31.12.2014 Views

az L'AlphaBeM

az L'AlphaBeM

az L'AlphaBeM

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

a z<br />

L’<br />

AlphaBeM<br />

du Manager Responsable<br />

en collaboration avec<br />

La Caisse d'Epargne<br />

Aquitaine Poitou-Charentes


Pourquoi<br />

cet ouvrage <br />

Management responsable par ci, management<br />

responsable par là, qui ne revendique pas<br />

aujourd'hui de prendre en compte l'avenir de la<br />

planète et de l'humanité Mode Effet de pub <br />

Baroud d'honneur d'une société qui n'en a<br />

plus Depuis la loi NRE (Nouvelles Régulations<br />

Economiques) qui les y oblige, les entreprises<br />

cotées produisent d'impressionnants rapports<br />

de Développement Durable s'appliquant à<br />

démontrer qu'elles cherchent à répondre aux<br />

grands enjeux environnementaux et sociaux.<br />

Prix de l'entreprise responsable, prix du manager<br />

responsable, Global Compact de l'ONU, voiture<br />

écologique, consommation responsable, économies<br />

d'énergie, partenariats entre entreprises<br />

et ONG sur des projets relatifs à la défense<br />

de l'environnement comme du soutien au<br />

développement, les initiatives pullulent avec<br />

le risque qu'un jour ou l'autre on ne sache<br />

plus très bien de quoi l'on parle.<br />

Du développement<br />

durable à<br />

la responsabilité<br />

globale<br />

des organisations<br />

page 7<br />

La responsabilité<br />

globale à BEM<br />

page 11<br />

L’AlphaBEM<br />

page 18<br />

Les ouvrages<br />

page 102<br />

Les sites<br />

page 104<br />

L’index<br />

page 106<br />

Les auteurs<br />

page 110<br />

Depuis près de quinze ans, loin des modes et<br />

des effets de communication, BEM Bordeaux<br />

Management School a développé en profondeur<br />

une sensibilisation de ses étudiants à<br />

la complexité des enjeux mondiaux face auxquels<br />

tout manager doit de fait se confronter.<br />

Ancrée dans une tradition humaniste marquée<br />

par de grandes figures aquitaines comme<br />

Montaigne, Montesquieu ou de manière plus<br />

contemporaine Jacques Ellul, BEM s'est toujours<br />

attachée à inscrire les enseignements<br />

AlphaBeM 3


GRLI<br />

L’EFMD (European<br />

Foundation for<br />

Management<br />

Development) et<br />

le Global Compact<br />

lancent le projet<br />

Globally<br />

Responsible<br />

Leadership<br />

Initiative.<br />

Un réseau international<br />

Ecoles /<br />

Entreprises est<br />

constitué autour<br />

de la thématique<br />

suivante :<br />

« comment former<br />

des managers<br />

responsables »<br />

PRME<br />

Ban Ki-moon,<br />

Secrétaire Général<br />

de l’ONU, lance en<br />

2007 à l’attention<br />

des Business<br />

Schools et Universités<br />

une initiative<br />

intitulée « PRME »<br />

(Principles for<br />

Responsible<br />

Management<br />

Education).<br />

Une centaine<br />

d’établissements<br />

s’est engagée à<br />

promouvoir la responsabilité<br />

globale<br />

des entreprises et<br />

le développement<br />

durable dans<br />

l’enseignement<br />

et la recherche<br />

en management.<br />

traditionnels de la gestion dans une perspective<br />

de compréhension du monde conflictuel,<br />

incertain et mouvant dans lequel les entreprises<br />

évoluent et jouent un rôle au même titre que les<br />

Etats, les institutions internationales et les acteurs<br />

de la société civile. Une tradition qui oblige à se<br />

poser la question du sens de sa propre action<br />

comme de celle de l'organisation dans laquelle<br />

on travaille ou à laquelle on participe.<br />

Lorsqu’en 2003, le Global Compact de l’ONU<br />

et l’European Foundation for Management<br />

Development (EFMD) lancent la Globally<br />

Responsible Leadership Initiative (GRLI) visant<br />

à réunir une quinzaine de duos « Ecole /<br />

Entreprise » pour élaborer une plateforme de<br />

travail sur la formation de managers responsables,<br />

BEM associée à la Caisse d'Epargne<br />

Aquitaine Poitou-Charentes (CEAPC) se portent<br />

candidates et sont sélectionnées avec douze<br />

autres duos du monde entier. Tout en participant<br />

à ce réseau international réunissant<br />

aujourd’hui une quarantaine d’organisations,<br />

BEM et la CEAPC se sont engagées<br />

dans un partenariat local : à travers le pôle<br />

académique “Organisation, Responsabilité,<br />

Globalité”, la chaire “Développement Durable<br />

et Responsabilité Globale des Organisations”<br />

et le pôle de recherche “Affaires, Valeurs et<br />

Responsabilité”, elles développent des programmes<br />

d’enseignement et de recherche<br />

appliquée associant une quinzaine d’autres<br />

partenaires (entreprises et ONG).<br />

La conviction de BEM est que le management<br />

responsable ne se décrète pas : il se vit. C'est<br />

avant tout un processus, une aventure humaine.<br />

4 BeM2008


Si livres et articles peuvent aider à forger une<br />

connaissance et une réflexion, il est bien<br />

prétentieux et même contestable de figer en<br />

quelques définitions les notions de développement<br />

durable et de responsabilité du manager.<br />

Et pourtant c'est cette formule que nous avons<br />

choisie ! Avec modestie et humour : modestie<br />

parce que notre propos n'est surtout pas<br />

l'exhaustivité ; il s'agit plutôt, sans prétention,<br />

d'offrir, dans le désordre de sens que suppose<br />

l'ordre alphabétique, un premier aperçu de<br />

la multitude de notions, parfois ambigües<br />

ou même suscitant la contradiction, qui se<br />

cachent derrière celles de développement<br />

durable et de manager responsable. Si la possession<br />

d'un dictionnaire ne garantit en rien<br />

une écriture sensée, il n'est pas inutile d'avoir à<br />

sa portée un petit outil pour une première<br />

approche des mots et de leur sens. Humour<br />

aussi, parce que si le management responsable<br />

est très sérieux, il vaut mieux ne pas s'y<br />

ennuyer. S'il doit y avoir aventure humaine<br />

autant qu'elle soit plaisante. Une prise de tête<br />

n'est jamais très durable… C'est en tout cas<br />

le message que nous voulons faire passer.<br />

Entre deux trains (pour être plus responsable…)<br />

ou bien dans la frénésie d'une ville<br />

embuée ou bien encore aux portes d'un<br />

immeuble en déshérence humaine, ouvrez ce<br />

petit abécédaire resté dans votre poche et<br />

passez votre chemin en vous disant que vous<br />

pouvez être acteur d'autre chose…<br />

Principle 1<br />

Purpose: We will<br />

develop the capabilities<br />

of students<br />

to be future generators<br />

of sustainable<br />

value for business<br />

and society<br />

at large and to<br />

work for an inclusive<br />

and sustainable<br />

global economy.<br />

Principle 2<br />

Values: We will<br />

incorporate into<br />

our academic activities<br />

and curricula<br />

the values of global<br />

social responsibility<br />

as portrayed<br />

in international<br />

initiatives<br />

such as the United<br />

Nations Global<br />

Compact.<br />

Principle 3<br />

Method: We will<br />

create educational<br />

frameworks, materials,<br />

processes<br />

and environments<br />

that enable effective<br />

learning experiences<br />

for responsible<br />

leadership.<br />

Philip McLAUGHLIN<br />

Directeur de BEM<br />

AlphaBeM 5


Principle 4<br />

Research: We will<br />

engage in<br />

conceptual and<br />

empirical research<br />

that advances our<br />

understanding<br />

about the role,<br />

dynamics, and<br />

impact of<br />

corporations in<br />

the creation of<br />

sustainable social,<br />

environmental and<br />

economic value.<br />

Principle 5<br />

Partnership: We<br />

will interact with<br />

managers of business<br />

corporations<br />

to extend our<br />

knowledge of their<br />

challenges in<br />

meeting social and<br />

environmental<br />

responsibilities<br />

and to explore<br />

jointly effective<br />

approaches to<br />

meeting these<br />

challenges.<br />

Principle 6<br />

Dialogue: We will<br />

facilitate and<br />

support dialog and<br />

debate among<br />

educators, business,<br />

government,<br />

consumers,<br />

media, civil society<br />

organizations and<br />

other interested<br />

groups and stakeholders<br />

on critical<br />

issues related<br />

to global social<br />

responsibility and<br />

sustainability.<br />

« Une Banque performante, une Entreprise<br />

socialement responsable », tel est le projet<br />

que j’ai souhaité faire partager aux femmes et<br />

aux hommes de la Caisse d’Epargne Aquitaine<br />

Poitou-Charentes, à l’occasion de la fusion<br />

des trois Caisses de l’Arc Atlantique.<br />

Son statut historique de pionnière dans le<br />

domaine du développement durable, fait de la<br />

Caisse d’Epargne une marque emblématique<br />

dans l’esprit de nos concitoyens de l’évidente<br />

possibilité d’être performant dans une économie<br />

de marché globalisée, tout en étant conscient<br />

et responsable de la nécessaire réduction des<br />

impacts de ses activités sur notre environnement.<br />

En lançant « Bénéfices futur », programme de<br />

développement d’un marketing responsable,<br />

de la lutte contre le changement climatique,<br />

de l’investissement socialement responsable<br />

et de banquier solidaire, la Caisse d’Epargne<br />

affirme très clairement son positionnement<br />

original dans le monde bancaire.<br />

L’AlphaBEM auquel nous sommes fiers d’avoir<br />

participé, en prolongement du travail réalisé<br />

au sein du Global Responsibility Leadership<br />

Initiative avec BEM constitue, à mes yeux,<br />

une réalisation conforme à notre démarche<br />

de banquier coopératif.<br />

Je vous en souhaite une agréable et instructive<br />

lecture.<br />

François AUDIBERT<br />

Président du Directoire de la Caisse d’Epargne<br />

Aquitaine Poitou-Charentes<br />

6 BeM2008


Du développement<br />

durable<br />

à la responsabilité<br />

globale<br />

des organisations<br />

Le développement durable :<br />

une terminologie récente<br />

pour un concept ancien<br />

S’interroger sur l’impact de l’activité humaine<br />

sur son environnement n’est pas nouveau mais<br />

c’est surtout au lendemain de la seconde guerre<br />

mondiale avec l’essor économique mondial et<br />

la progression de l’internationalisation que cette<br />

interrogation va peu à peu s’affirmer. Ainsi en<br />

1951, un rapport de l’Union Internationale pour<br />

la Conservation de la Nature sur les atteintes<br />

du développement sur l’état de l’environnement<br />

dans le monde, aspire à une réconciliation entre<br />

économie et écologie.<br />

Au début des années soixante, René Dumont<br />

publie un ouvrage « l’Afrique Noire est mal<br />

partie » qui met à mal les modèles de développement<br />

de l’agriculture exportatrice décrites<br />

comme hérésie à la fois sur le plan environnemental<br />

et sur le plan économique. Moins de dix<br />

ans plus tard, à la veille de la crise monétaire<br />

puis du premier choc pétrolier, le Club de Rome<br />

avec son rapport « Halte à la croissance » (1972),<br />

remet en cause la relation quasi systématique<br />

entre croissance, développement et progrès et<br />

Club de Rome<br />

Association internationale<br />

et apolitique<br />

qui introduit<br />

le débat autour<br />

de la notion de<br />

décroissance et<br />

publie en 1972 le<br />

Rapport Meadows<br />

intitulé Halte à<br />

la croissance.<br />

1972<br />

Ouverture du<br />

Premier Sommet<br />

de la terre à<br />

Stockholm,<br />

à l’issue duquel<br />

le Programme<br />

des Nations<br />

Unies pour<br />

l’Environnement<br />

(PNUE) est créé.<br />

AlphaBeM 7


Rapport<br />

Brundtland<br />

Publication en<br />

1987 du Rapport<br />

Our Common<br />

Future. Rédigé par<br />

la Commission<br />

Mondiale sur<br />

l’Environnement et<br />

le Développement,<br />

il définit le développement<br />

durable<br />

comme répondant<br />

« aux besoins<br />

du présent sans<br />

compromettre<br />

la capacité<br />

des générations<br />

futures à répondre<br />

aux leurs. »<br />

ouvre la voie aux préconisations d’une croissance<br />

zéro. Dans la foulée, la conférence des Nations<br />

Unies de Stockholm sur l’environnement humain<br />

va faire émerger le concept d’éco-développement,<br />

prônant un développement économique compatible<br />

avec l’équité sociale et la prudence<br />

écologique et contestant ainsi une augmentation<br />

incontrôlée de l’offre. A partir de là, conférences<br />

internationales sur l’environnement et conférences<br />

internationales sur le développement<br />

vont se succéder parallèlement à la mise en<br />

place de grands programmes des Nations<br />

Unies : le PNUD (Programme des Nations Unies<br />

pour le Développement) et le PNUE (Programme<br />

des Nations Unies pour l’Environnement).<br />

C’est l’aggravation de l’enjeu environnemental<br />

avec les catastrophes écologiques, la montée<br />

du discours concernant le « trou » dans la<br />

couche d’ozone, la désertification inéluctable<br />

de zones entières le plus souvent dans<br />

les pays pauvres ou encore la montée des<br />

conflits liés à la « guerre » de l’eau, qui va<br />

sonner l’alarme et redonner un certain écho<br />

à cette double problématique « Environnement /<br />

Développement ». C’est dans ce contexte que<br />

la Commission Brundtland (du nom de<br />

la ministre norvégienne, présidente de la<br />

Commission Mondiale sur l’Environnement et<br />

le Développement) publie en 1987 le fameux<br />

rapport « Notre avenir à tous ». Ce rapport<br />

consacre le terme « sustainable development »,<br />

finalement traduit en français par « développement<br />

durable » et qui est défini comme : un<br />

développement qui répond aux besoins du<br />

présent sans compromettre la capacité des<br />

générations futures à répondre aux leurs.<br />

8 BeM2008


Le développement durable répond aux besoins<br />

du présent sans compromettre la capacité<br />

des générations futures à répondre aux leurs<br />

Rapport Brundtland<br />

En d’autres termes, le développement durable<br />

est un développement économiquement viable,<br />

socialement équitable et respectueux de<br />

l’environnement. Le développement durable<br />

sera consacré par 182 Etats lors du sommet de<br />

Terre en 1992 à Rio de Janeiro. Parce qu’il tend<br />

à concilier trois sphères a priori contradictoires,<br />

le développement durable est avant tout un processus<br />

qui conduit à remettre en cause la vision<br />

traditionnelle du partage entre la responsabilité<br />

des agents politiques et celles des agents économiques<br />

et sociaux.<br />

Du développement durable<br />

à la responsabilité globale<br />

Entre l’affirmation de Friedman (1962), « La responsabilité<br />

sociale de l’entreprise est d’augmenter<br />

ses bénéfices » et celle du World Business<br />

Council on Sustainable Development (WCSB,<br />

2001) considérant au contraire que « les entreprises<br />

ne peuvent demeurer à l’écart de ce qui<br />

se passe autour d’elles car elles font partie intégrante<br />

des sociétés et des communautés dans<br />

lesquelles elles font affaires et ne peuvent continuer<br />

à produire de la richesse si la société qui les<br />

entoure périclite », il y a pour le moins un grand<br />

écart. Depuis une quinzaine d’années, parallèlement<br />

à l’émergence du concept de développement<br />

durable, nombre de travaux ont été développés<br />

autour de la question de la responsabilité<br />

sociétale de l’entreprise, témoins d’un vrai<br />

questionnement sur la fonction même de l’entreprise<br />

et du monde des affaires et de sa responsabilité<br />

face aux enjeux planétaires tels qu’ils<br />

s’imposent aujourd’hui. Si historiquement on<br />

pouvait se satisfaire d’une répartition des rôles<br />

Conférences<br />

Internationales<br />

Sur<br />

l'environnement<br />

et le<br />

développement :<br />

1972 Stockholm<br />

1982 Rio<br />

1987 Kyoto<br />

2002 Johannesburg<br />

2007 Bali<br />

WBCSD<br />

World Business<br />

Council for<br />

Sustainable<br />

Development<br />

crée en 2001.<br />

Ce réseau<br />

rassemble plus de<br />

180 entreprises<br />

issues de 30 pays<br />

et de 20 secteurs<br />

industriels.<br />

Ses membres<br />

s’engagent à<br />

promouvoir un<br />

développement<br />

durable conciliant<br />

croissance<br />

économique,<br />

préservation de<br />

l’environnement<br />

et progrès social.<br />

AlphaBeM 9


simple consistant à confier à l’entreprise la<br />

charge de créer de la valeur économique et<br />

aux Etats celle d’assurer la cohésion économique<br />

et sociale, aujourd’hui la globalisation a<br />

changé les données. Les entreprises se jouent<br />

de l’espace planétaire comme d’un champ<br />

domestique mettant les Etats devenus des<br />

acteurs parmi d’autres, en concurrence les uns<br />

avec les autres. De fait l’économie devient<br />

composante et tributaire des sphères sociales<br />

et économiques. L’entreprise n’est plus seulement<br />

redevable vis-à-vis de ses actionnaires,<br />

elle se trouve confrontée à une redevabilité<br />

plus large vis-à-vis de l’ensemble de ses parties<br />

prenantes : salariés, clients, fournisseurs et même<br />

communautés concernées par son activité.<br />

Une responsabilité qui est à la fois a-spatiale<br />

dans le sens où elle ne se limite pas à un espace<br />

géographique donné mais s’exerce tant au<br />

niveau local qu’international et a-temporelle<br />

dans le sens où elle implique des devoirs vis-àvis<br />

de générations futures et tient compte pour<br />

cela de la collision entre l’exigence d’une rentabilité<br />

à court terme et l’obligation de gérer sur<br />

le long terme les ressources humaines et naturelles<br />

nécessaires à la pérennité des sociétés.<br />

Le concept de Responsabilité Globale du point<br />

de vue de l’entreprise conduit à repenser celui<br />

de managers globalement responsables et<br />

ouvre la voie à une nouvelle approche de<br />

la formation au management.<br />

Laurence HARRIBEY Jean-Louis DUQUEROIX<br />

Professeur<br />

Chargée du Projet<br />

Responsabilité Globale<br />

BEM<br />

Directeur<br />

de la Communication<br />

Délégué au GRLI<br />

CEAPC<br />

10 BeM2008


La responsabilité<br />

globale à BEM<br />

Bordeaux<br />

Management School<br />

Si BEM transmet à ses étudiants des savoirs,<br />

des savoir-faire et des savoir-être, elle promeut<br />

également des valeurs comme la solidarité,<br />

le respect de l’environnement ou l’éthique. En<br />

ce sens, sa vocation est de contribuer à<br />

l'émergence d'une génération de « managers<br />

responsables », capables d’appréhender la<br />

complexité du monde et d’agir en connaissance<br />

de causes et de conséquences.<br />

L'exigence de « responsabilité » constitue<br />

aujourd’hui le pilier essentiel de l’identité de<br />

l’Ecole : elle irrigue sa pédagogie et influence<br />

ses choix de projets en matière de recherche,<br />

de partenariats et de gestion interne. La<br />

démarche de responsabilité globale engagée<br />

par BEM vise ainsi à :<br />

• Réformer son mode d’organisation et de<br />

gouvernance pour accroître son niveau de<br />

performance économique, la qualité de ses<br />

activités et l'engagement de ses salariés ;<br />

• Améliorer les conditions de vie au travail<br />

de ses étudiants et salariés ;<br />

• Réduire son impact environnemental et<br />

déployer ses dépenses de fonctionnement<br />

de façon responsable ;<br />

• Sensibiliser l’ensemble de ses étudiants,<br />

salariés et partenaires aux enjeux du<br />

Développement Durable appliqués aux entreprises,<br />

aux collectivités publiques, aux ONG…<br />

AlphaBeM 11


1874<br />

Création de<br />

l'Ecole supérieure<br />

de commerce de<br />

Bordeaux appelée<br />

aujourd'hui BEM<br />

2004<br />

BEM lance sa<br />

démarche de<br />

responsabilité<br />

globale<br />

BEM en chiffres<br />

2000 étudiants<br />

16 000 diplômés<br />

200 professeurs et<br />

collaborateurs<br />

12 programmes<br />

de formation de<br />

Bac+3 à Bac +5<br />

60 entreprises<br />

partenaires<br />

95 universités<br />

partenaires<br />

Cette démarche s’articule autour de quatre<br />

axes : pédagogie, recherche, réseaux et<br />

gestion responsable en interne.<br />

Axe 1. Une pédagogie de la responsabilité<br />

Au sein de chaque programme de l’Ecole, des<br />

cours spécifiques offrent aux étudiants une<br />

mise en perspective du rôle économique et<br />

sociétal de l'entreprise, mais aussi des Etats et<br />

de la société civile. De nombreux thèmes sont<br />

traités, parmi lesquels : éthique des affaires,<br />

analyse financière au regard des critères<br />

de responsabilité globale, Investissement<br />

Socialement Responsable, multinationales du<br />

crime, financement de la dette, politiques<br />

monétaires, corruption, coopération Nord-<br />

Sud… L'enjeu est bien de transformer les<br />

contenus et l'enseignement des disciplines<br />

traditionnelles de gestion ! Par ailleurs, deux<br />

chaires proposent des cycles de conférences<br />

professionnelles approfondissant les thèmes<br />

suivants : « Développement durable, enjeu<br />

stratégique des organisations et des<br />

territoires », « Entrepreneuriat, TPE et développement<br />

durable dans les Pays du Sud »,<br />

« culture et gouvernance, enjeux majeurs de la<br />

mondialisation et du développement durable ».<br />

Connaître et savoir… Mais aussi appliquer !<br />

BEM promeut « l’apprentissage de la responsabilité<br />

» en proposant à ses étudiants des ateliers<br />

sur le développement économique Nord /<br />

Sud et des concours « Grandes Ecoles »<br />

(éthique professionnelle, communication responsable,<br />

mobilité durable). L’Ecole leur offre<br />

aussi la possibilité de réaliser des travaux de<br />

groupe, des thèses professionnelles et des<br />

12 BeM2008


stages au sein d’ONG ou d’entreprises, en lien<br />

avec la Responsabilité Globale.<br />

Axe 2. Participer à l'avancement<br />

des connaissances en matière de<br />

Responsabilité Globale<br />

Réunis au sein du Centre de Recherche de BEM<br />

(CEREBEM), les enseignants – chercheurs de<br />

l’Ecole ont consacré à la responsabilité globale,<br />

en 2006 - 2007, près du quart de leurs travaux<br />

de recherche (articles académiques, colloques<br />

et conférences, livres et chapitres de livre,<br />

cahiers de recherche et études de cas), plus<br />

particulièrement au sein du pôle de recherche<br />

“Affaires, Valeur et Responsabilité”.<br />

Pour nourrir et stimuler cette activité de<br />

production académique, BEM organise<br />

chaque année plusieurs manifestations, parmi<br />

lesquelles ; une conférence sur le thème<br />

« l'Epargne solidaire au service de la coopération<br />

internationale » (Octobre 2007) ; La cinquième<br />

journée Humanisme et Gestion sur le thème<br />

