocks fossiles tels que le g<strong>az</strong><br />
naturel, le pétrole, le charbon etc.).<br />
De nos jours, l’intérêt pour les énergies<br />
renouvelables est très important de la part des<br />
industriels et des consomm’acteurs, du fait de<br />
la prise en compte de l’émergence d’un<br />
marché considérable de la part des premiers,<br />
et de la prise de conscience des seconds de<br />
la situation énergétique de notre planète.<br />
Le vent, la marée, l’eau, l’air comprimé, le soleil,<br />
42 BeM2008
Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit<br />
pour pouvoir changer quelque chose,<br />
essayez donc de dormir avec un moustique…<br />
et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir<br />
Le Dalaï Lama<br />
sont autant de sources présumées inépuisables<br />
pour produire de l’énergie sans porter<br />
atteinte à notre biotope.<br />
Epargne solidaire<br />
L’épargne solidaire est basée sur la volonté<br />
d’utiliser l’épargne comme outil de financement<br />
de projets ou d’entreprises à forte plus-value<br />
sociale, environnementale, humanitaire. Ces<br />
épargnants acceptent pour cela le principe<br />
d’une éventuelle moindre rémunération.<br />
L’épargne solidaire répond donc à la fois<br />
au désir de solidarité des épargnants et<br />
aux besoins de financement des entreprises<br />
solidaires, des associations, etc.<br />
Un produit d'épargne solidaire se distingue<br />
d'un produit d'épargne classique par l'incorporation<br />
d'un mécanisme de solidarité :<br />
• Soit une partie de l’épargne va être investie<br />
dans des projets solidaires. On parle de produit<br />
d'investissement solidaire. (ex : une partie du<br />
portefeuille d’OPCVM est investie en titres<br />
d’entreprises solidaires).<br />
• Soit les revenus des produits d'épargne<br />
sont partagés pour soutenir un projet solidaire.<br />
On parle de produit de partage (ex : livrets<br />
d’épargne, livrets de développement durable).<br />
Il existe un label des finances solidaires en<br />
France. Ce label, Finansol, vise à donner une<br />
garantie de transparence, d'éthique et de solidarité<br />
aux produits d'épargne qu'il distingue.<br />
www.finansol.org/<br />
Ethique<br />
Il existe de nombreuses définitions de l’éthique et<br />
de ses rapports avec la morale et la déontologie.<br />
AlphaBeM 43
1972<br />
Premier Sommet<br />
de la terre à<br />
Stockholm,<br />
à l’issue duquel<br />
le PNUE<br />
(Programme des<br />
Nations Unies<br />
pour<br />
l’Environnement)<br />
est créé.<br />
Nous insisterons sur un point commun :<br />
l’éthique comme démarche permettant<br />
d’appréhender la conduite dans un système<br />
de valeurs tout en acceptant son appartenance<br />
à un ordre contestable. Pris dans nos<br />
différentes pratiques professionnelles, nous<br />
comprenons bien en quoi consiste une norme,<br />
une règle, un devoir, une valeur, mais il n’est<br />
pas toujours évident de l’expliciter clairement.<br />
L’éthique, par son souci d’argumentation et<br />
son respect du pluralisme, peut être un moyen<br />
d’aborder cette difficulté.<br />
L’éthique ne propose pas de solutions : elle a<br />
pour but de clarifier les raisons d’une décision<br />
grâce à une démarche fondée sur le dialogue<br />
entre les personnes concernées et des tiers<br />
représentant différentes disciplines. La spécificité<br />
du dialogue c’est d’accepter le caractère<br />
discutable de toute proposition, qui porte sur les<br />
principes et sur la description d’une situation.<br />
Les principes : nous sommes souvent confrontés<br />
à des conflits dans lesquels des valeurs<br />
différentes, parfois opposées, sont en jeu. La<br />
démarche éthique prend en compte cette<br />
pluralité, ce bricolage plus ou moins cohérent<br />
de différentes traditions. Nous sommes les<br />
héritiers de traditions morales venues de<br />
l’antiquité, du judéo-christianisme, de la culture<br />
des droits de l’homme, traditions qui subsistent<br />
à l’état de fragments superposés. Quel<br />
sens, dès lors, donner à ces mots : « la dignité<br />
de la personne » La dignité, est-ce une caractéristique<br />
intrinsèque de la personne, qu’elle ne<br />
peut ni perdre ni gagner, dont elle ne dispose<br />
pas (tradition kantienne) ou bien une convenance<br />
particulière que chacun de nous peut<br />
44 BeM2008
Ne faites rien contre votre conscience,<br />
même si l'Etat vous le demande.<br />
A. Einstein<br />
définir selon ses propres critères ou ceux de<br />
son groupe d’appartenance (tradition libérale) <br />
La personne, est-ce un être autonome et<br />
raisonnable capable de se donner des lois qui<br />
sont les mêmes pour tous (définition normative<br />
d’origine kantienne) ou une personne présentant<br />
un ensemble de traits psychologiques<br />
caractéristiques comme la capacité à prendre<br />
des décisions, à avoir conscience de son identité,<br />
à faire des projets... (Définition descriptive).<br />
Quel sens finalement donner à la dignité de<br />
la personne Un sens normatif, un sens descriptif<br />
On doit le dire clairement et assumer<br />
que ce choix est bien sûr toujours discutable.<br />
Précisons que la pluralité de sens des notions<br />
se maintient au-delà de la décision. Si pour finir,<br />
une conception l’emporte sur les autres,<br />
celles-ci ne sont pas éliminées pour autant. On<br />
peut légitimement regretter de s’être trouvé<br />
dans une situation où il était impossible de leur<br />
faire droit. C’est peut-être cela l’une des garanties<br />
d’une démarche éthique, qu’une décision<br />
ne se fasse pas sans reste, qu’elle me laisse<br />
une épine dans le pied.<br />
1974<br />
Pour la première<br />
fois en France,<br />
un candidat<br />
« écologiste »,<br />
René Dumont,<br />
se présente<br />
à l'élection<br />
présidentielle.<br />
La description : la description des faits et la<br />
saisie des caractéristiques d’une situation<br />
constituent une partie intégrante de la démarche<br />
éthique. La plupart de nos descriptions sont<br />
nourries d’évaluations. Toutes posent les questions<br />
suivantes : quel est l’aspect saisi par la<br />
description A partir de quelles perspectives <br />
Par rapport à quel point de vue La discussion<br />
collective nous met en mesure de répondre<br />
à ces questions, d’identifier lucidement les<br />
valeurs qui guident notre regard. Elle permet<br />
une distanciation à l’égard des intérêts,<br />
AlphaBeM 45
1980<br />
Le nombre<br />
de voitures<br />
en circulation<br />
dans le monde<br />
(320 millions)<br />
a été multiplié<br />
par 6 depuis 1950.<br />
des sentiments, des préjugés que nous<br />
portons avec nous lorsque nous abordons<br />
le récit d’une situation.<br />
L’éthique ne consiste pas seulement à<br />
expliciter le sens de nos valeurs ; elle impose<br />
de comprendre lucidement ce qui est en cause<br />
dans les situations. Pour terminer, rappelons<br />
qu’une décision, prise à l’issue d’une<br />
démarche éthique, n’est jamais sans reste<br />
puisque la description d’une situation n’est<br />
jamais achevée et la délibération sur les<br />
principes jamais close.<br />
F comme…<br />
Fonds éthiques<br />
Les fonds d’exclusion ou fonds éthiques ont été<br />
conçus à l’origine pour permettre aux souscripteurs<br />
d’investir selon des principes religieux<br />
dans des fonds socialement responsables,<br />
visant à sélectionner des valeurs réputées<br />
comme ayant des principes identiques à ceux<br />
retenus par les concepteurs des fonds.<br />
Plusieurs variantes existent allant de la sélection<br />
des meilleures valeurs dans chaque catégorie<br />
d’investissement (best in class) grâce à une<br />
batterie de critères environnementaux, sociaux<br />
et éthiques ainsi qu’à une série de critères<br />
financiers, sans exclusion de secteurs a priori,<br />
jusqu’à la mise au point de fonds thématiques<br />
(environnement, emploi, etc.). Avec les fonds<br />
éthiques et les fonds socialement responsables,<br />
on peut imaginer que le souscripteur accepte<br />
d’amputer une partie de la rentabilité financière<br />
46 BeM2008
C’est au travers d’un entrepreneuriat responsable<br />
que le progrès vers la pérennité<br />
peut être atteint pour tous<br />
Halliday et Popper, 2001<br />
ou bien accepte un risque supérieur, afin d’être<br />
en conformité avec ses exigences morales.<br />
En réalité, les arguments développés par les<br />
promoteurs des fonds éthiques s’attachent à<br />
démontrer que leur performance est au moins<br />
égale si ce n’est supérieure à celle obtenue<br />
par les fonds classiques.<br />
1984<br />
7 millions<br />
d’Ethiopiens<br />
sont frappés par<br />
une sécheresse<br />
sans précédent :<br />
300 000 d’entre<br />
eux en meurent.<br />
G comme…<br />
G<strong>az</strong> à effet de serre<br />
Les g<strong>az</strong> à effet de serre sont de deux<br />
origines : naturelle ou anthropique (humaine).<br />
Les principaux g<strong>az</strong> à effet de serre d’origine<br />
naturelle sont la vapeur d'eau, le dioxyde de<br />
carbone (CO 2 ), le méthane (CH 4 ), l'oxyde<br />
nitreux (ou protoxyde d'<strong>az</strong>ote, de formule N 2 O)<br />
et l'ozone (O 3 ). Les g<strong>az</strong> à effet de serre<br />
industriels incluent les halocarbones lourds<br />
(incluant les CFC, comme le fréon et le perfluorométhane)<br />
et l'hexafluorure de soufre -SF 6 -<br />
(applications électriques et transformateurs<br />
et... les doubles vitrages). La plupart des g<strong>az</strong> à<br />
effet de serre sont donc d'origine naturelle.<br />
Mais certains d'entre eux voient leur concentration<br />
dans l'atmosphère augmenter en raison<br />
de l'activité humaine. C'est le cas en particulier<br />
de l'ozone (O 3 ), du dioxyde de carbone (CO 2 )<br />
et du méthane (CH 4 ).<br />
L'ozone constitue un cas particulier. D’une<br />
part, il est fourni en grande quantité par l'activité<br />
industrielle humaine. D’autre part, il est<br />
détruit par les CFC encore largement utilisés.<br />
Ce qui fait que l'on peut constater un double<br />
AlphaBeM 47
1985<br />
Découverte par<br />
la communauté<br />
scientifique d'un<br />
trou dans la<br />
couche d'ozone<br />
au dessus de<br />
l'Antarctique.<br />
phénomène : une accumulation d'ozone<br />
dans la troposphère au-dessus des régions<br />
industrielles, et une destruction de l'ozone<br />
dans la stratosphère au-dessus des pôles.<br />
Le CO 2 est rejeté en grande quantité dans<br />
l'atmosphère par la combustion des carbones<br />
fossiles comme le charbon, la lignite, le pétrole<br />
ou le g<strong>az</strong> naturel (méthane). Seule la moitié<br />
du CO 2 ainsi émis est recyclée par la nature,<br />
l'autre moitié restant dans l'atmosphère, ce qui<br />
augmente l'effet de serre. Un des secteurs<br />
d'activités qui dégage le plus de g<strong>az</strong> à effet<br />
de serre est l'énergie.<br />
Le méthane d'origine humaine provient : pour<br />
une part de la combustion de matière organique,<br />
notamment des brûlis en zone tropicale ; de<br />
l'élevage des ruminants (vaches, moutons,<br />
chèvres, yaks...), car les aliments qu'ils ingèrent<br />
fermentent dans leur estomac en dégageant<br />
du méthane (20 millions de bovins en France);<br />
de la décomposition des matières organiques<br />
(culture du riz, car les zones humides en général<br />
émettent du méthane ; des décharges d'ordures<br />
ménagères ; et des exploitations pétrolières et<br />
g<strong>az</strong>ières, à cause des fuites de g<strong>az</strong> (le méthane<br />
est le principal constituant du g<strong>az</strong> naturel).<br />
“ça vous réjouit, vous ” “...je suis<br />
vendeur de bateaux...”<br />
48 BeM2008
Gestion des Ressources Humaines<br />
(GRH)<br />
La GRH peut se définir par extension ou par<br />
compréhension.<br />
Par extension, elle répond à la question “pourquoi”,<br />
en un seul mot, et porte sur le processus<br />
et le champ investi recrutement, rémunération,<br />
formation, champ qui ne cesse de s'élargir,<br />
de s'étendre pour intégrer explicitement la<br />
responsabilité sociale et se nourrir d'autres<br />
disciplines que le droit, telles la psychosociologie,<br />
l'anthropologie…<br />
Par compréhension, elle répond à la question<br />
“pour quoi”, en deux mots, et porte sur le sens<br />
donné aux actes posés par les personnes au<br />
sein ou pour les organisations auxquelles elles<br />
appartiennent pour réaliser les objectifs économiques<br />
et sociaux programmés.<br />
Selon cette double piste, il conviendrait de<br />
s'éloigner de la définition d'une GRH qui ferait<br />
des hommes une ressource, voire une simple<br />
variable d'ajustement et de s'engager sur le<br />
sentier alternatif d'une gestion des personnes<br />
possédant des savoirs, des ressources, des<br />
affects, une histoire, de l'émotion...<br />
1987<br />
Publication du<br />
Rapport Our<br />
Common Future.<br />
Rédigé par la<br />
Commission<br />
Mondiale sur<br />
l’Environnement et<br />
le Développement,<br />
sous la direction<br />
de Gro Harlem<br />
Brundtland,<br />
il définit le développement<br />
durable<br />
comme répondant<br />
« aux besoins<br />
du présent sans<br />
compromettre<br />
la capacité<br />
des générations<br />
futures à répondre<br />
aux leurs ».<br />
Globalisation et responsabilité<br />
Depuis son avènement dans les années 80,<br />
la globalisation fait débat : vecteur de richesse<br />
et de stabilité socio-économique pour les uns,<br />
facteur d’injustice et de conflits pour les autres...<br />
Au-delà de ces définitions partisanes, la globalisation<br />
peut s’envisager comme un ensemble<br />
d’éléments apparemment dispersés constitutifs<br />
d’un tout. Quels liens peut-on établir entre la<br />
globalisation de l’économie et la responsabilité<br />
blobale des entreprises Deux au moins nous<br />
paraissent incontournables.<br />
AlphaBeM 49
1992<br />
Ouverture du<br />
deuxième Sommet<br />
de la Terre à Rio,<br />
durant lequel<br />
sont adoptés<br />
notamment<br />
le programme<br />
Agenda 21 et<br />
des conventions<br />
sur la biodiversité<br />
et le climat.<br />
Premièrement, la globalisation survenue depuis<br />
la décennie 1980 s’accompagne d’un<br />
effacement de l’Etat en termes de régulation<br />
sociale patent dans le monde industrialisé.<br />
Les gouvernements se sentent de plus en<br />
plus démunis face à une globalisation qui les<br />
dépasse. La rapidité et la force des mutations<br />
économiques qui sont attachées à l’ouverture<br />
des frontières rendent difficile le maintien des<br />
systèmes sociaux issus de l’après-guerre.<br />
Car si la globalisation confronte directement<br />
les marchés du travail à l’échelle internationale,<br />
qu’elle met en concurrence les travailleurs<br />
du monde entier, elle confronte surtout des<br />
systèmes sociaux et des modes de régulation<br />
sociale et économique différents entre les<br />
pays. Cela touche aux conditions de travail<br />
comme aux questions de santé, des retraites,<br />
ou de l’environnement. Face à cet effacement<br />
progressif des Etats dans la régulation de<br />
l’économie et à l’échec d’une gouvernance<br />
mondiale par le biais des grandes institutions<br />
internationales, le besoin de régulation de la<br />
globalisation s’exprime à présent auprès des<br />
entreprises. La globalisation crée donc un<br />
glissement de la politique à la responsabilité,<br />
qui signifie un transfert de compétence des<br />
Etats vers les entreprises, du public vers le privé.<br />
Il débute à peine, de façon encore assez<br />
timide, mais il semble bien que l’on soit ici face<br />
à une tendance lourde.<br />
Deuxièmement, la globalisation ouvre considérablement<br />
le champ des possibles pour les<br />
entreprises. Or, le philosophe sait bien que la<br />