« Innovation, responsabilité et prise de risque<br />

dans la société aujourd’hui » (Avril 2008) ;<br />

Le 20 ème Forum Supply Chain (programme ISLI)<br />

sur le thème « Logistique durable : innover<br />

aujourd'hui pour réussir demain » (Mai 2008).<br />

Axe 3. Intégrer l'Ecole dans les réseaux<br />

liés à la responsabilité globale<br />

Afin de nourrir sa réflexion et d'améliorer<br />

sa démarche, l’Ecole renforce sa stratégie<br />

d'ouverture et d'échange en matière de<br />

Responsabilité Globale, tant au niveau local<br />

qu'international.<br />

La Chaire<br />

développement<br />

durable et<br />

responsabilité<br />

globale<br />

nait en septembre<br />

2003. Sous le<br />

parrainage de la<br />

Caisse d'Epargne<br />

Aquitaine Nord<br />

depuis 2005,<br />

elle propose aux<br />

étudiants un cursus<br />

de formation<br />

complémentaire<br />

au développement<br />

durable et à<br />

la responsabilité<br />

globale des<br />

entreprises<br />

La Chaire Arts<br />

culture et<br />

management<br />

en Europe<br />

propose<br />

aux étudiants<br />

de BEM des<br />

enseignements sur<br />

le management<br />

des arts et de<br />

la culture et des<br />

relations entre les<br />

mondes de l'art<br />

de la culture et<br />

de l'entreprise<br />

GRLI<br />

Le duo BEM -<br />

Caisse D'Epargne<br />

Aquitaine Nord<br />

est sélectionné<br />

en 2004 par<br />

l'EFMD et le<br />

Global Compact<br />

pour participer<br />

aux travaux<br />

sur la formation<br />

de managers<br />

responsables<br />

AlphaBeM 13


Dans le prolongement de son adhésion à<br />

la GRLI aux côtés de la CEAPC, BEM est<br />

membre du Global Compact depuis 2005.<br />

A ce titre, elle s’est engagée à soutenir<br />

l’initiative « PRME » (Principles for Responsible<br />

Management Education) lancée en 2007 par le<br />

Secrétaire Général de l’ONU. L’Ecole participe<br />

également à la « Campagne pour des Campus<br />

Responsables » depuis son lancement en<br />

2006 : initiée par l’association Graines de<br />

Changement, le Comité 21 et le WWF, cette<br />

campagne incite les business schools et universités<br />

à intégrer le Développement Durable à<br />

l’ensemble de leurs activités académiques<br />

pédagogiques.<br />

Enfin, et parallèlement au renforcement de ses<br />

réseaux académiques et institutionnels, l’Ecole<br />

vient de finaliser deux projets de coopération<br />

Nord-Sud ; le premier est un programme<br />

de formation intitulé CEEIM (Culture<br />

Entrepreneuriale pour les Ecoles d’Ingénieurs<br />

Marocaines) co-financé par la Commission<br />

Européenne ; le second prévoit pour la rentrée<br />

2008 l’implantation d’un Campus BEM à<br />

Dakar, avec l’ouverture de deux programmes<br />

à destination des étudiants sénégalais et plus<br />

largement d’Afrique subsaharienne.<br />

Axe 4. Mettre en œuvre<br />

des pratiques responsables<br />

Quatrième et dernier axe… Mais pas le moins<br />

important ! « Enseigner », « chercher » ou encore<br />

« échanger » est nécessaire, mais pas suffisant :<br />

pour être responsable, l’Ecole se doit en effet<br />

de montrer l’exemple en matière de gouvernance<br />

et de gestion de ses ressources<br />

humaines et matérielles.<br />

14 BeM2008


Parallèlement à l'émergence du concept<br />

de développement durable, se pose la question<br />

de la responsabilité des organisations<br />

face aux nouveaux enjeux planétaires<br />

Responsabilité sociale<br />

Pour introduire plus de transparence et de<br />

concertation dans sa gouvernance, BEM a<br />

ouvert en 2004 son Conseil d'Administration à<br />

ses parties prenantes internes et externes<br />

(étudiants, salariés, entreprises…). En outre, la<br />

prise en compte de ces dernières est garantie<br />

par des instances telles que le Conseil des<br />

Associations ou le Comité Consultatif<br />

d'Etablissement.<br />

La politique d'intégration des personnes à<br />

mobilité réduite est une priorité de l'Ecole, en<br />

termes de non discrimination et de sécurité.<br />

Des travaux ont été effectués depuis 2004<br />

pour les accueillir dans les meilleures conditions<br />

possibles : rampes d'accès et paliers<br />

d'évacuation, portes électriques, accès aux<br />

salles de cours, mobilier de classe adapté.<br />

BEM est également attachée à la diversité<br />

sociale de ses étudiants. Pour l’encourager,<br />

elle a notamment mis en place un Fonds<br />

de Solidarité (212.000 euros pour l’année<br />

2006 - 2007) ainsi qu’un système d’alternance<br />

permettant aux étudiants du Programme ESC<br />

qui le souhaitent d'occuper un emploi à<br />

temps partiel.<br />

Enfin, l’Ecole apporte son soutien matériel,<br />

financier et pédagogique aux projets étudiants<br />

de solidarité locale (Solidarité Sida, Banque<br />

Alimentaire, Restos du Cœur…) et internationale<br />

(projet éducatifs au Burkina Faso, au Mali et<br />

au Cameroun, collecte de fonds un orphelinat<br />

indien, audits de filières équitables…)<br />

AlphaBeM 15


Responsabilité environnementale<br />

Depuis 2004, BEM met en œuvre une politique<br />

d'achats visant à réduire son impact environnemental.<br />

En 2007, elle a notamment porté<br />

son effort sur les deux points suivants ;<br />

renouvellement du mobilier scolaire, en<br />

conformité avec les normes NF (Education et<br />

Ameublement) et la certification PEFC (certification<br />

forestière de gestion durable) ; Achat de<br />

trois chaudières à condensation afin de réduire<br />

de 15% la facture énergétique de l’Ecole.<br />

L’Ecole a également élaboré une politique de<br />

gestion et de recyclage des déchets : depuis<br />

2005, une dizaine de tonnes de papier,<br />

de cartons et de déchets informatiques (D3E)<br />

a ainsi été collectée.<br />

Dernière action en date : la journée « Transport<br />

Responsable » ! Depuis janvier 2008, l'Ecole<br />

incite, chaque deuxième mardi du mois, ses<br />

salariés et étudiants à utiliser les transports en<br />

commun, le vélo ou le co-voiturage pour<br />

effectuer leurs trajets domicile – travail. Au-delà<br />

de son objectif de sensibilisation, cette initiative<br />

veut identifier les contraintes et enjeux de<br />

transport au sein de l'Ecole pour proposer des<br />

solutions concrètes à ses parties prenantes.<br />

…/..<br />

16 BeM2008


Le développement durable appelle un changement<br />

de comportement de chacun face aux graves<br />

menaces qui pèsent sur l’humanité et la planète<br />

Jacques Chirac<br />

Bien sûr, la liste d’actions et d’engagements<br />

que je viens d’égrener n’est pas exhaustive ! Si<br />

vous souhaitez en savoir plus sur la démarche<br />

de responsabilité globale de BEM, je vous<br />

invite chaleureusement à consulter le rapport<br />

d’étape 2006 - 2007, à l’adresse suivante :<br />

www.bem.edu/fr/Identité/Responsabilité-globale<br />

Philip McLAUGHLIN<br />

Directeur de BEM<br />

AlphaBeM 17


1854<br />

Henry David<br />

Thoreau publie<br />

Walden ou la vie<br />

dans les bois.<br />

Il est considéré<br />

comme le premier<br />

environnementaliste.<br />

A comme…<br />

Abeilles<br />

On prête à Einstein cette funeste prophétie : “Si<br />

l’abeille disparaissait de la surface du globe,<br />

l’homme n'aurait plus que quatre années à<br />

vivre…”. Celle qui assure un rôle essentiel dans<br />

la reproduction végétale est menacée par nos<br />

pratiques agricoles et sociales. En somme,<br />

nous scions la branche sur laquelle nous<br />

sommes assis.<br />

Jacques-Olivier Barthes<br />

WWF Panda Mag<strong>az</strong>ine n° 112 mars/mai 2008<br />

Achats responsables / Achats durables<br />

Du point de vue du consommateur, le terme<br />

« achat durable » est généralement assimilé à<br />

« achat responsable ». Du point de vue de<br />

l’acheteur professionnel (en entreprise) ces deux<br />

termes revêtent des significations différentes.<br />

Achats responsables<br />

Pour le consommateur, comme pour l’entreprise,<br />

les achats responsables font référence<br />

au commerce éthique ou équitable. Celui-ci est<br />

facilement accessible au travers de labels<br />

garantissant des productions écologiques et<br />

une juste rémunération des fournisseurs (ex :<br />

Max Havelaar). L'acheteur en entreprise pourra<br />

insérer des clauses contractuelles exigeant<br />

de ses fournisseurs (et des fournisseurs de<br />

ses fournisseurs) le respect des trois piliers<br />

du développement durable : le respect de<br />

l’environnement (ex : pas de pollution), le respect<br />

des normes sociales (ex : pas de travail<br />

d’enfants), et l’engagement sociétal (participation<br />

à la vie locale).<br />

18 BeM2008


Achats durables<br />

Ce terme ne se différencie du premier que<br />

du point de vue de l’acheteur en entreprise.<br />

En effet, l’entreprise actuelle, recentrée sur<br />

son cœur de métier, fait de plus en plus<br />

reposer une grande part de sa compétitivité<br />

sur le savoir faire de ses fournisseurs<br />

principaux. Dans ce cas, la notion de durabilité<br />

(sustainability) implique la pérennité de sa<br />

relation avec les fournisseurs stratégiques.<br />

Elle est alors basée sur des intérêts communs<br />

à moyen ou long terme, comme par exemple<br />

le co-développement de nouveaux produits.<br />

1864<br />

George Marsh<br />

écrit L'homme<br />

et la nature : il y<br />

met en évidence<br />

l'impact destructif<br />

de l'humanité sur<br />

l'environnement,<br />

et y dénonce<br />

notamment les<br />

effets négatifs de<br />

la déforestation.<br />

Acheteur<br />

ou Acheteuse – on en voit de plus en plus car<br />

les femmes excellent dans ce rôle subtil.<br />

Personnage aussi détesté que courtisé par les<br />

vendeurs. Constipé(e) chronique, il (elle) retient<br />

le bon de commande qui incarne son pouvoir<br />

et fait ainsi durer le plaisir de se voir désiré(e) et<br />

craint(e). Archétype féminin, l’acheteur apparaît<br />

comme le passif-dominant : il manipule des<br />

vendeurs qui se veulent toujours jeunes, dynamiques<br />

voire agressifs, et qui – bêtes comme<br />

des hommes – croient avoir eu l’initiative.<br />

L’acheteur aime et excite la concurrence de<br />

fournisseurs qu’il fait cravacher en prix et en<br />

qualité au profit du marché aval : finalement,<br />

c’est lui qui défend le pouvoir d’achat de la<br />

veuve et de l’orphelin. Il est le sel de la terre.<br />

Acheteur-acheté : illusion comique, car ça<br />

n’arrive que chez les autres. Les pires milieux :<br />

ceux où tout est interdit (cachotteries et<br />

clandestinité). Signe distinctif : la charte<br />

d’éthique est sur papier glacé.<br />

AlphaBeM 19


ADEME<br />

L'Agence de<br />

l'Environnement<br />

et de la Maîtrise<br />

de l'Energie est<br />

un établissement<br />

public, sous la<br />

tutelle des ministres<br />

chargés de<br />

la recherche,<br />

de l'écologie et<br />

de l'énergie.<br />

Elle intervient<br />

dans la prévention<br />

de la pollution de<br />

l'air, la limitation<br />

de la production<br />

des déchets,<br />

la maîtrise<br />

de l'énergie,<br />

la promotion<br />

des énergies<br />

renouvelables<br />

et le management<br />

environnemental.<br />

www.ademe.fr<br />

Agenda 21<br />

Adopté par 173 nations lors du sommet de<br />

la Terre de Rio en 1992, l’Agenda 21 est un<br />

programme d'actions pour le 21 ème siècle ayant<br />

pour objectif de contribuer au développement<br />

durable de la planète. Les pays signataires<br />

s’engagent à mettre en œuvre une série de<br />

recommandations favorisant notamment :<br />

• l’accès à la santé, à l’eau, à l’emploi, au<br />

logement ainsi qu’à une alimentation saine,<br />

• la préservation de la biodiversité,<br />

• la réduction des émissions de g<strong>az</strong> à effet<br />

de serre (GES),<br />

• la gestion des déchets,<br />

• la formation et la sensibilisation des citoyens<br />

aux enjeux du développement durable.<br />

En France, les collectivités territoriales ont été<br />

sollicitées par l’Etat pour élaborer, en concertation<br />

avec leurs partenaires locaux (entreprises,<br />

citoyens, ONG, associations), un Agenda 21<br />

local traduisant - à leur échelle - les engagements<br />

pris au niveau mondial… Le mot d’ordre<br />

« penser global, agir local » prend ici tout son<br />

sens ! Depuis 2003 et l’adoption par le gouvernement<br />

français d’une Stratégie Nationale de<br />

Développement Durable, l’Agenda 21 local est<br />

ainsi devenu le cadre de référence pour les différents<br />

acteurs du territoire que sont les<br />

Conseils Régionaux et Généraux, les Pays, les<br />

Communautés Urbaines et de Communes, les<br />

Mairies… L’objectif étant d’atteindre, d’ici la fin<br />

de l’année 2008, le chiffre de 500 Agendas 21<br />

locaux en France !<br />

agenda 21<br />

http://www.agenda21france.org/<br />

20 BeM2008


C’est au travers d’un entrepreneuriat responsable<br />

que le progrès vers la pérennité<br />

peut être atteint pour tous<br />

Halliday et Popper, 2001<br />

Agriculture biologique<br />

L’Agriculture biologique trouve ses fondements<br />

dans le respect et l’équilibre de la vie. C’est<br />

une troisième voie, entre le désir prométhéen<br />

de domination de la nature, qui a trouvé<br />

son expression ultime dans une agriculture<br />

intensive largement consommatrice de pétrole<br />

aussi bien que de produits chimiques, et<br />

l’agriculture d’autosubsistance de certaines<br />

régions du globe. Il s’agit d’un mode de culture<br />

et de transformation qui ne fait appel à<br />

aucun élément chimique de synthèse et qui<br />

constitue une réponse aux nombreux risques<br />

environnementaux et sanitaires, qui se<br />

manifestent aujourd’hui.<br />

Respectueuse du vivant et des écosystèmes,<br />

elle est fondée, en termes de production, sur<br />

l'utilisation de fumures, de fertilisants et de produits<br />

de traitements, le plus souvent d'origine<br />

organique ou minérale. Les contraintes sont<br />

identiques au niveau de la transformation : tous<br />

les ingrédients doivent être issus de cette filière<br />

et les compléments de fabrication éventuels,<br />

doivent être entièrement d'origine naturelle.<br />

Dans sa pratique, l’Agriculture biologique est<br />

une démarche certifiée par un organisme<br />

extérieur qui s’appuie en France sur le logo AB.<br />

Elle constitue en termes de production une<br />

approche globale qui réhabilite les grands<br />

principes de l’agronomie et s’appuie sur des<br />

valeurs biologiques, d’équilibre, d’identité et<br />

d’environnement. Cette démarche est lourde<br />

de contraintes, d’engagements, de traçabilités<br />

et de contrôles, autant sur le plan des sols ou<br />

des produits mis en vente, qu'à tous les stades<br />

de la production, de la transformation et même<br />

de la commercialisation !<br />

1872<br />

Création du<br />

premier parc<br />

naturel fédéral<br />

(Yellowstone) aux<br />

Etats – Unis.<br />

Il sera inscrit<br />

au Patrimoine<br />

Mondial de<br />

l’Humanité en<br />

1978, avant d’être<br />

partiellement<br />

ravagé par des<br />

incendies en 1988.<br />

AlphaBeM 21


1876<br />

Adoption au<br />

Royaume-Uni du<br />

River Pollution<br />

Control Act,<br />

qui interdit<br />

le déversement<br />

dans les rivières<br />

des eaux usées<br />

et polluées.<br />

Depuis quelques années, elle s’affirme comme<br />

la base d’une alimentation saine et complexe,<br />

seule capable de répondre aujourd’hui, autant<br />

à nos exigences nutritionnelles qu’à nos équilibres<br />

sanitaires ou aux nombreuses contraintes<br />

climatiques et écologiques de notre époque.<br />

C’est, en ce sens, que la bataille des labels<br />

devient un enjeu fondamental pour permettre<br />

aux consommateurs de devenir les véritables<br />

arbitres d’une consommation responsable.<br />

Alimentation durable<br />

Parce qu’il ne peut y avoir de développement<br />

humain, sociétal et a fortiori économique, sans<br />

avoir satisfait un minimum de contraintes et<br />

d’équilibres nutritionnels, l’alimentation s’affirme<br />

aujourd’hui comme un enjeu majeur de notre<br />

société contemporaine. Pour être durable,<br />

celle-ci devra mieux préserver la vie, aussi bien<br />

sur le plan des grands équilibres environnementaux<br />

que de la santé humaine, tout en<br />

assurant une disponibilité nutritionnelle suffisante<br />

et un revenu décent aux producteurs.<br />

Cette « nouvelle cuisine » devra obligatoirement<br />

obéir à quelques qualités incontournables : de<br />

nature végétale, variée et diversifiée dans ses<br />

sources, issue d’une agriculture biologique,<br />

seule capable de ne générer aucun déchet, ni<br />

résidu, et fondée sur des productions peu exigeantes<br />

en eau et en intrants. Afin de bénéficier<br />

d’écobilans positifs, cette alimentation sera<br />

nécessairement de proximité et identitaire dans<br />

son expression. Quant à sa forme, elle devra<br />

rester riche en goûts, en densité alimentaire, en<br />

plaisirs et en authenticité.<br />

Sur le plan pratique, cette nouvelle forme de<br />

nutrition devra réussir à établir un meilleur<br />

22 BeM2008


apport énergétique net, tout en répondant à<br />

tous nos besoins nutritionnels, en matière de<br />

protéines, de minéraux, de nutriments, d’antioxydants,<br />

de vitamines ou d’oméga 3 - soit un<br />

minimum de 10 fruits et légumes par jour !<br />

Audit social et environnemental<br />

L’audit constitue une étape de contrôle essentielle<br />

dans une démarche de progrès continu.<br />

Réalisé par des équipes internes à l’entité<br />

concernée ou des tiers indépendants, il a pour<br />

objet de vérifier la conformité à des normes<br />

ou référentiels préalablement établis. Il peut<br />

déboucher sur une certification, un label ou une<br />

attestation et comporte généralement un diagnostic<br />

et des recommandations d’amélioration.<br />

Audit social<br />

Les audits sociaux (de type SA8000) permettent<br />

de contrôler le respect des droits humains<br />

et sociaux fondamentaux, notamment les<br />

principes de l’Organisation Internationale du<br />

Travail (OIT). Ces audits sont souvent diligentés<br />

par les entreprises auprès de leurs sites,<br />

sous-traitants ou fournisseurs situés dans<br />

des pays en développement ou à risque.<br />

De nombreuses initiatives ont vu le jour dans le<br />

domaine ces dernières années, particulièrement<br />

au sein du secteur de la distribution (Initiative<br />

Clause Sociale).<br />

Audit environnemental<br />

D’un point de vue environnemental, les audits<br />

concernent :<br />

• la mise en œuvre par l’entreprise d’un<br />

système de management environnemental<br />

(ISO 14001, EMAS),<br />

1919<br />

Création de<br />

l’Organisation<br />

Internationale du<br />

Travail (OIT), lors<br />

de la Conférence<br />

de la Paix qui se<br />

tient à Versailles.<br />

Actuellement<br />

composée de 178<br />

Etats membres et<br />

basée à Genève,<br />

l'OIT poursuit les<br />

objectifs suivants :<br />

« promouvoir les<br />

droits au travail,<br />

encourager la<br />

création d’emplois<br />

décents, développer<br />

la protection<br />

sociale et renforcer<br />

le dialogue social<br />

dans la gestion<br />

des problèmes<br />

liés au monde du<br />

travail ». A partir<br />

de 1946, elle sera<br />

rattachée à l'ONU.<br />

Global Reporting<br />

Initiative GRI<br />

Basé aux Pays<br />

Bas, le GRI est<br />

un organisme créé<br />

en 1997 qui fournit<br />

aux organisations<br />

(entreprises,<br />

collectivités,<br />

associations)<br />

des instruments<br />

de mesure de leur<br />

performance non<br />

seulement économique<br />

mais aussi<br />

sociale et environnementale.<br />

AlphaBeM 23


Loi NRE<br />

Fondée sur<br />

une exigence<br />

de transparence<br />

de l’information,<br />

la loi NRE (loi sur<br />

les Nouvelles<br />

Régulations<br />

Economiques,<br />

2001) contraint<br />

les entreprises<br />

françaises cotées<br />

à présenter dans<br />

leur rapport<br />

annuel, en plus<br />

des données<br />

comptables<br />

et financières,<br />

des informations<br />

concernant<br />

l’impact environnemental<br />

et social<br />

de leur activité.<br />

• la performance écologique de ses produits<br />

et services et l’obtention de labels (écolabel<br />

européen, NF environnement, Agriculture<br />

Biologique…).<br />

Vérification des informations<br />

de développement durable<br />

Les entreprises ont multiplié ces dernières<br />

années des informations en matière de<br />

responsabilité sociale et environnementale,<br />

principalement à travers des rapports annuels<br />

de développement durable. En France, l’article<br />

116 de la loi NRE de 2001 demande aux<br />

entreprises cotées d’intégrer au sein de leur<br />

rapport annuel de gestion des indicateurs<br />

environnementaux et sociaux. Selon les<br />

conclusions du Grenelle de l’environnement,<br />

ces dispositions devraient s’étendre aux<br />

entreprises publiques et privées non cotées.<br />

La vérification des informations contenues<br />

dans ces documents est, à ce jour, facultative<br />

et réalisée principalement par les commissaires<br />

aux comptes dont les principaux cabinets<br />

disposent d’équipes dédiées au développement<br />

durable. Selon une étude de Deloitte, 25 entreprises<br />

du CAC40 ont eu recours à ce contrôle<br />

volontaire en 2006, réalisé sur une vingtaine<br />

d’indicateurs en moyenne. La vérification des<br />

indicateurs de développement durable permet<br />

aux entreprises d’améliorer la crédibilité de<br />

l’information publiée et également de mobiliser<br />

en interne les équipes opérationnelles sur la<br />

mise en œuvre et l’exploitation du reporting<br />

des indicateurs de développement durable.<br />

La consolidation des indicateurs, ainsi<br />

fiabilisés, et le suivi de tableaux de bord<br />

dédiés permettent aux décideurs de piloter<br />

24 BeM2008


Là où se prépare l’avenir d’un pays ou<br />

d’une communauté internationale, il importe que<br />

les plus pauvres en soient partie prenante.<br />

S’ils ne le sont pas au temps des projets,<br />

ils ne le seront pas au temps des changements.<br />

Père Joseph Wresinski<br />

la démarche de responsabilité sociale<br />

sur l’ensemble du périmètre de l’entreprise.<br />

A mesure que les entreprises construisent un<br />

dialogue avec leurs parties prenantes sur les<br />

enjeux du développement durable, le choix<br />

et la fiabilité des indicateurs deviendront<br />

un facteur clef de ce dialogue.<br />

B comme…<br />

Banque de développement<br />

Comme son nom l'indique, une banque de<br />

développement est avant tout une banque ;<br />

elle assure un rôle d'intermédiation financière.<br />

Elle gère les dépôts et collecte l'épargne d'une<br />

part, et accorde des prêts et offre des services<br />

financiers d'autre part. Cependant, une banque<br />