liberté s’accompagne de responsabilité. Prenons<br />
simplement l’exemple des choix de localisation.<br />
50 BeM2008
Chacun de nous est responsable de tout devant tous.<br />
Fiodor Dostoïevski<br />
Les entreprises peuvent aujourd’hui s’implanter<br />
à peu près partout dans le monde. Les pays à<br />
bas salaires paraissent alors des destinations<br />
de choix. Les firmes du Nord qui vont s’installer<br />
dans ces pays (généralement du Sud) n’ont<br />
guère de règles à respecter, en termes environnementaux<br />
comme sociaux. Doivent-elles en<br />
profiter au maximum au nom du principe des<br />
avantages comparatifs Ou bien doivent-elles<br />
respecter un certain nombre de règles élémentaires<br />
garantes du respect des droits de<br />
l’homme au travail Doivent-elles se soucier<br />
du respect de l’environnement si loin de leurs<br />
sièges Doivent-elles se soucier des distances<br />
parcourues pour rejoindre les sites de consommation<br />
(au Nord) depuis les sites de production<br />
(au Sud) Ces questions ne se posaient pas<br />
avant l’avènement de la globalisation, mais ne<br />
peuvent plus être ignorées aujourd’hui par les<br />
entreprises. Car les comptes demandés hier aux<br />
Etats seront demandés demain aux entreprises.<br />
1992<br />
Le Traité de<br />
Maastricht engage<br />
l’Europe sur la voie<br />
du développement<br />
durable en affirmant<br />
les principes<br />
de précaution<br />
d'une part et de<br />
pollueur payeur<br />
d'autre part.<br />
Global Compact<br />
En français Pacte Mondial, le Global Compact<br />
a été lancé, en janvier 2000, lors du Forum<br />
Economique Mondial de Davos par Kofi Annan,<br />
le secrétaire général des Nations Unies. Le<br />
Global Compact a pour ambition « d'unir la force<br />
des marchés à l'autorité des idéaux individuels »<br />
afin de responsabiliser les entreprises. Il vise à<br />
inciter le monde des affaires à s’engager en<br />
faveur de 10 principes fondamentaux :<br />
1. soutenir et respecter la protection des droits<br />
de l'homme dans la sphère de leur influence<br />
2. s'assurer que leur propres sociétés ne sont<br />
pas complices d'abus de droits de l'homme<br />
AlphaBeM 51
1995<br />
Sommet<br />
mondial pour le<br />
développement<br />
social à<br />
Copenhague,<br />
durant lequel<br />
sont adoptés<br />
dix engagements<br />
concernant<br />
notamment<br />
« la pauvreté,<br />
le chômage,<br />
les droits de<br />
l'homme et<br />
les libertés<br />
fondamentales,<br />
l'égalité entre<br />
les sexes,<br />
l'éducation et<br />
la santé,<br />
les minorités<br />
ethniques,<br />
l'aide au<br />
développement<br />
ainsi que<br />
l'allégement de<br />
la dette bilatérale<br />
et multilatérale<br />
des pays les<br />
moins avancés,<br />
notamment<br />
d'Afrique ».<br />
3. la liberté d'association et la reconnaissance<br />
du droit aux associations collectives<br />
4. l'élimination de toutes les formes de travail<br />
forcé et obligatoire<br />
5. l'abolition du travail des enfants<br />
6. l'élimination de la discrimination dans le travail<br />
et les professions<br />
7. soutenir une approche préventive pour les<br />
défis environnementaux<br />
8. prendre une initiative pour renforcer la<br />
responsabilité environnementale<br />
9. encourager le développement et la diffusion<br />
des technologies environnementales<br />
10. lutter contre la corruption<br />
Peuvent adhérer les entreprises mais aussi les<br />
organisations professionnelles et syndicales. Il<br />
ne s'agit que d'un simple engagement puisque<br />
n'ont été prévus ni organe de contrôle, ni<br />
sanction. Depuis 2005, les adhérents doivent<br />
soumettre à l'organisation des “communications<br />
de progrès” pour prouver qu'ils ont bien<br />
une politique de mise en oeuvre des principes<br />
du Global Compact. Si ce n'est pas le cas,<br />
ils sont classés dans la catégorie des inactifs.<br />
Globally Responsible Leadership<br />
Initiative (GRLI)<br />
voir p. 4<br />
Golden parachute<br />
Littéralement « parachute en or », désigne la<br />
faculté donnée par certains conseils d’administration<br />
à certains dirigeants, de pouvoir<br />
bénéficier d’une prime de licenciement dont le<br />
montant est proportionnel aux pertes que leur<br />
incompétence a occasionnées pour l’entreprise<br />
qu’ils étaient censés diriger. Ce paradoxe<br />
52 BeM2008
(littéralement qui va contre le sens commun) ne<br />
choque que celles et ceux qui n’appartiennent<br />
pas à cette élite… Elite qui semble dotée d’une<br />
immunité qui se renforce à chaque fois que<br />
l’un de ses élus fait plus fort que le précédent<br />
en matière d’impéritie et de concussion.<br />
“moins dure sera la chute”<br />
Gouvernance d’Entreprise<br />
Historiquement, ce concept se référait au<br />
cadre juridique dans lequel sont fixés les objectifs<br />
de l’entreprise (Conseil d’Administration,<br />
Conseil de Surveillance, etc.) et à la manière<br />
dont sont définis les moyens de les atteindre,<br />
le but étant de servir l’intérêt des actionnaires<br />
(shareholders).<br />
Aujourd’hui, cette conception de la Corporate<br />
Governance a considérablement évolué du<br />
AlphaBeM 53
1995<br />
Sommet mondial<br />
des femmes<br />
à Pékin,<br />
à l’issue duquel<br />
les participants<br />
s’engagent<br />
notamment à<br />
« assurer l’égalité<br />
d’accès à<br />
l’éducation<br />
et aux soins de<br />
santé, ainsi<br />
qu’un traitement<br />
égal des femmes<br />
et des hommes,<br />
et améliorer la<br />
santé en matière<br />
de sexualité et<br />
de procréation<br />
ainsi que<br />
l’éducation des<br />
femmes »<br />
(article 30).<br />
fait de l’émergence de la notion de développement<br />
durable. En effet, la gouvernance<br />
d’entreprise exige désormais des dirigeants<br />
qu’ils prennent en compte, au même titre<br />
que les intérêts légitimes des actionnaires,<br />
les intérêts des autres parties prenantes (stakeholders).<br />
La performance de l’entreprise ne<br />
peut être valablement évaluée qu’au travers<br />
de cet équilibre entre les trois paramètres<br />
constitutifs du droit d’opérer (License to<br />
operate) : les profits, les personnes, la planète.<br />
En 1999, l'OCDE élaborait une première version<br />
des principes de gouvernement d'entreprise<br />
- principes revus en 2002 et concernant<br />
notamment :<br />
• les investisseurs institutionnels,<br />
• les droits des actionnaires,<br />
• les conflits d'intérêts et responsabilité<br />
des auditeurs,<br />
• les droits des actionnaires et protection<br />
des témoins de pratiques illicites<br />
ou contraires à l'éthique,<br />
• les responsabilités du conseil d'administration.<br />
www.oecd.org/dataoecd/32/19/31652074.PDF<br />
Guide SD 21000<br />
Publié par l’Agence Française de Normalisation<br />
(AFNOR) en 2003, il s’intitule : « Guide pour la<br />
prise en compte des enjeux du développement<br />
durable dans la stratégie et le management de<br />
l'entreprise ». Il propose des recommandations<br />
pour aider à adapter techniquement et culturellement<br />
un système de management afin qu'il<br />
intègre progressivement les objectifs du développement<br />
durable au sein de l'entreprise.<br />
www.afnor.fr<br />
54 BeM2008
Il ne s’agit pas ici de rendre les entreprises responsables<br />
de tous les dysfonctionnements de la planète<br />
ni de faire croire qu’elles peuvent y remédier seules.<br />
Il s’agit d’éclairer le rôle central qu’elles peuvent jouer<br />
dans l’évolution du système<br />
Philippe De Woot<br />
H comme…<br />
Humaines Ressources<br />
L’expression « Humaines Ressources » inverse<br />
le paradigme « Ressources Humaines » ; ce<br />
dernier laissant penser que les personnes<br />
sont des ressources au même titre que les<br />
moyens techniques ou financiers.<br />
Aujourd’hui encore, l’expression « Ressources<br />
Humaines » est employée largement ; nous<br />
savons tous que lorsque une ressource est<br />
amortie ou obsolète, elle doit être remplacée<br />
ou détruite.<br />
En réalité, la ressource humaine est inépuisable<br />
car, comme l’ont très bien dit ou écrit le<br />
poète, le philosophe ou l’historien, il n’y a<br />
de limite ni à la pensée ni à l’imagination de<br />
l’être humain.<br />
Avec le concept d’Humaines Ressources, on<br />
passe de la gestion à la valorisation. Voilà un<br />
nouveau paradigme, créant les conditions d’un<br />
autre management capable d'imaginer :<br />
• un développement durable des compétences<br />
et des relations professionnelles en même<br />
temps que de la motivation des personnes,<br />
• un nouvel enseignement (la responsabilité<br />
globale du manager intégrée dans les programmes<br />
de BEM, par exemple) qui crée les<br />
conditions d’un développement durable des<br />
savoirs et des valeurs humanistes,<br />
• une nouvelle économie, source de productivité<br />
et de richesses nouvelles.<br />
1997<br />
Conférence de<br />
Kyoto durant<br />
laquelle des<br />
objectifs de<br />
réduction des<br />
émissions de g<strong>az</strong><br />
à effet de serre<br />
(Cf. Protocole de<br />
Kyoto) sont fixés<br />
à l’échelle<br />
internationale.<br />
Humanisme<br />
Par humanisme il convient d'entendre un<br />
ensemble de valeurs qui met l'homme au<br />
AlphaBeM 55
1998<br />
Signature par<br />
39 Pays de la<br />
convention<br />
internationale<br />
d’Aarhus<br />
concernant<br />
« l'accès à<br />
l'information,<br />
la participation<br />
du public au<br />
processus<br />
décisionnel et<br />
l'accès à la justice<br />
en matière<br />
d'environnement ».<br />
centre de nos compréhensions, l'homme<br />
défini comme une personne avec sa dignité,<br />
ses aspirations, ses attentes singulières et<br />
sa capacité à développer une éthique de soi,<br />
d'autrui et des choses de ce monde.<br />
Si la valeur humanisme fait consensus, il reste,<br />
hors du discours, à vivre son humanisme au<br />
quotidien. Ce qui signifie mettre de l'humain<br />
dans l'humanité, s'éloigner de la conception de<br />
Hobbes pour qui “l'homme est un loup pour<br />
l'homme” et se rapprocher de Rousseau et<br />
de Braudel, sans angélisme, pour vouloir que<br />
les “hommes soient fraternels les uns à l'égard<br />
des autres”.<br />
Dans cet esprit, un programme de développement<br />
humain devrait être généralisé, tant dans<br />
les établissements d'enseignement que dans<br />
les entreprises. Il devrait s'appuyer sur :<br />
• une culture de résistance au fatalisme,<br />
à l'obscurantisme,<br />
• une culture de l'utopie (rendre possible<br />
l'impossible),<br />
• une culture de régulation formelle<br />
et informelle,<br />
et s'enrichir des regards de la diversité et de<br />
la différence.<br />
C'est à ce prix que l'humanisme produira, dans<br />
le domaine de la gestion, “un gouvernement<br />
des personnes éthiques” et alternatif à une<br />
“administration des choses”.<br />
I comme…<br />
Information responsable<br />
Matière première, l’information est malléable<br />
56 BeM2008
Diriger, c'est obtenir des résultats par d'autres que soi<br />
et c'est aussi être responsable<br />
de ce que d'autres ont fait.<br />
Octave Gélinier<br />
et transformable. Informer et s’informer de<br />
manière responsable vise a contrario à réduire<br />
l’incertitude, l’écart entre l’idée et le réel.<br />
Il faut alors se référer à l’intelligence (du latin<br />
intelligentia) qui s’entend comme l’action de<br />
discerner, de comprendre. Elle s’exprime aussi<br />
dans l’action, tout en révélant également ses<br />
possibilités de persuasion, de manipulation, de<br />
désinformation à travers les stratégies d’influence.<br />
L’intelligence à la recherche de sens, est la fois<br />
faculté de concevoir, de connaître, de comprendre,<br />
de discerner ou d'établir des rapports<br />
entre des faits, des idées ou des formes, de<br />
connaître et de comprendre. L’intelligence relie<br />
les problèmes, les englobe dans une pensée<br />
multidimensionnelle, les « contextualise » à la<br />
recherche d’une vue à long terme. Elle permet<br />
de répondre de façon non compartimentée,<br />
non parcellarisée et non « mécanistique » à des<br />
problèmes spécifiques divers.<br />
1999<br />
Loi d'Orientation<br />
pour<br />
l'Aménagement et<br />
le Développement<br />
durable du<br />
Territoire français<br />
(LOADT ou loi<br />
Voynet).<br />
L’article 23 détaille<br />
notamment<br />
« les mesures<br />
propres à assurer<br />
la qualité de<br />
l'environnement<br />
et des paysages,<br />
la préservation<br />
des ressources<br />
naturelles et<br />
de la diversité<br />
biologique,<br />
la protection des<br />
ressources non<br />
renouvelables et<br />
la prévention des<br />
changements<br />
climatiques ».<br />
Investissement Socialement<br />
Responsable (ISR)<br />
Dès le 18 ème siècle, des communautés<br />
religieuses interdisaient à leurs membres<br />
d’investir dans des sociétés d’armes, d’alcool<br />
ou de tabac (vice actions). Par delà ces fonds<br />
d’exclusion, l’Investissement Socialement<br />
Responsable, dans une approche positive,<br />
intègre dans sa sélection des entreprises le<br />
respect de critères sociaux, environnementaux,<br />
éthiques et de gouvernance. Stade ultime,<br />
l’engagement actionnarial. Certains fonds<br />
(ISR) interviennent auprès de l’entreprise<br />
directement ou par leur droit de vote lors des<br />
assemblées, pour la prise en compte de ces<br />
critères extra financiers.<br />
AlphaBeM 57
1999<br />
Convention<br />
fondamentale<br />
(OIT) interdisant<br />
les pires formes<br />
de travail<br />
des enfants,<br />
ratifiée par<br />
165 Etats.<br />
Alors que les investisseurs dans les fonds de<br />
partage ou produits financiers solidaires,<br />
acceptent un degré de perte financière<br />
significatif, l’ISR est fondé sur la conviction que<br />
le respect de critères du développement<br />
durable assure une meilleure performance<br />
financière à moyen ou long terme. « Soyons<br />
honnêtes, si c’est rentable à long terme » !<br />
Face à l’approche « court terme » des marchés<br />
financiers, l’ISR devient la déclinaison financière<br />
et spéculative du développement durable.<br />
Le bien, les bonnes pratiques produisent<br />
forcément du bien, de la performance. Ceci dit,<br />
les études montrent que les performances<br />
des fonds ISR sont, pour l’instant, plutôt<br />
décevantes au strict plan financier.<br />
ISO - Organisation Internationale<br />
de Normalisation.<br />
L’ISO est le plus grand producteur et éditeur<br />
mondial de normes internationales. Parce que<br />
le nom “Organisation internationale de normalisation”<br />
aurait donné lieu à des abréviations<br />
différentes selon les langues (“IOS” en anglais<br />
et “OIN” en français), ses fondateurs ont opté<br />
pour un nom universel : “ISO”. Ce nom est<br />
dérivé du grec isos, signifiant “égal”. L'ISO est<br />
une ONG constituée en réseau d'instituts<br />
nationaux de normalisation de 157 pays, selon<br />
le principe d'un membre par pays, dont le<br />
Secrétariat central, situé à Genève, assure la<br />
coordination d'ensemble. L'ISO a élaboré plus<br />
de 17000 normes internationales sur des sujets<br />
très variés et 1100 nouvelles normes ISO sont<br />
publiées chaque année. Tout l'éventail des<br />
domaines techniques sont concernés.<br />
www.iso.org<br />
58 BeM2008
Etre homme, c’est précisément être responsable.<br />
C’est sentir en posant sa pierre,<br />
que l’on contribue à bâtir le monde.<br />
Antoine de St-Exupéry<br />
J comme…<br />
Jetable<br />
Une façon de réduire notre empreinte écologique<br />
est de modifier nos comportements de<br />
consommation. Depuis 2004, le WWF a lancé,<br />
avec les Amis du vent et l'agence O2 France,<br />