de développement a une mission fondamentale<br />

de développement. Cette mission consiste<br />

à répondre à des situations particulières<br />

d'urgence, de développement économique<br />

(comme dans le cas de la CEB), ou d'aide<br />

au microcrédit (comme le fait le Centre<br />

International du Crédit Mutuel). Son fonctionnement<br />

repose sur un équilibre entre l’exigence<br />

de rentabilité qu'implique son activité et son<br />

indépendance financière et sa vocation sociale.<br />

Il existe de nombreuses banques de développement,<br />

parmi lesquelles :<br />

Le Centre International<br />

du Crédit Mutuel (CICM)<br />

Son action vise à mobiliser l'épargne de<br />

proximité et à développer la micro-économie<br />

dans les pays émergents, en permettant à tous<br />

AlphaBeM 25


1930<br />

Convention<br />

fondamentale<br />

(OIT) concernant<br />

l’abolition<br />

du travail forcé<br />

ou obligatoire,<br />

ratifiée par<br />

172 Etats.<br />

l'accès aux services bancaires. Cela signifie<br />

développer des structures viables techniquement,<br />

administrativement, financièrement et<br />

politiquement. Son intervention peut avoir lieu<br />

dans le cadre de la création d'un réseau ou<br />

d'un soutien à une organisation bancaire<br />

mutualiste existante. Les règles appliquées<br />

sont les suivantes : les crédits ne sont accordés<br />

qu'aux Sociétaires, les sociétaires sont<br />

responsables solidairement, l'action des<br />

Caisses est limitée à une zone restreinte, les<br />

fonctions d'administrateur sont bénévoles,<br />

l'excédent financier n'est pas distribué.<br />

Source :<br />

www.cmutuel.com/cicm/presentation_cicm/<br />

pionniers.asp<br />

La Banque de Développement<br />

du Conseil de l’Europe (CEB)<br />

Elle intervient sur trois grands axes :<br />

• renforcement de l'intégration sociale (aide aux<br />

réfugiés et aux migrants, logements sociaux...),<br />

• gestion responsable de l'environnement<br />

(actions de prévention et d'aide aux régions<br />

frappées par des catastrophes naturelles ou<br />

écologiques),<br />

• développement du capital humain (éducation<br />

et de la santé).<br />

Source :<br />

www.coebank.org/fr/presentation/frmission.htm<br />

Biodiversité<br />

Le terme de biodiversité décrit la diversité du<br />

vivant. C’est un concept assez général, donc<br />

peu précis, mais qui est efficace en terme<br />

de communication. Les scientifiques préfèrent<br />

utiliser la notion de diversité biologique. Elle se<br />

décline en diversité écologique (les milieux),<br />

26 BeM2008


diversité spécifique (les espèces) et diversité<br />

génétique.<br />

La conservation de ce patrimoine biologique<br />

revêt une importance stratégique, non seulement<br />

d’un point de vue purement écologique,<br />

mais aussi sur le plan économique. En effet, le<br />

développement des biotechnologies est l’un<br />

des grands enjeux de la recherche. Maintenir<br />

la biodiversité, c’est entretenir un « réservoir »<br />

de richesses biologiques et génétiques qui<br />

permettront peut-être de fabriquer les médicaments,<br />

les sources d’énergie ou les aliments<br />

du futur.<br />

C comme…<br />

Changement climatique<br />

(phénomènes climatiques extrêmes)<br />

La banquise fond, les glaciers reculent, les<br />

déserts gagnent du terrain, la barrière de corail<br />

meurt. Les phénomènes météorologiques<br />

extrêmes se multiplient : cyclones, inondations,<br />

canicule... Nous ne pouvons encore le dire avec<br />

certitude, mais ces signaux sont inquiétants :<br />

les climatologues ont d'ailleurs constaté que la<br />

température moyenne de la planète avait augmenté<br />

de 0,6° C au cours du 20 ème siècle. Pour<br />

faire face à la situation, il va falloir s'adapter et<br />

diminuer nos émissions de g<strong>az</strong> à effet de serre.<br />

www. ademe.fr<br />

1948<br />

Convention<br />

fondamentale<br />

(OIT) sur la liberté<br />

syndicale et la<br />

protection du droit<br />

syndical, ratifiée<br />

par 148 Etats.<br />

Culture et<br />

Responsabilité<br />

Globale<br />

La culture, un des<br />

enjeux majeurs de<br />

la mondialisation<br />

est un formidable<br />

moteur de<br />

développement<br />

durable, qui crée<br />

de la valeur, sans<br />

puiser sur les<br />

ressources non<br />

renouvelables.<br />

Sa gouvernance,<br />

tant au niveau<br />

des politiques<br />

publiques,<br />

des territoires,<br />

des entreprises<br />

que des organisations<br />

artistiques<br />

et culturelles<br />

elles-mêmes,<br />

s'inscrit dans<br />

le cadre de<br />

la responsabilité<br />

sociale.<br />

Source :<br />

Gombault, A., (2004)<br />

Projet scientifique de<br />

la chaire ACME.<br />

Circuit court<br />

Système d’échange et de distribution des<br />

produits alimentaires qui se caractérise par une<br />

proximité relationnelle entre les producteurs<br />

et les consommateurs. Pour les premiers,<br />

AlphaBeM 27


Culture et<br />

développement<br />

durable des<br />

territoires<br />

Le développement<br />

durable tend à<br />

devenir l’argument<br />

premier de l’action<br />

culturelle et artistique<br />

conduite sur<br />

les territoires, et<br />

ce sous les effets<br />

conjugués de<br />

mouvements de<br />

décentralisation<br />

des politiques<br />

publiques, de désindustrialisation<br />

des économies<br />

régionales et de<br />

décloisonnement<br />

des pratiques<br />

culturelles des<br />

publics. Ses effets<br />

sont escomptés<br />

au-delà de leurs<br />

vertus intrinsèques,<br />

dans<br />

leurs dimensions<br />

économiques - la<br />

culture comme<br />

ressource apte à<br />

créer l'avantage<br />

concurrentiel des<br />

territoires - et dans<br />

leurs dimensions<br />

sociales - la culture<br />

comme fonction<br />

intégratrice et<br />

mobilisatrice.<br />

Source : Gombault, A.<br />

et Livat, F., (2007)<br />

Essor et mutation des<br />

biennales d'art<br />

contemporain : un<br />

nouvel intérêt pour les<br />

villes, Working paper,<br />

Chaire ACME.<br />

l’objectif consiste à récupérer une partie de<br />

la valeur ajoutée concédée aux distributeurs,<br />

tout en sortant d’une logique totalement<br />

productiviste. Quant aux seconds, ils ont la<br />

préoccupation de retrouver un contact direct<br />

avec les agriculteurs, afin de mieux connaître<br />

les pratiques de culture et de profiter de meilleures<br />

conditions d’approvisionnements, tout<br />

en donnant du sens à leur acte d’achat et<br />

de consommation alimentaire. La vente directe<br />

à la ferme, sur les marchés, sur des points<br />

de vente collectifs ou par Internet, sont autant<br />

de formes de circuits courts qui permettent<br />

de relocaliser, de diversifier et de maintenir<br />

de nombreuses productions agricoles.<br />

Commerce équitable<br />

En 2001, quatre acteurs majeurs du commerce<br />

équitable (Fairtrade Labelling Organizations International,<br />

International Fair Trade Association,<br />

Network of European Worldshops et European<br />

Fair Trade Association), réunis au sein du<br />

réseau FINE, proposent la définition suivante :<br />

“Fair Trade is a trading partnership, based on<br />

dialogue, transparency and respect, that seeks<br />

greater equity in international trade. It contributes<br />

to sustainable development by offering<br />

better trading conditions to, and securing the<br />

rights of, marginalized producers and workers<br />

- especially in the South. Fair Trade organisations<br />

(backed by consumers) are engaged actively<br />

in supporting producers, awareness raising<br />

and in campaigning for changes in the rules<br />

and practice of conventional international trade.”<br />

Depuis une quarantaine d’années, le commerce<br />

équitable a pour vocation de réduire les<br />

28 BeM2008


Les États nation sont des dinosaures<br />

qui attendent la mort<br />

Ken'ichi Omae<br />

inégalités économiques, sociales et environnementales<br />

engendrées par le commerce international.<br />

Respect des droits humains fondamentaux,<br />

revenu décent et régulier garanti aux<br />

producteurs et artisans, qualité des produits,<br />

utilisation maîtrisée des ressources naturelles<br />

(matières premières, énergie) - tels sont les<br />

grands principes du commerce équitable.<br />

Aujourd’hui, il touche un public de plus en plus<br />

nombreux et diversifie son offre : alimentation<br />

(café, thé, chocolat…), artisanat, vêtements,<br />

cosmétiques et services (tourisme équitable).<br />

Communication responsable<br />

Communiquer avec le souci d'un échange<br />

basé sur une information véritable, loyale et<br />

sincère. A ne pas confondre avec responsable<br />

communication, personne qui peut prétendre<br />

vouloir faire la même chose et qui fait<br />

exactement le contraire.<br />

Dans la pratique, une campagne de communication<br />

responsable s’attache non seulement<br />

au contenu du message à diffuser, mais aussi<br />

à son support. Elle intègre des produits écolabellisés,<br />

c’est-à-dire reconnus par des labels<br />

comme étant respectueux de l’environnement<br />

tout au long de leur processus de fabrication.<br />

Elle limite au maximum les consommations de<br />

papier (recyclé) et d’encre (végétale) en préférant<br />

les formats standards aux grands formats,<br />

ce qui évite les chutes !<br />

Max Havelaar<br />

Association internationale<br />

fondée<br />

aux Pays Bas en<br />

1988 qui promeut<br />

un commerce<br />

équitable entre<br />

Pays du Nord et<br />

Pays du Sud.<br />

En hausse de 20%<br />

Selon une étude<br />

du groupe Xerfi<br />

parue en 2007,<br />

l'Europe est le<br />

principal client<br />

du commerce<br />

équitable, avec<br />

près des deux<br />

tiers des volumes<br />

commercialisés.<br />

Les ventes y ont<br />

progressé de<br />

20 % par an<br />

depuis 2000<br />

avec un chiffre<br />

d’affaires qui<br />

atteint en 2006<br />

environ 1,25<br />

milliards d'euros.<br />

Toujours selon<br />

la même étude,<br />

le commerce<br />

équitable en<br />

France va<br />

connaître une<br />

croissance<br />

soutenue pour<br />

les cinq années<br />

à venir : en 2006,<br />

les ventes y ont<br />

augmenté de<br />

40 % par rapport<br />

à 2005 pour<br />

atteindre<br />

166 millions<br />

d’euros.<br />

AlphaBeM 29


Eco<br />

developpement<br />

Stokholm<br />

1972<br />

Rapport<br />

Brundtland<br />

1987<br />

Source :<br />

Laurence Harribey<br />

Convention<br />

sur les<br />

changements<br />

climatiques<br />

Rio<br />

1992<br />

Conférences internationales<br />

Réduction des<br />

GES/Mécanisme<br />

d’échanges de<br />

quotas d’émission<br />

Kyoto<br />

1997<br />

Conservation<br />

des ressources<br />

naturelles et de<br />

la biodiversité<br />

Johannesburg<br />

2002<br />

<br />

Lien Environnement/Développement<br />

{<br />

Conférence Internationale sur la<br />

population et le développement<br />

Le Caire 1994<br />

Sommet Mondial pour<br />

le développement social<br />

Copenhague 1995<br />

Sommet Mondial<br />

sur l’alimentation<br />

Rome 1995<br />

Sommet du Millénaire<br />

New York 2000<br />

Adoption d’une<br />

feuille de route<br />

sur le changement<br />

climatique<br />

Bali<br />

2007<br />

World<br />

Business Council<br />

for Sustainable<br />

Development<br />

1999<br />

Corruption<br />

Être corrompu, c'est accepter de faire ce qu'on<br />

ne devrait pas - ou de ne pas faire ce qu'on<br />

devrait - sous prétexte d'une compensation,<br />

monétaire ou autre, qui nous aidera à oublier<br />

qu'on a mal agi. Il y a des personnes qui ont<br />

plus de mal que les autres à oublier qu'elles<br />

ont mal agi et ceci les rend incorruptibles car<br />

elles seraient trop exigeantes en termes de<br />

compensation. Mais, si on parle beaucoup des<br />

conséquences économiques de la corruption,<br />

on ne souligne pas assez les effets corrupteurs<br />

de l'économie. À trop considérer combien certains<br />

agissements de personnes corrompues<br />

30 BeM2008


coûtent à l'économie d'un pays, on occulte<br />

combien une économie trop libérale, prospérant<br />

sur un système social fondamentalement<br />

inégalitaire, discriminatoire et injuste coûte à<br />

l'ensemble de la population qui le subit.<br />

Source : Blog Gérard Verna,<br />

http://verna.blog.lemonde.fr/<br />

Selon l’ONG Transparency international, la corruption<br />

est « l'abus d'un pouvoir au profit d'un<br />

gain privé qui porte atteinte à la vie, au revenu<br />

ou au bien-être de toute personne qui dépend<br />

de l'intégrité de ceux qui détiennent ce pouvoir ».<br />

Source : www.transparence-france.org/<br />

Chaque année depuis 1995, Transparency<br />

International publie un indice de perception de<br />

la corruption dans le secteur public, classée<br />

de zéro (forte corruption) à dix (absence de<br />

corruption). En 2006, 163 pays ont fait l'objet<br />

d'enquêtes qui ont révélé une forte corrélation<br />

entre la pauvreté et la corruption : cinq des<br />

dix pays les plus corrompus au monde sont<br />

africains. L’Union Africaine évalue ainsi à<br />

plus de 148 milliards de dollars le manque<br />

à gagner lié à ce phénomène, soit au moins<br />

50% de ses recettes fiscales (Rapport de<br />

l’Union Africaine 2002). Parmi les formes multiples<br />

de corruption, on trouve : le dessous de<br />

table, la fraude, le favoritisme (ou népotisme),<br />

le détournement de ressources publiques ou<br />

le blanchiment d’argent sale.<br />

“...et si la prochaine fois on passait au dessus de table ”<br />

Lutte contre<br />

la corruption<br />

La loi française<br />

de lutte contre la<br />

corruption, parue<br />

en novembre<br />

2007, renforce les<br />

sanctions contre<br />

les agents publics<br />

qui se laissent<br />

corrompre,<br />

y compris les<br />

agents d’États<br />

étrangers.<br />

AlphaBeM 31


849 millions<br />

de tonnes<br />

de déchets<br />

par an en France<br />

Règlementation<br />

D3E<br />

La directive européenne<br />

obligeant<br />

les fabricants et<br />

les distributeurs<br />

d'équipements<br />

électriques et<br />

électroniques<br />

(D3E) à prendre<br />

en charge<br />

le recyclage<br />

de leurs produits<br />

est entrée<br />

en vigueur en<br />

novembre 2006.<br />

Courage<br />

Le courage c’est décider d’agir, en conscience,<br />

malgré la peur que l’on ressent pour l’inconnu<br />

et le futur.<br />

Croissance cunicole<br />

Développement du râble de lapin.<br />

D comme…<br />

Déchets<br />

Les déchets sont les résidus de nos différentes<br />

activités de production et de consommation.<br />

On distingue les déchets « ménagers » des<br />

déchets « industriels » (sans oublier les déchets<br />

agricoles, les déchets des collectivités…).<br />

Si la nature même des déchets est<br />

extrêmement variée, les enjeux restent<br />

globalement les mêmes :<br />

• ils sont trop nombreux ; on produit en effet<br />

environ 850 millions de tonnes de déchets<br />

par an en France, dont 90 millions par les<br />

entreprises (11%) et 28 millions par les ménages<br />

- soit 500 kg par an et par personne (2 fois<br />

plus qu’il y a 40 ans),<br />

• leur gestion pose souvent problème : l’enfouissement<br />

ne fait que retarder le problème,<br />

l’incinération émet des particules et des g<strong>az</strong><br />

très nocifs pour la santé. Quant au recyclage,<br />

il nécessite beaucoup d’énergie et de transport<br />

et ne concerne (pour l’instant) qu’une partie<br />

des déchets.<br />

Alors que faire Une gestion responsable des<br />

déchets vise à en réduire le volume en amont<br />

(achats) comme en aval (réutilisation/recyclage).<br />

32 BeM2008


Les entreprises ne peuvent pas aspirer au succès<br />

si la société autour de nous s’effondre.<br />

Halliday et Popper, 2001<br />

Cette réduction représente une source<br />

d’économie importante en plus de son intérêt<br />

écologique : baisse des coûts d’achats<br />

(sachant que les matières premières comme le<br />

pétrole coûtent de plus en plus cher de par leur<br />

raréfaction) et baisse des coûts de traitement<br />

(sachant que la réglementation est de plus en<br />

plus stricte et que le prix augmente du fait de<br />

l’amélioration des techniques d’élimination).<br />

1950<br />

Il y a 53 millions<br />

de voitures en<br />

circulation dans<br />

le monde.<br />

Décroissance<br />

Le concept de la décroissance prend ses<br />

racines au début du 19 ème siècle chez Robert T.<br />

Malthus et sa loi de la population. Ce pasteur<br />

devenu démographe a montré le décalage<br />

croissant existant au Royaume-Uni entre la<br />

progression exponentielle de la population et<br />

celle linéaire des ressources naturelles. La<br />

résorption de cet écart consiste alors en des<br />

chutes brutales de la démographie liées à<br />

des évènements tragiques mais inévitables<br />

(guerres, épidémies,<br />

“Passons maintenant<br />

famines, etc.). Cette<br />

à la leçon n°2...<br />

idée a participé<br />

...la décroissance”<br />

à l’effritement de<br />

la pensée classique<br />

au milieu du 19 ème<br />

siècle et a nourri<br />

la critique qui s’en<br />

est suivie. Mais le<br />

marxisme fournira une critique du capitalisme<br />

bien plus féroce encore. De fait, le vieux<br />

concept malthusien ne resurgira que dans les<br />

années 1970 où l’évidence d’un monde clos<br />

aux ressources limitées est alors vu comme<br />

incompatible avec la volonté d’une croissance<br />

économique éternelle.<br />

AlphaBeM 33


1951<br />

L'Union<br />

Internationale pour<br />

la Conservation de<br />

la Nature publie le<br />

premier Rapport<br />

sur l’Etat de<br />

l’Environnement<br />

dans le Monde,<br />

rapport précurseur<br />

dans sa recherche<br />

de réconciliation<br />

entre économie<br />

et écologie.<br />

Dès lors, à la suite de la publication du rapport<br />

du club de Rome en 1972, ou encore des<br />

travaux de l’économiste roumain Nicholas<br />

Georgescu-Roegen (The Entropy Law and the<br />

Economic Process, 1971), la seule solution<br />

afin d’éviter la « régulation » malthusienne de<br />

l’économie et la dégradation irréversible de<br />

notre planète est celle de la décroissance ou<br />

au moins de la croissance nulle. Pour autant le<br />

concept sera critiqué et celui de développement<br />

durable le supplantera dans les années<br />

1980 avec la publication du rapport Brundtland<br />

(1987). Il redevient populaire, bien qu’encore<br />

marginal, au milieu de la décennie 2000 sous<br />

l’impulsion d’un nombre croissant d’associations<br />

et, en France, du député vert et ancien<br />

ministre Yves Cochet, mais aussi du prix Nobel<br />

Albert Jacquard (Mon utopie, 2006).<br />

Les partisans actuels de la décroissance<br />

insistent, au-delà des aspects purement économiques,<br />

sur la consonance philosophique et<br />

politique de leur démarche intellectuelle. C’est<br />

un véritable appel à la sobriété, à travers des<br />

grèves de la consommation par exemple. Les<br />

récits de cadres supérieurs qui abandonnent<br />

leur vie de stress et de consommation dans<br />

les pays du Nord au profit d’une vie simple et<br />

proche de la nature se multiplient d’ailleurs<br />

dans la presse. Cela n’est pas sans rappeler<br />

une forme d’ascétisme antique qui vaut<br />

parfois aux partisans de la décroissance<br />

l’image d’idéologues rétrogrades chez qui<br />

Malthus aurait remplacé Marx comme maître à<br />

penser (Cf. l’éditorial d’Eric Le Boucher dans<br />

l'édition du 29 octobre 2006 du Monde).<br />

34 BeM2008


Développement durable<br />

Un schéma vaut mieux que de longs développements.<br />

Écologique<br />

Social<br />

Vivable<br />

Durable<br />

Équitable<br />

Viable<br />

Économique<br />

Diversité<br />

La diversité désigne la variété de profils<br />

humains qui peuvent exister au sein de l'entreprise.<br />

Nombreux sont les citoyens issus de<br />

l'immigration, parfois hautement qualifiés, qui<br />

ne parviennent pas à accéder à un emploi,<br />

alors que leurs camarades de promotion y parviennent<br />

assez rapidement.<br />

De la même façon que la mixité hommes/<br />

femmes au travail est, de fait, un facteur de<br />

dynamisme social et un stimulateur de<br />

performances, la diversité relève non pas de la<br />

compassion mais bien de l'intérêt économique<br />

et social de l'entreprise : il est établi que les<br />

équipes mixtes et multiculturelles, quand elles<br />

sont bien gérées, identifient davantage de<br />

solutions à un problème. Ainsi, de plus en plus<br />

de grandes entreprises créent des postes de<br />

responsable recrutement et diversité.<br />

Dans 80% des cas,<br />

un candidat<br />

à l'embauche<br />

d'origine hexagonale<br />

sera préféré<br />

à un candidat<br />

d'origine<br />

maghrébine ou<br />

noire africaine<br />

selon une enquête<br />

nationale du<br />

Bureau<br />

International du<br />

Travail (BIT)<br />

mandaté par le<br />

Ministère français<br />

de l'Emploi et<br />

de la Cohésion<br />

sociale.<br />

Depuis le lancement d'une charte de la diversité<br />

en octobre 2004, 318 dirigeants d'entreprises<br />

se sont engagés à œuvrer en faveur<br />

d’une société française multi - ethnique et<br />

AlphaBeM 35


1951<br />

Convention<br />

fondamentale<br />

(OIT) concernant<br />

l'égalité de<br />

rémunération<br />

hommes –<br />

femmes pour<br />

un travail<br />

de valeur égale,<br />

ratifiée par<br />

164 Etats.<br />

multiculturelle. A titre d’exemple, Auchan a<br />

formé, en 2006 et 2007, 5 300 cadres à la<br />

diversité dans l’entreprise : directeurs, chefs<br />

de secteur, chefs de rayon, responsables<br />

ressources humaines…<br />

Liens à consulter :<br />

www.charte-diversite.com/index.php<br />

www.dynamique-diversite.fr/<br />

http://diversite-emploi.com/<br />

E comme…<br />

Eau<br />

Plus d'un milliard de personnes dans le monde<br />

n'ont toujours pas accès à l'eau et 2,6 milliards<br />

n'ont pas non plus accès à des installations<br />

sanitaires de base. 18% des habitants de<br />

cette planète sont donc des laissés pour<br />

compte et 40% ne disposent même pas de<br />

moyens d'hygiène élémentaires. Il n’est donc<br />

pas surprenant de constater que 70% des<br />

“Homo Responsabilis”<br />

36 BeM2008


Jamais dans l’histoire humaine,<br />

nous n’avons crée tant de richesses<br />

et jamais la pauvreté n’a saisi tant de monde.<br />

Philippe De Woot<br />

maladies dans le tiers-monde sont causées<br />

par la mauvaise qualité de l'eau. A cet égard, la<br />

situation de l'Afrique dont la population atteindra<br />

le milliard dans quelques années est plus<br />

que préoccupante. Le rapport CAMDESSUS<br />

affirme clairement que les moyens et les<br />

efforts doivent être décuplés pour atteindre,<br />

d’ici 2015, l’Objectif du Millénaire pour le<br />

Développement (OMD n°7) relatif à l'eau.<br />

1958<br />

Convention<br />

fondamentale<br />

(OIT) interdisant<br />

la discrimination<br />

(de genre,<br />

d’origine ou<br />

de croyance)<br />

à l’emploi,<br />

ratifiée par<br />

166 pays.<br />

Eco-citoyen<br />

Issu d’une nouvelle "espèce" en voie de<br />

développement - l’Homo Responsabilis, l’écocitoyen<br />

adopte dans son quotidien un comportement<br />

respectueux des équilibres naturels et<br />

économiques. Il ne porte pas nécessairement<br />

de chemise à fleur ni de sabots… Conscient<br />

de ses actes, il tente de contribuer autant<br />

qu'il le peut à la préservation des milieux<br />

pour le bien être des générations futures. A ne<br />

pas confondre avec l'ego citoyen, quasiment<br />

éponyme, qui se soucie surtout de son propre<br />

équilibre naturel et économique.<br />

AlphaBeM 37


Ecologie<br />

Le terme écologie<br />

est défini pour<br />

la première fois<br />

en 1866 par<br />

le zoologiste<br />

allemand Ernst<br />

Haeckel comme<br />

« la science des<br />

relations des<br />

organismes avec<br />

le monde environnant,<br />

c'est-à-dire,<br />

dans un sens<br />

large, la science<br />

des conditions<br />

d'existence ».<br />

En 1884, Patrick<br />

Geddes, biologiste<br />

et urbaniste écossais,<br />

fonde les<br />

bases de l’écologie<br />

industrielle dans<br />

son ouvrage<br />

An Analysis of<br />

the Principles of<br />

Economics.<br />

Au début du<br />

20 ème siècle, il<br />

dénoncera la<br />

surexploitation<br />

et le gaspillage<br />

des ressources<br />

naturelles à des<br />

fins mercantiles<br />

et industrielles.<br />

A ce titre,<br />

il est considéré<br />

comme l’un des<br />

précurseurs du<br />

développement<br />

durable.<br />

Eco-conception<br />

L'éco-conception consiste à intégrer la dimension<br />

environnementale dans la conception des<br />

produits, afin de diminuer quantitativement<br />

et/ou qualitativement les impacts d'un produit<br />

ou d'un service, tout en conservant ses qualités<br />

et ses performances intrinsèques. Les impacts<br />

du produit pourront être réduits en changeant<br />

les matériaux qui le composent, en améliorant<br />

son efficacité énergétique, en le recyclant en<br />

fin de vie...<br />

Illustration : il faut l’équivalent de 17 cuillers à<br />

café de produits chimiques pour produire un<br />

t-shirt en coton. Si l’on ajoute à cela l’impact<br />

écologique de la culture du coton (non biologique)<br />

qui pollue les sols (doses massives<br />

d’engrais) et consomme énormément d’eau,<br />

la conception d’un t-shirt en coton, produit<br />

très naturel au premier abord, peut être une<br />

source de pollution multiple : culture, fabrication,<br />

transport, recyclage.<br />

Donc, pour chaque étape du processus de<br />

production que vous devez engager, pensez à<br />

étudier les meilleurs matériaux, les meilleures<br />

solutions de transport et d’exploitation… Bref,<br />

éco-concevez !<br />

Ecologie<br />

Du grec oikos, maison et logos, science, l’écologie<br />

est avant tout une discipline scientifique<br />

datant du 19 éme siècle qui étudie les relations<br />

entre les êtres vivants ou leur communauté<br />

(biocénose) et leur milieu (biotope).<br />

Elle s’appuie sur les apports d’autres disciplines<br />

biologiques (biochimie, physiologie) ou d’autres<br />

sciences (la géographie, la géologie, la physique<br />

et la chimie, les mathématiques). Dans presque<br />

38 BeM2008


Celui qui vient au monde pour ne rien troubler<br />

ne mérite ni égards ni patience<br />

René Char<br />

tous les cas les activités anthropiques exercent<br />

leur influence sur le fonctionnement des écosystèmes,<br />

et inversement. Ainsi, l’écologie se<br />

retrouve de plus en plus liée à des approches<br />

interdisciplinaires aux côtés de l’économie, de<br />

l’urbanisme, de l’architecture ou du design,<br />

mais aussi de la sociologie, de l’anthropologie<br />

ou de l’ethnographie. Ce n’est que depuis les<br />

années 70 que l’écologie est apparue comme<br />

une doctrine politique, qui s’est traduite en<br />

1984 par la création d’une mouvance politique<br />

spécifique en France, Les Verts.<br />

1970<br />

Le nombre<br />

de voitures<br />

en circulation<br />

dans le monde<br />

(193 millions)<br />

a presque<br />

quadruplé<br />

depuis 1950.<br />

Economie sociale et solidaire<br />

L'économie sociale est le terme générique pour<br />

désigner les groupements de personnes (et<br />

non de capitaux) jouant un rôle économique :<br />

les coopératives de toutes natures (salariés,<br />

usagers, d'entreprises), les mutuelles (d'assurance<br />

ou de prévoyance santé), la plupart des<br />

associations gestionnaires. Ces trois formes<br />

d’entreprises partagent des traits communs<br />

qui les distinguent des entreprises individuelles,<br />

des entreprises publiques et des sociétés de<br />

capitaux.<br />

L’économie sociale est officiellement définie par<br />

la Charte de l’Economie Sociale datant de 1980.<br />

Elle repose sur quatre valeurs fondatrices :<br />

• Liberté d’adhésion : chaque personne (individuelle<br />

ou personne morale) a la possibilité<br />

d’adhérer ou de se retirer du projet comme<br />

elle l’entend.<br />

• Démocratie : le mode de décision au sein de<br />

l’entreprise repose sur le principe 1 personne =<br />

1 voix.<br />

• Non lucrativité : les excédents sont réinvestis<br />

dans les projets ou justement répartis entre<br />

AlphaBeM 39


1970<br />

Convention<br />

fondamentale<br />

(OIT) concernant<br />

le droit aux<br />

congés annuels<br />

payés, ratifiée<br />

par 35 pays.<br />

les membres. De plus les réserves de l’entreprise<br />

sont impartageables (ce qui constitue un<br />

gage de pérennité de l’entreprise).<br />

• Solidarité : le principe de solidarité s’applique<br />

entre les membres de l’entreprise eux-mêmes,<br />

entre l’entreprise et ses bénéficiaires, mais aussi<br />

entre l’entreprise et son environnement (respect<br />

des principes du développement durable).<br />

L'économie solidaire repose sur les initiatives<br />

de développement local, de réinsertion et de<br />

lutte contre l'exclusion (insertion par l’activité<br />

économique, épargne solidaire, commerce<br />

équitable…). Elle rassemble des pratiques<br />

économiques qui ont pour but de renforcer<br />

le lien social et d’établir une plus grande<br />

équité entre les participants à l’échange. Ces<br />

pratiques étant souvent mises en œuvre par<br />

des structures relevant juridiquement de<br />

l’économie sociale, on emploie fréquemment<br />

le terme d’économie sociale et solidaire.<br />

www.cressaquitaine.org/<br />

Ecosystème<br />

Un écosystème est un ensemble dynamique<br />

d’organismes vivants (biocénose) qui se<br />

partagent un milieu physique (biotope). Il est<br />

le siège d’interactions permanentes entre<br />

les êtres vivants, mais aussi avec le milieu.<br />

D’un point de vue écologique, l’écosystème<br />

apparaît comme une unité fonctionnelle. Les<br />

dimensions des écosystèmes peuvent être<br />

très variables, par exemple d’un simple arbre<br />

mort à l’ensemble d’un continent. On distingue<br />

deux grands types d’écosystèmes : les écosystèmes<br />

aquatiques (eau salée ou en eau<br />

douce) et les écosystèmes terrestres.<br />

40 BeM2008


Chacun est responsable de tous.<br />

Chacun est seul responsable.<br />

Chacun est seul responsable de tous.<br />

Antoine de St-Exupéry<br />

Empreinte écologique<br />

La notion d'empreinte écologique (Ecological<br />

footprint) apparaît en 1992, lors du Sommet de<br />

la Terre de Rio. Elle exprime la surface de terres<br />

et de mers nécessaire pour subvenir aux<br />

besoins d’un individu ou d'une population et<br />

assimiler les déchets qu’ils produisent.<br />

Convertie en surface et calculée en hectares<br />

globaux (gha), cette demande humaine est<br />

comparée à la biocapacité de la planète (offre),<br />

c'est-à-dire la surface de terres et de mers<br />

disponible pour la production de ressources<br />

naturelles renouvelables.<br />

Selon le rapport 2006 de WWF, la demande<br />

moyenne mondiale est de 2,2 hectares globaux<br />

par personne. Or, il n'y a que 1,8 hectares<br />

globaux de surfaces de terres et de mers<br />

disponibles par personne. Il faut donc plus<br />

d’un an et deux mois pour régénérer les<br />

ressources consommées par l’humanité en un<br />

an : autrement dit, nous utilisons 1,2 planètes,<br />

alors qu’il n’en existe qu’une de disponible ! Ce<br />

dépassement - ou pression - écologique a de<br />

nombreuses conséquences, notamment en<br />

termes de biodiversité (disparition d’espèces<br />

animales et végétales) et d’épuisement de nos<br />

ressources naturelles (g<strong>az</strong>, pétrole…).<br />

Empreinte<br />

écologique<br />

de l'humanité<br />

Si tous les<br />

habitants de<br />

la terre vivaient<br />

comme les<br />

Français, il leur<br />

faudrait deux<br />

planètes supplémentaires<br />

pour<br />

pouvoir vivre<br />

tous ensemble<br />

de façon durable.<br />

L'empreinte<br />

écologique de<br />

l'humanité a<br />

pratiquement<br />

doublé depuis 20<br />

ans et a dépassé<br />

la capacité biologique<br />

de la Terre<br />

au cours des<br />

années 1970 :<br />

nous vivons en<br />

surrégime par<br />

rapport aux limites<br />

de la planète<br />

Source :<br />

Planète Attitude,<br />

Seuil, 2004<br />

Energie et agriculture<br />

Depuis des millénaires, notre alimentation est<br />

directement liée aux conditions climatiques et à<br />

nos disponibilités énergétiques. De la maîtrise<br />

de la force humaine, par l’esclavage, à l’exploitation<br />

de la force motrice de l’eau, du vent ou<br />

des énergies fossiles, nos habitudes nutritionnelles<br />

ont évolué en fonction des moyens de<br />

production mis en œuvre. C’est ainsi que durant<br />

AlphaBeM 41


1971<br />

Création du<br />

premier ministère<br />

de l'environnement<br />

en France.<br />

le siècle dernier, nos comportements alimentaires<br />

ont été construits autour d’un modèle<br />

unique, adapté à des conditions climatiques<br />

clémentes et à des ressources pétrolières bon<br />

marché. A tel point que certains considèrent<br />

aujourd’hui, que « nous ne mangeons que du<br />

pétrole », car notre nourriture est en moyenne<br />

transportée sur plus de 2000 kilomètres.<br />

Dans un contexte de réchauffement climatique,<br />

d’élévation du niveau des mers, d’épuisement<br />

des sols, de spéculations sur les cours des<br />

céréales, de manipulations génétiques, de<br />

pandémie, d’obésité et de maladies dites de<br />

civilisation, il nous parait essentiel de concevoir<br />

de nouveaux modèles agricoles, susceptibles<br />

de mieux répondre aux contraintes de ce que<br />

devrait être une « alimentation durable » !<br />

Energies renouvelables<br />

On dit d’une énergie qu’elle est renouvelable<br />

dès lors qu’elle peut être produite par une force,<br />

un mouvement, un cycle, une action, qui ne<br />

porte pas atteinte à un élément constitutif<br />

de notre biotope. Par opposition, est considérée<br />

comme non renouvelable une énergie qui repose<br />

sur la consommation, jusqu’à épuisement,<br />

d’un stock constitutif de notre biotope (il s’agit<br />

généralement de stocks fossiles tels que le g<strong>az</strong><br />

naturel, le pétrole, le charbon etc.).<br />

De nos jours, l’intérêt pour les énergies<br />

renouvelables est très important de la part des<br />

industriels et des consomm’acteurs, du fait de<br />

la prise en compte de l’émergence d’un<br />

marché considérable de la part des premiers,<br />

et de la prise de conscience des seconds de<br />

la situation énergétique de notre planète.<br />

Le vent, la marée, l’eau, l’air comprimé, le soleil,<br />

42 BeM2008


Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit<br />

pour pouvoir changer quelque chose,<br />

essayez donc de dormir avec un moustique…<br />

et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir<br />

Le Dalaï Lama<br />

sont autant de sources présumées inépuisables<br />

pour produire de l’énergie sans porter<br />

atteinte à notre biotope.<br />

Epargne solidaire<br />

L’épargne solidaire est basée sur la volonté<br />

d’utiliser l’épargne comme outil de financement<br />

de projets ou d’entreprises à forte plus-value<br />

sociale, environnementale, humanitaire. Ces<br />

épargnants acceptent pour cela le principe<br />

d’une éventuelle moindre rémunération.<br />

L’épargne solidaire répond donc à la fois<br />

au désir de solidarité des épargnants et<br />

aux besoins de financement des entreprises<br />

solidaires, des associations, etc.<br />

Un produit d'épargne solidaire se distingue<br />

d'un produit d'épargne classique par l'incorporation<br />

d'un mécanisme de solidarité :<br />

• Soit une partie de l’épargne va être investie<br />

dans des projets solidaires. On parle de produit<br />

d'investissement solidaire. (ex : une partie du<br />

portefeuille d’OPCVM est investie en titres<br />

d’entreprises solidaires).<br />

• Soit les revenus des produits d'épargne<br />

sont partagés pour soutenir un projet solidaire.<br />

On parle de produit de partage (ex : livrets<br />

d’épargne, livrets de développement durable).<br />

Il existe un label des finances solidaires en<br />

France. Ce label, Finansol, vise à donner une<br />

garantie de transparence, d'éthique et de solidarité<br />

aux produits d'épargne qu'il distingue.<br />

www.finansol.org/<br />

Ethique<br />

Il existe de nombreuses définitions de l’éthique et<br />

de ses rapports avec la morale et la déontologie.<br />

AlphaBeM 43


1972<br />

Premier Sommet<br />

de la terre à<br />

Stockholm,<br />

à l’issue duquel<br />

le PNUE<br />

(Programme des<br />

Nations Unies<br />

pour<br />

l’Environnement)<br />

est créé.<br />

Nous insisterons sur un point commun :<br />

l’éthique comme démarche permettant<br />

d’appréhender la conduite dans un système<br />

de valeurs tout en acceptant son appartenance<br />

à un ordre contestable. Pris dans nos<br />

différentes pratiques professionnelles, nous<br />

comprenons bien en quoi consiste une norme,<br />

une règle, un devoir, une valeur, mais il n’est<br />

pas toujours évident de l’expliciter clairement.<br />

L’éthique, par son souci d’argumentation et<br />

son respect du pluralisme, peut être un moyen<br />

d’aborder cette difficulté.<br />

L’éthique ne propose pas de solutions : elle a<br />

pour but de clarifier les raisons d’une décision<br />

grâce à une démarche fondée sur le dialogue<br />

entre les personnes concernées et des tiers<br />

représentant différentes disciplines. La spécificité<br />

du dialogue c’est d’accepter le caractère<br />

discutable de toute proposition, qui porte sur les<br />

principes et sur la description d’une situation.<br />

Les principes : nous sommes souvent confrontés<br />

à des conflits dans lesquels des valeurs<br />

différentes, parfois opposées, sont en jeu. La<br />

démarche éthique prend en compte cette<br />

pluralité, ce bricolage plus ou moins cohérent<br />

de différentes traditions. Nous sommes les<br />

héritiers de traditions morales venues de<br />

l’antiquité, du judéo-christianisme, de la culture<br />

des droits de l’homme, traditions qui subsistent<br />

à l’état de fragments superposés. Quel<br />

sens, dès lors, donner à ces mots : « la dignité<br />

de la personne » La dignité, est-ce une caractéristique<br />

intrinsèque de la personne, qu’elle ne<br />

peut ni perdre ni gagner, dont elle ne dispose<br />

pas (tradition kantienne) ou bien une convenance<br />

particulière que chacun de nous peut<br />

44 BeM2008


Ne faites rien contre votre conscience,<br />

même si l'Etat vous le demande.<br />

A. Einstein<br />

définir selon ses propres critères ou ceux de<br />

son groupe d’appartenance (tradition libérale) <br />

La personne, est-ce un être autonome et<br />

raisonnable capable de se donner des lois qui<br />

sont les mêmes pour tous (définition normative<br />

d’origine kantienne) ou une personne présentant<br />

un ensemble de traits psychologiques<br />

caractéristiques comme la capacité à prendre<br />

des décisions, à avoir conscience de son identité,<br />

à faire des projets... (Définition descriptive).<br />

Quel sens finalement donner à la dignité de<br />

la personne Un sens normatif, un sens descriptif<br />

On doit le dire clairement et assumer<br />

que ce choix est bien sûr toujours discutable.<br />

Précisons que la pluralité de sens des notions<br />

se maintient au-delà de la décision. Si pour finir,<br />

une conception l’emporte sur les autres,<br />

celles-ci ne sont pas éliminées pour autant. On<br />

peut légitimement regretter de s’être trouvé<br />

dans une situation où il était impossible de leur<br />

faire droit. C’est peut-être cela l’une des garanties<br />

d’une démarche éthique, qu’une décision<br />

ne se fasse pas sans reste, qu’elle me laisse<br />

une épine dans le pied.<br />

1974<br />

Pour la première<br />

fois en France,<br />

un candidat<br />

« écologiste »,<br />

René Dumont,<br />

se présente<br />

à l'élection<br />

présidentielle.<br />

La description : la description des faits et la<br />

saisie des caractéristiques d’une situation<br />

constituent une partie intégrante de la démarche<br />

éthique. La plupart de nos descriptions sont<br />

nourries d’évaluations. Toutes posent les questions<br />

suivantes : quel est l’aspect saisi par la<br />

description A partir de quelles perspectives <br />

Par rapport à quel point de vue La discussion<br />

collective nous met en mesure de répondre<br />

à ces questions, d’identifier lucidement les<br />

valeurs qui guident notre regard. Elle permet<br />

une distanciation à l’égard des intérêts,<br />

AlphaBeM 45


1980<br />

Le nombre<br />

de voitures<br />

en circulation<br />

dans le monde<br />

(320 millions)<br />

a été multiplié<br />

par 6 depuis 1950.<br />

des sentiments, des préjugés que nous<br />

portons avec nous lorsque nous abordons<br />

le récit d’une situation.<br />

L’éthique ne consiste pas seulement à<br />

expliciter le sens de nos valeurs ; elle impose<br />

de comprendre lucidement ce qui est en cause<br />

dans les situations. Pour terminer, rappelons<br />

qu’une décision, prise à l’issue d’une<br />

démarche éthique, n’est jamais sans reste<br />

puisque la description d’une situation n’est<br />

jamais achevée et la délibération sur les<br />

principes jamais close.<br />

F comme…<br />

Fonds éthiques<br />

Les fonds d’exclusion ou fonds éthiques ont été<br />

conçus à l’origine pour permettre aux souscripteurs<br />

d’investir selon des principes religieux<br />

dans des fonds socialement responsables,<br />

visant à sélectionner des valeurs réputées<br />

comme ayant des principes identiques à ceux<br />

retenus par les concepteurs des fonds.<br />

Plusieurs variantes existent allant de la sélection<br />

des meilleures valeurs dans chaque catégorie<br />

d’investissement (best in class) grâce à une<br />

batterie de critères environnementaux, sociaux<br />

et éthiques ainsi qu’à une série de critères<br />

financiers, sans exclusion de secteurs a priori,<br />

jusqu’à la mise au point de fonds thématiques<br />

(environnement, emploi, etc.). Avec les fonds<br />

éthiques et les fonds socialement responsables,<br />

on peut imaginer que le souscripteur accepte<br />

d’amputer une partie de la rentabilité financière<br />

46 BeM2008


C’est au travers d’un entrepreneuriat responsable<br />

que le progrès vers la pérennité<br />

peut être atteint pour tous<br />

Halliday et Popper, 2001<br />

ou bien accepte un risque supérieur, afin d’être<br />

en conformité avec ses exigences morales.<br />

En réalité, les arguments développés par les<br />

promoteurs des fonds éthiques s’attachent à<br />

démontrer que leur performance est au moins<br />

égale si ce n’est supérieure à celle obtenue<br />

par les fonds classiques.<br />

1984<br />

7 millions<br />

d’Ethiopiens<br />

sont frappés par<br />

une sécheresse<br />

sans précédent :<br />

300 000 d’entre<br />

eux en meurent.<br />

G comme…<br />

G<strong>az</strong> à effet de serre<br />

Les g<strong>az</strong> à effet de serre sont de deux<br />

origines : naturelle ou anthropique (humaine).<br />

Les principaux g<strong>az</strong> à effet de serre d’origine<br />

naturelle sont la vapeur d'eau, le dioxyde de<br />

carbone (CO 2 ), le méthane (CH 4 ), l'oxyde<br />

nitreux (ou protoxyde d'<strong>az</strong>ote, de formule N 2 O)<br />

et l'ozone (O 3 ). Les g<strong>az</strong> à effet de serre<br />

industriels incluent les halocarbones lourds<br />

(incluant les CFC, comme le fréon et le perfluorométhane)<br />

et l'hexafluorure de soufre -SF 6 -<br />

(applications électriques et transformateurs<br />

et... les doubles vitrages). La plupart des g<strong>az</strong> à<br />

effet de serre sont donc d'origine naturelle.<br />

Mais certains d'entre eux voient leur concentration<br />

dans l'atmosphère augmenter en raison<br />

de l'activité humaine. C'est le cas en particulier<br />

de l'ozone (O 3 ), du dioxyde de carbone (CO 2 )<br />

et du méthane (CH 4 ).<br />

L'ozone constitue un cas particulier. D’une<br />

part, il est fourni en grande quantité par l'activité<br />

industrielle humaine. D’autre part, il est<br />

détruit par les CFC encore largement utilisés.<br />

Ce qui fait que l'on peut constater un double<br />

AlphaBeM 47


1985<br />

Découverte par<br />

la communauté<br />

scientifique d'un<br />

trou dans la<br />

couche d'ozone<br />

au dessus de<br />

l'Antarctique.<br />

phénomène : une accumulation d'ozone<br />

dans la troposphère au-dessus des régions<br />

industrielles, et une destruction de l'ozone<br />

dans la stratosphère au-dessus des pôles.<br />

Le CO 2 est rejeté en grande quantité dans<br />

l'atmosphère par la combustion des carbones<br />

fossiles comme le charbon, la lignite, le pétrole<br />

ou le g<strong>az</strong> naturel (méthane). Seule la moitié<br />

du CO 2 ainsi émis est recyclée par la nature,<br />

l'autre moitié restant dans l'atmosphère, ce qui<br />

augmente l'effet de serre. Un des secteurs<br />

d'activités qui dégage le plus de g<strong>az</strong> à effet<br />

de serre est l'énergie.<br />

Le méthane d'origine humaine provient : pour<br />

une part de la combustion de matière organique,<br />

notamment des brûlis en zone tropicale ; de<br />

l'élevage des ruminants (vaches, moutons,<br />

chèvres, yaks...), car les aliments qu'ils ingèrent<br />

fermentent dans leur estomac en dégageant<br />

du méthane (20 millions de bovins en France);<br />

de la décomposition des matières organiques<br />

(culture du riz, car les zones humides en général<br />

émettent du méthane ; des décharges d'ordures<br />

ménagères ; et des exploitations pétrolières et<br />

g<strong>az</strong>ières, à cause des fuites de g<strong>az</strong> (le méthane<br />