une campagne pour convaincre la population<br />
et les entreprises de passer de la société du<br />
jetable à la société du durable. Le WWF s'est<br />
ainsi engagé dans une dynamique globale de<br />
réduction des déchets. L'adhésion symbolique<br />
à ce manifeste permet d'officialiser une prise<br />
de conscience sur la nécessité de changement<br />
de nos comportements.<br />
A titre d'exemple, le sac à usage unique est<br />
polluant à plus d'un titre : dégradation de<br />
l'environnement, danger sanitaire, pollution<br />
visuelle... Il est devenu le symbole de la<br />
consommation, de la société du jetable.<br />
Certes pratique, il ne l'est pas longtemps en<br />
comparaison des dégâts qu'il cause. Il en est<br />
de même pour bon nombre de produits<br />
dits jetables. Un produit jetable n'est pas un<br />
produit dont on se débarrasse si facilement.<br />
Le déchet qui a le moins d'impact reste celui<br />
qu'on ne produit pas. Manifeste du WWF<br />
“Ensemble passons du jetable au durable”<br />
www.wwf.fr/campagnes/campagnes/du_jetable_<br />
au_durable<br />
2000<br />
Le nombre<br />
de voitures<br />
en circulation<br />
dans le monde<br />
(532 millions)<br />
a été multiplié<br />
par dix en<br />
cinquante ans.<br />
Jouissance<br />
Se dit de l’émotion épectasique ressentie<br />
par toute personne, généralement et essentiellement<br />
du sexe masculin, en conduisant un<br />
véhicule terrestre doté d’un moteur à explosion.<br />
AlphaBeM 59
2000<br />
L’assemblée<br />
générale de<br />
l’ONU adopte<br />
la Déclaration<br />
du Millénaire.<br />
Les chefs d’Etat<br />
signataires<br />
s’engagent<br />
à promouvoir<br />
la paix et à réduire<br />
la pauvreté dans<br />
le monde,<br />
en répondant<br />
notamment<br />
aux besoins du<br />
continent africain<br />
(promotion de<br />
la démocratie,<br />
lutte contre<br />
les maladies<br />
infectieuses,<br />
transfert de<br />
technologie<br />
et aide au<br />
développement).<br />
Grande consommatrice de dérivés pétroliers<br />
ainsi que d’adrénaline, en même temps que<br />
réminiscence du principe de plaisir associé<br />
aux jouets de la petite enfance, cette émotion<br />
crée une quantité invraisemblable de pollutions<br />
(et pas seulement nocturnes) tout à fait<br />
incompatibles avec la survie de notre espèce,<br />
sans compter les autres et toutes ces sortes<br />
de choses.<br />
K comme…<br />
Kyoto (Protocole de)<br />
En 1997, les pays signataires de l’Agenda 21<br />
de Rio se réunissent à Kyoto. L’enjeu de<br />
cette conférence est lourd de sens : réduire<br />
de 5,5% (par rapport à 1990) les émissions<br />
de g<strong>az</strong> à effet de serre responsables du<br />
changement climatique. Certes, l’objectif paraît<br />
peu ambitieux, quand on sait qu’il faudra<br />
réduire de moitié ces mêmes émissions d’ici<br />
2050 pour enrayer leur impact d’ores et<br />
déjà constaté : réchauffement, sécheresse,<br />
désertification, fonte des glaciers et calottes<br />
polaires, phénomènes climatiques toujours<br />
plus extrêmes et fréquents (inondations,<br />
tsunamis, ouragans…).<br />
Le problème est que ce protocole, pour être<br />
effectif et applicable, devait être ratifié par<br />
au moins 55 pays représentant 55% des<br />
émissions mondiales de g<strong>az</strong> à effet de serre…<br />
Or, ce quorum n’a été atteint qu’en 2004,<br />
avec le ralliement de la Russie ! Il est certain<br />
qu’un tel « retard à l’allumage » a sérieusement<br />
entamé la crédibilité de cette initiative !<br />
60 BeM2008
Sénat.<br />
Groupe de gentlemen d'un certain âge chargés de<br />
hautes responsabilités et de sombres méfaits<br />
Ambrose Bierce<br />
Certes, l’Union européenne a élaboré un<br />
système de quotas d’émission de CO² pour<br />
atteindre son objectif de réduction : moins<br />
20% d’ici 2020 ! Certes, le Japon s’est engagé<br />
à diminuer de 6% ses émissions de g<strong>az</strong> à effet<br />
de serre… Mais, a contrario, la ratification du<br />
protocole par les Etats-Unis, champions du<br />
monde des pollueurs, se fait toujours attendre.<br />
Quant aux pays en développement, parmi<br />
lesquels l’Inde, le Brésil ou la Chine, ils sont<br />
parties prenantes du protocole, mais ne sont<br />
pas concernés par les objectifs de réduction<br />
chiffrés : c’est le paradoxe de Kyoto.<br />
Pour autant, restons optimistes : la Californie,<br />
cinquième puissance économique mondiale,<br />
a adopté depuis quelques années et sous<br />
l’impulsion de son célèbre gouverneur une<br />
règlementation environnementale qui va bien<br />
au-delà des exigences de 1997. L’Australie a<br />
ratifié le Protocole de Kyoto en 2007. Quant<br />
à la Chine, la prise de conscience écologique<br />
de ses dirigeants et citoyens est proportionnelle<br />
à la croissance soutenue de ses niveaux<br />
de pollution : elle sera, à court terme, dans<br />
l’obligation de prendre les décisions qui<br />
s’imposent.<br />
L comme…<br />
Labels<br />
Crées au début des années 1990, les labels<br />
environnementaux appelés “écolabels”, permettent<br />
de distinguer les produits les plus<br />
“écologiquement” corrects. Même si le "zéro<br />
impact" n'existe pas, ces logos (labels privés,<br />
AlphaBeM 61
NF Environnement ou écolabel européen) sont<br />
affichés sur les biens ayant des conséquences<br />
réduites sur leur environnement tout au long<br />
de leur cycle de vie. Deux écolabels officiels<br />
sont délivrés en France : la Marque NF<br />
Environnement et l’Ecolabel européen.<br />
L'Usine Nouvelle, n°3102, 22 mai 2008<br />
License to operate<br />
En français, le droit d’exercer ses activités,<br />
décerné symboliquement (medias, associations<br />
de consommateurs, groupes de pression, les<br />
citoyens en général) désigne la reconnaissance<br />
concédée à une entreprise par l’opinion<br />
publique de la prise en compte de l’équilibre<br />
des 3 P (triple bottom line) : Profits, Personnes,<br />
Planète (Profits, People, Planet).<br />
M comme…<br />
Manager durable<br />
Un manager est réputé durable dès lors qu’elle<br />
ou il adopte une posture et un comportement<br />
qui renforcent la coopération au sein de son<br />
équipe, qui valorise les ressources de femmes<br />
et des hommes qu’il dirige, aboutissant ainsi<br />
à une amélioration de la productivité, de la<br />
rentabilité et du climat social. Affaire de<br />
compétence mais aussi de comportement,<br />
c'est-à-dire « cette manière d’être et de faire<br />
en relation directe avec nos croyances et les<br />
émotions qui en découlent ».<br />
Exemple : Monsieur Hermann Ageur a grandi<br />
dans l’idée que les employés sont des fainéants<br />
et qu’il faut les surveiller et les cadrer en<br />
permanence pour espérer obtenir un résultat.<br />
62 BeM2008
Cette croyance génère en lui soit de la peur<br />
dès lors qu’il risque de « perdre le contrôle »,<br />
soit de la colère dès lors qu’un employé prend<br />
une initiative. Il n’est pas un manager durable,<br />
car il bride la créativité de son équipe et fait<br />
perdre de l’argent à son entreprise.<br />
Alors on va le faire changer !<br />
Faisons-lui prendre conscience<br />
que ses croyances sont respectables<br />
(quoique ), mais inadaptées à la situation<br />
de responsabilité qui lui est confiée. Ainsi donc,<br />
il va découvrir que le manager durable,<br />
par opposition au manager jetable, est celle<br />
ou celui qui est capable de s’interroger sur<br />
ses croyances, ses émotions et sur les<br />
comportements qui en découlent.<br />
“J’ai bien connu<br />
Taylor et Smith”<br />
Manager responsable<br />
D'après une enquête de la revue Qualitique<br />
de 2006, près de 51% des étudiants estiment<br />
que leur formation ne les prépare pas à<br />
un comportement socialement responsable.<br />
Si le marché est par définition irresponsable,<br />
qu'est-ce donc qu'un manager responsable <br />
Longtemps limitée à l'idée que la responsabilité<br />
du manager permettait d'aller au-delà du<br />
caractère incertain du marché, la responsabilité<br />
est de plus en plus souvent comprise comme<br />
l'obligation de répondre de ses actes, d'en rendre<br />
compte aux autres comme à soi-même.<br />
Face aux dilemmes que constituent le plus<br />
souvent les décisions managériales, le manager<br />
responsable est celui qui aura forgé sa décision<br />
en prenant en compte les trois dimensions<br />
économique, sociale et environnementale.<br />
L'individu responsable est celui qui choisit son<br />
“destin”, qui occupe sa place là où il a choisi<br />
AlphaBeM 63
Prix Nobel<br />
d'économie 2001<br />
Joseph Stieglitz<br />
reçoit le prix Nobel<br />
d’Economie.<br />
En 2002, il publie<br />
« La Grande<br />
Désillusion »,<br />
qui devient<br />
un ouvrage de<br />
référence pour<br />
le mouvement<br />
altermondialiste.<br />
d'être et non là où les événements l'ont<br />
conduit. Le manager responsable est celui<br />
qui tout en assumant ses décisions, en<br />
assume aussi les conséquences. C'est en se<br />
forgeant une pensée critique qui suppose à<br />
la fois de comprendre l'entreprise comme un<br />
acteur pluriel, jeu de pouvoirs et d'intérêts<br />
et de se connaître soi-même pour se penser<br />
en situation.<br />
Marchés financiers et<br />
responsabilité globale<br />
Ces dernières années ont été marquées par<br />
de nombreuses crises et autres scandales<br />
financiers. De la bulle internet à la crise des<br />
crédits subprime, d'Enron à Vivendi Universal,<br />
les marchés financiers ont montré à quel point<br />
leurs dérapages pouvaient perturber le bon<br />
fonctionnement de l'économie. Or, ne l'oublions<br />
pas, ces marchés jouent un rôle central dans<br />
la création de richesse et le développement<br />
économique. A travers les différentes fonctions<br />
qu'ils remplissent (financement de l'économie,<br />
gestion de l'épargne, gestion des risques,<br />
valorisation des actifs,…), ils permettent aux<br />
agents économiques de trouver les produits<br />
dont ils ont besoin pour entreprendre, investir,<br />
faire fructifier un patrimoine… et cela d'autant<br />
mieux que ces marchés sont efficients, en<br />
d'autres termes que leurs prix intègrent toute<br />
l'information pertinente disponible (conjoncture<br />
économique, résultats des entreprises…). Les<br />
crises multiples précédemment évoquées sont<br />
la preuve de l'existence de périodes d'inefficience<br />
sur les marchés du fait d'un mauvais<br />
traitement de l'information (bulle internet) ou<br />
d'une information de mauvaise qualité (Enron).<br />
64 BeM2008
Etre libre,<br />
signifie avant tout être responsable<br />
vis-à-vis de soi-même.<br />
Mircea Eliade<br />
Dès lors, les prix ne sont plus le reflet de<br />
la réalité économique, amenant les agents à<br />
prendre des risques excessifs dans l'espoir de<br />
réaliser rapidement des profits importants. Les<br />
marchés financiers deviennent alors des centres<br />
autonomes de profit, sans connexion avec les<br />
données économiques fondamentales.<br />
Les réponses apportées suite à ces différents<br />
épisodes (loi Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis,<br />
loi de sécurité financière en France) reposent sur<br />
des contraintes réglementaires et une pression<br />
mise sur les parties prenantes pour plus de<br />
transparence et une meilleure gestion des<br />
risques. Mais de manière plus générale, seul un<br />
comportement responsable de l'ensemble<br />
des acteurs permettra de garantir un fonctionnement<br />
efficace des marchés financiers. Les<br />
entreprises en donnant l'information la plus<br />
juste possible sur leur situation, les agences de<br />
notation en les évaluant de la manière la plus<br />
rigoureuse, les investisseurs en privilégiant les<br />
investissements socialement responsables et<br />
les autorités économiques en intervenant<br />
lorsque les marchés dérapent seront alors les<br />
garants de l'efficience des marchés financiers<br />
et participeront ainsi à un environnement économique<br />
plus harmonieux.<br />
Marketing et responsabilité<br />
Le marketing dans les relations économiques<br />
et plus largement sociales met l’individu -<br />
consommateur – citoyen devant un supplément<br />
de responsabilité individuelle et collective. A<br />
cette responsabilité accrue correspond sans<br />
doute le besoin d’une information critique utile.<br />
A ce titre, il semble souhaitable que les<br />
étudiants en gestion, des Universités et des<br />
AlphaBeM 65
2001<br />
A la suite d’une<br />
manipulation<br />
comptable visant<br />
à masquer des<br />
pertes enregistrées<br />
lors d’opérations<br />
spéculatives,<br />
l’entreprise<br />
américaine Enron<br />
fait faillite.<br />
La découverte<br />
du scandale<br />
entraîne la chute<br />
du cabinet<br />
Arthur Andersen,<br />
chargé d’auditer<br />
les comptes<br />
de l’entreprise.<br />
Ecoles, soient confrontés durant leur scolarité<br />
à quelques questions portant sur le sens des<br />
techniques qu’ils apprennent à appliquer<br />
efficacement. Pour un enseignant de marketing,<br />
la question éthique commence certainement<br />
dans cet approfondissement théorique des<br />
outils mis à la disposition des futurs praticiens.<br />
Pour l’étudiant et le citoyen, ce regard plus<br />
spéculatif est probablement une des clés de<br />
l’autonomie individuelle dont certains prévoient<br />
un renforcement et que d’aucuns, à l’instar<br />
d’Aristote, appellent de leur vœux.<br />
Source : Trinquecoste, J-F.,(1996), Théorie du<br />
Marketing et éthique, Gestion 2000, n°2 p11-24<br />
Micro-finance<br />
De nos jours, 80% des habitants de notre<br />
planète ne peuvent pas avoir accès aux<br />
services financiers proposés par les banques,<br />
car ils n’ont pas de garantie à fournir (pas<br />
de document d’identité, pas de banques à<br />
proximité). Vient alors l’idée de prêter à celles<br />
et ceux qui n’ont rien.<br />
A la fin des années 70, au Bangladesh, un<br />
jeune professeur d’économie rurale rencontre<br />
un groupe d’une quarantaine de femmes<br />
obligées d’emprunter auprès d’usuriers pour<br />
acheter la paille nécessaire au rempaillage des<br />
chaises. Ces femmes ne trouvant aucune<br />
banque pour leur prêter de quoi échapper aux<br />
usuriers, le jeune professeur leur prête lui-même<br />
les quelques dollars nécessaires. Ce jeune<br />
professeur, Mohamed YUNUS vient de<br />
donner naissance à un mouvement qui<br />
aboutira, en 1983, à la création de la Grameen<br />
Bank (la banque du village) et permettra de<br />
faire pénétrer le micro crédit dans ce que<br />
66 BeM2008
L'art de diriger consiste à savoir<br />
abandonner la baguette<br />
pour ne pas gêner l'orchestre.<br />
Herbert Von Karayan<br />
l’on commence à appeler la micro économie<br />
planétaire, facteur de dépaupérisation de<br />
millions de personnes.<br />
Peu après, en France, Maria Nowack, inspirée<br />
par l’action de Mohamed Yunus, lance l’ADIE<br />
(Association pour le Droit à l’Initiative<br />
Economique), et plus près de nous à<br />
Bordeaux, Alain Juppé crée la CSDL (Caisse<br />
Sociale de Développement Local) adossée à<br />
la Caisse d’Epargne.<br />
N comme…<br />
Normes sociales et environnementales<br />
Une norme est un “document établi par<br />
consensus, qui fournit, pour des usages<br />
communs et répétés, des règles, des lignes<br />
directrices ou des caractéristiques, pour des<br />
activités ou leurs résultats, garantissant un<br />
niveau d'ordre optimal dans un contexte<br />
donné” (extrait du Guide ISO/CEI 2).<br />
Une norme est donc un “référentiel” de<br />
comparaison, un accord documenté ou une<br />
règle écrite portant sur la façon de répondre<br />
à des exigences. La norme représente un<br />
état conforme à une règle. On parle aussi<br />