est le principal constituant du g<strong>az</strong> naturel).<br />

“ça vous réjouit, vous ” “...je suis<br />

vendeur de bateaux...”<br />

48 BeM2008


Gestion des Ressources Humaines<br />

(GRH)<br />

La GRH peut se définir par extension ou par<br />

compréhension.<br />

Par extension, elle répond à la question “pourquoi”,<br />

en un seul mot, et porte sur le processus<br />

et le champ investi recrutement, rémunération,<br />

formation, champ qui ne cesse de s'élargir,<br />

de s'étendre pour intégrer explicitement la<br />

responsabilité sociale et se nourrir d'autres<br />

disciplines que le droit, telles la psychosociologie,<br />

l'anthropologie…<br />

Par compréhension, elle répond à la question<br />

“pour quoi”, en deux mots, et porte sur le sens<br />

donné aux actes posés par les personnes au<br />

sein ou pour les organisations auxquelles elles<br />

appartiennent pour réaliser les objectifs économiques<br />

et sociaux programmés.<br />

Selon cette double piste, il conviendrait de<br />

s'éloigner de la définition d'une GRH qui ferait<br />

des hommes une ressource, voire une simple<br />

variable d'ajustement et de s'engager sur le<br />

sentier alternatif d'une gestion des personnes<br />

possédant des savoirs, des ressources, des<br />

affects, une histoire, de l'émotion...<br />

1987<br />

Publication du<br />

Rapport Our<br />

Common Future.<br />

Rédigé par la<br />

Commission<br />

Mondiale sur<br />

l’Environnement et<br />

le Développement,<br />

sous la direction<br />

de Gro Harlem<br />

Brundtland,<br />

il définit le développement<br />

durable<br />

comme répondant<br />

« aux besoins<br />

du présent sans<br />

compromettre<br />

la capacité<br />

des générations<br />

futures à répondre<br />

aux leurs ».<br />

Globalisation et responsabilité<br />

Depuis son avènement dans les années 80,<br />

la globalisation fait débat : vecteur de richesse<br />

et de stabilité socio-économique pour les uns,<br />

facteur d’injustice et de conflits pour les autres...<br />

Au-delà de ces définitions partisanes, la globalisation<br />

peut s’envisager comme un ensemble<br />

d’éléments apparemment dispersés constitutifs<br />

d’un tout. Quels liens peut-on établir entre la<br />

globalisation de l’économie et la responsabilité<br />

blobale des entreprises Deux au moins nous<br />

paraissent incontournables.<br />

AlphaBeM 49


1992<br />

Ouverture du<br />

deuxième Sommet<br />

de la Terre à Rio,<br />

durant lequel<br />

sont adoptés<br />

notamment<br />

le programme<br />

Agenda 21 et<br />

des conventions<br />

sur la biodiversité<br />

et le climat.<br />

Premièrement, la globalisation survenue depuis<br />

la décennie 1980 s’accompagne d’un<br />

effacement de l’Etat en termes de régulation<br />

sociale patent dans le monde industrialisé.<br />

Les gouvernements se sentent de plus en<br />

plus démunis face à une globalisation qui les<br />

dépasse. La rapidité et la force des mutations<br />

économiques qui sont attachées à l’ouverture<br />

des frontières rendent difficile le maintien des<br />

systèmes sociaux issus de l’après-guerre.<br />

Car si la globalisation confronte directement<br />

les marchés du travail à l’échelle internationale,<br />

qu’elle met en concurrence les travailleurs<br />

du monde entier, elle confronte surtout des<br />

systèmes sociaux et des modes de régulation<br />

sociale et économique différents entre les<br />

pays. Cela touche aux conditions de travail<br />

comme aux questions de santé, des retraites,<br />

ou de l’environnement. Face à cet effacement<br />

progressif des Etats dans la régulation de<br />

l’économie et à l’échec d’une gouvernance<br />

mondiale par le biais des grandes institutions<br />

internationales, le besoin de régulation de la<br />

globalisation s’exprime à présent auprès des<br />

entreprises. La globalisation crée donc un<br />

glissement de la politique à la responsabilité,<br />

qui signifie un transfert de compétence des<br />

Etats vers les entreprises, du public vers le privé.<br />

Il débute à peine, de façon encore assez<br />

timide, mais il semble bien que l’on soit ici face<br />

à une tendance lourde.<br />

Deuxièmement, la globalisation ouvre considérablement<br />

le champ des possibles pour les<br />

entreprises. Or, le philosophe sait bien que la<br />

liberté s’accompagne de responsabilité. Prenons<br />

simplement l’exemple des choix de localisation.<br />

50 BeM2008


Chacun de nous est responsable de tout devant tous.<br />

Fiodor Dostoïevski<br />

Les entreprises peuvent aujourd’hui s’implanter<br />

à peu près partout dans le monde. Les pays à<br />

bas salaires paraissent alors des destinations<br />

de choix. Les firmes du Nord qui vont s’installer<br />

dans ces pays (généralement du Sud) n’ont<br />

guère de règles à respecter, en termes environnementaux<br />

comme sociaux. Doivent-elles en<br />

profiter au maximum au nom du principe des<br />

avantages comparatifs Ou bien doivent-elles<br />

respecter un certain nombre de règles élémentaires<br />

garantes du respect des droits de<br />

l’homme au travail Doivent-elles se soucier<br />

du respect de l’environnement si loin de leurs<br />

sièges Doivent-elles se soucier des distances<br />

parcourues pour rejoindre les sites de consommation<br />

(au Nord) depuis les sites de production<br />

(au Sud) Ces questions ne se posaient pas<br />

avant l’avènement de la globalisation, mais ne<br />

peuvent plus être ignorées aujourd’hui par les<br />

entreprises. Car les comptes demandés hier aux<br />

Etats seront demandés demain aux entreprises.<br />

1992<br />

Le Traité de<br />

Maastricht engage<br />

l’Europe sur la voie<br />

du développement<br />

durable en affirmant<br />

les principes<br />

de précaution<br />

d'une part et de<br />

pollueur payeur<br />

d'autre part.<br />

Global Compact<br />

En français Pacte Mondial, le Global Compact<br />

a été lancé, en janvier 2000, lors du Forum<br />

Economique Mondial de Davos par Kofi Annan,<br />

le secrétaire général des Nations Unies. Le<br />

Global Compact a pour ambition « d'unir la force<br />

des marchés à l'autorité des idéaux individuels »<br />

afin de responsabiliser les entreprises. Il vise à<br />

inciter le monde des affaires à s’engager en<br />

faveur de 10 principes fondamentaux :<br />

1. soutenir et respecter la protection des droits<br />

de l'homme dans la sphère de leur influence<br />

2. s'assurer que leur propres sociétés ne sont<br />

pas complices d'abus de droits de l'homme<br />

AlphaBeM 51


1995<br />

Sommet<br />

mondial pour le<br />

développement<br />

social à<br />

Copenhague,<br />

durant lequel<br />

sont adoptés<br />

dix engagements<br />

concernant<br />

notamment<br />

« la pauvreté,<br />

le chômage,<br />

les droits de<br />

l'homme et<br />

les libertés<br />

fondamentales,<br />

l'égalité entre<br />

les sexes,<br />

l'éducation et<br />

la santé,<br />

les minorités<br />

ethniques,<br />

l'aide au<br />

développement<br />

ainsi que<br />

l'allégement de<br />

la dette bilatérale<br />

et multilatérale<br />

des pays les<br />

moins avancés,<br />

notamment<br />

d'Afrique ».<br />

3. la liberté d'association et la reconnaissance<br />

du droit aux associations collectives<br />

4. l'élimination de toutes les formes de travail<br />

forcé et obligatoire<br />

5. l'abolition du travail des enfants<br />

6. l'élimination de la discrimination dans le travail<br />

et les professions<br />

7. soutenir une approche préventive pour les<br />

défis environnementaux<br />

8. prendre une initiative pour renforcer la<br />

responsabilité environnementale<br />

9. encourager le développement et la diffusion<br />

des technologies environnementales<br />

10. lutter contre la corruption<br />

Peuvent adhérer les entreprises mais aussi les<br />

organisations professionnelles et syndicales. Il<br />

ne s'agit que d'un simple engagement puisque<br />

n'ont été prévus ni organe de contrôle, ni<br />

sanction. Depuis 2005, les adhérents doivent<br />

soumettre à l'organisation des “communications<br />

de progrès” pour prouver qu'ils ont bien<br />

une politique de mise en oeuvre des principes<br />

du Global Compact. Si ce n'est pas le cas,<br />

ils sont classés dans la catégorie des inactifs.<br />

Globally Responsible Leadership<br />

Initiative (GRLI)<br />

voir p. 4<br />

Golden parachute<br />

Littéralement « parachute en or », désigne la<br />

faculté donnée par certains conseils d’administration<br />

à certains dirigeants, de pouvoir<br />

bénéficier d’une prime de licenciement dont le<br />

montant est proportionnel aux pertes que leur<br />

incompétence a occasionnées pour l’entreprise<br />

qu’ils étaient censés diriger. Ce paradoxe<br />

52 BeM2008


(littéralement qui va contre le sens commun) ne<br />

choque que celles et ceux qui n’appartiennent<br />

pas à cette élite… Elite qui semble dotée d’une<br />

immunité qui se renforce à chaque fois que<br />

l’un de ses élus fait plus fort que le précédent<br />

en matière d’impéritie et de concussion.<br />

“moins dure sera la chute”<br />

Gouvernance d’Entreprise<br />

Historiquement, ce concept se référait au<br />

cadre juridique dans lequel sont fixés les objectifs<br />

de l’entreprise (Conseil d’Administration,<br />

Conseil de Surveillance, etc.) et à la manière<br />

dont sont définis les moyens de les atteindre,<br />

le but étant de servir l’intérêt des actionnaires<br />

(shareholders).<br />

Aujourd’hui, cette conception de la Corporate<br />

Governance a considérablement évolué du<br />

AlphaBeM 53


1995<br />

Sommet mondial<br />

des femmes<br />

à Pékin,<br />

à l’issue duquel<br />

les participants<br />

s’engagent<br />

notamment à<br />

« assurer l’égalité<br />

d’accès à<br />

l’éducation<br />

et aux soins de<br />

santé, ainsi<br />

qu’un traitement<br />

égal des femmes<br />

et des hommes,<br />

et améliorer la<br />

santé en matière<br />

de sexualité et<br />

de procréation<br />

ainsi que<br />

l’éducation des<br />

femmes »<br />

(article 30).<br />

fait de l’émergence de la notion de développement<br />

durable. En effet, la gouvernance<br />

d’entreprise exige désormais des dirigeants<br />

qu’ils prennent en compte, au même titre<br />

que les intérêts légitimes des actionnaires,<br />

les intérêts des autres parties prenantes (stakeholders).<br />

La performance de l’entreprise ne<br />

peut être valablement évaluée qu’au travers<br />

de cet équilibre entre les trois paramètres<br />

constitutifs du droit d’opérer (License to<br />

operate) : les profits, les personnes, la planète.<br />

En 1999, l'OCDE élaborait une première version<br />

des principes de gouvernement d'entreprise<br />

- principes revus en 2002 et concernant<br />

notamment :<br />

• les investisseurs institutionnels,<br />

• les droits des actionnaires,<br />

• les conflits d'intérêts et responsabilité<br />

des auditeurs,<br />

• les droits des actionnaires et protection<br />

des témoins de pratiques illicites<br />

ou contraires à l'éthique,<br />

• les responsabilités du conseil d'administration.<br />

www.oecd.org/dataoecd/32/19/31652074.PDF<br />

Guide SD 21000<br />

Publié par l’Agence Française de Normalisation<br />

(AFNOR) en 2003, il s’intitule : « Guide pour la<br />

prise en compte des enjeux du développement<br />

durable dans la stratégie et le management de<br />

l'entreprise ». Il propose des recommandations<br />

pour aider à adapter techniquement et culturellement<br />

un système de management afin qu'il<br />

intègre progressivement les objectifs du développement<br />

durable au sein de l'entreprise.<br />

www.afnor.fr<br />

54 BeM2008


Il ne s’agit pas ici de rendre les entreprises responsables<br />

de tous les dysfonctionnements de la planète<br />

ni de faire croire qu’elles peuvent y remédier seules.<br />

Il s’agit d’éclairer le rôle central qu’elles peuvent jouer<br />

dans l’évolution du système<br />

Philippe De Woot<br />

H comme…<br />

Humaines Ressources<br />

L’expression « Humaines Ressources » inverse<br />

le paradigme « Ressources Humaines » ; ce<br />

dernier laissant penser que les personnes<br />

sont des ressources au même titre que les<br />

moyens techniques ou financiers.<br />

Aujourd’hui encore, l’expression « Ressources<br />

Humaines » est employée largement ; nous<br />

savons tous que lorsque une ressource est<br />

amortie ou obsolète, elle doit être remplacée<br />

ou détruite.<br />

En réalité, la ressource humaine est inépuisable<br />

car, comme l’ont très bien dit ou écrit le<br />

poète, le philosophe ou l’historien, il n’y a<br />

de limite ni à la pensée ni à l’imagination de<br />

l’être humain.<br />

Avec le concept d’Humaines Ressources, on<br />

passe de la gestion à la valorisation. Voilà un<br />

nouveau paradigme, créant les conditions d’un<br />

autre management capable d'imaginer :<br />

• un développement durable des compétences<br />

et des relations professionnelles en même<br />

temps que de la motivation des personnes,<br />

• un nouvel enseignement (la responsabilité<br />

globale du manager intégrée dans les programmes<br />

de BEM, par exemple) qui crée les<br />

conditions d’un développement durable des<br />

savoirs et des valeurs humanistes,<br />

• une nouvelle économie, source de productivité<br />

et de richesses nouvelles.<br />

1997<br />

Conférence de<br />

Kyoto durant<br />

laquelle des<br />

objectifs de<br />

réduction des<br />

émissions de g<strong>az</strong><br />

à effet de serre<br />

(Cf. Protocole de<br />

Kyoto) sont fixés<br />

à l’échelle<br />

internationale.<br />

Humanisme<br />

Par humanisme il convient d'entendre un<br />

ensemble de valeurs qui met l'homme au<br />

AlphaBeM 55


1998<br />

Signature par<br />

39 Pays de la<br />

convention<br />

internationale<br />

d’Aarhus<br />

concernant<br />

« l'accès à<br />

l'information,<br />

la participation<br />

du public au<br />

processus<br />

décisionnel et<br />

l'accès à la justice<br />

en matière<br />

d'environnement ».<br />

centre de nos compréhensions, l'homme<br />

défini comme une personne avec sa dignité,<br />

ses aspirations, ses attentes singulières et<br />

sa capacité à développer une éthique de soi,<br />

d'autrui et des choses de ce monde.<br />

Si la valeur humanisme fait consensus, il reste,<br />

hors du discours, à vivre son humanisme au<br />

quotidien. Ce qui signifie mettre de l'humain<br />

dans l'humanité, s'éloigner de la conception de<br />

Hobbes pour qui “l'homme est un loup pour<br />

l'homme” et se rapprocher de Rousseau et<br />

de Braudel, sans angélisme, pour vouloir que<br />

les “hommes soient fraternels les uns à l'égard<br />

des autres”.<br />

Dans cet esprit, un programme de développement<br />

humain devrait être généralisé, tant dans<br />

les établissements d'enseignement que dans<br />

les entreprises. Il devrait s'appuyer sur :<br />

• une culture de résistance au fatalisme,<br />

à l'obscurantisme,<br />

• une culture de l'utopie (rendre possible<br />

l'impossible),<br />

• une culture de régulation formelle<br />

et informelle,<br />

et s'enrichir des regards de la diversité et de<br />

la différence.<br />

C'est à ce prix que l'humanisme produira, dans<br />

le domaine de la gestion, “un gouvernement<br />

des personnes éthiques” et alternatif à une<br />

“administration des choses”.<br />

I comme…<br />

Information responsable<br />

Matière première, l’information est malléable<br />

56 BeM2008


Diriger, c'est obtenir des résultats par d'autres que soi<br />

et c'est aussi être responsable<br />

de ce que d'autres ont fait.<br />

Octave Gélinier<br />

et transformable. Informer et s’informer de<br />

manière responsable vise a contrario à réduire<br />

l’incertitude, l’écart entre l’idée et le réel.<br />

Il faut alors se référer à l’intelligence (du latin<br />

intelligentia) qui s’entend comme l’action de<br />

discerner, de comprendre. Elle s’exprime aussi<br />

dans l’action, tout en révélant également ses<br />

possibilités de persuasion, de manipulation, de<br />

désinformation à travers les stratégies d’influence.<br />

L’intelligence à la recherche de sens, est la fois<br />

faculté de concevoir, de connaître, de comprendre,<br />

de discerner ou d'établir des rapports<br />

entre des faits, des idées ou des formes, de<br />

connaître et de comprendre. L’intelligence relie<br />

les problèmes, les englobe dans une pensée<br />

multidimensionnelle, les « contextualise » à la<br />

recherche d’une vue à long terme. Elle permet<br />

de répondre de façon non compartimentée,<br />

non parcellarisée et non « mécanistique » à des<br />

problèmes spécifiques divers.<br />

1999<br />

Loi d'Orientation<br />

pour<br />

l'Aménagement et<br />

le Développement<br />

durable du<br />

Territoire français<br />

(LOADT ou loi<br />

Voynet).<br />

L’article 23 détaille<br />

notamment<br />

« les mesures<br />

propres à assurer<br />

la qualité de<br />

l'environnement<br />

et des paysages,<br />

la préservation<br />

des ressources<br />

naturelles et<br />

de la diversité<br />

biologique,<br />

la protection des<br />

ressources non<br />

renouvelables et<br />

la prévention des<br />

changements<br />

climatiques ».<br />

Investissement Socialement<br />

Responsable (ISR)<br />

Dès le 18 ème siècle, des communautés<br />

religieuses interdisaient à leurs membres<br />

d’investir dans des sociétés d’armes, d’alcool<br />

ou de tabac (vice actions). Par delà ces fonds<br />

d’exclusion, l’Investissement Socialement<br />

Responsable, dans une approche positive,<br />

intègre dans sa sélection des entreprises le<br />

respect de critères sociaux, environnementaux,<br />

éthiques et de gouvernance. Stade ultime,<br />

l’engagement actionnarial. Certains fonds<br />

(ISR) interviennent auprès de l’entreprise<br />

directement ou par leur droit de vote lors des<br />

assemblées, pour la prise en compte de ces<br />

critères extra financiers.<br />

AlphaBeM 57


1999<br />

Convention<br />

fondamentale<br />

(OIT) interdisant<br />

les pires formes<br />

de travail<br />

des enfants,<br />

ratifiée par<br />

165 Etats.<br />

Alors que les investisseurs dans les fonds de<br />

partage ou produits financiers solidaires,<br />

acceptent un degré de perte financière<br />

significatif, l’ISR est fondé sur la conviction que<br />

le respect de critères du développement<br />

durable assure une meilleure performance<br />

financière à moyen ou long terme. « Soyons<br />

honnêtes, si c’est rentable à long terme » !<br />

Face à l’approche « court terme » des marchés<br />

financiers, l’ISR devient la déclinaison financière<br />

et spéculative du développement durable.<br />

Le bien, les bonnes pratiques produisent<br />

forcément du bien, de la performance. Ceci dit,<br />

les études montrent que les performances<br />

des fonds ISR sont, pour l’instant, plutôt<br />

décevantes au strict plan financier.<br />

ISO - Organisation Internationale<br />

de Normalisation.<br />

L’ISO est le plus grand producteur et éditeur<br />

mondial de normes internationales. Parce que<br />

le nom “Organisation internationale de normalisation”<br />

aurait donné lieu à des abréviations<br />

différentes selon les langues (“IOS” en anglais<br />

et “OIN” en français), ses fondateurs ont opté<br />

pour un nom universel : “ISO”. Ce nom est<br />

dérivé du grec isos, signifiant “égal”. L'ISO est<br />

une ONG constituée en réseau d'instituts<br />

nationaux de normalisation de 157 pays, selon<br />

le principe d'un membre par pays, dont le<br />

Secrétariat central, situé à Genève, assure la<br />

coordination d'ensemble. L'ISO a élaboré plus<br />

de 17000 normes internationales sur des sujets<br />

très variés et 1100 nouvelles normes ISO sont<br />

publiées chaque année. Tout l'éventail des<br />

domaines techniques sont concernés.<br />

www.iso.org<br />

58 BeM2008


Etre homme, c’est précisément être responsable.<br />

C’est sentir en posant sa pierre,<br />

que l’on contribue à bâtir le monde.<br />

Antoine de St-Exupéry<br />

J comme…<br />

Jetable<br />

Une façon de réduire notre empreinte écologique<br />

est de modifier nos comportements de<br />

consommation. Depuis 2004, le WWF a lancé,<br />

avec les Amis du vent et l'agence O2 France,<br />

une campagne pour convaincre la population<br />

et les entreprises de passer de la société du<br />

jetable à la société du durable. Le WWF s'est<br />

ainsi engagé dans une dynamique globale de<br />

réduction des déchets. L'adhésion symbolique<br />

à ce manifeste permet d'officialiser une prise<br />

de conscience sur la nécessité de changement<br />

de nos comportements.<br />

A titre d'exemple, le sac à usage unique est<br />

polluant à plus d'un titre : dégradation de<br />

l'environnement, danger sanitaire, pollution<br />

visuelle... Il est devenu le symbole de la<br />

consommation, de la société du jetable.<br />

Certes pratique, il ne l'est pas longtemps en<br />

comparaison des dégâts qu'il cause. Il en est<br />

de même pour bon nombre de produits<br />

dits jetables. Un produit jetable n'est pas un<br />

produit dont on se débarrasse si facilement.<br />

Le déchet qui a le moins d'impact reste celui<br />

qu'on ne produit pas. Manifeste du WWF<br />

“Ensemble passons du jetable au durable”<br />

www.wwf.fr/campagnes/campagnes/du_jetable_<br />

au_durable<br />

2000<br />

Le nombre<br />

de voitures<br />

en circulation<br />

dans le monde<br />

(532 millions)<br />

a été multiplié<br />

par dix en<br />

cinquante ans.<br />

Jouissance<br />

Se dit de l’émotion épectasique ressentie<br />

par toute personne, généralement et essentiellement<br />

du sexe masculin, en conduisant un<br />

véhicule terrestre doté d’un moteur à explosion.<br />

AlphaBeM 59


2000<br />

L’assemblée<br />

générale de<br />

l’ONU adopte<br />

la Déclaration<br />

du Millénaire.<br />

Les chefs d’Etat<br />

signataires<br />

s’engagent<br />

à promouvoir<br />

la paix et à réduire<br />

la pauvreté dans<br />

le monde,<br />

en répondant<br />

notamment<br />

aux besoins du<br />

continent africain<br />

(promotion de<br />

la démocratie,<br />

lutte contre<br />

les maladies<br />

infectieuses,<br />

transfert de<br />

technologie<br />

et aide au<br />

développement).<br />

Grande consommatrice de dérivés pétroliers<br />

ainsi que d’adrénaline, en même temps que<br />

réminiscence du principe de plaisir associé<br />

aux jouets de la petite enfance, cette émotion<br />

crée une quantité invraisemblable de pollutions<br />

(et pas seulement nocturnes) tout à fait<br />

incompatibles avec la survie de notre espèce,<br />

sans compter les autres et toutes ces sortes<br />

de choses.<br />

K comme…<br />

Kyoto (Protocole de)<br />

En 1997, les pays signataires de l’Agenda 21<br />

de Rio se réunissent à Kyoto. L’enjeu de<br />

cette conférence est lourd de sens : réduire<br />

de 5,5% (par rapport à 1990) les émissions<br />

de g<strong>az</strong> à effet de serre responsables du<br />

changement climatique. Certes, l’objectif paraît<br />

peu ambitieux, quand on sait qu’il faudra<br />

réduire de moitié ces mêmes émissions d’ici<br />

2050 pour enrayer leur impact d’ores et<br />

déjà constaté : réchauffement, sécheresse,<br />

désertification, fonte des glaciers et calottes<br />

polaires, phénomènes climatiques toujours<br />

plus extrêmes et fréquents (inondations,<br />

tsunamis, ouragans…).<br />

Le problème est que ce protocole, pour être<br />

effectif et applicable, devait être ratifié par<br />

au moins 55 pays représentant 55% des<br />

émissions mondiales de g<strong>az</strong> à effet de serre…<br />

Or, ce quorum n’a été atteint qu’en 2004,<br />

avec le ralliement de la Russie ! Il est certain<br />

qu’un tel « retard à l’allumage » a sérieusement<br />

entamé la crédibilité de cette initiative !<br />

60 BeM2008


Sénat.<br />

Groupe de gentlemen d'un certain âge chargés de<br />

hautes responsabilités et de sombres méfaits<br />

Ambrose Bierce<br />

Certes, l’Union européenne a élaboré un<br />

système de quotas d’émission de CO² pour<br />

atteindre son objectif de réduction : moins<br />

20% d’ici 2020 ! Certes, le Japon s’est engagé<br />

à diminuer de 6% ses émissions de g<strong>az</strong> à effet<br />

de serre… Mais, a contrario, la ratification du<br />

protocole par les Etats-Unis, champions du<br />

monde des pollueurs, se fait toujours attendre.<br />

Quant aux pays en développement, parmi<br />

lesquels l’Inde, le Brésil ou la Chine, ils sont<br />

parties prenantes du protocole, mais ne sont<br />

pas concernés par les objectifs de réduction<br />

chiffrés : c’est le paradoxe de Kyoto.<br />

Pour autant, restons optimistes : la Californie,<br />

cinquième puissance économique mondiale,<br />

a adopté depuis quelques années et sous<br />

l’impulsion de son célèbre gouverneur une<br />

règlementation environnementale qui va bien<br />

au-delà des exigences de 1997. L’Australie a<br />

ratifié le Protocole de Kyoto en 2007. Quant<br />

à la Chine, la prise de conscience écologique<br />

de ses dirigeants et citoyens est proportionnelle<br />

à la croissance soutenue de ses niveaux<br />

de pollution : elle sera, à court terme, dans<br />

l’obligation de prendre les décisions qui<br />

s’imposent.<br />

L comme…<br />

Labels<br />

Crées au début des années 1990, les labels<br />

environnementaux appelés “écolabels”, permettent<br />

de distinguer les produits les plus<br />

“écologiquement” corrects. Même si le "zéro<br />

impact" n'existe pas, ces logos (labels privés,<br />

AlphaBeM 61


NF Environnement ou écolabel européen) sont<br />

affichés sur les biens ayant des conséquences<br />

réduites sur leur environnement tout au long<br />

de leur cycle de vie. Deux écolabels officiels<br />

sont délivrés en France : la Marque NF<br />

Environnement et l’Ecolabel européen.<br />

L'Usine Nouvelle, n°3102, 22 mai 2008<br />

License to operate<br />

En français, le droit d’exercer ses activités,<br />

décerné symboliquement (medias, associations<br />

de consommateurs, groupes de pression, les<br />

citoyens en général) désigne la reconnaissance<br />

concédée à une entreprise par l’opinion<br />

publique de la prise en compte de l’équilibre<br />

des 3 P (triple bottom line) : Profits, Personnes,<br />

Planète (Profits, People, Planet).<br />

M comme…<br />

Manager durable<br />

Un manager est réputé durable dès lors qu’elle<br />

ou il adopte une posture et un comportement<br />

qui renforcent la coopération au sein de son<br />

équipe, qui valorise les ressources de femmes<br />

et des hommes qu’il dirige, aboutissant ainsi<br />

à une amélioration de la productivité, de la<br />

rentabilité et du climat social. Affaire de<br />

compétence mais aussi de comportement,<br />

c'est-à-dire « cette manière d’être et de faire<br />

en relation directe avec nos croyances et les<br />

émotions qui en découlent ».<br />

Exemple : Monsieur Hermann Ageur a grandi<br />

dans l’idée que les employés sont des fainéants<br />

et qu’il faut les surveiller et les cadrer en<br />

permanence pour espérer obtenir un résultat.<br />

62 BeM2008


Cette croyance génère en lui soit de la peur<br />

dès lors qu’il risque de « perdre le contrôle »,<br />

soit de la colère dès lors qu’un employé prend<br />

une initiative. Il n’est pas un manager durable,<br />

car il bride la créativité de son équipe et fait<br />

perdre de l’argent à son entreprise.<br />

Alors on va le faire changer !<br />

Faisons-lui prendre conscience<br />

que ses croyances sont respectables<br />

(quoique ), mais inadaptées à la situation<br />

de responsabilité qui lui est confiée. Ainsi donc,<br />

il va découvrir que le manager durable,<br />

par opposition au manager jetable, est celle<br />

ou celui qui est capable de s’interroger sur<br />

ses croyances, ses émotions et sur les<br />

comportements qui en découlent.<br />

“J’ai bien connu<br />

Taylor et Smith”<br />

Manager responsable<br />

D'après une enquête de la revue Qualitique<br />

de 2006, près de 51% des étudiants estiment<br />

que leur formation ne les prépare pas à<br />

un comportement socialement responsable.<br />

Si le marché est par définition irresponsable,<br />

qu'est-ce donc qu'un manager responsable <br />

Longtemps limitée à l'idée que la responsabilité<br />

du manager permettait d'aller au-delà du<br />

caractère incertain du marché, la responsabilité<br />

est de plus en plus souvent comprise comme<br />

l'obligation de répondre de ses actes, d'en rendre<br />

compte aux autres comme à soi-même.<br />

Face aux dilemmes que constituent le plus<br />

souvent les décisions managériales, le manager<br />

responsable est celui qui aura forgé sa décision<br />

en prenant en compte les trois dimensions<br />

économique, sociale et environnementale.<br />

L'individu responsable est celui qui choisit son<br />

“destin”, qui occupe sa place là où il a choisi<br />

AlphaBeM 63


Prix Nobel<br />

d'économie 2001<br />

Joseph Stieglitz<br />

reçoit le prix Nobel<br />

d’Economie.<br />

En 2002, il publie<br />

« La Grande<br />

Désillusion »,<br />

qui devient<br />

un ouvrage de<br />

référence pour<br />

le mouvement<br />

altermondialiste.<br />

d'être et non là où les événements l'ont<br />

conduit. Le manager responsable est celui<br />

qui tout en assumant ses décisions, en<br />

assume aussi les conséquences. C'est en se<br />

forgeant une pensée critique qui suppose à<br />

la fois de comprendre l'entreprise comme un<br />

acteur pluriel, jeu de pouvoirs et d'intérêts<br />

et de se connaître soi-même pour se penser<br />

en situation.<br />

Marchés financiers et<br />

responsabilité globale<br />

Ces dernières années ont été marquées par<br />

de nombreuses crises et autres scandales<br />

financiers. De la bulle internet à la crise des<br />

crédits subprime, d'Enron à Vivendi Universal,<br />

les marchés financiers ont montré à quel point<br />

leurs dérapages pouvaient perturber le bon<br />

fonctionnement de l'économie. Or, ne l'oublions<br />

pas, ces marchés jouent un rôle central dans<br />

la création de richesse et le développement<br />

économique. A travers les différentes fonctions<br />

qu'ils remplissent (financement de l'économie,<br />

gestion de l'épargne, gestion des risques,<br />

valorisation des actifs,…), ils permettent aux<br />

agents économiques de trouver les produits<br />

dont ils ont besoin pour entreprendre, investir,<br />

faire fructifier un patrimoine… et cela d'autant<br />

mieux que ces marchés sont efficients, en<br />

d'autres termes que leurs prix intègrent toute<br />

l'information pertinente disponible (conjoncture<br />

économique, résultats des entreprises…). Les<br />

crises multiples précédemment évoquées sont<br />

la preuve de l'existence de périodes d'inefficience<br />

sur les marchés du fait d'un mauvais<br />

traitement de l'information (bulle internet) ou<br />

d'une information de mauvaise qualité (Enron).<br />

64 BeM2008


Etre libre,<br />

signifie avant tout être responsable<br />

vis-à-vis de soi-même.<br />

Mircea Eliade<br />

Dès lors, les prix ne sont plus le reflet de<br />

la réalité économique, amenant les agents à<br />

prendre des risques excessifs dans l'espoir de<br />

réaliser rapidement des profits importants. Les<br />

marchés financiers deviennent alors des centres<br />

autonomes de profit, sans connexion avec les<br />

données économiques fondamentales.<br />

Les réponses apportées suite à ces différents<br />

épisodes (loi Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis,<br />

loi de sécurité financière en France) reposent sur<br />

des contraintes réglementaires et une pression<br />

mise sur les parties prenantes pour plus de<br />

transparence et une meilleure gestion des<br />

risques. Mais de manière plus générale, seul un<br />

comportement responsable de l'ensemble<br />

des acteurs permettra de garantir un fonctionnement<br />

efficace des marchés financiers. Les<br />

entreprises en donnant l'information la plus<br />

juste possible sur leur situation, les agences de<br />

notation en les évaluant de la manière la plus<br />

rigoureuse, les investisseurs en privilégiant les<br />

investissements socialement responsables et<br />

les autorités économiques en intervenant<br />

lorsque les marchés dérapent seront alors les<br />

garants de l'efficience des marchés financiers<br />

et participeront ainsi à un environnement économique<br />

plus harmonieux.<br />

Marketing et responsabilité<br />

Le marketing dans les relations économiques<br />

et plus largement sociales met l’individu -<br />

consommateur – citoyen devant un supplément<br />

de responsabilité individuelle et collective. A<br />

cette responsabilité accrue correspond sans<br />

doute le besoin d’une information critique utile.<br />

A ce titre, il semble souhaitable que les<br />

étudiants en gestion, des Universités et des<br />

AlphaBeM 65


2001<br />

A la suite d’une<br />

manipulation<br />

comptable visant<br />

à masquer des<br />

pertes enregistrées<br />

lors d’opérations<br />

spéculatives,<br />

l’entreprise<br />

américaine Enron<br />

fait faillite.<br />

La découverte<br />

du scandale<br />

entraîne la chute<br />

du cabinet<br />

Arthur Andersen,<br />

chargé d’auditer<br />

les comptes<br />

de l’entreprise.<br />

Ecoles, soient confrontés durant leur scolarité<br />

à quelques questions portant sur le sens des<br />

techniques qu’ils apprennent à appliquer<br />

efficacement. Pour un enseignant de marketing,<br />

la question éthique commence certainement<br />

dans cet approfondissement théorique des<br />

outils mis à la disposition des futurs praticiens.<br />

Pour l’étudiant et le citoyen, ce regard plus<br />

spéculatif est probablement une des clés de<br />

l’autonomie individuelle dont certains prévoient<br />

un renforcement et que d’aucuns, à l’instar<br />

d’Aristote, appellent de leur vœux.<br />

Source : Trinquecoste, J-F.,(1996), Théorie du<br />

Marketing et éthique, Gestion 2000, n°2 p11-24<br />

Micro-finance<br />

De nos jours, 80% des habitants de notre<br />

planète ne peuvent pas avoir accès aux<br />

services financiers proposés par les banques,<br />

car ils n’ont pas de garantie à fournir (pas<br />

de document d’identité, pas de banques à<br />

proximité). Vient alors l’idée de prêter à celles<br />

et ceux qui n’ont rien.<br />

A la fin des années 70, au Bangladesh, un<br />

jeune professeur d’économie rurale rencontre<br />

un groupe d’une quarantaine de femmes<br />

obligées d’emprunter auprès d’usuriers pour<br />

acheter la paille nécessaire au rempaillage des<br />

chaises. Ces femmes ne trouvant aucune<br />

banque pour leur prêter de quoi échapper aux<br />

usuriers, le jeune professeur leur prête lui-même<br />

les quelques dollars nécessaires. Ce jeune<br />

professeur, Mohamed YUNUS vient de<br />

donner naissance à un mouvement qui<br />

aboutira, en 1983, à la création de la Grameen<br />

Bank (la banque du village) et permettra de<br />

faire pénétrer le micro crédit dans ce que<br />

66 BeM2008


L'art de diriger consiste à savoir<br />

abandonner la baguette<br />

pour ne pas gêner l'orchestre.<br />

Herbert Von Karayan<br />

l’on commence à appeler la micro économie<br />

planétaire, facteur de dépaupérisation de<br />

millions de personnes.<br />

Peu après, en France, Maria Nowack, inspirée<br />

par l’action de Mohamed Yunus, lance l’ADIE<br />

(Association pour le Droit à l’Initiative<br />

Economique), et plus près de nous à<br />

Bordeaux, Alain Juppé crée la CSDL (Caisse<br />

Sociale de Développement Local) adossée à<br />

la Caisse d’Epargne.<br />

N comme…<br />

Normes sociales et environnementales<br />

Une norme est un “document établi par<br />

consensus, qui fournit, pour des usages<br />

communs et répétés, des règles, des lignes<br />

directrices ou des caractéristiques, pour des<br />

activités ou leurs résultats, garantissant un<br />

niveau d'ordre optimal dans un contexte<br />

donné” (extrait du Guide ISO/CEI 2).<br />

Une norme est donc un “référentiel” de<br />

comparaison, un accord documenté ou une<br />

règle écrite portant sur la façon de répondre<br />

à des exigences. La norme représente un<br />

état conforme à une règle. On parle aussi<br />

d’ensemble de critères ou de principes auxquels<br />

l’on va se référer pour émettre un<br />

jugement de valeur. La référence est donc plus<br />

ou moins floue et l’écart à la norme n’implique<br />

pas forcément de sanctions. Les normes<br />

sociales n’ont donc pas le caractère coercitif<br />

des lois sociales. Cela renvoie à la distinction<br />

juridique traditionnelle entre, respectivement,<br />

la soft law et la hard law.<br />

AlphaBeM 67


2002<br />

Worldcom,<br />

entreprise de<br />

télécommunication<br />

américaine,<br />

déclare près de<br />

11 milliards de<br />

dollars de revenus<br />

fictifs…<br />

Au-delà des<br />

conséquences<br />

financières,<br />

cette fraude<br />

comptable<br />

contraindra<br />

l’entreprise à<br />

changer de nom<br />

en 2003.<br />

En 2005, son<br />

ancien président<br />

sera condamné<br />

à 25 ans<br />

de prison ferme.<br />

Normes environnementales internationales :<br />

ISO 14001/14004 “Systèmes de management<br />

environnemental” (SME)<br />

La famille des normes ISO 14000 traite de divers<br />

aspects du management environnemental. Un<br />

SME répondant à leurs exigences est un outil<br />

de management qui permet à un organisme<br />

de toute taille et de tout type :<br />

• d'identifier et de maîtriser l'impact environnemental<br />

de ses activités,<br />

• d'améliorer en permanence sa performance<br />

environnementale,<br />

• de mettre en œuvre une approche systématique<br />

pour définir des objectifs et cibles<br />

environnementaux, les atteindre et démontrer<br />

qu'ils ont été atteints.<br />

Norme internationale ISO 26000<br />

“Responsabilité sociétale”<br />

Prévue début 2009, elle propose des lignes<br />

directrices pour tous types d'organisations<br />

quelles que soient leur taille ou leur localisation,<br />

sur :<br />

• les principes et les thématiques de la responsabilité<br />

sociétale,<br />

• l'intégration, la mise en œuvre et la promotion<br />

de pratiques socialement responsables,<br />

• l'identification et le dialogue avec les parties<br />

prenantes,<br />

• la communication sur les engagements<br />

relatifs à la responsabilité sociétale.<br />

www.iso.org<br />

Norme AA 1000 (AA - AccountAbility)<br />

Norme internationale pour la gestion de la<br />

responsabilité sociale. Adossée à 3 principes ;<br />

la transparence, la responsabilité et la réactivité,<br />

68 BeM2008


Tout ce qui augmente la liberté,<br />

augmente la responsabilité.<br />

Victor Hugo<br />

elle permet de vérifier les performances de<br />

l'entreprise en matière sociale, éthique et<br />

environnementale.<br />

www.accountability.org.uk<br />

Norme SA 8000<br />

La première norme internationale qui labellise les<br />

entreprises en fonction de leur responsabilité<br />

sociale. Elle a pour objectif de faire respecter<br />

les traités et les conventions internationales<br />

dans 9 domaines prioritaires :<br />

1. l'interdiction du travail des enfants en<br />

dessous de 15 ans,<br />

2. l'interdiction du travail forcé,<br />

3. la santé et la sécurité des travailleurs,<br />

4. la liberté d'association et le droit à la<br />

négociation collective,<br />

5. l'interdiction de discrimination,<br />

6. l'interdiction de "pratiques disciplinaires",<br />

7. le contrôle des horaires de travail,<br />

8. une rémunération honnête qui répond au<br />

moins aux standards légaux nationaux et<br />

satisfait aux besoins basiques des employés,<br />

9. la définition de procédure de contrôle.<br />

www.sa-intl.org<br />

Notation responsable<br />

Concrétiser en une seule « note » la performance<br />

d’une entreprise ou une institution en matière<br />

de responsabilité sociale est indispensable<br />

pour guider les investisseurs qui n’ont pas le<br />

temps, les moyens ou les compétences pour<br />

procéder aux indispensables audits et analyses.<br />

Depuis longtemps avec efficacité, Moody’s,<br />

Standard and Poor’s et Fitch Ibca, les agences<br />

de notation financière indépendantes apprécient<br />

le risque de solvabilité financière, c'est-à-dire<br />

ses capacités de remboursement de ses<br />

AlphaBeM 69


1 ère agence<br />

de notation<br />

ARESE,<br />

la Première<br />

agence de<br />

notation sociale et<br />

environnementale<br />

française, créée<br />

en 1997.<br />

Elle a été reprise<br />

depuis par<br />

l’agence Vigeo.<br />

engagements financiers. Cette note détermine la<br />

prime de risque que la société devra supporter.<br />

La création d’agence de notation sociale<br />

correspond à une forte attente pour les<br />

Investissements Socialement Responsables<br />

(ISR). Les plus importantes : Oekom en<br />

Allemagne, Triodos aux Pays Bas, Avanzi<br />

en Italie ou Vigeo en France notent selon des<br />

critères sociaux et environnementaux au<br />

regard du développement durable. L’exercice<br />

par nature souvent qualitatif s’avère complexe.<br />

L’Observatoire sur la Responsabilité Sociale<br />

des Entreprises – ORSE – publie un guide de<br />

ces agences et de leur méthodologie.<br />

O comme…<br />

Objectifs du Millénaire pour<br />

le Développement (OMD)<br />

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement<br />

ont été fixés lors du Sommet du<br />

Millénaire en septembre 2000. Ils sont au<br />

nombre de huit :<br />

• réduire l'extrême pauvreté et la faim,<br />

• assurer l'éducation primaire pour tous,<br />

• promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation<br />

des femmes,<br />

• réduire la mortalité des enfants de moins de<br />

cinq ans,<br />

• améliorer la santé maternelle,<br />

• combattre le VIH/sida, le paludisme et<br />

d'autres maladies,<br />

• assurer un environnement durable,<br />

• mettre en place un partenariat mondial pour<br />

le développement.<br />

70 BeM2008


Organisme Génétiquement Modifié (OGM)<br />

C’est un organisme dont le patrimoine<br />

génétique a été modifié. C'est-à-dire qu’il<br />

a été inséré dans son génome (ADN) un ou<br />

plusieurs gènes issus d’un autre organisme.<br />

Cela permet : de renforcer certaines de ses<br />

propriétés (croître en consommant moins<br />

d’eau) ; de lui en donner de nouvelles fonctions<br />

considérées comme désirables (lutter contre un<br />

parasite), d’atténuer, voire d’éliminer certaines<br />

propriétés considérées comme indésirables<br />

(odeur peu attirante).<br />

La création d’OGM améliore souvent le rendement<br />

des productions agricoles. Elles sont<br />

aussi particulièrement efficaces en application<br />

médicale.<br />

La plupart du temps, la production d’OGM<br />

est réalisée par des entreprises qui en<br />

possèdent le brevet et donc le monopole.<br />

Paradoxalement, la généralisation de l’utilisation<br />

d’espèces OGM favorise la disparition des<br />

espèces anciennes qui ne sont plus utilisées,<br />

nuisant ainsi à la biodiversité.<br />

De plus, certains OGM<br />

peuvent également<br />

présenter des risques,<br />

principalement sanitaires<br />

ou environnementaux<br />

(dissémination<br />

non désirée<br />

de gènes) dont<br />

l'impact reste<br />

inconnu pour<br />

le moment…<br />

AlphaBeM 71


Organisation Internationale du Travail (OIT)<br />

L’Organisation Internationale du Travail (OIT)<br />

est la référence absolue en matière d’édiction<br />

de normes sociales internationales. Dès 1919,<br />

l’OIT fut chargée de la rédaction d’un code<br />

international du travail pouvant servir de<br />

référence au monde entier. La particularité de<br />

cette organisation vient de sa structure tripartite,<br />

qui met à égalité les gouvernements avec les<br />

travailleurs et les employeurs. Sa vocation reste<br />

de promouvoir la justice sociale et notamment<br />

de faire respecter les droits de l'homme dans le<br />

monde du travail. Le cœur de l’OIT réside dans<br />

sa charte qui définit notamment les quatre<br />

normes fondamentales du travail reconnues<br />

internationalement et constituant une base<br />

juridique essentielle : liberté d’association (droit<br />

de se syndiquer), abolition du travail forcé (des<br />

prisonniers par exemple), non-discrimination<br />

(de genre, de race, religieux, etc.) et élimination<br />

du travail des enfants. Le système de contrôle<br />

de l’OIT est complexe, mais les sanctions<br />

d’exclusion, possibles en théorie, ne sont<br />

jamais prononcées. Au-delà du droit, les<br />

normes fondamentales de l’OIT représentent<br />

un socle moral qui inspire très directement<br />

la plupart des autres organisations internationales<br />

(ONU, OCDE, UE…) mais également les<br />

chartes ou les codes de conduite de la plupart<br />

des grandes multinationales. La charte de l’OIT<br />

constitue donc le référentiel par excellence en<br />

matière de normes sociales.<br />

Organisation Non Gouvernementale (ONG)<br />

Le terme « Organisation Non Gouvernementale »<br />

apparait pour la première fois à l’article 71 de<br />

la Charte des Nations Unies, adoptée en 1945<br />

72 BeM2008


Le meilleur manager est celui qui sait trouver les talents<br />

pour faire les choses et qui sait aussi réfréner son envie<br />

de s'en mêler pendant qu'ils les font.<br />

Théodore Roosevelt<br />

à la Conférence de San Francisco. Elles<br />

existaient sous leur forme moderne depuis<br />

plusieurs décennies, jouant un rôle important<br />

dans la défense des droits humains, la justice<br />

internationale, l’environnement, la paix, le droit<br />

des femmes.<br />

Le département de l’information des Nations<br />

Unies définit les ONG comme un regroupement<br />

de citoyens dans un but altruiste. En France,<br />

si le terme ONG est souvent employé, on<br />

utilise aussi OSI (Organisation de Solidarité<br />

Internationale) ou ASI (Association de Solidarité<br />

Internationale). Il y aurait, aujourd’hui, plus de<br />

40 000 ONG dans le monde.<br />

Organisation<br />

Le terme “organisation” est souvent utilisé,<br />

comme son synonyme “organisme”, pour<br />

désigner un ensemble déterminé de personnes<br />

travaillant ensemble, avec ou sans<br />

installations, avec des responsabilités, des<br />

pouvoirs et des relations. Cet ensemble est<br />

généralement structuré. Une organisation (ou<br />

organisme) peut être publique ou privée, à<br />

but lucratif ou non : entreprise, compagnie,<br />

société, firme, université, école, coopérative,<br />

organisation gouvernementale ou non gouvernementale,<br />

œuvre de bienfaisance, association<br />

ou parties ou combinaisons de celle-ci,<br />

entreprise unipersonnelle…<br />

Sierra Club<br />

Première ONG<br />

de protection de<br />

l’environnement<br />

fondée aux Etats-<br />

Unis en 1892.<br />

WWF<br />

Wide Fund for<br />

Nature (WWF),<br />

association de<br />

protection de<br />

l’environnement<br />

et de défense<br />

des animaux<br />

créée en 1961.<br />

Greenpeace<br />

Naissance de<br />

l’association<br />

Greenpeace au<br />

Canada en 1971.<br />

Oxymore<br />

Figure de rhétorique en vogue chez les publicitaires<br />

intellectuels et chez les professeurs<br />

iconoclastes permettant de conjuguer des<br />

notions potentiellement contradictoires dans<br />

une obscure clarté.<br />

AlphaBeM 73


2002<br />

Lors du<br />

Sommet Mondial<br />

du Développement<br />

Durable à<br />

Johannesburg,<br />

chefs d'États,<br />

représentants<br />

gouvernementaux,<br />

entreprises et<br />

ONG ratifient un<br />

traité concernant<br />

la conservation<br />

des ressources<br />

naturelles et<br />

la biodiversité.<br />

Exemples : développement / durable, intelligence<br />

/ économique, manager / responsable,<br />

économie / solidaire, publicitaires / intellectuels,<br />

professeurs / iconoclastes.<br />

P comme…<br />

Paradigme<br />

Modèle conceptuel, théorie, mode de perception,<br />

hypothèse ou cadre de référence, façon de<br />

voir le monde. Le concept de développement<br />

durable ainsi que celui de responsabilité<br />

globale induit une évolution de notre paradigme<br />

pour ne pas dire une rupture avec le<br />

paradigme du développement effréné et sans<br />

limites de la société de consommation.<br />

Parties prenantes<br />

Connues en anglais sous le nom de stakeholders,<br />

les parties prenantes de l'entreprise regroupe<br />

l'ensemble de ceux qui participent à sa vie<br />

économique (salariés, clients, fournisseurs,<br />

actionnaires), de ceux qui observent l'entreprise<br />

(syndicats, ONG), et de ceux qu'elle<br />

influence plus ou moins directement (société<br />

civile, collectivité locale...). Les entreprises<br />

socialement responsables sont non seulement<br />

transparentes envers leurs parties prenantes<br />

mais elles veillent aussi à servir l'ensemble de<br />

leurs intérêts (ce qu'on appelle en anglais la<br />

“stakeholders value”). Elles s'opposent en cela<br />

aux entreprises pour qui le rendement à court<br />

terme est la seule et unique priorité (en anglais<br />

“shareholder value”)<br />

www.novethic.com.<br />

74 BeM2008


Presque toujours la responsabilité<br />

confère à l’homme de la grandeur.<br />

Stefan Zweig<br />

Positive (économie)<br />

Système de production qui créé des richesses,<br />

des emplois et de la cohésion sociale, tout en<br />

restaurant le capital écologique de notre environnement.<br />

L’exploitation de la photosynthèse,<br />

de la méthanisation de la biomasse, de l’éolien,<br />

de la récupération, du sauvage ou des légumes<br />

oubliés sont autant d’exemples significatifs de<br />

l’économie positive, qui doit relever le défi de<br />

créer de la croissance, autour des déchets,<br />

des rebuts ou de l’inépuisable. « Faire plus avec<br />

moins », tel pourrait être son credo !<br />

Principe de précaution<br />

« Dans le doute, abstiens-toi ! »<br />

Si la prévention concerne des risques avérés<br />

(risque nucléaire, l’amiante,…), la précaution vise<br />

les risques hypothétiques non encore confirmés<br />

scientifiquement mais dont la possibilité peut<br />

être identifiée à partir de connaissances<br />

empiriques et scientifiques.<br />

Face aux apprentis sorciers en tout genre, le<br />

principe de précaution a été entériné en 1992<br />

par la convention de Rio et dans la loi française<br />

en 1995 selon la formulation suivante :<br />

« L’absence de certitudes, compte tenu des<br />

connaissances scientifiques et techniques du<br />

moment, ne doit pas retarder l’adoption de<br />

mesures effectives et proportionnées visant à<br />

prévenir un risque de dommages graves et<br />

irréversibles (…) à un coût économiquement<br />

acceptable ». En vertu de ce principe, de<br />

nombreuses « vaches folles » ont été brûlées,<br />

sans qu’aucune preuve scientifique n’ait<br />

démontré de façon irréfutable leur danger<br />

pour l’Homme.<br />

Selon le Rapport de la Commission pour<br />

la libération de la croissance française<br />

Oh !<br />

Légumes oubliés<br />

Depuis 1977,<br />

cette exploitation<br />

agricole s’inscrit<br />

dans une logique<br />

d’économie<br />

positive.<br />

Autour des<br />

plantes sauvages,<br />

des variétés<br />

autochtones et<br />

de l’agriculture<br />

biologique, elle a<br />

créé en Gironde<br />

denombreux<br />

emplois et du<br />

développement<br />

économique.<br />

A travers de<br />

multiples actions<br />

touristiques,<br />

elle est engagée<br />

dans l’animation<br />

de son territoire,<br />

tout en collaborant<br />

activement<br />

avec les milieux<br />

enseignants,<br />

pour favoriser<br />

l’éducation des<br />

enfants aux goûts,<br />

à l’environnement,<br />

au jardin,<br />

à la biodiversité<br />

et à l’alimentation<br />

durable !<br />

AlphaBeM 75


Performance<br />

globale<br />

Initiée par le<br />

Centre des<br />

Dirigeants<br />

d’Entreprise,<br />

la performance<br />

globale vise à<br />

engager l’entreprise<br />

dans une<br />

démarche de<br />

performance,<br />

plus respectueuse<br />

des parties<br />

prenantes - clients,<br />

salariés,<br />

fournisseurs,<br />

actionnaires,<br />

société civile,<br />

environnement -<br />

et moins axée sur<br />

la maximisation<br />

des profits<br />

à court terme.<br />

(Attali, 2007), le principe de précaution peut<br />

devenir un principe d’indécision qui s’oppose<br />

par définition au progrès scientifique et bride la<br />

recherche au nom du conservatisme et de<br />

la peur dans l’avenir.<br />

Programme des Nations Unies pour<br />

le Développement (PNUD)<br />

Le Programme des Nations Unies pour le<br />

Développement est financé par les contributions<br />

volontaires de la quasi-totalité des pays<br />

de la planète. Il coordonne les activités de<br />

développement de tous les organismes des<br />

Nations Unies et a pour mission :<br />

• d’aider les pays à se doter des moyens<br />

d'assurer un développement durable axé<br />

sur les populations,<br />

• d’appuyer des programmes dans 174 pays<br />

en développement grâce à un réseau de<br />

132 bureaux,<br />

• de lutter contre la pauvreté et pour l'égalité<br />

des sexes, la régénération de l'environnement<br />

et la bonne gouvernance,<br />

• d’encourager le dialogue et l'action au service<br />

du développement en publiant chaque année<br />

un rapport sur le développement humain.<br />

Q comme…<br />

Qualité totale<br />

La qualité totale (Total Quality Management,<br />

TQM en anglais) est une démarche de progrès<br />

continu dont l'objectif est l'obtention d'une<br />

très large mobilisation et implication de toute<br />

l'entreprise pour parvenir à un haut niveau de<br />

qualité (excellence) en réduisant au maximum<br />

76 BeM2008


Chacun est responsable de la planète<br />

et doit la protéger à son échelle.<br />

Yann Arthus-Bertrand<br />

les gaspillages et les coûts cachés.<br />

Il s'agit d'un courant d'idées, d'un état d'esprit<br />

qui fait la promotion de la recherche de la plus<br />

grande qualité possible dans toute l'organisation.<br />

Viser la qualité totale, c'est faire en sorte que ce<br />

but soit atteint en améliorant constamment<br />

tous les processus, internes et externes, qui<br />

contribuent au produit ou au service.<br />

Pour y arriver, on fait appel à une approche<br />

systémique de l'organisation et à une approche<br />

méthodique, souvent statistique, pour le<br />

diagnostic de son état de fonctionnement.<br />

Les promoteurs de la qualité totale conçoivent<br />

l'entreprise comme un système complexe et<br />

intégré de fonctions et de relations dont on<br />

peut analyser le fonctionnement et les résultats<br />

en utilisant les stratégies de l'excellence :<br />

approche processus, analyse des risques,<br />

méthodes statistiques, Six Sigma, Lean<br />

management, etc…<br />

EABIS<br />

The European<br />

Academy of<br />

Business in<br />

Society (EABIS)<br />

is a unique alliance<br />

of companies,<br />

business schools<br />

and academic<br />

institutions that is,<br />

with the support<br />

of the European<br />

Commission,<br />

committed to<br />

integrating<br />

business in<br />

society issues<br />

into the heart of<br />

business theory<br />

and practice<br />

in Europe.<br />

Quotas d'émissions de CO 2<br />

Afin d’atteindre les objectifs du Protocole de<br />

Kyoto, l’Union Européenne a mis en place, dès<br />

2005, un système de quotas d'émission de<br />

CO 2 . Ce dernier a pour objectif d’inciter les<br />

grandes entreprises (privées et publiques)<br />

des secteurs de l’énergie et de l’industrie à<br />

réduire leur impact environnemental et leurs<br />

pollutions. Plus de 11000 installations sont<br />

concernées, parmi lesquelles des raffineries de<br />

pétrole, des centrales thermiques, des sites de<br />

production sidérurgique, certaines usines de<br />

papier et de carton : elles représentent à<br />

elles-seules la moitié des émissions de CO 2<br />

en Europe !<br />

Les pays membres de l’UE sont en charge de<br />

l’application de ce mécanisme : dans le cadre<br />

AlphaBeM 77


d’un Plan National d’Attribution de Quotas<br />

Quinquennal validé par la Commission<br />

Européenne, chaque Etat alloue annuellement<br />

une certaine quantité de quotas d’émission (Un<br />

quota = une tonne de CO 2 ) aux installations<br />

concernées. En fin d'année, ces dernières<br />

ont l’obligation de lui restituer un nombre de<br />

quotas correspondant à la quantité de CO 2<br />

qu’elles auront effectivement rejetée dans<br />

l’atmosphère.<br />

Prenons comme exemple deux sites de<br />

raffinage français (SR1 et SR2) à qui l’Etat<br />

attribue 10 000 quotas, c'est-à-dire un permis<br />

d’émettre 10 000 tonnes de CO 2 . Une année<br />

passe… SR1 a émis 8000 tonnes de CO 2 :<br />

il est largement en capacité de restituer à l’Etat<br />

8000 quotas. En revanche, SR2 a émis 12 000<br />

tonnes de CO 2 : il est donc incapable de<br />

restituer le nombre de quotas correspondant !<br />

Dans le premier cas, SR1 a atteint et même<br />

dépassé son objectif de réduction de ses<br />

émissions : les 2000 quotas non utilisés pourront<br />

être conservés pour l’année suivante ou<br />

revendus. Dans le second cas, SR2 doit payer<br />

une amende de 100 euros par tonne de CO 2<br />

excédentaire ; il peut également racheter à SR1<br />

ses 2000 quotas non utilisés pour compenser<br />

ses mauvais résultats.<br />

Bien sûr, les quotas alloués par l’Etat aux entreprises<br />

diminuent chaque année, ce qui les<br />

incite à être toujours plus performantes…<br />

ou dépensières !<br />

Quotidien<br />

(Comportements et pratiques au…)<br />

S’engager en faveur du développement<br />

durable, c’est aussi une affaire de bon sens.<br />

Cela revient à adopter, au quotidien, sur son<br />

78 BeM2008


La vraie question qui se pose à l’entreprise<br />

est celle du sens de son action, de sa finalité.<br />