d’ensemble de critères ou de principes auxquels<br />
l’on va se référer pour émettre un<br />
jugement de valeur. La référence est donc plus<br />
ou moins floue et l’écart à la norme n’implique<br />
pas forcément de sanctions. Les normes<br />
sociales n’ont donc pas le caractère coercitif<br />
des lois sociales. Cela renvoie à la distinction<br />
juridique traditionnelle entre, respectivement,<br />
la soft law et la hard law.<br />
AlphaBeM 67
2002<br />
Worldcom,<br />
entreprise de<br />
télécommunication<br />
américaine,<br />
déclare près de<br />
11 milliards de<br />
dollars de revenus<br />
fictifs…<br />
Au-delà des<br />
conséquences<br />
financières,<br />
cette fraude<br />
comptable<br />
contraindra<br />
l’entreprise à<br />
changer de nom<br />
en 2003.<br />
En 2005, son<br />
ancien président<br />
sera condamné<br />
à 25 ans<br />
de prison ferme.<br />
Normes environnementales internationales :<br />
ISO 14001/14004 “Systèmes de management<br />
environnemental” (SME)<br />
La famille des normes ISO 14000 traite de divers<br />
aspects du management environnemental. Un<br />
SME répondant à leurs exigences est un outil<br />
de management qui permet à un organisme<br />
de toute taille et de tout type :<br />
• d'identifier et de maîtriser l'impact environnemental<br />
de ses activités,<br />
• d'améliorer en permanence sa performance<br />
environnementale,<br />
• de mettre en œuvre une approche systématique<br />
pour définir des objectifs et cibles<br />
environnementaux, les atteindre et démontrer<br />
qu'ils ont été atteints.<br />
Norme internationale ISO 26000<br />
“Responsabilité sociétale”<br />
Prévue début 2009, elle propose des lignes<br />
directrices pour tous types d'organisations<br />
quelles que soient leur taille ou leur localisation,<br />
sur :<br />
• les principes et les thématiques de la responsabilité<br />
sociétale,<br />
• l'intégration, la mise en œuvre et la promotion<br />
de pratiques socialement responsables,<br />
• l'identification et le dialogue avec les parties<br />
prenantes,<br />
• la communication sur les engagements<br />
relatifs à la responsabilité sociétale.<br />
www.iso.org<br />
Norme AA 1000 (AA - AccountAbility)<br />
Norme internationale pour la gestion de la<br />
responsabilité sociale. Adossée à 3 principes ;<br />
la transparence, la responsabilité et la réactivité,<br />
68 BeM2008
Tout ce qui augmente la liberté,<br />
augmente la responsabilité.<br />
Victor Hugo<br />
elle permet de vérifier les performances de<br />
l'entreprise en matière sociale, éthique et<br />
environnementale.<br />
www.accountability.org.uk<br />
Norme SA 8000<br />
La première norme internationale qui labellise les<br />
entreprises en fonction de leur responsabilité<br />
sociale. Elle a pour objectif de faire respecter<br />
les traités et les conventions internationales<br />
dans 9 domaines prioritaires :<br />
1. l'interdiction du travail des enfants en<br />
dessous de 15 ans,<br />
2. l'interdiction du travail forcé,<br />
3. la santé et la sécurité des travailleurs,<br />
4. la liberté d'association et le droit à la<br />
négociation collective,<br />
5. l'interdiction de discrimination,<br />
6. l'interdiction de "pratiques disciplinaires",<br />
7. le contrôle des horaires de travail,<br />
8. une rémunération honnête qui répond au<br />
moins aux standards légaux nationaux et<br />
satisfait aux besoins basiques des employés,<br />
9. la définition de procédure de contrôle.<br />
www.sa-intl.org<br />
Notation responsable<br />
Concrétiser en une seule « note » la performance<br />
d’une entreprise ou une institution en matière<br />
de responsabilité sociale est indispensable<br />
pour guider les investisseurs qui n’ont pas le<br />
temps, les moyens ou les compétences pour<br />
procéder aux indispensables audits et analyses.<br />
Depuis longtemps avec efficacité, Moody’s,<br />
Standard and Poor’s et Fitch Ibca, les agences<br />
de notation financière indépendantes apprécient<br />
le risque de solvabilité financière, c'est-à-dire<br />
ses capacités de remboursement de ses<br />
AlphaBeM 69
1 ère agence<br />
de notation<br />
ARESE,<br />
la Première<br />
agence de<br />
notation sociale et<br />
environnementale<br />
française, créée<br />
en 1997.<br />
Elle a été reprise<br />
depuis par<br />
l’agence Vigeo.<br />
engagements financiers. Cette note détermine la<br />
prime de risque que la société devra supporter.<br />
La création d’agence de notation sociale<br />
correspond à une forte attente pour les<br />
Investissements Socialement Responsables<br />
(ISR). Les plus importantes : Oekom en<br />
Allemagne, Triodos aux Pays Bas, Avanzi<br />
en Italie ou Vigeo en France notent selon des<br />
critères sociaux et environnementaux au<br />
regard du développement durable. L’exercice<br />
par nature souvent qualitatif s’avère complexe.<br />
L’Observatoire sur la Responsabilité Sociale<br />
des Entreprises – ORSE – publie un guide de<br />
ces agences et de leur méthodologie.<br />
O comme…<br />
Objectifs du Millénaire pour<br />
le Développement (OMD)<br />
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement<br />
ont été fixés lors du Sommet du<br />
Millénaire en septembre 2000. Ils sont au<br />
nombre de huit :<br />
• réduire l'extrême pauvreté et la faim,<br />
• assurer l'éducation primaire pour tous,<br />
• promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation<br />
des femmes,<br />
• réduire la mortalité des enfants de moins de<br />
cinq ans,<br />
• améliorer la santé maternelle,<br />
• combattre le VIH/sida, le paludisme et<br />
d'autres maladies,<br />
• assurer un environnement durable,<br />
• mettre en place un partenariat mondial pour<br />
le développement.<br />
70 BeM2008
Organisme Génétiquement Modifié (OGM)<br />
C’est un organisme dont le patrimoine<br />
génétique a été modifié. C'est-à-dire qu’il<br />
a été inséré dans son génome (ADN) un ou<br />
plusieurs gènes issus d’un autre organisme.<br />
Cela permet : de renforcer certaines de ses<br />
propriétés (croître en consommant moins<br />
d’eau) ; de lui en donner de nouvelles fonctions<br />
considérées comme désirables (lutter contre un<br />
parasite), d’atténuer, voire d’éliminer certaines<br />
propriétés considérées comme indésirables<br />
(odeur peu attirante).<br />
La création d’OGM améliore souvent le rendement<br />
des productions agricoles. Elles sont<br />
aussi particulièrement efficaces en application<br />
médicale.<br />
La plupart du temps, la production d’OGM<br />
est réalisée par des entreprises qui en<br />
possèdent le brevet et donc le monopole.<br />
Paradoxalement, la généralisation de l’utilisation<br />
d’espèces OGM favorise la disparition des<br />
espèces anciennes qui ne sont plus utilisées,<br />
nuisant ainsi à la biodiversité.<br />
De plus, certains OGM<br />
peuvent également<br />
présenter des risques,<br />
principalement sanitaires<br />
ou environnementaux<br />
(dissémination<br />
non désirée<br />
de gènes) dont<br />
l'impact reste<br />
inconnu pour<br />
le moment…<br />
AlphaBeM 71
Organisation Internationale du Travail (OIT)<br />
L’Organisation Internationale du Travail (OIT)<br />
est la référence absolue en matière d’édiction<br />
de normes sociales internationales. Dès 1919,<br />
l’OIT fut chargée de la rédaction d’un code<br />
international du travail pouvant servir de<br />
référence au monde entier. La particularité de<br />
cette organisation vient de sa structure tripartite,<br />
qui met à égalité les gouvernements avec les<br />
travailleurs et les employeurs. Sa vocation reste<br />
de promouvoir la justice sociale et notamment<br />
de faire respecter les droits de l'homme dans le<br />
monde du travail. Le cœur de l’OIT réside dans<br />
sa charte qui définit notamment les quatre<br />
normes fondamentales du travail reconnues<br />
internationalement et constituant une base<br />
juridique essentielle : liberté d’association (droit<br />
de se syndiquer), abolition du travail forcé (des<br />
prisonniers par exemple), non-discrimination<br />
(de genre, de race, religieux, etc.) et élimination<br />
du travail des enfants. Le système de contrôle<br />
de l’OIT est complexe, mais les sanctions<br />
d’exclusion, possibles en théorie, ne sont<br />
jamais prononcées. Au-delà du droit, les<br />
normes fondamentales de l’OIT représentent<br />
un socle moral qui inspire très directement<br />
la plupart des autres organisations internationales<br />
(ONU, OCDE, UE…) mais également les<br />
chartes ou les codes de conduite de la plupart<br />
des grandes multinationales. La charte de l’OIT<br />
constitue donc le référentiel par excellence en<br />
matière de normes sociales.<br />
Organisation Non Gouvernementale (ONG)<br />
Le terme « Organisation Non Gouvernementale »<br />
apparait pour la première fois à l’article 71 de<br />
la Charte des Nations Unies, adoptée en 1945<br />
72 BeM2008
Le meilleur manager est celui qui sait trouver les talents<br />
pour faire les choses et qui sait aussi réfréner son envie<br />
de s'en mêler pendant qu'ils les font.<br />
Théodore Roosevelt<br />
à la Conférence de San Francisco. Elles<br />
existaient sous leur forme moderne depuis<br />
plusieurs décennies, jouant un rôle important<br />
dans la défense des droits humains, la justice<br />
internationale, l’environnement, la paix, le droit<br />
des femmes.<br />
Le département de l’information des Nations<br />
Unies définit les ONG comme un regroupement<br />
de citoyens dans un but altruiste. En France,<br />
si le terme ONG est souvent employé, on<br />
utilise aussi OSI (Organisation de Solidarité<br />
Internationale) ou ASI (Association de Solidarité<br />
Internationale). Il y aurait, aujourd’hui, plus de<br />
40 000 ONG dans le monde.<br />
Organisation<br />
Le terme “organisation” est souvent utilisé,<br />
comme son synonyme “organisme”, pour<br />
désigner un ensemble déterminé de personnes<br />
travaillant ensemble, avec ou sans<br />
installations, avec des responsabilités, des<br />
pouvoirs et des relations. Cet ensemble est<br />
généralement structuré. Une organisation (ou<br />
organisme) peut être publique ou privée, à<br />
but lucratif ou non : entreprise, compagnie,<br />
société, firme, université, école, coopérative,<br />
organisation gouvernementale ou non gouvernementale,<br />
œuvre de bienfaisance, association<br />
ou parties ou combinaisons de celle-ci,<br />
entreprise unipersonnelle…<br />
Sierra Club<br />
Première ONG<br />
de protection de<br />
l’environnement<br />
fondée aux Etats-<br />
Unis en 1892.<br />
WWF<br />
Wide Fund for<br />
Nature (WWF),<br />
association de<br />
protection de<br />
l’environnement<br />
et de défense<br />
des animaux<br />
créée en 1961.<br />
Greenpeace<br />
Naissance de<br />
l’association<br />
Greenpeace au<br />
Canada en 1971.<br />
Oxymore<br />
Figure de rhétorique en vogue chez les publicitaires<br />
intellectuels et chez les professeurs<br />
iconoclastes permettant de conjuguer des<br />
notions potentiellement contradictoires dans<br />
une obscure clarté.<br />
AlphaBeM 73
2002<br />
Lors du<br />
Sommet Mondial<br />
du Développement<br />
Durable à<br />
Johannesburg,<br />
chefs d'États,<br />
représentants<br />
gouvernementaux,<br />
entreprises et<br />
ONG ratifient un<br />
traité concernant<br />
la conservation<br />
des ressources<br />
naturelles et<br />
la biodiversité.<br />
Exemples : développement / durable, intelligence<br />
/ économique, manager / responsable,<br />
économie / solidaire, publicitaires / intellectuels,<br />
professeurs / iconoclastes.<br />
P comme…<br />
Paradigme<br />
Modèle conceptuel, théorie, mode de perception,<br />
hypothèse ou cadre de référence, façon de<br />
voir le monde. Le concept de développement<br />
durable ainsi que celui de responsabilité<br />
globale induit une évolution de notre paradigme<br />
pour ne pas dire une rupture avec le<br />
paradigme du développement effréné et sans<br />
limites de la société de consommation.<br />
Parties prenantes<br />
Connues en anglais sous le nom de stakeholders,<br />
les parties prenantes de l'entreprise regroupe<br />
l'ensemble de ceux qui participent à sa vie<br />
économique (salariés, clients, fournisseurs,<br />
actionnaires), de ceux qui observent l'entreprise<br />
(syndicats, ONG), et de ceux qu'elle<br />
influence plus ou moins directement (société<br />
civile, collectivité locale...). Les entreprises<br />
socialement responsables sont non seulement<br />
transparentes envers leurs parties prenantes<br />
mais elles veillent aussi à servir l'ensemble de<br />
leurs intérêts (ce qu'on appelle en anglais la<br />
“stakeholders value”). Elles s'opposent en cela<br />
aux entreprises pour qui le rendement à court<br />
terme est la seule et unique priorité (en anglais<br />
“shareholder value”)<br />
www.novethic.com.<br />
74 BeM2008
Presque toujours la responsabilité<br />
confère à l’homme de la grandeur.<br />
Stefan Zweig<br />
Positive (économie)<br />
Système de production qui créé des richesses,<br />
des emplois et de la cohésion sociale, tout en<br />
restaurant le capital écologique de notre environnement.<br />
L’exploitation de la photosynthèse,<br />
de la méthanisation de la biomasse, de l’éolien,<br />
de la récupération, du sauvage ou des légumes<br />
oubliés sont autant d’exemples significatifs de<br />
l’économie positive, qui doit relever le défi de<br />
créer de la croissance, autour des déchets,<br />
des rebuts ou de l’inépuisable. « Faire plus avec<br />
moins », tel pourrait être son credo !<br />
Principe de précaution<br />
« Dans le doute, abstiens-toi ! »<br />
Si la prévention concerne des risques avérés<br />
(risque nucléaire, l’amiante,…), la précaution vise<br />
les risques hypothétiques non encore confirmés<br />
scientifiquement mais dont la possibilité peut<br />
être identifiée à partir de connaissances<br />
empiriques et scientifiques.<br />
Face aux apprentis sorciers en tout genre, le<br />
principe de précaution a été entériné en 1992<br />
par la convention de Rio et dans la loi française<br />
en 1995 selon la formulation suivante :<br />
« L’absence de certitudes, compte tenu des<br />
connaissances scientifiques et techniques du<br />
moment, ne doit pas retarder l’adoption de<br />
mesures effectives et proportionnées visant à<br />
prévenir un risque de dommages graves et<br />
irréversibles (…) à un coût économiquement<br />
acceptable ». En vertu de ce principe, de<br />
nombreuses « vaches folles » ont été brûlées,<br />
sans qu’aucune preuve scientifique n’ait<br />
démontré de façon irréfutable leur danger<br />
pour l’Homme.<br />
Selon le Rapport de la Commission pour<br />
la libération de la croissance française<br />
Oh !<br />
Légumes oubliés<br />
Depuis 1977,<br />
cette exploitation<br />
agricole s’inscrit<br />
dans une logique<br />
d’économie<br />
positive.<br />
Autour des<br />
plantes sauvages,<br />
des variétés<br />
autochtones et<br />
de l’agriculture<br />
biologique, elle a<br />
créé en Gironde<br />
denombreux<br />
emplois et du<br />
développement<br />
économique.<br />
A travers de<br />
multiples actions<br />
touristiques,<br />
elle est engagée<br />
dans l’animation<br />
de son territoire,<br />
tout en collaborant<br />
activement<br />
avec les milieux<br />
enseignants,<br />
pour favoriser<br />
l’éducation des<br />
enfants aux goûts,<br />
à l’environnement,<br />
au jardin,<br />
à la biodiversité<br />
et à l’alimentation<br />
durable !<br />
AlphaBeM 75
Performance<br />
globale<br />
Initiée par le<br />
Centre des<br />
Dirigeants<br />
d’Entreprise,<br />
la performance<br />
globale vise à<br />
engager l’entreprise<br />
dans une<br />
démarche de<br />
performance,<br />
plus respectueuse<br />
des parties<br />
prenantes - clients,<br />
salariés,<br />
fournisseurs,<br />
actionnaires,<br />
société civile,<br />
environnement -<br />
et moins axée sur<br />
la maximisation<br />
des profits<br />
à court terme.<br />
(Attali, 2007), le principe de précaution peut<br />
devenir un principe d’indécision qui s’oppose<br />
par définition au progrès scientifique et bride la<br />
recherche au nom du conservatisme et de<br />
la peur dans l’avenir.<br />
Programme des Nations Unies pour<br />
le Développement (PNUD)<br />
Le Programme des Nations Unies pour le<br />
Développement est financé par les contributions<br />
volontaires de la quasi-totalité des pays<br />
de la planète. Il coordonne les activités de<br />
développement de tous les organismes des<br />
Nations Unies et a pour mission :<br />
• d’aider les pays à se doter des moyens<br />
d'assurer un développement durable axé<br />
sur les populations,<br />
• d’appuyer des programmes dans 174 pays<br />
en développement grâce à un réseau de<br />
132 bureaux,<br />
• de lutter contre la pauvreté et pour l'égalité<br />
des sexes, la régénération de l'environnement<br />
et la bonne gouvernance,<br />
• d’encourager le dialogue et l'action au service<br />
du développement en publiant chaque année<br />
un rapport sur le développement humain.<br />
Q comme…<br />
Qualité totale<br />
La qualité totale (Total Quality Management,<br />
TQM en anglais) est une démarche de progrès<br />
continu dont l'objectif est l'obtention d'une<br />
très large mobilisation et implication de toute<br />
l'entreprise pour parvenir à un haut niveau de<br />
qualité (excellence) en réduisant au maximum<br />
76 BeM2008
Chacun est responsable de la planète<br />
et doit la protéger à son échelle.<br />
Yann Arthus-Bertrand<br />
les gaspillages et les coûts cachés.<br />
Il s'agit d'un courant d'idées, d'un état d'esprit<br />
qui fait la promotion de la recherche de la plus<br />
grande qualité possible dans toute l'organisation.<br />
Viser la qualité totale, c'est faire en sorte que ce<br />
but soit atteint en améliorant constamment<br />
tous les processus, internes et externes, qui<br />
contribuent au produit ou au service.<br />
Pour y arriver, on fait appel à une approche<br />
systémique de l'organisation et à une approche<br />
méthodique, souvent statistique, pour le<br />
diagnostic de son état de fonctionnement.<br />
Les promoteurs de la qualité totale conçoivent<br />
l'entreprise comme un système complexe et<br />
intégré de fonctions et de relations dont on<br />
peut analyser le fonctionnement et les résultats<br />
en utilisant les stratégies de l'excellence :<br />
approche processus, analyse des risques,<br />
méthodes statistiques, Six Sigma, Lean<br />
management, etc…<br />
EABIS<br />
The European<br />
Academy of<br />
Business in<br />
Society (EABIS)<br />
is a unique alliance<br />
of companies,<br />
business schools<br />
and academic<br />
institutions that is,<br />
with the support<br />
of the European<br />
Commission,<br />
committed to<br />
integrating<br />
business in<br />
society issues<br />
into the heart of<br />
business theory<br />
and practice<br />
in Europe.<br />
Quotas d'émissions de CO 2<br />
Afin d’atteindre les objectifs du Protocole de<br />
Kyoto, l’Union Européenne a mis en place, dès<br />
2005, un système de quotas d'émission de<br />
CO 2 . Ce dernier a pour objectif d’inciter les<br />
grandes entreprises (privées et publiques)<br />
des secteurs de l’énergie et de l’industrie à<br />
réduire leur impact environnemental et leurs<br />
pollutions. Plus de 11000 installations sont<br />
concernées, parmi lesquelles des raffineries de<br />
pétrole, des centrales thermiques, des sites de<br />
production sidérurgique, certaines usines de<br />
papier et de carton : elles représentent à<br />
elles-seules la moitié des émissions de CO 2<br />
en Europe !<br />
Les pays membres de l’UE sont en charge de<br />
l’application de ce mécanisme : dans le cadre<br />
AlphaBeM 77
d’un Plan National d’Attribution de Quotas<br />
Quinquennal validé par la Commission<br />
Européenne, chaque Etat alloue annuellement<br />
une certaine quantité de quotas d’émission (Un<br />
quota = une tonne de CO 2 ) aux installations<br />
concernées. En fin d'année, ces dernières<br />
ont l’obligation de lui restituer un nombre de<br />
quotas correspondant à la quantité de CO 2<br />
qu’elles auront effectivement rejetée dans<br />
l’atmosphère.<br />
Prenons comme exemple deux sites de<br />
raffinage français (SR1 et SR2) à qui l’Etat<br />
attribue 10 000 quotas, c'est-à-dire un permis<br />
d’émettre 10 000 tonnes de CO 2 . Une année<br />
passe… SR1 a émis 8000 tonnes de CO 2 :<br />
il est largement en capacité de restituer à l’Etat<br />
8000 quotas. En revanche, SR2 a émis 12 000<br />
tonnes de CO 2 : il est donc incapable de<br />
restituer le nombre de quotas correspondant !<br />
Dans le premier cas, SR1 a atteint et même<br />
dépassé son objectif de réduction de ses<br />
émissions : les 2000 quotas non utilisés pourront<br />
être conservés pour l’année suivante ou<br />
revendus. Dans le second cas, SR2 doit payer<br />
une amende de 100 euros par tonne de CO 2<br />
excédentaire ; il peut également racheter à SR1<br />
ses 2000 quotas non utilisés pour compenser<br />
ses mauvais résultats.<br />
Bien sûr, les quotas alloués par l’Etat aux entreprises<br />
diminuent chaque année, ce qui les<br />
incite à être toujours plus performantes…<br />
ou dépensières !<br />
Quotidien<br />
(Comportements et pratiques au…)<br />
S’engager en faveur du développement<br />
durable, c’est aussi une affaire de bon sens.<br />
Cela revient à adopter, au quotidien, sur son<br />
78 BeM2008
La vraie question qui se pose à l’entreprise<br />
est celle du sens de son action, de sa finalité.<br />
Celle de savoir si l’on peut se conduire de manière<br />
responsable dans un système qui ne l’est pas.<br />
Philippe De Woot<br />
lieu de travail ou d’études, des gestes et<br />
comportements responsables, parmi lesquels :<br />
• l’utilisation de modes de transport peu ou<br />
pas polluants : tramway, bus, train, vélo,<br />
rollers ou marche à pieds. Le co – voiturage<br />
permet également de réduire sensiblement<br />
l’impact environnemental de ses déplacements.<br />
• la gestion raisonnée des consommations<br />
d’eau et d’énergie : éteindre l’ordinateur et<br />
la lumière du bureau ou de la salle de cours<br />
pendant la pause déjeuner, utiliser avec<br />
parcimonie la climatisation ou le chauffage<br />
en choisissant la tenue vestimentaire adaptée<br />
à la météo du jour.<br />
• la limitation des déchets : plastique (Cf. gobelets<br />
et bouteilles d’eau) et papier (impression – si<br />
nécessaire - des mails en format recto/verso,<br />
recyclage du papier imprimé en brouillon).<br />
R comme…<br />
Rapport Brundtland<br />
Le rapport Notre futur commun, plus communément<br />
dénommé rapport Brundtland, est<br />
issu des travaux de la Commission Mondiale<br />
sur l’Environnement et le Développement<br />
constituée en 1983 au sein des Nations Unies.<br />
Cette commission a auditionné pendant trois<br />
ans un grand nombre de responsables et<br />
d’experts du monde entier. Son mandat<br />
consistait à s’interroger sur la possibilité de<br />
trouver des voies de développement assurant<br />
à la fois le rattrapage des pays du Sud et la<br />
protection de l’environnement.<br />
AlphaBeM 79
La présidence de cette commission fut confiée<br />
à Gro Harlem Brundtland, alors Premier ministre<br />
de la Norvège et qui fut ensuite appelée à diriger<br />
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Paru<br />
en 1987, ce rapport n’eut pas de grand impact<br />
médiatique au moment de sa publication. Il a<br />
par contre exercé une grande influence sur les<br />
comportements des acteurs à moyen terme,<br />
notamment en définissant pour la première fois<br />
le concept de développement durable, comme<br />
“un développement qui répond aux besoins<br />
des générations présentes sans compromettre<br />
la capacité des générations futures de répondre<br />
aux leurs”.<br />
Réforme du code des marchés publics<br />
Afin d'améliorer le Code des marchés publics<br />
déjà modifié en 2001 puis en 2004, un nouveau<br />
Code est entré en vigueur au 1 er septembre<br />
2006 (décret n° 2006-975 du 1 er août 2006,<br />
publié au Journal officiel du 4 août 2006). Parmi<br />
les modifications notables, le développement<br />
durable fait son entrée dans les critères<br />
d'attribution d'un marché.<br />
L’acheteur public peut désormais traduire ses<br />
attentes en matière de développement durable<br />
à tous les stades de la procédure :<br />
• Ainsi, les acheteurs publics peuvent désormais<br />
établir un cahier des charges incluant<br />
des critères sociaux et environnementaux tout<br />
en garantissant la possibilité d'obtenir pour<br />
leurs marchés le meilleur rapport qualité/prix.<br />
• Au niveau des spécifications techniques, il<br />
pourra inclure des caractéristiques environnementales,<br />
soit en termes de performances ou<br />
d'exigences fonctionnelles, soit en se référant,<br />
pour tout ou partie, aux exigences des écolabels<br />
ou équivalents.<br />
80 BeM2008
Il est de plus en plus normal que des femmes<br />
accèdent aux plus hautes responsabilités.<br />
Angela Merkel<br />
•Les conditions d'exécution d'un marché<br />
pourront également comporter des éléments<br />
prenant en compte le développement durable.<br />
La présentation des candidatures à des<br />
marchés de travaux et de services pourra se<br />
baser sur des certificats établis par le<br />
système communautaire de management<br />
environnemental (EMAS) ou par des normes<br />
équivalentes (ISO 14001).<br />
• Enfin, l'attribution du marché pourra toujours<br />
s'appuyer sur les performances sociales et<br />
environnementales des opérateurs économiques<br />
mais également intégrer un nouveau<br />
critère déterminant pour des achats durables :<br />
le coût global d'utilisation.<br />
2003<br />
Plus de 130 000<br />
épargnants italiens<br />
voient leurs<br />
économies<br />
englouties dans<br />
le krach de<br />
l’entreprise<br />
Parmalat.<br />
Un trou de<br />
14 milliards<br />
apparaît dans<br />
les comptes<br />
de l’entreprise,<br />
qui fait faillite :<br />
à ce jour, il s'agit<br />
du plus grand<br />
scandale financier<br />
européen.<br />
Rendre compte (Accountability)<br />
C'est le principe selon lequel les personnes<br />
physiques et morales, ainsi que la collectivité,<br />
sont responsables de leurs actions et peuvent<br />
être tenues d'en rendre compte. Il pose l'obligation<br />
d'une organisation ou sa disponibilité<br />
à assumer la responsabilité et à expliquer les<br />
raisons, les causes ou les motifs de ses actions.<br />
Responsabilité Globale<br />
des Organisations<br />
voir p. 9 - 10<br />
Responsabilité Sociétale des Entreprises<br />
(RSE)<br />
Le Livre vert de la commission européenne<br />
définit en 2001 la Responsabilité Sociale des<br />
Entreprises comme “l'intégration volontaire des<br />
préoccupations sociales et environnementales<br />
des entreprises à leurs activités commerciales<br />
et leurs relations avec toutes leurs parties<br />
prenantes internes et externes”.<br />
AlphaBeM 81
2003<br />
Conformément<br />
aux engagements<br />
pris en 1992 à Rio,<br />
la France engage<br />
une stratégie<br />
nationale de<br />
développement<br />
durable (SNDD)<br />
conciliant<br />
performance<br />
économique,<br />
équité sociale et<br />
protection de<br />
la santé et de<br />
l’environnement.<br />
C'est l'ensemble des actions d'une organisation<br />
pour assumer la responsabilité de l'impact<br />
de ses décisions et activités (produits et services)<br />
sur la société et l'environnement par un<br />
comportement transparent et éthique,<br />
• cohérent avec le développement durable et<br />
les intérêts et le bien-être de la société,<br />
• tenant compte des attentes des parties<br />
prenantes,<br />
• conforme à la législation en vigueur et<br />
compatible avec les normes internationales<br />
de comportement,<br />
• intégré à l'ensemble de l'organisation et à<br />
ses activités habituelles.<br />
Le terme de responsabilité sociétale provient<br />
de la traduction de l’anglais “corporate social<br />
responsibility”. Le terme “social” en anglais<br />
synthétise deux notions plus distinctes en<br />
français : le social et le sociétal (qui prend en<br />
compte tous les éléments constitutifs d’une<br />
société : économiques, environnementaux,<br />
politiques, sociaux et culturels).<br />
Responsable<br />
Quelques définitions :<br />
• Adj. (Lat, responsum, de respondere) se<br />
porter garant<br />
• Qui est obligé de répondre de ses propres<br />
actions ou de celles des autres ou d’être<br />
garant de quelque chose<br />
• Qui doit rendre des comptes de sa gestion,<br />
de son administration<br />
Dictionnaire Quillet de la langue française<br />
• Qui doit accepter et subir les conséquences<br />
de ses actes, en répondre<br />
• Dr : (qui doit de par la loi) réparer les<br />
dommages qu’il a causés<br />
• Qui doit rendre compte de ses actes et<br />
82 BeM2008
La diversité culturelle,<br />
c'est penser le monde autrement<br />
Olivier Poivre d'Arvor<br />
de ceux d’autrui (comptable, garant)<br />
• Subst : un responsable : dans une organisation<br />
celui qui décide<br />
Dictionnaire Le Robert<br />
• Responsable (adjectif et nom commun)<br />
• Qui répond de ses actes, de ceux de certains<br />
autres dont il a la responsabilité.<br />
• Qui est garant de quelque chose. Qui est<br />
cause d'une erreur, d'un mal.<br />
• Qui a une fonction, un pouvoir de décision.<br />
http://dictionnaire.mediadicocom<br />
Risque alimentaire<br />
Depuis Louis Pasteur, la prévention des risques<br />
alimentaires a été toujours orientée sur des<br />
notions de propreté et d’hygiène. A travers<br />
une meilleure connaissance des microbes,<br />
parasites, bactéries et autres micro-organismes,<br />
les progrès ont été considérables,<br />
tant sur le plan de la qualité de l’eau que des<br />
aliments. Les résultats sur le plan de la sécurité<br />
sanitaire des populations ont été indéniables.<br />
Mais aujourd’hui, la complexité et l’allongement<br />
des chaînes alimentaires, la destructuration<br />
des aliments et la multiplication des ingrédients<br />
d’origine chimique créent de nouveaux risques<br />
que les industriels essaient de maîtriser à<br />
travers des procédures de contrôle qualité et<br />
de certification. Il n’en reste pas moins que<br />
l'industrialisation à outrance, la standardisation<br />
des comportements alimentaires aussi bien<br />
que des produits, la concentration des<br />
molécules toxiques dans la chaîne alimentaire<br />
(pesticides, nitrates, OGM, ...), la multiplication<br />
d’ingrédients issus de l’industrie chimique<br />
(arômes artificiels, glutamates, édulcorants et<br />
autres épaississants, …), la généralisation<br />
de certains processus de mise en œuvre<br />
AlphaBeM 83
Risques<br />
environnementaux<br />
Amoco Cadiz 1978<br />
Plus grande<br />
« marée noire »<br />
jamais enregistrée<br />
à ce jour.<br />
Plus de 200 000<br />
tonnes de pétrole<br />
sont déversées<br />
sur les côtes<br />
bretonnes.<br />
Bhopal 1984<br />
Une fuite<br />
toxique d’origine<br />
industrielle (usine<br />
de pesticides)<br />
provoque la mort<br />
de plus de 15 000<br />
personnes en Inde.<br />
Tchernobyl 1986<br />
A la suite de<br />
l’explosion<br />
d’un réacteur,<br />
un nuage radioactif<br />
traverse l'Europe :<br />
15 000 personnes<br />
meurent dans les<br />
mois qui suivent<br />
la catastrophe et<br />
plus de 5 millions<br />
de personnes<br />
sont contaminées.<br />