Celle de savoir si l’on peut se conduire de manière<br />

responsable dans un système qui ne l’est pas.<br />

Philippe De Woot<br />

lieu de travail ou d’études, des gestes et<br />

comportements responsables, parmi lesquels :<br />

• l’utilisation de modes de transport peu ou<br />

pas polluants : tramway, bus, train, vélo,<br />

rollers ou marche à pieds. Le co – voiturage<br />

permet également de réduire sensiblement<br />

l’impact environnemental de ses déplacements.<br />

• la gestion raisonnée des consommations<br />

d’eau et d’énergie : éteindre l’ordinateur et<br />

la lumière du bureau ou de la salle de cours<br />

pendant la pause déjeuner, utiliser avec<br />

parcimonie la climatisation ou le chauffage<br />

en choisissant la tenue vestimentaire adaptée<br />

à la météo du jour.<br />

• la limitation des déchets : plastique (Cf. gobelets<br />

et bouteilles d’eau) et papier (impression – si<br />

nécessaire - des mails en format recto/verso,<br />

recyclage du papier imprimé en brouillon).<br />

R comme…<br />

Rapport Brundtland<br />

Le rapport Notre futur commun, plus communément<br />

dénommé rapport Brundtland, est<br />

issu des travaux de la Commission Mondiale<br />

sur l’Environnement et le Développement<br />

constituée en 1983 au sein des Nations Unies.<br />

Cette commission a auditionné pendant trois<br />

ans un grand nombre de responsables et<br />

d’experts du monde entier. Son mandat<br />

consistait à s’interroger sur la possibilité de<br />

trouver des voies de développement assurant<br />

à la fois le rattrapage des pays du Sud et la<br />

protection de l’environnement.<br />

AlphaBeM 79


La présidence de cette commission fut confiée<br />

à Gro Harlem Brundtland, alors Premier ministre<br />

de la Norvège et qui fut ensuite appelée à diriger<br />

l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Paru<br />

en 1987, ce rapport n’eut pas de grand impact<br />

médiatique au moment de sa publication. Il a<br />

par contre exercé une grande influence sur les<br />

comportements des acteurs à moyen terme,<br />

notamment en définissant pour la première fois<br />

le concept de développement durable, comme<br />

“un développement qui répond aux besoins<br />

des générations présentes sans compromettre<br />

la capacité des générations futures de répondre<br />

aux leurs”.<br />

Réforme du code des marchés publics<br />

Afin d'améliorer le Code des marchés publics<br />

déjà modifié en 2001 puis en 2004, un nouveau<br />

Code est entré en vigueur au 1 er septembre<br />

2006 (décret n° 2006-975 du 1 er août 2006,<br />

publié au Journal officiel du 4 août 2006). Parmi<br />

les modifications notables, le développement<br />

durable fait son entrée dans les critères<br />

d'attribution d'un marché.<br />

L’acheteur public peut désormais traduire ses<br />

attentes en matière de développement durable<br />

à tous les stades de la procédure :<br />

• Ainsi, les acheteurs publics peuvent désormais<br />

établir un cahier des charges incluant<br />

des critères sociaux et environnementaux tout<br />

en garantissant la possibilité d'obtenir pour<br />

leurs marchés le meilleur rapport qualité/prix.<br />

• Au niveau des spécifications techniques, il<br />

pourra inclure des caractéristiques environnementales,<br />

soit en termes de performances ou<br />

d'exigences fonctionnelles, soit en se référant,<br />

pour tout ou partie, aux exigences des écolabels<br />

ou équivalents.<br />

80 BeM2008


Il est de plus en plus normal que des femmes<br />

accèdent aux plus hautes responsabilités.<br />

Angela Merkel<br />

•Les conditions d'exécution d'un marché<br />

pourront également comporter des éléments<br />

prenant en compte le développement durable.<br />

La présentation des candidatures à des<br />

marchés de travaux et de services pourra se<br />

baser sur des certificats établis par le<br />

système communautaire de management<br />

environnemental (EMAS) ou par des normes<br />

équivalentes (ISO 14001).<br />

• Enfin, l'attribution du marché pourra toujours<br />

s'appuyer sur les performances sociales et<br />

environnementales des opérateurs économiques<br />

mais également intégrer un nouveau<br />

critère déterminant pour des achats durables :<br />

le coût global d'utilisation.<br />

2003<br />

Plus de 130 000<br />

épargnants italiens<br />

voient leurs<br />

économies<br />

englouties dans<br />

le krach de<br />

l’entreprise<br />

Parmalat.<br />

Un trou de<br />

14 milliards<br />

apparaît dans<br />

les comptes<br />

de l’entreprise,<br />

qui fait faillite :<br />

à ce jour, il s'agit<br />

du plus grand<br />

scandale financier<br />

européen.<br />

Rendre compte (Accountability)<br />

C'est le principe selon lequel les personnes<br />

physiques et morales, ainsi que la collectivité,<br />

sont responsables de leurs actions et peuvent<br />

être tenues d'en rendre compte. Il pose l'obligation<br />

d'une organisation ou sa disponibilité<br />

à assumer la responsabilité et à expliquer les<br />

raisons, les causes ou les motifs de ses actions.<br />

Responsabilité Globale<br />

des Organisations<br />

voir p. 9 - 10<br />

Responsabilité Sociétale des Entreprises<br />

(RSE)<br />

Le Livre vert de la commission européenne<br />

définit en 2001 la Responsabilité Sociale des<br />

Entreprises comme “l'intégration volontaire des<br />

préoccupations sociales et environnementales<br />

des entreprises à leurs activités commerciales<br />

et leurs relations avec toutes leurs parties<br />

prenantes internes et externes”.<br />

AlphaBeM 81


2003<br />

Conformément<br />

aux engagements<br />

pris en 1992 à Rio,<br />

la France engage<br />

une stratégie<br />

nationale de<br />

développement<br />

durable (SNDD)<br />

conciliant<br />

performance<br />

économique,<br />

équité sociale et<br />

protection de<br />

la santé et de<br />

l’environnement.<br />

C'est l'ensemble des actions d'une organisation<br />

pour assumer la responsabilité de l'impact<br />

de ses décisions et activités (produits et services)<br />

sur la société et l'environnement par un<br />

comportement transparent et éthique,<br />

• cohérent avec le développement durable et<br />

les intérêts et le bien-être de la société,<br />

• tenant compte des attentes des parties<br />

prenantes,<br />

• conforme à la législation en vigueur et<br />

compatible avec les normes internationales<br />

de comportement,<br />

• intégré à l'ensemble de l'organisation et à<br />

ses activités habituelles.<br />

Le terme de responsabilité sociétale provient<br />

de la traduction de l’anglais “corporate social<br />

responsibility”. Le terme “social” en anglais<br />

synthétise deux notions plus distinctes en<br />

français : le social et le sociétal (qui prend en<br />

compte tous les éléments constitutifs d’une<br />

société : économiques, environnementaux,<br />

politiques, sociaux et culturels).<br />

Responsable<br />

Quelques définitions :<br />

• Adj. (Lat, responsum, de respondere) se<br />

porter garant<br />

• Qui est obligé de répondre de ses propres<br />

actions ou de celles des autres ou d’être<br />

garant de quelque chose<br />

• Qui doit rendre des comptes de sa gestion,<br />

de son administration<br />

Dictionnaire Quillet de la langue française<br />

• Qui doit accepter et subir les conséquences<br />

de ses actes, en répondre<br />

• Dr : (qui doit de par la loi) réparer les<br />

dommages qu’il a causés<br />

• Qui doit rendre compte de ses actes et<br />

82 BeM2008


La diversité culturelle,<br />

c'est penser le monde autrement<br />

Olivier Poivre d'Arvor<br />

de ceux d’autrui (comptable, garant)<br />

• Subst : un responsable : dans une organisation<br />

celui qui décide<br />

Dictionnaire Le Robert<br />

• Responsable (adjectif et nom commun)<br />

• Qui répond de ses actes, de ceux de certains<br />

autres dont il a la responsabilité.<br />

• Qui est garant de quelque chose. Qui est<br />

cause d'une erreur, d'un mal.<br />

• Qui a une fonction, un pouvoir de décision.<br />

http://dictionnaire.mediadicocom<br />

Risque alimentaire<br />

Depuis Louis Pasteur, la prévention des risques<br />

alimentaires a été toujours orientée sur des<br />

notions de propreté et d’hygiène. A travers<br />

une meilleure connaissance des microbes,<br />

parasites, bactéries et autres micro-organismes,<br />

les progrès ont été considérables,<br />

tant sur le plan de la qualité de l’eau que des<br />

aliments. Les résultats sur le plan de la sécurité<br />

sanitaire des populations ont été indéniables.<br />

Mais aujourd’hui, la complexité et l’allongement<br />

des chaînes alimentaires, la destructuration<br />

des aliments et la multiplication des ingrédients<br />

d’origine chimique créent de nouveaux risques<br />

que les industriels essaient de maîtriser à<br />

travers des procédures de contrôle qualité et<br />

de certification. Il n’en reste pas moins que<br />

l'industrialisation à outrance, la standardisation<br />

des comportements alimentaires aussi bien<br />

que des produits, la concentration des<br />

molécules toxiques dans la chaîne alimentaire<br />

(pesticides, nitrates, OGM, ...), la multiplication<br />

d’ingrédients issus de l’industrie chimique<br />

(arômes artificiels, glutamates, édulcorants et<br />

autres épaississants, …), la généralisation<br />

de certains processus de mise en œuvre<br />

AlphaBeM 83


Risques<br />

environnementaux<br />

Amoco Cadiz 1978<br />

Plus grande<br />

« marée noire »<br />

jamais enregistrée<br />

à ce jour.<br />

Plus de 200 000<br />

tonnes de pétrole<br />

sont déversées<br />

sur les côtes<br />

bretonnes.<br />

Bhopal 1984<br />

Une fuite<br />

toxique d’origine<br />

industrielle (usine<br />

de pesticides)<br />

provoque la mort<br />

de plus de 15 000<br />

personnes en Inde.<br />

Tchernobyl 1986<br />

A la suite de<br />

l’explosion<br />

d’un réacteur,<br />

un nuage radioactif<br />

traverse l'Europe :<br />

15 000 personnes<br />

meurent dans les<br />

mois qui suivent<br />

la catastrophe et<br />

plus de 5 millions<br />

de personnes<br />

sont contaminées.<br />

(huiles hydrogénées, lipides trans, oméga 6,<br />

sucres rapides, sel, …) créent de nouveaux<br />

risques dont les origines aussi bien que les<br />

conséquences, sont difficilement mesurables<br />

en l’état actuel de nos connaissances.<br />

Face aux pandémies d’obésité et de maladies<br />

dites « de civilisation », de nombreuses procédures<br />

d’alerte sont lancées, aussi bien par<br />

des organismes officiels tels que l’OMS, que<br />

par de nombreux médecins et scientifiques<br />

indépendants. Malgré les pressions de nombreux<br />

lobbies, des recherches, études et<br />

enquêtes sont actuellement entreprises et<br />

manifestement, les risques sanitaires semblent<br />

avoir changé de nature !<br />

Risk management et responsabilité globale<br />

Le risk management est une approche consistant<br />

à regrouper et à gérer l'ensemble des<br />

risques auxquels peut être soumise une<br />

entreprise, ou tout autre organisme, dans le<br />

cadre de ses activités. La constitution du<br />

portefeuille de risques permet à son gestionnaire,<br />

le risk manager, d'en optimiser la gestion<br />

et de participer ainsi à la création de valeur.<br />

Il s'agit également de s'assurer que le niveau<br />

de risque supporté par l'entreprise est bien<br />

en adéquation avec les objectifs fixés par<br />

les dirigeants, notamment au regard de la<br />

performance recherchée. Le risk management<br />

ne vise donc pas à éliminer le risque mais au<br />

contraire à aider l'entreprise à prendre des<br />

risques. Sans prise de risque point de richesse<br />

créée ! Ce mode de gestion apparu dans les<br />

années 60 est aujourd'hui en pleine expansion<br />

suite aux profonds bouleversements économiques<br />

intervenus à la fin du vingtième siècle<br />

(accélération du processus de mondialisation,<br />

84 BeM2008


libéralisation financière, développement des<br />

nouvelles technologies…) et à l'évolution de<br />

la réglementation (loi Sarbanes-Oxley aux<br />

Etats-Unis, loi de sécurité financière en France).<br />

La responsabilité globale dans la mesure où<br />

elle regroupe trois centres d'intérêts majeurs<br />

pour la gestion des risques (performance économique,<br />

performance sociale, performance<br />

environnementale) apparaît dès lors incontournable<br />

dans le processus de risk management.<br />

S comme…<br />

Scandales financiers<br />

Depuis une dizaine d'années,<br />

les États-Unis connaissent de nombreux<br />

scandales financiers. Parmi eux, on retrouve<br />

ADELPHIA, XEROX et WORLDCOM.<br />

Le plus emblématique reste celui d'ENRON<br />

qui a notamment causé le démantèlement<br />

d'Andersen Consulting.<br />

Fondée en 1985 par Kenneth Lay, ENRON<br />

était une société du secteur de l'énergie. Parmi<br />

les 10 entreprises U.S. les plus importantes en<br />

terme de capitalisation boursière. ENRON<br />

gonflait artificiellement ses profits tout en<br />

masquant ses déficits, en utilisant des sociétés<br />

écrans et en falsifiant ses comptes, dans le<br />

but d’augmenter sa valeur boursière.<br />

Le 31 octobre 2001, la SEC (Securities and<br />

Exchange Commission) ouvre une enquête qui<br />

conduira le 2 décembre 2001 à la faillite<br />

d'ENRON : 20 000 emplois et plusieurs<br />

centaines de millions de dollars (des fonds<br />

de pension assurant la retraite de milliers<br />

d'Américains) sont perdus.<br />

AlphaBeM 85


Normes IFRS<br />

Entrée en vigueur<br />

des normes<br />

comptables internationales<br />

IFRS<br />

(International<br />

Financial<br />

Reporting<br />

Standards).<br />

Elaborées en<br />

2005, en réaction<br />

aux scandales<br />

financiers du<br />

début des années<br />

2000, elles ont<br />

pour objectifs<br />

de garantir<br />

une meilleure<br />

transparence<br />

comptable des<br />

entreprises<br />

cotées en bourse<br />

(ou filiales de<br />

groupes cotés)<br />

et de rétablir la<br />

confiance des<br />

épargnants et<br />

des investisseurs.<br />

Ce scandale a eu pour conséquence notable<br />

la promulgation de la loi Sarbanes Oxley (SOX),<br />

votée par le Congrès américain et ratifiée par le<br />

président Bush le 30 juillet 2002. L'objectif de<br />

cette loi est, d'une part, de réduire les fraudes<br />

et les conflits d'intérêt et d'autre part, d'augmenter<br />

la transparence financière et restaurer<br />

la confiance du public dans les marchés.<br />

Sarbanes Oxley vise directement les facteurs<br />

de fraude en :<br />

• renforçant la supervision et le contrôle des<br />

comités d’administration et d’audit,<br />

• en augmentant la vigilance et l’indépendance<br />

des auditeurs,<br />

• renforçant le contrôle interne et la gestion<br />

des risques,<br />

• et enfin en créant des pénalités de fraudes<br />

comptables suffisamment dissuasives.<br />

La loi Sarbanes Oxley est également célèbre<br />

pour ses paragraphes stipulant la responsabilité,<br />

à titre personnel, du PDG et du directeur<br />

financier des firmes quant à la certification des<br />

résultats financiers.<br />

En vertu de cette loi, ont été condamnés :<br />

• Kenneth LAY, ancien Président d’Enron :<br />

24 ans de prison à titre posthume<br />

• Jeff SKILLING, ancien Directeur Général :<br />

24 ans de prison et restitution de 45 millions<br />

de dollars aux victimes de la faillite<br />

• Andrew FASTOW, ancien directeur financier :<br />

6 ans de prison et 25 millions de dollars<br />

d’amende<br />

• Richard CAUSEY, ancien vice président en<br />

charge de la comptabilité : 5 ans et demi de<br />

prison, 28000 dollars d’amende et restitution<br />

de 140 millions de dollars aux autorités.<br />

86 BeM2008


La responsabilité de chacun implique deux actes :<br />

vouloir savoir et oser dire.<br />

L'Abbé Pierre<br />

Sécurité globale<br />

Le concept de sécurité globale est défini par<br />

l’Institut national des Hautes Etudes en sécurité<br />

INHES comme « la capacité d’assurer à une<br />

collectivité donnée et à ses membres, un niveau<br />

suffisant de prévention et de protection contre<br />

les risques et les menaces de toutes natures et<br />

de tous impacts, d’où qu’ils viennent, dans des<br />

conditions qui favorisent le développement<br />

sans rupture de la vie et des activités collectives<br />

et individuelles ».<br />

Le concept de « sécurité globale » tire son<br />

origine de la Commission Palme de 1982 sur la<br />

dimension du désarmement. En 1983, Richard<br />

Ullman, de l’Université de Princeton, associe la<br />

sécurité à la notion de « dégradation ». Celle-ci<br />

est menacée dès lors qu’une succession<br />

d’évènements fait craindre sur un court laps de<br />

temps une diminution drastique de la qualité<br />

de vie pour la population d’un État et réduit de<br />

manière significative les choix et la marge de<br />

manœuvre du gouvernement et des entités<br />

non gouvernementales (individus, groupes,<br />

firmes) à l’intérieur de l’État*. Les trafics illicites<br />

de personnes, financiers, de substances, les<br />

conflits transfrontaliers pour des ressources<br />

naturelles, la piraterie, les actes irresponsables,<br />

criminels, mafieux ou terroristes impactent les<br />

structures sociétales et des affaires. Les<br />

dimensions politiques, économiques, sociales<br />

ou environnementales sont interreliées, car<br />

toute atteinte dans un domaine affecte la<br />

sécurité à un niveau plus général. La sécurité<br />

globale est synergétique.<br />

* Roche, J-J., (2002), Théories de la sécurité, Paris,<br />

Montchrestien, faisant référence à Richard Ullmann,<br />

« Redefining Security », International Security,<br />

été 1983, vol. 8 n° 1, p.129-153.<br />

Sociétal<br />

Néologisme de la<br />

langue française,<br />

qui au sens littéral<br />

signifie “qui a trait<br />

à la société” ;<br />

dans le contexte<br />

de la RSE, le<br />

terme “sociétal”<br />

est utilisé à la<br />

place du terme<br />

“social” de<br />

manière à inclure<br />

la dimension<br />

sociale et la<br />

dimension<br />

environnementale.<br />

En anglais, le<br />

terme “social”<br />

inclut les deux<br />

dimensions.<br />

Commenne, V.,<br />

(2006)<br />

Responsabilité<br />

sociale et environnementale<br />

: l'engagement<br />

des<br />

acteurs économiques,<br />

Editions<br />

Charles Leopold<br />

Mayer.<br />

AlphaBeM 87


2006<br />

Economiste et<br />

entrepreneur<br />

bangladais,<br />

Muhammad Yunus<br />

reçoit le Prix Nobel<br />

de la paix.<br />

Fondateur<br />

en 1977 de la<br />

Grameen Bank,<br />

première institution<br />

de microcrédit,<br />

il est surnommé<br />

le « banquier<br />

des pauvres ».<br />

Sexualité verte<br />

Les anciens de Woodstock avaient beau jeu<br />

de se rouler nus dans les champs en prônant<br />

l'amour plutôt que la guerre : sans OGM,<br />

sans préservatif importé de Thaïlande, sans la<br />

pression du marketing sexuel qui impose<br />

l'usage d'accessoires en polychlorure de<br />

vinyle recouverts de diéthylhexyl phtalates,<br />

ils n'avaient pas besoin d'internet pour faire<br />

vivre une commaunauté de “dating & social<br />

networking for green singles” ni pour faire<br />

connaître les dernières tendances de l'écobagatelle<br />

moderne (CF. le site mescoursespour<br />

laplanete.com).<br />

Quarante ans plus tard, les adeptes des “ébats<br />

sans éco-dégâts” recommandent désormais<br />

de procéder dans le noir (ou, à la rigueur, à la<br />

lueur d'une bougie à base de cire de soja),<br />

pourvu que la couche ait été préparée avec<br />

un drap en fibre de bambou ou en coton bio<br />

équitable, nettement préférable aux matières<br />

chimiques de type polyester ou à la soie,<br />

issue d'un procédé cruel de production au<br />

cours duquel on ébouillante les cocons avec<br />

leurs vers.<br />

Sida et croissance raisonnée de la population<br />

obligent, le recours aux préservatifs “bio<br />

accompagnés d'un lubrifiant à la sève de<br />

l'arbre de kiwi” sera privilégié afin d'éviter la<br />

déforestation des plantations d'hévéas et les<br />

adjonctions chimiques qui l'accompagnent.<br />

Quant aux préservatifs en polyuréthane,<br />

non biodégradables, ils risquent de provoquer<br />

des allergies. De même, les partisans de<br />

l'éco-pulation responsable choisiront leurs<br />

accessoires (lingerie, onguents, joujoux divers,...)<br />

dans une gamme inventive de produits<br />

88 BeM2008


L’anarchie est partout<br />

quand la responsabilité n’est nulle part.<br />

Gustave Le Bon<br />

100% naturels : textile en lenpure - provenant du<br />

recyclage des déchets de pin blanc canadien,<br />

gels à base d’aloe vera, jus de concombre,<br />

ou plus si affinités.<br />

Autre variante militante : lutter contre la déforestation<br />

en prolongeant l'expérience menée<br />

par un couple de Norvégiens démonstratifs qui<br />

reversent le produit de leurs exhibitions (dans<br />

tous les sens du terme) sur scène pour la<br />

défense de la forêt am<strong>az</strong>onienne. Une formule<br />

qui pourrait permettre aux anciens de Woodstock<br />

de démontrer qu'ils sont encore verts...<br />

Slow Food<br />

Créé en 1989, à l’initiative de Carlo Pétrini,<br />

Slow Food est le plus important mouvement<br />

international d’opposition à la standardisation<br />

des goûts, des productions et des pratiques<br />

alimentaires. Installée dans de très nombreux<br />

pays, dont la France et les Etats-Unis, cette<br />

association organise des programmes d'éducation<br />

au goût, pour les adultes et les enfants,<br />

tout en travaillant sur la sauvegarde des terroirs<br />

et la promotion des traditions et identités culinaires.<br />

Engagée depuis déjà plusieurs années<br />

sur la voix de l’environnement et de l’agriculture<br />

durable, Slow Food encourage les initiatives<br />

de solidarité dans le domaine alimentaire.<br />

Parallèlement, elle invite les producteurs et<br />

artisans de cette filière à développer un modèle<br />

d'agriculture moins intensif et nocif, capable de<br />

préserver et d'améliorer la biodiversité, tout en<br />

offrant des perspectives de développement<br />

aux régions les moins riches. En effet, il n’est<br />

pas possible d’être gastronome, sans être<br />

sensible à la protection des territoires, des<br />

cuisines locales, des races animales et des<br />

espèces végétales en danger d'extinction !<br />

AlphaBeM 89


2007<br />

Les participants<br />

à la Conférence<br />

Internationale<br />

de Bali échouent<br />

dans leur tentative<br />

de trouver un<br />

accord chiffré sur<br />

la réduction des<br />

émissions de g<strong>az</strong><br />

à effet de serre.<br />

Les négociations<br />

en vue d’y parvenir<br />

sont prolongées<br />

jusqu’en 2009.<br />

Sociétés coopératives<br />

Nés au 19 ème siècle, les principes qui<br />

fondent les coopératives sont aujourd'hui<br />

plus modernes que jamais :<br />

• mise en commun des moyens pour être plus<br />

fort ensemble,<br />

• fonctionnement démocratique,<br />

• accession à la responsabilité et à l'initiative<br />

économique.<br />

Leur vocation est de mettre les hommes et les<br />

femmes qui travaillent au cœur de l’entreprise.<br />

Les coopératives peuvent revêtir plusieurs<br />

formes, parmi lesquelles :<br />

La SCOP (Société Coopérative Ouvrière de<br />

Production)<br />

C’est une société commerciale qui vit et<br />

se développe dans le secteur concurrentiel<br />

avec les mêmes contraintes de gestion et de<br />

rentabilité que toute entreprise. Son originalité <br />

Les salariés sont associés majoritaires de<br />

l'entreprise dont ils détiennent au moins 51%<br />

du capital. Tous les salariés ont vocation à<br />

devenir associés dans des modalités définies<br />

par les associés existants et avec leur accord.<br />

En tant qu’associés majoritaires, les salariés<br />

d’une SCOP décident ensemble des grandes<br />

orientations de leur entreprise et désignent leurs<br />

dirigeants (gérant, conseil d'administration, etc.).<br />

Ils décident également du partage des bénéfices<br />

qui ont une double vocation : privilégier ceux<br />

qui travaillent dans l'entreprise, sous forme<br />

de participation, d'intéressement - voire de<br />

dividendes et penser aux générations futures<br />

en constituant des réserves qui consolident<br />

les fonds propres et garantissent la pérennité<br />

de l'entreprise. Enfin, l'esprit SCOP favorise<br />

l'information et la formation des salariés,<br />

90 BeM2008


Ne cherchez pas la faute, cherchez le remède<br />

Henry Ford<br />

condition nécessaire pour acquérir l'autonomie,<br />

la motivation et l'esprit de responsabilité<br />

que requiert un monde économique devenu<br />

incertain.<br />

SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif)<br />

Nouvelle forme d’entreprise coopérative<br />

régie par la loi du 17 juillet 2001, elle permet<br />

d’associer autour du même projet des acteurs<br />

multiples : salariés, bénévoles, usagers, collectivités<br />

publiques, entreprises, associations,<br />

particuliers... tous types de bénéficiaires et<br />

de personnes intéressées à titres divers.<br />

Elle produit des biens ou services qui répondent<br />

aux besoins collectifs d’un territoire par la meilleure<br />

mobilisation possible de ses ressources<br />

économiques et sociales, en respectant les<br />

règles coopératives : répartition du pouvoir<br />

sur la base du principe 1 personne = 1 voix,<br />

implication de tous les associés à la vie de l’entreprise<br />

et aux décisions de gestion, maintien<br />

des résultats dans l’entreprise sous forme de<br />

réserves impartageables qui en garantissent<br />

l’autonomie et la pérennité…<br />

Stratégie de développement durable (SDD)<br />

Imaginez : vous êtes dirigeant(e) d’entreprise.<br />

Vous décidez de vous lancer dans une<br />

stratégie de développement durable (ou SDD)<br />

qui, vous a-t-on dit, renforcera durablement<br />

la performance économique, sociale et environnementale<br />

de votre structure… Bravo !<br />

Sachez quand même que vous venez d’en<br />

prendre… « A perpète » ! Car une fois le doigt<br />

mis dans l’engrenage du développement<br />

durable, il vous sera difficile de revenir sur votre<br />

décision - réputation de votre entreprise oblige :<br />

qu’en penseraient vos salariés, vos clients,<br />

vos concurrents !<br />

AlphaBeM 91


Prix Nobel<br />

de la Paix 2007<br />

Les chercheurs<br />

du GIEC (Groupe<br />

d'Experts Intergouvernemental<br />

sur l'Evolution<br />

du Climat) et<br />

le Vice Président<br />

des Etats-Unis<br />

Al Gore reçoivent<br />

conjointement<br />

le prix Nobel<br />

de la Paix.<br />

Première étape : mobiliser les personnes<br />

ressources de votre entreprise et solliciter<br />

accessoirement l’aide d’un cabinet de conseil<br />

pour réaliser le diagnostic développement<br />

durable de votre entreprise. A ce stade, vous<br />

croyez encore aux miracles : « Aurions-nous<br />

déjà, par le plus grands des hasards et des<br />

bonheurs, un comportement en tous points<br />

économiquement, socialement et écologiquement<br />

responsable » Bien sûr, la réponse<br />

est non.<br />

Deuxième étape : tout reste à faire ! Vous<br />

réunissez les parties prenantes susnommées<br />

pour définir un plan d’actions. Entre ce<br />

qui est « stratégiquement souhaitable » et<br />

« financièrement faisable », le choix est difficile<br />

et la discussion passionnée ! Vous réussissez,<br />

enfin, à lister une demi-douzaine d’objectifs<br />

pour l’année qui vient… Vous êtes sur la<br />

bonne voie !<br />

Troisième étape : mettre en en œuvre le plan<br />

d’actions. Autrement dit : dégager les moyens<br />

humains, matériels et budgétaires nécessaires,<br />

motiver et sensibiliser vos collaborateurs,<br />

bouleverser leurs habitudes, vaincre les<br />

réticences de certains… Vous êtes épuisé(e),<br />

mais vous touchez au but !<br />

Quatrième et dernière étape : l’année<br />

s’achève, il faut désormais faire le bilan des<br />

actions engagées. Bien sûr, tout n’est pas parfait,<br />

mais le bilan reste très satisfaisant et mérite<br />

d’exister ! Vous décidez de valoriser ce bilan en<br />

interne et en externe : c’est bon pour l'image<br />

de l'entreprise !<br />

Conclusion Vous êtes un(e) dirigeant(e)<br />

heureux(e) et responsable… Pour le rester, il<br />

vous faut inscrire votre SDD dans le long terme<br />

92 BeM2008


- et tout recommencer depuis le début ou<br />

presque : définition d’un plan d’actions annuel,<br />

mise en œuvre, Reporting... Désormais, votre<br />

devise est : « le plus dur(able) est à venir ! »<br />

Elaboration<br />

du plan d’actions<br />

Diagnostic<br />

Reporting<br />

et valorisation<br />

Mise en œuvre<br />

du plan d’actions<br />

« Stratégie de<br />

développement<br />

durable »<br />

Supply Chain durable (logistique durable)<br />

Gérer la Supply Chain (en français : chaîne<br />

logistique) consiste à piloter les flux de<br />