(huiles hydrogénées, lipides trans, oméga 6,<br />
sucres rapides, sel, …) créent de nouveaux<br />
risques dont les origines aussi bien que les<br />
conséquences, sont difficilement mesurables<br />
en l’état actuel de nos connaissances.<br />
Face aux pandémies d’obésité et de maladies<br />
dites « de civilisation », de nombreuses procédures<br />
d’alerte sont lancées, aussi bien par<br />
des organismes officiels tels que l’OMS, que<br />
par de nombreux médecins et scientifiques<br />
indépendants. Malgré les pressions de nombreux<br />
lobbies, des recherches, études et<br />
enquêtes sont actuellement entreprises et<br />
manifestement, les risques sanitaires semblent<br />
avoir changé de nature !<br />
Risk management et responsabilité globale<br />
Le risk management est une approche consistant<br />
à regrouper et à gérer l'ensemble des<br />
risques auxquels peut être soumise une<br />
entreprise, ou tout autre organisme, dans le<br />
cadre de ses activités. La constitution du<br />
portefeuille de risques permet à son gestionnaire,<br />
le risk manager, d'en optimiser la gestion<br />
et de participer ainsi à la création de valeur.<br />
Il s'agit également de s'assurer que le niveau<br />
de risque supporté par l'entreprise est bien<br />
en adéquation avec les objectifs fixés par<br />
les dirigeants, notamment au regard de la<br />
performance recherchée. Le risk management<br />
ne vise donc pas à éliminer le risque mais au<br />
contraire à aider l'entreprise à prendre des<br />
risques. Sans prise de risque point de richesse<br />
créée ! Ce mode de gestion apparu dans les<br />
années 60 est aujourd'hui en pleine expansion<br />
suite aux profonds bouleversements économiques<br />
intervenus à la fin du vingtième siècle<br />
(accélération du processus de mondialisation,<br />
84 BeM2008
libéralisation financière, développement des<br />
nouvelles technologies…) et à l'évolution de<br />
la réglementation (loi Sarbanes-Oxley aux<br />
Etats-Unis, loi de sécurité financière en France).<br />
La responsabilité globale dans la mesure où<br />
elle regroupe trois centres d'intérêts majeurs<br />
pour la gestion des risques (performance économique,<br />
performance sociale, performance<br />
environnementale) apparaît dès lors incontournable<br />
dans le processus de risk management.<br />
S comme…<br />
Scandales financiers<br />
Depuis une dizaine d'années,<br />
les États-Unis connaissent de nombreux<br />
scandales financiers. Parmi eux, on retrouve<br />
ADELPHIA, XEROX et WORLDCOM.<br />
Le plus emblématique reste celui d'ENRON<br />
qui a notamment causé le démantèlement<br />
d'Andersen Consulting.<br />
Fondée en 1985 par Kenneth Lay, ENRON<br />
était une société du secteur de l'énergie. Parmi<br />
les 10 entreprises U.S. les plus importantes en<br />
terme de capitalisation boursière. ENRON<br />
gonflait artificiellement ses profits tout en<br />
masquant ses déficits, en utilisant des sociétés<br />
écrans et en falsifiant ses comptes, dans le<br />
but d’augmenter sa valeur boursière.<br />
Le 31 octobre 2001, la SEC (Securities and<br />
Exchange Commission) ouvre une enquête qui<br />
conduira le 2 décembre 2001 à la faillite<br />
d'ENRON : 20 000 emplois et plusieurs<br />
centaines de millions de dollars (des fonds<br />
de pension assurant la retraite de milliers<br />
d'Américains) sont perdus.<br />
AlphaBeM 85
Normes IFRS<br />
Entrée en vigueur<br />
des normes<br />
comptables internationales<br />
IFRS<br />
(International<br />
Financial<br />
Reporting<br />
Standards).<br />
Elaborées en<br />
2005, en réaction<br />
aux scandales<br />
financiers du<br />
début des années<br />
2000, elles ont<br />
pour objectifs<br />
de garantir<br />
une meilleure<br />
transparence<br />
comptable des<br />
entreprises<br />
cotées en bourse<br />
(ou filiales de<br />
groupes cotés)<br />
et de rétablir la<br />
confiance des<br />
épargnants et<br />
des investisseurs.<br />
Ce scandale a eu pour conséquence notable<br />
la promulgation de la loi Sarbanes Oxley (SOX),<br />
votée par le Congrès américain et ratifiée par le<br />
président Bush le 30 juillet 2002. L'objectif de<br />
cette loi est, d'une part, de réduire les fraudes<br />
et les conflits d'intérêt et d'autre part, d'augmenter<br />
la transparence financière et restaurer<br />
la confiance du public dans les marchés.<br />
Sarbanes Oxley vise directement les facteurs<br />
de fraude en :<br />
• renforçant la supervision et le contrôle des<br />
comités d’administration et d’audit,<br />
• en augmentant la vigilance et l’indépendance<br />
des auditeurs,<br />
• renforçant le contrôle interne et la gestion<br />
des risques,<br />
• et enfin en créant des pénalités de fraudes<br />
comptables suffisamment dissuasives.<br />
La loi Sarbanes Oxley est également célèbre<br />
pour ses paragraphes stipulant la responsabilité,<br />
à titre personnel, du PDG et du directeur<br />
financier des firmes quant à la certification des<br />
résultats financiers.<br />
En vertu de cette loi, ont été condamnés :<br />
• Kenneth LAY, ancien Président d’Enron :<br />
24 ans de prison à titre posthume<br />
• Jeff SKILLING, ancien Directeur Général :<br />
24 ans de prison et restitution de 45 millions<br />
de dollars aux victimes de la faillite<br />
• Andrew FASTOW, ancien directeur financier :<br />
6 ans de prison et 25 millions de dollars<br />
d’amende<br />
• Richard CAUSEY, ancien vice président en<br />
charge de la comptabilité : 5 ans et demi de<br />
prison, 28000 dollars d’amende et restitution<br />
de 140 millions de dollars aux autorités.<br />
86 BeM2008
La responsabilité de chacun implique deux actes :<br />
vouloir savoir et oser dire.<br />
L'Abbé Pierre<br />
Sécurité globale<br />
Le concept de sécurité globale est défini par<br />
l’Institut national des Hautes Etudes en sécurité<br />
INHES comme « la capacité d’assurer à une<br />
collectivité donnée et à ses membres, un niveau<br />
suffisant de prévention et de protection contre<br />
les risques et les menaces de toutes natures et<br />
de tous impacts, d’où qu’ils viennent, dans des<br />
conditions qui favorisent le développement<br />
sans rupture de la vie et des activités collectives<br />
et individuelles ».<br />
Le concept de « sécurité globale » tire son<br />
origine de la Commission Palme de 1982 sur la<br />
dimension du désarmement. En 1983, Richard<br />
Ullman, de l’Université de Princeton, associe la<br />
sécurité à la notion de « dégradation ». Celle-ci<br />
est menacée dès lors qu’une succession<br />
d’évènements fait craindre sur un court laps de<br />
temps une diminution drastique de la qualité<br />
de vie pour la population d’un État et réduit de<br />
manière significative les choix et la marge de<br />
manœuvre du gouvernement et des entités<br />
non gouvernementales (individus, groupes,<br />
firmes) à l’intérieur de l’État*. Les trafics illicites<br />
de personnes, financiers, de substances, les<br />
conflits transfrontaliers pour des ressources<br />
naturelles, la piraterie, les actes irresponsables,<br />
criminels, mafieux ou terroristes impactent les<br />
structures sociétales et des affaires. Les<br />
dimensions politiques, économiques, sociales<br />
ou environnementales sont interreliées, car<br />
toute atteinte dans un domaine affecte la<br />
sécurité à un niveau plus général. La sécurité<br />
globale est synergétique.<br />
* Roche, J-J., (2002), Théories de la sécurité, Paris,<br />
Montchrestien, faisant référence à Richard Ullmann,<br />
« Redefining Security », International Security,<br />
été 1983, vol. 8 n° 1, p.129-153.<br />
Sociétal<br />
Néologisme de la<br />
langue française,<br />
qui au sens littéral<br />
signifie “qui a trait<br />
à la société” ;<br />
dans le contexte<br />
de la RSE, le<br />
terme “sociétal”<br />
est utilisé à la<br />
place du terme<br />
“social” de<br />
manière à inclure<br />
la dimension<br />
sociale et la<br />
dimension<br />
environnementale.<br />
En anglais, le<br />
terme “social”<br />
inclut les deux<br />
dimensions.<br />
Commenne, V.,<br />
(2006)<br />
Responsabilité<br />
sociale et environnementale<br />
: l'engagement<br />
des<br />
acteurs économiques,<br />
Editions<br />
Charles Leopold<br />
Mayer.<br />
AlphaBeM 87
2006<br />
Economiste et<br />
entrepreneur<br />
bangladais,<br />
Muhammad Yunus<br />
reçoit le Prix Nobel<br />
de la paix.<br />
Fondateur<br />
en 1977 de la<br />
Grameen Bank,<br />
première institution<br />
de microcrédit,<br />
il est surnommé<br />
le « banquier<br />
des pauvres ».<br />
Sexualité verte<br />
Les anciens de Woodstock avaient beau jeu<br />
de se rouler nus dans les champs en prônant<br />
l'amour plutôt que la guerre : sans OGM,<br />
sans préservatif importé de Thaïlande, sans la<br />
pression du marketing sexuel qui impose<br />
l'usage d'accessoires en polychlorure de<br />
vinyle recouverts de diéthylhexyl phtalates,<br />
ils n'avaient pas besoin d'internet pour faire<br />
vivre une commaunauté de “dating & social<br />
networking for green singles” ni pour faire<br />
connaître les dernières tendances de l'écobagatelle<br />
moderne (CF. le site mescoursespour<br />
laplanete.com).<br />
Quarante ans plus tard, les adeptes des “ébats<br />
sans éco-dégâts” recommandent désormais<br />
de procéder dans le noir (ou, à la rigueur, à la<br />
lueur d'une bougie à base de cire de soja),<br />
pourvu que la couche ait été préparée avec<br />
un drap en fibre de bambou ou en coton bio<br />
équitable, nettement préférable aux matières<br />
chimiques de type polyester ou à la soie,<br />
issue d'un procédé cruel de production au<br />
cours duquel on ébouillante les cocons avec<br />
leurs vers.<br />
Sida et croissance raisonnée de la population<br />
obligent, le recours aux préservatifs “bio<br />
accompagnés d'un lubrifiant à la sève de<br />
l'arbre de kiwi” sera privilégié afin d'éviter la<br />
déforestation des plantations d'hévéas et les<br />
adjonctions chimiques qui l'accompagnent.<br />
Quant aux préservatifs en polyuréthane,<br />
non biodégradables, ils risquent de provoquer<br />
des allergies. De même, les partisans de<br />
l'éco-pulation responsable choisiront leurs<br />
accessoires (lingerie, onguents, joujoux divers,...)<br />
dans une gamme inventive de produits<br />
88 BeM2008
L’anarchie est partout<br />
quand la responsabilité n’est nulle part.<br />
Gustave Le Bon<br />
100% naturels : textile en lenpure - provenant du<br />
recyclage des déchets de pin blanc canadien,<br />
gels à base d’aloe vera, jus de concombre,<br />
ou plus si affinités.<br />
Autre variante militante : lutter contre la déforestation<br />
en prolongeant l'expérience menée<br />
par un couple de Norvégiens démonstratifs qui<br />
reversent le produit de leurs exhibitions (dans<br />
tous les sens du terme) sur scène pour la<br />
défense de la forêt am<strong>az</strong>onienne. Une formule<br />
qui pourrait permettre aux anciens de Woodstock<br />
de démontrer qu'ils sont encore verts...<br />
Slow Food<br />
Créé en 1989, à l’initiative de Carlo Pétrini,<br />
Slow Food est le plus important mouvement<br />
international d’opposition à la standardisation<br />
des goûts, des productions et des pratiques<br />
alimentaires. Installée dans de très nombreux<br />
pays, dont la France et les Etats-Unis, cette<br />
association organise des programmes d'éducation<br />
au goût, pour les adultes et les enfants,<br />
tout en travaillant sur la sauvegarde des terroirs<br />
et la promotion des traditions et identités culinaires.<br />
Engagée depuis déjà plusieurs années<br />
sur la voix de l’environnement et de l’agriculture<br />
durable, Slow Food encourage les initiatives<br />
de solidarité dans le domaine alimentaire.<br />
Parallèlement, elle invite les producteurs et<br />
artisans de cette filière à développer un modèle<br />
d'agriculture moins intensif et nocif, capable de<br />
préserver et d'améliorer la biodiversité, tout en<br />
offrant des perspectives de développement<br />
aux régions les moins riches. En effet, il n’est<br />
pas possible d’être gastronome, sans être<br />
sensible à la protection des territoires, des<br />
cuisines locales, des races animales et des<br />
espèces végétales en danger d'extinction !<br />
AlphaBeM 89
2007<br />
Les participants<br />
à la Conférence<br />
Internationale<br />
de Bali échouent<br />
dans leur tentative<br />
de trouver un<br />
accord chiffré sur<br />
la réduction des<br />
émissions de g<strong>az</strong><br />
à effet de serre.<br />
Les négociations<br />
en vue d’y parvenir<br />
sont prolongées<br />
jusqu’en 2009.<br />
Sociétés coopératives<br />
Nés au 19 ème siècle, les principes qui<br />
fondent les coopératives sont aujourd'hui<br />
plus modernes que jamais :<br />
• mise en commun des moyens pour être plus<br />
fort ensemble,<br />
• fonctionnement démocratique,<br />
• accession à la responsabilité et à l'initiative<br />
économique.<br />
Leur vocation est de mettre les hommes et les<br />
femmes qui travaillent au cœur de l’entreprise.<br />
Les coopératives peuvent revêtir plusieurs<br />
formes, parmi lesquelles :<br />
La SCOP (Société Coopérative Ouvrière de<br />
Production)<br />
C’est une société commerciale qui vit et<br />
se développe dans le secteur concurrentiel<br />
avec les mêmes contraintes de gestion et de<br />
rentabilité que toute entreprise. Son originalité <br />
Les salariés sont associés majoritaires de<br />
l'entreprise dont ils détiennent au moins 51%<br />
du capital. Tous les salariés ont vocation à<br />
devenir associés dans des modalités définies<br />
par les associés existants et avec leur accord.<br />
En tant qu’associés majoritaires, les salariés<br />
d’une SCOP décident ensemble des grandes<br />
orientations de leur entreprise et désignent leurs<br />
dirigeants (gérant, conseil d'administration, etc.).<br />
Ils décident également du partage des bénéfices<br />
qui ont une double vocation : privilégier ceux<br />
qui travaillent dans l'entreprise, sous forme<br />
de participation, d'intéressement - voire de<br />
dividendes et penser aux générations futures<br />
en constituant des réserves qui consolident<br />
les fonds propres et garantissent la pérennité<br />
de l'entreprise. Enfin, l'esprit SCOP favorise<br />
l'information et la formation des salariés,<br />
90 BeM2008
Ne cherchez pas la faute, cherchez le remède<br />
Henry Ford<br />
condition nécessaire pour acquérir l'autonomie,<br />
la motivation et l'esprit de responsabilité<br />
que requiert un monde économique devenu<br />
incertain.<br />
SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif)<br />
Nouvelle forme d’entreprise coopérative<br />
régie par la loi du 17 juillet 2001, elle permet<br />
d’associer autour du même projet des acteurs<br />
multiples : salariés, bénévoles, usagers, collectivités<br />
publiques, entreprises, associations,<br />
particuliers... tous types de bénéficiaires et<br />
de personnes intéressées à titres divers.<br />
Elle produit des biens ou services qui répondent<br />
aux besoins collectifs d’un territoire par la meilleure<br />
mobilisation possible de ses ressources<br />
économiques et sociales, en respectant les<br />
règles coopératives : répartition du pouvoir<br />
sur la base du principe 1 personne = 1 voix,<br />
implication de tous les associés à la vie de l’entreprise<br />
et aux décisions de gestion, maintien<br />
des résultats dans l’entreprise sous forme de<br />
réserves impartageables qui en garantissent<br />
l’autonomie et la pérennité…<br />
Stratégie de développement durable (SDD)<br />
Imaginez : vous êtes dirigeant(e) d’entreprise.<br />
Vous décidez de vous lancer dans une<br />
stratégie de développement durable (ou SDD)<br />
qui, vous a-t-on dit, renforcera durablement<br />
la performance économique, sociale et environnementale<br />
de votre structure… Bravo !<br />
Sachez quand même que vous venez d’en<br />
prendre… « A perpète » ! Car une fois le doigt<br />
mis dans l’engrenage du développement<br />
durable, il vous sera difficile de revenir sur votre<br />
décision - réputation de votre entreprise oblige :<br />
qu’en penseraient vos salariés, vos clients,<br />
vos concurrents !<br />
AlphaBeM 91
Prix Nobel<br />
de la Paix 2007<br />
Les chercheurs<br />
du GIEC (Groupe<br />
d'Experts Intergouvernemental<br />
sur l'Evolution<br />
du Climat) et<br />
le Vice Président<br />
des Etats-Unis<br />
Al Gore reçoivent<br />
conjointement<br />
le prix Nobel<br />
de la Paix.<br />
Première étape : mobiliser les personnes<br />
ressources de votre entreprise et solliciter<br />
accessoirement l’aide d’un cabinet de conseil<br />
pour réaliser le diagnostic développement<br />
durable de votre entreprise. A ce stade, vous<br />
croyez encore aux miracles : « Aurions-nous<br />
déjà, par le plus grands des hasards et des<br />
bonheurs, un comportement en tous points<br />
économiquement, socialement et écologiquement<br />
responsable » Bien sûr, la réponse<br />
est non.<br />
Deuxième étape : tout reste à faire ! Vous<br />
réunissez les parties prenantes susnommées<br />
pour définir un plan d’actions. Entre ce<br />
qui est « stratégiquement souhaitable » et<br />
« financièrement faisable », le choix est difficile<br />
et la discussion passionnée ! Vous réussissez,<br />
enfin, à lister une demi-douzaine d’objectifs<br />
pour l’année qui vient… Vous êtes sur la<br />
bonne voie !<br />
Troisième étape : mettre en en œuvre le plan<br />
d’actions. Autrement dit : dégager les moyens<br />
humains, matériels et budgétaires nécessaires,<br />
motiver et sensibiliser vos collaborateurs,<br />
bouleverser leurs habitudes, vaincre les<br />
réticences de certains… Vous êtes épuisé(e),<br />
mais vous touchez au but !<br />
Quatrième et dernière étape : l’année<br />
s’achève, il faut désormais faire le bilan des<br />
actions engagées. Bien sûr, tout n’est pas parfait,<br />
mais le bilan reste très satisfaisant et mérite<br />
d’exister ! Vous décidez de valoriser ce bilan en<br />
interne et en externe : c’est bon pour l'image<br />
de l'entreprise !<br />
Conclusion Vous êtes un(e) dirigeant(e)<br />
heureux(e) et responsable… Pour le rester, il<br />
vous faut inscrire votre SDD dans le long terme<br />
92 BeM2008
- et tout recommencer depuis le début ou<br />
presque : définition d’un plan d’actions annuel,<br />
mise en œuvre, Reporting... Désormais, votre<br />
devise est : « le plus dur(able) est à venir ! »<br />
Elaboration<br />
du plan d’actions<br />
Diagnostic<br />
Reporting<br />
et valorisation<br />
Mise en œuvre<br />
du plan d’actions<br />
« Stratégie de<br />
développement<br />
durable »<br />
Supply Chain durable (logistique durable)<br />
Gérer la Supply Chain (en français : chaîne<br />
logistique) consiste à piloter les flux de<br />
marchandises, les flux financiers et les flux<br />
d'information tout au long d'une chaîne d'entreprises<br />
allant du « fournisseur du fournisseur »<br />
au client final en passant par le producteur et<br />
le distributeur - une suite d'étapes garantissant<br />
le bon produit, au bon moment, au bon prix<br />
et une qualité de service au consommateur.<br />
Les supply chain managers, font actuellement<br />
beaucoup d'efforts dans le domaine du développement<br />
durable : les flux retour (invendus),<br />
la logistique inverse (recyclage), les équipements,<br />
l'élimination des déchets, la traçabilité des produits<br />
- les plus gros chantiers étant la réduction<br />
des impacts environnementaux du transport et<br />
la relation durable avec les fournisseurs.<br />
T comme…<br />
Taxe Carbone<br />
Le but de cette initiative défendue par divers<br />
acteurs de la défense de l’environnement dans<br />
le monde (Al Gore, GIEC, Fondation Nicolas<br />
AlphaBeM 93
Hulot, Grenelle de l’environnement …) est de<br />
mettre en place une taxe qui pénalisera toute<br />
production fortement émettrice de CO²<br />
(le principal g<strong>az</strong> à effet de serre) et favorisera<br />
celles qui utilisent peu les matières fossiles<br />
(pétrole, g<strong>az</strong>, charbon) pour transformer,<br />
produire, distribuer les produits et les services<br />
que nous consommons. Deux types peuvent<br />
être envisagés :<br />
• La “taxe nominale” taxe le carbone, d'un<br />
côté et rétrocède, d'autre part sur les<br />
différentes charges et cotisations pour<br />
maintenir le pouvoir d'achat.<br />
• La “taxe aux frontières de l'Europe”, est un<br />
outil de compensation sur les produits venant<br />
de pays qui n'ont pas de politique de lutte<br />
contre le réchauffement climatique.<br />
On sait en effet que l’émission de CO² provient<br />
essentiellement de quatre activités humaines :<br />
• les transports,<br />
• le logement,<br />
• la nourriture,<br />
• l’industrie.<br />
Sur les trois premiers points, nous avons une<br />
prise directe : notre comportement quotidien<br />
peut rapidement changer la donne :<br />
• réduire dès que possible notre usage de<br />
la voiture, de l'avion.<br />
• améliorer l'habitat ancien, concevoir un<br />
habitat neuf performant en terme d'isolation,<br />
de stockage et de restitution de l'énergie et<br />
imaginer une autre distribution de la ville à<br />
la fois plus dense et plus conviviale.<br />
• manger moins de viande et privilégier systématiquement<br />
les fruits et les légumes locaux<br />
et de saison.<br />
94 BeM2008
La sauvegarde de notre monde humain<br />
n’est nulle part ailleurs que dans le cœur humain,<br />
la pensée humaine, la responsabilité humaine.<br />
Vaclav Havel<br />
La taxe carbone a donc pour but d’accélérer le<br />
changement de nos comportements car plus<br />
nous tarderons, plus il sera difficile, coûteux et<br />
douloureux de le faire.<br />
Transparence<br />
La transparence caractérise ce qui laisse<br />
paraître la réalité toute entière, ce qui exprime<br />
la vérité sans l'altérer. Il s'agit donc du niveau<br />
d'accès aux informations et aux données<br />
disponibles, relatives aux actions accomplies<br />
et à leurs effets, et de la volonté d'en assurer<br />
une communication claire, honnête et complète<br />
à toutes les parties prenantes et à la société.<br />
U comme…<br />
Union européenne et<br />
développement durable<br />
Le Traité de Maastricht (1992) a marqué un pas<br />
important dans la politique communautaire<br />
avec l'inscription des principes de précaution,<br />
d'une part, et de pollueur payeur, d'autre part.<br />
Mais c'est le Traité d'Amsterdam qui en 1997<br />
entérine la notion de développement durable.<br />
L'Union s’engage alors dans une stratégie de<br />
développement durable à partir de quatre axes<br />
prioritaires : combattre le changement de climat<br />
et promouvoir les sources d’énergie propre,<br />
faire face aux menaces en matière de santé<br />
publique, en particulier concernant le risque<br />
alimentaire et l'utilisation des produits chimiques,<br />
assurer une gestion plus responsable des<br />
ressources naturelles, enfin de promouvoir<br />
des transports durables.<br />
Principes de<br />
développement<br />
durable<br />
Le Conseil<br />
Européen de<br />
Göteborg s’engage,<br />
en 2001,<br />
à ce que chaque<br />
Etat membre<br />
de l’Union<br />
Européenne<br />
intègre à sa<br />
politique des<br />
objectifs de<br />
développement<br />
durable.<br />
Livre vert<br />
La Commission<br />
européenne<br />
publie en 2001 un<br />
« Livre vert » sur<br />
la Responsabilité<br />
Sociétale des<br />
Entreprises.<br />
REACH<br />
Le parlement<br />
européen adopte<br />
en 2005 le<br />
programme<br />
REACH<br />
(Registration<br />
Evaluation<br />
Autorisation of<br />
Chemicals).<br />
L’objectif est<br />
de protéger la<br />
santé humaine et<br />
l’environnement<br />
en réglementant<br />
l'enregistrement,<br />
l'évaluation et<br />
l'autorisation<br />
des substances<br />
chimiques<br />
toxiques.<br />
AlphaBeM 95
V comme…<br />
Vin et responsabilité<br />
Même les châteaux s'y mettent ! Après la<br />
seconde guerre mondiale, le secteur vitivinicole,<br />
à l'instar de l'ensemble du secteur agricole,<br />
est marqué par le développement du productivisme.<br />
Cette évolution génère les mêmes<br />
problèmes de pollution que ceux rencontrés<br />
dans la sphère agricole et menace la qualité<br />
des vins : l’environnement naturel devient donc<br />
un véritable enjeu pour les vins français.<br />
L’intégration de la protection de l’environnement<br />
devient même nécessaire dans la définition<br />
de la qualité des vins. Les associations interprofessionnelles<br />
et les syndicats professionnels<br />
ont d'ailleurs mis en œuvre différents plans et<br />
programmes, dans tous les vignobles français,<br />
visant notamment à réduire la présence de<br />
substances actives dans les raisins et les<br />
pollutions générées par la vitiviniculture.<br />
De nombreux viticulteurs s'engagent aussi<br />
volontairement, dans des démarches d'agriculture<br />
« raisonnée » ; d'autres produisent des<br />
raisins biologiques ; d'autres encore procèdent<br />
à des achats responsables de matières sèches :<br />
une caisse de vin en bois peut être achetée en<br />
France, à un prix très attractif ; cette même<br />
caisse est fabriquée dans un pays en développement<br />
à base d’essence exotique et assemblée<br />
par des enfants ou jeunes adolescents.<br />
Dans une démarche de développement durable,<br />
on préfèrera acheter une caisse au prix du<br />
marché ou légèrement plus chère, mais avec<br />
l’assurance de la non déforestation et d'une<br />
bonne gestion des forêts, la garantie des<br />
96 BeM2008
Dans les rêves commence la responsabilité<br />
William Butler Yeats<br />
conditions de travail et le non-emploi des<br />
enfants.<br />
Quant au vin biologique, il n'existe pas en tant<br />
que tel. On parle de “vin issu de raisins produits<br />
en agriculture biologique”. La réglementation<br />
s'appuie sur le cahier des charges des productions<br />
végétales. Ce qui différencie essentiellement<br />
le vin produit grâce aux méthodes de l'agriculture<br />
biologique, c'est le mot respect : respect<br />
de la terre sur laquelle est plantée la vigne,<br />
respect de la vigne, respect des règles et des<br />
méthodes biologiques, respect de l'environnement<br />
et respect du consommateur.<br />
Une enquête récente montre que plus de 70%<br />
des négociants et coopératives du secteur<br />
vitivinicole considèrent que le développement<br />
durable doit occuper une place importante,<br />
voire très importante, dans la filière vitivinicole.<br />
Il s'agirait même d'un moyen de relancer les<br />
ventes de vin français, en perte de vitesse<br />
depuis quelques années à l'export.<br />
“Avoir le vin<br />
responsable,<br />
c'est aussi savoir<br />
s'arrêter à temps”...<br />
Qu’il soit issu de l’agriculture biologique ou<br />
raisonnée, le vin reste un produit à consommer<br />
avec modération !<br />
“Jeff,<br />
la même chose !”<br />
V.I.I.S.T.A.<br />
Selon les six principes d’espérance d’Edgar<br />
Morin, il y aurait possibilité d’un avenir meilleur<br />
sans qu’il y ait pour autant certitude, ni même<br />
probabilité.<br />
1. Vital : « le vivre fait l’espérance qui fait vivre ».<br />
2. Inconcevable : toutes les grandes transformations<br />
ou créations ont été impensables<br />
avant qu’elles ne se soient produites.<br />
3. Improbable : tout ce qui est advenu d’heureux<br />
dans l’histoire a toujours été a priori<br />
improbable.<br />
AlphaBeM 97
2007 en France<br />
Ouverture du<br />
Grenelle de<br />
l’environnement,<br />
qui associe l’Etat,<br />
les entreprises,<br />
les syndicats,<br />
les collectivités<br />
locales et les<br />
ONG. Ce cycle<br />
de négociation<br />
a pour objectif<br />
de définir à long<br />
terme des lois et<br />
réglementations<br />
en matière de<br />
développement<br />
durable.<br />
4. Sauvetage : par la prise de conscience du<br />
danger « là où croît le péril, croît aussi ce<br />
qui sauve ».<br />
5. Taupe : Elle creuse ses galeries souterraines<br />
et transforme le sous-sol avant que la<br />
surface en soit affectée.<br />
6. Anthropologique : « Sauf catastrophe possible,<br />
les hommes ne sont pas à la fin des<br />
possibilités historiques des sociétés, des<br />
possibilités anthropologiques de l’évolution<br />
humaine ».<br />
Pour en savoir plus : Morin E. Terre patrie.<br />
Paris, Seuil, 1993.<br />
Volontariat<br />
Du mot latin voluntas signifiant volonté.<br />
Le volontariat est le fait d'être volontaire<br />
sans aucune contrainte. Il relève d'une action<br />
individuelle ou collective dépendant de sa<br />
propre volonté. Le volontariat est un statut<br />
plus ou moins juridique qui permet à une ou<br />
plusieurs personnes de s'engager dans un<br />
travail à vocation humanitaire, sociale, sportive<br />
ou culturelle. Contrairement au bénévolat, il<br />
implique un engagement formalisé dans un<br />
cadre juridique transparent : une durée limitée,<br />
une couverture sociale et une mission précise.<br />
W comme…<br />
greenWashing<br />
Dispositif de communication destiné à promouvoir<br />
des arguments commerciaux, afin<br />
de teinter en vert (et contre tout) l'image<br />
d'une organisation ou d'un produit.<br />
98 BeM2008
On ne fait pas ce qu'on veut<br />
et cependant on est responsable de ce qu'on est.<br />
Jean-Paul II<br />
Contraction probable de l'adjectif “green” et du<br />
terme brainwashing, le procédé greenwashing<br />
permet de laver plus vert que vert les slogans,<br />
arguments et autres promesses publicitaires.<br />
Tel véhicule 4x4 d'une marque française<br />
prétend ainsi bénéficier d'un “filtre à particules<br />
additivité de dernière génération permettant<br />
de réduire la température de combustion des<br />
particules” et se présente sous la forme d'une<br />
“technologie plus propre pour plus de plaisir”.<br />
En réalité, ce véhicule émet près de 250<br />
grammes de CO 2 pour 100 km parcourus en<br />
ville - très nettement au-dessus de la norme de<br />
140 grammes pourtant négociée entre la<br />
Commission Européenne et les constructeurs<br />
automobiles. Les publicitaires puisent dans un<br />
jargon constitué d'une gamme fournie de<br />
préfixes (éco-, bio-,...), de compléments<br />
circonstanciels (de proximité, au quotidien,<br />
avec des gestes simples), d'adjectifs (naturel,<br />
équitable, durable, citoyen, éthique,...) et de<br />
verbes engagés (débattre, sensibiliser, prendre<br />
soin, respecter,...) pour transformer utilement<br />
les sermons et autres slogans moralisateurs<br />
en promesses durablement responsables<br />
(et réciproquement).<br />
2008<br />
Inauguration<br />
en Norvège du<br />
Svalbard Global<br />
Seed Vault.<br />
Cette « chambre<br />
forte » souterraine<br />
et réfrigérée a été<br />
conçue pour<br />
conserver, durant<br />
des centaines<br />
d’années, les<br />
semences de<br />
plus de 4 millions<br />
d'espèces<br />
végétales.<br />
X comme…<br />
eXemplarité<br />
Du latin exemplaris, qui signifie : pouvant servir<br />
d’exemple.<br />
« Celui qui donne un bon conseil construit<br />
d'une main ; celui qui donne un bon conseil et<br />
AlphaBeM 99
2009<br />
Conférence<br />
internationale sur<br />
le changement<br />
climatique<br />
à Postdam.<br />
qui donne l'exemple, bâtit avec les deux ; mais<br />
celui qui donne un bon conseil et un mauvais<br />
exemple, construit d'une main et détruit de<br />
l'autre. » (Baron Francis Bacon)<br />
Pour l’entreprise, donner l’exemple en matière<br />
de responsabilité globale est un objectif noble<br />