marchandises, les flux financiers et les flux<br />

d'information tout au long d'une chaîne d'entreprises<br />

allant du « fournisseur du fournisseur »<br />

au client final en passant par le producteur et<br />

le distributeur - une suite d'étapes garantissant<br />

le bon produit, au bon moment, au bon prix<br />

et une qualité de service au consommateur.<br />

Les supply chain managers, font actuellement<br />

beaucoup d'efforts dans le domaine du développement<br />

durable : les flux retour (invendus),<br />

la logistique inverse (recyclage), les équipements,<br />

l'élimination des déchets, la traçabilité des produits<br />

- les plus gros chantiers étant la réduction<br />

des impacts environnementaux du transport et<br />

la relation durable avec les fournisseurs.<br />

T comme…<br />

Taxe Carbone<br />

Le but de cette initiative défendue par divers<br />

acteurs de la défense de l’environnement dans<br />

le monde (Al Gore, GIEC, Fondation Nicolas<br />

AlphaBeM 93


Hulot, Grenelle de l’environnement …) est de<br />

mettre en place une taxe qui pénalisera toute<br />

production fortement émettrice de CO²<br />

(le principal g<strong>az</strong> à effet de serre) et favorisera<br />

celles qui utilisent peu les matières fossiles<br />

(pétrole, g<strong>az</strong>, charbon) pour transformer,<br />

produire, distribuer les produits et les services<br />

que nous consommons. Deux types peuvent<br />

être envisagés :<br />

• La “taxe nominale” taxe le carbone, d'un<br />

côté et rétrocède, d'autre part sur les<br />

différentes charges et cotisations pour<br />

maintenir le pouvoir d'achat.<br />

• La “taxe aux frontières de l'Europe”, est un<br />

outil de compensation sur les produits venant<br />

de pays qui n'ont pas de politique de lutte<br />

contre le réchauffement climatique.<br />

On sait en effet que l’émission de CO² provient<br />

essentiellement de quatre activités humaines :<br />

• les transports,<br />

• le logement,<br />

• la nourriture,<br />

• l’industrie.<br />

Sur les trois premiers points, nous avons une<br />

prise directe : notre comportement quotidien<br />

peut rapidement changer la donne :<br />

• réduire dès que possible notre usage de<br />

la voiture, de l'avion.<br />

• améliorer l'habitat ancien, concevoir un<br />

habitat neuf performant en terme d'isolation,<br />

de stockage et de restitution de l'énergie et<br />

imaginer une autre distribution de la ville à<br />

la fois plus dense et plus conviviale.<br />

• manger moins de viande et privilégier systématiquement<br />

les fruits et les légumes locaux<br />

et de saison.<br />

94 BeM2008


La sauvegarde de notre monde humain<br />

n’est nulle part ailleurs que dans le cœur humain,<br />

la pensée humaine, la responsabilité humaine.<br />

Vaclav Havel<br />

La taxe carbone a donc pour but d’accélérer le<br />

changement de nos comportements car plus<br />

nous tarderons, plus il sera difficile, coûteux et<br />

douloureux de le faire.<br />

Transparence<br />

La transparence caractérise ce qui laisse<br />

paraître la réalité toute entière, ce qui exprime<br />

la vérité sans l'altérer. Il s'agit donc du niveau<br />

d'accès aux informations et aux données<br />

disponibles, relatives aux actions accomplies<br />

et à leurs effets, et de la volonté d'en assurer<br />

une communication claire, honnête et complète<br />

à toutes les parties prenantes et à la société.<br />

U comme…<br />

Union européenne et<br />

développement durable<br />

Le Traité de Maastricht (1992) a marqué un pas<br />

important dans la politique communautaire<br />

avec l'inscription des principes de précaution,<br />

d'une part, et de pollueur payeur, d'autre part.<br />

Mais c'est le Traité d'Amsterdam qui en 1997<br />

entérine la notion de développement durable.<br />

L'Union s’engage alors dans une stratégie de<br />

développement durable à partir de quatre axes<br />

prioritaires : combattre le changement de climat<br />

et promouvoir les sources d’énergie propre,<br />

faire face aux menaces en matière de santé<br />

publique, en particulier concernant le risque<br />

alimentaire et l'utilisation des produits chimiques,<br />

assurer une gestion plus responsable des<br />

ressources naturelles, enfin de promouvoir<br />

des transports durables.<br />

Principes de<br />

développement<br />

durable<br />

Le Conseil<br />

Européen de<br />

Göteborg s’engage,<br />

en 2001,<br />

à ce que chaque<br />

Etat membre<br />

de l’Union<br />

Européenne<br />

intègre à sa<br />

politique des<br />

objectifs de<br />

développement<br />

durable.<br />

Livre vert<br />

La Commission<br />

européenne<br />

publie en 2001 un<br />

« Livre vert » sur<br />

la Responsabilité<br />

Sociétale des<br />

Entreprises.<br />

REACH<br />

Le parlement<br />

européen adopte<br />

en 2005 le<br />

programme<br />

REACH<br />

(Registration<br />

Evaluation<br />

Autorisation of<br />

Chemicals).<br />

L’objectif est<br />

de protéger la<br />

santé humaine et<br />

l’environnement<br />

en réglementant<br />

l'enregistrement,<br />

l'évaluation et<br />

l'autorisation<br />

des substances<br />

chimiques<br />

toxiques.<br />

AlphaBeM 95


V comme…<br />

Vin et responsabilité<br />

Même les châteaux s'y mettent ! Après la<br />

seconde guerre mondiale, le secteur vitivinicole,<br />

à l'instar de l'ensemble du secteur agricole,<br />

est marqué par le développement du productivisme.<br />

Cette évolution génère les mêmes<br />

problèmes de pollution que ceux rencontrés<br />

dans la sphère agricole et menace la qualité<br />

des vins : l’environnement naturel devient donc<br />

un véritable enjeu pour les vins français.<br />

L’intégration de la protection de l’environnement<br />

devient même nécessaire dans la définition<br />

de la qualité des vins. Les associations interprofessionnelles<br />

et les syndicats professionnels<br />

ont d'ailleurs mis en œuvre différents plans et<br />

programmes, dans tous les vignobles français,<br />

visant notamment à réduire la présence de<br />

substances actives dans les raisins et les<br />

pollutions générées par la vitiviniculture.<br />

De nombreux viticulteurs s'engagent aussi<br />

volontairement, dans des démarches d'agriculture<br />

« raisonnée » ; d'autres produisent des<br />

raisins biologiques ; d'autres encore procèdent<br />

à des achats responsables de matières sèches :<br />

une caisse de vin en bois peut être achetée en<br />

France, à un prix très attractif ; cette même<br />

caisse est fabriquée dans un pays en développement<br />

à base d’essence exotique et assemblée<br />

par des enfants ou jeunes adolescents.<br />

Dans une démarche de développement durable,<br />

on préfèrera acheter une caisse au prix du<br />

marché ou légèrement plus chère, mais avec<br />

l’assurance de la non déforestation et d'une<br />

bonne gestion des forêts, la garantie des<br />

96 BeM2008


Dans les rêves commence la responsabilité<br />

William Butler Yeats<br />

conditions de travail et le non-emploi des<br />

enfants.<br />

Quant au vin biologique, il n'existe pas en tant<br />

que tel. On parle de “vin issu de raisins produits<br />

en agriculture biologique”. La réglementation<br />

s'appuie sur le cahier des charges des productions<br />

végétales. Ce qui différencie essentiellement<br />

le vin produit grâce aux méthodes de l'agriculture<br />

biologique, c'est le mot respect : respect<br />

de la terre sur laquelle est plantée la vigne,<br />

respect de la vigne, respect des règles et des<br />

méthodes biologiques, respect de l'environnement<br />

et respect du consommateur.<br />

Une enquête récente montre que plus de 70%<br />

des négociants et coopératives du secteur<br />

vitivinicole considèrent que le développement<br />

durable doit occuper une place importante,<br />

voire très importante, dans la filière vitivinicole.<br />

Il s'agirait même d'un moyen de relancer les<br />

ventes de vin français, en perte de vitesse<br />

depuis quelques années à l'export.<br />

“Avoir le vin<br />

responsable,<br />

c'est aussi savoir<br />

s'arrêter à temps”...<br />

Qu’il soit issu de l’agriculture biologique ou<br />

raisonnée, le vin reste un produit à consommer<br />

avec modération !<br />

“Jeff,<br />

la même chose !”<br />

V.I.I.S.T.A.<br />

Selon les six principes d’espérance d’Edgar<br />

Morin, il y aurait possibilité d’un avenir meilleur<br />

sans qu’il y ait pour autant certitude, ni même<br />

probabilité.<br />

1. Vital : « le vivre fait l’espérance qui fait vivre ».<br />

2. Inconcevable : toutes les grandes transformations<br />

ou créations ont été impensables<br />

avant qu’elles ne se soient produites.<br />

3. Improbable : tout ce qui est advenu d’heureux<br />

dans l’histoire a toujours été a priori<br />

improbable.<br />

AlphaBeM 97


2007 en France<br />

Ouverture du<br />

Grenelle de<br />

l’environnement,<br />

qui associe l’Etat,<br />

les entreprises,<br />

les syndicats,<br />

les collectivités<br />

locales et les<br />

ONG. Ce cycle<br />

de négociation<br />

a pour objectif<br />

de définir à long<br />

terme des lois et<br />

réglementations<br />

en matière de<br />

développement<br />

durable.<br />

4. Sauvetage : par la prise de conscience du<br />

danger « là où croît le péril, croît aussi ce<br />

qui sauve ».<br />

5. Taupe : Elle creuse ses galeries souterraines<br />

et transforme le sous-sol avant que la<br />

surface en soit affectée.<br />

6. Anthropologique : « Sauf catastrophe possible,<br />

les hommes ne sont pas à la fin des<br />

possibilités historiques des sociétés, des<br />

possibilités anthropologiques de l’évolution<br />

humaine ».<br />

Pour en savoir plus : Morin E. Terre patrie.<br />

Paris, Seuil, 1993.<br />

Volontariat<br />

Du mot latin voluntas signifiant volonté.<br />

Le volontariat est le fait d'être volontaire<br />

sans aucune contrainte. Il relève d'une action<br />

individuelle ou collective dépendant de sa<br />

propre volonté. Le volontariat est un statut<br />

plus ou moins juridique qui permet à une ou<br />

plusieurs personnes de s'engager dans un<br />

travail à vocation humanitaire, sociale, sportive<br />

ou culturelle. Contrairement au bénévolat, il<br />

implique un engagement formalisé dans un<br />

cadre juridique transparent : une durée limitée,<br />

une couverture sociale et une mission précise.<br />

W comme…<br />

greenWashing<br />

Dispositif de communication destiné à promouvoir<br />

des arguments commerciaux, afin<br />

de teinter en vert (et contre tout) l'image<br />

d'une organisation ou d'un produit.<br />

98 BeM2008


On ne fait pas ce qu'on veut<br />

et cependant on est responsable de ce qu'on est.<br />

Jean-Paul II<br />

Contraction probable de l'adjectif “green” et du<br />

terme brainwashing, le procédé greenwashing<br />

permet de laver plus vert que vert les slogans,<br />

arguments et autres promesses publicitaires.<br />

Tel véhicule 4x4 d'une marque française<br />

prétend ainsi bénéficier d'un “filtre à particules<br />

additivité de dernière génération permettant<br />

de réduire la température de combustion des<br />

particules” et se présente sous la forme d'une<br />

“technologie plus propre pour plus de plaisir”.<br />

En réalité, ce véhicule émet près de 250<br />

grammes de CO 2 pour 100 km parcourus en<br />

ville - très nettement au-dessus de la norme de<br />

140 grammes pourtant négociée entre la<br />

Commission Européenne et les constructeurs<br />

automobiles. Les publicitaires puisent dans un<br />

jargon constitué d'une gamme fournie de<br />

préfixes (éco-, bio-,...), de compléments<br />

circonstanciels (de proximité, au quotidien,<br />

avec des gestes simples), d'adjectifs (naturel,<br />

équitable, durable, citoyen, éthique,...) et de<br />

verbes engagés (débattre, sensibiliser, prendre<br />

soin, respecter,...) pour transformer utilement<br />

les sermons et autres slogans moralisateurs<br />

en promesses durablement responsables<br />

(et réciproquement).<br />

2008<br />

Inauguration<br />

en Norvège du<br />

Svalbard Global<br />

Seed Vault.<br />

Cette « chambre<br />

forte » souterraine<br />

et réfrigérée a été<br />

conçue pour<br />

conserver, durant<br />

des centaines<br />

d’années, les<br />

semences de<br />

plus de 4 millions<br />

d'espèces<br />

végétales.<br />

X comme…<br />

eXemplarité<br />

Du latin exemplaris, qui signifie : pouvant servir<br />

d’exemple.<br />

« Celui qui donne un bon conseil construit<br />

d'une main ; celui qui donne un bon conseil et<br />

AlphaBeM 99


2009<br />

Conférence<br />

internationale sur<br />

le changement<br />

climatique<br />

à Postdam.<br />

qui donne l'exemple, bâtit avec les deux ; mais<br />

celui qui donne un bon conseil et un mauvais<br />

exemple, construit d'une main et détruit de<br />

l'autre. » (Baron Francis Bacon)<br />

Pour l’entreprise, donner l’exemple en matière<br />

de responsabilité globale est un objectif noble<br />

et ambitieux qui consiste à appliquer en<br />

conscience et en son sein les principes et<br />

valeurs qu’elle revendique publiquement.<br />

C’est aussi, à l’instar de la Quête du Graal,<br />

une aventure excitante mais périlleuse qui<br />

nécessite ;<br />

• d’examiner sans complaisance les forces<br />

et faiblesses de l’entreprise en matière de<br />

développement durable ;<br />

• de définir de nouveaux modes de gouvernance<br />

et une nouvelle stratégie d’entreprise,<br />

ce qui n’est pas sans provoquer de heurts –<br />

mauvaises habitudes et peur du changement<br />

obligent ;<br />

• d’être courageux et vigilant pour ne pas<br />

céder à la tentation du Green Washing – ou<br />

comment changer l’éthique en étiquette au<br />

nom du profit immédiat mais sans lendemain ;<br />

• d’être humble. Au vu de la complexité des<br />

enjeux du développement durable, l’exemplarité<br />

parfaite et permanente n’existe pas : ceci est<br />

vrai pour l’entreprise comme pour l’individu.<br />

Enfin, notons que l’expression « servir d’exemple<br />

» est à double tranchant : « […] L’exemple<br />

souvent n’est qu’un miroir trompeur »<br />

(P. Corneille). A cet égard, nombre d’entreprises<br />

et de dirigeants (Enron, Worldcom…)<br />

souhaiteraient n’avoir jamais connu l’exemplarité…<br />

d’une décision de justice !<br />

100 BeM2008


Jamais nos connaissances scientifiques<br />

n’ont été aussi développées<br />

mais jamais la terre n’a été aussi menacée<br />

Philippe De Woot<br />

Ycomme…<br />

YUNUS Muhammad<br />

Convaincue de son rôle dans la lutte contre<br />

la pauvreté, l'Organisation des Nations-Unies<br />

n'a pas hésité à faire de 2005 l'année du<br />

microcrédit, qui peut se définir comme l'octroi<br />

de prêts de faibles montants à des personnes<br />

exclues du système bancaire classique et en<br />

vue de la création d'une micro-entreprise.<br />

Par ailleurs, le Bangladais Muhammad Yunus<br />

a obtenu, en octobre 2006, le prix Nobel de<br />

la paix pour avoir créé la Grameen Bank, une<br />

banque pour les pauvres et détenue par eux.<br />

Fondée voici quelques trente ans au<br />

Bangladesh (l'un des pays les plus pauvres<br />

de la planète) pour proposer des micro-crédits<br />

aux exclus du système bancaire, elle y a déjà<br />

permis la réinsertion sociale de plusieurs<br />

millions de personnes.<br />

L’assemblée du<br />

GRLI se tiendra<br />

à BEM<br />

en octobre 2009<br />

Z comme…<br />

ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ…………..<br />

Réveillez-vous !<br />

l’entreprise a besoin de managers responsables.<br />

2020<br />

Plus d’un milliard<br />

de voitures<br />

dans le monde !<br />

AlphaBeM 101


Ouvrages en vrac<br />

80 hommes pour changer le monde<br />

Darnil et Leroux (2005), Livre de Poche<br />

Achats et développement durable : enjeux,<br />

méthodologies et initiatives<br />

Comité 21 (2005), Editions AFNOR<br />

Développement durable : action !<br />

La gouvernance de l’entreprise<br />

Volpi (2005), L’Harmattan<br />

Développement Durable et entreprises,<br />

un défi pour les managers,<br />

ORSE (2004), AFNOR<br />

L’entreprise et l’éthique<br />

Ballet et De Bry (2001), Editions du Seuil<br />

L’investissement socialement responsable<br />

de Brito et ali (2005), Economica<br />

Le guide de la micro-finance :<br />

microcrédit et épargne pour le développement<br />

Boyé, Hajdenberg, Poursat (2006), Editions d’Organisation<br />

Les dynamiques de l’Economie Sociale et Solidaire<br />

Chopart, Neyret et Rault (2006), La découverte<br />

Les indicateurs financiers du développement durable<br />

de Backer (2005), Editions d’Organisation<br />

Risques globaux et développement durable,<br />

fausses pistes et vraies solutions<br />

Dolique (2007), L’Harmattan<br />

102 BeM2008


Mettre en pratique le développement durable.<br />

Quels processus pour l’entreprise responsable <br />

Dubigeon (2005), Village Mondial<br />

Mort de la Globalisation,<br />

Saul (2006) Edition Payot<br />

Réparer la planète :<br />

La révolution de l'économie positive<br />

Rouer et Gouyon (2007), BeCitizen<br />

Responsabilité Sociale :<br />

vers une nouvelle communication des entreprises<br />

Lamarche et de la Broise, (2006),<br />

Presse Universitaire du Septentrion<br />

Responsabilité sociale de l’entreprise :<br />

faut-il enchaîner Prométhée <br />

De Woot (2004), Economica<br />

RH et Développement Durable<br />

Calisti et Karolewicz (2005), Editions d’Organisation<br />

The a to z of Corporate Social Responsibility<br />

Visser, Matten et Pohl (2007), John Wiley and Sons<br />

Un métier pour la planète… et surtout pour moi !<br />

Laville et Balmain (2007), Village Mondial<br />

AlphaBeM 103


Surfer la responsabilité<br />

Alphabemiens<br />

BEM Bordeaux Management School<br />

www.bem.edu/fr/Identité/Responsabilité-globale<br />

Caisse d’Epargne<br />

www.groupe.caisse-epargne.com/<br />

asp/ci_modele2.aspxnp=index_synthese_gr_eng_ci<br />

Chambre Régionale d’Economie Sociale et Solidaire<br />

http://www.cressaquitaine.org/<br />

Deloitte France<br />

www.deloitte.com/dtt/section_node/0,1042,sid%253D169174,00.html<br />

Le blog de Gérard Verna<br />

http://verna.blog.lemonde.fr/<br />

Le Tricycle enchanté<br />

www.tri-cycle.org/spip.phprubrique1<br />

Oh ! Légumes oubliés<br />

www.ohlegumesoublies.com/index.asp<br />

Sites institutionnels<br />

Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie<br />

www.ademe.fr/<br />

Global Compact<br />

www.unglobalcompact.org/<br />

Globally Responsible Leadership Initiative<br />

www.grli.org/component/option,com_frontpage/Itemid,1/<br />

Grenelle de l’Environnement<br />

www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/<br />

Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat<br />

www.ipcc.ch/languages/french.htm<br />

Organisation Internationale du Travail<br />

www.ilo.org/global/lang--fr/index.htm<br />

Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)<br />

www.unep.org/french/<br />

104 BeM2008


ONG, Réseaux, sites personnels<br />

ADERSE<br />

www.aderse.org/indexfr.htm<br />

Agence Française de Normalisation<br />

www.afnor.org/portail.asp<br />

Agrisud International<br />

www.agrisud.org/<br />

Campus Responsable<br />

www.campusresponsables.com/index.html<br />

Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise<br />

www.cjd.net/<br />

Club de Rome<br />

www.clubofrome.org/<br />

Comité 21<br />

www.comite21.org/<br />

Finances solidaires<br />

www.finansol.org/<br />

Grameen Bank<br />

www.grameen-info.org/<br />

Max Havelaar<br />

www.maxhavelaarfrance.org/<br />

Novethic<br />

www.novethic.fr/novethic/site/index.jsp<br />

Observatoire sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise<br />

www.orse.org/<br />

Réseau Français des Etudiants pour le Développement<br />

Durable<br />

www.refedd.org/<br />

Transparency International<br />

www.transparence-france.org/<br />

World Business Council on Sustainable Development<br />

www.wbcsd.org/templates/TemplateWBCSD5/layout.aspMenuID=1<br />

WWF<br />

www.wwf.fr<br />

AlphaBeM 105


L’index thématique<br />

p. 20<br />

p. 28<br />

p. 51<br />

p. 4<br />

p. 58<br />

p. 72<br />

p. 72<br />

p. 89<br />

p. 95<br />

p. 21<br />

p. 22<br />

p. 27<br />

p. 32<br />

p. 36<br />

p. 41<br />

p. 71<br />

p. 83<br />

p. 23<br />

p. 39<br />

p. 53<br />

p. 54<br />

p. 61<br />

p. 62<br />

p. 69<br />

p. 74<br />

p. 80<br />

Acteurs institutionnels et associatifs<br />

de la responsabilité<br />

Agenda 21<br />

Culture et développement durable<br />

des teritoirres<br />

Global Compact (ONU)<br />

GRLI (Globally Responsible Leadership Initiative)<br />

ISO (Organisation Internationale<br />

de Normalisation)<br />

OIT (Organisation Internationale du Travail)<br />

ONG (Organisation Non Gouvernementale)<br />

Slow Food<br />

Union Européenne et développement durable<br />

Agriculture, alimentation, santé<br />

Agriculture biologique<br />

Alimentation durable<br />

Circuits courts<br />

Croissance « cunicole »<br />

Eau<br />

Energie et agriculture<br />

OGM<br />

Risque alimentaire<br />

Entreprise et responsabilité<br />

Audit social et environnemental<br />

Economie sociale et solidaire<br />

Gouvernance d’entreprise<br />

Guide SD 21000<br />

Labels<br />

License to operate<br />

Notation responsable<br />

Parties prenantes<br />

Réforme du code des marchés publics<br />

106 BeM2008


Sociétés Coopératives<br />

Stratégie de Développement Durable<br />

Vin et responsabilité<br />

eXemplarité<br />

Environnement et responsabilité<br />

Abeilles<br />

Biodiversité<br />

Changement climatique<br />

Déchets<br />

Ecologie<br />

Eco – système<br />

Empreinte écologique<br />

Energies renouvelables<br />

G<strong>az</strong> à effet de serre<br />

Précaution (Principe de)<br />

Financer la responsabilité<br />

Epargne Solidaire<br />

Fonds éthiques<br />

Investissement Socialement Responsable<br />

Quotas d'émissions de CO2<br />

Taxe Carbone<br />

« Homo Responsabilis »<br />

Courage<br />

Eco – citoyen<br />

Ethique<br />

Humanisme<br />

Quotidien (Comportements et gestes au…)<br />

Responsable<br />

Sexualité verte<br />

V.I.I.S.T.A.<br />

Zzzzzzzzzzz…<br />

« Irresponsabilité Globale »<br />

Corruption<br />

Golden parachute<br />

p. 90<br />

p. 91<br />

p. 96<br />

p. 99<br />

p. 18<br />

p. 26<br />

p. 27<br />

p. 32<br />

p. 38<br />

p. 40<br />

p. 41<br />

p. 42<br />

p. 47<br />

p. 75<br />

p. 43<br />

p. 46<br />

p. 57<br />

p. 77<br />

p. 93<br />

p. 32<br />

p. 37<br />

p. 43<br />

p. 55<br />

p. 78<br />

p. 82<br />

p. 88<br />

p. 97<br />

p. 101<br />

p. 30<br />

p. 52<br />

AlphaBeM 107


p. 59<br />

p. 59<br />

p. 73<br />

p. 85<br />

p. 98<br />

p. 27<br />

p. 33<br />

p. 35<br />

p. 49<br />

p. 73<br />

p. 74<br />

p. 75<br />

p. 79<br />

p. 81<br />

p. 9<br />

p. 81<br />

p. 18<br />

p. 19<br />

p. 29<br />

p. 35<br />

p. 38<br />

p. 49<br />

p. 55<br />

p. 56<br />

p. 62<br />

p. 63<br />

p. 65<br />

p. 76<br />

p. 84<br />

p. 93<br />

p. 95<br />

p. 25<br />

Jetable<br />

Jouissance<br />

Oxymore<br />

Scandales financiers<br />

greenWashing<br />

Les mots – clefs de la responsabilité<br />

Culture et responsabilité<br />

Décroissance<br />

Développement Durable<br />

Globalisation et responsabilité<br />

Organisation<br />

Paradigme<br />

Positive (économie)<br />

Rapport Brundtland<br />

Rendre compte (Accountability)<br />

Responsabilité Globale des Organisations<br />

Responsabilité Sociétale de l‘Entreprise (RSE)<br />

Management et responsabilité<br />

Achats responsables / Achats durables<br />

Acheteur<br />

Communication responsable<br />

Diversité<br />

Eco – conception<br />

Gestion des ressources humaines<br />

Humaines Ressources<br />

Information responsable<br />

Manager durable<br />

Manager responsable<br />

Marketing et responsabilité<br />

Qualité totale<br />

Risk Management<br />

Supply Chain Durable (Logistique durable)<br />

Transparence<br />

Solidarité Nord – Sud<br />

Banque de développement<br />

108 BeM2008


Commerce équitable<br />

Micro – finance<br />

OMD Objectifs du Millénaire<br />

pour le Développement<br />

PNUD (Programme des Nations Unis<br />

pour le Développement)<br />

Volontariat<br />

Yunus Mohammed<br />

Système international et responsabilité<br />

Conférences internationales<br />

Kyoto (protocole de)<br />

Marchés financiers et Responsabilité globale<br />

Normes sociales et environnementales<br />

Sécurité globale<br />

p. 28<br />

p. 66<br />

p. 70<br />

p. 76<br />

p. 98<br />

p. 101<br />

p. 30<br />

p. 60<br />

p. 64<br />

p. 67<br />

p. 87<br />

AlphaBeM 109


Les auteurs<br />

Jean-Marc ANDRE, Professeur associé de management des<br />

opérations, BEM / Guillaume BARBAT, Chargé de mission développement<br />

durable, BEM / Philippe BARBE, Professeur de finance,<br />

BEM, Responsable pédagogique du programme IMR Institut du<br />

Management des Risques / Winston BRUGMANS, Professeur de<br />

philosophie, Intervenant programme SUP'TG / Jean-Marie CARDEBAT,<br />

Professeur associé d'économie, BEM, Maître de conférences<br />

Université de Bordeaux IV / Emmanuel CARRE, Professeur de<br />

management BEM, Directeur du programme EBP International /<br />

Claude DELESSE, Professeur d'intelligence économique, BEM /<br />

Jean-Louis DUQUEROIX, Directeur de la communication Caisse<br />

d'Epargne Aquitaine Poitou-Charentes / Yves ESTRADE, Professeur<br />

de finance, BEM / Sylvie FLEURY, Chargée de mission académique,<br />

BEM / Claude GARRABOS, Responsable des publications, BEM /<br />

Anne GOMBAULT, Professeur de GRH, Responsable de la Chaire<br />

Arts, Culture et Management en Europe / Géraldine GOUSSARD,<br />

Responsable communication, BEM / Laurence HARRIBEY, Professeur<br />

en science politique, chargée du projet responsabilité globale, BEM /<br />

Henri KOULAYOM, Professeur de finance, BEM / Bernard LAFON,<br />

Diplômé de BEM, Président Directeur Général exploitation agricole<br />

biologique Oh ! Légumes oubliés / Xavier LECLERCQ, Intervenant<br />

programme MAI / Aziza LAGUECIR, Professeur d’audit et contrôle<br />

de gestion, BEM, / Soizic LENOIR, Diplômée de BEM, Chargée de<br />

mission CRESS Aquitaine (Chambre Régionale d'Economie Sociale et<br />

Solidaire) / Anne LAUDOYER, chargée de communication, BEM /<br />

Florine LIVAT, Professeur d'économie, BEM, Responsable de la Chaire<br />

management du vin / Pierre MORA, Professeur associé de marketing,<br />

BEM / Stéphanie PALLAS, Responsable relations extérieures,<br />

BEM / Jacques-Olivier PESME, Professeur de stratégie internationale,<br />

Directeur du développement et des relations extérieures,<br />

BEM / Marie PETIT-DUTAILLIS, Assistante programme MACI /<br />

A. TANDONNET, Diplômé de BEM, Co-fondateur recyclerie – ressourcerie<br />

associative Le Tricycle enchanté / Julien RIVALS, Diplômé<br />

de BEM, Manager environnement et développement durable,<br />

Deloitte Conseil / Jean-Luc THUILLIER, Responsable pédagogique<br />

du programme ISMQ Institut Supérieur du Management par la Qualité,<br />

BEM / Jean-François TRINQUECOSTE, Professeur Université<br />

Bordeaux IV, conseiller scientifique, BEM / Gérard VERNA, Professeur<br />

de management Université Laval / Zahir YANAT Professeur de GRH,<br />

Responsable du pôle de recherche affaires, valeur et responsabilité, BEM.<br />

110 BeM2008


AlphaBeM 111


Direction éditoriale Laurence Harribey<br />

Coordination de l’ouvrage Guillaume Barbat,<br />

Claude Garrabos<br />

Conception graphique Fokko B<br />

Dessins François Régnier<br />

Impression BM avec des encres végétales<br />

sur papier recyclé Cyclus Offset<br />

BEM<br />

680 cours de la Libération<br />

33405 Talence cedex<br />

www.bem.edu<br />

© BEM 2008<br />

Dépot légal 2 e trimestre 2008<br />

ISBN 978-2-9509676-5-7


Pourquoi définir les mots du développement<br />

durable à l'usage des managers responsables <br />

L'idée de cet ouvrage est née lors d'un séminaire<br />

pédagogique à BEM d'un constat simple :<br />

au-delà de la définition du développement durable<br />

consacrée par le rapport Brundtland, nombre de<br />

mots et notions liés à ce concept sont récents,<br />

complexes, instables et méritent d'être clarifiés<br />

et approfondis.<br />

Comment négocier, commercer, manager durable si<br />

on ne parle pas la même langue Comment définir<br />

responsabilité globale, greenwashing, globalisation<br />

et empreinte écologique Cet abécédaire propose<br />

un socle commun de vocabulaire appliqué au<br />

monde de l'entreprise. 100 mots pour comprendre<br />

et agir. Le développement durable est l'affaire<br />

de chacun, cet ouvrage constitue un outil d'aide<br />

précieux à la compréhension d'un monde<br />

d'affaires durable.<br />

L'AlphaBEM du manager responsable est le fruit<br />

d'un travail collectif : professeurs, collaborateurs,<br />

responsables d'entreprises et étudiants y ont<br />

participé avec rigueur mais non sans humour.<br />

2 €<br />

ISBN 978-2-9509676-5-7<br />

www.bem.edu

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!