et ambitieux qui consiste à appliquer en<br />
conscience et en son sein les principes et<br />
valeurs qu’elle revendique publiquement.<br />
C’est aussi, à l’instar de la Quête du Graal,<br />
une aventure excitante mais périlleuse qui<br />
nécessite ;<br />
• d’examiner sans complaisance les forces<br />
et faiblesses de l’entreprise en matière de<br />
développement durable ;<br />
• de définir de nouveaux modes de gouvernance<br />
et une nouvelle stratégie d’entreprise,<br />
ce qui n’est pas sans provoquer de heurts –<br />
mauvaises habitudes et peur du changement<br />
obligent ;<br />
• d’être courageux et vigilant pour ne pas<br />
céder à la tentation du Green Washing – ou<br />
comment changer l’éthique en étiquette au<br />
nom du profit immédiat mais sans lendemain ;<br />
• d’être humble. Au vu de la complexité des<br />
enjeux du développement durable, l’exemplarité<br />
parfaite et permanente n’existe pas : ceci est<br />
vrai pour l’entreprise comme pour l’individu.<br />
Enfin, notons que l’expression « servir d’exemple<br />
» est à double tranchant : « […] L’exemple<br />
souvent n’est qu’un miroir trompeur »<br />
(P. Corneille). A cet égard, nombre d’entreprises<br />
et de dirigeants (Enron, Worldcom…)<br />
souhaiteraient n’avoir jamais connu l’exemplarité…<br />
d’une décision de justice !<br />
100 BeM2008
Jamais nos connaissances scientifiques<br />
n’ont été aussi développées<br />
mais jamais la terre n’a été aussi menacée<br />
Philippe De Woot<br />
Ycomme…<br />
YUNUS Muhammad<br />
Convaincue de son rôle dans la lutte contre<br />
la pauvreté, l'Organisation des Nations-Unies<br />
n'a pas hésité à faire de 2005 l'année du<br />
microcrédit, qui peut se définir comme l'octroi<br />
de prêts de faibles montants à des personnes<br />
exclues du système bancaire classique et en<br />
vue de la création d'une micro-entreprise.<br />
Par ailleurs, le Bangladais Muhammad Yunus<br />
a obtenu, en octobre 2006, le prix Nobel de<br />
la paix pour avoir créé la Grameen Bank, une<br />
banque pour les pauvres et détenue par eux.<br />
Fondée voici quelques trente ans au<br />
Bangladesh (l'un des pays les plus pauvres<br />
de la planète) pour proposer des micro-crédits<br />
aux exclus du système bancaire, elle y a déjà<br />
permis la réinsertion sociale de plusieurs<br />
millions de personnes.<br />
L’assemblée du<br />
GRLI se tiendra<br />
à BEM<br />
en octobre 2009<br />
Z comme…<br />
ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ…………..<br />
Réveillez-vous !<br />
l’entreprise a besoin de managers responsables.<br />
2020<br />
Plus d’un milliard<br />
de voitures<br />
dans le monde !<br />
AlphaBeM 101
Ouvrages en vrac<br />
80 hommes pour changer le monde<br />
Darnil et Leroux (2005), Livre de Poche<br />
Achats et développement durable : enjeux,<br />
méthodologies et initiatives<br />
Comité 21 (2005), Editions AFNOR<br />
Développement durable : action !<br />
La gouvernance de l’entreprise<br />
Volpi (2005), L’Harmattan<br />
Développement Durable et entreprises,<br />
un défi pour les managers,<br />
ORSE (2004), AFNOR<br />
L’entreprise et l’éthique<br />
Ballet et De Bry (2001), Editions du Seuil<br />
L’investissement socialement responsable<br />
de Brito et ali (2005), Economica<br />
Le guide de la micro-finance :<br />
microcrédit et épargne pour le développement<br />
Boyé, Hajdenberg, Poursat (2006), Editions d’Organisation<br />
Les dynamiques de l’Economie Sociale et Solidaire<br />
Chopart, Neyret et Rault (2006), La découverte<br />
Les indicateurs financiers du développement durable<br />
de Backer (2005), Editions d’Organisation<br />
Risques globaux et développement durable,<br />
fausses pistes et vraies solutions<br />
Dolique (2007), L’Harmattan<br />
102 BeM2008
Mettre en pratique le développement durable.<br />
Quels processus pour l’entreprise responsable <br />
Dubigeon (2005), Village Mondial<br />
Mort de la Globalisation,<br />
Saul (2006) Edition Payot<br />
Réparer la planète :<br />
La révolution de l'économie positive<br />
Rouer et Gouyon (2007), BeCitizen<br />
Responsabilité Sociale :<br />
vers une nouvelle communication des entreprises<br />
Lamarche et de la Broise, (2006),<br />
Presse Universitaire du Septentrion<br />
Responsabilité sociale de l’entreprise :<br />
faut-il enchaîner Prométhée <br />
De Woot (2004), Economica<br />
RH et Développement Durable<br />
Calisti et Karolewicz (2005), Editions d’Organisation<br />
The a to z of Corporate Social Responsibility<br />
Visser, Matten et Pohl (2007), John Wiley and Sons<br />
Un métier pour la planète… et surtout pour moi !<br />
Laville et Balmain (2007), Village Mondial<br />
AlphaBeM 103
Surfer la responsabilité<br />
Alphabemiens<br />
BEM Bordeaux Management School<br />
www.bem.edu/fr/Identité/Responsabilité-globale<br />
Caisse d’Epargne<br />
www.groupe.caisse-epargne.com/<br />
asp/ci_modele2.aspxnp=index_synthese_gr_eng_ci<br />
Chambre Régionale d’Economie Sociale et Solidaire<br />
http://www.cressaquitaine.org/<br />
Deloitte France<br />
www.deloitte.com/dtt/section_node/0,1042,sid%253D169174,00.html<br />
Le blog de Gérard Verna<br />
http://verna.blog.lemonde.fr/<br />
Le Tricycle enchanté<br />
www.tri-cycle.org/spip.phprubrique1<br />
Oh ! Légumes oubliés<br />
www.ohlegumesoublies.com/index.asp<br />
Sites institutionnels<br />
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie<br />
www.ademe.fr/<br />
Global Compact<br />
www.unglobalcompact.org/<br />
Globally Responsible Leadership Initiative<br />
www.grli.org/component/option,com_frontpage/Itemid,1/<br />
Grenelle de l’Environnement<br />
www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/<br />
Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat<br />
www.ipcc.ch/languages/french.htm<br />
Organisation Internationale du Travail<br />
www.ilo.org/global/lang--fr/index.htm<br />
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)<br />
www.unep.org/french/<br />
104 BeM2008
ONG, Réseaux, sites personnels<br />
ADERSE<br />
www.aderse.org/indexfr.htm<br />
Agence Française de Normalisation<br />
www.afnor.org/portail.asp<br />
Agrisud International<br />
www.agrisud.org/<br />
Campus Responsable<br />
www.campusresponsables.com/index.html<br />
Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise<br />
www.cjd.net/<br />
Club de Rome<br />
www.clubofrome.org/<br />
Comité 21<br />
www.comite21.org/<br />
Finances solidaires<br />
www.finansol.org/<br />
Grameen Bank<br />
www.grameen-info.org/<br />
Max Havelaar<br />
www.maxhavelaarfrance.org/<br />
Novethic<br />
www.novethic.fr/novethic/site/index.jsp<br />
Observatoire sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise<br />
www.orse.org/<br />
Réseau Français des Etudiants pour le Développement<br />
Durable<br />
www.refedd.org/<br />
Transparency International<br />
www.transparence-france.org/<br />
World Business Council on Sustainable Development<br />
www.wbcsd.org/templates/TemplateWBCSD5/layout.aspMenuID=1<br />
WWF<br />
www.wwf.fr<br />
AlphaBeM 105
L’index thématique<br />
p. 20<br />
p. 28<br />
p. 51<br />
p. 4<br />
p. 58<br />
p. 72<br />
p. 72<br />
p. 89<br />
p. 95<br />
p. 21<br />
p. 22<br />
p. 27<br />
p. 32<br />
p. 36<br />
p. 41<br />
p. 71<br />
p. 83<br />
p. 23<br />
p. 39<br />
p. 53<br />
p. 54<br />
p. 61<br />
p. 62<br />
p. 69<br />
p. 74<br />
p. 80<br />
Acteurs institutionnels et associatifs<br />
de la responsabilité<br />
Agenda 21<br />
Culture et développement durable<br />
des teritoirres<br />
Global Compact (ONU)<br />
GRLI (Globally Responsible Leadership Initiative)<br />
ISO (Organisation Internationale<br />
de Normalisation)<br />
OIT (Organisation Internationale du Travail)<br />
ONG (Organisation Non Gouvernementale)<br />
Slow Food<br />
Union Européenne et développement durable<br />
Agriculture, alimentation, santé<br />
Agriculture biologique<br />
Alimentation durable<br />
Circuits courts<br />
Croissance « cunicole »<br />
Eau<br />
Energie et agriculture<br />
OGM<br />
Risque alimentaire<br />
Entreprise et responsabilité<br />
Audit social et environnemental<br />
Economie sociale et solidaire<br />
Gouvernance d’entreprise<br />
Guide SD 21000<br />
Labels<br />
License to operate<br />
Notation responsable<br />
Parties prenantes<br />
Réforme du code des marchés publics<br />
106 BeM2008
Sociétés Coopératives<br />
Stratégie de Développement Durable<br />
Vin et responsabilité<br />
eXemplarité<br />
Environnement et responsabilité<br />
Abeilles<br />
Biodiversité<br />
Changement climatique<br />
Déchets<br />
Ecologie<br />
Eco – système<br />
Empreinte écologique<br />
Energies renouvelables<br />
G<strong>az</strong> à effet de serre<br />
Précaution (Principe de)<br />
Financer la responsabilité<br />
Epargne Solidaire<br />
Fonds éthiques<br />
Investissement Socialement Responsable<br />
Quotas d'émissions de CO2<br />
Taxe Carbone<br />
« Homo Responsabilis »<br />
Courage<br />
Eco – citoyen<br />
Ethique<br />
Humanisme<br />
Quotidien (Comportements et gestes au…)<br />
Responsable<br />
Sexualité verte<br />
V.I.I.S.T.A.<br />
Zzzzzzzzzzz…<br />
« Irresponsabilité Globale »<br />
Corruption<br />
Golden parachute<br />
p. 90<br />
p. 91<br />
p. 96<br />
p. 99<br />
p. 18<br />
p. 26<br />
p. 27<br />
p. 32<br />
p. 38<br />
p. 40<br />
p. 41<br />
p. 42<br />
p. 47<br />
p. 75<br />
p. 43<br />
p. 46<br />
p. 57<br />
p. 77<br />
p. 93<br />
p. 32<br />
p. 37<br />
p. 43<br />
p. 55<br />
p. 78<br />
p. 82<br />
p. 88<br />
p. 97<br />
p. 101<br />
p. 30<br />
p. 52<br />
AlphaBeM 107
p. 59<br />
p. 59<br />
p. 73<br />
p. 85<br />
p. 98<br />
p. 27<br />
p. 33<br />
p. 35<br />
p. 49<br />
p. 73<br />
p. 74<br />
p. 75<br />
p. 79<br />
p. 81<br />
p. 9<br />
p. 81<br />
p. 18<br />
p. 19<br />
p. 29<br />
p. 35<br />
p. 38<br />
p. 49<br />
p. 55<br />
p. 56<br />
p. 62<br />
p. 63<br />
p. 65<br />
p. 76<br />
p. 84<br />
p. 93<br />
p. 95<br />
p. 25<br />
Jetable<br />
Jouissance<br />
Oxymore<br />
Scandales financiers<br />
greenWashing<br />
Les mots – clefs de la responsabilité<br />
Culture et responsabilité<br />
Décroissance<br />
Développement Durable<br />
Globalisation et responsabilité<br />
Organisation<br />
Paradigme<br />
Positive (économie)<br />
Rapport Brundtland<br />
Rendre compte (Accountability)<br />
Responsabilité Globale des Organisations<br />
Responsabilité Sociétale de l‘Entreprise (RSE)<br />
Management et responsabilité<br />
Achats responsables / Achats durables<br />
Acheteur<br />
Communication responsable<br />
Diversité<br />
Eco – conception<br />
Gestion des ressources humaines<br />
Humaines Ressources<br />
Information responsable<br />
Manager durable<br />
Manager responsable<br />
Marketing et responsabilité<br />
Qualité totale<br />
Risk Management<br />
Supply Chain Durable (Logistique durable)<br />
Transparence<br />
Solidarité Nord – Sud<br />
Banque de développement<br />
108 BeM2008
Commerce équitable<br />
Micro – finance<br />
OMD Objectifs du Millénaire<br />
pour le Développement<br />
PNUD (Programme des Nations Unis<br />
pour le Développement)<br />
Volontariat<br />
Yunus Mohammed<br />
Système international et responsabilité<br />
Conférences internationales<br />
Kyoto (protocole de)<br />
Marchés financiers et Responsabilité globale<br />
Normes sociales et environnementales<br />
Sécurité globale<br />
p. 28<br />
p. 66<br />
p. 70<br />
p. 76<br />
p. 98<br />
p. 101<br />
p. 30<br />
p. 60<br />
p. 64<br />
p. 67<br />
p. 87<br />
AlphaBeM 109
Les auteurs<br />
Jean-Marc ANDRE, Professeur associé de management des<br />
opérations, BEM / Guillaume BARBAT, Chargé de mission développement<br />
durable, BEM / Philippe BARBE, Professeur de finance,<br />
BEM, Responsable pédagogique du programme IMR Institut du<br />
Management des Risques / Winston BRUGMANS, Professeur de<br />
philosophie, Intervenant programme SUP'TG / Jean-Marie CARDEBAT,<br />
Professeur associé d'économie, BEM, Maître de conférences<br />
Université de Bordeaux IV / Emmanuel CARRE, Professeur de<br />
management BEM, Directeur du programme EBP International /<br />
Claude DELESSE, Professeur d'intelligence économique, BEM /<br />
Jean-Louis DUQUEROIX, Directeur de la communication Caisse<br />
d'Epargne Aquitaine Poitou-Charentes / Yves ESTRADE, Professeur<br />
de finance, BEM / Sylvie FLEURY, Chargée de mission académique,<br />
BEM / Claude GARRABOS, Responsable des publications, BEM /<br />
Anne GOMBAULT, Professeur de GRH, Responsable de la Chaire<br />
Arts, Culture et Management en Europe / Géraldine GOUSSARD,<br />
Responsable communication, BEM / Laurence HARRIBEY, Professeur<br />
en science politique, chargée du projet responsabilité globale, BEM /<br />
Henri KOULAYOM, Professeur de finance, BEM / Bernard LAFON,<br />
Diplômé de BEM, Président Directeur Général exploitation agricole<br />
biologique Oh ! Légumes oubliés / Xavier LECLERCQ, Intervenant<br />
programme MAI / Aziza LAGUECIR, Professeur d’audit et contrôle<br />
de gestion, BEM, / Soizic LENOIR, Diplômée de BEM, Chargée de<br />
mission CRESS Aquitaine (Chambre Régionale d'Economie Sociale et<br />
Solidaire) / Anne LAUDOYER, chargée de communication, BEM /<br />
Florine LIVAT, Professeur d'économie, BEM, Responsable de la Chaire<br />
management du vin / Pierre MORA, Professeur associé de marketing,<br />
BEM / Stéphanie PALLAS, Responsable relations extérieures,<br />
BEM / Jacques-Olivier PESME, Professeur de stratégie internationale,<br />
Directeur du développement et des relations extérieures,<br />
BEM / Marie PETIT-DUTAILLIS, Assistante programme MACI /<br />
A. TANDONNET, Diplômé de BEM, Co-fondateur recyclerie – ressourcerie<br />
associative Le Tricycle enchanté / Julien RIVALS, Diplômé<br />
de BEM, Manager environnement et développement durable,<br />
Deloitte Conseil / Jean-Luc THUILLIER, Responsable pédagogique<br />
du programme ISMQ Institut Supérieur du Management par la Qualité,<br />
BEM / Jean-François TRINQUECOSTE, Professeur Université<br />
Bordeaux IV, conseiller scientifique, BEM / Gérard VERNA, Professeur<br />
de management Université Laval / Zahir YANAT Professeur de GRH,<br />
Responsable du pôle de recherche affaires, valeur et responsabilité, BEM.<br />
110 BeM2008
AlphaBeM 111
Direction éditoriale Laurence Harribey<br />
Coordination de l’ouvrage Guillaume Barbat,<br />
Claude Garrabos<br />
Conception graphique Fokko B<br />
Dessins François Régnier<br />
Impression BM avec des encres végétales<br />
sur papier recyclé Cyclus Offset<br />
BEM<br />
680 cours de la Libération<br />
33405 Talence cedex<br />
www.bem.edu<br />
© BEM 2008<br />
Dépot légal 2 e trimestre 2008<br />
ISBN 978-2-9509676-5-7
Pourquoi définir les mots du développement<br />
durable à l'usage des managers responsables <br />
L'idée de cet ouvrage est née lors d'un séminaire<br />
pédagogique à BEM d'un constat simple :<br />
au-delà de la définition du développement durable<br />
consacrée par le rapport Brundtland, nombre de<br />
mots et notions liés à ce concept sont récents,<br />
complexes, instables et méritent d'être clarifiés<br />
et approfondis.<br />
Comment négocier, commercer, manager durable si<br />
on ne parle pas la même langue Comment définir<br />
responsabilité globale, greenwashing, globalisation<br />
et empreinte écologique Cet abécédaire propose<br />
un socle commun de vocabulaire appliqué au<br />
monde de l'entreprise. 100 mots pour comprendre<br />
et agir. Le développement durable est l'affaire<br />
de chacun, cet ouvrage constitue un outil d'aide<br />
précieux à la compréhension d'un monde<br />
d'affaires durable.<br />
L'AlphaBEM du manager responsable est le fruit<br />
d'un travail collectif : professeurs, collaborateurs,<br />
responsables d'entreprises et étudiants y ont<br />
participé avec rigueur mais non sans humour.<br />
2 €<br />
ISBN 978-2-9509676-5-7<br />
www.bem.edu